Document original: Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis XIV 1886 Histoire de la Rochelle par Amos Barbot Publiée par M. DENYS D'AUSSY Numérisation: Document issu de Google books Conversion texte: 2010 Cyril Jousselin-Lamoureux Imagemagick et Tesseract ************************************************************** Page 1 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- SOCIÉTÉ . DES ARCHIVES ÎHISTORIQUES DE LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS Page 2 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- Page 3 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- HISTOIRE DE LA ROCHELLE Par Amos BABBOT Publiée par M. DENYS D'AUSSY PRÉFACE Le manuscrit d'Amos Barbot, que nous publions pour la pre- mière fois d'après le texte original de la bibliothèque nationale, est incontestablement le plus important de tous ceux qui ont trait à. Phistoire de La Rochelle. Il provient de Pabbaye de Saint-Germain des Prés, à laquelle il fut légué, en 1732, par Henri de Coislin, évêque de Metz, avec tous ses autres livres et manuscrits; antérieurement, il avait fait partie de la bibliothè- que du chancelier Séguier qui le tenait vraisemblablement de son secrétaire Georges Galland 1. Le frère de ce dernier, Au- guste Galland, procureur général du domaine de Navarre et conseiller d'état, était un des érudits les plus distingués de son temps; il a laissé un grand nombre d'écrits et de traités, entre autres : Discours au, roy sur la naissance et Paccroissement de la 'ville de La Rochelle, 1628, in-8°. On s'explique donc très bien Pintérét Spécial que pouvait avoir pour lui l*ouvrage de Bar- bot. Comment, avant d'étre transmis à. son frère, était-il tombé entre ses mains? L'opinion la plus probable est qu*i1 *1'avait trouvé parmi les chartes et documents des archives de La Ro- chelle, transportées à. Paris par ordre du roi, en 1628, et dont 1. Une petite bande imprimée collée sur le premier feuillet du manus- crit porte la mention suivante: Ex bibliothecca Mss. COISLINIANA olim SEGUE- RIANA, quam illust. HENRICUS DU CAMBOUT, DUX DE COISLIN, par Francie, episcopus Metensis &... manasterio S. Germani à, pratis legavit. An. M.ucc.xxxn. 1. Page 4 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- Pexamen lui avaitété confié 1. Peut-être aussi le tenait-il des héritiers d'Amos Barbot, qui paraissent avoir habité Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle 9. Quoi qu”i1 en soit, il ne peut siélever aucun doute sur Pauthenticité' de notre manuscrit; il est écrit en entier de la main de Barbot, comme l*a constaté le P. Jaillot, après vérification de liécriture 3, et s'il pouvait sub- sister la plus légère incertitude, Pexamen seul sufiirait à. la dissiper. Le manuscrit de la bibliothèque nationale portant le 11° 18,968 (Fonds français), comprend deux volumes in-f°, l'un de 427, Pautre de 344 feuillets. Il porte ce titre : Histoire de La Rochelle depuis Pan 1199 jusques en 1575, par Amos Barbot, escritte de sa main. - Original. En téte du feuillet le nom de Georges Galland; le même nom se trouve reproduit au recto du second feuillet. Nous avons donc Pexemplaire ayant appartenu it Georges Galland, et c”est lui certainement qui a inscrit le titre sur le premier feuillet laissé en blanc. Au verso se trouve une espèce de sous-titre eäz- plicatif de Pouvrage, d”où l°on a sans doute tiré celui mis cn tête des copies qui en ont été faites, notamment de celle conser- vée à La Rochelle 4. Tout nous porte it croire que Barbot n”a pas eu le temps, avant sa mort, de mettre la dernière* main à 1. Ancêzas, Histoire de La Rochelle et aa pays d'Aaais (1756), tome 1°1', page 570. 2. Voir note, page 6 ci-après. 3. Le manuscritde La Rochelle porte, collée sur sa première page, une note de treize lignes de la main d'A. Barbot; Fécrilure est, en effet, identique à celle du manuscrit de la bibliothèque nationale. Rainguet, qui a vu cette note en 1850, prétend qu'elle a été écrite en 1536 (Biographie saiaton- geaise, v. BAI1BO'I`); c'est bien la date mise en tête; mais Bainguet n'a pas réfléchi qu'il s'est écoulé 79 ans entre 1536 et 1613, date la plus reculée que l'on puisse assigner au manuscrit de Barhot. Ces quelques lignes sont un fragment de son ouvrage se rapportant à Pannée 1536. Le père Jaillot les a fait transcrire dans la copie exécutée à sa demande; mais on ne les trouve point. dans le manuscrit original. _ 4.I9i'oeiiiai1'e des titres, chartes et privilèges de La Rochelle et pa-is ci?-ialais, depuis Festablissemeat da corps de *ville avec les iilastres mai- sons qui ont tire' leur origine de Za mairrie de La Rochelle jasqaes en 4574, par Amos Barbot, escaier, bailly da graaii fief a'A*aZais, acifoocat aa parlement et siege presidiai de La Rochelle, Waa des pairs et conseil Ordinaire aa maire, esclaefoirzs et pairs cle La Rochelle. Page 5 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ._.3_ son manuscrit. Un fait de 1'année 1613, mentionné au folio 21, prouve qu“il n'a pas été écrit avant cette date; et d'un autre coté Barbot est mort presque subitement en 1625 : e'est donc dans Pespace de ces douze années qu°i1 a dû le composer. Or, 'ee travail n*a pas été et ne pouvait pas être entrepris cl'un seul jet; il a fallu de longues et pénibles recherches, non seulement dans le trésor de la ville, mais aussi dans les archives particu- lières qu`Amos Barbot dit avoir compulsées; le manuscrit porte les traces de ce patient labeur, de même qu“il nous initie à la manière de travailler de son auteur. En tète ou au milieu d*un des feuillets, Barbot inscrivait Pinclioation d'une année avec le nom du maire en exercice; puis il laissait la page en blanc poury rédiger successivement les notes qu'il avait rc- cueillies. On en trouve d'écrites avec' des encres différentes et par conséquent à différentes dates, d'autres sont corrigées, re- portées à. une autre année, ou même entièrement raturées; Barbot comptait certainement donner à. son manuscrit une forme plus correcte, et il n'aurait pas laissé subsister autant de lacunes dans une rédaction dé?nitive. Enfin ce premier feuillet en blanc nous prouve qulil n'avait pas encore arrété le titre de son ouvrage. Nous croyons devoir reproduire celui qu°a. tracé Georges Galland; mieux que tout autre, il répond, à. notre avis, au plan général de Pouvrage qui est en réalité une histoire de La Roch-elle en partie tirée de ses archives municipales. On connaît deux copies du manuscrit d'Amos Barbot; la pre- mière provient de la bibliothèque de Colbert; elle porte le n° 9576 et est conservée à. la bibliothèque nationale. La seconde est celle que fit faire à Paris, en 1741, le P. Jaillot, de l'oratoire, curé de Saint-Sauveur de La Rochelle; elle est à la bibliothè- que de cette ville, et c'est elle qui a servi au P. Arcère et aprés lui à tous les historiens rochelais. Elle est généralement exacte, ayant été collationnée avec l'original par le* P. Jaillot lui- mème 1. Quant à l'exemplaire mentionné par Arcère comme ----- 1. Au mss. de La Rochelle, [0 3, en lit celle note du P. Jaillot : mc Le rév. père dem Lemereau, hénédictin, bibliothécaire _ de Pabbaye de Saint-Geré- rend des Prés, m'a presté ce manuscrit (Periginal) le 6 aeusl; 1741, et a eu aussi la bonté de me le faire tenir à La_Bechel|e, où je l'ai reçu le 21 mai -1742. Jiay corrigé sur cet original cette copie (que j`ay fait faire à Paris) du manuscrit qui est à la bibliothèque du rey. ›› Le P. Jaillot, en corrigeant les Page 6 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ayant appartenu aux oratoriens de la rue Saint-Honoré, à Pa- ris, ce n'est qu'un extrait ou abrégé, dû vraisemblablement au P. Galland, de Poratoire, (ils de Georges Galland; il est aussi ii la bibliothèque nationale. _ Léopold Delayant, dans son ouvrage Les historiens rochelaís (1864), a consacré à Amos Barbot, une étude pleine d”intérèt et d'érudition, comme tout ce qui est sorti de la plume de ce con- sciencieux écrivain. Nous aurions pu nous borner à y renvoyer le lecteur curieux d'apprendre quelques particularités biogra- phiques sur notre chroniqueur et d'avoir une appréciation gé- nérale de son oeuvre. Mais son livre, tiré à un fort petit nombre diexemplaires, est aujourd'hui extrêmement rare et presque in- trouvable; d'un autre côté, des travaux plus récents permet* tent d'y relever de légères erreurs et de compléter, sur quelques points, les renseignements recueillis par Delayant. * *Y-'F La famille d'Amos Barbot était établie La Rochelle dès le commencement du xvi” siècle. Le premier de ses membres dont le nom ait été relevé est Louis Barbot, « fabriequeur de Sainct- Jehan du Perot ›› et échevin en Pannée 1538. En 1558, un Fran- çois Barbot était « maistre priseur et enqucnteur de meubles ››; il eut cet honneur d“ètre Fami de Bernard Palissy et Passista même de sa bourse 1. Etait-ce le méme que Jacques-François Barbot, marié il Perette Bonnisseau, grand-père d'Amos Bar- bot? nous ne saurions Pafñrmer ¢l`une manière certaine; il se- rait plus vraisemblablement un de ses frères. Jacques-François Barbot laissa trois enfants : 1° René, pair de la commune; 2° Jacques, dont descendent les seigneurs de l*Ardenne; il fut pair en 1571, trésorier de la commune en 1577, échevin en 1579 et maire en 1581; son ñls fut aussi appelé à la mairie en 1605; 3° Jean, sieur du Treuil-Gras, pair et échevin, coélu du maire Bobineau en 1597, remplit les fonctions de maire après la mort erreurs et les omissions du copiste, ne s'est point occupé de rétablir les mo- difications du texte et les abréviations introduites par lui dans le but de sim- pli?er sa lâche. 1. JOURDAN, Ephémérides historiques de La Rochelle (1861 et 1871), 1. in, p. 199. I Page 7 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' › Î D i de ce dernier arrivée avant Pexpiration de sa charge; il se ma- ria deux fois; en premières noces avec Marie Rousseau, Bous- seau ou Brussault, et en secondes noces à Marie Bouton, du premier lit il eut trois fils: Jacob, Jean et Amos; du second, six autres enfants 1. Jacob et Jean serviront dans la marine ro- chelaise sous les ordres de Henry de Coligny et de Jean Gui- ton; Joan, éeuyer, sieur de Buzay et du Verger, pair de la commune en 1589 et maire en 1610, se maria, en 1597, à. Su- zanne Tallemant, et, lc 1°' décembre 1602, à. Sara Baudier, qui lui donna dix enfants 2; il mourut en 1625. Amos, son frère, naquit à La Rochelle le 9 novembre 1566 3, il eut pour parrain le maire alors en fonctions, Amateur Blandin, assesseur au prèsidial, 1'un des personnages les plus considérables de cette époque. A peine' avait-il terminé ses études lorsqu*il fut, en 1589, nommé juge de la mairie 4, chargé par conséquent de prononcer dans les causes civiles et criminelles relevant de la juridiction du maire. L'àge légal pour remplir les fonctions de juge était, dès ce temps~1à., fixe à trente ans 5. Un avocat au prèsidial, Pierre Guillaudeau, se fondant sur ce que Barbot « lecteur ès contracts 5, et advocat, n'est advocat que depuis six mois et n'a pas Page requis pour juger ››, fit opposition è. son entrée en c'harge. Guillaudeau était un compétiteur; il accepta sans doute une transaction, et cettejudicature fut, dans la suite, 1. France protestante, t. Ier, col. 803, édition de 1877. 2. Suzanne, Abraham, Ahdias, Daniel, Jehan, Zacharie, Isaac, Jacob, Ma- rie et Jeanne (Ibidem). 3. Jourdan, Eph. roch., t. ll, p. 479, donne Pacte de naissance d'Amos Barbot; d'après lui sa mère se serait nommée Rousseau; Delayant alu Bonsseau; la France protestante donne une troisième leçon, Brassaulí. 4. Delayant, HM. des rochelcis, p. 44, confond à tort la juridiction du bailli du grand ?ef d'Aunis, qui ne s'étendait point à la ville de La Rochelle, avec celle dejuge de la mairie. 5. Urdonn. de Moulins du mois d'août15á.8, art. 4, § 63. 6. Le titre de lecteur dans Pancienne université de Paris était synonyme de professeur a Les causes de nos lecteurs ès trois langues... ès mathé- matiques, en médecine et philosophie, tant durant le temps qu'ils seront et feront leur charge... seront traictées par les genlz tenant les requestes de nostre palais... ›› (Ordonnance de François IGP, du mois de mars 1545). Nous avons peine à croire, cependant, qu'à 23 ans Barbot ait pu obtenir ]e_titre de professeur. . Page 8 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .__5._. exercée alternativement par les deux titulaires. La même an- née, et par lettres royales du 16 septembre 1589, Ames Barbot fut nommé bailli du grand fief d'Aunis; cette juridiction, supprimée lors de l`éreetion du siège royal de Rochefort, en 1703, s'étendait sur une partie des paroisses de Saint-Xandre, Nieuil, Marsilly, Esnandes, Rompsay et autres territoires 1. Ces fonctions étaient des plus considérées et au xv° siècle, Méri- chon, qui fut cinq fois maire de La Rochelle, avait été, lui aussi, bailli du grand fief d'Aunis. Le E25 mai 1591, Ames Bar- bot, qui portait le titre de sieur de Mentauzier 2, épousa Es- ter Salleau, fille d'un notaire de La Rochelle; il ne paraît __ :i 1. VALIN, Coatnme ae_La Rochelle, t. if", p. 13. p 2- L`aîné des enfants de Jean Barbot et de Marie Rousseau, Jacob, hèrita sans doute du fief dent son père portait le nem; son fils, Jacques Barbot, sieur du Treuil-Gras, épousa Louise Elle, et son petit-fils, Jacques, banquier à Paris, se maria en juin 1682, au temple de Charenton, avec Constance, fille de Jean Beck, résident de Brandebourg (France protestante, t. IGP, col. 804, éd. de 1877). De la nombreuse .postérité de Jean Barbot, sieur de Buzay, nous ne retrouvons que Jean, sieur de Buzay, mort à 63 ans et enterré en octobre 1654 au cimetière des SS. Pères (Ibid.}. A la révocation de l'é- dit de Nantes, plùsieurs des membres de la famille Barbot se firent catholi- ques, entre autres Jacques, ?ls de Daniel, assesseur criminel ii La Rochelle, qui fut, comme son frère Siméon-Joseph, avocat au conseil privé du roi. Le portrait de ce dernier a été gravé en 1691 par von Schuppen (France pro- testante, col. 805); de même Gabriel Barbot, peintrerlu roi en 1696. lls ap- partenaient it la branche de l'Ardenne. Nous devons citer aussi les Barbot de La Trésorière, établis dans l'Angoumois et dont un des membres, André Amos, a publié, en 1858, un ouvrage de Mare-André Barbot de La Tréso- rière, son père; il est intitulé : Annales historiques des anciennes provinces aidants, Saintonge, Patton, Angonmois, Perigord, Marche, Limousin et Gab?/61î,9Z6. D'après lui, sa famille serait originaire dela Bretagne et remonte- rait, dans cette province, à la fin du xls siècle. Le nom de Barbot se trouve, en effet, dans plusieurs anciennes chartes rapportées par dom Morice, mais il est trop répandu dans nos provinces de l'ouest pour qu'on puisse le ratta- cher à une souche commune. Quant à son origine, signalons une singulière méprise des auteurs de la France protestante (t. 1°1', col. 802); elle serait in- diquée, suivant eux, dans cette phrase de Delayant (Histoire des Rocîtelais, I, 13): Page 78 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --76 -a Mauléon, seigneur de Chastellaillon, des plus vaillants et ex- périmentés seigneurs qu*eust l”Anglois à son service, car comme sortant de cette ville il eust intention de se retirer en Angleterre, il fut en soupçon et def?ance des Anglois, qui se résolurent de le faire mourir par la perte de cette ville, de quoy ayant advis, il se retira, vint en France, et fut à Paris vers le roy auquel il fit hommage de toutes ses ter- res et luy presta le serment de ?délité aux festes de noél de cette année qui fut ung afïoiblissement aux Anglois et ung grand repos à ceulx de cette ville par la puissance et autho- rité qu'il avoit au pays, par son extraction, par sa valeur et pour estre seigneur de Chastellaillon. Voyez Belleforest en ce lieu. 12%. -- L'an mil deux cens vingt-cinc, qui est du règne de Louys VIII, fut esleu et accepté selon l'élection et accep- tation ordinaire pour maire et capitaine de cette ville en la- dite année, syre GILLES DE MAUZÉ 1, qui eust pour coesleus les personnes de ..... Depuis que Savarit de Mauléon se fut remis en Pobéissance du roy Pannéerdernière, il ne cessa de recercher tous les moyens d”y faire entrer Aymery, vicomte de Thouars, son cousin, qui estoit seigneur et comte de Be- non en ce gouvernement, ce que néantmoins il ne peut sou- dainement faire, c°est pourquoy ne restant que luy de sei- gneur considérable depuis la rivière de Garonne qui ne ?t hommage au roy et qui n”eust secoué le joug de l'Anglois, le roy estant semond par le pape, qui luy avoit envoyé pour légat le cardinal du tiltre de Sainct-Ange, de s”armer contre les Albigeois, qui croissoient en leurs créances pour laquelle ils avoient esté rudement traictés les années précédentes, sa majesté fit descente jusques au lieu de Benon avec son armée pour faire guerre au seigneur du lieu, vicomte de Thouars, dont ce gouvernement receut de Fa?icrtion et perte 1. 6 avril 1225, S. Guillaume de Mauzé (D.). Page 79 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ 77 *__ et en eust esté grandement altéré et ruyné, cessant que le- dit légat, pour faire advancer le roy contre les Albigeois ?t qu'il donna tresves audit vicomte, par lesquelles entin il se mit en Fobéissance du roy, dont ceulx de cette ville en re- ceurent ung merveilleux contentement, et se trouvèrent du tout affranchis de la crainte des Anglois en laquelle ils eus- sent estés perpétuellement, luv et le seigneur de Mauléon demeurant en leur parti, pour ce que lesdits seigneurs à cause de Benon et de Chastellaillon, sont seigneurs directs et suzerains de tout le païs et environs de cette ville, et que dieulx tenoient les principaulx ?efs et seigneuries. - Tiré cle N. Gillesl. _ 1226. - Cette année mil deux cent vingt-six, qui est la dernière du règne de Louys,VIIIG du nom, pour ce qu'il mou- rut a Montpensier en Auvergne, environ la toussains 2 de ladite année, fut maire et capitaine de cette ville pour icelle année, ROBERT DE MONTFORT3 qui fut esleu et accepté au jour et façon accoustumés et eust pour coesleus les person- nes ...... Auquel an les maire, eschevins et pairs de cette ville ?rent accord et transaction avec les prieur et chapitre de Sainet-Jehan-hors-les-murs de la ville, par lequel ils ne peu- vent édi?er aulcunes maisons entre le Treuil et maison no- ble de la seigneurie de Faye et les fossés de la ville, dont la piece est au thrésor on la caisse B, cottée du nombre x. Les affaires de Henry Ille du nom, roy d'Angleterre, s'es- tant mal portées en France, et principalement depuis la ri- ___ _____ * ' _4'I_ 1. Nicolas Gilles, ou Nicole Gille, est l'auteur des Cronicqnes et annales de France despnys Za destruction de Troyc jnsgnes en *roy Louis nnziesme. La premiére édition parut en 1492 et la dernière en 1607. Cet ouvrage est en partie extrait des Grandes chroniques de France. 2. Louis VIII mourut le 8 novembre 1226. 3. 26 avril 1226. S. Robert de Montfort. 1° Robert de Montfort. 2° René de Montfort. (D.). - Page 80 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- vière de Garonne, en ça les deux années passées, il se résoult en cette année de donner' l'ordre de cheval_lerie a Richard, son frère, et Payant faict comte de Cornouailles, l'investit du droict qu'il prétendoit au comté de Poictou, pour reconqué- rir son domaine qui estoit en Pobéissance du roy, lequel descendu à Bourdeaulx ?t quelques exploicts assez heureux vers l'Agenois, aprés lesquels envoyant en Angleterre Guil- lauhne, comte de Salisbery, l°orage et la tourmente s'eslevè- rent d*'une telle façon que peu s"en fallut qu'il ne fut sub- mergé, ayant esté forcé pour se guarantir de la malignité du temps de se jetter en l'isle de Ré, dépendant de ce gouver- nement, qui lui fut un second orage non moins périlleux que le précédent, car, encore qu°il y Bust esté receu et re- cueilly par l°abbé de l°abbayc qui est de l'ordre de Cisteaux 1, néantmoins le seigneur de Mauléon à qui appartenoit l`isle de Ré ayant garnison en icelle, qui estoit de Pobéissance du roy,ladite garnison ayant heu advis de la descente duditcomte de Salisbery, courust sus sur sa personne et son armée; et sans lfadvertissement que luy en donnèrent deux soldats, c”estoit faict de luy et de sa trouppe, et fallut que ledit comte, pour se guarantir de cette capture, se rejetta à la mercy des vents et des ondes. Bellefforest. 1227. - En l'an mil deux cent vingt-sept, Louys IXB du nom, dit sainct Louys, ?ls de Louys VIII, estant roy de France, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville, par élection et acceptation faite au jour et façon ac- coustumée, syre GIRAULT ALBERT 2, qui eust pour coesleus ..... En laquelle année, le roy estant à Paris, les maires, es- chevins et pairs de cette ville au mois de may ?rent confir- mer la con?rmation que le roy Louys, VIIIG du nom, son au-1-r_ _ ____ _ _ _ ___, ________ ___ _ _ _ __ _ ____ _ _ _ __ _ ___ _ _ 1. Lïabbaye des Chastelliers fondée en 1178 par Ebles de Chastellaillon au lieu appelé Breuil-Chastelier. ÂÈCÈRE, Hist. de La'Roche¿Ze, t. I?f, p. 62. 2. 18 avril 1227. S. Giraud Arhert (ll). - Page 81 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- père, avoit faicte des privilèges concédés là ceulx de cette ville par Richard, comte de Poictou, Jehan, roy d'Angle- terre, et Aliénor, leur mère, dont les lettres estoient don- nées en cette ville en l`an 1224, et par lequel encore ledit Louis VIII auroit promis de n”alliéner cette ville, ce que con- ?rmant ledit roy sainct Louis, il auroit d”abondant par ses lettres, promis _de garder et de maintenir les bourgeois et habitans de cette ville en toutes leurs franchises et libertés, comme se voit par les lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottée par le nombre xxvn, ce qui est encore raporté en la con?rmation de Philippe III de Pan 1277, estant en la caisse B, cotté par I. Plus au mois de juing de ladite année, fut obtenu du roy, par lesdits maires, eschevins et pairs, la confirmation générale des privilèges de cette ville, concernant les exemp- tions, franchises* et libertés desquelles les bourgeois de cette ville ont jouy, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxnn. Item, audit mois de juing fut encore obtenu de Louys, lettres particulières pour la conñrmation du privilège de Louys, son père, de l'année 1224, portant exemption pour les bourgeois de cette ville, de tous péages, exactions et aul- tres droicts et debvoirs, prins et levés sur les denrées et marchandises dont ils pourroient trafiquer par mer et par terre, pour en jouir par les bourgeois de cette ville, par tou- tes les terres de Fobéissauce du roy, selon les lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxvl, rapportées en la con?rmation de Charles, duc de Guienne de l”an 1469, estant au thrésor en la caisse M, cottées du nombre III. Plus, au mesme mois, fut aussi particulièrementconfirmé le privilège donné par Louis VIII, par lequel tous marchands, tra?queurs à La Rochelle, soit par mer ou par terre avec leurs marchandises sont soubs le sauf conduict du roy, en payant les droicts accoustumés et par lequel, quoi qu'ils J Page 82 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .._30_ soient du parti ennemi, ils ont vingt jours pour se retirer et leurs biens, après la publication de la guerre, de laquelle conñrmation les lettres sont au thrésor en la caisse A., cot- tées par le nombre xxvl. Cette année aussi, Guy de Merville, venant de la part du roy en cette ville pour s'asseurer du service et ?délité des habitans, sur ce que plusieurs princes et seigneurs du royaulme s'eslèvent contre luy, incontinant après son sacre, et contre la régence de Blanche, sa mère, lesdits maire, es- chevins et pairs ayant donné toute asseurance de service et ?délité audit de Merville, pour le roy, prinrent de luy soubs mesme nom le serment qu“il'feroit inviolablement tenir et garder les convenances et libertés qu'il avoit faict aux bour- geois de cette ville, au mois de juing de cette année, selon le contenu de la chartre susmantionnée et qui est au thré- sor en la caisse A, cottée par le nombre xxlm. 1228. -- En l”an mil deux cent vingt-huict, que régnoit en France Louys, IXG du nom, au jour de Quasimodo et se- lon la forme accoustumée, lut esleu et accepté a maire et capitaine de cette ville pour l`année, syre GILBERT VENDE11 1 qui eust pour coesleus les nommés .... . 1229. - Cette année mil deux cent vingt--neuf, régnant en France sainct Louys, IXG du nom, syre GUILLAULME AL- BERT 9 fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour cette année par élection et acceptation faicte au jour et selon la façon accoustumée, et eust pour coesleus ..... Comme, de longtemps, il y avoit usance en cette ville pour le bien du païs et des habitans de ne recevoir et admettre aulcuns vins en ladite ville, soit par mer et par terre, qui fussent creus hors la banlieue de ladite ville, contantion et î#`**" 1. ' *:u¢.' " _:;' )' ' 1. 2 avril 1228. S. Gilbert Vanderin (D.). 2. 22 avril 1229. S. Guillaume Arberl. - Jehan de Jart (D.). Page 83 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _g1... desbat en est.ant meus entre les maire, esehevins et pairs, et Hugues de Lusignan, comte de la Marche, accord se faict en cette année entre luy et lesdits maire, eschevins et pairs, par lequel les vins des terres dudit seigneur, pourront seu- lement entrer en cette ville jusqu°a la Sainct-André, non après, comme il se voit par le tiltre estant au thrésor, en la caisse A, cotté du nombre xxtx. Et pour ce que Elisabeth d'Angoulesme, royne douairière d'Angleterre, par le décès de Jehan-sans-Terre, et comtesse d”Angoulesme, qui prétendoit avoir interests en cette prohi- bition, faisoit dit?culté de Pentretenir, et auroit obtenu let- tres du roy, portant commission à sire Thibault de Blason, séneschal de Poictou 1, pour informer ce qui pouvoit estre de la coustume soustenue par lesdits maire, eschevins et pairs, enfin ladite dame comtesse prévoyant que cette usance se pourroit informer, elle seroit aussi tombée en accord avec lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville, en sorte que les vins de ses terres pourroient seulement entrer dans cette ville jusqu”à, la Sainct-André, laquelle passée n'y seroient plus receus, soit par mer, soit par terre, de quoy elle faict expédier lettres qui sont au thrésor dattées de cette année estant en la caisse A et cotlées par le. nombre XII. 1230. -En cette année mil deux cens trente, fut esleu maire etcapitaine de cette ville 9, et eust pour eoesleus les nommés... syre JEHAN GRESLIER3. En cette année, les maire, eschevins et pairs de cette ville tirent approuver et confirmer par le roy --> l. DELAYANT, Hist. des Rochelais, t. 1°r, p. 50. --> 2. La formule étant chaque année la même, nous la supprimons désor- mais. -->3. Amos Barbot ne parle pas de l*incendie qui détruisit en partie La Ro- chelle en l'année 1230 (ARCÈRE, t. 1er, p. 216. Jourdan, t. 11, p. 302). D'aprés les archives de l'abbaye de Fontevrault, la date exacte serait le 22 juillet 1230, jour de la Sainte-Madeleine (DELAYANT, Hist. des Rochelais, t. I?f, p. 50). 6 Page 84 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- les accords et pactions par eulx faictes l'année précédente avec Elisabeth, royne d'Angleterre, comtesse d'Angoulesme, et Hugues de Lusignan, comte de la Marche, pour l],EiI'l'lBl'lBl' aulcuns vins de leurs terres et seigneuïies en cette ville après la Saint-André, a?n d'authoriser et faire valloir ledit accord en forme de privilège dont les lettres sont au thrésor cn la caisse A, cottées par le nombre xxx 1. 1231. -`L°an mil deux cens trente-et-ung fut esleu maire et capitaine de cette ville en ladite année syre P_IERRE DE BONFLAC 9 qui eust pour coesleus les personnes de ..... 1232. _ TIIIBAULT MARGIIANT3 fut esleu et accepté il maire cette année mil deux cens trente-deux et capitaine de cette ville pour ladite année, par élection etacceptation faicte au jour et selon la façon accoustumée, et eust pour coesleus les personues de .... .Le roy sainct Louys régnant en France. 1233. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année syre PIERRE GRELIER 4 qui eust pour coesleus les nommés ..... 1234. --- Maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre JEHAN DE JART 5 qui eust pour coesleus les nommés ..... 1235.- Syre HERVÉ DE RIBEDOC 6. Savarit de Mauléon, sei- gneur de Chastellaillon, ayant de puissance etauthorité faict enlever les bornes et limites qui avoient esté anciennement apposées à Peslendue de la guarenne dudit lieu de Chastel- laillon pour le bien de ses subjects et tenanciers, plusieurs h-abilans de cette ville et des paroisses proches de ladite guarenne se sentant grèves par Fenlèvement desdites bornes, les maire et bourgeois de cette ville, pour obvier au mal que 1. 11 avril 1230. 10 Guilllaume Du Payau. 2° Jehan Greslyer (D.). _ 2. 30 mars 1231. S. Pierre de llon?ac. 3. 18 avril 1232. 1° Guillaume Durand. 20 Thibaud Marchand (D.). ft. 10 avril 1233. S. Pierre Grelier (D.). 5. 30 avril 1234. S. Jean de Jart. Pierre Grelier. 0. 15 avril 1235. S. Hervé de Ribecloc. Pierre des Brandes (D.). Page 85 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -aa- leur pouvoit apporter cette innovation, ?rent restablyr et ap- poser lesdites bornes par Hardouyn de Maille, séneschal de Poictou, et ce faict, obtinrent lesdits maire et bourgeois (qui sont prins pour les eschevins etpairs) lettres du roy, données a Paris au mois d'apvril de cette année, par lesquelles le roy veult et entend que lesdites bornes demeurent perpétuelle- meut où elles sont apposées, selon qu°il paroist des lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XXXL 1236. -« Maire et capitaine de cette ville G11 ladite année, syre PIERRE GRESLIER1 qui eust pour coesleus les nommés .... _ 1237. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite an- née, syre ROBERT DE LALOU 9,'au jour et selon que Pélection et acceptation ont accoustumé de faire, et eust pour coesleus les personnes de. .... S 1238. _- Maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre GUILLAUME BATAILLE? qui eust pour coesleus les nom- Inés ..... 1239. -- Maire et capitaine de cette ville en ladite année, au jour de la Quasimodo et selon la façon accoustumée, svre PIERRE GRELLIEII 4 qui eust pour. coesleus les nommés ..... 1240. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite an- née, NICOLAS DE CLOCESTRE 5 et eust pour coesleus les per- sonnes de ..... * ' En laquelle année le roy ayant faict assemblée à. Saulmeur des prélats et seigneurs du royaulme, comme il y donna Fordre de chevallerie a ses frères Alphonse et Charles, et après avoir solemnisé le mariage dudit Alphonse avec Je- |_: **_ *î_ 1. 6 avril 1236. S. Pierre Grelier (D.). 2. 26 avril 1237. S. Robert dc Lalou (D.). 3. 11 avril 1238. S. Guillaume Bataille (D.). 4. 3 avril 1239. S. P. Greslier (D.). 5. 22 avril 1240. Nicolas de Glocestre (D.). Page 86 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- l-st- hanne, héritière et comtesse de Thoulouse, il luy donna pour appanage les comtés de Poictou, Auvergne et Albigeois, avec les mesmes prééminences que les souloient tenir les anciens comtes, par le moyen de quoy cette ville et le gou- vernement, avec ce que le roy tenoit en domaine au bailliage d”Aulnis, fut délaissé audit Alphonse, comte de Thoulouse et de Poictou, et tut seigneur de cette ville et dudit païs d'0nis, pour ce qu'encore le comté d'0nis ayt jadis esté querellé aux comtes de Poictou, comme despendant de la Xainctonge de droit ancien, néantmoins, par aveu et privilège octroyé des roys, il auroit esté joinct au comté de Poictou par divers temps, et ainsi demeura cette ville alliénée de la couronne, contre les privilèges qui en avoient esté donnés par Louis, VIIIB du nom, en l'an 4224, père de sainct Louis, qui l'alliénoit. Voyez Belleforest sur cette année. 1241. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite année CLÉMENT DE FLEISAC1 et eust pour coesleus les nom- més ..... L”al1iénation que ?t le roy en Fannée dernière à son frère Alphonse, comte de Thoulouse, du comté de Poictou,* selon ses anciens droicts et ressorts, causa plusieurs troubles en ce royaulme et principalement és provinces voisines de cette ville et ressort d'ycelle, car comme le roy ?t donner assignation à Hugues de Lusignan, comte de la Marche, pour faire Fhommage de son 'comté audit Alphonse qu'il avoit faict seigneur de Poictou, ledit Hugues de la Marche en ?t refus, prétendant que son comté ne relevoit point. de celuy de Poictou, estant porté à cette désobéissance par sa femme Isabeau, comtesse d'Angoulesme, royne douairière d'Angleterre 9, qui prétendant que Richard, son second ?ls, 1. 7 avril 12M. 10 Hugues de Faye. 2° Clément de Feissac (D.). 2. Jourdan, Epítém. rock., t. II, p. 256, analyse une lettre publiée en 1856 par M. Léopold Delisle et relative aux démarches tentées par la com- tesse de la Marche pour détacher les seigneurs poitevins de la cause d'Al- phonse de Poitiers. _ Page 87 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ - 85,- et de Jehan-sans-Terre, roy d'Angleterre, fut seigneur dudit compté de Poictou, selon Pordonnance dudit Jehan-sans- terre, son premier mary, et de Henry III, roy d'Angleterre, son ?ls aisné, qui en avoit disposé au pro?t dudit Richard, pour ne voulloir approuver et recongnoistre la con?scation jugée dudit comté et de l'Acquitaine sur ledit Jehan, roy d'Angleterre, soubs Philippe-Auguste, ayeul du roy sainct Louis, dont est parlé en l'année 1202, au moyen duquel re- fus cy-dessus le roy, par résolution et concert se résoult de faire obéir au plus tost qu'il pourroit ledit comte de la Mar- che, pour rendre le serment de ?délité de son ?ef audit Alphonse, frère du roy. Voyez Belleforest en ce lieu. Sur lesquels grabuges et commancements d'esmotions les maire, eschevins et pairs de celte ville, prévoyant que Forage pourroit estre grand de la fureur du roy contre cculx qui entreroient en semblable désobéissance, quelque pré- texte légitime qu'ils en peussent avoir, pour obvier à ce qu”ils ne fussent travaillés sur ce subject, ils envoyèrent par devers le roy et ledit seigneur Alphonse, comte de Poictou, pour déclarer que quelque droict qu'ils eussent de ne souf- frir point estre alliénés de la couronne par appanage ou aultrement, selon les privileges qui leur en avoient esté con- cédés par le roy Louis, VIIIG du nom, père de sainct Louis et dudit Alphonse, lors de la réduction de cette ville en son obéissance, en l'an 1924, que néantmoins ils estoient prests de reconnoistre ledit Alphonse, ?ls et frère de roy, pour leur seigneur, selon le don et appanage qui luy estoitdonné par le roy, dudit comté de Poictou et de cette ville, bailliage du grand ?ef d'Aulnis et ressort d°ycellc, moyennant qu°il pleust audit seigneur comte leur con?rmer leur privilège, ce qu'il leur octroya comme il paroist des pièces suyvantes. Cette soubmission ayant grandement agréé au roy et à son dit frère Alphonse, comte de Poictou, peu de temps après, au mois de juing de cette année, sur la ?n d"yceluy, ledit seigneur comte, pour de plus en plus s'en asseurer et Page 88 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- __.85_.. prendre possession actuelle dc cetteville contre les remue- ments et mutineries dudit Hugues de Lusignan, comte de la Marche, et de ladite Elisabeth, comtesse d'Angoulesme, sa femme, douairière d'Angleterre, leflit comte Alphonse vint en cette ville dont il print possession, où estant et se voulant ac- quitter de sa promesse pour la con?rmation des privilèges de cette ville, le premier jour de jeuillet de cette année, il con- firma les privilèges de Louis Vlll, son père, donné en l'année 1224, par lequel tous marchands venant à La Rochelle, y séjournant ou s'en retournant par mer ou par terre, sont avec leurs denrées et marchandises en saufconduict, payant les droicts accoustumés, et s°ils sont de païs ennemv, ont vingt jours de respit, après la publication de la guerre, pour se retirer et leurs marchandises, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A cottées par le nombre XXXIIII, et en est mantion en aultre con?rmation de Jehan, depuis roy dc France, lors duc de Normandie, lieu- tenant, général du royaulme pour leroy Phelippe de Valois,Vlf= du nom, son père, en Pannée 134-6, qui est au thrésor en la caisse C, coltée par le nombre xxiiij et en la sentence estant en la caisse Q, cottees par le nombre XLVIII. Plus au mesme mois de jeuillet de cette dite année, ledit Alphonse, comte de Poictou, estant en cette ville, en con?rma généralement tous les privilèges de cette dite ville, avec les libertés, franchises et exemptions dont les habitans avoient jouy, et toutes leur coustumes, usages, et longues observan- ces dont ils estoient en possession, suyvant les lettres qui en sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XXXL Ledit seigneur ayant séjourné quelques jours en cette ville, se retirant d'ycelle s”achemina en la ville de Poictiers, où il faisoit son principal séjour comme la capitale du compté de Poictou, son apanage, jusques auquel lieu il fut acc-ornpagné par aulcuns des eschevins et pairs, lesquels désirant obtenir quelque con?rmation particulière d°aulcuns Page 89 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- __37... de leurs privilèges, ledit seigneur comte estant en ladite ville de Poictiers, audit mois de jeuillet de cette année, conlirma le privilège auparavant octroyé aux bourgeois de cette ville, ès années 1205 et 1206, par lequel ils sont francs et exempts de tous péages et exactions, soit par mer ou par terre, pour en jouir par lesdits bourgeois et par tous les lieux de l'obéissance dudit Alphonse, dont les lettres sont au thrésor eu la caisse A, cottées par le nombre XXXII. Plus audit lieu et mesme mois, ledit seigneur con?rma par patantes particulières, les privilèges de Richard, roy d`Angleterre, d'Aliénor, sa mère, lorsqu°ils estoient seigneurs de cette ville, donné en Pannée 1199, par lequel pouvoir et faculté est donnée aux bourgeois de cette ville de disposer de leurs biens, et où ils décèderoient intestats, que leurs biens reviennent à leurs héritiers sans que trouble leur soit donné par les ol?ciers dudit seigneur, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxm. 1242.-Syre NICOLAS DE GLOCESTRE1, eteut pour coesleus les nommés... En l'année dernière, le comte de la Marche et Elisabeth, son épouse, douairière d'Angleterre, ?rent divers préparatifs et dessains de guerre pour empescher que le roy sainct Louis ne le contraignit à Phommage de serment et de ?délitéqu'ildésiroit.que ledit comte rendit de son ?el au comte Alphonse a cause de son appanageet comté de Poictou, tel; lement que ledit Hugues de_ Lusignan, comte de la Marche, pour s'en garantir eut recours è Henry, IIIG du nom, roy d'Angleterre, qui lui promit adsistance, tant par les prières de la comtesse de la Marche, sa mère, que par la considé- ration qu”elle luy ?t représenter qu'il debvoit faire jouir dudit comté de Poictou Richard, son frère, auquel en ensuyvant la disposition de Jehan-sans-Terre, roy d'Angle- ; . . "mi ' "' 7' 7 W 7 1. 27 avril 1242. Nicolas de Gloccstre. (D.). Page 90 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- o ....88...... terre, leur père, il auroit deslaissé ledit comté de Poictou, des l'année 12..., sur lesquelles persuasions ledit Henry roy d°Angleterre, ?t lever une puissante armée en son royaulme pou_r descendre en France. ' Ce que considéré par sainct Louys en cette année, tous les princes et seigneurs officiers du royaulme qui trouvant maul- vais la désobéissance et rébellion dudit Hugues de Lusiguan, comte de la' Marche, conseillèrent le roy de le faire obéir et s'armer avec puissance contre luy et Fadsistance qu`il espéroit de l'Anglois ; suyvant quoy le roy descenditavec une armée vers ledit comte de la Marche, sur lequel il print plusieurs pla- ces comme Fontenay, qui fut desmoly, et lequel depuis ce temps s'appelle Fontenay-Fabattu et pour ce qu”il eust advis que l'armée angloise attendue par ledit comte de la Marche estoit preste de prendre terre, le roy sainct Louys, considé- rant que la descente se feroit ès costes circonvoisines de cette ville, ?t descendre toute son armée entièrement en ce gouvernement et en borna toutes les costes, ce qui apporta une extrême ruyne et desgast au pays qui fut contraint avec cette ville de nourrir par un longtemps ladite armée, par le moyen de laquelle toutefois les Angloys n'eurent aulcune descente en ces costes, ny en Poictou, ains furent contraints de descendre vers les isles et Gironde, près des places qui estoient encore tenues en Guienne par l'Anglois, enlreprinse et descente qui succéda mal au comte de la Marche et il l*Anglois parce qu”ils furent deffaicts au mois de jeuillet en bataille devant Taillebourg, et fut le comte contraint de demander paix au roy avec pertes et dommage de ses terres, et ?t hommage au comte Alphonse, ?ls et frère du roy. Voy. Belleforest sur cette année 1. ' 'l. Le roi saint Louis força le passage de la Charente à Taillebourg, le 22 juillet 1242, et hatlit les Anglais sous les murs de Saintes, le surlendemain 2å. " Page 91 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 1943.--CLAUDE DE MAULÉON1 fut eslen, et eust pour coesleus les personnes de... 1 944. -- Maire et capitaine de cette ville pour ladite année, syre PHELIPPE DE FAYE '2 qui eust pour coesleus les nommés... 1945. - Syre ADNAULT DE Foissac 3 fut esleuet accepté pour maire et capitaine de cette ville en cette année, et eust pour coesleus... * 1946. -- Maire et capitaine de cette ville, en ladite année, CLAUDE DE MAULEDN 4. Le bailliage du grand ?ef d°Aulnis ayant été faict domaine d°Alphonse, comte de Poictou, ainsi que cette ville, lorsque ladite compté luy fut donnée pour appanage, en l'année 1940, comme les droicts seigneu- riaux et cens annuel dudit grand ?ef estoient du sixte des fruicts, pour avoir, par le seigneur la sixiesme muitz de pure goutte et le droict qu°on appelloit de vignée, ledit seigneur par consentement des possesseurs et propriétaires, commua le susdit debvoir des lruicts, par patantes données à Melun le mois de juing de cette année, en deniers et it raison de quarante souls pour chascun quartier (sauf les vignes. libres) payables lesdits quarante souls 5 dedans la sainct Martin d”hyvert et les octaves de ladite feste, soubs condition et charge expresse, à defïaut dudit payement et termes susdits, de soixante souls d”a1nende, oultre le deb4 voir du cens, plus que les vignes demeurent trois ans conti- nuels sans estre cultivées, ledit seigneur et les siens se pour- 1. '19 avril 1943. Phelippe de Faye. 1. Aimery Jousseaulme. 9. Claude de Mauléon. (D.). Philippe de Faye a souscrit une charte concernant la com- manderie du Temple : le commandeur était llèlias Burzac, praaceplor domus militiae [empli de Rupella. (Ms. de La Rocheãle; note du P. Arcère). 2. 10 avril ma.. s. Philippe de Faye. (D.). ` « 3. 93 avril 1945. S. Arnault de Foissac. - Marin de Loupsault. 4. 15 avril 1946. Geoffroy de Faye. Claude de lllauléon. (D.). 5. l)`après DELAYANT, Hisz. des Rochelais, p. 56, le droit aurait été non de quarante mais de quatorze sols par quartier. I» Page 92 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ...90._. roient emparer d'ycelles comme propriétaires, et qu'a défaut des arrérages desdites trois années, on se pourroit pour le paiement d”iceulx, pourvoir sur les autres biens de ceux qui en auroient esté propriétaires, plus de ne pouvoir trans- porter, par les propriétaires des domaines aulcuns fruicts durant le terme du payement du cens (excepté les religieux et bourgeois de cette ville) qui pourroient retirer de vin ce qu'il fauldroit pour leur provision, pourvu qu°il en demeure sur le lieu pour assurance du debvoir et de Famende, ainsi que desdites lettres il paroist au thrèsor en la caisse A, cot- stée par le nombre iiij. 1247. - Syre HÉLIE DE BEAUMENE11 1, qui eust pour coes- leus... En laquelle année et au mois de novembre, les maire, eschevins et pairs de cette ville, obtinrent pouvoir d'Alphonse, comte de Poictou et de Thoulouse, seigneur de cette ville, de desmolir les halles et couës estant en ladite ville 2, -et qui estoient du domaine royal dudit seigneur, avec faculté de dis- poser à leur plaisir des matières, et encore avec le droict qu°à l'advenir, en ladite ville ny demie lieue à l'entour,leditseigneur ne pourroit laire halles ou cohues où les habitants fussent contraints d°aller vandre leurs marchandises, ce que les maire, eschevins et pairs obtinrent et recerchèrent pour de plus en plus affranchir les habitans qui estoient tenus de payer droict audit seigneur pour vandre soubs lesdites hal- les, comme il se voit [ar les lettres cy-dessus, estant au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxvj. 1248. - Syre RAYMOND DE LOUPSAULT 3. *l. 7 avril 1247, l-lélie de Gaumener (probablement Vaumcner, dioù Beau- mener, Beaumanoir) (D.). 2. DELAYANT, Hist. des Rochelais, t. _I, p. 53. 3. 26 avril 1248. S. Ptaymont de Loupsault (Pierre Greslier, Fun des coeslus, géra une partie de Fannée 1248 en Pabsence de Loupsault). Jean Gresset (D.). Page 93 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ._91_. 1249. - Syre GIRARD VENDEE 1. 1250. - Syre GUILLAUME DE FAYE 9. ' 1251. - Savanrr DE CAHOUDS 3, En cette année Pierre Bateau, bourgeois de cette ville, estant prévenu et accusé de crime pardevant le juge prévost de cette ville qui estoit. juge ordinaire du comte de Poictou, Alphonse, seigneur de cette ville, les maire, esehevins et pairs de cette ville qui, de privi- lège sont fondés en tous droicts de jurisdiction, désirant de conserver celle qu”ils ont sur les bourgeois et leurs familiers, ?rent demander le renvoy et obéissanee de la cause audit Prevosl, juge ordinaire dudit seigneur comte, qui leur ?t renvoy et de l`accusé et du procès, avec les articles des cas qui luy avoient esté mis sus, selon qu'il paroist par les actes de cette année qui en sont au thrésor, en la caisse Q, cotlée par le nombre xcnj. 1252. -- Syre NICOLAS DE Gr_.ocEs'rnE 1. 1253. -~ Syre Pu\YMoND DE LOUPs.\UI.'r 5. 1254. -- HÉLIES DE BEAUMANEP. U. 1255. -- Syre PIERRE FOULCIIIER. 1256. -- Svre HELIES DE RDNFLAC. 1257. -- Svre NICOLAS DE GLOCESTBE. En laquelle an- née, Bernard de la Roche, chevallier,“?t commuer le droict de complant qui se prenoit par les seigneurs des ?efs qui sont entre La Rochelle et La Leu, Mireuil et Lagors, saut pour les vignes franches appelées lesdits ?efs, Lagors, Le Plein, Festilly, Mireuil et Lauzière, le ?ef Regnault, Grimault, la Bastarde, qui despendent de la chastelainie de La Leu, à 1. 11 avril 1249. S. Girard \fender (D.}. Girard Vender, bourgeois de La Rochelle, est dénommé dans une charte de la Commanderie du Temple, de l`an 1211.9 (Arch. Met. de la Saintonge et de Z'A*:.m*z's, t. 1, p. 46). 2. 3 avril 1250. S. Guillaume de Faves (l`J.). 3. 13 avril 1251. S. Savary de Cahours (l).). A-. 7 avril 1252. S. Nicolas de Glocestre (l).). 5. 27 avril 1253. S. Ray. de Löupsault (J. 19 avril 1254. S. Savary de Faves, Hélie de [leaumaner (l).). E Page 94 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _92_ deux souls six deniers -payables par chascun an pour chasque quartier desdites vignes dont le complant estoit deu selon qu°il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xnj. Et pour ce que cette commutation pouvoit concerner en quelque façon les droicts d'Alphonse, comte de Poictou, seigneur de cette ville à cause du chastel de ladite ville, le sieur de La Leu estant arrière-vassal, en cette mesme année fut obtenue confirmation de ladite commutation dudit sieur comte, dont les lettres sont aussi au thrésor en la mesme caisse B, cottees par le nombre xv. Semblablement, Geoffroy de Rochefort, chevallier, vicomte d'Aulnay, sire de Taillebourg1 qui avoit interest en ladite com- mutation con?rma en ce qui est de ses droits Peschange dudit complant en ladite cense en deniers faicts par ledit De la Roche, selon les lettres qui sont au thrésor en ladite caisse B, cottées par le nombre xmj. 1258. --- MAISTRE GIRARD VENDEE. 1259. - Syre PASCAL nu MATHAS 9. 1260. -_ Syre PHELIPPES DE Cnmcusfrnn 3 qui eust pour coesleus les nommés Helies de Pton?ac et ..... par l'absence et indisposition duquel ledit de Bonflac exerça quelque temps ladite charge de maire ainsi qu'il se voit par la qua- lité qui luy en est donnée en aulcunes pièces estant au thré- 1. (Pest par erreur que Barbot donne it Geoffroy de Rochefort le titre de vicomte d'Aunay ct de sire de Taillebourg, il avait d'abord écrit Bainsoat, probablement pour Ramon. * 2. 20 avril 1259. S. Pasquaut de Mastaz (D.). - Au mois de mars 1310 nous trouvons un Guillaume de Mastaz. «clerc du roy et sire de lois››, et avec la même qualitîcation, un autre Guillaume de Mastaz qui vivait vers le même temps et mourut en 1311; il était chevalier, et un arrêt du parlement lui con- firme sa qualité de noble qui était contestée. (OZ¿m, t. Iv, f° 237 v° ; Arch. kist. de Saint. et d'Aumîs, t. xn, p. 52, 81, 128, 129 et 132). 3. 11 avril 1260. S. Phelippes de Glicestre, alias Helios de Ronllac. Ar- mand dc Feissac (D.). Page 95 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ...93._. sor, et par le contract et constitution de certaines rantes aux charités que les maires, eschevins et pairs souloient exercer, en cette ville és jour de pentecoste et de toussains ledit contract estant dans la caisse S, cotté du nombre xxxn. 1261. - ARNAUD DE Flssac 1, ayant eu pour coesleus sire -Phelippe de Clincestre, maire précédent, et le nommé ..... Et pour ce que ledit de Fissac décéda en l'année de sa charge et mairie, pour le temps qui restoit à parachever le- dit de Clincestre exerça ladite charge, comme il paroist de quelques actes en l'année 1327. ' Guillaume et Geoffroy de la Roche, chevalliers, en cette année, commuèrent le quart du complant qu”ils prenoient au grand ?ef de Rochefort, près Mortagne, le ?ef du Sixte qui est entre le Pajault et Puy-le-Boreau, et du ?el de Champfier, pour cinq souls de cens pour leur quart de chas- que quartier pour ledit ?ef de Champfier, et pour trois souls, trois mailles le quart du ?ef du Sixte, et pour deux souls six deniers des aultres ?efs, selon la lettre qui est au thrésor en la caisse B, cottée par le nombre xvl. 126“2. - Syre Hnun DE RONFLAG, qui eust pour coes- leus syre Gillebert Vender et ..... Comme ainsi soit que ledit de Ron?ac fut malade et absent en ladite année, sa charge fut exercée par ledit Vender, comme il peut apparoir de di- verses pièces. Les habitans de cette ville et de Sainct-Jehan-d'Angély, en conséquence de leurs privilèges de franchises, libertés, exemptions et subsides sur leurs marchandises en France, debvant estre deschargées de toutes impositions au païs de Flandres qui est un ?ef de cette couronne, ne laissoient pas néantmoins d'estre imposés aux taxes et impositions que le- Î Î __ _ _:r 1. 3*l_ mars 1261. S. Arnaud de Feissac, et après son décès, Philippe de Gui- cestre (IL). Page 96 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -94- . voient les seigneurs et comtes de Flandres ce qui revenant au grand préjudice de la liberté des habitans de cette dite ville et de celle de Sainct-Jehan, les maires, eschevins et pairs de l'une et l'autre desdites communaultés, par devers lesquels est le soing et conservation du bien public et des habitans, auroient passé contract en cette année, par lequel, pour les tors et griefs qui leur estoient faicts a Sainct-Omer, ils ju- rent et promettent de n'y traf?quer ny envoyer cy-après aul- cuns vins, dont le contract est au tlirésor en la caisse L, cotté par le nombre xvm. De quoy Marguerite, pour lors douairière dudit comté 1, prévoyant une altération du commerce qui seroit préjudi- ciable à Guy, comte de Flandres et de Hénault, son ?ls, pour rendre la ville de Gravelines plus splendide et com- mersable, elle octroye aux marchans de cette ville, Sainct- Jehan-d”Angély, de Niort, et aux marchans de Poictiers et de Gascongne, par privilège, que traf?quans en ladite ville elle les prendra, leurs négociateurs et facteurs, et toutes leurs marchandises, en seure sauvegarde pour traf?quer entre eulx et ses subjects librement, avec promesse que justice leur se- roit faicte esgalement pour tous les lieux et endroicts de son obéissance, et que, pour leurs vins, ils jouiront des franchises et libertés et exemptions qui leur appartiennent, dont. lettres furent expédiées au mois de juing de cetteiannée, tant de ladite dame que dudit Guy, comte de Flandres et de Hainault, son ?ls, qui sont au thrésor en la caisse L, cottées du nom- bre VI et du nombre vn. Auquel mesme mois et an, ladite dame et comte octroyé- rent aussi aux habitans de cette ville d'estre exempts et af- franchis de Pimposition et droict de poix publiq de ladite › 1. Marguerite, comtesse de Flandres, lille du comte Beaudouin qui fut cou- ronné empereur de Constantinople. ÀRCÈRE, t. 1°", p. 219. l`lELAYAN'r, t. 1°1', p. 55. Page 97 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . --o5-- _ ville de Gravelines, dont les lettres sont aussi au thrésor en ladite caisse L, cottées par le nombre Illj. ' 1263. - BARTHELEMY Cousfrmr. Auquel an, Maynard Pochereau, et aultres leurs consorts qui estoient seigneurs en partie du ?ef du Plom, de Grimault, de la Bastardière, du Petit-Fief, du ?ef de Lauzière, de Lagors et du ?ef Re- gnault en et au dedans de la seigneurie dc Laleu, composè-› ront avec lesdits maire, eschevins et pairs de commuer le complant desdits ?efs pour leurs parts à la cense en deniers, selon qu'avoient faict les aultres conseigneurs des l'année 1957, duquel contract, faict avec ledit Pochereau, il paroist au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xxr. 1264. - Syre G-UILLAUME G~oMBEn'r. Cette année, Agnès, ?lle de feu Savarit de Rochefort, femme de Manjou de Melle, Pierre Savarit, Guillaume et Hugues de Fayel, frères, et Jehanne de Faye, leur sœur, femme de messire Pierre de Volvire, chevallier, quittèrent et remirent aux bourgeois et habitans de cette ville le quart de la vandange croissant au ?ef du Sixte qui est entre Puy-le-Boreau et le Pajault, et le huictain des fruicts qu”ils avoient par droict de complant au ?et de Chamfier pour cinq souls de cens sur chaque quartier dudit ?ef de Sixte, de trois souls d'une part et deux sols six deniers d'aultre sur chascun quartier dudit ?ef Champfîer, payable le droict dudit Champfier à. la croix du cymetière de Gougnes, en chascune feste de Nostre-Dame de my-aoust, selon le contract faict avec les maires, eschevins et pairs, qui est en la caisse du thrésor, cotte par B, et ledit contract du nombre XVIII. Au mois de décembre, dite année, Geoffroy de Rochefort- sur-Charante, seigneur dudit lieu, affranchit aussi le quint 1. Ce Guillaume de Faye était sans doute le père de Guillaume Vigier, soi- gneur de Faye et de Dompierre, qui teste le 28 août 1300 (Arch. hist. de Saint. et d'Au«n*£s, t- xm, p. M). Voir dans Hymer, Act. pub., t. II, p. 20, un document qui le concerne. 1 Page 98 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- du complant qu'il prenoit de la vandange au grand ?ef de Rochefort qui est à Mortagne et aultres ?efs, comme de ce- luy appelé _le Champfier pour dix souls de cens, oultre trois souls de rente pour chascun quartier sauf pour ledit fief Champfier, qui ne payeroit que cinq souls par quartier, dont il y a eu lettres au thrésor mantionnées au vieil inventaire soubs la lettre B au nombre xvn. 1965. - Syre GUILLEBERT VENDER *_ Gomme l'abbé de Pabbaye de Montierneuf, à Poictiers, avoit plusieurs cens et debvoirs qu°il prenoit en ce gouvernement, les maire, esche- vins et pairs de cette ville s°en accomodèrent avec luy -dont le contract fut passé en cette année qui est au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre x1x. 1966. -- Syre HELIE DE RONFLAC. Au mois de íebvrier de laquelle année, Alphonse, ?ls et frère de roy, comte de Poictou et de Thoulouse, seigneur de cette ville, estant it Longpont, con?rma les convenances faictes au profit des habitaus de cette ville par Geoffroy, sieur de Bochefort-sur- Charante, touchant la remise du complant des ?efs qu°il avoit près cette ville à. la cense en deniers dont est mantion en l'année 1964, lesdites lettres de confirmation estant au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xx. 1967. -- Syre GILLEBERT VENDER. 1968. -- Syre PHELIPPE -DE GLINGESTRE 9. 1969. -Syre Tnoms DE LEISGUE 3. Le roy qui, en toutes ses actions, estoit porté à la dévotion et piété dont il a été cannonisé et appelé sainct, en l'année 1969 se croisa pour faire la guerre contre les Turcs et mescréans pour la con- queste de la terre saincte et de Jérusalem, à l'imitation du- 1. 19 avril 1971. S. Gillebert Vander (D.). Une famille Vander ou Vandier possédait des lîefs à Chancelais et à Fontorbe, près de Saint-Jean d'Angély, en 1313 (Arch. hist. de Saint. et cZ'A*am., t. xn, p. 100). . 9. 15 avril 1968. S. Phelippes de Glicestre. Poinz de Pons. 3. 31 mars 1969. S. Thomas de Leysgue. Mathieu Chaudrer (D.). Page 99 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _[)7__ quel furent en ce voyage les princes et plus signalés seigneurs de ce royaulme, entre lesquels estoient pour adsister le rey, Alphonse, son frère, comte de Poictou et de* Provence, sei- gneur de cette ville, voyage qui fut si peu heureux que Far- mée des chrestiens fut défaicte, le roy prins et constitué prisonnier avec ses frères, Charles, duc d°Anjou, et Alphonse, Comte de Poictou, et tous les quali?és du royaulme qui es- toient avec le roy; Robert, son frère, comte d'Artois, ayant esté tué, pour la rédemption duquel roy, sesdits frères et seigneurs, cet estat seroit tombé en une. extresme perte et despenee, oultre l°injure et Fopprobre qui en estoit au roy pour une si signalée défaicte sur les chrestiens, ce que le roy sainct Louys ayant tousjeurs eu à cœur et prins espérances de revanger cette perte, pour se relever et son royaulme de flétrisseure, il print résolution en cette année par Parresté du parlement qu”il assembla a Paris, de retourner pour la seconde fois à la conqueste de la terre saincte, avec lequel se croisérent sesdits frères Charles, duc_d”Anjou, et Alphonse, comte de Poictou et seigneur de cette ville. Pour Feffect de ce voyage, comme 'ainsi soit que les roys et seigneurs y allant heussent droict de prendre et demander sur leurs subjects et tenanciers le double des cens annuels, néantmoins comme les habitans de cette ville sont exempts de toutes sortes dïmposirtions pour quoy que ce soit, dont ledit Alphonse estant rendu seigneur avoit confirmé les pri- vilèges en l'année mil deux cens (quarante-un) ledit sei- gneur estant à Xainctes au mois d°apvril de cette année, descharge les habitans de cette ville du double du cens qu”il prenoit pour ledit voyage, tant pour ceulx qui luy esteient deus en cette ville qu”au bailliage du grand ?ef d°Aulnis, voulant qu°ils en fussent quittes et libérés, veu leurs exemp- tions et franchises contenues en leurs privilèges 1, et de plus 1. Dans son Histoire des Rochelais, t. 1°I', p. 54, Delayant dit en parlant 7 Page 100 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ._93__. donna ledit seigneur aux maire, eschevins et pairs de cette ville le moulin qui luy appartenoit estant à la porte Sainct- Nicolas, avec le cours d'eau et aultres choses en dependan- tes, pour en jouir en pareille forme qu'il faisoit en luy payant seulement six deniers de cens pour chascun an, ainsi qu”il se voit par les lettres patantes dudit sieur des pri- vilèges et octroys cy-dessus estant au trésor en la caisse A, cottée par le nombre xxxvn rapportées aux confirmations des années 1317 qui est en la caisse C, cottée du nombre v et de l'année 1469, estant en la caisse H, cottée du nombre iij. 1970. -- Sire JEHAN Amnav. Uof?ce de séneschal de la province de Xainctonge, soubs laquelle estoit d'ancienneté cette ville ot ressort, ayant esté donné par Alphonse, comte cle Poictou et seigneur de Xainctonge et cette ville, à mes- sire Jehan de Villette, ledit sieur venant en cette ville pour la prinse de possession de sa charge, les maire, eschevins et pairs, selon leurs privilèges, luy ?rent faire serment entre les mains dudit Aimery, maire, de garder et observer tous les droicts, libertés, immunités et franchises octroyées a ceulx de cette ville, ce qu'il promit et jura de faire le jeudy aprés la feste de toussains de cette année, selon les let- tres qui sont au thrésor en la caisse A et cottées par le nombre XXXVIII1. du double cens réclamé par Alphonse de Poitiers: «Les llochelais soutcnaient que leurs chartes et privilèges les en dispensaient, il ne le reconnut pas ex- pressément. _ . ›› Massiou va plus loin 5 s'appuyant sur l'autorité de Chopin (traité du domaine de la, coztramae, liv. III, t. lv, n° T), il prétend que la double taxe avait ét perçue lorsque les bourgeois découvrirent par hasard la charte qui les en cxemptait, les taxes auraient en conséquence été restituées << non sans regret n par le comte de Poitiers. D'après Amos Barhot, la charte don- née à Saintes au mois d'avril 1269 (v. s.) ne contenait aucune restriction; la remise pure et simple du double cens était accordée aux habitants de La Ro- chelle et du hailliage d`.=\ulnis. ' 1. [Vaprès llelayant, Hist. des Roch., t. I?f, p. 54, Joan de Villette aurait refusé le serment et ne s'y serait soumis que sur l'ordre exprès d”Alphonse de Poitiers. Page 101 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ....Q9_.. 1271. - Sire GILLEBERT VÉNDER 1. Auquel an, ledit Phe- lippe estant de retour de la terre saincte, et par le décès de sainct'*Louys, son pére, esté sacré à. Reims le 30 d'aoust de cette année, les maire, eschevins et pairs, considérant I°intérest qu°ils avoient à la con?rmation de leurs privilèges par luy tant pour ce qu'il estoit roy, que pour ce que cette ville, cy-devant donnée en appanage avec le comté de Poic- tou, il son oncle Alphonse, en 1°année12/10, estoit retour- née au domaine de la couronne au ,décès dudit Alphonce, qui mourust retournant du voyage d°oultre mer, comme le roy estoit à Paris, iceulx dits maire, eschevins et pairs luy ?rent confirmer le privilège par lequel les bourgeois de cette ville sont exempts de tous péages et impositions, sauf pour le regard des Clroicts domaniaulx, comme il se voit des lettres données au mois de fehvrier de cette an- née estant au thrésor en la caisse B, cottées par ij. Et comme dans ledit mois de febvrier de cette année le roy fut descendu en Xainctonge en la ville de Pons, ledit Phelippe con?rma aux maire, eschevins et pairs les privilèges octroyés par le roy sainct Louis, son pére, en l'année 1230, par lequel les vins creus hors banlieue ne peuvent entrer et estre mis en cette ville après la feste de Sainct-André, selon les accords faits avec Hugues, comte de la Marche, et la comtesse d'Angou1esme,1'année 1229, lesquelles lettres de confirmation sont au thrésor en la caisse A, cottées p_ar le nombre xxxlx. 1272. - Sire GUILLAUME DAIGUE 9. Soubs le res?ne de Philippes-le-Hardy. 1273. -- PHELIPPE DE CLINGESTRÈ. › Ö 1. '12 avril 1271. S. Gillebert Vander (D.). 2. 31 mars 1272. S. Guillaume Daygre (D.). Ce maire fut. désigné par le roi lui-méme, alors présent à La Rochelle (DEILÁYANT, Hãst. des Roch., t. I, p. 59). ll n”est point fait mention de ce voyage de Philippe-le-llardi en Sain- tonge dans |'H¿stoi*›*e de Massiou. Page 102 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- +100- 1974. - Sire BARTHELEMI COUSTET. 1975. -- Sire Taouas DE LAISGUE. 1976. - Sire GIRAULT DEXIDEUIL1. Cette année, Jehan Chasteigner, Guyot Chasteigner, Phelippe Chasteigner (du nom et famille desquels on dit cstre provoneus les seigneurs de La Rochepauzay) et Guillaulme Ver, estant conscigneurs et pour un quint des ?cfs de F estilly, de Puyravcault, de La- gors, de Nieul, du Vergier, de la Guiarde et de Pampin, re- mirent et commuèrent leurs droicts de complant desdits ?efs à. cinq souls pour quartier, par contract estant au thré- sor en la caisse B, cotté par le nombre xxij. Comme semblablement messire Guillaulme d'Aspremont, chevallier, sieur de Mauzé, et Raymond de la Mothe, bour- geois de cette ville, estant conseigneurs de certains ?efs de vigne situés prés Laleu et Lauziére, firent accord portant ré- duction des com plants en la cense en argent, dont le contract est du mois d°aoust en cette année attaché au précédent qui est en ladite caisse B et cotté le dernier par le nombre XXIII. 1977. -- Sire SAVARIT BATAILLE 9. Au mois de febvrier de cette année, les maire, eschevins et pairs de cette ville, le roy estant à Paris, obtinrent de luy une confirmation de la confirmation faicte par son père, le roy sainct Louis, en l'année 1997, des privilèges donnés aux habitans de cette ville tant par Richard, comte de Poictou, ?ls de Henry II, roy d'Ang1eterre, que par Jehan, successeur dudit Richard, et par lesdits Henry et Aliénor, leur père et mère, qui avoient esté con?rmés par Louis VIII, père de sainct Louis l. 19 avril 1976. S. Girault de Rideuil (D.). Un Pierre d'Exideuil, mort en -1310, était, en 1313, bourgeois de Saint-Jean d'Angély et portait le titre de « Iogum professor ›› (Arch. hist. de Saint. et d'Aftm., t. xn, p. 100, 171 et 909). ~ 9. á. avril 1977. S. Savary Bataille (D.). A la même famille devait apparte- nir Richard llataille, bourgeois de La Rochelle, dénommé dans une charte du mois d'avril 1313 (Arch. hist. de Saint. et d'Amtís, t. XII, p. 86 et 87). Page 103 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .__ tot -_- et ayeul dudit Phelippe, a. présent régnant, en l'année M2/r, par lesquels privilèges lesdits habitans de cette ville ont pouvoir de disposer de leurs biens par testament, qu'en meurant intestats leurs enfans sont héritiers, qu°ils peuvent contracter mariage entre eulx et jouir des coustumes dont ils ont de tout temps jouy, que possédant par an et jour ce qu°ils auront achepté, ils ne peuvent en estreinquiétés pour les choses mobiliaires, qu'ils demeurent exempts de tous péages, subsides et impositions, et que conformément à Fad- dition et octroy faict par ledit roy Louis VIII, de l°an MQ4, cette ville ne seroit jamais alliénée, ne ses murs et pré- claustures jamais desmolis, comme il se voit de ladite con- ?rmation faicte en cette année par ledit Philippe Ill, en la con?rmation de Philippe le Bel, en l'année 192.. contenant Fénonciation cy-dessus qui est au thrésor en la caisse B, cottée par le nombre 1. 1978. -- Sire GIRAULT DE LA GUIELLE 1. Quoyque de toute ancienneté les maire, eschevins et pairs de cette ville eussent cette coustume, possession et ce droict, à chas- que nouvel advènement en ladite ville par les séneschaux de Poictou et de Xainctonge (de Prune et de l'aultre desquelles provinces ils debvoient despendre, .comme il est rapporté en l'année 4940), de leur faire prester serment. de conserver lesdits maire, eschevins et pairs et bourgeois en leurs privi- lèges, néantmoins, messire Hubert de la Chappe, chevallier, séneschal de Poictou, voulant entrer en cette ville ?t refus de faire ledit serment en Pannée dont procès s°estant meu par devers le roy, encqueste faicte sur lesdits usance et droict que dessus, arrest fut donné par sa majesté, en forme de lettres patantes par lequel toutes parties ouyes et pièces veües, est ordonné que ledit de la Chappe, chevallier, séneschal du Poictou, feroit entre les mains dudit maire et 'l. 2/t avril 1278. S. Girard de Laguelle. Girard de La Gravelle(D.). Page 104 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --102-- a son entrée le serment; de garder fidèlement les cousturnes et libertés des habitans, bourgeois, maire, eschevins et pairs de ladite ville 1, selon qu”il se voit par ledit arrest, donné en cette année, qui est au thrésor en la caisse B, eotté par le nombre iij. 1979. - Sire ÀIMERY DE POIX 2. 1980. -- Maistre LAURENT DEMATAZ, par l'élection ordi- naire en laquelle année, Ptegnauld de Pressigni, sei- gneur de Marans et de Laleu, en ce gouvernement, commua le coinplant de plusieurs ?efs estant de ladite seigneurie à, vingt seuls de eens pour chascun quartier, au lieu du debvoir des fruicts 'qui lui estoienl. deus, ainsi qu'il paroist par contract. qu”il en auroit faiet avec les maire, eschevins et pairs de cette ville estant au thrésor en la caisse B, cott.é par le nombre vin. 1981. - Sire PIERRE DE HONFLAG. 1989. -- Maistre PIERRE DE BAILLAG. Comme par cy devant le sénéchal de Xainetonge ou son lieutenant en cette ville (pour ce que originairement et en son ancienne distri- bution de province cette ville dépendait de ladite sénes- chaussée), eust rendu eonteneieux aux maire, esclievins et pairs de ladite ville le droict dont ils estoient en possession et qu”ils ont de n'estre usticiables du prévost, tellement que ne paroissant point. aux-assignations qui leur estoient don- nées par devant luy, ils n°estoient tenus de payer aulcune chose pour le default; item, que pour les payemens du pré- vost on ne pouvoit saisir en la maison 'd”ung bourgeois les 1. Peut-être est-ce cet incident qui a été attribué il Jean de Villette en l'année 1970 (v. ci -dessus). 9. 9 avril 1979. S. Aymery Dupoix (|).). Aymery Dupoix est vraisembla- blement le même que << Aimericus de Puteo ›› (du Puits, en saintongeais du Pay), qui figure dans une charte de Pan 1309 (Archifves historiques, t.. xlf, p. 37) et avec ses deux frères Bernard et Jehan, comme lui bourgeois de La lloclielle, dans l'amortissen'1ent de rente publié dans le X110 volume des mêmes Archífves, p. 37. Page 105 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -10s- meubles d'ung non bourgeois, sans la permission du maire de ladite ville, item, le droict appartenant audits maire, eschevins et pairs pour la pollice, des mesures sur les bour~ geois et non bourgeois, pour raison desquels desbats et con- tentions y auroit heu en divers temps, plusieurs procédures, encquestes. faictes depart et d°aultre sur les possessions et coustumes soutenues par lesdits maire, eschevins et pairs, finallement, sur les product.ions, arrest s”en seroit ensujfvy, donné par le roy en forme de charte et privilège, le samedy après les brandons, par lequel est ordonné que les bour- geois et jurés de la commune ne comparoissant aux assi- gnations qui leur seront données par devant le juge prévost, ils payeront Pamende du default à. la prévosté, mais que comparoissant et se disant bourgeois demandent leur- renvoy, ou si le maire les recongnoissant jurés de commune, requiert qu”ils soient renvoyés devant lui, et qu”après ledit renvoy demandé, ledit bourgeois ne veult comparoir, qu”il ne payera aulcun default, item, que les meubles d'ung non bourgeois ne pourront estre saisis en la maison d'ung bourgeois pour l'exécution du jugement dudit prévost que par la permission du maire; comme il se voit par le tiltre estant au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre iiij, dont il y a vidimus on la mesme cotte par v. En laquelle année, aussi, Hélies de Gillebert et aultres ses consors, seigneurs de plusieurs ?efs scituez a Laleu, dont ils avoient 1_es complants des fruicts, commuèrent les- dits complants qu”ils trouvoient plus onéreux que pro?tables à la cense en deniers, à. raison de dix souls par quartier, comme il se voit du contract faict entre eulx et les maire, eschevins et pairs de cette ville, faisant pour ceulx qui tenoient lesdites vignes, estant au _thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xxxv. 1283. - Sire Tnoms DE Larsson. Laquelle année Pierre de Faye, seigneur de plusieurs ?efs et mesme de celuy des Chevaliers qui relevoit de la chastelainie de Page 106 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . _-104- _ Chastellaillon, ?t remise avec les maires, eschevins et pairs de cette ville du complant et droict de fruits qu'il prenoit és dits ?efs pour seize souls de cens annuel en deniers pour chascun quartier, et ce par le consentement de Guillaume Larchevesque, lors seigneur dudit Chastellaillon, par le tiltre qui est au tbrésor en la caisse B cotté par le nombre- xxvi. En ladite année, le sieur De Laisgue estant malade ou absent, ledit Raymond de la Mothe, son coesleu, .a exercé ladite mairie dont ils se trouve des actes au petit livre noir qui luy baillent tiltres et qualité de maire. 1284. - Sire RAYMOND DE LA Morne. Les maire, eschevins et pairs veillans à l”utilité et liberté des habitans de ladite ville, voire des parroisses et seigneuries circonvoi- sines, en cette année ?rent tant par leurs intercessions qu'ils obtinrent de Guillaulme Larcbevesque, seigneur de Chastel- laillon, qu”il se désistast et départit d'ung droict qu'il avoit sur les couchans, levans et tenanciers, qui lui estoit establi en coustume, par laquelle il levoit la tierce partie des debtes de ses subjects 1, selon qu°au temps d'alors les seigneurs appelloient leurs tenanciers, et prenoient le tiers en toutes actions, réelles et personnelles, se réservant seule- ment l'amende de septsouls six deniers, celle de soixante souls ung denier et les aultres amandes selon les us etcoustumes du pays, saut et réservées les valvasseries de Laleu que Regnauld de Pressigny tenoit de luy, ainsi que de ladite remise il paroist par les lettres dattées de cette année qui sont au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xxlx. 1. (Test it tort que le P. Arcère, Híst. de La Rech., t. IGP, p. 'l'l*l, dit que les seigneurs de Chastellaillon «devenaient eux-mêmes créanciers dans toutes les conventions de leurs lenanciers ›>, ce droit perçu à leur profit était une amende prononcée contre le débiteur en retard pour acquitter sa dette. Cette amende au lieu d'ét.re proportionnée à la dette fut réglée à une quotité lîxo. Cette coutume, générale probablement au X1119 siècle, disparut à mesure que la fortune mobilière prit de l`imp0rlance,et n'a en effet été conservé, comme le fait observer Arcère, que dans le coutumier de Hainaut sous la dénomi- nation de Quint ou peine de Zettrcs. Page 107 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - --- les - Laplace du port et lieu où se vend le poisson venant fraisehement de la mer appartient en partie aux maire, eschevins et pairs de ladite ville, pour raison de laquelle ils ont droict de lever de tout temps quelques droicts et impo- sitions, de l'aneienneté duquel debvoir et quelle en estoit l'imposition, il paroist par contract faiet et receu en cette année qui est au thresor en la caisse S, cotté par le nombre xxlx, datté de cette année. Et d°aultant que les habitans de cette ville ayant des domaines en la chatelainie de Laleu comme aussi ceulx qui demeuroient en ycelle recepvoient plusieurs incommodités et dommages par les guarennes des seigneurs et par la chasse qu'ils faisoient en ladite terre, les maire, eschevins et pairs de cette ville, traictèrent et ?rent accord avec ledit messire Regnaul de Pressigni, seigneur de Marans et dudit lieu de Laleu, receu en cette année sur la ?n d'ycelle au mois de mars, par lequel il fut dit que ledit seigneur de Laleu n'auroit guarenne ny droict de chasse ès vignes de ses tenanciers, depuis quaresme prenant jusques ii la tous- sains, ne aultre temps faisant dommage ii ses subjects, et de plus qu°il ne pourroit mettre des fourches patibulaires en lieu préjudiciable a ceux de cette ville, ny les oster du lieu ou d'anoienneté elles ont accoustumé id'estre, ainsi qu'il paroist parles lettres qui sont au thrésor en la caisseB, cottees par le nombre XXVII 1. - 1285. -- Sire HUGUES VIGIE11. Cette année fut la der- nière du règne de Phelippe III, dit le Hardy, estant décédé à. Perpignan le 23 septembre, ou selon aulcuns le deuxiesme octobre 9. 1. Dans le manuscrit de La ltochelle se trouve ici répété le paragraphe transcrit plus haut: ct La place du port et lien où se vend le poišson, elc... ›› 2. tÿest le 5 octobre 1285 que mourut à Perpignan Philippe le Hardi, à Page de 40 ans. Philippe lV fut sacré, le 6 janvier suivant. par Pierre Bar- bet, {1l'Cl10VÔqUC de Reims. Page 108 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -106- 1986. - Sire GIRARD DE LA GRAVELLE. Cette année fut la première du règne de Phelippe, IVG du nom, dit le Bel, roy de France, qui fut sacré le sixiesme de janvier qui pour lors estoit de l`année précédente. En cette année le roy e_stant à Sainct-Jehan d'Angély 1, et au commencement de la mairie dudit de La Gravelle, au mois d'apvril, il con?rma aux maire, eschevins et pairs les privilèges donnés a cette ville par Henry II, dit le vieil, roy d'Angleterre, Aliénor sa femme, Richard et Jehan, ses enfans, aussi roys d'Angleterre et ducs de Guienne, et prin- cipalement de Poctroy de la communaulté, du pouvoir de tes- tamenter, de succéder ab intestat et de l”exemption des péages, impositions, exécutions pour les marchandises des bourgeois et liabitans; celuy de Louis,VIII, de l'an 1224, pour'n'allié- ner cette ville hors dela couronne et ne desmolir ses murs; celuy de Philippe III, de l'an 1271, donné à Pons, et plu- sieurs aultres précédents amplement rapportés en la con?r- mation dont les lett.res sont au thrésor en la caisse A, cot- tées par le nombre xL. 1987. - Maistre PIERRE DE BAILLAC. Cette année, mes- sire Robert de Nageville, chevallier, estant sénoschal de Xainctonge, vint en cette ville; et pour ce que c'estoit son nouvel advènemement despuis sa charge, les maire, esche- vins et pairs luy tirent faire entre les mains dudit. maire en la salle du chasteau de cette ville le serment de garderleurs privi- lèges, franchises et libertés des bourgeois et habitans de ladite ville, comme il est énoncé par aultre serment de l'année 1824 dont la pièce est au thrésor dans la caisse P, cottée par le nombre xnvm. 1988. -- ..... 9. 1 1. Ce voyage de Philippe le Bel eu Saintonge n'est pas mentionné dans l`Hist0¿re de Illassiou. 2. Le nom du maire est resté en lilancdans le mss. - 17 avril 1288. 1. Guillaume Lover. 22. Mathieu de La Gravelle. (D.) Page 109 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -101- 1289. -- PIERRE ne MAULÉON. 1990. -_ Sire AIMERY DU POIX. En cette annee, les maire, eschevins et pairs de ladite ville, acheptèrent de Pierre de Baillac la moietie de la panneterie de ladite ville, qui estoit"certaine maison et place en laquelle se faisoit et débitoit le pain pour ceulx qui ne le font en leur maison, et la moictié par indivis de la maison de la couhuë qui est le lieu où se vend le poisson, avec certains droicts qui de pré- sent sont encore aux dits maire, eschevins et pairs, pour une moictié, plus encore par le mesme contract douze livres de cens pour l”aultre moictie de ladite poissonnerie, de Guil- laulme Domade, ainsi qu°il se voit par contract estant au thrésor en la caisse S, cotte lxl. Cette mesme annee Savarit de Mauléon, seigneur de Chastellaillon, de l'isle de Ré etde Benon, en ce gouvernement, transporta lesdites places et aultres hors ce ressort at Geof- froy de Nuaillé, pour le rembourser de la somme de trois mille quarante-neu[ livres qu°il lui debvoit, pour en jouir jusqu'au plein et parfaiet remboursement de ladite somme, et comme lesdits maire, eschevins et pairs, estoient tenus en respect et authorité et avoient la principalle conduicte de toutes les atiaires et la plus ample distribution de justice en ladite ville, pour tesmoignagne plus authentique et seureté plus grande à l”entretien dudit contract, ledit seigneur de Mauleon jura entre les mains du sieur maire et capitaine et des bourgeois de ladite ville de La Rochelle (qui sont les pairs ainsi souvent appelés) de garder inviolablement lesdites convenances ainsi qu'il se voit par le contract qui en est au thrésor en la caisse B, cotte par le nombre Ix. 1991. -- M0 Pmnniz DE BAILLAC. Les Juifs avoient leur habitation et demeure de plusieurs années en cette ville, y 1. Ce passage, depuis les mots: ct en cette annee... ›› jusqu'à ceux-ci: ct par le nombre IX ››, a été omis dans le mss. de La Rochelle. Page 110 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --l0S-- ayant une des rues qui en porte le nom 1, pour ce que com- munément ils se tenoient en ycelle, qui est la rue qui prend de la grand” rue de la porte neuve, vers la vieille porte de Chel-de-Ville, autrement le Gayouër, faisant la seconde pièce des murailles et pour ce qu'ils pouvoient apporter du pré- judice en ce lieu, par patantes obtenues du roy au mois de jeuillet de cette année il leur fut enjoinct de vuider de la ville et de la Xainctonge 9, comme il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse B, cottée vl. 4299. - Sire GIHAULD DEXID(EUIL 3. En laquelle année messire Phelippe de Beaumanoir, chevallier, séneschal de Xainctonge estant venu en cette ville aprés qu'il fut receu en sa charge, ?t le serment accoustumé entre les mains du maire, au jour et en la tenue des assises soubs l'houmeau qui estoit devant le chasteau de cette dite ville. Le dit roy Phelippe, IVG du nom, par son advénement ù la couronne ou d”aultres ses prédécesseurs, ayant faict faire suite du droict de franc ?ef et nouveaux acquéts sur les routu- turiers tenans des domaines nobles, les bourgeois de cette ville s'en sont prétendus exempts d'après leur privilège, dont y ayant heu procès en la court, arrest fut donné en la court de parlement en cette année, par lequel lesdits bour- geois furent déclairés exempts dudit droict sur la produc- tion de leurs tiltres, comme il est rapporté par Bacquet au chapitre x du tiltre des francs-?efs et nouveaux acquéts, au nombre xiij, lequel il dit se trouver au papier de la court intitulée Olím, et estre au feuillet 95, se commencer par la note : Visa, c/tarte bztrgentimn de Rapallo., et avoir esté don- née à la prononciation de la toussains. Les roys d'Angleterre successeurs de Jehan sans Terre 1. L'ancienne rue Juiverie a. été appelée me de Z°É'vëché, lorsqu'on y établit le palais épiscopal. 2. AHCÈRE, t. ler, p. 221. DE1.AvAN*r, t. ier, p. FÎLJOUHDAN, t. 1°1', p. 300. 3. 13 avril *lí'92. Girault de Hideuil (D.). Page 111 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --109-- avoient tousjours ung mécontentement contre le roy de France, quelques trefves et paix qui parussent estre entre eulx, au subject de la Normandie et de la plus grande part de la Guienue, que lesdits roys de France retenoient sur lesdits roys d'Angleterre, depuis l”arrest de con?scation donné au pro?ct de la couronne, pour la félonnie dudit Jehan sans Terre, prononcée en l”année 1902, tellement que par plu- sieurs fois et occurrences, lesdits roys d'Angleterre auroient semond et requis nos roys de les en investir et leur délais- ser, mesme Edouard premier du nom, dès le commancement de Fadvénement a cette couronne de Phelippe le Bel, lors- qu°il luy ?t hommage de ladite Guienue, pour les terres qui lui restoient en 1"année 1286, ce que les estats de France et parlements anciens n'auroient voulu consentir, refus que Edouard 1, premier du nom, roy d'Auglete'rre, en cette année, suportant moins tolérablement que ses prédécesseurs, luy et ses subjects, donnérentmoins de graces et de fabveurs aux sub- jectsjdu roy de France qu'ils n'avoienL heu auparavant, pour le commerce des deux royaulmes, en sorte que les subjects des deux nations commancèrent à prendre les uns sur les aultres les marchandises de ceulx qui tra?quoient, dont les roys entrèrent en haine et mal, ayant ambassades de part et d°autre pour se plaindre et faire vanger Pinjure respective- ment prétendue avoir esté recue par leurs subjects, ès- quels le roy Phelippe estant plus intéressé que Edouard, parce qu°il estoit son vassal, il l'auroit faict adjourner à Paris pour respondre pardevers le parlement de France, ce que ledit Edouard refusa de faire et print à mespris et derision lesdites assignations. Et pour ce que, au mesme temps, lesdits roys estoient croisés pour la guerre de la terre saincte, ledit Edouard 1. Le mss. de Barhot contient ici une transposition de pages du l`° 82 au l`° 87. Page 112 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --11O-- leva en cette année une grande et puissante armée, à laquelle faisant faire voile au lieu de porter ses forces sur les in?- dèles, et mescréans il se jetta au desceu du roy tant sur la Normandie que en Guienne et principallement sur les costes de cette ville comme en l'isle de Bé, aulcuns mesme tenant que cette ville fut surprinse d'emblée 1 et par trahison, en laquelle et en ladite isle de Bé, l”Anglois ?t un tel desgast, qu'entre les meurtres qu°il ?t avec cruaulté de plusieurs personnes, il pilla et ravagea tout ce qu'il trouva, gasta entièrement le païs, les rapines et dommages qu°i1 y ?t estant innumérables et inestimables, commancementr de guerre qui apporta tel coup que les malheurs en ont esté suyvis par plusieurs siècles et centaines d'années. Voyez Belletorest en Nicolas Gilles et leur histoire sur cette année. 1293. - M9 GUILLÀUME EWRABD 2, dit le porteur. 1294. - Sire IMBERT Stone 3. En laquelle année messire Denis de Paré, chevalier estant séneschal de Xaintonge et voulant faire son entrée et prendre possession de sa charge en cette ville qui despendoit de la Xaintonge, ?t entre les mains dudit sieur maire, le serment accoustumé en la tenue des assises soubs l°houmeau estant devant le chasteau qui estoit lors en cette ville, comme il est rapporté par aultre prestation de serment estant au thrésor en la caisse P, cottèes xvur. - _ ' L'audace et témérité du roy Edouard, anglois, par les paroles de mespris et exploicts de faict qu'il ?t contre le Roy Phelippe en l'année cy dessus 1292, portèrent sa ma- jesté a faire descendre quelques troupes en Guienne con- 1. Une fausse interprétation donnée à un passage de la chronique de Guillaume de Nangis avait acrédité cette prétendue surprise de La Rochelle par les Anglais. -Anceau, t. v, p. 222. DELAYANT, t. 1°I', p. 61. _ 2. 5 avril 1293. MB Guillaume Euvrard dit Leporteur. - Le mss. contient ici une nouvelle interversion de feuillets du ff' 87 v° à. 86. 3. 25 avril 1294. S. Ymhert Du Perche (D-). Page 113 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- J --111- duites par le connestable de France, messire Guy, Comte de Nesle, pour surprinses, actes d'hostilités et tourments que donnoient ceux subjects du roy, estant en Guienne, Jehan, seigneur de Sainct-Jehanl, qui estoit lieutenant pour Edouard, roy d'Angleterre, en ladite Guienne et pour ce que a raison de surprinse et actes d'hostilité que commet- toit l'Anglois envers son souverain, ledit connestable Payant l`aict assigner au parlement du roy, comme vassal lige de la couronne, à cause de ce qu'il tenoit en Guienne ledit Edouard en ladite année dernière, se porta si témérairement envers son souverain que par ambassade qu”il envoya vers lui il fit entendre au' roy qu”il quittoit son homage et tous les ?efs qu”il tenoit et relevoit de luy, mais qu”il lui donnoit parolle que par son espée il en acquerroit plus qu'il n”en avoit possédé, qu”il entendoit tenir en pleine souveraineté, et déclara ouvertement la guerre au roy, suyvant lesquels clef?s ledit Edouard ayant faict apprest et appareil d'armes, il faict de rechef descendre en France cette année une très grande et puissante armée qu'il envoya en Guienue soubs' la charge de Jean de Bretaigne 9, son nepveu, comte .de Richemond, luy adjoignant pour conseil ledit Jehan sei- de Sainct-Jehan, lesquels avec ladite armée mirent pied åt terre ès isles d'Oleron et de Ré, proches cette ville, lesquelles ils 3 pillèrent et saccagèrent entièrement et prinrent cette ville qu'ils destruisirent presque toute par feu et par glaive tant ils se portoient cruels, après la destruction de laquelle ils prinrent aussi les villes de Bourg et de Blaye fet plusieurs aultres places de Guienue, y tuant les garnisons qui y estoient pour le roy Phelippe, ainsi qu'il s'apprend de Phystoire de Nicolas Gilles et Belleforest en cette année. 1. Jean de Saint-John, lieutenant du roi d'Angleterre en Guyenne. 2. Jean II, comte de Bichemond, duc de Bretagne. 3. Transposition de feuillets dans le mss. du t`° 86 v° au f° 84 r°. Page 114 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --112 - *l295. -- Me GUILLAUME Euvnann dict le Porteur. Cette année estoit séneschal de Xainctonge, messire Pierre de Buyllay, chevallier, et pour ce que par les guerres qui avoientesté pendantles trois années précédentes en la Guiennel , les vins de ce païs et de la banlieue avoient esté tellement desgastés qu'il n'y en avoit plus en ladite banlieue pour sa provision et celle de cette ville, a ce que l'apport qui s`en feroit d”ailleurs ne semblast faire quelque préjudice et re- nonciation aux accords et privilèges que les maire, eschevins et pairs avoient faict pour n'entrer aulcuns vins en cette ville de dehors sa banlieue après la feste 'de Sainct André, dont est ment.ion és années 199.9 et 1230, lesdits maire eschevins et pairs, firent en cette année, une déclaration et protestation pardevant ledit seigneur séneschal que la souf- france qu'ils faisoient par nécessité d'avoir laissé entrer des vins du crcu hors de ladite banlieue nc leur peut nuire ni préjudicier,et tirérent dudit séneschal une déclaration, comme à Foccasion de la contravention ou relasche qui sembloit estre du susdit privilège, il ne vouloit empescher que les maire et bourgeois de La Rochelle ne jouissent 3 de' leur coustume ancienne; pour plus ample vallidité et confirmation dequoy lesdits maire, eschevins et pairs ?rent authoriser par le roy les actes desdites déclarations, ainsi qu'il se voit par les lettres qui en furentexpédiées, données a Sainct-Germain- en-Laye, le ve de juing de cette année, qui sont au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre vij. Les bourgeois et habitants de cette ville ayant plusieurs privilèges en Flandres qui leur ont esté concédés par les comtes et comtesses, selon qu°il est faict mantion en l'année __ __ __ _ __ -›- 1. Sur ce pillage de La Rochelle par les Anglais et les habitants de Bayonne, Voir Arcére, t. 1°1`,`p..°222; Delayant, t. I, p. 61, et la note p. 110 ci- dessus. 2. Transposition du f° 84 v° du mss. au f° 82 rv. Page 115 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --113- 1969, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour eulx, les bourgeois et habitans d'ycelle, le premier jour de jeuillet de cette année,'?rent diverses factions et accords sur lesdits privilèges et exemptions, avec les bourgmaistres, eschevins, conseillers et bourgeois de ladite ville de Dam, touchant les courratiers, taille vanditions eschan?es de vins ouilla e › › 'Q › gszr delicts, et forfaictures des ganges desdits vins et aultres néffo- D ces, selon qu'il paroist par les lettres qui sont au thrésor en la caisse L, cottées parle nombre v. 1996. -- Sire T1-lonas DE LESGUE1 qui eut pour coesleus sire Raymond de la Mothe et .... lequel sieur de Lesgue es- tant décédé pendant sa charge, fut accepté pour maire au parachévement de ladite année ledit sire RAYMOND DE LA MOTHE. 1997. -- MG GUILLAUME EUvnAnD dit le Porteur, pour la tierce fois, en laquelle année, Nicolas et Guillaume de Fourras, frères, transportèrent aux maire, eschevins et pairs de cette ville, cinq maisons etjardins qui leur appartenoient, scituées en la rue de Pierre, pour le prix et somme de neuf cens livres, esquelles maisons et jardins a despuis esté cons- truicte la maison du corps et communaulté de cette ville qui ost de présent 9 duquel transport le contract est au thrésor en la caisse S, cotté xxj 3. 1998. -- Sire IMBERT DU PERCHE. 1999. - Sire AIMERY DU POIX pendant la charge et mai- rie duquel les maire, échevins et pairs de cette ville accep- tèrent de Estienne du Poix une maison, sise en la rue de Pierre, qui faict partie de l°hostel de_la communaulté de cette 1. 9 avril 1996. S. Thomas de Leysgue et après son décès Raymond de La Motte. (D.). 9. Cette rue de Pierre est donc la rue de Saint-Yon, l”l1ôtel de ville étant bâti sur cette rue (mss. de La Rochelle). Note d'Arcère. JOURDAN, t. 1°I', p. 53. 8. Transposition du f° 83 v° du mss. au fe 85 r°. 8 Page 116 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --1l4-- ville, duquel aehapt il paroit par le contract estant au thrésor en la caisse S, eotté par le nombre xv 1. 1300. -_ Sire J1=;1~ntN Snunnn. En laquelle année messire Pierre et Bailloilly, 9 chevallier, séneschal de Xainetonge, ayant faiet son entrée en cette ville, fit le serment entre les mains du maire et en la salle du ehasteau, qui lors esloit en ladite ville, de garder les privilèges d°yeelle. Comme ainsi soit que statud et ordonnance eust esté faiet par les maire, eschevins et pairs, dès l'année pour la bienséance et aultres justes considérations, que nul es- chevin nepourroit patroeiner et faire fonction d”advoeat en la juridietion dudit maire ny en celle desdits eschevins, pour les conséquences qui peuvent arriver de servir de conseil la où l'on peut estre juge, et que Guillaume Ouvrard, dit le porteur 3, l°un des eschevins, avoit exercé l'oí?ee d'advocat en ladite court de la mairie, il fut eondempné par lesdits maire, eschevins et pairs, en cette année, en dix mares d”argent d'a- mande, et suspendu de ses estats dudit collége par Pespaee d'ung an, ee qui est remarquable pour monstrer le droict de correction que lesdits maire, eschevins et pairs ont contre ceulx de leur corps, et que le payement en appartient au college. ' 1301. -- Sire HÉLIE BIENFAICT. 1302. MG Lnnnans Poossnnfr 4. Lieentié ès-lois duquel 1. Transposition du ff* 85 V0 au [0 88 r°. 2. Bailloily le même probablement que Pierre Buylley, ci-dessus ; il s*agil de Pierre de Bailleul, sénéehal de 12911 a 1305, dénommé Pierre de Ilailheus, de Bailleus, Petrus de Baillolio (Archives kistor. de Saint. et d'A*zm., t. xu, p. 24). - Le serment ne se prête plus comme précédemment sous Naou- meau devant le château, mais dans l'une des salles de ce C-l`lî`l1Cíll1, ainsi que cela avait eu lieu en 1287. 3. (Test probablement la forme délinitive donnée au nom anglais d'E*vc- *rard que nous voyons ei-dessus orthographié Ewrard et Euomrd. 4. 29 avril 1302. Me Laurent Poussart. (D.). - Ce maire est la souche d`une famille illustre dans les fastes saintongeaises et qui doit encore avoir des représentants. Toutefois sa noblesse ne remontait pas au-delà de la se- Page 117 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -115 - _ sont provenus les Poussars, qui sont aujourd°hui les seigneurs de Fors et de Bazauges. ' _ Cette année, messire Jehan de Court-Palain, alias de Palin- court, chevallier, fut pourveu de l`ot`ñce de séneschal de Xainctonge au préjudice des provisions et de la possession en laquelle estoit de ladite charge messire Pierre de Bailloily, et comme ledit sieur de Court-Palain fit son entrée en cette ville, ledit maire luv ?t faire le serment accoustumé par lesdits sépescbaulx, lequel serment ledit* séneschal presta estant il genoulx, en la salle du chasteau de ville, ainsi qu'il se voit par acte attaché ft aultre prestation de serment de l'an 1324, estant au thrésor en la caisse P, cotté par le nombre xlviij. i i Le roy avoit esté en fort [maulvais] mesnage avec le pape Boniface VIII, dés l”année 1300, voire qu'ils en estoient venus jusque là que le pape mit en interdit ce royaulme le donnant à lïempereur Albert, il envoya bulles au roy par lesquelles il se disoit avoir toute authorité spirituelle et temporelle en ce royaulme, laquelle le roy ?t brusler publiquement comme contraire aux saincts décrets, et ?t response fort pre- gnante * au pape appelant ses actions au lieu de saincteté comme en ce temps la on les nommoit, fatuité, par la réso- lution qui en fut prinse par les estats généraux de la France, tenus à Paris, Pannée dernière, par lesquels, en outre, il fut arresté que, en restablissant la liberté de l'église gallicane, toutes provisions des béué?ces du royaulme s'expédieroient conde moitié du XIV° siécle. Au mois d'avril 1310, permission est donnée it l\l° Laurent dit Poussard, le même vraisemblablement que le maire de 1302, clerc du roi,d'acquérir centlivres de rente annuelle en íiefs et arriére ?efs et à les tenir féodalement, <1 non obstante quod non sit nobilis gencre 1) (Arch. hist. du Poitouft. XIII. p. 26). Laurent Poussard avait deux frères : J eau et Arnaud Poussard (Arch. hist. de Saint. et d'A*tm/is, t. xn, p. 23-58-91- 127). 1. Barbot a remplacé par ce vieux qualificatif celui d'*¿nj*m*ieuse qu'il avait d'alJord écrit. Page 118 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 110 - par les ordinaires et preslats de ce royaume, avec défence à tous béné?ciers de ne se pourvoir en court de Rome, ny d'y aller, soit soubs prétexte de jubilé, que ledit Boniface com- mensa d'instituer et d'establir pour estre tenus de cent en Cent ans, ou pour austre occasion que ce soit; pour l'obser- vation de quoy le roy arresta que gardes seroient envoyées par tous les ports de son obéissance par la crainte qu”il avoit que les evesques archevesques et pri mats qui estoient appelés par le pape, luy voulussent plutost obéir qu'a ses défences arres- tées par lesdits estats. Suyvant laquelle résolution le roy envoya en cette ville, cette année, certains personnages les- quels pour raison de leur charge on appeloit inquisiteurs. 1303.- YTHIER DUPUIS. En laquelle année messire Pierre de Villeblouin,chevallier, ayant esté faict séneschal de Xainc- tonge et venu en cette ville pour y faire son entrée, ledit maire luy ?t faire le serment accoustumé, soubs Phoumeau, au de- vantl'entrée du chasteau, ainsi qu”ilappert par Pacte attaché au serment pour mesme entrée en l°année 1324, estant en la caisse P, sous la cotte XLVIII. Mais ledit 'de Villeblouin exerça peu cette charge car mes- sire Pierre de Bailloly qui en avoit esté dépossédé comme il est tousché en l'année précédente, fut restably en cet office en cette année, après lequel restablissement estant venu en cette ville ledit sieur maire luy fit réitérer le serment de garder les privilèges de cette ville, comme il s'ap prend des- dites pièces estant en la caisse P, cottées xLv11I. 1504. - Sire HÉLIES' DE TALEMONT 1. 1305. 2 - En laquelle année lesdits maire, eschevins et ___. 1 7 *W ******* * * **** 1. 5 avril1802i. S. Hélie de Tl1alemond.(D.). -Hélie de Thalemond figure dans Pliomologation de la sentence rendue par les commissaires enquêteurs- réformateurs en Saintonge, en faveur des llabitans de l'île de Ré, en mars 1318. (Arch. hist. de Saint., t. xn, p. 185). ' 2. 25 avril 1305. Guillaume Euvrart. 1. Thierry Jarmingault. 2. Mathurin de Mauléon. (D.). Les noms ont été omis par Barbot. Page 119 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- FI' --1l1-- pairs, pour la forti?cation de cette ville, acheptèrent lefossé et cours d'eau qui est au-devant de la porte de Ptambault, comme il se voit par- le contract au thrésor de la ville en la caisse P, cotte xxxiij. Et pour qu”ils estoient seigneurs du droict de minage de cette ville, et de la maison où il se tenoit, et où il se tient encore, en cette année ils arrentèrent ladite maison aux nom- més Pierre Lymousin, bourgeois, et Gillette, sa femme, pour quarante livres de rante annuelle et foncière, dont le con- tract est aussi au thrésor en ladite caisse P, cotté xuv. En cette année, fut faict séneschal de Xainctonge, cette ville et gouvernement, messire Guy Chevrier, chevallier, qui ne fit son entrée en ladite ville que l'année suivante. 1306. - Sire PIERRE ÀYMERY 1, sire PIERRE DE LOUPSAULT 9, et sire... Desquels ledit Pierre Aymery fut accepté par le lieutenant du séneschal; mais cette acceptation ne subsista point; car ledit Pierrade Loupsault se retira pardevers ITIBS- sire Guy Chevrier, séneschal de Xainctonge, qui estoit en la ville de Sainct-Jehan d'Angely, et qui n”avoit peu venir en cette ville à cause du pape Clément V, qui estoit audit lieu de Sainct-Jehan, que ledit séneschal avoit charge d'accom- pagner par ordre du roy, par lequel séneschal ledit de Loup- sault se fit accepter 3 audit lieu de Sainct-Jehan, selon 1. '10 avril 1306. Pierre Aymery. Bien n'indique dans la liste publiée par Delayant la substitution de Pierre de Loupsaull; à Pierre Aimery dont parle Barbot. A - 2. 2 avril 1307. S. Pierre de Loupsault. (I).). Nous trouvons un Guillaume de Loupsault (Guillelmus de Lupisaltu), maire de Saint-Jean d'Angely, en 1312. (Aa-ch. hist. de Saint., t. xu. p. *10¢t). 3. D”après Maiehin, Commentaires surlecontnme de Saint-Jean d'Ange'ly, p. 339, Pierre de Loupsault aurait prêté serment entre les mains de Guy Che' vrier à Saint-Jean même de ce faitil tire cette conséquence qu'à cette époque et jusque vers la tin du xlv? siècle cette ville aurait été le siège de la séné- chaussée de Saintonge. La résidence du sénéellal à Saint-Jean d'Angély ifentraînait en aucune façon la prééminence de cette ville au point de vue udiciaire sur les autres villes de la Saintonge, de l'Ang0un1ois et de l'Aunis, Page 120 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -118- laquelle acceptation il demeura pour maire et non ledit Aymery. _ L'une des punitions et jugements de Dieu sur les Juifs pour leur incrédulité et maulvais _traitement.s en la personne du saulveur du monde, a esté leur dispersion sur la face de la terre, sans y avoir d_emeure certaine, qui se continue encore par le mesme jugement du souverain envers ceulx de leur créance qui ne sont tollérés parles roys et princes en leurs estats que par quelque utilité particulière, et comme ils ont esté long- temps souffers en France, se jettant aux villes de commerce, plusieurs d"entre eulx faisoient demeure en cette-cy; mesme il y a encore une rue qui s”appelle la Jag/tuerie de leur nom, mais comme ils mangeoient par usures excessives tous ceulx avec lesquels ils commerçoient, par édict du roy du mois d”aoust de cette année, il leur fut enjoinct de vider du royaulme ce qui fut exécuté en cette ville. 1307. -- Sire Pmnuu DE Loursauur. En laquelle année, messire Guy Chevrier, chevallier, qui estoit pourveu de l°ot`?ce de séneschal de Xainctonge, cette ville et gouvernement des l”année précédente, venant en cette ville pour y faire son entrée, refusa de faire le serment accoustumé entre les mains dudit alors réunies sous l`autorité du même magistrat suprême. Chaque localité avait ses grandes assises présidées par le sénéchal qui résidait où lion lui semblait. S`il s'était établi à Saint-Jean, c'est que cette ville se trouve a peu près au centre du pays soumis sa juridiction; au surplus, on ne saurait af- firmer qu”il y ait ?xé sa demeure : car nous voyons r même Jean Chévrier ha- biter tantôt Cognac, tantôt Angoulême., où il reçoit en 1317 les députés du corps de ville de La Rochelle. - Dans un article du Bulletin des Archives historiques, ve vol., de livr., p. 230, on examine sur quoi a pu se fonder la légende de Pentrevue de Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, et. de Philippe le Bel il Saint-Jean d°Angély ou dans ses environs. ljindication four- nie par Barbot nous prouve qu'au mois d'avril 1306, le pape C.mentV était à Saint-Jean d'Angély, mais le roi ne s'y trouvait pas: car c'est à lui-méme et non au sénéchal que Pierre de Loupsault aurait adressé sa réclamation; peut être le Sénéchal de Saintonge était-il chargé de négocier Paffaire des Tem- pliers; dans tous les cas, Clément V ayant été élu le 5 mai 1305, c”était aprés et non avant son exaltation. Page 121 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --I'l9-- maire, et fallut au préalable qu”il en ?t faire inquisition et encqueste par laquelle ayant aprins que c”estoit l”usage, il ?t finallement ledit serment, et jura entre les mains dudit de Loupsault, maire, de garder et conserver tous les privilèges de cette ville, comme il paroist de Pacte faict en cette année, és piéces qui sont en la caisse P, cottées par le nombre XLYIII. Le pape ClémentV,dont estmantion en l”année précédente, estant natif dudit Bourdeaux, auparavant son esleetion appellé Bertrand, archevesque de -Bourdeaux, fut promeu au pontili- cat it la poursuitte du roy Phelippe, après le décès de Benoist, que le roy y avoit aussi faict porter, successeur immédiat de Boniface VIII qui avoit excommunié le roy, sa femme et enfans et mis le royaulme en interdit, comme il se voit en l”année'l302, et pour ce quelesditesinterdictions fussent levées par ledit Benoist et encore par son successeur Clément V et que ledit Clément usa de plusieurs congrat.ulations envers le roy, comme 1*0@tt~0y des décimes sur les biens ecclésiastiques, le roy supportant autant qu'il pouvoit ledit Clément en plu- sieurs griefs et vexations qui étoient faits par ses ministres et officiers sur les- gens lays et d”église, tant au séjour qu”il ?t it Poictiers Pespace de quinze à seize mois, que lors de ses visites par la Xainctonge, comme il alloit a Bourdeaux pour visiter le lieu de sa naissance, qui fut en Pannée dernière. Desquelles eiiactions et vexations les peuples se trouvoient par trop harassés et incommodés, mesme les ecclésiastiques qui se sentoient appauvris par le trop long séjour du pape en France et par ses promenées, sur la remontrance qui en fut faite au roy par les archevesques de Reims, Sens, Bouén et Tours, le roi y pourveut, et par ordonnance géné*- rale pour son royaulme, osta partie de la puissance des citeurs et promoteurs des ministres et officiers du pape qui alloient glanant la substance des paouvres et par leurs fati-› gues appaouvrissoient tout son peuple Oultre laquelle provision et ordonnance générale qui fut de ladite année derniére, comme les exactions ne cessoient Page 122 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --*120- point en ce gouvernement, par le séjour du pape et ses ministres ès province circonvoisines, les maire, cschevins et pairs de cette ville obtiennent lettres patantes particulières du roy, données à Poitiers le xlxe de may de cette année, par lesquelles il veult et entend que tous les troubles qui sont faicts par lesdits ecclésiastiques soient tollus et ostés et toutes les vexations levées, comme il se voit par les lettres au thrésor en la caisse M et cottées V. . Les templiers qui furent institués sous Baudouin second, roy de Jérusalem, qui estoient gentilshommes et debonne maison establis pour faire conduite et retraicte aux chrétiens qui visiteroicnt la terre saincte par dévotion, et lesquels en l'an 1199 furent reiglés pour vivre soubs la reigle et habit de cisteaux avec le voeu de chasteté, paouvreté et obédiance, devinrent en peu de temps riches et opulens par la dévo- tion des chrétiens de ces temps, principalement en ce roy- aulme, et avoient en cette ville, au plus beau et milieu d'ycelle ung temple magnifique, bien et richement dotté; mais comme Pabondance les porta à insolence et Pabaudon de tous vices, ils furent entre aultres prévenus et convaincus d”hérésies impies sur ce qu”ils soustenoient que Jésus-Christ, manifesté en chair, n'estoi|; point le messie mais un simple prophète, et encore du pesché de sodomie, au moyen de quoy, du consentement du pape, et par ordre du roy, par délibération arrestée à Poictiers, où estoit Clément V, au mois d”octobre de cette année, tous les templiers qui estoient en ce royaulme furent arrestés prisonniers,et depuis, Jacques de Molay, natif de Bourgongne, leurgrandmaistre, et soixante de son ordre, bruslés vifs à Paris et tous aultres qui estoient en France, tant en cette ville que ailleurs mis à mort ou desmis de l'ordre qui fut supprimé, et leur église et revenus temporels réunis aux frères chevalliers de Sainct-Jehan de Ptodes (qui sont aujourd'hui ceulx de Malte), les susdites ordonnances pour la cassation dudit ordre et réunion de leurs biens à ceulx de Saint-Jehan, Page 123 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -121- se faisant par provision, et depuis confirmée pour avoir lieu àf. perpétuité par décret d'ung concille général de Vienne en Daulphiné, en l'année 1319, qui fut exécuté par toute la chrestienté depuis lequel le temple de cette ville et revenus en despendant a esté faict commanderie de Malte et l'une des magistralles. 1308. -- Sire ÂYMERY DE TALLEMONT. 1309- Sire PIERRE ÀYMERY. _ 1310. - Sire GUILLAUME DE MAULEoN. Le long séjour que ?t le pape ClémentV, en France, et mesme à Poictiers, en Xainctonge et és environs de ce païs, n”apporta point la seule incommodité quiest représentée Panuée 1307, par ses ministres et of?ciers, qui estoit générale en tous les en- droiets de son séjour; mais les béné?ciers et ecclésiasti- ques ordinaires de cette banlieue, et Févesque de Xainctes nommé Bernard, se falsi?ant de Pauthorité du pape, travail- lèrent fort les habitans de cette ville et du gouvernement pour les dixmes par eulx prétendues, non seulement sur toute sorte de fruicts et légumes qui sont les prédialles, mais aussi pour les personnelles, dont procés fut meu et assigna- tion' donnée pour ycelui en court de Rome, tant aux habi- Lans de cette ville que du païs et gouvernement d'ycelle, qui retusoient de payer les dixmes pour ne les avoir payées il y avoit plus de six à sept cons ans, et depuis qu”ils en furent deschargés par Charles Martel, roy de France, en récom- pense que les peuples de la Xainctonge, soubs laquelle estoit ce païs, à Pexemple des aultres provinces, avoient déchassé par leurs propres armes et despences les sarra- sins et mescréans de la Xainctonge pour y faire subsister le christianisme et la foy catholique, duquel procés pour se deffendre les maire, eschevius et pairs obtinrent lettres du roy estant au Mans, du vue septembre de cette année, par lesquelles pour faire les frais requis et nécessaires aux poursuittes desdits procés, il est permis d'imposer sur les habitans de la ville et banlieue, telle taillée et levée Page 124 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --1ï?.2-- *de deniers qu”ils adviseront, ainsi qu'il se voit des lettres au thrésor en la caisse M, cottées par le nombre vl. 1311. - Sire NICOLAS DE LA Porurn. Par privilege ancien, les habitans de cette ville sont exemps de toutes importantes levées de deniers, mesme pour rançon des roys et mariage de leurs filles, et encore les bourgeois et habitans de cette ville, ayant vaillant jusques a la somme de cinc cents livres sont exemps de toutes ?nances pour les francs- ?efs et nouveaulx acquests par privilège octroyé par Phelippe Ill, roy de France, au préjudice desquels cette ville a esté extresmement pressée soubs le règne de Pbelippe le Bel, de payer les droicts desdits francs-?els et Pimposition qu'il auroit faicte sur des villes pour le mariage arresté dès l”an- née 1300, d”Ysabeau, sa fille, avec Edouard, prince d'Angle- terro, depuis roy, appelé Edouard II, fils d'Edouard I@I',~roy d'Angleterre, desquelles poursuittes et demandes pour se descharger, lesimaire, eschevins et pairs, sans préjudice dc leurs privilèges, franchises et libertés, auroient payé au roy, en cette année, la somme de quatre mille cinc cens livres, moyennant laquelle ledit sieur auroit desclaré ladite ville, bourgeois et habitans d'ycelle, exemps, francs et quittes de toutes tinances, à raison des ?efs et nouveaulx acquets qu'il possédoit lors, et de ceulx qu”eu1x et leurs successeurs pourroient à l”advenir posséder, et de toutes ?nances pour les mariages des ?lles de France, et ce par patantes données à Lusignan, la veille des Hameaux ou brandons, ainsi qu'il se voit par lesdites lettres qui sont au thrésor de la ville en la caisse C et cottées par le nombre 1 1. 1312. -- 51. En laquelle année et 1. Ce traité avec la con?rmation par le roi a été publiée dans le X110 vol. des Arch. hist. de Za Saint. et de FA-amis, p. 69. 2. La liste de lllérichon présente pour l”année 1312 une lacune qu'Amos Barbot n'a point comblée. Delayant indique pour cette année: 2 avril 131'2. 1. Gombault Gibouin. 2. Michel Garrault. Page 125 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -123-* sur la ?n d”ycelle qui lut le xxe jour de mars, en accroisse~ ment du droict de pollice qui appartient aux maire, esche- vins et pairs, le roy leur ?t octroy de la congnoissance des poids, aulnes et mesures sur les bourgeois et non bourgeois de ladite ville, soit pour les blés, vins, que toutes ,aultres choses qui se mesurent, avec pouvoir de chaslier les délin- quans, selon les lettres données à Paris, qui sont au thrésor en la caisse B, cottees VIII1. - 1313. -- Gu1LLAUt11=; Euvnanr dit Le Porteur-. En cette annee quelques marchans françois, Par vertu de lett.res de marque, ?rent procéder par saisie en cette ville sur des mar- chandises appartenant à desmarchands genevois 9 dont il y a heu procès et pour ce que pour liberte du commerce en cette ville, il y a privilège par lequel lesdites lettres de marque n'y peuvent avoir lieu, les maire, eschevins et pairs de cette ville seroient intervenus pour, en execution de leurs dits privilèges, empescher l'ell`et des dites lettres, lesquels, par leur intervention, donnèrent lieu it ung accord entre les parties sur lequel intervint arrest en la court de parlement, lors it Poictiers, selon qu°il estoit encore ambu- latoire, du v110 de décembre de cette année, qui confirme le susdit privilège d”exemption desdites lettres de marque ainsi qu°il se voit par iceluy estant au thrésor en la caisse E et cotte par le nombre Ix. 1314. - M0 GUILLAUME DE XANTON 3. 1315. -_ Niconas nn LA Poirrs 1. Louis, dit Hutin, régnant des le XXIX0 de novembre de Pannée précedente que 1. Jounntn, Ep7t.,_t. Ier, p. 79. 2. Il faut lire fc génois ››- 3. 111, avril 1311. lll? Guillaume de Kanton lD.),prol1ablemenl le même que Guillaume de Xainclonge, cité plus loin. zi. 30 mars 1315. S. Nicolas de Laporte (D.). Nous trouvons vers le même temps un Nicolas de Laporte, banquier à Saint-Jean d'Angély. (Arch. hist. de Sarint. et d'.=1*zmís,_ t- xll, p. 101). Page 126 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -1f.›..4--. le roy son père, Phelippe, IVe du nom, décéda a Fontai- nebleau, qui estoit le lieu de sa naissance. Et pour ce que, dés longtemps, il avoit divers procès et différens entre les maire, eschevins et pairs et le juge prévost de cette ville pour ce qui regarde leur droict de jurisdiction, le 16 octobre et 140 jour de décembre de cette année, furent obtenues let- tres du roy Louis X, adressantes 51 messire Jacques de Mon- mor, gouverneur à la justice de cette _ville, pour reigler les susdits différens, lequel, suyvant le pouvoir donné reigla les prétentions des ungs et des aultres, comme il se voit par les pièces au thrésor en la caisse F et cottées par le nombre vn. 1316. -- Sire BERNARD DU Po_1x 1. Mais comme en cette année le roy mourut soudainement au bois de Vincennes, le xvn? jour de juing, qui estoit feste de la Trinité, et que Clémence, la royne, sa vefve et douairiére, qui estoit grosse, fut accouchée d'ung ?ls, au mois de novembre siuyvant, qui fut appelé Jehan, recongneu et approuvé pour roy dès le jour de sa naissance, ne vescut que huict jours, et que par son décès, Phelippe, frére puisné du feu Louis et deuxiesme fils de Phelippe le Bel, eust esté déclairé et recongneu par le parlement de Paris et conseil de France, contre la préten- tion qui en estoit meué au profit de Jehannc, _?lle dudit Louis X, ledit Phelippe, V0 du nom, appelé le Long, fut ab- solument recongneu pour roy. Les maire, eschevins et pairs de cette ville, le 2920 jour de janvier de cette année, obtiennent de luylettres par lesquelles est mandé au séneschal de Xainctonge que de huict ser- gens qui estoient en la prévosté, qui venoient grandement la foule du peuple par leurs exactions, il aye a en oster deux et faire qu'il n'en reste plus que six, ainsi qu”il est fait man- 1. 18 avril 1316. S. Bernard Dupoix (D.). Le roi Louis X mourut le 5 juin 1316 ct non le 17 comme le dit Barbot. v Page 127 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -¿-lî25-- tion desdites lettres au vieil invantaire des tiltres de la ville sous la lettre E, au nombre xv. - ' 'l3*l7. - Les maire, eschevins et pairs de cette ville, ayant envoyé sur la ?n de l'année dernière et en la mairie de Bernard du Poix, pardevers le roy Phelippe, Ve du nom, dit le Long, pour luy rendre le serment de ?délité de cette ville, lesdits envoyés et députés qui estoient Guillaume de Xainctonge, Guillaume Ptochier et Raymond Fromantin 1, ayant trouvé le roy à Bourges au commancement d'apvril de cette année, ledit de Poix, estant encore maire, lui ?rent le serment tant pour les maires, eschevins et pairs, que pour les manans et habitans de cette ville, de loyaulment garder it luy et à ses hoirs ngasles ladite ville, exposer leurs corps et leurs biens pour la couronne envers tous et contre tous, comme il paroist par l'acte sur ce expédié, mantionné au vieil inventaire soubs la lettre C et cotté vu. Et comme dès la .prestation dudit serment le roy eust déclairé aux députés de cette ville qu'il leur con?rmoit tous leurs privilèges, les provisions et expéditions en furent aus- sitöt expédiées au dit lieu de Bourges, le vue jour d'apvril, en la mairie dudit de Poix, par lesquelles le roy eon?rmoit tous les privilèges de cette ville en termes généraulx avec les dons et octroys que ses prédécesseurs avoient faicts comme il apparoist par les lettres employées audit invan taire en la lettre C, soubs le nombre iiij 2. Au mesme moys et le 9 d'yceluy, le roy estant au bois de Vincennes confirma par con?rmation particulière les privi- lèges d'Alphonse, ?ls de roi, compte de Poictou, de cette ville et gouvernement, portant remise et exemption du dou- 1. Un des ancêtres du peintre Eugène Fromentin. DELAYANT, Histoire des Bochelais, t. Ier, pl 70. 2. La con?rmation faite par Philippe V, des chartes et privilèges de La Rochelle avec le texte de ces cl1artes,'ont été récemment publiés dans le XIIB vol. des Arch. hist. de la Saint. et de Z'A'u/nis, p. 157 et suiv. * Page 128 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -1526--* ble des cens et cense, tant en cette ville qu'au bailliage du grand ?ef d'Aulnis, qu'il prenoit ailleurs à cause du voyage d'oultre-mer, et de la terre saincte, ledit privilège donné à Xaintes au mois d'apvril 1Q69, ainsi qu'il paroist de ladite conñrmation en la caisse C, cottée par le nombre v. Et d'aultant que les roys, voire les simples seigneurs usent quelquefois de ce pouvoir et authorité sur leurs subjects et tenanciers, que de leur puissance marier les enfans de leurs subjects et souvent contre les volontés des pères, a qui de droit et de nature la liberté et puissance en doibt estre lais- sée, le Ix? du mesme mois et en mesme mairie, lesdits maire, eschevins et pairs obtiennent une déclaration et patante par- ticulière du roy par laquelle il promet ne contraindre a aul- cun mariage avec quelque personne que ce soit les ?lles, femmes vefves ne enfans de cette ville, et par les mesmes lettres de n'aliéner jamais ladite ville pour quelque cause et occasion que ce fut, lesquelles lettres ont aussi été employées au susdit invantaire soubs la lettre C, et cottées par vi. 1317. - Le jour de Quasimodo de cette année et régnant ledit Phelippe V, fut esleu et accepté à maire sire JEHAN ne MAULÉON 1, qui enst pour coesleus maistres Guillaume Ptochier et Guillaume Euvrard, dit le Porteur, licentié ès loix. Cette charge ne fut pas longuement exercée par ledit Mauléon pour ce qu'il tomba mallade quelques mois après son installation et mourut le xxnt? jour de juing de cette année, la cérémonie de sa sépulture et enterrement ayant esté telle, que dès l'instant de son décès, commandement fut faict à toutes personnes de la ville, par cry public et à son de trompe, de ne travailler de son mestier ny faire ouver- ture de ses ouvrouers, non pas mesme de mettre pain ou vin 1. 10 avril 1317. S. Jehan de Mauléon, et, après son décès, M0 Guillaume Euvrard(D.). Page 129 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -127- en vante publiquement, jusqu”à ce que le corps dudit maire fut enterré; à la sépulture duquel furent contrains d'adsis- ter tous les chapelains et clercs des églises collégiales de Cougnes, Sainct-Saulveur, Sainct-Barthélemy, Sainct-Jehan du Perrot, Sainct-Nicolas et générallement tout le clergé de la ville, avec leurs chappes et aultres ornemens plus précieux de leurs personnes, et fut le corps porté à la sépulture* par eschevins et conseillers de la ville, y ayant pour ledit enter- rement aux despens de la ville seize torches de cire de douze livres chascune, portée par les douze sergens et aultres offi- ciers du maire, que l°on fit réserver par aprés au service de sa huictaine. * Sur ce décès celuy qui pendant yceluy exerçoit la charge de la mairie, qui estoit le soubs maire, assembla les esche- vins et pairs en la maison du décédé et là fut mis en pro- position si l'on debvoit faire eslection nouvelle ou faire accepter l`un desdits coesleus pourleparachévement de ladite mairie de cette année, et fut trouvé par le conseil qu'ils debvoient estre présentés au séneschal de Xainctonge, Angoul- mois, cette ville et gouvernement, pour, selon les exemples passés, accepter l'un d”yceulx pour maire suyvant lequel advis fut escript lettres audit séneschal de cette teneur: << A noble homme et puissant et leur seigneur cher, a monsieur Guy Chevrier, séneschal de Xainctonge et d'An- goulmois, les eschevins et conseillers en la commune de La Rochelle salut: ô toute révérence et honneur, nous dolens, vous racontons la mort de nostre maire Jehan de Mau- léon, et comme nous avons entendu de nos anciens que le maire mort durant le temps de son administration, les deux qui avec lui furent esleus vous doibvent estre représen- tes, et maistre Guillaume Le Pörteur, et maistre Guillaulme le Bochier furent ô luy esleus, que céans par les présentes lettres closes, vous présentons et qu'il vous plaise en recep- voir l'ung a maire, et de commettre à ung preud”homme la réception du serment de la féaulté, comme il est de cous- Page 130 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -a2e- J tume, et que longuement ladite ville ne régneroist sans pas- teur, de laquelle chose pourroit apparoistre grand péril a nostre seigneur le roy et à la ville, et à nostre commune. ›› Ces lettres portées audit seigneur séneschal à Angoulesme par le clerc du conseil appelé Jehan Avanture, ledit sénes- chal ?t response aux dits eschevins et pairs que comme eulx mesmes doubtoient de leurs coustumes à cause des mots de leurs lettres, « nous avons entendu de nos anciens que coustume est ››, il en doubtoit à plus forte raison et leur ordonne de se transporter avec le procureur par devers maistre Jehan Chaulvet, lors baillif du grand ?ef d'Aulnis, })0Ul` informer par les plus anciens de la ville de ladite cous- tume, ou si il se doibt faire élection de nouveau, ou si le roy et son séneschal peuvent mettre à maire selon leur volonté, ayant, ledit séneschal, envoyé commission audit baillif d'Aulnis pour ce faire. Par vertu de laquelle ledit bail- lif procédant à Faudition de plus de cinquante du corps de ville, fut rapporté par aulcuns que feu Arnault de Fissac, estant mort maire, Phelippe de Guicestre qui avoit esté esleu avec luy, fut accepté par le séneschal qui lors estoit., sur la présentation qui lui fut faicte de deux coesleus; que sire Thomas de Laisgue estant aussi décédé pendant sa mairie, sire Raymond de la Mothe et Faultre coesleu estant présentées audit séneschal, il accepta ledit de la Mothe. Laquelle encqueste estant envoyée audit seigneur Guy Chevrier, séneschal en cette année de Xaintonge, d”Angoul- mois et cette ville, qui esloit à Congnac, il tint la susdite usance et coustume pour certaine, et suyvant ycelle il accepta pour maire et capitaine de cette ville pour le paracheve- ment de cette année ledit Guillaume le Porteur, qui estoit Fung des coesleus dudit de Mauléon, et donna charge, ledit séneschal à maistre Guillaume Rochier, qui estoit l”aultre coesleu en ladite année, de faire prester le serment de ?délité audit le Porteur, ce qu'il ?t en l'église de sainct Barthélemy de cette ville, et mit en possession ledit maistre Guillaume Page 131 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --129- Ouvrard dit le Porteur, de ladite mairie pour le restant de cette année. Comme ainsi soit que les commissaires qu'auroient heu en l°année 1315, et dont est faict mantion sur icelle, les maire, eschevins et pairs, pour reigler leurs différens et pré- tentions avec le juge prévost, n'auroient peu arrester entiére- ment, ny faire valloir leurs reiglements par le moyen du décès du roy Louis X, dit Huttin, et que Phelippe V, dit lc Long, quelque temps après son advènement at la couronne et en cette présente année, auroit député en Xainctonge Nicolas de Brave et Louis de Villepenr 1, ses conseillers, pour la réformation du païs en ce qui regardoit la justice et aultrement; les maire, esclievins et pairs de cette ville se seroient pourveus pardevant eulx pour les contantions qu'ils avoient avec ledit prévost, desquelles ils auroient obte- un reiglements par lequel toute juridiction civile et crimi- nelle appartient aux dits maire, eschevins et pairs, sur les bourgeois, leurs familiers, et leurs biens, avec injonction au prévost de faire renvoy desdites causes en justifiant par les assignés leurs lettres de bourgeoisie, et ce encore que lesdits bourgeois ne fussent vandiqués par la ville, que les meubles des estrangiers saisis en la maison d”ung bourgeois par exécution du jugement du prévost ne pourront estre despla- cés et enlevés que par l”authorité du maire; que le prévost ne peut contraindre aulcun bourgeois de donner seureté pour mettre quelques personnes en sauf conduict de la court, sinon pour menaces faictes en sa jurisdiction; que le prévost sera tenu d”exécuter les sentences criminelles du maire sans pour ce prendre chevaulx ne charrettes des bourgeois, J 1. Nicolaus de Braya était rapporteur aux enquêtes au parlement de Paris, (Boutaric, Act. duporl., t. ll, p. 143). Voir sur ses actes et ceux dc Louis de Villepreux, Orclon. des rois de France, t. XII, p. 125 et suivantes elles Arch. hist. de Saint. et d'Aimis, t. XII, p. 80, 119, 152, 154, 172, 183, 185. Les provisions de Louis de Villepreux et de Nicolas de Iiraya sont du 16 octobre 1315. Louis Villepreux mourut au commencement d'avril 1316. 9 Page 132 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --l30-- ains faire le tout aux- despens du roy; que le prévost ne pourra faire saisir en ladite ville le bien des estrangiers si ce n`estoit pour crime qu'ils eussent commis de leur chef; que le maire pourra, en ladite ville, congnoistre de tous crimes contre tous malfaiteurs. Et pour ce que pendant les- dites contantions et reiglements-que l'on faisoit, ledit prévost et oftlciers du roy auroit faict le procès et jugé mort Bernard Lancier et Henry, son serviteur, prisonniers au chasteau de cette ville, attains et convaincus de crime capital,les susdits commissaires enjoignirent audit prévost d'en faire renvoy audit maire, cassèrent et annulèrent la sentence par luy donnée, lequel reiglement susdit et exécution d°iceluy en jugement et renvoy cy-dessus mantionné, ledit roy Phelippe V, con?rma par patantes donnée en la mairie dudit de Mauléon, au mois de jeuillet de cette année 1817, estant les susdites lettres au thrésor en la caisse C, cottées par le nombre iij. 1318. -_ Monsieur Ocroeou DE BAHGUES 1. En laquelle année Nicolas de Fourras rati?a au pro?t du maire, esche- vins et pairs le contract de vante faict par Guillaulme de Fourras, son frère, d”une partie des fonds ou est bastie la maison commune de cette ville dont Pacquisition avoit esté faicte en la mairie de Guillaulme Durant, en l”année mil deux cent nonante sept, le susdit contract et ratification estant au thrésor en la caisse P, cotte par le nombre lxiij. 1319. -- JEAN Poussann 9, de la famille duquel sont les seigneurs de Fors en Poictou. 1. 80 avril 1318. lll° Octobon de Bargues. (D.). Le véritable nom de ce maire, d'origine italienne, était Oltoboni de Braga; il obtint. en avril 1322 des lettres de bourgeoisie (Arch. hist. de Saint. et al'A*mz'¿s, t. XII, p. 131, note). ll ?gure avec la qualité de . 2. S26 avril 1321 Jehan Dupoix. (D.). Nous trouvons Ythier Dau Poys, lieutenant du sénéchal de Saintonge, cité dans la sentence du mois de mars 1318, dont il a été question ci-dessus (Arch. ftist. de Samt. et c¿'A*mt., t. xlt, p. 1S5), il est dénommé ltlzier Du Puys dans un aete du 11 juin 1310 où on lui donne le titrede it clerc du roy ›>. Arc/t. Mat. alto Poitou, t. xr, p- 78) et Itliier de Poiz dans un autre acte de janvier 1310 (alrcítrives ltãst. de Sctínt. et ctüetzm., t. xix, p. 43) et enlin, dans un autre acte du 13 avril 1316, Ilhier Dan Poys est qualifié lieutenant du senéelnal. ` Page 134 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --l32- recepvoir les commissaires qui leur furent envoyés dont il estoit pour arriver de l'esmotion en ce royaulme, et de la sé- dition des subjects contre le roy, qui *trouvoient Pimposition insupportable soubs quelque prétexte qu'on en print, et ce remède de l”abbus qu'on prétend par la diversité des poids et mesures plus dangereux que la malladie, mais le tout vint il rien par le décès du roy Philippe de Valois, VG du nom, advenu le 3 de janvier 1321, auquel succéda Îl la couronne Charles, IVG du nom, ditle Bel, troisième ñls de Phelippe le Bel. 1322. -- MG OcToBoN DE ¿BEaNAcE 1. Pendant laquelle íllllléû les maire, eschevins et pairs eurent ung grand procès contre le juge prévostal de cette ville, pour avoir par eulx en- treprins de faire des inventaires des bourgeois décédés dont complainte fut contre luv formée par lesdits maire, eschevins et pairs, laquelle avec les procédures est en la caisse du thrésor cottée par Q, soubs le nombre xxxiij. En cette année aussi qui estoit le commencement de Pad- vènement à la couronne de Charles le Bel, IVG du nom, les- dits maire, eschevins et pairs, ?rent con?rmer leurs privilè- ges et tous les dons et octroys quileur avoient esté faicts par les roys prédécesseurs. 1323. - Plainte DE Tamzn 9. Sur la ?n de laquelle mai- rie et dès le commancementde la suivante, messire Guillaume Pouvereau, chevallier, séneschal de Xainctonge, venant en cette ville, ?t serment entre les mains dudit maire de garder et observer tous les privilèges d'ycelle selon Pacte qui en est au thrésor en la caisse P, cotté xlvij et L. *l 324.- MG GUILLAUME BOCHIER. 3 En l'année13'l7,le roy Phelippe V, dit le Long, secondfils de Phelippe le Bel, IVG de 1. 18 avril 1323. Me Octobon de Bargage (de Bargues ?). (l).). i 2. 3 avril 1323. S. Pierre de Trièze (l).). 3. 22 avril 1321. 1G MG Guillaume l1ocher.2° Pierre de Triéze en Palisencc de Rocher. (D.). Page 135 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- é --l33- ' nom, maria madame .Iehanne de France, sa niepce, fille de Louis X, dit Hutin, avec Eudes, duc de Bourgongne pour raison de'quoi il fit des impositions sur les villes de son royaulme entre lesquelles celle-cy fut comprinse, et ce, åt Pexemple de Philippe le Bel, son pére, lorsqu*il conjoignit par mariage madame Isabeau, sa ?lle, avec Edouard II, roy d'Angleterre, en 1300 : mais comme ainsi soit que les habi- tants de cette ville par d°anciens privilèges sont exempts de telles impositions et de tous subsides et levées de deniers, exemption laquelle pour lesdits mariages ils auroient comme acheplée, oultre leurs privilèges, par le payement qu'ils ?rent de 4,500 livres à Phelippe le Bel en l°année 1811, comme il est touché en ycelle, les maire, eschevins et pairs s”oppo- sérent à Pimposition que Philippe V voulut faire sur cette ville, pour le mariage de saditc niepce dont Pinstance et procès a duré quelques années et esté ?nalement terminée par arrest de la court du parlement de Paris, donné avec le procureur du roy, au mois de mai de cette année, portant que ceulx de cette ville, conformément a leur privilèges, de- meurent quittes de toutes tailles, exactions, péages, imposi- tions et levées de deniers pour mariage des filles de France, ainsi qu'il en est faict mention au vieil inventaire, soubs la lettre C, au nombre Ix, dont le vidimus est au papier, estant pardevors les maires, contenant les vidimus de plusieurs privilèges de cette ville faicts cn l”année 1566, celluy du présent privilège contenu au feuillet 79, dont est aussi man- tion, en la con?rmation des privilèges du`duc de Guienne, Charles, frère de Louis XI, estant au thrésor en la caisse N, cotté iij. Cette année messire Robert de Picquigny, chevallier, ayant esté faict séneschal de Xaintonge, faisant son entrée on cette ville, sur laquelle s'estendoit sa charge, ?t le serment accoustumé entre les mains duditRochier, maire, selon Pacte qui est au thrésor en la caisse P, cotté xLvI11. 0 1325. - Sire JEHAN Pocssxnn. Les vignes de ce gou- vernement et mesme de la banlieue, receurent une telle al'- Page 136 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -l3*“l--- ?iction de la gelée lïannée précédente, qn”il n'y avoit pas de vin pour la boisson du païs et de la ville en cette année, et fut de nécessité d'en faire venir de la Xainctonge et du hault païs cl'Ang;oulmois, et pour ce eue par les années précé- dentes, status et reiglements avoierit esté faicts de n°admettre en ladite ville pour la distribution etvante des vins du païs, aulcuns vins qui fussent creus hors de la banlieue, après la Sainct-André eschue, lesquels status et reiglements auroient esté confirmés _par les roys et approuvés par les seigneurs de Xainctonge etAngoulmois et aultres lieux dela Guienne, y ayant intérest comme il est touché cy devant, à. ce que ceux de Xainctonge, Angoulmois et aultres lieux de Guienne ne pri nssentadvantages contre lesdits status et reiglements de detïault, de ce que, pour la nécessité de cette année, on estoit contraint souffrir la descente des vins hors banlieue après la Saint-André, les maire, eschevins et pairs de cette ville, le xx? de jeuillet de cette dite année, obtinrent lettres de Edouard Il, roy d°Angleterre., duc de Guienne, par lesquel- les il desclara que la descente des vins qui se faict en cette année en cette ville, après la Sainct-André, ãt cause de la nécessité susdite, ne pourra préjudicier aux susdits reigle- mens approuvés tant par les roys de France, que par ses prédécesseurs, roys Cl,Âl']gl_€i£!l`l`E2, ducs de Guienne, ainsi qu'il se voit par lettres patantes qui sont au thrésor en la caisse D, cottées par le nombre vm. ”lÊ`1926. -- Sire EMERY DU Poix. Ysabeau, ?lle de Philippe le Bel, sœur de Charles, roy de France, et femme d”Edouard, IIG du nom, roy d°Angleterre, ayant prins son mary en haine, voulut faire couronner roy d”Angleterre et rendre seigneur de Guienne Edouard, son ?ls, avant le décès de son père, selon que ?nallement en vint ãt bout par Femprisonnement qu*elle ?t faire dudit Edouard II, son mary, et de tous les conseillers qui le possédoient, par lesquelles pratiques elle se perdit en?n en perdant son mary et faillit de perdre pour son ?ls le royaulme d”Angleterre, et ledit duché de Guienne, 7 Page 137 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -135-"' . car, servant de maulvais exemple à. ses subjects en jouant au roy despouillé, il se trouva que, comme Edouard III et Isa- beau de France, sa mère, avoient osté la couronne a Edouard Il, que quelques bastards gascons ramassés ensem- ble, se mirent avec troupes en campagne, en Guienne, esti- mant que toutes choses ostoient à ceulx qui les pouvoient occuper par les actions de ladite Ysabeau et de Edouard, son ?ls, lesquels bastards ?rent un grand desgat et donnèrent de la terreur à beaucoup de villes de Guienne, ayant assiégé la ville de Xaintes et en ycelle le comte d'Auge et Robert Ber- trand, mareschal de France, que le roy avoit envoyé pour résister à leurs dessains, sur lesquels ladite ville fut prinse par Pintelligence de ceulx du dedans qui y ?rent entrer les troupes desdits bastards 1. Pendant lequel temps, cette ville, quoyque non comprinse soubs la Guienne ny au domaine de l'Anglais, fut en de gran- des' perplexités, :et il fallut que, jour et nuit, les habitants d”ycelle ?ssent gardes extraordinaires, les troupes desdits bastards pendant le susdit assiégement, ayant faict plusieurs courses en ce gouvernement qui occasionna les maires, es- chevins et pairs de se munir et faire quelques forti?cations. Les contantions qui avoient esté en Angleterre, pour la desmission du sceptre åt Edouard, II0 du nom, et investiture diyceluy à Edouard, son ?ls, III0 du nom, touchées cy dessus, ?rent que les marchans des aultres royaumes s“y retenoient d”y tra?quer de peur d'estre enveloppés soubs tels grabu- ges, ce que Edouard III recongnoissant estre dommageable à son estat après qu”il en fut paisible possesseur, le premier jour de febvrier de cette année, l”an premier de son règne, il faict expédier lettres en formes de patantes par lesquelles pour attirer les marchans au commerce de son royaulme il *l. lllasstou, Eist. de la Saint., t. III, p. 36 et suivante : Les Français étaient commandés par le comte d'Eu et lo maréchal de Briquebec (Ilo- hert VH, Bertrand). Page 138 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --l36-- Ø déclaira leur en donner toute permission et aux aultres pais de son obéissance, sans qu'ils y soient inquiétés en payant les debvoirs qui lui sont deus, spécifiés parlesdites lettres qu°il en- voya en cette ville deuement expédiées et scellées ainsi qu”il paroist d'ycelles au thrésor en la caisse D, cottées par xvm. ' 1327. - Sire JACQUES DE TALLEMONT. ' 1328. -- Le roy Charles le Bel estant tombé malade au 'our de Noel de Pannée derniére, décédé le 'our de la Chan- J J deleur 1, au bois de Vincennes, et par ainsi Philippe le Bel et ses trois onfans successivement roys en Pespace de treize années, par le décès desquels advenu sans enlans masles, propres E1 succéder à la couronne, quelque contantion qui fut meue pour la régence, de la grossesse de la royne douai› riére, vefve de Charles dernier décédé en cas qu'e1le enfan- tast ung ?ls, ou de la couronne, en cas d'accouchement d'une ?lle, entre Edouard III, roy d'Angleterre, ?ls de Edouard II et de Ysabeau de France, ?lle de Phelippe le Bol, et Phelippe de Vallois, premier prince du sang en ligne masculine, comme ?ls de Charles, comte de Vallois, frére dudit Phelippe le Bel (celluy de qui on a dit qu'il estoit ?ls, frèref oncle et pére de roy, sans avoir esté roy) par les estats de France tenus à Paris, ledit Phelippe de Vallois fut déclairé roy audit bois de Vincennes, le premier jour d”apvril de cette année, que la royne Jeanne douairiére et vefve dudit Charles-le-Bel auroit accouché audit lieu d'une ?lle. Dés l'instant de Pad- vènement duquel Phelippe de Vallois à cette couronne, ap- pelé Phelippe, VIB du nom, au jour de quasimodo suyvantfut éleu pour maire : Sire HELIE DE TALLEMONT. En cette année, les maire eschevins et pairs de cette ville, ?rent con?rmer leurs privi- léges par ledit Phelippe de Valois, selon les actes qui sont 7 * _ ___", ~ *~ _ __ __ _ __ 1* **** î******** ** * *1 *Ê 7 I. Charles le Bel mourut à Vincennes dans la nuit du 31 janvier au im' février 1328- Page 139 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -13'7-- rapportés par la con?rmation desdits privilèges par Charles duc de Guienne, estant au thrésor en la caisse N, cottés iij. 1329. - Sire JEHAN DE LAUMARIA. Au mois d°apvril de cette annee et mairie, les maire, eschevins et pairs obtinrent du roy le privilège de pouvoir esteindre et admortir toutes les rantes deues sur les maisons de cette ville et ce au denier dix pour celles dont Fadmortissement ne seroit point particu- lièrement arresté et le prix désigné, comme il est faict mantion dudit privilege en la confirmation de Charles duc de Guyenne en 1469, estantau thrésor en la caisse N, cottée par i_ij. 1330. -- Sire JACQUES DE TALLEMONT. Quoiqu'il y eut paix en apparence entre le roy et celui d'Angleterre, duc de Guienne, en cette année, néantmoins, quelques gentilshom- mes pour l”Anglais se saisirent de la ville et cytadelle de Xainctes qui fut cause que le roy envoya M. d”Alençon 1, son frère, en Xainctonge avec armee pour reprendre ladite ville, cc qu”il ?t en peu de temps, ayant mis à mort tous ces re- mueurs et razé la cytadelle; pour laquelle reprinse cette ville fit une grande despence tant au fournissement des munitions de guerre qu°aultrement, en la faveur, la considération des- quelles en ladite année, sur la?n d'ycelle, et lc xxl? jour de mars, les maire, eschevins et pairs obtinrent du roy par con- ?rmation et dcsclaration particulière la con?rmation du privilège donné des l`année 1191, par Richard, roy d'Angle- terre, duc de Normandie et d”Acquitaine, comte d”Anjou, par lequel toutes personnes faisant naufrage en mer sont receues ii faire poursuittes de leurs biens pour leur estre randus' et restituès, sans que les oí?ciers des roys et des seigneurs des costes circonvoysines de cette ville puissent se saisir des biens naufragés, de laquelle con?rmation dudit Philippe VI et pri- vilège dudit Richard, il y a vidimus au thrésor en la caisse A, au nombre xi. ' *- ** * **** ** ** W* * ** *' * ** * ti _ 7__|_'*4 1. Charles de Valois, comte d`z\lençon. Page 140 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -138- 1331. - Gsorrnov Mousivinn. Louys, comte de Flandres, de Nevers et de Rethelois, le viie jour de novembre, donna à cette ville plusieurs grands et beaux privilèges pour pou- voir tra?quer et commercer ès terres et pais de son obéis- sance, comme il se voit par la pièce estant au thrésor en la caisse L, cottée par le nombre iij, et ce suivant les privilèges précédens concédés par ses prédécesseurs rapportez en l'an- née 1961. ' 1339. -- Sire JE1«1AN Poussann. Les maire, eschevins et pairs qui avoient heu plusieursaprocès et différens avec 1'éves- que de Xainctes et clergé de ce gouvernement, mesme dela banlieue, furent contrains de faire payement audit évesque dc la somme de douze cens livres, selon le contract et quittance qui est au thrésor en la caisse P, cottée LXXII. Le roy Phelippe le Bel et ses trois enfans successivement., Louys,Phelippe et Charles ont, pendant leur règne, poursup- porter les charges de la guerre, mis diverses impositions sur les peuples, desquels ils ont auculnement encouru la haine et receu d”eulx diverses mutineries et esmotions, desquelles impositions la plus rudde a esté par Charles le Bel, le dernier d'yceulx qui avoit imposé quatre deniers pour livre des mar- chandises sortant du royaulme, dix souls sur chasque thonneau de vin et sur quelques natures particulières de marchandises aultres debvoirs, mais le roy Plielippe de Valois, VI0 du nom, pour donner plus grande occasion a ses subjects de persévé- rer en son obéissance, leva ladite imposition généralement sur tout ` le royaulme, oultre laquelle main levée, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour tous les habitans d°ycelle, obtinrent desclaration particulière pour l'abolition dudit debvoir, avec mandement exprès, si aulcuns particuliers avoicnt composé desdits droicts ct faict payemant d”yceulx, de leur 'en restituer les deniers, comme- il se voit par la dé- claration du xix mars de cette année cstant au thrésor en la caisse C, cottée par xn, et la caisse T, nombre xv. 1333. -« Sire I-IÉLIE TAL1;.EMoNT. _ Page 141 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -îl39-- 1334. - Sire GUILLAUME FMRE1. Ijannée dernière, soubs Pauthorité du pape Jehan, (en Passemblée faicte par le roy, à Paris, au Pré-aux-Cleres, près Pabbaye de Sainet-Germain des Prés), la croizade futpubliée par Parchevesque de Rouen, et que le roy, le patriarche de J érusalem et plusieurs princes prenoientla croix åt la Sainct-Michel de ladite année, pour aller faire guerre en la terre saincte contre les in?déles, a?n d°esmouvoir par telles proclamations la noblesse :It mesmes sentiments et volontés, ce qui eust peu de fruict par les guerres qui estoient entre les roys d'Angleterre et d”Ecosse et entre le duc de Brabant et le comte de Flandres, et aussi åt raison de quelque erronée créance en religion que le pape voulloit persuader aux peuples et la faire authoriser pour ar- ticle de loy, sçavoir est que les âmes de ceulx qui meurent en grâce ne voient point la face de Dieu, et ne jouissent point _dc sa gloire, ny ne sont parfaiteinent heureuses qu”aprés la résurection généralle 2. Duquel erreur le pape s`estant retiré Fil la persuasion du roy sur la juste créance qui lui fut donnée par la faculté de Paris, et ayant sa majesté assoupi les con- tantions qui estoient entre les susdits rojfs, comte et duc, en cette année la croizade fut de rechet publiée en France des le commencement de cette année, avec faculté au roy de lever les deniers sur les églises de France pour les frais 'de ladite guerre dont néantmoins il ne s”ensuyvit aulcunes choses par aultres empeschements. 1. 3 avril 13342 S. Guillaume Faure. (ll). Un Hugues Faure, bourgeois de La llochelle, assiste in Pliomologation de la vente aux encheres consentie ill Pierre de Leleu en janvict"1321 (Arch. hist. de Saint. et d'A'tm., t. Xll, p. 236). ' * 2. Uopinien prêtée au pape Jean XXII et que rappelle Amos Barbot fut dé- nonunée << la vision l_1éali[ique>›; elle n'a jamais été formulée comme propo- sition dogmalique, mais simplementémise par le pape dans un sermon pen- dant Parent. (Voir Contimtetio chronici Guglielmi de Nangis, in spici- Zegiam Acherii, t. II, p. 95 et 97). Page 142 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -140--« Et pour ce que pour ces voyages les roys ont accoustumé de prendre sur leurs peuples le doublement de leur cens et debvoir, dont toutes fois les habitans de cette ville sont exemps par privilège, à ce que par lesdites publiquations ainsi rèitérèes de ladite eroizade lesdits habitans de cette ville ne fussent travaillés, les maire, eschevins et pairs d'y- celle obtinrent la vérilication générale de leurs privilèges dudit Philippe VI, en cette année, tirent particulièrement vérifier le privilège d”Alphonse, comte de Poictou et de Thou- louse, de l'annèe 1269, par lequel il auroit deschargé les bourgeois et habitans du double du cens pour les voyages d'oultre mer et deffence de la Terre Saincte, et le 'don faict par ledit Alphonse des deux moulins de Sainct-Nicolas, la- dite con?rmation faicte au mois d'apvril de cette année, comme il est touché au vieil invantaire en la lettre C soubs le nombre xiij. “ Sur la ?n de cette année et le xxije jour de mars d'ycel_le, le roy estant à Chinon, ?t don aux maire, eschevins et pairs de cette ville de la grand'prèe estant derrière le chasteau de la ville, en payant par eulx à sa recepte, sept livres de rante, qui a esté deuement vérifiée en la chambre des comptes et ladite rante du depuis admortie, comme le tout se voit au thrèsor en la caisse R aux pièces cottées xx. Messire Robert de Picquigny, chevallier, séneschal de Xainctonge, cette ville et gouvernement, estant venu cette année en ladite ville, ?t serment entre les mains dudit maire, les saincts èvangiles touchés, de garder a son pouvoir les privilèges et usages de ladite ville combien qu°en son advè- nement premier en ladite charge il eust faict le mesme ser- ment en l'annèe 1324. *l335. - M0 Fnunv nn VILLIERS. 1336. - MB T1~1oMAs BRUN. En laquelle année, messire Ythier, seigneur de Magnac, ayant esté faict sèneschal de Xainctonge au lieu, ville et gouvernement de La Rochelle, et venant pour entrer en cette ville, le sieur maire luy fit faire Page 143 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -111-~ le serment accoustumé par les nouvellement pourveus en sa charge, de garder; les privilèges, immunités et franchises de la ville et des habitans, ce qu'il jura et promit par Pacte qui est au thrésor en la caisse P, cotte xnvn. 1337.,- Sire HELIES DE 'l`ALLEt1oN'r. Robert d'Artl1ois, comte de Beaumont, prince du sang, beau-fiere du roy, ayant prétendu la compté d'Arthois, après le décès de Ma- hault d'Arthois, sa tante, comtesse de Bourgongne, à laquelle don en auroit esté faict par Robert, son père, ayeul dudit comte de Beaumont, il descheut de ses prétantions par ar- rest prononcé sollemnellement par le roy et grand nombre de princes, du xx de mars de l'année 1331, avec marque d'opprobre et dïgnominie, pour ce que les lettres qu°il pré- tendoit révoquatoires du susdit don furent déclairées faulses dont estant poursuyvy extraordinairement, il s'en fut vers le duc de Brabant, son cousin, et en haine du susdit arrest et desdites poursuittes, déclaira par instances et menasses que, comme par le passé, il avoit par ses dilligences faict Phelippe roy, que par son moyen à l'advenir il perdroit la couronne ou qu°il mourroit en la peine: sur quoy le roy le poursuyvant encore extraordinairement il fut finallement banny du royaulme et ses biens con?squés par contumace, ce qui irrita tellement ledit Robert d”Arthois, qu”en les an- nées suyvantes ledit arrest, il a par toutes sortes de menées pratiqué Edouard III, roy d'Angleterre, à quereler ce royaulmc åi Phelippe, soubs les prétentions par luy aultres fois agitées en l'an 1328, d'estre descendu de la ?lle de Louis X, ?ls de Philippe le Bel, lequel Edouard, roy d'An- gleterre, ledit Robert d°Artois esmeut tellement, que sur les- dites prétentions, il commença à se quali?er roy de France et d`Angleterre, qu°il n”avoit point taict auparavant, et à por- ter les armes escartelées des deux royaulmes, attendant qu'il en eust la possession dont grande guerre s'ensuyvit ladite annee contre le roy, et furent quelques places de la Xainc- tonge prinses par les Anglois, comme le chasteau de Para- 7 Page 144 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -142- court 1, appelé Parcoul, livré par ung gGl'lllii10l11l`11Eš qui y commandoit, qui en eust la teste coupée il Paris, pour le sousténement de laquelle ayant de plus l'empereur et tous les princes d'Allemagne contre luy, il fut contraint d”esta- blir diverses impositions en ce royaulme qui furent levées en cette ville quelques privilèges d”exemption que nous ayons. Mais a?n que par la levée desdites charges il ne fut veu quelque abolition desdits privilèges, les maire, eschevins et pairs de cette ville obtinrent du roy lettres patantes données à Paris le XII décembre de cette année, par lesquelles il dé- claire que lesdites impositions n”auront cours que pour une année et sans préjudicier aux privilèges de ladite ville et ii leurs exemptions pour lesdites impositions, comme il se voit au vidimus desdites lettres estant au thrésor en la caisse E, cottées par le nomb_re Xn. . 1338. -- Sire JEHAN DALOMARIA. C'est comme une reigle etune loy de nature de concéder quelque liberté et grâce particulière aux habitans d'une cyté qui supportent les charges de la garde et conservation d'ycelle. C'est pourquoy lesdits maire, eschevins et pairs, pour le bien et utilité des habitans de cette ville ont obtenu en cette année, privilège du roy expédié à Amiens au mois de septembre, par lequel inhibitions sont faictes a toutes personnes de vandre dan- rées en détail, ny aultres marchandises, si ce n'est aux habi- tans d'ycelle, que le vendeur ne soit juré de commune et contribuant aux frais et charges de la ville, selon les lettres mantionnées au vieil invantaire, estant au *thrésor de la ville 1. Parcoul, ce village, du canton de Saint-Aulaye, arrondissement de Bi- bérac (Dordogne), avait autrefois une certaine importance et avait un siège judiciaire distinct. Massiou, Hást. de la Saint., t. 111, p. 50, le dénommé Palencourt. Le traître qui livra le château de Parcoul, était normand et se nommaitllegnauld. (DUTILLET, Annales, t. 11, p. 917). Voir Bnlãetin de la société des Archives, t. I, p. 360, Sénéchaussée de Saintonge zi Parcoul. Voir aussi t. IBF des Archives, p. 377. - Page 145 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 143 - soubs la lettre C en Part. xiiij, lequel privilège auroit d'a- bondant esté confirmé et véri?é par patantcsdonnées par le mcsme 1"'0y Philippe VI, it Maubuisson, près Pontoise, en cette mesme année et au mois de lebvrier d°ycelle, avec ad- dition de conliscation et perte des marchandises contre les contrevenants, et 'd”amande arbitraire, selon qu'il* en est l`aict aussi mantion au vieil invantaire soubs la lettre C, art. XV. a 3 _ En cette an_née, y ayant eu de grands préparatifs dc guerre entre Edouard, Ille du nom, roy d'Angleterre, eLPhe- lippe, VIB du nom, dit de Vallois, roy de France, sur ce que Edouard après s'estre allié de Louis de Bavière, qui se disoit empereur, auroit esté faict vicaire de l”empire, et pour ar- moiries écartelé ses armes qu'il auroit mises parties de celles de France et d”Angleterre, s'intitulant roy des deux royaul- mes, ce qu°il n”avoit point encore faict; dont le roy s`es'toit es- meu comme il debvoit, et les princes venus sur le poinct de se combattre avec de puissantes armées, l”Anglois ayant trente-deux mille hommes de cheval et deux cens mille de pied, et Phelippe pareille infanterie et strcntc-quatre mille hommes de cheval, toute sorte de commerce fut cessé entre leurs subjects pour les justes craintes d'y estre incommodés par les guerres dont ils se massacroient 1”ungl”aultre, ce qui occasionna les maire, eschevins et pairs, pour les habitans de cette ville qui ne peut longuement subsister sans com- merce, d'obtenir dudit Edouard sauf-conduit et saulve garde pour tra?quer en son royaulme dont ils eurent lettres ex- pédiées en bonne forme en patantes et privilèges du 3 octo- bre de cette année, estant au thrésor de la ville en la caisse D, cottées`x'xvI. ` 1339. -- M9 FREMYN DE VILLIERS. (Test de l'intérest des roys et communaultés de pollicer tellement les villes que par les négligences des propriétaires et créanciers des maisons qui y sont basties, elles ne deviennent en une ruyne entiere, ce qui se faict souvent pour le défault de les répa- Page 146 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --144-- rer et pour estre surchargées de rantes et impositions, ce que pour empescher et tenir-cette ville en quelque décoration, ft la réquisition des maire, eschevins et pairs d'ycelle, le roy, au commencement de cette année, et au mois d”apvril d”y- celle, par patentes expédiées de Vincennes, con?rma le pri- vilège par luy donné dès l'année 1329 aux habitans de cette ville, d”admortir et d'esl;aindre les rantes dues sur leurs maisons toutes fois et quantes, à raison du denier dix, avec cette desclaration et privilège que ceulx qui sont propriétai- res ou ont hypothèque sur aulcunes maisons estant en ruynes ne les rédi?ent dedans deux ans après la dénonciation qui leur en aura esté faicte, soient descheus de tous leurs droicts et qu°il soit loisible aux dits maire, eschevins et pairs, de faire baillette desdites places, lequel privilège a esté vèri?é par la chambre des comptes selon que desdites lettres est faict mantion au vieil invantaire soubs la lettre C, en Particle xvi et xix 1. _ Le xxrxe jour de la mesme année, lesdits maire, eschevins et pairs obtiennent du roy la faculté et pouvoir de désarmer toutes nets et navires venant en cette ville, dont est aussi faict mantion des lettres dudit privilège audit vieil invantaire soubs la lettre C en la cotte et article xvn. 1340. - Me GUILLAUME l\1A1LLAnn2. En laquelle année, au mois de décembre, le roy estant à Paris con?rma d'abon- ll* :_:-un-:__?.-|***** _* ***-if*-I) ~ «W ffff ,~~»Î_* ~ ~ 7__ f _ 1- _ ** _ * 1. Ces rentes, dont le taux d”amortissement était lixé au denier dix, étaient les redevances féodales dues au roi comme étant aux droits du roi d'Angle- terre qui s'élait lui-même substitué au seigneur de Chastellaillon. L'intervcn- tion du roi n'avait donc pas pour but, comme le suppose Arcère, de régler des intérêts particuliers, mais de faciliter aux propriétaires des maisons l'ac- quisition de la propriété incommutable du sol sur lequel elles étaient édiliées. Le domaine du roi était très considérable dans l'Aunis. Philippe V avait déjà, comme nous Pavons vu, cédé la gro/nd'prc'e estant derrière Ze chateau, Plus tard Charles VII abandonnera la petite *rice aux maire et échevins de La Rochelle, et Louis Xl délaissera aux particuliers la gmfndjaráe qui s'étend devant ta porte neuve. 2. 23 avril 1340. M0 Guillaume lilillart (l).). Page 147 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -145-~ dant le privilège par luy donné aux habitans de cette ville pour admortir les rantes dues sur les maisons de ladite ville au denier dix pour les années 1339 et 1329, estant ladite der- nière con?rmation au thrésor en la caisse C, cottee par le nombre XLI. 3 1341. -- Me THOMAS BRUN 1. En laquelle mairie le mardy d°après pasques, qui estoient comme la ?n de la charge dudit Brun,'el; néantmoins en Pannée *l34“2., et au com- mancement d”ycelle, messire Jehan de Chauvigny, séneschal de Xainctonge, de cette ville et gouvernement, faisant son entrée en cette ville, ?t le serment, ès mains dudit Brun, de maintenir et garder tous les privilèges et libertés de ladite ville donct l'acte est au trésor en la caisse E, cotté xmj. 1349. - Sire HÉLIES DE TALL13t1oN'r. 1343. - Sire PIERRE DE Cotvnixc, pendant laquelle mairie estant advenu que le nommé Barthelemy Soixonneau, auroit commis quelque crime capital en le chemin par lequel l'on va de La Rochelle a La Fonds, se meut grande contantion et desbat pour la jurisdiction, et qui en auroit la congnoissance ou les of?ciers du roy de Navarre ou ceulx du seigneur de Parthenay, à cause de sa baronnie de Chastellaillon, ou les maire, eschevins et pairsquel`on sous- tenoit n`avoir aulcune jurisdiction hors l'enclos de ladite ville; ce qui fut cause que lesdits maire, eschevins et pairs ?rent une enequeste en la cour du gouvernement, justi?cative de leur jurisdiction dedans le faulxbourg, estant au thrésor en la caisse Q, cottées par le nombre nj. Sur laquelle enc- queste le renvoy estant faict dudit Soixonneau aux dits maire, eschevins et pairs, par les of?ciers du seigneur roy de Navarre et sieur de Parthenay, ledit maire de cette année, estant au chemin par lequel on va de cette ville il La Fond, condempna ledit accuse a estre pandu et estranglé comme ___, ,r _ I* f? 1 1 D 1. '15 avril 1311. M9 'Fhomas Brien (Brun)? (D.). 10 Page 148 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 146 - il se voit par la semence au thrésor en la caisse Q, soubs les nombres IIIj et vl. En cette année aussi, ledit maire, le xxvle jour de l`ebvrier approchant de la fin de sa charge, ?t faire serment à mes- sire Foulque de Mouras, comme séneschal de Xainctonge, de garder tous les privilèges de ladite ville, selon l`acte qui est au thrésor en la caisse P, cotté XLVIII. 4344. -- Sire GUILLAUME de St...1. Les privilèges qui ont esté octroyés et depuis con?rmés par le roy régnant d'ad- mortir les rantes dues sur les maisons de cette ville, dont le prix n°est point convenu, au denier dix, comme il est dit ès années 1329, 39 et 40, sembloit porter préjudice aux créanciers _et seigneurs desdites rantes, dont plusieurs, et mesmement les nommés Jacques et Guillaulme du Poix, Robert et Laurans de Beaumanoir, Aimery et Françoys Lesgue, des pricipaulx de cette ville, s°opposèrent a l'exécu- tion dudit privilège, et sur le procès qui en estoit pendant au parlement, obtinrent cy-devant lettres révoquatoires dudit privilège et conñrmations cy-dessus, mais comme le droict publiq doibt prévaloir au particulier, en cette année, lesdits maire, eschevins et pairs, obtinrent aultres lettres du roi du mois de juing, par lesquelles il veult et entend en confir- mant son privilège, que nonobstant le procès qui a esté sur l'exécution d'yceluy et les lettres particulières obtenues par les susnommés et consors, que lesdites rantes dues sur les maisons de cette ville, soient admorties à raison du denier dix, sauf et réservé les rantes qui sont dues aux ecclésiasti- ques et aux corps et communaultés de la ville, les dites der- nières lettres vérifiées par la chambre des comptes, comme il est rapporté au vieil invantaire soubs la lettres C, ès arti- cles rxvm et xix, et qu”il se voit au thrésor, en la caisse P, en la pièce cottée par le nombre xLl11j. 1. «ll avril 1344. s. Guillaume de saint-llier (11). Page 149 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 1 '__ 1345. - Sire JEHAN SEUDHE 1. Le port du gué Charroux au gouvernement de cette ville, ayant esté desmoly par quel- ques années passées selon les commissions et permissions qu'en avoient lieues les maire, eschevins et pairs, en cette année présente, au mois d'apvril d`ycelle, lesdits maire, esche- vins et pairs, obtinrent lettres approbatives, conlirmatives de tout ce qui avait esté faict, auxqu'elles furent attachées, soubs contre scel, les précédantes obteneues pour la desmo- lil.ion, les informations et procés verbaux qui ne sont point au thrésor, ainsi en est faict mantion, au vieil invantaire en la lettre C, nombre xxj. ' Sur les contantions pour la duché de Brctaigne entre Jehan s`en disant duc, comte de Montfort, et Charles de Blois, auquel elle avoit esté adjugéc par arrest du parlement de Paris du sept septembre 'lf-BM, dont le premier estoit adsisté d`Edouard, Ille du HOI11, roy d`Angleterre, beau pére du ?ls aisné, et héritier dudit comté de Montfort, et le der- nier par Phelippe de Valois, oncle dudit de Blois, nostre roy, il survint entre eux diverses contestations et le repos fut ainsi troublé, principallement sur ce que l`année dernière, le roy auroit laict décapiter a Paris, Ollivier de Clisson et aultres seigneurs, la vigile de Sainct André, pour s°estre porté au parti dudit Edouard, tellement que l“Anglois d°une part, vou- lut distraire Louys, comte de Flandre, de la ?délité qu”il debvoit au roy, a cause de son comté de Flandre, ?ef de cette couronne, et envoya le comte d'Erby 9, en G-uienne et provinces circonvoisines où il se rendit maistre par force et surprinse de plusieurs villes et de celle d'Angoulesme, åt quoy le roy, pour résister et conserver en son obéissance 1. 3 avril 13:15. S. Jehan Sudre (D.). " 2. Henry de Derby, duc de Lancastre. Voir Froissard, to C, 'MB et 9.~if5, et t. 11, G. 251. Page 150 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -148- ladite Guienne, reprandre Angoulesme et aultres places, fut contraint, en cette année 1345, d'y envoyer Jehan duc de Normandie, son fils aisné, avec une grande et puissante armée, pour laquelle entretenir, et ledit Jehan, duc de Nor- mandie, son ?ls, '?rent plusieurs emprunts et levées de deniers sur cette ville, ce qui estant contre les privilèges de ladite ville, les maire, eschevins et pairs, sur la ?n de cette année, pourn”estre veus, avoir desrogé en leurs dits privilèges, obtinrent lettres du roy, en forme de chartre données it Nostre-Dame des Champs lés Paris, le xv? jour de febvrier par lesquelles sa majesté veult que tous les empruns par elle faicts, par la royne et par son dit fils le duc dc Guienne, ne puissent nuir aux privilèges de cette ville, que la chose soit tenue comme non advenue et qu°à l”advenir ils ne puissent jamais cstre contrains de faire aulcuns prests, sinon de leur bon gré et volonté, ainsi qu”il est laict mantion desdites lettres qui de présent ne se trouvent plus au thrésor, dans le vieil invantaire, soubs la lettre C, au nombre XXIII. Le xij de mars en la mesme année, le roy estant à Vin- cennes, octroya aux maire, eschevins et pairs, le droict d'eslablir des courraticrs jurés en cette ville qui fussent par culx pourveus en tiltre d°of?ce, selon les lettres qui en furent expédiées à simple queue scellées de cyre blanche, qui de maintenant ne sont plus au thrésor, ains mantion- nées par le vieil et nouveau invantaire de la ville, 'soubs la lettre C, au nombre xxij. - 1346. - LAURENT Poussann, docteur ès droicts, duquel sont descendus les seigneurs de Fors en Poiclou. Les guerres enconnmancées l'année derniére entre nostre roy et Edouard, roi d`Angleterre, furent si grandes et véhémentes que le roy d”Angleterre, se résouldant d'atlaquer Phelippe de Valois par la Guienne et la Normandie, le roy s”estant résolu de deffendre en personne ce qui estoit du costé de la Normandie, envoya Jehan, son fils aisné, duc de Norman- die et d'Acquitaine, comte de Poictou, Anjou et Mayne, pour Page 151 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ _ 149 - depuis 1'an passé jusqu”à plusieurs mois' de cette année. son lieutenant général en ladite Guienne, qui y séjourna Et d'aultant que Edouard et son ?ls, entrés en France par la Normandie, eurent ung si heureux succès dès le com- mencement de leurs armes qu”ils réduisirent le roy at se tenir clos et comme enfermé dedans Paris, ville eapitalle de son royaulme, l”Anglois s”estant emparé de toutes les places d'a1entour, mesme de Sainct-Germain en Laye, et des aultres maisons du roy dont tout commerce estoit prohibé et detfendu 'des Anglais' avec les Françoys, il estoit Êl craindre qu'on procédast en France, par con?scation et saisie au profit du roy de tous les biens et personnes desdits Anglois; les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour conserver la liberté du commerce en vcelle, ceulx qui tra?quoient parmi eulx quoyque du party ennemi, suyvant les anciens privilèges d'Alphonse, comte de Poictou et de Thoulouse, de l”an 1241, ct aultres con?rmatifs d'yceluy, recerchèrent dudit Jehan, ?ls aisne de France, duc de Normandie et d°Acqui- taine, lieutenant général du roy, son pere, la con?rmation dudit privilège qu”il leur octroya par lettres patantes dattées du mois d”aoust de cette dite année, donnant par ycelles saut conduict à tous manzhands estrangiers venant, demeu- rant ou soy retournant, soit par mer ou par terre avec leurs biens, danrées et -marchandises, sauf pour crimes commis de leur chef avec faculté auxdits marchands d'avoir vingt jours de iespit et séjour pour transporter leurs dites marchandises où il leur seroit desnoncé de les retirer après la signi?ca- tion; comine il appert par les pièces estant au thrésor en la caisse cottées C, au nombre xxiiij, et qu'il est esnoncé en la caisse Q, cottées XLVIII. _ Auquel mois d'aoust encore, lesdits maire, eschevins et pairs obtinrent dudit duc de Normandie et d'Acquitaine, la confirmation des privilèges d°Aliénor, royne d°Ang1eterre, et de Richard, sen ?ls, roy, par lesquels les habitans de cette ville prescripvcnt par an et jour les meubles par eulx achep- Page 152 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -150- tés et possédés ainsi qu'il paroist desdites lettres au t.hrésor en la caisse C, cottées xxvl. Quoy que le roy en apparence deust non seulement con- serverles villes de son royaulme contre l”Anglois, mais mesme le descon?re et batre, soit en Guienne et en Normandie, pour ce que avecsoy il avoit., en cette année, une des puissantes armées qui cust esté veue de longtemps en France, compo- sée de plus de soixante mille combattans où estoient les princes et 'seigneurs du royaulme, et Parmée angloise n”es- toit que de trente mille hommes; néantmoins, il advint que les forces et l'armée du roy furent deffaictes le xxvx d°aoust de cette année, en bataille assignée appellée la bataille de Crécy, près Abbeville, où il fut tué de sa part.plus de trente mille com- battans entre lesquels estoient la plupart des seigneurs, ce qui apporta une grandissime perl e et ruyne générale à.- laFrance, oultre laquelle la Xainctonge, le Poictou et le gouvernement de cette ville se virent dans une extresme peine et oppresse, car, par cet accident et perte de bataille, le roy avant esté contraint d`appeler prés de soy et à la seureté de sa per- sonne le duc de Normandie et d'Acquitaine, son ?ls, si tost qu”il eust abandonné la Guienne, le comte d”Herby, qui esl.oit pourl'Anglois vers Bourdeaulx, se jetta en Xainctonge, où il print Xainctes, Sainet-Jehan et aultres places, et en Poictou où il se rendit inaistre de diverses villes, et entré en ce gouver- nement y print le chasteau et bourg de Benon et Surgères, tint pour un longtemps Marans assiégé sans le pouvoir prendre, par le moyen desquelles prinses et assiégements cette ville l'ut 'en grande disette et nécessité des vivres, convint aux liabitans d'ycelle de veiller exactement a la garder et de faire diexcessives despenses et au corps de ville, pour résister aux forces dudit comte d`I:Ierby et aux bruslement et ruynes qu'il taisoit au voysinage de ladite ville. Voyez Belleforest et Froissard sur cette année. Ce qui occasionna lesdits maire, cschevins et pairs pour se rembourser (lesdites impences, d°obtenir lettres en forme de 1 Page 153 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' , -'l5l- privilége et de chartre données au bois de Vincennes au mois de febvrier de cette dite année, par lesquelles le *roy leur donne pouvoir de prendre et lever sur ehascun thon- neau de vin, ereu dedans trois lieues a1*@nt0m~ de ladite ville, et des aultres qui Seroient. chargés ou dcschargés au havre d”ycelle et aux ports d”environs, mesme au port de Marans, dix souls par lhonneau, dont les huictseroient employés aux réparations de ladite ville, et les deux souls it celle du chas- teau, ainsi qu°il paroist sur le vieil et nouveau invantaire soubs la lettre C, cotté xxvl. 1347. -- Mv BERTIUN ne Tnnuzn. La perte de la bataille de Crécy advenue l'année dernière, le roy assailly et persé- cuté de toutes parts par l”Anglois qui, le mois de septembre suyvant, commance d°assiéger Gallais, qu`il tint assiégé jus- qu'au mois d'aoust de cette année, auquel il mit ladite ville en son obéissance 1, aprés avoir recerché les moyens de faire argent, comme sur ses ?naneiers auxquels il fit regor- ger justement ce qu”ils avoient desrobbé, mesme envers Pierre des Essards, grand thrésorier de France, auquel le procés fut faict pour les malversations de sa charge, et sur les banquiers italiens et lombards, lesquels, pour avoir lbulé par ung longtemps son- peuple, il chassa du royaulme et con?squa leurs debtes principalles en libérant les débiteurs qui luy payeroient tous arresrages et pro?cts, fut contraint de faire une assemblée a Paris en forme d'estats, par lior- donnance desquels avant esté arresté qu”en ce royaulme, il se lèveroit pour la subvention de la guerre et entretien de Parmée du roy, dont celle proche de sa personne, à la df- fense de Callais, est.oit de cent cinquante mille hommes, huict deniers pourlivre des marchandises qui se vandroient en France, par le temps et espace d'ung an, avec le droict 1. Edouard III mit le siège devant Calais le 3 septembre 1346, la ville se rendit le 3 août de Pannée suivante. Page 154 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -15°2-- de gabelle sur le sel, et que toutes personnes payeroient lesdites impositions, soit nobles, religieux, gens d'église, hospitaliers, monnoyeurs, privilégies et non privilégies, sur la ?n de cette année, et au mois de mars, le roy estant à Paris, expédialettres et commissions addressantes aux maires, eschevins et pairs, pour souffrir la levée desdites imposi- tions et exécution de Parreste desdits estats, ce qui fut souffert pour le bien et nécessité du royaulme, en consé- quence desdites lettres qui ont esté autrefois au thrésor, et sont mantionnées au vieil et nouveau inventaire soubs la lettre C, au nombre xxvn, nature d°imposition et de debvoir, lesquelles ayant longues années après esté mal entendues, a causé diverses divisions entre les habitans de cette ville et les maire, eschevins et pairs d'ycelle, comme il sera touché ès années 1521 et 1530. 1848. - M0 FREMIN DE VILLIERS 1. En cette année, la peste qui l`ut généralle, non seulement par ce royaulme, mais par toute1'Europe, fut fort grande en cette ville, et y mourust plus d'ung quart du peuple et mesme de lajeunesse de ladite ville 2 . 1349. -- Sire BERNARD DE POIX 3, il eust pour coesleus sire Aimery de Laisgue et maistre Thomas Brun. Et pour ce que quelque temps après ledit sire Bernard de Poix, pendant sa charge, fut de vie à. trépas, apres cstre ensepvely et enterré avec l”bonneur qu'on a accoustumé de rendre à ceulx qui sont maires, furent ses coesleus présentés 1. 27 avril 1348. Frémy de Villiers (ll). 2. Ce fut peut être comme précaution contre la peste que fut établie, sous cette mairie, la boucherie municipale arrenlée par la ville aux vingt-nenfl;›ou- chers de La Rochelle le 8 mars 1348 (V. JOURDAN, Éph., t. II, p. 98). Voir sur les ravages de la peste noire, Citron. de F¢'oíssa9'(Z, éd. de Siméon Luce, IV-XXXVIII, note 4. 3. '19 avril 1349. Bernard Dupoix, et après son décès S. Aynoery de Leys- guc (|l.}. ' Page 155 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --_1sa ___ _ par le vieil maire, eschevins et pairs, au séneschal de Xainc- tonge, pour accepter celuy des deux que bon luy semble- roit, qui accepta ledit Aimery de Lesgue pour parachever ladite année. *l350. - M2 PIERRE Gilnmennfr. En laquelle annee les maire, eschevins et pairs, considérant que le plus grand com- merce qui se face en cette ville par terre, prend passage par Marans, et que les marchans et bourgeois d”ycelluy estoient fatigués par les impositions qui leur estoient de- mandées par les of?ciers et fermiers du seigneur, le premier jour du mois 'de juing, ils obtiennent lettres de Ratyiiioiicl de Pressigny, chevallier, seigneur comte dudit Marans et de La Leu, par lesquelles il veult, pour luy et ses successeurs, que les marchans et bourgeois de cette ville soient francs et quittes de tous debvoirs et péages pour leurs danréeset marchandises audit lieu de Marans, soit de draps ou auttres choses, en payant seulement pour chascun fardeau d°escar- latte huict deniers, comme on voit par les lettres au thrésor en la caisse C, cottées xxvm, et en la caisse D, cottees Xxvnl, dont il y a vidimus en la caisse D, cotte xllj. Cette année, le roy ayant faict trefve avec l”Anglois pour quatre ans, pendant. lesquels il se soubmettoient de faire finir leurs différens par le pape, comme il estoit en espé- rance de repos temporel des traverses et fatigues qu”il avoit heues la XXIII9 année de son règne, estant au mois d°aoust ùNogent le Roy, il tomba malade, dont il mourut le diman- che XXIIG d”yceluy, et print un repos éternel; luy ayant succédé Jehan, son ?ls aisne, dit premier du nom, qui fut sacre à Reims le exxvi de septembre, avec Johanne de Boulongne, sa seconde femme, et ?t son entrée it Paris le XVII d”octobre suyvant *_ il. Le roi Jean fut sacré à lleims patlarelievequc Jean de Vienne, le 25 sep- tembre et non le T octobre, comme le dit Išarltot. Page 156 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -_ 154 - Jehan, IGP du nom, estant roy, comme il est dit au pré- cédent article, entra en soubçon du connétable Raoul de Nesle, comte d'Eu et de Guignes, le ?t prendre par le pré- vost de Paris, en son hostel, le Xxvt de novembre, jour de Inardy, et le vendredy suyvant, XIX dudit mois, exécuter il mort, soubs Paccusalion du crime de félonnie et conspira- tion contre le défunt roy et son estat, l'of?ce de connétable donné au mois de janvier suyvant àtlharles d'Espagne, son cousin, issu du costé maternel du roy sainct Louys et du costé paternel des roys de Castille. Do laquelle mort dudit comte d'Eu, le roy estant blasmé pour la procédure qu°il y tint., pour accoiser les esprits de ses proches qui, de plus en plus, rendoient odieux cette procédure, entre aultres Guy de Nesle, son frère, mareschal de France, il le fit lieutenant de roy en Xainctonge, cette ville et gouvernement, l'y envoya avec une légère armée pour ce que nonobstant les trefves faictes sur la ?n des jours du feu roy, il se faisoit tous jours en Xainctonge des actes d'host.ilité par les Anglois, lequel voulant assiéger Sainct- .lehan d'Angél_v tenu par lesdits Angloisdepuis trois ou quatre années,?t faire deux bastions ou fors à l'entour de la ville pour la bloquer et tenir enserrée, sur la ?n de cette année, qui eurent peu d'effect à cause que les Anglois le combattirent et son armée, et fut iceluy mareschal prins prisonnier 1, la plus part de ses gens tués dont 3* en avoit plusieurs de cette '1. Obligé de lever le siège de Saint-Jean d”Angély, le maréchal de Nesles rencontra les Anglo-Gascons qui ravageaient les pays cc une lieue par delà Xainctes à une chappelle que on nomme Sainct Georges ››; les retards de Guy de Nesles permirent aux garnisons de Taillehourg et de Tonnay-Charente d°arriver sur_le champ de bataille: a la feurcnt François décontiz ››; le maréchal de N esles et d'autres chevaliers de distinction furent faits prisonniers, les débris de Farmée se retirérent a Saintes. (Chronique *normande publiée par A. et E. Molinier ('1882, in-8), ap. Bulletin de la sac. des Arch. hist. de la Saint. et de Z'A1m*¿s, t. v, p. 210). Page 157 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --'l55-- ville de laquelle il tira pour son blocus hommes et muni* tions en bon nombre. '1.°?›ï›*l.--lll? LAURENT Poussano, duquel sont descendus les sieurs barons de Fors, du Vigean et Bazauges en Poictou. En laquelle année les trelves estanl; entièrement rompues entre le roy et Edouard, roy d°Anglel;erre, et principallement par la prinse que l`Anglois fit de la ville de Guynes en Picardie, en corrompant par argent Guillaulme de Beau- courroy, gouverneur d°ycelle, sans qu'Ed0uard en voulust faire d”aultre raison au roy que de luy envoyer le gouverneur qu°on ?l; depuis mourir, les trouppes qui avoient resté en la charge du mareschal de Nesle, à la ?n de Pannée, ayant esté joincles en Xainctonge par aultres qu°avoit rnessire Jehan Le Maingre, sieur de Boucicauld, qui avoit commandement en ladite Xainctonge pour le roy, et les nommés Raoul de Cours et Van de Dore, capitaine genefvois, qui estoienl des- cendus de la Bretaigne, où ils estoient entretenus par le roy, se résolurent d'assiéger le chasteau de Fourras, en ce gouver- nement, eslant sur l'embouchure de la Charante qui estoit ten'eu par les Anglois 1. Ce que ne pouvant. faire qtfavec une grande adsistance de cette ville, elle fut contrainte d”entrer dans une extresmc despence pour ce subject, ayant laict faire trois machines de bois pour la prinse de ladite place, que cette ville ?t con- (luire et ycellos placer par -nombre dc pionniers entretenus aux despens de lal ville, devant ledit chasteau, par aide et laveur desquels ledit chasteau lutaprins et rendu, qui lut rendu à messire Aymard de Maulmont., baron de Thonne- Boutonne, qui en estoit seigneur et proprietaire. La guerre s'allumant de jour a aultre en cette annee, principallement en Guienne et Xainctonge, Charles d”Espa- *** * W* Y «Y ~ *~«« ** ;î* ** * _ *f * f* ** ~* __ * ~_« *_ * __ **v 1. Aucùms, Hist. de La; Boch., t. W", p. 2¿t3. lJE.t.AYANT, Hist. des Roch., 1. I?f, p. Gå-_ MASSIUU, Hist. de Za Saint., I. III, p. 63. ` _ Page 158 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -iso «_ _ gne, connétable de France, vint avec ranfort d”armée en ladite Xainctonge pour assiéger Saint-Jehan d'Angély, devant laquelle ayant esté quelque temps pour ce qu'elle estoit extré- mement munie de vivres, dont il ty avoit une grande disette à l”armée et en tout le royaulme par la sécheresse et les grands vents qui avoient laiet, ayant ledit sieur connestable advis que les-Anglois faisoient effort de faire lever ledit siège, il en tient sa majesté pour advertie, laquelle pour la consé- quence dudit siege et de la place, descendit en personne devant ladite ville, avec grand nombre de gens d'arrnes et d”arbalestriers 1, et_ pour ce que ladite armée estoit grossie par l'arrivée du roy, que le Poictou et la Xainetonge ne pouvoient pourvoir aux vivres de ladite armée, encore il fallut que cette' ville y contribuast grandement, quelque cherté qui fut aux fruicts, dont le thonneau de froment valloit .vingt- huit escus d'or, et le thonneau de vin le mesrne prix, ce que pour tai re plus facilement par ladite ville, elle ?t venir en peu de temps, de Flandres, d'é.llemagne et de Bretaigne, du bled en telle suf?sanee que sans son adsistance l'armée en heust heu faulte et n”eust peu le roy, prendre ladite ville de Saint-Jehan, comme il tit. Pendantle séjour duquel en ladite armée, et au siège de ladite ville, lesdits maire et plusieurs du corps de cette ville, le furent saluer et suppliérent sa majesté, leur laire cet honneur que de visiter sa ville, leur conñrmer leurs privilèges sur son nouvel advénement à. cette couronne, de quoy le roy donna quelque espérance, et sur ycelle ledit sieur maire estant de retour en cette ville ordonna, par l°advis du con- seil, que luy, les eschevins et pairs, pour l”entrée du roy, et Fhonorer autant qu”ils pourroient, seroient tous vestus de 1. Le siège de Saint Jean d'Angély fut commencé au mois de juillet 1351, le roi Jean vint en personne, diriger les opérations du siège, aprés une trêve de quarante jours, la ville capitula (ûhrovz. Normande det XIV0 siácle publiée par A. et E. lllolinier, in-8, 'l8_ I ' _'""_"I '_L_ 1 1. Gaillard du Puy, qui était alors évêque de Saintes, devait appartenir it la famille rochelaise de ce nom. Cette méme année (1360), il se fit construire un palais épiscopal à La Rochelle. Il mourut Pannée suivante. (Gallia Chris- tifma, t. 11, col. 1077). Voir aussi Arcérc, t. I, p. 2218, note. Page 182 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ~... iso _ tres 1, et aultres gens d'église, du corps de ville et habitans, et comme les commissaire de leurs majestés furent arrivés à la porte, environ soleil couché, ledit Bertrand, sieur de Montferrand, parla audit sieur maire en cette façon: << Maire, le roy de France pour la paix accordée entre luy et le roy d'Angleterre, monsieur, a baillé et transporté a per- pétuité le chastel et ville de La Rochelle avec leurs appar- tenances et despendances d”ycelle audit roy d”Angleterro, monsieur, et s°en est desvestu et dessaisi et en a vestu el saisi ledit roy d'Angleterre, monsieur, par ?gure, et a com- mandé de bouche et par lettres à monsieur Guillaume de Seris, chevallier, sire Pierre Buffet, Jehan Ch auldrier, mais- tre Guillaume Boullard et Macé d”Aigues-Chaudes, 'pro- cureur, envoyés par vous vers les deux roys, que vous et eulx bailliez la possession de ladite ville réaulment et de faict au roy mon dit seigneur ou à ses députés et aussi monsieur le mareschal qui s”y est présent a pouvoir vous le com- mander, et vous requiers, monsieur le mareschal, que, vous le leur commandiez: car vos dits procureurs ont promis et juré sur le vray corps de Jesus-Christ sacré, de la bailler réaulment et de faict et de faire jurer, vous et les habitans de la ville certaine chose par mesme forme et maniére qu'ils ont juré au roy d'Angleterre mon seigneur, requérant vos cinq procureurs susdits qu”ils acquittent leur foy et serment ainsi que promis et juré Pont au roy d'Angleterre, mon sei- gneur » Ce commandement faict, ledit seigneur mareschal et Bou- ciquauld parlant au maire luy dit: << Syre maire, je vous commande par le royde France qui le vous mande de bouche de par moy et par des lettres et par vos procureurs, que vous bailliez a monsieur de Mont- $ iii' __! 'Î' :tl-1* *in-í___4Î?: LÎSPH-l' 'W **l in-11 í?i* _] _ ' ""4? _ " 'i:***:› 1. Lc Gallia ne nous fait pas connaître le nom dc l'al)IJé de Notrc~l)ame de Chastres en 1360. Robert occupait le siège en '13-913. Page 183 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -› 181 - ferrand, qui icy est présent pour le roy d'Angleterre, la pos- session et saisine de ladite ville réaulment et de faict, c'est à sçavoir ce que le roy y a en domaine et ce qu'il y a en ?eí; quoy dit lesdits procureurs de cette ville, cy devant envoyés vers leurs majestés, requirent aussi ledit maire qu”il baillast la possession de ladite ville réaulment et de faict et qu°il ?t faire le serment aux bourgeois et habitans d°ycelle, añu qu°ils fussent quittes de la foy et obligation, en quoy ils estoient tenus pour ce faire envers le roy d”Angleterre. ›› Sur quoy ledit sieur maire respondit que puisque le roy de France s”en estoit desmis et le mandoit de bouche, tant par ledit seigneur mareschal que par leurs procureurs, gens qualiliés, et encore par ses lettres patentes, ils obéiroient et donneroient la possession pour acquitter leurs procureurs de ce qu'ils avoient promis et juré, mais qu°ils désiroient voir le pouvoir dudit sieur mareschal et le pouvoir dudit Bertrand sire de Montferrand, pour et au nom du roy d'Angleterre, alin qu°il maintienne la ville et ses habitans en leurs privi- lèges, franchises, libertés, usages accoustumés, et ce par la maniére que le roy d°Angleterre leur avoit octroyé a quoy ledit de Montferrand respondit que si feroit-il, que le roy d'Angleterre le voulloit et luy avoit commandé par exprès. Ce faict, furent leus les pouvoirs des deux commissaires, et estant trouvés bons et vallables, ledit sieur maire à. 1'instant print ledit de Montferrand par la main, et faisant ouvrir la port.e de Gougne où ils estoient luy dit ces parolles: « Mon- sieur de Montferrand, en nom du roy d'Anglelerre, nostre seigneur, et comme commissaire en cette partye, je vous mets et pour mon commung en saisine et possession de cette ville de La Rochelle reaulment et de fait, c'est à sçavoir de ce qui est en domaine du seigneur et de ce qui est en ?ei par Pentrage et introït de cette porte, verrez ô moy de cette porte jusques à la porte des deux Moulins qui est la plus lointaine d°ycelle, car il n'est si belle possession réelle comme Pentreveue de la chose, que de ladite possession il s'acquit- Page 184 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -182- teroit, et lesdits procureurs, et que le lendemain il les ac- quitteroit et feroit acquitter du demourant. ›› A quoy le sire de Montferrand ?t réponse qu”il luy plai- soit bien et qu'en nom du roy d”Angleterre il prenoit pos- session de ladite ville réaulment et de faict, et fut avec ledit maire main en main de ladite porte de Cougne jusques à celle de deux Moulins, jusqu”a l”hostel de Jehan Poussard, ?ls dudit Laurent Poussard, aux petits bancs, où ledit de Montferrand debvoit loger ou descendre de cheval; ledit maire et la plus part de ceulx qui Paccompagnoient et aultres derneurèrent à soupper. Le lundy septiesme de décembre, les dessus nommés seigneurs de Bouciquault et sire de Montferrand, firent chanter messe aux jacobins, et firent retenir selon la croyance du temps le corps de Jhésus-Christ sacré, af?n de faire par les maire, bourgeois et habitans, le serment de féaulté qu'ils estoient tenus; après laquelle messe, ledit seigneur mares+ chal de Bouciquault, commanda a Jehan Macé, clerc, garde du scel royal cstabli en ladite ville pour le roy de France, qu”il luy randist les scels, comme il ?t mesme injonction à maistre Arnauld Grosset, garde de la prévosté de ladite ville, pour luy rendre le scel de ladite prévosté, ce qu”il ?t, lesquels leditmareschal ayant en ses mains, il les délivra audit sieur de Montferrand pour le roy d'Angleterre; lequel Montferrand les print et accepta, et à l°instant les délivra ès mains de Fremyn de Villiers, pour celuy du scel, et de Arnauld Grosset, celuy de la prévosté, en`leur faisant faire serment de bien et ?dellement s°acquiter åt la garde desdits scels, le roy d'Angleterre leur ayant conféré lesdites charges par let- tres et provisions qui leur en avoient esté expédiées. Ce faict ledit de Montlerrand, aú nom du roy d'Angleterrc lit prester serment audit sieur maire Louis Buffet, sur les saincts évangiles et sur le corps de Jésus-Christ sacré, sellon leur croyance, par la maniére que s'ensuit : « Je, Louys Buffet, maire_de_la ville de La Rochelle, en nom du Page 185 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 183 - commung et en mon propre et privé nom, promets et jure au roy d'Angleterre, nostre seigneur, età vous, monsieurBertrand, seigneur de Montferrand, gouverneur et capitaine souverain du chastel de la ville, appartenance et despendancc de La Rochelle, commissaire en cette partie, en nom de nostre seigneur, que je suis et seray à luy, a ses hoirs masles et successeurs, bons et loyaulx et obèissants subjects et vassaulx, sa vie, son corps et membres lui garderai et saulverai, ses biens et droicts mesmement la ville de La Rochelle, a luy et en son obéis- sance et à ses hoirs et successeurs masles, garderay et con- serveray ladite ville, a mon loyal pouvoir, sans jamais reco- gnoistre aultre seigneur et souverain, et à vous et ses aultres ministres qui par le temps seront enses parties ferai en nom de luy les obéissances et services accoustumés, bon con- seil et loyal luy donneray quand par luy vous aultres minis- tres en seraient requis, et son conseil soustiendray sans ré- veller a nulli; ainsi me ayt Dieu en son vray corps sacre. ›› Et cust ledit maire pendant ledit serment, la main surleditcorps de Jésus-Christ, sur le messel et sur la croix. Par mesme forme, après le serment prins dudit sieur maire, ledit sire de Montferrand ?t faire le serment a plu- sieurs personnes qui se trouvèrent présents, tant du corps de ville que ecclésiastiques, et bourgeois et habitans de cette ville. Le maire aussi de sa part représenta audit seigneur de Montferrand que les prècèdens gouverneurs et sènescltaux à leur advènement avoient coustume de faire serment au maire de cette ville, pour luy et pour son commung, de leur garder leurs droicts et privilèges, et faire ledit serment avant que de s°entremettre en rien du faict de la jurisdiction, dont il estoit prest de Pinformer par un arrest donné en parlement de Paris, et par_ung instrument public contenant' que ung sèncschal qui avoit esté par le temps passé, avoit l`aict lc serment en la manière dessus dite, et par témoing dignes de Foy, que monsieur Guischarcl d`Anglcs, qui avoit esté lc Page 186 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -184- dernier sénesclial de Xainctonge, pour le roy France, il son nouvel advènement avoit fait le mesme serment, et par- tant ledit maire auroit requis, ledit .sire de Montferrand de faire de semblable, ce qu°il accepta par Padvis du conseil du roy d`Angleterre et exécuta comme s”ensuit: « Je Bertrand, sire de Montferrand, gouverneur et capitaine souverain pour le roy d'Angleterre, mon seigneur, du chastel et ville, appartenances et dépendances de La Rochelle, pro- mets il vous, le maire, et a vostre commune, vous garder vos privilèges, droicts, usages et coustumes, franchises et libertés, des quelles il m'apperra sans les ent`raindre, ainsi me aytet les saincls évangiles Nostre Seigneur qui icy sont. ›› Le lendemain mardy, huict dudit mois de décembre, le reste des habilans de cette ville, ?rent le serment d°obéis- sance et ?délité, et chascun dans les temples de leurs paroisses et és mains de noble homme, monsieur Guillaume Dureton, capitaine de Bregerac, qui avoit esté à ce commis par ledit seigneur Bertrand, sire de Montferrand, desquels temps et anne ceste ville et gouvernement fut en la puissance de l'Anglois, jusqu'en Pannée mil trois cent soixante et... quelle se libéra et rédima par soy mesme, et se remit en Pobéis- sance du roy de France, ce qu'ils ?rent d'autant plus tost que cette soubmission fut forcée, et le serment juré cy-dessus contraint, ayant plusieurs fois protesté les habitans de cette ville, en eulx mesme qu'ils seroient et obéiroient aux Anglois des lèvres, mais que leurs coeurs ne s°en mouveroient, qui sont les termes de Froissard en ce lieu. En cette année et le xxiiij de décembre, les maire, esche- vins et pairs de cette ville acquirent, par eschange, des reli- gieux, abbé et couvent de Nostre-Dame des Moureilles, la place et maison qui appartenoit auxdits religieux et abbé prés le temple de Sainct-Saulveur, qui est le lieu où de présent est construite la tour appelée de Moureilles, aultrement des privilèges. Page 187 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --185-- *l36*'l. -_- Mv GUILLAUME BOULLAIII). Edouard Ill, roy d'Angleterre. ' 1362. -- Sire Jehan C11AULnn1En 1, du nom et famille duquel est parlé en l'annee 1359. En cette annee, et le 19 jeuillet, Edouard III, roy d`Angleterre, seigneur de cette ville des l”année 1360, transporte à Edouard, prince de Galles, toutes les terres qui lug avoient esté transportées par le roy Jehan en Paceord de Brétigny, estant lesdites terres en Guienne et Gascongne, et particulièrement cette ville de La Roch elle, se réservant seulement ledit roy d°Angleterre, l°hom- mage des choses transportées, et fut par les lettres d'octroy donné commission au comte Vrayvie 2, grand mareschal d`A_ngleterre, pour mettre en possession de cette dite ville et aultres données ledit Edouard, prince de Galles, qui, par l°oe*~ troy cy-dessus est appelé du tiltre de prince d'Aequitaine ainsi qu'il paroist par lettres estant au thrèsor en la caisse D, par le nombre XI et xiiij. 1363. -- lieues Baueis. Le xxvnv du mois d'aoust, jour de dimanche, Edouard, prince d'Acquitaine et de Galles, qui, Pannée précédente avoit este faict seigneur par Edouard Ill, roy d”Angleterre, son père, de l'Acquitaine et de cette ville, ?t son entrée en ycelle, estant avec luy le mareschal d'Angle- lerre, le compté de Warvic qui, par commission mentionnée en l'annee précédente, s'en auroit mis en possession réelle, ec- tuelle et corporelle, après avoir faict lecture de ses lettres de commission, de laquelle prinse de possession ledit comte de Warvic avoist dressé acte qui paroist au thrésor en la caisse F, cottéeiiij, et en la caisse D, cottée xiiij; voyez Froissard en l'année précédente. Le lendemain de laquelle prinse de possession fut ledit seigneur et prince en Yéglise des frères mineurs et Gorde- _ î " )' " _ ' N L 1, "J _ 7' '7' _ 77, 'î ' 7 '4Î__"7 îil llí ïIII_ `-'_ 77) PÉÈ 1. 24 avril 1362. S. Jehan de Chauderer (D.). 2. Warwick. Page 188 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --l86-- liers de cette ville, accompagné dudit sieur maire, ceulx du corps de ville, des bourgeois et habit.ans d'ycelle, lesquels ?rent audit seigneur et prince le serment de ?délité tels que subjects sont tenus à leur seigneur dont les actes sont aux pièces mentionnées par le précédent article 1. Edouard, prince de Galles et d”Acquitaine estant seigneur de cette ville, les maire, eschevins et pairs poursuivirent d°a- voir de luy la con?rmation de leurs privilèges et des habi- t.ans de ladite ville, dont ils obtinrent lettres, ledit Edouard estant à Saint-Maixant, le Xvnte d”octobre, qui sont au thré- sor en la caisse D, cottées xvij. Et pour ce que ladite con?rmation n'estoit assez ample et de tous les privilèges de cette ville, lesdits maire, eschevins et pairs en ohtinrent une seconde plus ample et plus géné- ralle, données les lettres de ladite confirmation à Poictiers, le dernier jour du mois d'octobre de cette présente année, qui sont aussi au thrésor en la caisse D, cottées xvij. 4364. -MG JEHAN MARGHANT. Edouard, prince d'Ac- quitaine et de Galles estant seigneur de cette ville, et Char- les V, dit le Sage, nouvellement faict roy de France par le décès de Jean IGP, son pére, décédé à. Londres, le vmv d'a- vril de cette année. La duché de Bretaigne estant contancieuse entre Charles de Blois, mary de la comtesse de Paincthiévre,et Jehan, comte de Montfort, IIIB du nom, fut dès l”année 1339, adjugée par arrest audit Charles de Blois et sa femme, auquel ne pouvant acquiescer le comte de Montfort, la querelle fut renouvelée par armes en cette année, dont bataille fut donnée entre eulx auprès du chasteau d'Aulray en Bretaigne, au mois de septembre et le lendemain de la Sainct-Michel 2, en laquelle Charles de Blois fut tué, son armée entièrement décon?te, ** ** * * *** t **** _ " ** ** * __: __ _*** _ W' r "' ; _ L ' _ _ _ _ _ _ _ *l. Voir Jourdan, Eph. roch., t. II, p. 359 et 360. 2. La bataille d'Auray fut livrée non le lendemain, mais le jour méme de la Saint-Michel, 29 septembre 1364. - _ - Page 189 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --187-~ tousles seigneurs prisonniers comme le comte d'Auxerre, messire Bertrand du Guesclin, comte de Longueville, qui l'ad- sistoient avec aultrcs de la partdu roy de France, que messire Jehan Chandos, chevallier Anglois, prins en la bataille, et pour ce que cette ville appartenoit au prince de Galles et d'Acquitaine, qui estoit au parti du comte de Montfort vic- torieux, plusieurs des seigneurs et des plus signalés qui au- roient esté prins du costé de Charles de Bloys, furent ame- nés prisonniers en cette ville où ils furent jusqu'au payement de leur rançon, dit l'historien d'Argentré et Froissard en cette année. Le roy de Cypre estant venu en Angoulesme vers le prince de Galles son cousin, vint aussy en cette ville où on luy tit grand teste, estant eonduict par monseigneur Jehan Chandos, dit Froissard en ce lieu 1. 1365. - Sire HELIES G1LLEBE11T. 1366. -- JE1-IAN C1-nsnennlnu 2. 1367. -- M0 VINCENT Jouusrrr 3. 1368. -- M0 JEHAN MARGHANT. Cette année le prince de Galles, duc cl'Acquitaine, par le conseil d'aulcuns de ses conseillers, et par spécial de l°évesque de Ptodais 4, en Rouergue, chancelier_ d°Acquitaine, assigna en la ville de Niort, son parlement et ses barons, chevalliers et prélats de son obéissance, pour y faire passer un fouage et imposition * * _ * î? _*** Î-U* Î ? ""* 1. Pierre 10" de Lusignan, roi de Chypre, se eroisa en 1363; en 1366, il déliarqua en Egypte et s”empara d`Alexandrie; mais il ne put conserver cette ville et revint dans son île, où, quatre ans aprés il mourut assassiné. (Voir Histoire de Chypre de lll. de MAS LATRIE, et la Prise d'.›1¿ea;a.ndr¿a dc Guil- laume de Machaztlâ publiée it Genève en 1877). Cette visite du roi de Chypre n'cst pas mentionnée dans Arcère ni dans Deiayaut.. J- E2. 12 avril 1366. S. Jehan Chaudère (D.) 3. 25 avril 1367. M0 Vincent Gûrralll. 4. Jean de Cardaillac de Bieules, chancelier du Prince Noir, fut nommé par te pape Urbain V, évêque de Rodez, il fut chassé par les hahitans révoltés et obligé de résigner son évèché. - Page 190 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 188 -- qu”il vouloit faire cstablir sur son peuple 1, et furent les maire, eschevins et pairs de cette ville, appelés pour cet effect, qui y arrestèrent et apporteront consentementåt1'éta- blissement dudit fouage par subjeetion et craincte plus que par désir, auquel plusieurs aultres s'opposèrent comme la Gascogne plus esloignée de la veuo de sou prince que cette ville, celles de Poictou et Xainctonge, ditFroissard en cette année. « 1869. -- M0 JEHAN I*l1=;Nnv. Auquel temps Edouard prince d'1-\cquitaine et de Galles voulant forti?er cette ville, comme il estoit à Angoulesme, le me du moys de may de cette année, il ?t expédier lettres patantes qui furent envoyées en ce lieu par lesquelles il vouloit que ceulx de cette ville et de trois lieues autour payassent pour la réparation et garde de cette ville, comme il paroist par lesdites lettres au thrésor en la caisse D, cottées xxj. De laquelle |(cause) et aultres ils prenoient en haine leur prince, dit Froissard, et d'aultant qu`en l'imposition et restablissement du susdit debvoir et aux charges que ledit seigneur et prince faisoit porter aux habitans de cette ville, pour la garde qu'il leur faisoit faire d'ycelle les habitans de ladite ville estoient extresmement chargés, le unziesme dudit mois de may, ledit seigneur et prince estant à Angoulesme, octroya aux habitans de cette ville, Bexemption des subsides qui avoit esté mis sus parluy de la somme de sur chasque lhonneau de vin qui se vendoit en debtail en ladite ville, ainsi qu”il paroist desdites lettres est.ant au t.hrésor en la caisse D, cottées par le nombre xxviij. Et de plus octroya ledit seigneur et prince à ceulx de cette ville, au mesme temps et lieu, exemption depoyer trois sols pour pipe de vin au lieu de Benon, dont il y a aussi lettres ing líîî' Y $Îíïîí_*:1 i YI-ïÎ7'.lú_ ' _ _ ' __ ll Î F '1 IÎI1 *II W É 7' 4* 1. Le droit de fouage était d'un franc ou de dix sous par feu. DBLAYANT, t. 1°1' p. 87. Page 191 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -189- patantes au thrésor en ladite caisse D, cottées par le nombre xxlx. Les habitans du bourg de La Jarrie, en ce gouvernement et banlieue de cette ville, estant poursuyvis de contribuer aux réparations du chasteau de Benon, dont la chastellenie de la Jarrie relève médiatement, comme tenue de la baronnie de Surgères qui en releva, se voyant adsubjettis de contribuer aux réparations de cette ville, comme il se voit par la pièce du IX de mai de cette année, obtinrent aussi lettres dudit prince par lesquelles ils furent deschargés des contributions ct réparations de Benon, données lesdites lettres à Chizé, le me d'aoust de cette année, qui sont au thrésor en la susdite caisse.. cottées xx. _ Et furent le xiiij dudit mois, au inesme lieu de Chizé, concédées aultres lettres par ledit seigneur et prince au pro- fit des commandeurs Templiers, par lesquelles ils sont déli- vrés exempts des debvoirs. Lesdites lettres sont au thrésor en la caisse D, cottées par le nombre xlx. Ledit seigneur et prince d'Acquitaine et de Galles, quel- ques grati?cations et descharges particulières dont il a usé aux personnes cy-dessus remarquées et d'aultres, depuis le transport qui luv a esté faict de la Guienne et cette ville mit sur son peuple diverses et grandes impositions pour les- quelles, et pour s'en descharger, les seigneurs du païs auroient voulu se pourvoir par justice contre luy, et quoyque par l'accord de Brétigny le roy eust renoncé it toute souve- raineté sur ledit duché de Guienne, néantmoins par l”advis du chancelier de Dormans et de la court de parlement où le roy estoit en son lict de justice, il receut les plainctes et apellations de ceulx de Guienne contre leur duc qui fut par eulx intimé en la court, ce qui causa une guerre en cette année entre les deux roys, car le prince de Galles ayant ?tict réponse au rapport de son intimation qu”il se trouve- roit à Passignation avec soixante mille tesmoings, devant Paris, pour certifier sa parolle, requist le roy d'Angleterre, Page 192 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' -190-~ son père, a l'adsister,_ qui luy envoya le comte de Canlor- bie 1, l'un de ses puisnés, qui fit descente par la Bretaigne, comme aussi Jehan, duc de ladite Bretaigne, comte dc Montfort, adsista ledit prince de Galles et d'Aquitaine, son beau-frère, et envoya par cette ville messire Robert Kenollcs, seigneur Derval 2, qui y print terre avec nombre de vais- seaulx dans lesquels il y avoit grand peuple de guerre, gens d'armes et archers avec leurs armes et munitions qui joi- gnirent les armées du duc de Guienne, estant en Poictou, où la guerre commançoit ù s'eschauffer le plus entre les gens dudit duc et les trouppes du connestable de France, Ber- trand Du Guesclin, qui avoit charge de l”armée du roy. En cette année estoit seneschal et gouverneur de cette ville messire Thomas de Percy, lequel ayant establi pour capitaine messire Jehan d”Evrenx, contraignit les habitans de ladite ville à recepvoir ledit Kenolles et luy faire grand feste quoy que ce fut contre leur cœur (comme tesmoigne Froissard en cet endroict) pour ce que la vérité est que_ les bourgeois et habitans de cette ville, avoient un grand des- plaisir d`avoir servi de passage à ceulx qui faisoient la guerre au roy de France pour qui ils avoient tous jours une incli- nation naturelle, de quoy Ed0u_ard, leur seigneur, ayant eu advis estant pour lors vers le roy d'Angleterre, son père, comme il envoyoit pour son secours le comte de Pennebrock, l'un de ses frères puisnez, qui debvoit aussi faire descente en cette ville cette mesme année, il se délibéra lors de ladite descente, de faire mettre hors de cette ville tous ,les naturels habitans et anciens domiciliés quoy que ce soit la plus part, pour peupler la ville de naturels anglois a?n de se mieux asseurer de cette place, qu°il jugeoit d'une extresme consé- quence pour se conserver la' Guienne, en laquelle ledit con- 1 ï; ' * * ** *gi jui; .Î ?gî ** * **_[* *1 ï î 1. Cantorbéry. ' 2. Robert Knowl, capitaine d'aventuriers, d'origine anglaise, seigneutùdu château de Derval, en Bretagne. ` Page 193 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --191-- nétable de France, messire Bertrand du Gues_c1in faisoit plusieurs prinses de villes et pour entreprendre et résister au roy selon que les occasions s”en présenteroient. Pour parvenir auquel dessin dudit Edouard et au chan- gement des habitans de cette ville, fut chargé en Angleterre ct amené par mer au mesme voyage du comte de Penne- brock, en ce lieu, plusieurs thonneaux pleins d'engins appe- lés grésillons 1 qui estoient petits instruments par 'lesquels on pouvoit attacher les hommes les ungs aux aultres, de quoy les habitans de cette ville estant advertis, pour empes- cher ung si mauvais dessaing prinrent résolution de fermer leurs portes au susdit comte, ce qui fut courageusement exécuté, lorsque le susdit comte de Pennebrock voulut entrer en ladite ville, qui par ce moyen fut contrainct se tenir dehors et pour l'ancre de ses vaisseaulx sur les vases de cette ville, hors l'ancinte et chesnes du havre. Ce qui causa double mal aux Anglois, par ce que les habitans de cette ville eurent une perpétuelle def?ance d'eulx et les prinrent en telle haine qu°ils ne cessèrent de cer- cher toutes occasions de se réduire en l'obéissance du roy qui estoit naturellement leur souverain seigneur et prince; secondement., les navires dudit comte auxquels on n'avoit soutTert la descente en ce lieu tenant la mer et lieux circon- voisins de cette ville, perdant Pespérance qu°ils avoient qu'on les rappelleroit, furent rencontrés la vigile de sainct Jehan, par quelques vaisseaulx de Henry, roi cl'Espaigne, allié au parti du roy Charles le Quint en cette guerre, èsquels com- mandoit pour admiral Ambroise Bocquenègre, Gabesse de Va- cadent, don Ferrant de Piou et Ptodigo de La Rochelle 2, f*_ * *ff _ 7 « ***** ~ «»«» _____ "___ ,u _ Y, _1'4I 1. Grésillons. Voir Delayant, Hist. des Rochelais, t. IGP, p. 89, et Arcère, Hást. de La Rochelle, t. IGP, p. 250. Les Borhelais n'auraicnt point fermé leurs portes à la [lotte anglaise, mais seulement refusé de s'emharquer avec le Sénéchal de Poitou, Jean de Harpedanne, pour lui porter secours. 2. I?amiral de Castille était Amhrosio Boccanegra; il avait pour vice- alniraux Caheza de Vacca et Buy Diaz de llojas; c'cst lui probablement que Page 194 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -192- desquels ceulx de l”Anglois furent. attaqués si vivement que plusieurs d'iceulx furent coulés à fond ga la veue de cette ville dont les habitans estans sur les murs d”ycelle specta- teurs de ce furieux et cruel combat, qui voyoient jetter par les Espagnols dans les navires anglois coullés it fond les barres de fer et de plomb dont on se servoit pour cet usage, les aultres vaisseaulx ayant esté menés battant jusques devant Bourdeaulx et ledit seigneur comte de Pennebrock faict prisonnier; toute l'arméc qui estoit de trente-cinq vais- seaulx dissipée sans que les habitans de cette ville y voullu- rent donner secours, quoy qu'ils en fussent requis de la part de Jehan de Harpedane, qui en cette année estoit sèneschal Îl La Rochelle, qui leur en ?t de grandes et instantes prières, ni par les supplications du seigneur de Thonnay- Bouthonne 1, de messire Jacques de Surgères et de messire Monbrun de Linières, qui estoient en cette ville et pressoient ledit Chauldrier, maire, et ceulx de la commune et bour- geois, de rendre le secours demandé, _qu”ils avoient à garder leur ville et qu'ils n'estoient mie gens de mer et com- battre ne sçavoient sur mer, ny aux Espagnols, mais que si la bataille estoit sur terre ils iroient volontiers, et que plu- sieurs bourgeois montrassent par semblant qu'ils fussent courrouccz de cette perte, tous joyeulx en estoient: car oncques rfaimèrent naturellement les Anglois, dit Froissard, le rapportant et mal tous fois soubs l”année 1372. La nouvelle scene par le païs de Poictou et de Guienne de l'arrivée de cette flotte espagnolle, après néantmoins la descon?ture des Anglois, arrivèrent en cette ville plusieurs gens d'armes gascons et anglois, conduicts par le captal de 777 _ 7_ _ _ __ 7 777 7 7 777777 777 7 777 7 74 Froissart désigne sous le nom de Rodrigue le Roux et qui, pour s`etre distingué dans ce combat naval, reçut le nom de Rodrigue de La Rochelle. DELAYANT, Hist. des Rochelais. * 1. Le seigneur de Tonnay-Boutonne était alors Guérard de Maumont. Voir Arch. hist. de Saint. et d'A*¢mis, t. xt, p. 62. Page 195 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -193- Butz 1, connestable d°Acquitaine pour l'Anglois, qui avoit près de six cents hommes d'armes, qui estonna aulcunement les habitans de cette ville, veu le refus qu”ils avoient Faict de donner secours au comte de Pennebrock, dontledit mes- sire Jacques de Surgères pouvoit informer ledit captal, pour s”estre ledit dc Surgères rendu en cette ville, quoy qu'il fut prins par les Espagnols, desquels il se rédima par rançon, c”est pourquoy le maire et les habitans ?rent grand”chère audit captal a son arrivée et aux siens, mais de bran seule- lement, car on n'en osoitaultre chose faire, et ne peut néantmoins tant faire par leur accueil que l'on n°entrast en dé?ance d'eulx, pourquoy ledit captal ?t pour sénéchal de ladite ville messire Jehan d'Evreux, auquel il délaissa trois cents armures de [er pour la garde du chasteau de cette ville, dit Froissard. 'De cet eschet, de ce rebut faict en cette ville aux Anglois, de la haine que leur porloient les habitans, le roi de France s”efforça d'en tirer tout aussitost du pro?t et advantage: car il donna charge a messire Bertrand Duguesclin, son conncsta- ble, diassieger cette ville, estimant que les habitans, se voyant investis, ils se rendroient en Pobéissance du roy Charles. Suivant lequel commandement ledit seigneur conneslable mit le siège devant cette ville, en cette année 1369, auquel estoit Louys, duc d'Anjou, les aultrcs frères du royet presque tous les princes, et Yvon de Galles 9 avec plu- sieurs vaissaulx du costé, de la mer, accompagné de l`adrni- ral d'Espagne qui avoit quatorze grosses nefs et huict gallères, desquelles les habitans furent fort pressés, mais ne se rendirent pas si tost comme ils en avoient bien du sub- ject, ains pour .s”acquiter du debvoir de subjects, ils don- nerent advis au prince de Galles et d'Aquitaine de leur '1. Jean de Grailly, captal de Buch et sénéchal d'Aquilaine. 2. Owen de Galles était fils d'Aymon de Galles et petit-[ils de Leweiyn, dernier prince indépendant du pays de Galles avant sa réunion it Pångleterre i '18 Page 196 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ ---194 _-- epresse, alñn de leur donner le secours qui leur seroit contrains de se rendre. S'et`forcèrent cependant les habitans de cette ville d”avoir tresve dudit seigneur connestable et prince qu'il ne peu- rent obtenir, ains au contraire les forçeit-on de jour en jour, leur faisoit-on abattre leurs maisons aux champs, arracher les vignes du pays d`Aulnis, de quoy les habitans de cette ville et du plat païs recepvoit une extresme perte; de la quelle pour se garantir de la ruyne entière de leurs biens, pourvoir aussi 51 leurs personnes ils furent contrains de capi- tuler et promettre de se rendre si ils n'estoient secourus dedans certain temps et si, pour faire cesser le desgasl, don- nèrent audit cennestable soixante mille livres, qui fut une grande charge par laquelle la ville fut aulcunement relaschée de la grande rigueur dudit siège, mais entièrement et pleine- ment par le conseil qu'en donna audit connestable monsieur Leuys, duc de Bourbon, qui estoit descendu en l”armée royale, sur ce que le captal de Butz qui tenoit le parti anglois, avoit assigné la bataille, pour le jour de laquelle le siège tut totalement levé, bien que ladite bataille ne fut point donnée, ledit captal ne s”estant présenté ny au jour ny au lieu designe, ayant usé de cette faincte pour faire le- ver le siège ainsi que remarquent Argentréen Phistoire de Bretaigne, et du Haillan en cette année, et Froissart le ra- porte soubs l'année 72. “l370.-Sire JEIIAN CHAULDRIER 1, duquel est parlé en l'an- née 1359; le rey estanl a Paris, print résolution avec son frère, le duc d'Anj0u, le duc de Berry et de Bourgengne, de faire obéir le prince de Galles aux assignations it luy donnees l'année précedente et le presser par armes, et pour cet effect laire entrer deux armées en Aquitaine dont l'une seroit en Guienne menée par ledit duc d'Anjeu vers Bergerac et \Î_)__ _ 1. 21 avril 1370. S. Jean (lhauderer (D.) Page 197 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 195 - l'aultre vers lc Limousin et Quercy, conduicte par le duc de Berry pour se joindre ensemble devant Angoulesmc et y assiéger le prince; suyvant lequel arresté les armées s'acl1e- minèrent au mois de mai de cette dite année entrérent dans la terre du prince, de quoy estant informé et qu'on le vou- loit assiéger et la princesse sa femme, il escripvit il plusieurs villes qui luv appartenoient et S1 celle-cy, et manda que chas- cun eust à s'apprester et en plus grand nombre qu°on pour- roit, estant deuement armés, pour venir au-devant de luv et le trouver en la ville de Congnac, ce qui lut laict; et sortirent de cette ville nombre de soldats, mais ce ne peut estre si soudainement que les armées du roy ne ?ssent quelques prinses de places et de villes, diet Froissard. Ce que consi- dérant, messire Bertrand Duguesclin, et que le Poictou, Limoges, Périgord et Rouergue s'en alloient en Pobéissance duqroy, de l'armée qu'il avoit et qui s°estoit de beaucoup accreue par Pespérance de la bataille assignée en l'annéc derniére, il se résoult de faire mesmes concquestes en Xainc- tonge, et en voulant principallement au captal de Butz qui, par fainte, luv avoit donné subject de lever le siège de cette ville, il se 'résoult d”emporter de force la ville de Soubize, où estoient aulcuns de ses gens; et sur cette résolution y met le siège, duquel la dame du lieu et les troupes de l”An- glois donnérent advis au captal de Butz, lieutenant du roy d'Angleterre en Poictou et Xainctonge, afin d'avoir par luy secours. Et pour ce que le plus prompt et le plus asseuré qui se pouvait donner pourroit estre de cette ville qui estoit encore a Edouard, prince de Galles, pour empescher tout le secours qui en pourroit venir, ledit connestable ?t mettre au devant du port et havre d'ycelle, une armée navale pour le roy de France, composée de quarante gros navires, treize barges et huict galléres, en laquelle c_ommandoit Yvain de G-alles, auglois de nature, que Froissard dit estre extraict des princes d'Anglelerre, mais ennemy de son prince naturel, Page 198 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 196 - pour l'avoir spolié de son bien ; de laquelle armée venue d'Espagne cette ville fut longtemps incommodée en son commerce avec les provinces voisines, et jusqu”à ce que la ville de Soubize fut prinse de force par le connestable qui combattit devant ycelle les Anglois, les desconlit et fit pri- sonnier ledit captal de Butz, quoy que ce soit ledit Yvain de Galles qui s°estoit rendu à ladite armée, estant secrettement party avec peu de ses vaisseaulx de Chef-de-Boys, radde de cette ville. Telles prinses de ville et descon?ture de l'armée angloise, la capteure de leur chef et lieutenant général du roy anglois ?t que les affaires du roy Charles s'advançoient de plus en plus, et rendit soubs son obéissance, en peu de temps, les villes d”Angoulesme et de Xainctes, tellement que les habi- tans de cette ville, qui haïssoient mortellement et de tous jours la domination des Anglois, desquels ils craignoient qu°ils ne leur préparassent quelque mal, sur ce qu”ils leur avoient voulu faire Yannée dernière, cerchoicnt tous les moyens et occasions de se restablir par eulx mesmes en Pobéissance du roy de France, leur prince naturel, et y fus- sent parvenus et faict les efforts nécessaires sans dilïlcultes et dillalion, cessant la garnison et forteresse du chasteau qui lors estoit en laditeville, duquel ils craignoient estrc rude- ment traictés s°ils failloient à leurs desseins. Mais comme le connestable de France sçut le désir et l'al`fection des Rochelois, il s”approcha incontinent d'eulx pour favoriser le dessain desdits habitans, et vint loger a Bourgneuf, à deux lieues de la ville, où vinrent aussi les ducs de Berry et de Bourgogne, princes du sang, frères du roy, lesquels mandèrent aux maire, eschevins et pairs 'de cette ville et habitans de ce lieu, qu'ils envoyassent cinc ou six de ladite ville pour traicter avec eulx et entendre ce qu”ils auroient à faire pour parvenir à leurs intentions, ce qui ayant esté proposé par le maire au conseil 'et corps de ville, la plus grande part des eschevins et pairs trouvèrent bon de Page 199 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 197 - se rendre au roy de France en prendre l'occasion présente (Messire Jehan d'Évreux, séneschal de La Rochelle, qui avoit le gouvernement de la ville, estant absent et au secours de Poictiers que l'on assiegeoit pour le roy Charles). Mais aussi estoient-ils perplexes en l'execution, tant pour la gar- nison angloise qui estoit au chasteau' de la ville, qu'en exe- cutant ce coup par les habitans, ils desiroient ruyner et abattre entièrement ledit chasteau, duquel ils se sentoient in?niment foullés et opprimes, et dont åt Fadvenir ils dési- roient surtout se redimer,*pour n'estre plus a la mercy des gens de guerre, desquels ils avoient esté tyrannisés a la vollonté des cappitaines qui avoient heu commandement, de la desmolition duquel ils craîgnoient d'estre poursuivis et rccerches, voire punis par le roy, se remettant entre ses mains, soit en nom collectif, soit en leurs particuliers. Cette irresolution et crainte qu°on avoit fut cause que lesdits maire, eschevins et pairs n'envoyèrent point si tost au dit lieu de Bourgneu? au mandement desdits princes' et connestalule, et pour ce que pendant ces irresolutions et dilaymcns ledit messire Jehan d”Evreux, qui commandoit pour le roy d'Angleterre en cette ville, avoit ordonne à Philippe Mancel, capitaine au chasteau de cette ville pour l'Anglois, de lui envoyer une partie des soldats de la garni- son dudit chasteau, ce qu”il auroit faict, les mai_re, esche- vins et pairs et habitans de la ville, considérant que audit chasteau n'estoit reste que quelque cent hommes bons et maulvais, se résouldèrent ?nallement d'executer ce que de longtemps ils avoient projette, et la surprinse dudit chas- teau. Les moyens en ont esté tels qui furent projettés et dextre- ment exécutés par ledit Jehan Chauldrier, maire et capi- taine, sçavoir est qu'il ?t entendre audit Mancel, capitaine du chasteau, qui ne sçavoit lire ny escripre, qu°il avoit reçu lettres du roy d'Angleterrc par lesquelles, sur les advis qu°il avoit qu`on formoit des dessains contre cette ville, il luy Page 200 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -198- commandoit pour pourvoir à la seureté d'ycelle, de faire montre tant de gens de guerre qui estoient au chasteau que des habitans de la ville qui pourroient porter les armes pour luy en demander bien emplement l°estat, prejugeant, ledit maire, que sur ledit avis, ledit Mancel, capitaine du chas- teau, feroit sortir pour lesdites monstres les soldats du chas- teau en quelque place de ladite ville. Ce qui succéda selon que ledit maire s'estoit projette: car ledit Mancel, estant crédulle à cet advis, ne fault point de _se trouver chez le maire au jour qu'il lui vouloit faire entendre les commandemens cy-dessus, et, souppant avec luy, ledit sieur maire luy faict voir quelques lettres sccllées du sceau et armes de l'Anglois, que ledit Mancel recon- gnut fort bien; et quoyque lesdites lettres fussent pour aultre subject, ledit sieur maire, feignant en faire la vrayc lecture, rapportoit la substance desdites lettres à l°advis et au sens de ce qu'il avoit faict entendre audit Mancel et au commandement que faisoit le roy d'Angleterre au maire de faire faire lesdites monstres généralles de la ville et du chas- teau. Ce que le capitaine Mancel croyoit estre véritable, ne pouvant discerner la vérité desdites lettres pour ce qu'il ne sçavoit lire ny escripre. Auxquelles, pour obéir, jour fut prins entre ledit Mancel et le maire pour lesdites monstres qui fut. au jour de Nostre- Dame, buictiesme de septembre de cette année, pour lesquel- les, en ce jour, les habitans estant armés, tous les soldats du cliasteau, sauf dix ou douze délaissés en yceluy, ne fail- lirent point de sortir; après la sortie et issue desquels ledit maire faict jouer le ressort de son dessain par quelques deux cens habitans armés qui estoient cachés en de vieilles murailles, près les portes et pont-levis dudit chasteau, les- quels se saisirent aussitôt desdites portes, levèrent sur eulx les ponts pour en fermer l'entrèe audit Mancel et ses sol- dats qui en estoient sortis par la façon que dessus, tous lesquels se voyant surprins et déceus ?rent quelque effort Page 201 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 199 - pour rentrer au chasteau, mais se voyant pressés par les habitans armés, ce fut à eulx de mettre les armes bas et de se rendre it la mercy des habitans qui les recourent. Ceulx qui estoient restés au chasteau tirent quelque résis- tance åt se rendre, mais comme ils n”estoient que dix ou douze qui ne Pouvoient tenir la place par menaces qu”on faisoit d”ol*t`enser leur chef, et les aultres soldats qui estoient ès mains des habitans par Fespérance aussi qn°on leur don- uoit de les conserver et renvoyer, les ungs et les aultres, en seureté et sans mal, furent lesdits soldats du chasteau contrains au mesme jour de le remettre ès mains dudit sieur maire, qui des lors et it l'instant fut rompeu et des- moly par les habitans, prenant le temps et cette occasion parce qu”ils estoient comme a eulx-mesmes et comme sei- gneurs de la place, vu l'alliénuti0n qu'cn avoit [aicte le roy, père de Charles, V0 du nom, pour lors, roy de France, ii Edouard Ill, roy d`Angleterre, par l'accord de Brétigny, et qu'ils s”estoient rédimés du commandement anglois par eulx mêmes, et ?rent les habitants conduire la garnison angloise it Bourdeaulx, la vie saulve, les ayant faict mener par mer. Ces choses ainsi passées au Vine de septembre de cette annee 13701 quoyque divers autheurs et historiens croyent que ce fut seulement en 13792, ce qui peut ne estre parce que tous les mesmes historiens s'accordent en cela que ce fut en la mairie de Jehan Chauldrier, qui estoit en l'année présente et non en l'an 1379, et que d'ailleurs il paroist par tiltres estant au thresor de cette ville qu'au mois d'aoust 1379, le roy Charles V concéda quelques privilèges aux maire, esche- vins et pairs en conséquence de leur ?délité et de ce 'qu°ils s°estoient réduicts en son obéissance, qui montre que cette I 1. Voir, sur la reddition de La lïtochetle et sur la date véritable (1372), la dissertation du père Arcère dans son Histoire de La Rochette, note xx, p. 603 du l. 1°". Page 202 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- \ -- 200 - action estoit précédente et en cette année par la remarque des plus véritables histoires. - Les habitants de cette ville n'ayant aultre intention que de se remettre en Pobéissance du roy, députérent aussitôt six personnes du corps de ville et des habitans au lieu dit du Treuil au Secret, près de Bourgneuf, où estoient les princes et ducs susdits et ledit seigneur Bertrand Du Guesclin, con- nestable 1, pour leur donner advis de ce qui estoit adveneu en cette ville, auquel lesdits députés ayant faict entendre ce qui s'y estoit passé, l'expulsion des Anglois, la chose trou- vée bonne et advouée par eulx, qui représentèrent que quelque alliénation qui eut été faicte au roy d'Angleterre par le susdit traité de Brétigny, que ledit roy d'Angleterre ayant manqué à. Fexécution d'yceluy, les naturels subjects du roy estoient désobligés de Pobservation d”yceluy et se pouvoient remettre en Pobéissance de leur prince; que lesdits de La Rochelle s'estant retirés de la domination et puissance angloise, quoyque par eulx mesmes, debvoient remettre ladite ville entre les mains de leur roy naturel et que s'ils refusoient de le faire, lesdits seigneurs, princes et connes- table les y contraíndroient et ne partiroient du lieu où ils estoient que la ville ne fut, par force ou aultrement, remise soubs son obéissance et authorité. Ces parolles n”_estonnèrent pas grandement les personnes envoyées de cette ville, lesquelles n°ayant aultre dessein que celluy qui leur estoit proposé, voulurent se montrer ung peu retenus au commandement qui leur estoit faict, a?n de prendre occasion d'améliorer par privilèges et exemptions la condition de leurs concitoyens de la ville, c'est pourquoy aulcun d”eulx avec asseurance et respect néantmoins, répli- 1. Les députés de La Rochelle ne traitèrent pas directement avec les prin- ces et le connétable, comme le dit Barhot ; ils se rendircnt auprés du roi pour arréter avec lui la condition de leur soumission. IJ1~:LArANr, Hist; des Rochelais, t. t?f, p. 91. Page 203 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 201 - qua audit eonneslable qu°il n'estoit si aysé qu'il pensoit d`entrer en cette ville, ni chose si tost preste, ce qui anima et mit en courroux ledit seigneur qui dupliqua que les habi- tans le ?ssent tant difficile et impossible qu'ils voudroient, il leur asseuroit que, si le soleil y entroit, il y entreroit aussi. La continuation de telles poinctes et parolles, dont ledit seigneur connestable estoit aigri, pouvoit estre nuisible aux hahitans de cette ville, c°est pourquoy lesdits députés repre- nant un aultre stil pour manifester leur intention it l'obéis- sance et lc désir a l”acomodement du bien des habitans et de la ville, repartirent audit connestable qu'ils n”auroient pas tant de peine qu”il se promettoit à. l°oecasion de ladite ville en accordant à ses habitans une chose qui n'estoit d°auleune despenees au roy et quelques aultres demandes. Sur laquelle ouverture ledit seigneur eonnestable leur dit qu°il voyoit bien qu”ils vouloient demander estre gardés en leurs franchises et libertés et l`rancs d'impositions, auquel fut répondu que c°estoit vrayement cela en partie, mais qu`ils désiroient une obéissance perpétuelle de toutes les choses faictes par eulx, et mesmement de la desmolion du chasteau qu”ils avoient mis par terre pour n'estre plus soubs la tyran- nie de ceux qui y commandoient, et au lieu d'yceluy, pour ce que e'estoit la maison du roy en cette ville, ils lui feroient bastir ung pallais pour la demeure des roys et leurs lieute- nants, telle que le bastiment seroit advisé, moyennant qn'il fut sans forteresse, ce qui fut accordé auxdils députés pour les habitans de cette ville, et encore les aultres choses deman- dées et,.entre ycelles, que la ville et païs d'environ demeu- reront unis et incorporés au domaine de la couronne sans pouvoir estre aliénés pour quelque cause que ce fut, qu'en ladite ville on auroit droiet de battre et forger monnoye 1, ' ___ _ ' 7 ' __ _ _ ' ___ ' ' f* L ' ' ' _l_' 'D › *1. Jourdan (Eph., t. 11, p. 333, et t. IGP, p. 281) établit que Charles V ne lit que confirmer ce droit qu`avaieat antérieurement les Roehelais et qui était tombé en désuétude. Page 204 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -202-_ qu'ils seroient exempts de toutes garnisons et gouverneurs de ladite ville et païs d'yce1le, ce que lesdits princes et con- ncstable se soubmirent de le faire avoir pour agréable au roy, bien que plusieurs de ceulx qui estoient a leur conseil croyoient ces demandes préjudiciables à son authorité et au bien de son service, mais il fut recongneu par lesdits prin- ces et connestable qu"il estoit nécessaire pour le bien de l'estat d'accorder lesdites demandes, la réduction de cette ville estant importante au roy pour s'asseurer le Poictou et la Guienne, voire la plus part de la France qui s'affermiroit en Fobéissance par l'exemple de cette ville. Sur la parolle donnée de l'octroy desdites conditions, dont on tenoit pour asseurée Pexécution et d”en avoir les provi- sions nécessaires, les habitans de cette ville se soubmettent en Pobéissance de Charles VO, dit le Sage, roy de France, aussitost que la conclusion du traiclé et rapport d°yceluy leur fut faict par leurs députés et fut' donnée entrée pour le roy en ladite ville aux susdits princes et connestable qui fut telle: Sçavoir est que les princes et ducs de Berry, de Bour- gongne, de Bourbon, le connestable, le comte de Sancerre, les sires de Clisson, de Rochefort, messire Jehan de Lestré, de Rancy, Jehan de Vienne, accompagnés de deux mille hommes d'armes, rangés en bataille, vinrent armés j usqu`aux portes de ladite ville, les enseignes déployées, au-devant desquels furent les maire, eschevins, pairs et habitans por- tant les clefs de ladite ville, sans aulcunes armes, ainsi seu- lement hautbois, ?ustes et instruments cfesjouissancc pour mettre lesdites clefs ès mains du duc de Berry et l'asseurer d`ung bon accueil et réception en ladite ville pour et au nom du roy de France. Et comme lesdits princes furent à la porte pour leur en- trée fut tendu au devant d'ycelle un fillet de soye comme pour barrière et empeschement de ladite entrée, selon qu'il est accouslumé de faire aux entrées des roys en ladite ville, Page 205 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 203 - jttsqtfit ce qu`ils avent faict serment de conserver les privi- lèges; au-devant duquel fillet lesdits princes et ducs et ledit connestablo ayant faict serment de maintenir les franchises et libertés de la ville et de n'exíger rien plus que ce qui se levoit du temps du roy sainct Louis, fut ledit filet levé pour laisser Pentrée de ladite ville entièrement libre. Et s'enquerrant ledit connestable pourquoy ledit ?l avoit este tendu au devant d°eulx, le maire ne représentant point ce qui estoit de la vraye cause et signi?cation d'vceluy, mais le voulant adapter ès la nouvelle obéissance, ?dèlité ou sub- jection en laquelle la ville eutroit vers le roy, ?t response que c”estoit une demonstration que cette ville et les habitans de bonne foy et sans dissimulation se soubmettoient au roy et que contre luy on ne doibt fermer portes ni hausser pont; que si malement on faisoit il est en sa puissance deles rom- pre tout de mesme comme le ?let, de quoy ledit connestable et dits seigneurs les princes furent extresmement contens. Ils furent d'advantage esjouis, entrant en ladite ville, de voir que sur les portes publicques et rues d”ycelle les fleurs» de lys, qui sont les armes de France, avoient esté desja remises, et le léopard des Anglois, mis et' ranversé par terre et encore plus de ce qu'ils apperçeurent que les habitans en abondance et le clergé alloient en procession au devant d°eulx, pleuroient de joyc en chantant des cantiques d'es- jouissance de leur entrée pour le roy, et que les enfants crioient à haulte voix et incessamment au devant d'eulx: Vive le roy! Vive le roy de France! remarquant en cela que leur réduction estoient franche et par amour qu°ils portoient it leur prince. ' Lcsdits princes et connestables séjournèrent en cette ville l'espace de quatre jours entiers, pendant lesquels ayant advis qu'au chasteau de Benon, au gouvernement de cette ville, il 3* avoit une forte garnison angloise, en laquelle comman- doit, pour le captal de Butz, le capitaine David Ollegrave, des plus vaillants et expérimentés qui fussent au service de Page 206 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 204 -- l”Anglois, ledit connestable se resoult, au parti de cette ville, d°assiéger ledit chasteau pour les grandes courses et desgats que faisoit ladite garnison a plus de vint lieues de tour, de quoy ledit capitaine Ollegrave adverty, et que le chasteau de cette ville avoit esté surprins sur l`Anglois par les habi- tans, il se saisit de six jeunes soldats qui estoient en sa garnison, originaires de cette ville, auquels il faict coupper le nez et les oreilles à tous, et les envoya par mespris et dérision en ce lieu, mandant aux habitans qu°ils estoient tous trahistres et que ils seussent de luy que s'il les lenoit en sa jouissance, il leur en feroit à. tous aultant qu”à leurs compatriotes. Ce qui irrita merveilleusement les habitans de cette ville contre luy et it amener ledit seigneur connestable pour investir et prendre la place, a la prière desquels habitans ledit seigneur tit acheminer son armée devant ledit chasteau de Benon, qui des le lendemain fut prins de iorce et d'as- sault, tous ceulx qui se rencontrèrent pour y résister, ayant esté mis au ?l de l'épéo sans aulcune exception, et cculx qui se rendirent après avoir tenu quelque temps une tour, pandas, et estrangles en haine de l”opprobre Faiet par le chef aux six soldats rnantionnés ci-dessus, et pour ce que en la nuit précédente, ceulx de ladite garnison ayant faict une sortie, auroient surprins a despourveu et tué dans une chapelle qui estoit à la veue dudit chasteau, nommée la chapelle de , messire Geoffroy Pean, chef des Bretons qui estoientenïarmeeroyalle, parent proche du seigneur de Clis- son, Thomas de Lucerne, normand, et Jehan Botercl, qui estoient des plus vaillants capitaines de l'armée des princes 1, et qui avoient fait de signalés exploicts au service du roy, de la I ' __;__' ï_ *_;l *ll îî _|_'1 ' 1 -r ig, 1 1 ** __ L 1, " *L 'I I 7' _ 7 È 1. D'après Froissart, cc de ce chastel cstoit capitayne, de par le captal de Bug, un écuyer de la comté de=Foix, appelé Guillaume de Pans. et avccq luy un chevaHün*de Na les, au ché numsùe Jae ues sans surnonm v L I - fl = 311). Page 207 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 205 - mort (lesquels le seigneur de Clisson fut tellement irrilé en son particulier, et principalement au subject de son parent, que des premiers qui sortoient de ladite tour à discrétion, il en tua avec une hache de sa propre main jusqu”au nom- bre de quinze, dont il fut pourtant blasmé comme d'estre par trop cruel et inhumain 1. Cette place prinse, le fut aussi peu de jours après le chasteau de Surgères, en ce gouvernement, par composition, et ainsi fut cette.ville et toute cette province remise en l'obéissance du roy, qui fut en exemple et e11 crainte a Fontenay, Thouars, et a plusieurs places du Poictou et G-uienne, que ledit Bertrand du Guesclin, connestable de France, remit en la subjection de sa majesté. 3 Comme ledit seigneur s”acheminoit vers Poictiers, et s'ap- prochoit du lieu où estoit le roy, les mai, eschevins et pairs de cette ville le ?rent suyvre par douze députés de cette ville qu'ils envoyèrent au roy, aux fins d'obtenir de luy ce que lesdits seigneurs princes et connestable leur avoient promis pour 'récompense de leur ?délité et service envers le roy et cet.te couronne, ce qu°ils obtinrent, et dont les provisions et lettres sont expédiées en l°année cy-après 1372. Voyez sur ce que dessus Froissard et Argentré en son histoire de Bretaigne sur cette année, Bellel`orest, Nicolas Gilles qui le rapportent en 1379, et mal a propos comme il est dict cy-dessus. 1371. -- M9 GUILLAUME BOULLARD l'aisné, soubs le règne de Charles V, dit le Sage. ' Les maire, eschevins et pairs dé cette ville, n”estimant pas ft peu d°honneur que cette ville soit tellement au roy qu'il n°y ayt comte, vicomte, baron ou chastellain qui y ait droict, ont esté toujours curieux de conserver cette prérogative et, 1. Cfest peut être ce trait de férocité qui lit donner il Olivier de Clisson le surnom de Bouche-r. Page 208 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -206- en conséquence, n'ont voullu souffrir à aulcun ny prison particulière, ny exercice de leur jurisdiction en ycelle, si ce n'estoit par quelque grande nécessité comme en guerre, et d'aultant que sur ce prétexte ils auroient aultrefois souffert à l”évesque de Xainctes tenir sa court d”église en ladite ville, 3* avoir ses prisons en sa mayson épiscopale, comme par lieu emprunté néantmoins, ès années 1350 et 57, l'éves- que se voullant faire continuer comme par droiet, et en cette année faict- dresser auditoire en sa maison pour y exercer jurisdiction et y avoir prison, lesdits maire, eschevins et pairs le ?rent prier de s”en désister et de desmolir les sieges de son auditoire, faire cesser l'exercice de jurisdiction, aultrement qu'il en seroit empesché de voie, et de faict et par deffences sur peine d'apleigement et saulve guarde brisée, ainsy qu”on parloit de ce temps, et que le lieutenant du séneschal et procureur du roy seroient sommés de requérir et ordonner ladite deffense pour ce que ladite ville est de Phéritage du seigneur, (c'est-à-dire le roy) où l°évesque n'a aulcune jurisdiction, de quoy l'évesque offensé en faict escripre par le duc de Lancastre auxdits maire, eschevins et pairs, et à ce qu'on le laissast jouir de la j uris- dietion qu”i1 disoit avoir en cette ville; mais par délibération il fut arresté de continuer à Fompescliemenl; et de procé- der à la desmolition de l'auditoire préparé, dont réponse seroit fa?icle audit duc, et que ledit évesque n”avoit aulcune jurisdiction, ainsi qu°il se voit de ce que dessus au recueil des statuts desdits maire, eschevins et pairs dont le livre fut arresté l”an 1454, aux feuillets 118 et 119 *. 1372. - Syre PIERRE? ..... Les affaires du roy luy ayant bien succédé depuis la réduction de cette ville en son obéis- sance, non seulement en Poictou et Xaintonge, mais encore 1. Ifévéque de Saintes était alors Bernard du Sault qui, d'aprés Froissart, aurait contribué à remettre sa ville épiscopale entre les mains des Français. 2. 4 avril 172. S. Pierre Boudré (lJ.). Page 209 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -eo": - en Brelaigne, au désadvantagc du duc qui estoit joinct avec l'Anglois, le roy prenant le temps de récompenser ses bons subjects des ?delles services qu°ils luy avoient rendus, les maire, eschevins et pairs pour eulx et les habitans de cette ville qui luy avoient rendus de signalés efiects, recerchent en cette année la con?rmation de leurs privileges et des choses nouvellement concédées pour la réduction de cette ville en Pobéissance du roy dés l°année 1370. Et pour ce que l”une des choses qui leur estoit de plus de conséquence estoit de tenir la ville munie d°hommes de guerre à la deffense d'ycelle contre les entreprinses que pourroient faire les Anglois, ayant esgard que par les guerres passées ladite ville estoit grandement affaiblie desdits gens de guerre habitans de ladite ville qui en avoient esté tirés ils obtiennent du roy, estant à Paris, ce privilège qu'aulcuns arbalestriers et hommes d'armes ne seroient a l'advenir tirés ni ostés de ladite ville 1, mesme pourle service du roy, et où il vouldroit faire le contraire, onjoinct auxditsmaire, eschevins et pairs n”y obéir, selon les lettres du mois d'aoust de cette année estant au thrésor en la caisse C, cottées xj. L'ung des principaux subjects qui porta les habilans de cette ville à se libérer du jouc de l°Anglois fut le dessain de la desmolition du chasteau 2, de la garnison duquel les ha- bitans estoient incommodés, et c°est pourquoy se remettant en Fobéissance du roy ce fut une des principales conditions qui leur fut accordée, qu”ils ne seroient recerchés de la des- molition d'yceluy, comme on voit en l'année 1370. De quoy pour estre perpétuellement guarantis, les maire, eschevins et pairs de cette ville, et pour les habitans, obtinrent lettres du roy en cette année, par lesquelles toute Poffence qu°ils pouvoient avoir encouru de ladite desmolition leur est remise ** * 1. LAUn1ÈnE. Ordonnances des rois de France, t. v, p. 636. 2. Anceau, Heist. de La Rock., t. LBP, p. 260. DELAYANT, Hist. des Roch., t. r?f, p. 94, .loUnnAN, Eph., t. WP, p. 16. u Page 210 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -208- avec promesse que dores en avant il n'y aura aulcun chas- teau dans ladite ville, ny issuë hors d'ycele, réservant ledit seigneur les quatre tours estant lors audit ehasteau pour mettre les prisonniers, comme il paroist par vidimus desdites lettres au thrésor, en la caisse G, cottées xxviij, et qu”il en est fait mantion au vieil et nouveau inventaire sonbs la lettre F, au nombre cotté v. La Xainctonge et le Poictou ayant esté remis en 1'obéis- sance .du roy, partie par Pexemple de cette ville et partie par les armes, le xv décembre de cette année, le roy pour recongnoistre les susdites provinces des bons of?ces qui luv avoient esté rendus; voullut et arresta par privilège que tous les susdits desdites provinces demeureroient francs et quites de toutes tailles et impositions, duquel privilège général les habitans de cette ville se peuvent ressentir pour ce qu'e1le estoit anciennement comprinse sonbs la comté de Xainc- tonge, lesdites lettres furent par eulx receues et employées au thrésor qui ne se trouvent point il présent, ains en est faict mantion au vieil et nouveau inventaire lettre F, nombre ij. Et pour ce que de longtemps les maire, eschevins et pairs habitans et bourgeois avoient plusieurs anltres privilèges, le viij de janvier de cette année, lesdits maire, eschevins et pairs obtinrent du roy la confirmation générale de tous et chascuns leurs dits privilèges qu'ils avoient eu des roys pré- cédents, des lettres de laquelle con?rmation il est faict mantion au vieil et nouveau inventaire soubs la lettre E, nombre 1. Et le mesme jour obtinrent lesdits maire, eschevins et pairs duditroy les lettres et provisions duement expédiées des nouveaux privilèges à eulx concédés, par lesquels en con- sidération de la grande loyauté et ferme obéissance qu”eulx et les habitans de la ville ont tousjours heus à. ses prédé- cesseurs et à. la couronne de France, de laquelle ils auroient réitéré des preuves suf?santes, par leur soubinission en l`o- Page 211 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --209-- béissanee du roy, de laquelle ils avoient esté distraicts par Falliénation íaicte par son père, il leur donne pour la for- tifieation de ladite ville les deux seuls par thonneau de vin qu'il avoit aecoustumè de lever par les recepveurs sur le vin entrant par mer ou par terre en ladite ville; plus, exempte les bourgeois des dix seuls pour thonneau et cinq seuls par pipe de vin qui se vand en ladite ville ct communaulx d”yeelle pour transporter hors le royaume, et des quatre deniers pour livre des marchandises sortant de ladite ville. Item, est faict don aux maire, esehevins et pairs du droit de barragel pour l'entretien des chemins et pavés, consistant ledit; droict en quatre deniers pour eharrette vide ou chargée entrant en la ville, ung denier pour cheval a bas et une maille pour asne ; plus establissant droiet de battre monnoye en cette ville, faict don audit maire, esehevins et pairs d'une moitié du pro?t d`ycele, avec pouvoir d'y mettre une eontregarde. Item, pour les mesmes fortifications et encore en cas d'ur- gente nécessité, permet anxdits maire, esehevins et pairs d'imposer tant sur les bourgeois et habitans de la ville et banlieue, telles aides, tailles et subventions qu'ils verront estre 51 faire et nécessaire par l'espace de vingt ans, sans aul- Lre commission du rey, ne qu'ils soient tenus de rendre compte desdits deniers qu'à eulx-mesmes ou à leurs dépu- tés et commis; Item, leur donne pouvoir de contraindre ceulx de la banlieue de faire garde en ladite ville jour et nuit, plus que les officiers du roy, monnoyeurs et aultres de quelque condition qu°i1s soient, ayant domicille en ladite ville, seront contrains par les maire, esehevins et pairs, au guet et garde de ladite ville, soit de jour ou de nuict, et aux contributions nécessaires aux dites fortitications; que lesdits maire, esehevins et pairs ne seront contrains de rendre compte de leurs deniers de quelque nature qu°ils soyent 1. Jourdan, Egih., t. W, p. 265, note, rapporte la confirmation par Charles Vll du droit de ?›ar*rczge par patentes du 12 août 1443. 'lle Page 212 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 210 -- ailleurs que par devant eulx-mesmes, leurs dits commis ou députés. Item, que tous les habitans de cette ville de quel- que qualité qu'ils soient auroient pouvoir de retirer leurs biens meubles ou immeubles, prins et occupés pendant les guerres, cn quelque lieu qu°ils soyent; que les biens desdits habitans ne peuvent estre prins pour la forti?cation du chasteau du roy, de la royne ou des enfans de France, et où les of?ciers feroient le contraire, permet sa majesté aux dits habitans de n'y obéir. Plus sont lesdits habitans des- chargés de tout subsides et gabelles, dixièmes, trezièmes et tout aultres impositions pour ne pouvoir cstre mis sur eulx ne sur leur héritage en quelque lieu qu°ils soyent scitués, que dc leur consentement et volonté. Item, qu'aulcun sub- side ne pourra estre mis sur leurs vins en quelque lieu du royaulme qu'ils puissent estre transportés, et les habitans de ladite ville, leurs serviteurs et facteurs déclairés exemps et deschargés par toute la France de toute exaction et péages pour leurs marchandises; plus, que cette ville ne pourroit cstre alliénée de la couronne, ains demeureroit à perpétuité et immédiatement joincte au domaine du roy pour estre inséparablement chambre de la couronne; plus, que si il advenoit que ladite ville fut assiégée, promettoit le roy d”y envoyer des gens de guerre en nombre suffisant pour lever le siège; plus, adjoinct le roy au ressort et gouvernement de ladite ville, l”isle d'0leron et le chasteau et chastelainie de Benon 1. Item veult que le prévost de ladite ville ne taxe aulcune amende qu"en la présence de deux notables bourgeois, et ?nalement confirme les franchises, libertés et longues observances desdits maires, eschevins et pairs, bourgeois et habitans, qu”il prent leurs biens et familles en sa protection et spécialle saulvegarde, comme il paroist des- 1. Jourdan. Éphémérides, t. 1HI',p. 453, mentionne un manuscrit de la liibliotlièquetle La Rochelle d'après lequel la juridiction du comté de ílenon se serait étendue sur soixante paroisses. Page 213 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -211- dites lettres qui sont au thrësor, avec la véri?cation de la chambre des comptes et l'attache du gouverneur en la jus- tice de cette ville, en la caisse E, nombre xj, et qu°il en est faict mantion en la con?rmation de Charles, duc de Guienne en 1469, estant aussi au thrésor en la caisse IV cottéeln. Et pour ce que a l'occasion du pouvoir donné auxdits mai- re, eschcvins et pairs, envers les habitans de la banlieue de cette ville, pour les contraindre d'y faire la garde mantionnée au précédent privilège et encore pour d'aultrcs droicts qui pourroient estre pour ou contre ceulx de ladite banlieue, il estoit très expédient de reigler ce qui estoit de Pestendue d'ycelle, furent obtenues le mesme jour par les- dits maire, eschevins et pairs, lettres du roy en forme de patantes contenant la confrontation de ladite banlieue, des- quelles il se voit qu”elle prent: sçavoir depuis la porte Sainct-Nicolas, prenant toute la coste de la mer, jusqu°a Chastelaillon, et depuis Chastelaillon jusqu”au premier pont d”Yves,f et duditpont, ãt la main senestre, à Thairé yceluy inclus, et dudit lieu a l`Houmeau de Forges, par de la Puy- drouard., et dudit Houmcau de Forges y comprenant les paroisses d”Aigrefeuilles, de Saint-Christophe et de Sainct- Médard, venant jusqu'au paire de Fraise, et dudict pairé, comprins les maroys d'yceluy, venant à Vérines et Angliers, comprenant le village de Fonpastour, jusques :It la ?n du paire dc Nuaillé, et dudit paire venant et renfermant les marois et la paroisse de Longesve et du Breuil-Bretin et de Sainct-Ouën, jusques à la fin du pairé de Périgny et dudit pairé suyvant le cours de l'eau à Esnandes y compre- nant les bourgs d'Andilly, et dudit bourg d'Esnandes suyvant que se porte la coste de la mer, jusqu”a Chef de Boys, y comprins la rive de la mer et d'ycelle droict jusqu'a ladite porte de Saint-Nicolas; voulant par lesdites lettres que la- dite banlieue demcure ainsi scituée, sans y estre rien innove, comme il se voit par la teneur d'ycelles scellées du grand sceau estant au thrésor de cette ville en la caisse E, cottée Page 214 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 2'122 - par le nombre iiij et par le vidimus d'ycelle estant au thré- sor en la caisse G, cottée xxvij. Au mesme jour, par lettre séparée lut concédé et octroyé aux maire et eschevins de ladite ville le privilège de noblesse tant a eulx qu°à leur postérité née et à naistre 1 dont le vidi- mus en bonne forme desdites lettres avec Pattache du pré- vost de Paris est au thrésor en la caisse D, cotté xxxj. Le roy Charles le Quint ayant mis sous son obéissance la plus grande part de la Guienne, et principalement tout le Poictou et toute la Xaintonge, par Padsistance et service personnel des ducs de Berry et d'Anjou, pour les récompen- ser délaissa en cette année, au duc de Berry le comté de Poictou, pour appanage a sa vie et usufruict comme les comptés de Xaintonge et d`Angoulmois. Et pour ce que cette ville et gouvernement avoit tousjours esté soubs la Xaintonge et comprins en la province dudit com- pté etquc cette aliénation subsistantgénéralement ainsi qu'elle cstoit faicte, ce seroit chose préjudiciable au privilège octroyé aux habitans de cette ville, le VIIIG du mois de janvier de cette année, par lequel elle estoit inaliénable de la couronne et deb- voit faire domaine et chambre de ladite couronne, les mai- re, eschevins et pairs de cette ville, le xxij du susdit mois de janvier, obtiennent déclaration du roy en forme de privilège par laquelle cette ville et ressort d'ycelle est desclarée exceptée dudit compté de Xaintonge et de son aliénation, le roy la réservant avec son ressort pour estre gouvernement séparé et tenir sans moyen de la couronne de France, et ordonna que le siège des apellations et ressort d'ycelles pour ledit gouvernement seroit en ladite ville de La Rochelle, par de- vant le gouverneur d'ycelle, comme il a paru par les lettres qui en ont esté données à Paris aultrel`ois au thrésor et qui 1. Ancàns, Htst. de La Roch., t. l?f, p. 261 ; DELAYANT, Hist. des Roch., t. :Of ; Durosr, Mist. de La Rochelle, p. 36; Jounnau, t. nr, p. 5. Page 215 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _- ais - à présent ne se trouvent plus, ains en est seulement faict man- tion en l”ancien et nouveau inventaire soubs la lettre F, au nombre vj ; depuis laquelle concession cette dite ville et son ressort ont tous jours faict gouvernement et province. 1373. -- Syre JEHAN DE KAINTONGE qui cust pour coes- leus Jehan Chauldrier, cv-devant maire en 1370, et... En laquelle année ledit de Xainctonge veillant a la pollice des meusniers qui commettent coustumièrement des exac- tions sur le peuple, comme il auroit esté statué que lesdits mcusniers prendroient le bled des habitans à certain poids estably par les maire, eschevins et pairs, et le rendroient it mesme poids en payant par les propriétaires de bled quatre deniers de debvoir a la ville pour septier de bled et farine, et que les propriétaires des moulins se seroient opposés it Pexécution de ladite ordonnance; néantmoins par requeste présentée par lesdits maire, eschevins et pairs, le susdit sta- tut auroit esté confirmé par le roy en cette mairie et année pour GSt1'e gardé perpétuellement, avec injonction au gou- verneur en la justice de cette ville de les faire garder selon les lettres du mois dc juing de cette année, n'estant au thré- sor in présent, ains seulement mantionnées au vieil et nou- veau inventaireçsoubs la lettre F, nombre I, et desquelles est faict mantion en la con?rmation du duc de Guienne estant au thrésor en la caisse N, cottées iij. Les extorsions que faisoient de longtemps les ecclésiasti- ques des parroisses et d”Aulnis, et l”évesque diocésain pour leurs droicts prétendus de dixmes sur les laïcs dont les comman- cemens furent en Pannée 1307 et procès pour ce commancé en la court de Rome en Pan 1310 contre les maire, esche- vins et pairs, commançoient a reprendre cours et de s'aug- manter sur ce que l'évesque et les curés et recteurs des pa- roisses de la banlieue avoient obtenu deux jugemens et sentences en court de Rome, par lesquels les habitans du païs et de la ville leur estoient condempnés de payer les dixmes de leurs fruicts pour en revenir à Févesque, une Page 216 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 214 -- quarte partie à cause de la dignité épiscopale, et les aultres trois quarts auxdits curés, desquelles sentences lesdits éves- ques et recteurs se voulant prévalloir, ils exigeoient par force les fruicts de ladite dixme contre Poposition formée 51 Pexécution de ladite sentence, et de plus prononçoit ledit évesque les excommunications contre ceulx qui s”opposoient 21 leurs dessains, ce qui occasionna les habitans de cette ville et du païs de faire plainte au roy contre ledit évesque et son clergé sur laquelle ce mesme jour, XIII de juing de cette année, furent obtenues lettres du roy par lesquelles il est mandé au gouverneur de cette ville ou son lieutenant dienjoindre audit évesque et aultres gens d”égIise de cesser toutes leurs exactions et entreprinses et d”oster aux subjects flu roy toute occasion de se plaindre d'eulx, desquelles il y a vidimus au thrésor en la caisse M, cotté par le nombre ij. Le xvij dudit mois, le roy estant au bois de Vincennes, lesdits maire, esehevins et pairs obtinrent lettres patantes par lesquelles il leur permet de prendre tous les matériaux qui estoient de la démolition du chasteau de la ville en 1370, pour les employer au mur nouveau qui se faisoit à Sainct-Nicolas, tant à la porte dudit lieu qu'au pant de mu- raille qui est depuis ladite porte jusque à la grosse tour de Sainct-Nicolas; selon que de ladite permission il paroist aux lettres qui sont au thrésor en la caisse F, cottées xxviij. Et d'aultant qu'en menant en ce lieu les matériaux de la démolition dudit chasteau on passoit vers le pont de Sainct-Saulveur, où se vendoient lors les moucles, dont le debtail se faict il présent par la ville et au port, il s”en est fait une ancienne rime, qui est encore en proverbe, en ces mots : << Par dessus le pont Moucler passe le chasteau Vaul- clair (1) ›› qui est l'ancien nom du chasteau de cette ville. -> l. Barbot a écrit << Maucler ››; mais c'est évidemment une erreur, puisque à a page 43 ci-dessus il donne lui-même l'étymologie du château de Vau- clair, Valdé clarum. Page 217 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- «ets- Au mois d'aoust suyvant de cette année, le roy octroya ainsi qu'en la précédente que tous les arbalcstriers qui es- toient en cette ville et y .seroient a Fadvenir residens en ycelle, ne seroient Lenus'd'on sortir hors ladite ville pour quelque chose et quelque commandement que ce fut, par lettres et patantes qui ne sont point it présent au thrésor, ains en est mantion au vieil et nouveau inventaire lettre E, au nombre xiij. Le pape Grégoire XI estant au diocèze d'Avignon, sur ce que les maire, eschevins et pairs, pour les habitans de cette ville et ceulx de la banlieue, se plaignoient de la sentence d`excommunication donnée par Pévesque de Xainctes de ce que, à la conservation de leurs droicts, ils s'opposoient a la levée des dixmes et exécutions des sentences mantionnées ès articles précédens, octroya bulles aux plaintifs, du mois de septembre de cette année, par lesquelles il suspend Foxe- cution desdites-sentences d'excommunication, ainsi que les- dites bulles paroissent au tliresor en la caisse M, qui sont cottées des nombres xvi et xvn, et par aultre bulle ledit Grégoire mande à l°abbé de la Grâce-Dieu, en ce gouverne- ment, d'absouldre de cette excommunication tous ceulx con- tre lesquels elles ont esté données, dont les lettres sont au thrésor en la caisse M, cottées xix. Le premier de décembre de cette année, ledit de Xain- tonge, maire et capitaine de cette ville, décéda en Pexercice de sa charge; après le décès duquel et yceluy enterré selon les solemnités accoustumées, ses coesleus estant présentés au gouverneur de cette ville, ledit Jehan Chauldrier fut par luy accepté pour maire et capitaine de ladite ville et parachever ladite année. En Paclministration duquel le roy envoya let- tres en cette ville portant pouvoir d”affermer pour deux ans lesdroicts de la prévosté qui luy appartiennent, qui sont les quatre deniers pour livrer des marchandises sortant à la chaisne, afin de payer desdits deniers les habitans de cette ville qui, en leur pai»t.1eu1iet~, avoient fourni argent et aultres Page 218 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- E216 - choses nécessaires au roy ãt Pentretiennement de ses gens de guerre après la réduction de cette ville en son obéissance, _pour chasser les Anglois des places circonvoisines de cette ville, dont a esté parlé en 1370, lesdites lettres du xvn dé- cembre, dont il y a vidimus au thrésor en la caisse T, cotté Ix. L”évesque de Xainetes, recteurs et curés de la banlieue de cette ville, n”ayant voulu cesser leurs vexations sur quelque commandement qui leur en eust esté* faict par mandement et lettres du roy, cy-devant raportées, pour obvier que quelque esmotion n”en advint, les maire, eschevins et pairs obtinrent aultres lettres soubs le nom et remonstrances du procureur général par lesquelles il enjoinct aux ecclésiastiques de faire cesser les confusions qui esloient apportées de leur part au païs d”Aulnis, et desclaira ennemis du repos public ceulx qui contreviendront à. ces dites lettres du III mars de cette année qui sont au thrésor en la caisse M, cottées iiij et xxvij 1. 1374. -Syre .ÎEHAN DU PUITZ. Pour ce que les doubles lettres et jussions obtenues en l'année précédente contre l'é- vesque de Xainctes et son clergé ne les avoient peu retenir de fatiguer les laïcs et d'exiger d'eulx, soubs prétexte des ju- gemens par eulx obtenus pour le payement des dismes, sur les plaintes des habitans de cette ville, et que les ecclésias- tiques s'estoient pourveus par excommunieation contre les laïcs, oultre Fenlèvement qu°ils faisoient de leurs lruicts, a la requeste du procureur général du roy, furent obtenues aultres ct troisiesmes lettres de sa majesté du xu? jour d°aoust de cette année, par lesquelles le roy délendoit très expressément aux ecclésiastiques de n'user plus d”enLre- prinses sur ses subjects avec permission de courir sus sur ceulx qui troubleroient le repos public comme rebelles et 1. Voir sur cette affaire des dîmes une note étendue du pére Arcère dans son Hist. de La Rochelle, p. 608, note xxx, t. ier. Page 219 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -217- désobéissans au roy, selon qu”il se voit par vidimus desdites lettres au tbrésor caisse M, cottées xxij. - Et d”aultant qu'en l°année 1372 cette ville et son ressort avoient esté establis par le roy en gouvernement et province, et establi le siège principal de la justice et des appellations dudit ressort en cette ville, et annexé en yceluy, oultre l'isle d`0lleron, le cliasteau et chastelainie de Benon, où il s”estoit trouvé quelque empeschement, pour ladite chastelainie de Benon estre du ressort de Sainct-Johan d'Angély, duquel il relève, par sa première inféodation, pour lever les susdits empeschements, et accroistre encore par le roy le ressort et gouvernement de cette dite ville, par lettres données au bois de Vincennes *le xxlv? jour de novembre de cette année, sa majesté auroit réuny au ressort et gouvernement de cette ville, de rechef le chasteau et chastelainie dudit Benon, et de' nouveau celuy de Ptochefort-sur-Charente et le bailliage de Marepnes, avec toutes jurisdictions, revenus et émoluments, nonobstant que le chasteau de Benon et chas- telainie d'yceluy eust auparavant son ressort séparé et tut tenu d`aultre jurisdiction, et que le bailliage de Marepnes fut aussy du ressort de Xainctes, estant mandé par lesdites lettres que les recepveurs du roy a La Rochelle avent à re- cepvoir et tiennent compte des droicts auxdits sieurs appar- tenant ès dits lieux, sans qu”ils puissent jamais estre séparés du ressort de la couronne de France, et sont lesdites lettres au thrésor dans la caisse E, cottées v, et raportées en la conûrmation de Charles, duc de Guienne, estant audit thré- sor en la caisse N, cottées iij. 1375. -- M0 JEIIAN GIRARD, de la famille duquel sont venus les seigneurs de Bazauges. 1376. - Syre JEHAN Poussann, d'où sont venus les ba- rons de Fors, en Poictou. 1377. -- Syre JEHAN L”EsrAoNoL. Les contantions et desbats d`entre Bernard, évesque de Xainctes, et son clergé, de l'un envers les aultres et d°eulx tous ensemblement, Page 220 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- «-ï?.l8-- contre les maire et habitans de cette ville, Guillaulme L'Archevesque, syre de Parthenay, seigneur de Chastellail- lon, tant pour luy que ses subjects de Chastellaillon et les habitans des aultres paroisses du païs d"Aulnis, sur l°exécu- tion des sentences obtenues_par le clergé en court de Rome, soubs le ponti?cat de Grégoire XI, pour le payement des dismes par eulx prétendues, se continuoient et croissoien? de jour en jour sur Fopposition que les laïcs formoient à l'exécution des susdites sentences, sur lesquelles se voulant maintenir en liberté et exemption qu”ils prétendoient desdites dismes, veu mesme les lettres qu°ils avoient obtenues du roy ès années 1373 et 1374, et lesdits ecclésiastiques, enlever les fruicts et procéder contre les laïcs par excommunication et censures ecclésiastiques, il estoit grandement a craindre une révolte, sédition des ungs contre les aultres en Paltéra- tion en laquelle se portoient les espris les ungs contre les aultres. Ce qui estant préveu par le roy Charles pour réunir le tout, estaindre les animosités jusqu'en leurs causes, et pour assoupirles procès qui estoient meus sur lesdites dismes des l'année 1310, comme il est remarqué cy-dessus, il voulut composer et transiger le tout entre les parties contaudantes, et pour ce que le procès avoit esté pendant en court de Rome, et que la matière contancieuse estoit de cognoissancc ecclésiastique, il envoya en cette année par devers le pape Grégoire pour luy en donner advis et ramener à concorde les parties. Lequel pape Grégoire XI, ayant pour agréables les sus- dites ouvertures en donna tous pouvoirs au roy, envoya par devers luy pour cet effect frère Pierre Courtois, pénitencier de Rome, de l”ordre des frères prescheurs, suyvant lequel pouvoir donné au roy, sa majesté appelant à soy les parties, Févesque, les curés recteurs de ce païs y ayant comparu, furent aussi envoyés députés de cette ville pûlll' les bourgeois et habilans d”ycelle et pour ceulx des paroisses, lesquels Page 221 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -219- ayant esté pleinement ouys par devers le rojï et n'ayant peu s`accorder, elles se seroient condescendues d'en sortir par le jugement qui en seroit faict par le rev. A quoy pour parvenir avec cognoissance de cause aussitost et en cette année, le roy députa et envoya en cette ville M0 Grégoire Langlois, lors chantre du Mans, maître des requestes de son hôtel (et depuis évesque de Sens), et maîstre Louys Pasot, président des requestes du palais à Paris pour s”en- quérir sur les lieux des voyes et moyens les plus convenables pour ledit accord. Lesquels commissaires ayant trouvé qu°il falloit commancer par les contantions qui estoient entre ledit Bernard, évesque de Xainctes, le chapitre de Xainctes joinct avec luy, et les curés recteurs des églises d'Aulnis, pour les prétentions respectivement prétendues par chascun d'eulx ès susdites di_smes contancieuses, soit en exécution desdits jugements de Rome ou aultrement de droict. Lesquels commissaires assemblés en cette ville, au lieu des Jacobins, par plusieurs et divers jours, ès mois de janvier et febvrier de cette année, arrestérent les différens dudit évesquc et des curés et recteurs qui avoit esté joincts avec luyau procès desdites dismes, contre les habitans de cette ville et des paroisses des champs, en telle sorte que pour tout droict desdites dismes qui scroient adjugées et despens prétendus par lesdits curés et recteurs, en auroient seulement que le roy donnoit de ses propres deniers, les sommes et ranthes cv-aprés exprimées. Scavoir, la paroisse de Nieules XIII livres de rente annuelle, admortissables pour cent trent.e francs; celle de Périgny, X11l.admortissables pour cent vingt francs; celle de Saint-Ouen, VIII 1. admortissables pour quatre vingts livres; celle de Sainct-Xandre, Xv l. admortissa- bles pour cent cinquante francs; celle de Dompierre, X111 l. admortissables pour cent trente francs, celle de Sainte-Soulle X l.°X s. admortissables pour cent cinq livres ; celle d'Aistré X111 l. admortissables pour cent trente livres, celle de Laleu X l. î1£llTl0I`|,l5iSill)l0S pour cent vingt livres; celle de Saint- Page 222 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- › -=z=zo-- Vivien, XII 1. adtnortissables pour cent vingt livres; celle de Nostre-Dame de Cougne l1ors les murs de cette ville, xvi 1. admortissable pour cent soixante livres; celle de Villedoux, vn 1. admortissables pour soixante dix livres; la Jarrie, xnt l. admortissables pour cent trente livres; Esnandes, xv 1. admor- tissables pour cent cinquante livres; Saint-Rogatien, IX 1. aclmortissables pour quatre vingt dix livres; Longesve, 111 1. admortissables pour trente livres; Marsilly, xn 1. admortis- sable pour cent vingt livres; La Gord, IX l. admortissables pour quatrevingt dix livres; Saint-Médard, IV 1. admortissablcs pour quarante livres; Montroy, VI l. admortissables pour soi- xante livres; Saint-Christophe, VI livres admortissables pour soixante livres; la Jarne,x I. admortissables pour cent livres ; Andilly, les Marais, V1 livres, admortissables pour soixante livres; Marans, x 1. admortissables pour cent livres; Vérines› III 1. admortissables pour trente livres; Saint-Maurice, x l. admortissables pour cent livres 1. Quant aux curés des paroisses de Sainct-Saulveur, Sainct- Barthélemy et Sainct-Nicolas de cette ville, pour ce qu°e11es ne s”estendent point hors le renclos de cette ville, ne leur fut rien assigné pour n”avoir esté joinctes au procès et ne prendre aulcuns droicts de dismes par leur propre déclara- tion; comme aussi ne fut rien adjugé au prieur curé de Courson, qui n'estoit joinct au procès, ny à celuy de Sainet- Saulveur de Nuaillé, tant pour ce que dessus, que pour estre en possession de tout temps immémorial de jouir des dismes en leurs paroisses, dont, de tout ce que dessus fut faict procès-verbal pour estre porté au roy, qui se trouve inséré au concordat du centiesme estant au thrésor en la caisse cottée par M, cottée par le nombre vlj, et en oultre estant en mesme caisse cottée vnj. I-I-uI___u| lïlhlnl .Inn 1. Dans le ms. de Barbot le nom de toute ces paroisses .se trouve répété il la marge. Page 223 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---221-- 1378. - MG JACQUES POUSSARD, d'où sont venus les seigneurs et barons de Fors en Poictou. En laquelle année se retirèrent les com_missairos du roy venus en cette ville pour l`accord de Pévesque de Xainctes, avec ses ecclésiastiques, et encore d'eulx envers les laïcs de la banlieue de cette ville, qui ne se peut terminer en cette dite année, combien que dés le xI1jd”apvril d'ycelle les prieurs et curés d'Aix, d'Esnandes, de Sainct-Médard, de Sainct-Ouën, de Périgny, de Sainct-Maurice, de Marsilly, de Saincte-Soulle, de Villedoux, de Dompierre, de Nieul, de Vérines, de Cougnes, d”Aistré, de Sainct-Ghristophle;de La Jarne, de la Jarrie, de Mont-Roy, de La Gord, de Salles et d'Andilly-le-Maroys, se fussent assemblés en cette ville, en Péglise Nostre-Dame de Cougnes, et eussent passé procu- ration p0Ul` acquiescer à ce qui leur estoit pour leur droit de disme des choses qui leur estoient adjugées par les susdites sentences de Rome, mantionnées en Pannée précédente, l'empeschement_du susdit accord ayant esté aporté à. rayson du décès de Grégoire XI0, pape de Rome, advenu le xxvm de mars précédent, aprés lequel décès le siège fut tenu comme vaccant par les diverses élections de Barthélemy, archevesque de Bar 1, appelé Urbain, qui ayant esté promeu au papat par quelques cardinaulx qui estoient 51 Rome, par la crainte des Romains, sans appeler les six qui estoient en Avignon, ne fut agréable a tous les cardi- naulx par la pluralité desquels auroit esté faict aultre et seconde du cardinal de Genesvre 9, surnommé Clément VII, en laquelle diversité d°eslection y ayant eu grande contan- tions on ne pouvoit valablement faire émologuer l'accord qui fut faict selon les taxes cy-dessus, entre l'evesque de Xainctes, et son clergé d'Aulnis, dont leur légation et approbation estoit nécessaire, ainsy que ce que dessus se peult 1. Barthélemy Prignani, évêque de Bari. 2. Robert de Gcuévrc, élu le 9 août 1378. Page 224 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -2î22-- voir de la Clémentine ou bule estant au thrésor en la caisse M, cottée vn et vm, et par Belleforest, Nicolas Gilles et aultres sur cette année. 1379. - Me JEHAN GIRARD duquel sont venus les sei- gneurs de Bazauges. Le roy ayant esté porté à l'eslection de Clément VII, et non pas de celle d”Urbain, le recongnoissoit pour pape et chef de l'Eglise romaine comme faisoient tous ses subjects et le clergé de France, c'est pourquoy y ayant un pape recongneu sur la différente eslection faicte en l”année der- nière, qui pourroit con?rmer et authoriser' les accords qui estoient encommencés par le roy entre l'évesque de Xainc- tes, son clergé et d'eulx contre les habitans de cette ville et banlieue pour reprendre les erres des deuxannées pré- cédentes pour la composition des dismes, les chanoines et cha- pitre de Xainctes, le Xxxx d'octobre de cette année, passèrent procuration pour sortir de leurs prétentions sur lesdites dismes par l'arrest qui en seroit donné par le roy, comme aussi, au moys de febvrier de cette mesme année, les curés et recteurs des paroisses d”Aulnis,quiavoientesté au procès, estantassem- blés en l'église Nostre-Dame de cette ville, passèrent procu- ration pour ester des susdits difïérens d”eulx contre leur évesque et le chapitre de Xainctes et encore contre les laïcs par ce qui en seroit décis par sa majesté; et quand est des- dits maire, eschevins et pairs, représentant tout le commung de cette ville, le xve du mesme mois de febvrier, assemblés en conseil, esleurent pour leurs procureurs, auxquels ils don- nèrent mesme charge que dessus, ledit Girard, maire et capitaine de cette ville, et syre Jehan Du Poix et maistre André Gillebert, eschevins de ladite ville, auxquels les habi- tans de toutes les paroisses d'Aulnis qui avoien_t esté aux- dits procès des susdites dismes, donnèrent semblable procu- ration et pouvoir, dont les actes furent expédiés audit mois de febvrier de cette année, ainsi que de tout ce que dessus il conste par la bulle ou clémentine estant au thrésor en la Page 225 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --*223- caisse M, cottée vii et viij, et par Paccord depuis faict par le roy en l'année suyvante, estant en la caisse M, cotté 1. Pendant que tous ces préparatifs se faisoient pour avoir un reiglement certain sur les desbats et contantions cy-des- sus, ledit Bertrandl, évesque de Xainctes, se voulant immisser en la jouissance de la disme contantieuse, voyant que par les années passées, 1373 et 74, les maire, eschevins et pairs de celte ville avoient obtenu lettres du roy pour empescher les exécutions des sentences que lesdits évesquc et curés avoient obtenues en court de Rome, yceluy Bertrand, éves- quc susdit, obtient du roy obreptissement quelques lettres préjudiciables aux précédentes, par vertu desquelles il se vou- loit elTorcer de recueillir lesdites dismes par luy et ses ecclé- siastiques prétendues, et mesme d'en faire payer dedans les maisons, treuils, celliers et granges où les propriétaires de domaines avoient transporté leurs fruicts. De quoy les maire, eschevins et pairs advertis, considérant le préjudice qui seroit faict par ce moyen à leurs possessions et aux précé- dentes lettres par eulx obtenues, se pourvoyent de rechel par devers le roy, duquel ils obtiennent aultres lettres, du dernier jour de novembre de cette année, par lesquelles le roy desclaire ne vouloir qu”il soit adjouté aulcune foy aux lettres précédentes obtenues par ledit évesque, déclai- rant d”abondant par ycelles que son intention n'a esté de préjudicier auxdits habitants, comme il se voit par lesdites lettres estant au thrésor en la caisse M, cottées iij. La Guienne n'estant point encore toute paisible soubs Pobéissance du roy, et le chasteau de Boutteville en Angoul- mois tenant pour l'Anglois, Heliot de Plaisac qui y com- mandoit 2 laisoit ordinairement faire ses courses par ses * * _ î?* __*1ï * ___ ** ?m; * *-1__ " *- * ** * ' ____ _ , _ ' ' Î 77 1. Lisez Bernard. 2. Helyot de Plassac, Plessac ou Plaisac. ARGÈHE, Hist. de La Rockelle, 1. ll, p. 26îl; Mnssiou, Hist. de Saintonge et d'.4*u.*n¿s, t. Ill, p. 177; IJBLAYANT, Hist. des Rochelais, t. 10=', p. 97; DUPONT, Hist. de La Rochelle, p. 38. _ Page 226 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -224- soldats qui y estoient de cent ou de six vingt lances angloises, vers Sainct-Jehan d”Angély et cette ville, qui y faisoient plu- sieurs captures des habitans des susdites villes et de leurs mar- chandises, de telle sorte qu”on n'osoit sortir et aller hors qu'en cachette, ce que considéré par ceulx de cette ville et consulté avec les seigneurs de Poictou, de ce gouvernement et Xainctonge, le seigneur de Thouars, messire Jacques de Surgères, messire Huë de Vivonne, et aultres chevalliers, ?rent assembler en cette ville environ deux cens lances, en cette année, pour courir sus et faire une embuscade aux Anglois de Boutteville, et comme ils eurent advis que ledit Heliot de Plaisac entroit en ce gouvernement pour y faire ses courses et prendre quelqu°un, lesdits seigneurs ?reut sortir de nuict, de cette ville, les lanciers, sans que ledit Heliot en eust congnoissance et fut advise que dès le matin suyvant le bestail qui estoit en ville et bourgs prochains d'ycelle'seroit mis hors par les camps pour servir d'apast et attirer les lanciers dudit Heliot, ce qu°ils firent aussitost, et coururent jusqu'au Bateau et portes de cette ville, rava- geant tout ce qu”ils trouvoient, qu”ils avoient déjà emmené plus d”une lieue de cette ville, mais ils se virent aussitost environnés et chargés par les lanciers sortis de cette ville, qui obligea les Anglois au combat, ce que voyant Heliot de Plaisac, il lit mettre pied-à-terre à tous ses gens, pour sc combattre main à main, leur représentant que si la journée estoit pour eulx ils auroient assés de chevaulx, et que si elle estoit contre ils s'en passeroient bien tous; ce qui obligea les Poictevins et Xainctongeois sortis de cette ville de se mettre aussi à pied et tous estant ainsi disposés y eust un furieux combat qui dura longuement, mais les Poictevins, Xaincton- geois et ceulx de cette ville en obtinrent la victoire, furent les Anglois desconfits et tous morts ou prins, toute la proye qu°ils avoient faicte estant rescouvrée, et Heliot de Plaisac prins et emmené prisonnier en cette ville, ce qui causa la réduction de Boutteville, pour ce que les seigneurs victorieux Page 227 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -225- furent devant ce chasteau,lequel, dénué de garnison,l`ut aus- sitost prins. Froissart sur cette année. 1380. - M0 ÀNDIIÉ (ou selon aulcuns ADRIEN) GILLEBERT. Au mois de juing de cette année, ledit Bernard, évesque de Xainctes, les chanoines du chapitre dudit lieu, les curés et recteurs des églises parrochiales d'Aulnis, les maire, eschevins et pairs, pour les habitans de cette ville, et ceulx des parroisses du pais, ayant esté ouys par le roi Charles V, dit. le Sage, et veu par luy ce qui avoit esté faict en ce lieu entre les ecclésiastiques par les commissaires envoyés et députés par sa majesté, l”an 1377, sur le différend de toutes les parties, fut donné arrest par le roy, de l'advis de son grand conseil, contenant sommairement ce qui s'ensuyt: /10 Que Févesque de Xainctes qui estoit, et ses successeurs à cause de l'église et dignité épiscopale de Xainctes, pour tous droicts a eulx appartenant ou qui leur pourroit appar- tenir 1)0L1I` cause et occasion de quelques dismes prédialles ou personnelles dedans les íins, limites et lieux dont le des- bat a esté (qui sont les paroisses exprimées ès-années *1377 et 78) auront et percepvront et à tous jours et perpétuelle- ment la centiesme partie de la vandange et bleds qui crois- tront et du sel qui sera faict en tout le terrouer des lieux desdites ?ns, et icelle feront prendre et lever en temps de la cueillette desdits fruicts ès lieux où yceulx fruicts croistront et seront amassés, c”est à sçavoir le centiesme de la vandange et raisins sur les lieux et vignes où les raisins croistront et seront cueillis és cuves et aultres vaisseaulx où yceulx rai- sins ou vandange seront assemblés, ès dites vignes, par la manière et forme que l'on a accoustumé payer décimes ès païs circonvoisins, et la centiesme partie des bleds, ès champs où ils croistront, au monceau où les gerbes seront assemblées ès champs, et le centiesme du sel, a la saison qu`il sera mis hors des aires des salines, sur les bossions, une part auprès des monceaux où les seigneurs desdites salines assemblcront leur dit sel sur lesdits bossions, lequel '15 Page 228 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -f-226-* centiesme des fruicts sera payé audit évesque en recompen- sacion de disme et pour cause d'ycelle, loyalemeut et entièrement, sans fraulde, diminution ou défalcation aulcune, ledit évesque demeurant tenu de lever son sel mis à part dedans le jour de la Sainct-Remy (en octobre) chascun an. Item, que ladite centiesme seroit payée et levée des vignes, terres et salines, estant ès fins, termes et metes dessus des- clairés, desquelles mesme on n'auroit accoustumé le temps passé de payer décime ou aultre chose représentant expres- sément décime ou pour cause et raison spéciallement d”ycelle. Plus qu'audit évesque seroit payé réaulment et tous fruicts, arresrages, décimes, courtages, missions de faict et despens, en quoy les delïendeurs au procès pourroient estre tenus envers luy ou åt la dignité épiscopale de Xainctes, les prenant pour tout le temps passé et advenir jusques audit jour qu°il commencera prendre et lever le centiesme, tant pour cause de décimes que aultre quelconque contenues audit procès, la somme rle douze mille francs d”or, desquels lesdits maire, esclievins et pairs, bourgeois et habitans de La Rochelle, et aultres de païs comprins audit accord, payeroient audit éves- que et à ses gens six mille francs d”or aux termes accordés, et le roy deux mille francs, dont ledit évesque seroit assi- gné sur la receple générale de Xainctonge, et par spécial sur le grand iief d'Aulnis, à deux termes, la moitié à la Tous- sainst de cette année et Paultre moitié a la Toussainst de l'année suyvante et que les aultres quatre mille francs luy seroient payés par les paroissiens habitans de Sainct-Chri*s- tophe, de Sainct-Saulveur de Nuaillé, de Courson, de Marans, de Sainct-Médard, de Sainct-Cyr et de Verines, en cas qu”ils eussent agréable cet accord, en quoy faisant ils seroient quittes comme les aultres dont il y avoitprocuration, de tous droicts de décimes, en payant le centiesme de leurs vendan- ges, bleds et sel par la maniére cy-dessus dite. Item, pour cc que le chapitre de Xainctes se disoit avoir Page 229 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- i-227 - aulcuns droicts ès susdites dismes, tant par vigueur du droict escript, -comme par bulle du pape Clément V, et que les trois quarts des susdits décimes fussent cy devant adjugés en court de Rome par lesdites sentances aux prieurs curés d'Aulnis, pour obvier aux discors qui eu avoient esté, le FOY ordonna pour le bien de la paix, que en ladite centiesme les doyens et chapitre de Xainctes, prieurs, chapelains et curés susdits desnommés auxdits procès, et leurs succes- seurs,ne pourroient demander ou réclamer paction pour quelque tiltre ou occasion que ce fut aux susdites dismes réduictes en centiesme qui appartiendra aux évesques de Xainctes tant seulement; moyennant que pour récom- pense de tous droicts qui pouvoit appartenir en ce audit chapistre, il leur seroit payé réaulment et de faict, trois mille francs d'or, sçavoir par les maire, eschevins, pairs, bourgeois et habitans de cette ville, deux mille, et par les- dites parroisses de Sainct-Christophe, Sainct-Saulveur de Nuaillé, de Courson, de Marans, Sainct-Médard, Sainct-Cyre et de Vérines, mille francs; et semblablement aux prieurs, curés et recteurs des aultres paroisses qui estoient au pro- cès, trois mille francs, dont aussi les habitans de cette ville payeroient deux mille francs et les susdites parroisses qui n'ont fourni de procuration les aultres mille francs; laquelle somme de six mille írancs seroit pour tout droict de décime prédialle et personnelle, pour tous fruicts arresrages, dom- mages, intérests, courtages, missions et despens, en quoy lesdits deffendeurs au procès et leurs héritages et posses- sions pouvoient ft présent ou pour le temps a venir, estre tenus il présent et ît Padvenir, pour toutes causes con- tenues ès dits procès, lesquels six mille francs seroient convertis en six Cents livres de rante pour les églises et bénéfices dudit chapitre et curés, que le roy promettoit leur admortir sans prendre aulcune ñnance. Et fut accordé par le roy qu"en cas que lesdits prieurs, curés et recteursdesdites paroisses comprinses au present Page 230 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --228-- accord ne payeroient aulcuns droict dudit centiesme, ny leurs successeurs béné?ciers, pour les domaines de leurs béné?ces, tenus à leur main ains seulement de ceulx qu°ils auroient en propre. Et qu”en cas que lesdites paroisses de Sainct-Christophle Sainol;-Saulveur de Nuaillé, de Courson, de Marans, de Sainct-Médard, de Saint-Cyr et de Vérines vouldroient estre refusantes de payer les six mille livres à quoy elles estoient taxées, de quatre à l'evesque et deux aux doyens, chapitres, curés et recteurs susdits, que les sentences cy-devant jugées au profit des ecclésiastiques en la court de Rome pour la dixme seroient exécutées, et les habitans desdites parroisses convenus de faire payement de ce dont ils estoient condemp- nés par toutes voyes dues et raisonnables. Plus est arresté que si aulcuns des habilans de cette ville et parroisses qui exécutent ledit accord ont lors d'yceluy ou par cy après ou leurs sucesseurs quelques possessions ou héritages ès parroisses qui ne vouldront estres audit accord, qu'eulx et leurs héritages et successeurs seront quites de toutes dixmes en payant ledit centiesme. Moyennant lesquelles choses susdites fut de plus arresté que tous procès faicts en court de Rome ou aultre part par les parties, qui estoient commancés depuis Pannée 1310, avec toutes sentences interlocutoires ou dé?nitives seroient cassées par le pape, et tous les défendeurs morts ou vifs absouls des excommunications et anathesmes contre eux dits et prononcés; que le roy promettoit fai con?rmer et avoir pour agréables, à ses propres cousts et dépens au pape, dont seroient faictes trois bulles toute d'une teneur, dont l*une demeureroit pardevers sa majesté, et les aultres vers les maire, eschevins et pairs, pour tout ceulx qu”il peut et pourra appartenir, se réservant le roy et sa court de parle'- ment, la contantion et desbats de tous les procès qui pour lors ou à l'advenir naistroient de Pexéeution, explication ou modi- ?cations dudit accord ainsi qu'il paroist par l”arrest pro- Page 231 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -229- noncé par le roy, estant au thrésor en la caisse M, cottée 1 donné à Crécy en Brie, scellé du grand scel, et par les deux bulles portant con?rmation dudit accord estant aussi au _thrésor en la mesme caisse M, et cottées vij et viij. Par cet accord, le roy, les maire, eschevins et pairs de cette ville, le seigneur de Parthenay, seigneur de Chastel- laillon, s°estant obligés et pour les causes dudit accord, de payer aux ecclésiastiques y dénommés la somme de dix huiet mille francs d'or, au mois d'aoust de cette année, le pape Clément VII, vers lequel on s'estoit pourveu pour en avoir la confirmation, par lettres expédiées au pont de Sor- gues, au diocèze d'Avignon, donna charge ãt Jehan Pillard, chanoine d'Amiens, de recepvoir la part et portion dont les maire, eschevins et pairs de cette ville estoient tenus en la- dite somme, ainsi qu”il se voit par la lettre estant au thré- sor en la caisse M, cottée xxxj. En cette année Guillaume de l'Espine, accusé d°`homicide en la personne de Aymery Chaulderon, comme ils estoient en la terre du prieuré d°Yves, en ce gouvernement, par arrest de la court, fut envoyé par devant les maire et capitaine de La Rochelle et le gouverneur d'ycelle ou son lieutenant, pour estre parfaict son procès et yceluy absouldre et condempner comme ils aviseroient par justice; qui est une approbation de la jurisdiction criminelle des maire, eschevins et pairs, et encore de la qualité de capitaine en la personne dudit maire, l'arrest cy dessus et vidimus du procès estant au thré- sor en la caisse Q, soubs le nombre v, du vie de décembre de cette année. Les maire, eschevins et pairs de cette ville ayantheu pro- cès avec le sieur d'Esnandes, grand et petit Plom, pour rai- son du courtage des navires qui se chargent ès dits lieux d'Esnandes et le Plom, seroit intervenu arrest adjugeant ledit droict au maire, eschevins et pairs, sur Pexécution du- quel, les parties plaidant en cette année elles seroient ?nale- ment tombées en accord et transaction qui auroient esté Page 232 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---Î23O-- faicts et confirmés par lettres données l'onziesme de décem- bre de cette année, qui sont au thrésor avec ledit arrest et accord en la caisse F, lesdites pièces cottées IX et X. Le roy Charles V, dit le Sage, estant tombé malade au mois de septembre de cette année, décéda le xviv jour d'yceluy au chasteau de Beaulté, près le bois de Vincennes 1, lequel pendant sa maladie, prévoyant le bas aage de Char- les etLouys, ses enfans, et que suyvant la loy par luy faicte le xxvi de may*1375, surle couronnement et majorité du roy, Charles, son ?ls aîné, ne pouvoit estre couronné roy pour n”avoir l”aage de '14 ans accomplis, ordonne que le duc d'Anjou, son frère, auroit le gouvernement et Vadministra- tion du royaulme, et que Phelippe, duc de Bourgongne, son plus jeune frère, avec le duc de Bourbon, frère de la défunte royne, auroient l'administration de la personne du roy de France, Charles, VIB du nom. 3 .Selon laquelle ordonnance, les oncles de Charles VI ne se pouvant accorder, chascun désirant avoir Padministration et de l'estat et de la personne du roy, dont il y avoit grande ru- meur et commancement de guerre en France, pour y obvier, par le conseil des princes, barons, prélats et gens du con- seil du royaulme, fut arresté que ledit Charles, fils aisné du roy, seroit couronné quoyque il n°eust que l'aage. de treize ans accomplis, qu”il feroit toutes les actions d”ung roy ré- gnant sans aulcun régent et recepvroit en sa personne les hommages des vassaulx et seroit entièrement gouverné le royaulme en son nom comme on voit en l'histoire de cette année. Suyvant quoy les maire, eschevins et pairs de cette ville 1. Charles V mourut le 3 septembre et non le 16 septembre 1380. Le cha- teau de Beauté était situé entre Nogent-sur-Marne et Joinville-le-Pont. Eus- tache Deschamps le décrit dans sa ballade LXI. (Voir (E'm›a°e.s' complètes d'Eus£ac7te Deschamps, publiées par le marquis de Queux de Saint-Hilaire., I. 1°", page 155). Page 233 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---231- envoyèrcnt députés dc leur part vers le roy Charles, VIB du nom, pour avoir la con?rmation de leurs privilèges et mesme de ceulx qui leur avoient esté octroyés de` nouveau par son père le roy Charles, V0 du nom, en Fannée *l37.°2. Laquelle con?rmation tut octroyée par patantes du mois de febvrier de cette année, données et scellées en Berry, contenant par le menu et spéci?quement lesdits privilèges, comme la confir- mation généralle des privilèges anciens, que cette ville se- roit-inalliénable de la couronne, par eschange, mariage, apanage, pour rançon de roy et aultres causes que ce soit, demeurant ladite ville, in specioiem cfmwmm comme Fran.- cíœ, que le gouverneur de La Rochelle seroit conservateur des privilèges de cette ville, que les biens des habitans ne peuvent estre prins pour les munitions des places du roy, que les roys presteront toute adsistance à cette ville en cas qu'elle fut assiégée pour la libérer, que les habitans d'ycelle demeurent exemps, au païs d'Aulnis et Xainctonge, de toutes impositions, gabelles, dixiesmes, treiziesmes et aultres quel- conques, que l'isle d”0leron, le chasteau et chastelainie de Benon demeurent au ressort de cette ville, que le juge pré- vost ne peut condempner en aulcune amande les habitans de cette ville qu'en la présence de deux bourgeois, que le séneschal ou gouverneur à la justice, son lieutenant, les advocats et procureurs du roy et les monnoyeurs ayant do- micile en cette ville, seront contraints d'y faire la garde et porter les contributions de la ville, que les habitans de cette ville demeurent exempts des dix souls par thonneau de vin et quatre deniers pour livres (qui sont la_traicte foraine) que les vins de ce gouvernement vendus dedans le royaulme sont exemps de tous debvoirs pour la première vante, et les maire, eschevins et pairs d'ycelle exemps de comptes de leurs deniers par devant aultres que par devant eulx et ceulx par eulx commis, ainsi que du tout il paroist par ladite con- ?rmation estant au thrésor en la caisse E, cottée I, dont il y a vidimus en la caisse G, au nombre xvij. I Page 234 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --232-- 1381. -- Syre JEHAN L'EsrAGNoL. Charles, VIC du nom, régnant. En laquelle année, le pape Clément, VIIH du nom, con- ?rme l°accord faict sur le différent des dismes entre l'éves- quc de Xainctes et les curés de cette banlieue, et d”eulx tous envers les laïcs de cette ville et parroisses de ladite banlieue, qui estoient au procès, ledit accord faict par le roy Charles V ès années précédentes 1379 et 1380, par lequel, moyen- nant les finances y mantionnées, les curés des paroisses y exprimées ne prennent aulcunes dismes, ains seullement Pévesque diocésain, et qui pour son regard sont réduites au centiesme du bled, vin et sel, ainsi qu'il se lit ès dites deux années dernières et aultres y mantionnées, desquelles bulles et confirmations appellées clémentines il conste au thrésor en plusieurs pièces et actes estant en la caisse M et mesme en celles cottées soubs les nombres vij, viij, Ix, x, xiiij, xviij. -Et d'aultant que pour le susdit accord, les maire, esche- vins et pairs pour les habitans de cette ville et ceulx des paroisses de la banlieue, avec aulcuns seigneurs des dites paroisses, comme Guillaume l°Archevesque, sire de Parthe- nasy, seigneur de Chastellaillon, estoient condempnés de payer pour l'évesque de Xainctes et ses recteurs et curés des pa- roisses comprinses és dit accord, la somme de dix-huict mille francs d'or, par bulles dudit pape appellées clémenti- nes, charge est par luy donnée à Jehan Pillard, chanoine d'A- miens, de prendre, recepvoir et lever la susdit.e somme dont les lettres sont aussi au thrésor en ladite caisse M, cottées des nombres xxij et xxiij. Par vertu de laquelle charge la confirmation dudit centiesme estant faicte par ledit Clément VII, les maire, eschevins et pairs de cette ville, sur la somme cy-devant dite de 18,000 fr. entrèrent en payement de celle de six mille, ès mains dudit Pillard, lequel en retire lettres dudit pape Clément VII, et comme il luy auroit délivré, don- nées lesdites lettres au pont de Sorgues, diocèse d°Avignon, le Page 235 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --233 - vw de septembre de cette année, estant au thrésor en la caisse M, cottées xiij. Et comme entre les clauses et convenances dudit accord, il estoit expressément. arreslé que toutes cxcommunications seroient levées sur les laïcs habitans de cette ville et des susdites parroisses avec lesquelles il y avoit heu procès, Pémologation Faicte dudit accord et yceluy exécuté en par- tie par le payement du précédent article, le pape Clément VII susdit, par bulle et clémentine bien et duement expé- diée, lève en cette année et oste toutes excommunications qui atfoicnt esté faictes sur les habitans du Îpaïs d”Aulnis, il raison des susdits procés et contantions, dont les lettres sont au thrésor en la caisse M et cottées xvi. Cette année, le compté de Benon, qui estoit domaine du roy et incorporé au gouvernement de cette ville par Charles V dés Pannée ,fut faict domaine particulier et mis en la maison du seigneur de Thouars (où il est encore) par le moyen de Peschange que le roy tit avec Tristan et Péron- nelle, vicomte et vicomtesse de Thouars, pour le comté de Dreux qui leur appartenoit, et pour en estre pleinement in- vestis lesdits Tristan et Péronnelle furent receus à la faction de Phommago dudit comté de Benon par le roy le xxiij? jour de juing de cette dite année. 1882. -- Syre Jatntu DUPUIS. En laquelle année Péves- ché de Xainctes ayant changé d'évesque, et au lieu de Ber- nard, precédent titulaire, avec lequel s°estoient faicts tous les accords des dismes au centiesme, arrestés 1'année 1380, et le nommé Héliesl ayant succédé audit Bernard, comme toutes les convenances dudit accord n”estoient encore plei- nement exécutées, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour les habitans d”ycelle et de la banlieue, ?renl; con?rmer le susdit accord audit Hélies, évesque de Xainctes, duquel furent obtenues lettres approbatives des bulles du pape pour 1 . llélies de Lestranges, successeur de Bernard du Sault, intronisé en 1381. Page 236 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --234-- ledit centiesme qui sont au thrésor en la caisse M et cottècs xx et xxviij. Plus en ladite année fut parachevé le payement des dix- huict mille livres que les habitans de cette ville et dela banlieue debvoient donner à Pévesque de Xainctes et aux recteurs et curés des paroisses de ladite banlieue, par ledit accord du centiesme, lequel parachèvement de payement estant de la somme de dix mille livres sbbligèrent d'yceluy faire les nommés , soubs laquelle obligation fut donné quittance entière aux maire, eschevins et pairs, et aultres pre- mièrement obligés, comme il se voit par contract au thrésor en la caisse M, cotté xxvj. Et pour ce que ladite somme promise (a la reception de laquelle avoit esté commis par le pape Clément VII le nommé Guillaume Pillard, chanoine d”Amiens, comme il se voit aux années 1380 et 1381), le pape auroit touché la somme de dix mille livres des mains dudit Pillard et que pour sa des- charge il estoit de nécessité qu°il y eust recongnoissance du pape dudit receu, ledit Clément VII, par bulle duement ex- pédiée, baille quittance de ladite somme en cette année, it laquelle, et soubs le scel d”ycelle, est attachée la con?rmation par luv faicte de l'accord des dismes au centiesme, dont le tout est au thrésor en la caisse M et cotte par les nombres xj et xij. Uannée 1350, par l”accord fait entre les maire, eschevins et pairs de cette ville, et rnessire Arnaud de Pressigny, sei- gneur de Marans, il auroit esté arresté que les habitans de cette ville demeureroient exempts et affranchis de tous deb- voirs pour leurs marchandises qui passeroient audit lieu,en payant seulement pour chascun fardeau d”escarlatte huict deniers, de laquelle franchise lesdits habitans de cette ville ayant longuement jouï et esté en possession depuis le sus- dit accord, y ayant depuis quelque temps esté troubles par la dame vicomtesse de Thouars, comtesse dudit Marans, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour la conser- Page 237 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _- ess'--_ ' vation de la liberté desdits habitons sur les susdits troubles, auroient formé complainte dont Finstance estant dévolue en la court de parlement à Paris, arrest y seroit intervenu le premier jour de decembre de cette année, par lequel lesdits maire, eschevins et pairs, auroient esté def?nitivement main- tenus es droicts et possession de ne payeraulcuns debvoirs audit Marans, sur les danrées appartenans aux marchans de cette ville, sauf des huict deniers par balle d"escarlatte, comme ilrse voit par ledit arrest au thrésor en la caisse T, cotte xiiij, et par vidimus en ladite caisse, cotte xxv. Et pour ce que ledit arrost gisoit en exécution pour la restitution de deux aulnes d”escarlatte qui auroient esté prinses par les seigneurs de Marans pour deux charges d”es- carlatte au lieu de huict deniers pour chascune d'ycelle, qui avoit esté le subjet du procès, la commission d”exécution, tant pour ladite restitution, que pour jouir à l'advenir des béné?ces dudit arrest, auroit esté addressée à messire Guil- laume Broye, gouverneur de la justice de cette ville, sur laquelle les vicomte et vicomtesse de Thouars, seigneurs de Marans, estant assignés, ils seroient ?nallement tombes en accord, et payé le prix de ladite escarlatte comme il se voit au procès verbal faict par ledit gouverneur, qui est un acquiescement åt l"arrest et con?rmation de Pexemption des habitans de cette ville audit Marans, ledit procès verbal est au thrésor en la caisse T, cotte xiiij, comme l'arrest. 4383. - M0 JACQUES Poussnno, docteur en loix. 1384. -- Mv JEHAN GIRARD. De la famille duquel sont les seigneurs de Basauges dont le nom et les biens sont`en la famille des Poussard, seigneurs de Fors. 1385. -- M0 GUILLAUME DE 1. Par le décès de Louys de Males 2, comte de Flandres, arrivé Pannée der- *l. 9 avril 'l385.lll° Guillaume de Savigné (D.) 2. Louis ll de Male ou de lllarle surnom qui lui vint du château où il était né, près de Bruges, le 25 novembre 1346. Page 238 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --236-* nière, Phelippe, ?ls de France, duc de Bourgogne, l'un des oncles du roy, fut receu comte et prince de Flandres le xxvj d'apvril de l'année dernière, en la ville de Bruges, comme estant conjoinct par mariage avec Marguerite, unique ?lle et légitime et seule héritière dudit Louys, dernier décédé, lequel dit Phelippe et son épouse estant mis en paisible jouissance dudit comté, de la plus part duquel le père avoit esté dépossédé par les révoltes populaires commancées par les Gantois qui avoient eu pour chef Artevelle, en 1389, les maire, eschevins et pairs de cette ville qui de longtemps avoient obtenu des privilèges pour les habitans de ladite ville au païs de Flandres, et mesme dudit Louys, dernier comte, décédé en 1331, obtinrent confirmation des susdits privilèges dudit Phelippe, duc de Bourgongne, comte de Flandres, et de la comtesse son épousel en cette année 1385, et mesmement de celuy par lequel les habitons de cette ville avec leurs familiers et marchandises sont mis au sauf conduict et sauvegarde du comte, donné en1°.261, plus de celuy qui porte que nulle imposition nouvelle ne peut estre mise sur leurs marchandises pour aulcunes nécessités qui pourroient advenir, et de celuy par lequel les marchands et leurs marchandises ne sont subjects au droict de nau- frage audit lieu de Flandres, comme il se voit aux lettres de confirmation au thrésor en la caisse L, cottées j, rapportées en aultre con?rmation de Jehan, duc de Bourgongne, comte de Flandres, aussi au thrésor en ladite caisse L, cottée xiij. En ladite année le roy fut en guerre en personne, en Flandres, pour dompt.er le tumulte et sédition des Flamans, et quoyque son armée fut composée d”environ quatre-vingt mille combattans, si est ce qu'il laisse en Guienne une armée 1. Marguerite de Flandres, duchesse de Bourgogne, comtesse d'Artois, ?llc de Louis Il de Male et de Marguerite de Brabant, femme de Philippe de lîouvre et en deuxièmes noces de Philippe-le-Hardi : née en 1350 morte à Arras en 1405. Page 239 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -237- contre le remuement du Breton et de l'Anglois de laquelle estoit chef Louys de Bourbon, son oncle, qui avoit avec soy le comte de la Marche, Jehan, comte de Vendosme, le comte de Tonnerre, le syre de Pons, les seigneurs de Parthenay, de Montendre, de Lignac, séneschal de la Xainctonge, de Bar- bezieulx, de J arnac, Henry de Thouars, séneschal de Limozin, faisant tous jusqu'au nombre de septcents lances françoises, sans les Genevois, dont toute Parmée faisoit deux mille com- battans, lequel duc de Bourbon, ceulx de la susdite armée, ayant prins Montlieu et aultres places de la Guienne, vint en cette année assiéger la ville et chasteau de Taillcbourg, en Xainrtonge, possédé par 1”Anglois, et auquel commandoit le nommé Dinandon 1, par les incomodités qu'en recepvoient le país et cette ville, en laquelle nul navire oubarque ne venoit de Charante, qu°il ne fut déprédé, ou du moins ne payast de grands frais et debvoirs et pour ce que cette place estoit grandement forti?ée par les Anglois et Gascons, il fal- lut que cette ville fournit de divers navires pour ledit siège, qui furent armés et appareillés tant de munitions que d”ar- balestriers et gens de guerre par l°adsistance desquels les ponts de Taillcbourg Lfurent incontinent conquis et dedans neuf sepmaines la forteresse et chasteau, avec plusieurs beaux exploits et faicts d”armes, dit Froissard sur cette année. En ladite année, sur la lin d'ycelle, le v mars, les maire, eschevins et pairs obtiennent privilège du roy pour l'exemp- tion des bourgeois et habitans des dix souls pour thonneau de vin, v souls pour pipe, IV deniers tournois pour livre et II deniers obole pour thonneau de vin qui est la traicte a present appelée foraine, ainsi que desdites lettres il paroist au vieil et nouveau invantaire en la lettre C, soubs le nombre XLl_]. ___, “_ Î Î___________7 _:_ 4* ;f* ' **__ ___ ' 1. « De laquelle forteresse Dinandon de la Perate, un gascon, csloit capi- tayne ›› FHOISSART, tll, c. 159. Masstou, Hist. de Safint. et d'A*tmis,t. III, p. 197. Page 240 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -238- ”l886. «- Syre GUILLAUME Bi~.LLoN. 1387. - Syre JEHAN DUPOIX. Auquel an et dernier jour de décembre, les maire, eschevins et pairs de cette ville ?rent d”abondant con?rmer à Phelippe le Hardi, duc de Bourgongne, comte de Flandres, les privilèges que les bourgeois et habitans de ladite ville avoient audit pays de Flandres, tant de luy que de ses prédécesseurs, et mesme celuy pour ne mettre ès Païs-Bas aulcun nou- veau subside sur les vins de ce païs ou aultres marchan- dises comme il se voit par les lettres au thrésor, caisse L, cottées xvi. 1388. --M8 PIERRE PORCIIIEB. L'année précédente le roy Charles ayant faict préparer une nouvelle armée en Bretaigne pour descendre en Angleterre, comme le connestable de Clisson et l'admiral de France, nommé messire Jehan de Vienne, estoient prêts de luy.faire faire voile, Jehan de Montfort, duc de Bretaigne, fabvorisant l”Anglois, ?t retenir et constituer prisonnier ledit connestable pour dissiper ladite armée et dessain du roy, de quoy Charles fut extresme- ment irrité et résolu d'en tirer raison par justice, comme le duc estant son vassal, ou par force pour le crime de félonnie, de quoy se craignant, le duc, il auroit supplie le roy d°Angle- terre pour lequel il faisoit, de luy donner adsistance, lequel pour le secourir auroit faict équipper nombre de vaisseaulx et de gens de guerre conduicts par le comte d”Arondel qui seroit venu ès costes de Bretaigne en cette année, mais ce secours se rendit inutile par la réconciliation du duc de Bretaigne avec le roy, par Pentremise et moyen des ducs de Berry et de Bourgongne, oncles de Charles, pour laquelle le duc de Berry se servoit ordinairement de messire Hélimon de Lignac, chevallier, qui estoit pour lors séneschal à la jus- tice, lieutenant du roy et commandant aux armes en cette ville, lequel, a ce que pendant son absence cette ville ne demeurast pas sans conducteur et gouverneur, commit durant son séjour pour en avoir gouvernement et garde, les nom- Page 241 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 239 -4 més messiro Pierre de Jouy* et messire Pierre de Taillepié, chevalliers, qui estoient de Beausse. Cette réconciliation dospleut beaucoup à Richard, comte d'Arondel, qui par le conseil et concert des chevalliers et seigneurs qu”il avoit avec luy, se résoult à. faire du mal et desgast pour ne rendre son voïage infructueux à ses hom- mes, car, levant 1'ancre du costé de la Bretaigne par des- sain et propos délibéré cy-dessus, ledit comte d'Arondel, avec grand nombre de vaisseaulx qui estoient navires plats appelés balainiers, desquels il venoit jusques contre les terres, vinrent surgir et radder au mois d'aoust jusques dedans les raddes et coustumaulx de cette ville, ce qui mit grandement les habitans d'ycelle en appréhension et alarme pour estre surprins en l”arrivéQ desdits vaisseaulx. Ce qu”ayant préveu, ledit comte d'Arondel, il treuve moyen de faire mettre pied à terre it ung Breton bretonnant qui estoit de sa troupe, parlant françoys et aultres langues, au- quel il avoit donné pour advis de se dire marchand trafi- quant vin en cette ville pour n°estre découvert, en sa légation. Lequel il envoya vers Perrot le Béarnois, qui estoit au païs d”Auvergne et Limousin, af?dé au service de l'Anglois, pour mettre sus ce qu°il pourroit de gens de guerre, a?n d°adjoindre avec luy ou du moins empescher que, avec ses forces que celles qu”avoit le comte de Sancerre en Guienne, ne puissent traverser son domaine, de quoy prenant espérances, ledit comte avec partie de ses vaissaulx, se plaça sur les voyes et au-devant du havre de cette ville, et du reste d'y- ceulx ?t mettre pied à terre à deux ou trois cents hommes aux laisses de Marans, estant de ce gouvernement, ayant entré en la rivière et faict leur descente près du bourg avec de petites barques, esquelles surprinrent le bourg où ville, par le moyen que les habitans pour guarantir leurs personnes 1 . Le comte de Jouy était un des masques déguisés en sauvages qui périrent brûlés dans une féte donnée par Charles VI. Page 242 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -240- au premier bruit qu”ils seurent par la sentinelle du chasteau de ladite descente, se retirèrent tous en iceluy, avec les pro- visions et meubles que le peu de temps qu°ils heurent leur permit d”y porter, par le moyen de quoy les troupes dudit comte d'Arondel se voyant sans resistance dedans l'isle et ledit bourg de Marans, ils prinrent en yceluy plus de quatre à cinq cent thonnaux de vin et aultant de bled et chairs sallées qu”ils voulurent, pour un long approvisionnement de leurs armées, qu”ils enlevèrent ès grands vaisseaulx qu'ils avoient ù Fembouchure de ladite rivière. Ce taict, lesdits Anglois descendus et qui estoient dans ladite isle, de près de quatre cents archers combattans, oul- tre les hommes d'armes, descendirent dans le plat païs jus- ques à. l”approche de cette ville, dont les habitans des villa- ges et bourgs du gouvernement furent effrayés et contrains de peur d'estre rançonnés de se retirer dedans la forest de Benon, et aultres et tous les plus aysés, en cette ville, laissant tout leur bien à l'abandon, par les champs, qui pouvoit es- tre ravages et prins, si lesdits Anglois eussent heu chevaulx et harnois comme ils estoient tous de pied, leur descente et arrivée inopinée ayant est de si grande írayeur que le païs ni ceulx des environs de ce gouvernement ne songeoient point à se rallier pour résister à. leurs courses 1. Les seigneurs de Jouy et de Taillepié que le seigneur Helion de Lignac 2, sénéschal et gouverneur de cette ville y avoit laissé pour commander, voyant ce desgat, se résoul- dèrentavec ledit maire de s'opposer aux violences desdits An- glois, de ceulx qui estoient devant de leur havre et de ceulx qui estoient en la plaine et campagne, et d'aultant plus que le bruict estoit que-Perrot le Béarnois 3 les debvoit ve- 1. Massiou, Hist. de Saint., t. 111, p. 213. ARCÈHE, Hist. de La Roch., t. 1, p. 264. DELAYANT, Hist. des Roch., t. 1, p. 99.DUPONT, Hist. de La Roch., p. 39. 2. Barbot le dénomme ci-dessus, par erreur vraisemblablement << Helimon ››_ 3. Perrot le Bêarnais, chef d'avenluriers, occupait alors le chi`iteau de Ghalusset en Limousin. Page 243 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --241- nirjoindre avec quatre ou cinq cents archers ct arbalestricrs dont la ville pourroit estre investie et blocquée par mer et par terre. Suyvant laquelle résolution les habitans de cette ville ayant faict ung gros d'arbalestriers et gens de pied de mille à douze cents, avec quelque nombre de cavallerie, par l°advis des sieurs de Jouy et Taillepied qui commandoient en ce lieu, sortie fut faicte de ladite ville sur lesdits Anglois, et ?t-on faire quelques approches d'aulcuns desdits soldats sur lesdits Anglois pour les attirer au combat, lesquels se voyant picqués au jeu, donnèrent sur la sortie faicte de cette ville diune telle fureur, que ledit comte d'Arondel, suivy de plus de quatre cents hommes d”armes, contraignit a grand'- haste les arbalestriers, gens de pied et hommes d'armes sor- tis de cette ville d'y rantrer hastivement, lesquels ne peurent guagner la barrière de la porte qu”il n°y en eust plus de quarante, que morts que blessés, et si en ladite retraicte lesdits seigneurs de Jouy et de Taillepied ne se fussent portés courageusement, il fut tombé plus grand eschec sur les habitans de cette ville, Fung et l`aultre (lesdits seigneurs ayant esté blessé de flesches et d'espécs et leurs chevaulx morts au combat de ladite retraicte 1. Cette première sortie des habitans de cette ville ayant mal succédé, et ceulx qui avoient commandement cn ycelle es- tant blessés comme dessus, lesdits habitans se conservèrent pour la garde de la ville sans plus sortir, se contentans de tirer traicts et ?esches, coups de canon et bombardes sur lesdits Anglois qui siapprochoient près des portes et des murs de la ville, sans plus sortir d'ycelle; par le moyen de quoy les Anglois furent bien encore par Pespace de quinze jours en ce gouvernement, pillant et ravageant par ce gou- vernemcnt, après lequel séjour de quinzaine ils se retirèrent 1. Massxou, Hist. de la Saint., ti Ill, p. 215, 216, 217. IJELAYANT Hist. 'I des Roch., t. 1°1°, p. 101. 1 16 Page 244 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -242- de ce païs ayant, au prealable, emporte tout ce qu”ils peu- rent en leurs vaisseaulx, et firent leur retraicte par le moyen qu'il y eust tresve entre le roy Charles et Richard, roy d'An- gleterre, qui fut contraint de la recercher sur ce que ses subjects nobles et aultres s'estoient soulevés contre luy; Voyez pour ce discours Froissard, sur cette annee, et Argen- tre en son histoire de Bretaigne. Les maire, eschevins et pairs estant tombes en accord, des l'annee 1380, avec Tristan, vicomte de Thouars, seigneur aussi de La Leu et Le Plom, et avec Regnauld de Vivonnes, chevallier, seigneur de Thou et encore d'Esnandes, pour le frait d'ung thonneau des navires qui se chargent en susdits havres du Plom, Port-Neuf et Esnandes, ont les susdits maire, eschevins et pairs, este troubles en ce qui estoit des- dits accords, d'où proces se seroit ensuyvy, sur lequel proces est intervenu, audit mois d”aoust de cette dite annee, arrest en la court du parlement de Paris, par lequel lesdits sei- gneurs, vicomte de Thouars, ãt cause du grand et petit Plom et Port-Neuf, et ledit de Vivonnes à cause de sa seigneurie et port d'Esnandes, sont condempnes envers lesdits. maire, eschevins et pairs de cette ville, à payer le courretage de chascun navire portant vingt thonneaux qui auroit charge dedans leurs liavres, et ce à raison de ce qu'ils recepvroient par thonneau de fret avec despens; ledit arrest estant au thresor en la caisse E, cotte viij, dont il y a vidimus en la caisse S, cotte ij. La retraicte du comte d'Arondel, dont est parle en cette annee, n'ayant pas este grandement esloignee de ces costes despuis son depart, environ la toussains de cette annee, son armee et vaisseaulx furent extresmement agites des vents et tourmentes qui ?rent tellement que lesdits vaisseaulx furent escartes qui cy, qui là, et dix-sept desdits navires èsquels estoit ledit comte, vinrent radder à La Pallice, estant des coustumeaux de cette ville, dont les habitans entrèrent de rechef en frayeur, quelques tresves qui fussent entre les roys; Page 245 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- , _ 243 _- après la première arrivée desquels en arrive dix aultres qui aeereurent Pestonnement desdits habitans, d'aultant plus que le duc de Gueldres, gendre du comte de J uliers, avoit faict def?er le rev par lettres, qui pour vanger cet eultrage estoit allé en Allemagne et estoit hors du royaulme 1. ' Et pour ce que messire Louys, comte de Sancerre, ma- resehal de France, avoit esté laissé par le roy, lors de son despart pour les Allemagnes, souverain capitaine des fron- tières depuis le levant jusqu°en cette ville, lequel estoit de- vant Boutteville, en Angoulmois, lesdits maire, eschevins et pairs luv en donnèrent advis, et cependant tirent préparer des vaisseaulx pour courir sus audit comte d'Arondel pour empescher qu`il ne mit pied it terre et ?t un tel desgast qu”au mois d'aoust précédent. Sur lequel advis ledit seigneur maresehal arriva peu de jours après en cette ville avec les principaulx de son armee, ayant pour cet effect levé le siège de Boutteville, et si tost son arrivée ses troupes et les ha- bitans de cette ville se mirent en mer dans huict navires que la ville avoit fait appareiller de toutes choses nécessai- res, qui firent lever l”ancre au comte d”Arondel et [aire voile sans combattre, dont le comte de Sancerre et les habilans de ce lieu eurent du desplaisir pour estre bien préparés. Voyez Froissard et Argentrè en son histoire de Bretaigne sur cette année. 1389. - M0 PIERRE DE CoNe.\e. Quoyque l'arrest donné l°année derniere et les accords faits dès Pannée 1380 entre les maire, eschevins et pairs de cette ville et les seigneurs d'Esnandes, donnassent auxdits maire, eschevins et pairs le droict de courretage qui est la valleur d'ung thonneau de fret pour les navires chargeant Pencombrement de vingt thonneaux, néantmoins pouvant advenir que lesdits droicts se perdroient souvent par connivance du seigneur dudit port 1. lllasszou, Híst. de Saint., p. 221. ARCÈRE, Hist. de La Roch., t. IGP, p. 263. DELHANT, Hist. des Roch., t. ier, p. 100. Page 246 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 2~i4 - " en haine des arrests contre luv jugés ou ault.rement, au mois de jeuillet de cette dite année, les maire, eschevins et pairs tirent accord avec ledit seigneur d'Esnandes, par lequel il se soubmettoit de ne souffrir que les navires qui iroient en son havre chargeassent jusqu':Î1 ce qu'ils eussent payé le fret dudit thonneau pour ceulx qui se doibvent, ny pour tous aultres navires qu”ils n°eussent payé tout aultre droict et debvoir de courretage ou baillé pour les ungs et pour les aultres cautions suf?santes, pour le payement dudit droiet, et et où ledit sieur feroit le contraire et que les navires s`en allassent sans payer, est convenu que ledit seigneur demeu- rera tenu en son nom privé, auxdits maire, eschevins et pairs, des susdits droicts de courretage, nonobstant quoy lesdits maire, eschevins et pairs pourroient arresler les na- vires par leurs mains, qui seroient audit port d'Esnandes, il quoy faire le seigneur et ses ol?ciers seroient tenus donner confort et ayde selon qu'il est contenu par les lettres estant au thrésor en la caisse F, cottées par le nombre xj. Comme ainsi soit aussi que ès années de la contantion qui estoit entre l”évesque de Xainctes et les curés recteurs des églises parroissiales de cette banlieue, et mesme en l”an- née 1379, ledit évesque de Xainctes eust obreptissement ob- tenu lettres du roy Charles V préjudiciables aux maire, es- chevins et pairs de cette ville et habitans d°ycelle, et de ladite banlieue, pour le faict de la disme de leurs fruicts, nonobstant l'accord qui en auroit esté faict au centiesme du vin, sel et bled pour tous droicts, en l'annéel380, af?n qu”à l'advenir ledit évesque et son clergé ne peussent se préval- loir desdites lettres du roy délunct, lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville, le xxnj de novembre de cette année, obtiennent aultres lettres du roy Charles VI régnant, par lesquelles il déclaire que si sur les contantions et desbats desdites dismes, ledit évesque et son clergé ont eu quelques lettres préjudiciables aux maire, eschevins et pairs, que Foy ftulcune n°y soit adjoutée, comme son intention n°estant,p0int Page 247 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --2å5-- de nuire ou préjudicier aux habitans de cette ville et de la banlieue; selon qu'il se voit par les lettres qui sont au t.hré- sor en la caisse M, cottées xxxvj. 1390. -- Monsieur ROBERT DE VAII11. En laquelle année fut octroyé privilège du roy à. la poursuitte et recerche des maire, eschevins et pairs de cette ville, par lequel tout mar- chand estrangier de Flandres, Normandie, Picardie, Bretai- gne ou païs plus lointains, estrangiers ou regnicoles et de France, tratiquans en cette ville, jouiront de Fexemption des droicts d'entrée pour leurs marchandises qui arriveront en cette ville et se vendront en gros, ledit privilège donné à Paris le onziesme jour d`octobre, et pour la jouissance du- quel il y a eu attache des généraux des aides, ainsi que du tout il paroist en la caisse T, les pièces 'cottées xiij. Guillaume de l'Espine ayant commis homicide en la per- sonne d'A'ymery›Chauldron, breton, qui lut par lui tué hors cette ville, comme poursuitte criminelle s°en faisoit pardo- vant le gouverneur de La Rochelle ou son lieutenant, les maire, eschevins et pairs, pour la conservation de leurs droicts de juridiction, en ?rent demander le renvoy qui leur fut octroyé et la cause renvoyée par ledit lieutenant, selon l'acte qui est au t.hrésor, en la caisse Q, cotté xxxlj 2. Au mois de febvrier de la mesme année le roy confirma aux maire, eschevins et pairs de cette ville, tant pour eulx que pour les bourgeois et habitans d'ycelle, plusieurs de leurs privilèges et leur en oclroya quelques ungs nouveaux par les mesmes lettres qui ne sont point au thrésor, ains en est seulement faict mantion par le nouveau et vieil inven- taire en la lettre C, cotté par x. En ladite année fut entièrement parachevée la tour neutve de la Chaisne, qui est la grosse tour et première estant sur la muraille de la Chaisne. 1. 10 avril 1390. M9 Robert de Van (D.). 2. Barbot avait déjà rapporté ce _fait dans la mairie d'André ou Adrien Gillebert en 1380. Page 248 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- #246- “l39'l. -- Monsieur JACQUES Ponssann. Le xvnt? jour de septembre de laquelle année le roy estant à Paris, donna privilège à cette ville (semblable à celuy de 1'année pré- cédente pour les marchandises vendues en gros), à ce que celles qui seroient amenées pour estre vendues en danrées, les marchans cstrangiers et regnicoles fussent exemps de tous droicts d'entrée pour certain temps, pour la jouissance desquels attache a esté donnée par les gené- raux des aides, ainsi qu”il paroist au thrésor en la caisse T, cottée I. e Comme ainsi soit que lors de la prinse du chasteau de cette ville et desmolition d”yceluy par les habitans de la ville, soubs les Anglois en 1370, les meubles et choses trouvées audit chasteau appartenant aux Anglois, eussent été dissipées et prinses par divers habitans, le nommé Harpedannel, qui avoit commandement audit chasteau, perdit tout ce qu'il y avoit; et pour ce que le roy Charles V, soubs lequel advint ladite prinse, donna la confiscation des biens dudit Harpe- danne à Jehan d'Harpedanne, son nepveu, qui a esté seigneur de la baronnie de N uaillé, en ce gouvernement, par lettre' d'octroy que luy en ?t le roy, ledit Jehan d”Herpedanne auroit longuement poursuivi pour aulcuns desdits meubles, le nommé Jehan Dupoix, échevin de cette ville, bien qu”il y eust approbation et adveu du roy de tout ce qui cstoit advenu en ladite reprinse, qui auroit occasionné les maire, eschevins et pairs de cette ville d'intervenir au procès et de se rendre partie pour ledit Depoix, pour la consequence du faict pour lequel ayant este longuement plaidé en la court du parlement, commandement fut fait par le roy aux dits Harpedanne et Dupoix de s°en accorder par lettres qui leur furent escriptes, quoi voyant les maire, escl1evins et pairs de cette ville, faisant pour ledit Depoix, 1. Jean de Harpedanne, connétahle d'AngIeterre. Page 249 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --217-- p transigèrcnt pour lesdits meubles avec ledit [-Iarpedanne, le we de janvier de cette année, comme il se voit par la transcation et contract qui est au thrésor en la caisse P, cotté 55. 1392. -- M0 ÀNDHÉ GILLEBERT. En laquelle année et le XVIIIG de juing, le roy octroya aux maire, eschevins et pairs, suyvaut leur privilege, qu°ils ne seroient tenus de rendre aulcun compte des deniers il eulx octroyés par luy ou ses prédécesseurs, aux recepveurs ordinaires de Xainctongc, dont les lettres ont esté vérifiées en la chambre des comptes, qui toutcsfoys ne sont au thrésor, mais en est faict mantion au vieil et nouvel inventaire soubs la lettre B, au nombre xxiij. j 1393. - Syre JE1-IAN DUPOIX, eschevin. Auquel an, ung certain personnage de la Xainctonge, prisonnier ès prisons royales du chasteau de cette ville, ayant brisé les prisons se retira pour seureté et sauf conduict de sa personne au païs' et duché de Bretaigne, dont le roy ayant heu advis et congnoissancc,estima. estre chose préjudiciable it son autho- rité, veu que le duc de Bretaigne estoit son vassal, avec lequel il n”estimoit avoir aulcune contantion depuis ses soubmissions, et que le roy l”avoit receu en grace en 1388. C?est pourquoi sa majesté manda aux sénéchaulx du duché et mesme a ceulx de Bennes et de Nantes, qu'ils eussent à délivrer le fugitií, le prendre et représenter à la justice, dont celui de Nantes ?t refus absolument, disant que le duc, son seigneur, estoit aussi bien souverain en son païs que le roy en son royaulme, dont le roy fut extresme- ment irrité, print cela en tesmoignage que Jehan de Montfort, duc de Bretaigne, estoit irrité et porté de van- geance contre luy, de ce que le roy avoit porté les intérests du connestable de Clisson pour faire resparer au duc Fem- prisonnement injurieux qu'il en ?t; en 1387. Duquel légier commancement et retention du personnage ci-dessus, qui auroit brisé les prisons de cette ville, et pour aultres actes Page 250 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- «ais- semblables de desni de justice, on tient que se sont fermées les guerres qui ont continué plusieurs années entre le roy et le duc de Bretaigne, dit Argentré, en ¿”Hz's¿oír*e de Bre- taigne sur cette année. 1394. - Me JE1-IAN G-mano, chevallier, d'où sont ve- nus les seigneurs de Bazauges dont les biens et le nom sont en la famille des Poussard, seigneurs de Fors en Poic- LOU. 1395. -- Syre REGNAULT LE CAMUS. Cette année les maire, eschevins et pairs de cette ville, estant en contantion et débat avec maître Pierre Jarmingault et Johanne Boulard, sa lemme, pour raison des quais et vases qui appartenoient à la ville, accord fut faict entre les parties en cette ditte année, qui est comme ung reiglement faisant conséquence pour tous les autres quais; lequel est au thrésor en la caisse cottéc par P sous le nombre vij. 'l396.- M0 Bouarrr DE Vatu. En laquelle année et soubs la mairie du précédent maire, le xiv? d”apvril, furent faicts et arrestés plusieurs accords et convenauces entre les maire, eschevins ot pairs de cette ville, ceulx de Sainct-Jehan d'Angély et les bourgmestres, eschevin de Dam en Flandres, pour les franchises et libertés dont ceulx de cette ville y clebvoient jouir, selon que le tout est spécif?é par la pièce estant au thrésor en la caisse Z, cottée ij. Le bailly du grand ?ef d'Aulnis ayant faict le procès criminel à. quelques particuliers pour raison des crimes par eulx commis, les maire, eschevins et pairs de cette ville en prétendirent la congnoissanceg mais comme ledit juge bailly y donna jugement, afin que par yceluy il ne futfaict aulcun préjudice à la jurisdiction criminelle desdits maire, esche- vins et pairs, ils lirèrent dudit juge bailly, le XXVIG de juing de cette année, ung acte par lequel il est dit par ledit juge qu'il a donné le susdit jugement sans préjudice des droits desdits maire, eschevins et pairs; selon qu”il paroist dudit acte en la caisse Q, cotté xx. ' Page 251 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- <-249- _ 1397. - Syre Iålecron l3uEri1ot1t1é1.' En laquelle année pour ce que de longtemps les of?ciers du roy en la justice avoient faict plusieurs entreprinses contre les droicts et ju- risdiction desdits maire, eschevins et pairs de cette ville, yceulx obtinrent commission du roy adressante à maistre Pierre Le Febvre et Pierre Bussière, conseillers en la court de parlement, par laquelle pouvoir leur fut donné d'informe,r desdites entreprinses faictes par lesdits oí?ciers, et encore (l,ll]f0I`l11G1` des usages, privilèges, franchises, libertés et aul- tres droicts appartenant aux dits maire, eschevins et pairs, et remettre les parties en leur premier estat et deu; ainsi qu”il se voit de la pièce estant au thrésor en la caisse Q, cottée' par le nombre xxviij. Cette mesme mairie et année lesdits maire, eschevins et pairs passèrent contract et accord avec Pierre Morin, pour les frais et advances qu'il' avoit faict pour eulx, estant envoyé de leur part en Avignon lors de la poursuite de Pesmologa- tion et rati?cation de l”accord íaict de la disme ordinaire au centiesrne avec l`évesque de Xainctes, curés et recteurs des paroisses de la banlieue, dont est faict mantion ès plusieurs années précédentes et de ce règne et du roy précédent; le susdit accord estant au thrésor caisse P, cotté du nombre xxij. Plus en ladite année les maire, eschevins et pairs de cette ville, veillant au bien et liberté des bourgeois et habitans d'yce1le, obtinrent conjoinctement avec ceulx de Sainct- Jehan d”Angé1y, de Phelippe, ?ls de Jehan, roy de France, oncle de Charles le VIB, régnant, et duc de Bourgongne, à cause de sa femme, oultre l'octroy et confirmation qu°ils eurent de luy de leurs privilèges en l”année 1385, la con- ñrmation du privilège par lequel, si aulcuns vaisseaulx chargés de marchandises ou denrées appartenant aux bour- 1. 29 avril 1397. Ester Berthommé, dit Lombard (ll). Page 252 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -250- gcois et habitans de cette ville font naufrage in costé du païs de Flandres, lesdites denrées et marchandises doibvent cStI'e randues auxdits marchands, leurs serviteurs ou fac- teurs, pourveu qu'audit vaisseau naufragé, soit trouvé aulcune beste vivante, auquel cas ne pourront lesdites marchandises estre saisies ne con?squées par les of?ciers dudit seigneur ès lieux où le naufrage sera faict; ainsi qu'il paroist par lesdites lettres données à Lille, le unziesmc jour de febvrier de cette année, estant au thrésor en la caisse L, cottées xiij. 1398. - Mv Jui-las BERNON qui eust pour coesleus les nommés Arnauld Charruau et... Quelques exemptions et franchises que les habitans de cette ville eussent au lieu de Marans pour leurs marchan- dises, qui leur auroient esté concédécs et accordées par Arnauld de Pressigny, lorsqn°`il en estcit seigneur, et selon qu'il est rapporté en l'année 1350; lesquelles auroient encore esté con?rmées aux habitants de cette ville par arrcst de la court de parlement en 1382, et comme il se voit en vcelle, et sur Pexécution duquel pardon et accord auroit esté faict con?rmatif de la même liberté entre les maire, eschevins et pairs pour les habitans d'ycelle, et lesdits seigneur et dame de Marans, en la mesme année 1389, néantmoins les habi- tants de cette ville ne laissant d'être inquiétés par les sieur et dame de Marans qui prenoient de force sur eulx des debvoirs qu”il ne leur estoient loisibles par lesdits privi- lèges, arrests et accords, qui estoient en effet une exaction et concussion, les maire, eschevins et pairs, pour y pour- voir et faire conserver aux habitants de cette ville la fran- chise et liberté qui leur estoit requises par les actes susman- tionnés, se pourveurent par devers le roy, auquel ayant exposé les exactions faictcs par les violences desdits sieur et dame de Marans, ils obt.inrent en cette année de sa majesté, permission pour informer des violences et exac- tions desdits seigneur et dame de Marans contre les mar- Page 253 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -251- chauds de cette ville et sur leurs dites marchandises passant. audit lieu de Marans, dont les lettres sont au"thrésor, quoy que ce soit le vidimus d'ycelles, en la caisse T, cottées xxiij. Suyvant laquelle commission, information ayant esté faicte preuve plus que suffisante de la plainte desdits maire, eschevins et pairs, le tout raporlé au roy, veu par sa majesté, lesdits maire, eschevins et pairs, obtiennent de luy lettres par lesquelles le roy veult et ordonne que les bourgeois et habitans de cette ville jouissent des libertés et franchises à eulx cydevant octroyées par lesdits Regnault de Pressigny et aultres seigneurs de Marans, et qu'en la possession d”ycelles ils soient maintenus; selon qu'il se voit par lesdites lettres du second jour dejeuillet de cette année, en la caisse T, cottées xxiiij. Et comme ainsi soit que les maire, eschevins et pairs de cette ville ayent la pollice et juridiction d'ycelle, mesmement pour le bournoyennent et pavement des rues, ayant faict paver en cette année au-devant de la maison du normné , sur le refus qu”il en auroit faict, et le propriétaire de ladite maison diféré d'en vouloir faire le payement, lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville, pour le payement dudit pavé, tirent procéder par décret et vante judiciaire de ladite maison, de laquelle par aprés ils firent nouvelle baillette au nommé Phelippon de Maresne, selon qu'il paroist par le contrat du xxvi de novembre de cette année, au thrésor en la caisse E et cotté Xxxx. Les privileges que les bourgeois et habitans de cette ville ont heu en Flandres pour leurs marchandises, mesmement en la ville de Dam, qui leur ont esté octroyés par les comptes et entre aultres par Louys de Males, en Fannéel et confirmés par son successeur immédiat Phelippe '__r** * * W* **"** *1**** 1. La concession est du 22 novembre 1331. Page 254 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- Î252 -- ducdeBot11*gor1gne, comte de Flandres, du chefde Marguerite, ?lle etseule héritière dudit Louys, ladite con?rmation íaicte en l'année 1385, n”estoient pas si exactement observée qu'il est à. soubhaiter pour le bien des habitants de cette ville, pour ce que ceux de Dam n'en avoient voullu souffrir la publica- tion; c'est pourquoy, en cette annee, les maire, eschevins et pairs de cette ville, obtinrent dudit Phelippe, duc dc Bour- gongne, le xxi? jour de febvrier, lettres pat.antes adressantes au bailly et escoutette de Bruges, con?rmatives desdits privilè- ges, de ceulx de cette ville ès Pays-Bas par lesquelles de plus leur est mande et commandé de taire lire etpublier a son de trompe et cry publics, une fois ou plusieurs en ladite ville de Dam, la confirmation desdits privilèges, aux ?ns que nul n'en pré- tende cause dïgnorance, et pour estre les bourgeois et habi- tans de cette ville maintenus en la jouissance d'yceulx en ladite ville de Dam; et sont lesdites lettres au. thrésor en la caisse Z, cottées xv. _ Plus en ladite année furent obtenues du roy certaines lettres en forme de patantes contenant que , qui sont gastées et corrompues estant au thrésor en la caisse B cottées xxvl. 1399. -- MG JEHAN DUGHILLOU, licencie ès loix. La France estant en paix avec l°Angleterre par le moyen du mariage arresté et solemnisé d°entre Richard, roy d”Angle- terre, avec madame Ysabeau de France, fille du roy, en1”année 1395, les resjouissances et esbattements qui se faisoient en ung des royaulmes se communiquoient en l”aultre pour s'en faire participant; c'est pourquoy Richard, roy anglois, ayant proposé de faire des joustes et combats solemnels au païs et royaulme d”Hybernie, aultrement d”lrlande, envoya de sa part ung herault par plusieurs bonnes villes de ce royaulme pour en faire la publication; lequel estant arrivé en cette ville, au mois de may de la présente année, ?t de la part dudit Richard les proclamations desdites joustes par tous les quantons et quarrefours, le v10 dudit mois de Page 255 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --253- may, lesquelles, il assigne en la ville de Dublin, audit païs d”Irlande, au xvi? jour d'après la Sainct-Michel suyvant, pour esmouvoir tous chevaliers et escuyers de se trouver es susdits combats, exercices et resjouissances. Mais comme Dieu dispose aultrement des hommes qu°ils ne se proposent le plus souvent, telles apparences et attentes de joye furent converties en peine et tristesse pour le roy anglois, et en peine et travail pour la France, générallement et particulie- rement pour cette ville. Car, comme ainsy soit que Richard, en l'année *1398, soubs quelques dé?ances et soubçons, eust fait exécuter à mort le duc de Clocestre et le comte d”Arondel, banny de la court, Henry de Lancastre, comte d”Erby, nepveu du susdit duc, et le comte Mareschal, dont ledit Henry s°estoit retiré en France vers le roy, Richard, s°esLant acheminé au royaulme d'Irlande dès le mois d'aoust de cette année pour lesdites joustes, ses subjects anglois, en son absence, par les pratiques des parents du duc de Clocestre et du comte'd°Arondel, se rebellèrent tellement contre lay, qu°estant contraint de rebrousser che- min et de laisser les joustes, ils se saisirent de sa personne, le conslituèrent prisonnier, et ?rent finallement mourir; desquelles émotions Henry de Lancastre, des le commance- ment d'ycelle, prenant advantage, se retira secrettement de France, et retournant en Angleterre, se ?t recongnoistre et couronner pour roy, en laquelle dignité estant parvenu, tant s“'en fault qu°il recongnustles debvoirs d”humanité et d'hospi- talité dont il avoist esté favorisé par nostre roy, lorsqufil se retira à Paris pendant son exil et banissement, qu°il retint prisonnière la royne d”Angleterre, lille de France et du roy Charles régnant, lesquels changemens faisant rupture de la tresve, le roy estimant estre en guerre avec ledit Henry, roy d'Angleterre, il ?t diligence de toutes pars de faire réparer ses villes frontières et les munir des provisions nécessaires à la guerre pour attaquer ou défendre, tellement qu'en cette ville on répara hastivement et en plusieurs lieux ce qu”on jugea en Page 256 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -254- avoir besoing, et furent faictes les barbacanes et portaux avec ouvertures ou cannonnières pour tirer le canon et les arbalestes, tout à l'entour des murailles de la ville qui n°en avoient poinct, avec ordonnance d'adsister aux gardes et faire le guet exactement tant à cheval qu'aultrement, de jour et de nuiet, pour seureté de ladite ville; et pour la mieux pourvoir d”armes fut ordonné delaire venir des Flandres ès voitures par terre le harnois de cent hommes, plus fut commancé a bastir les sept tourettes de Moureilles, et les murs d°enLre d'eulx, qui est le pan tirant du coing de la grand' hou- cherie le long de Maulbec ou de Sainct-Saulveur; et fut commancé à bastir en ladite année la tour de Moureilles, où est de présent le thrésor et tiltres de cette ville, ainsi appelée a cause qu”elle fut bastie et assise et la susdite muraille, en ung fond qui estoit de l'abbaye de Moureilles, prins par les maire, eschevins et pairs, en esehange de quelques rantes qui leurs furent données en ladite ville, dont l”abbé jouit, et ne fut toutefois ladite tour et mur par- achevés que l'an 1400. Le reclam de la jurisdiction du maire estant immédiate- ment par devant les eschevins, lorsqu'anciennement. il y en avoit deux degrés, le nommé Jehan Guierre s°estant porté pour appelant d”ung jugement donné par ledit maire dont l'appe1 avoit esté relevé omisso medio, en la court de par- lement de Paris, les eschevins de cette ville, pour la conser- vation de la jurisdiction, en ayant requis le renvoy par arrest de la court donné en cette année, la cause leur [ut renvoyée selon qu'il se voit au vieil et nouveau inventaire, soubs la lettre Q, au nombre XL. 1400. -- Sire JEHAN 1. ' 1401. -- PIERRE Bon 2, sage en droict. Plusieurs con- 1. 25 avril 1100. S. Jehan Mostram (IL). 2. 10 avril 1401. M9 Pierre Bouhet, sage en droit (DELAYANT). Page 257 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---255-- lantions et débats s'estant mous en cette année 'l40'l, pendant la recheute et maladie du roy, malade d'esprit, entre son frère Louys, duc d”0rléans, et leur oncle Phelippe le Hardy, duc de Bourgongne, pour la régence et gouvernement du royaulme et administration des ?nances d”yceluy, le tout fut aulcunement assoupi parle reiglement que donna le roy reveneu en convalescence, sur ?n de ladite année pour ce qu”il déclaira Louys, duc d'0rléans, son frère, pour ré- gent et son lieutenant général, par toutes ses terres et seigneuries, et quant aux finances, qu'elles seroient admi- nistrées conjoinctement par ses dits frères et oncle, les ducs de Berry et de Bourgongne, enfans du leu roy Jehan et. frére de Charles Ve. Suyvant lequel pouvoir don11é sur le faict desdites finan- ces, les ducs auroient voulu assubjectir les maire, eschevins et pairs de cette ville å. compter des deniers qu”ils auroient receus par octroy par les mains du recepveur du roy, et ce par arrest des-généraulx des comptes, contre les anciens pri- vilèges desdits maire, eschcvins et pairs, lesquels pour s`exampter des susdits reiglements et ordonnan,cos se pour- veurent par devers sa majesté en cette mesme année, pour avoir les provisions convenables pour estre conservés en leurs privileges, telles qu'elles paroistront en l'année suy- vante. 1409. -- Syre JEHAN FOULQUIER. Au commancement de laquelle année, le roy ayant reçeu les humbles supplications desdits maire, eschevins et pairs, sur ce qu'on leur vouloit faire compter en la chambre des comptes de leurs deniers d°octroy, dont ils auroient esté poursuyvis l`année précédente, ordonna par patantes du me apvril de ladite année, adres- sées aux ducs d'0rléans, de Berry et de Bourgongne, ayant la souveraine administration et gouvernement de toutes les ?nances du royaulme, que quelques deniers qu”eulx, leurs recepveurs, thrésoriers ou commis auroient receus par les mains du recepveur du roy, et leur auroient esté donnés Page 258 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -_ 256 _- ' comme deniers d'oetroy, et que tous aultres qu”ils recep- vroient à Padvenir, eulx, ni leurs recepveurs, commis ou thrésoriers, ne seroient tenus de randre aulcuns comptes d'yceulx pardevant les of?ciers et généraulx de la chambre des comptes, ains seulement à ceulx qui, de par lesdits maire, eschevins et pairs seroient commis à. l'audition des- dits comptes, et par la manière et comme ils ont accoustu- més de compter de leurs aultres deniers commungs en leur eschevinage; voulant ledit sieur roy, par lesdites lettres et arrest, que lesdits maire, eschevins et pairs soient et demeu- rent deschargés de toute aultre reddition de compte, enjoi- gnant aux ducs d'0rléans, de Berry et de Bourgongne et ses of?ciers de la chambre des comptes, les laisser jouir du béné?ce desdites lettres, et ne les molester, empescher ne recercher sur leurs dits comptes; comme il paroist par les- dites lettres, données en forme d”arrest au privé conseil du roy, où adsistoient les susdits seigneurs ducs, et Louys duc de Bourbon, le connestable, et aultres, le me jour d”apvril cy-dessus; conformément auxquelles lettres et mandement, le vue du mesme mois d”apvril, an présent, lesdits seigneurs dues d'0rléans, de Berry et de Bourgongne, donnèrent leurs lettres d”attache, portant consentement pour Penthérinenient desdites lettres au profit desdits maire, eschevins et pairs; sur lequel lesdites lettres furent vérifiées en la court des aides à Paris, le Ixe jour dudit mois d'apvril de cette année; comme desdites lettres, attaches et. desclarations, il paroist au 'thrésor en la caisse J, le tout cotte xvi. Lesdits maire, eschevins et pairs considérans que par plusieurs années passées ils n'avoient peu demander aulcune chose au roy pour pourvoir à leurs nécessités, attandu la malladie frenétique dont il estoit détenu depuis l'année 1393, qui luy donnoit peu d°intervalle, le rendoit sans au- thorité, et que pendant lesdits temps ils eussent peu malai- sément avoir ce qui leur estoit nécessaire pour le bien de cette ville, de par les régens el gouvernement de l'estat, à Page 259 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 4 -- 257 -- cause des contantions qui estoient entre eulx pour la fonc- tion de cette qualité, le roy désirant que ce fut le duc d'0r- léans, son frère, par la desclaration mesme qu°il en ?t l`année passée, et les estats généraux de France pour le bas aage dudit duc d'0rléans, ayant arresté que Phelippe le Hardy, duc de Bourgongne, oncle du roy et du duc d'0r- léans, auroit le gtïuvernement du royaulme, les susdits maire, eschevins et pairs se servant du temps, prenant occa- sion dela reconvalescenco du roy en cette année, ne luv demandent pas seulement la conservation et entretien de leurs privilèges pour le faict des lettres cy-dessus, mais encore le requièrent de leur octroyer la moitié des aides qui se levoient en ladite ville et banlieue pour en estre, les deniers précédans employés aux réparations et forti?cations de ladite ville, ce que sa majesté leur octroya pour le temps de sans que desdits deniers ils soient tenus en rendre compte qu°a eulx mesmes et à ceulx qu'ils commettent pour Paudition d”yceulx, ainsi par la manière qu'ils ont accoustumé de faire de leurs aultres deniers, avec prohibition aux gens descomptes de ne les contraindre de compter aultrement, estant delïendeu aux généraux et à tous aultres ot?ciors du roy qui s°entremettent des ?nances du roy, de faire sur ladite moitié des aides aulcune assignation, et permission donnée auxdits maire, eschevins et pairs, de commettre ung homme de par eulx pour voir à quel prix lesdites aides seront don- nées, et d'establir'et nommer ung recepveur qui en fasse la recepte divisément de la portion du roy, 'mandant sa majesté par lesdites lettres à ses frères et oncles les ducs d”0rléans, de Bourgongne et de Berry, souverains gouverneurs de ses finances venues et avenir, de faire jouir lesdits maire, esche- vins et pairs du susdit octroy; comme du tout il paroist par lettres données à. Paris le mesme jour que les précédentes me dïapvril de cette année. Selon lesquelles, le IVG jour dudit mois, lesdits seigneurs ducs donnèrent leurs lettres d'attache avec mandement aux ` 17 Page 260 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -258- ' généraulx des aides de les vérifier, ce qui fut par eulx faict le vf* dudit mois d'avril,ainsi qu'il paroist desdites lettres d'oc- troy,'attache et vérif?cation qui sont au thrésor de cette ville en la caisse Q, cottées xxvj, et en la caisse T, aux pié- ces cottées ij. Et pour ce que les susdites lettres de don et octroy por- toient faculté auxdits maire, eschevins _et pairs, de faire la recepte des choses données par eulx, et tel qu'ils y vou- droient establir pour recepveur, pour entièrement jouir du béné?ce du susdit octroy, lesdits maire, eschevins et pairs tirent nomination, pour leur recepveur, de maistre Estienne de la Porte, bourgeois de cette ville, ce que le roy ayant agréable luy en donna les provisions le mesme jour, Ille d°apvril de cette année, avec mandement à sesdits oncles et frère, administrateurs de ses ?nances, de le faire mettre et installer audit ol?ce; comme il se voit des vidimus des provisions estant au thrésor en la caisse P, cottées viij, en la caisse T, _cottées iij. Pour lesquelles provisions faire valloir sans contredit à la norninatioll desdits maire, eschevins et pairs, åt la recepte de ce qui leur estoit donné, comme ainsi soit que de longtemps il y eust ung recepveur pour le roy qui faisoit la recépte en- tière des aydes en Xaintonge, cette ville et ce gouvernement de La Rochelle, appelé maistre Jehan Barry, à ce qu°il n°eust à troubler le recepveur desdits maire, eschevins et pairs, lettres sont aussi données par sa majesté, expédiées audit moys d'apvril de cette année, par lesquelles il est mandé audit Barry, de ne s”immisser plus à recepvoir les deniers desdites aides qui se lèvent au-dedans ladite ville et banlieue, qu'une moitié, pour ce qu”il avoit auparavant permis auxdits maire, eschevins et pairs qu'ils commissent qui bon leur sembleroit pour ladite recepte en la part qu°il leur auroit donnée selon qu°il paroist des susdites lettres dernières au thrésor de ladite ville, en la caisse P, cottées LX. *l/103. -Me Pmnnu DE BEAUMANOI11, licencié ès droicts. Page 261 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- «-- 259 - t Dès le premier mois de laquelle année et lexxv? d'apvril, furent véri?écs en la chambre des comptes de Paris, Selon les poursuittes qui en furent faictcs l'anuéc précédente, les lettres obtenues du roy l'année dernière pour ne contraindre les maire, eschevins et pairs de cette ville it rendre compte de leurs deniers d'octroy en ladite chambre des comptes, ains seulement randre lesdits comptes pardevant eulx et ceulx qu”ils commettent a cette fin; comme il paroist de laditc vérification ãt l"attache desdites lettres, estant au thrésor en la caisse J, cottées xvl. Jehan de Montfort, IVG du nom, duc de Bretaigne, sur- nommé le Conquérant, comme celui qui ayant perdu son pays le reconquist à force d'armes, voire contre le roy Charles VI, par le secours des Anglois, se voyant mallade, comme il mourut le premier du mois de novembre 1399, au chasteau de Nantes, institua par son testament, pour curateur de ses enfants et de Johanne de Navarre, son espousc, qui estoient Jehan, Arthus, Richard, Gilles, et trois ?lles, Phelippe lc Hardy, duc de Bourgongne, son parent, et Olivier de Clisson, pour le recongnoistre entier et ?dèle, bien qu°il lui eust tous joursesté ennemy à cause de la guerre qui estoit entre lui et le roy Charles; et pour ce que de tout temps cette ville a heu grand accès et commerce avec la Bretaigne, pour lequel entretenir_ les maire, eschevins et pairs dèsiroient avoir pcr-* mission dudit seigneur duc de Bourgongne, ayant la garde et administration principalle de Jehan, V0 du nom, duc de Bretaigne, et le gouvernement de l'estat et duché, ce qu”ils firent, et obtinrent lesdits maire, eschevins et pairs, lettres du XIXe de juing de cette année, par lesquelles il permit aux marchans de Bretaigne de transporter des bleds à La Rochelle et aux marchans de cette ville, d'en charger aux pais dc Bretaigne pour les amener en ce lieu, avec pouvoir et per- mission auxdits maire, eschevins et pairs que s°ils trouvoient aulcuns marchands du païs de Bretaigne menant bleds it Bourdeaux ou aultres lieux occupés par aulcuns des ennemis Page 262 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -260- de cette couronne, de les prendre et retenir; les susdites lettres estant au thrésor en la caisse L, cottées xvn. Le XXIIIG d'aoust de cette année, lesdits maire, eschevins et pairs veillans à augmenter le commerce de cette ville et y attirer les marchans, obtinrent lettres patantes du roy Charles VI par lesquelles toutes marchandises venant en cette ville des païs lointains et estrangiers sont desclairés exemptes de tous droicts d`entrèe pour le temps et espace de ans, lesdites lettres données à Paris, estant au thrésor en la caisse T, et cottées iiij. ' Il se voit par les dons et oetroys faicts par leroy Charles à ceulx de cette ville, raportés en l'année précédente, comme la moitié des aides de cette ville et banlieue avoit esté octroyée aux maire, eschevins et pairs, par patantes en bonne et due forme consenties, vérif?ées et par qui il a esté de besoing, et comme il estoit défendu au recepveur d'em- pescher que lesdits maire, eschevins et pairs ne ?ssent la perception par les mains de leur recepveur, la nomination duquel leroy avoit heue agréable, ce nonobstant les recep- veurs du roy ne laissèrent pas de troubler lesdits maire, esche- vins et pairs en la jouissance dudit don; au moyen de quoy ils obtinrent nouvelles lettreset provisions données à Paris le me de novembre de cette année, par lesquelles le roy veult que tous empeschements ostés, ils jouissent paisiblement de la moitié des susdites aides, auxquelles lettres fut données mandement pour les faire enregistrer et exécuter par le sieur de Malicorne, gouverneur pour le roy en cette ville, du pre- mier jour de décembre de cette année; estant le tout au thrésor en la caisse S, cotté iiij. 1404. - Syre NICOLAS CAILLAT 1. En l'année 1365, lors de la guerre qui estoit entre leroy Charles VB, Edouard, roi d'Angleterre et Edouard prince de Galles, son ?ls, dont est .L I _ ___ _ _ __ _____ Î _ _ __ ._ _. _ _ ._..______ _ __ __ ¿¿ 1. 6 avril 1-104. S. Nicolas Caillet (ll.). Page 263 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --261- faict mantion en la susdite année, advenue sur l'inexécution du traieté de Brétigny, la Guienne ayant esté le théastre où se jouoient les principaulx jeux, la ville de Congnac-sur- Charante,.tenant pour les Anglois, fut assiégée par le eonnes- table Bertrand Dugueselin pour le quel siège cette ville estant contrainte de lui prester la somme de cinq mille livres d'or, le prest luy en fust faict soubs le nom de Louys Chauldrier, eschevin de cette ville, auquel ledit connestable s'obligea de ladite somme et donna pour eau- tion Guillaume Ferrière et Jehanne Fronehais, sa femme; laquelle somme ayant esté restituée depuis la mort dudit sieur eonnestable, les curateurs des enlïans mineurs dudit Chauldrier, voyant que ladite obligation estoit conceue au prof?t et soubs le nom dudit Chauldrier?rent refus de la casser, c'est pourquoy pour la décharge des héritiers dudit connestable ?rent poursuitte et obtinrent sentence en la court du gouvernement de cette ville en cette année 1404, contre messire Jehan I-lerpedanne 1, chevallier, sènèchal de Xaintonge, seigneur de Belleville (desquels sont descendeus ceux de la maison de Nuaillè en ce gouvernement), et contre Robert de Vair, licencié ès loys, curateur des enfants dudit Chauldrier, par laquelle il est dit que ladite obligation sera cassée, estant ladite sentance au thrèsor en la caisse P, cottée Lxxx. Cette mesme année 1404, le roy Henry d'Angleterre, -qui auparavant s”appelloit comte d'Erby, et despuis le décès de son père, duc de Laneastre, avant son advènement a la cou- ronne, fut fort mal avec le duc d'0rléans, et Valérant, comte de Sainct-Paul, pour ce qu'il se ?t desclarer roy _ ___» _-*** )__î*_* __ _Îv_____ ,___ _7~~ 77 _ __ _ _,_ _ __ _ 1. Jehan llarpedanne, seigneur de Belleville, Nuaillé et Montandre, acquit en 1400 de Jean l'.›\rel1evèque la chùlellenie de Taillehourg; il était neveu de Jean Harpedanne, connétahle d'Angleterre, marié àJeanne de Clisson; son fils épousa Marguerite de Valois, [ille naturelle de Charles VI et d'0dette de Cliampdivers. _ Page 264 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -262- d'Angleterré par les estats du pays, à la desmissionde Richard, qu°il tit retenir prisonnier et mourir en prison, combien qu”il fut le légitime roy du païs, et successeur d'Edouard Ill, son ayeul, le -parti duquel Richard, ledit duc d”Orléans, et comte de Saint-Paul, se portoient, pour se ressentir de ses injures, tant pour ce qu”i1 estoit nepveu par alliance dudit duc d'0rléans, ayant espousé sa propre niepce, Ysabeau de Franco, ?llo du roy Charles, que pour ce que ledit duc auroit marié Charles, son ?ls, avec ladite vefve de Richard, sa niepce, qui se sentoit intéressée en la démission faicte du royaulme a son mary et en sa mort ignomignieuse, et ledit comte de Sainct-Paul, pour ce qu°il estoit allié dudit Richard, ayant espousé sa soeur. Laquelle haine et inimitié fut cause que ledit Henry avoit coustumièrement divers vaisseaulx en mer, pour la dcffense de ses costes, lesquels souvent volloient et pilloient tous les marchans, et bien que le sieur de Penhouet, admiral de Bretaigne, messire Guillaume du Chastel et Olivier de Clis- son, connestable, se fussent mis en mer défaict partie des susdit vaisseaulx, avec perte de deux mille hommes Anglois, que morts ou prisonniers, néantmoins, Guillaume de Villel`ort- admiral d”Angleterre, ne laisse pas de prendre jusques aux nombre de quarante vaisseaulx venant de cette ville, chargés de fer, vin, huille, jusqu°a la quantil.é de mille thonneaux, qui fut une extresme perte à ladite ville. Voyez l°l1istoire de Dargcntré, de la duché de Bretaigne, et Belle- forest qui le rapporte soubs l'année 1403. Les forces des vaisseaulx que Henry, roy d'Angleterre, tonoit en mer, cy-devant mantionnées, avoient pour principal prétexte Pinimitié du duc d”0rléans et compte de Sainct- Paul, toutes fois l'une des principales causes d'ycelles estoient les prétentions que le roy d'Angleterre avoit sur la duché da Bretaigne, pour le douaire de Jeanne de Navarre, qu”il avoit espousée peu de temps après le décès de Jehan de Montlort, lVf= du nom, duc de Bretaigne, dernier décédé, Page 265 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --263- bien qu'elle y eust renoncé et qu'elle l'eust quitté au duc de Bouiongne, curateur de Jehan de Montfort, duc de Bretaigne, et cinquiesme du nom, son ?ls; c”est pourquoy quelques tresves, quïfussent entre les Anglois et les François, la guerre se faisoit tous jours entre les subjects dudit roy Henry et les principaulx de Brelaigne, et comme ledit Guil- laulme du Chastel descendit à d°Hartune aultrement d'ljIer- teume l, pour brusler et piller le païs en prenantvengeance du desgast que ledit de Villefort, admiral d'Angleterre, avoit faict à Pennemarck et aultres endroicts de Bretaigne, et que ledit du Chastel fut tué par les communes des champs, Tanneguy du Chastel, son frère, s`en voullant vanger, ?t équipper quelques vaisseaulx; de quoy pour se guarantir les Anglois [eurent receus à couvert en cette ville, cette année 4404, par Pintelligence du comte de Beaumont 9, ayant quelque crédit envers plusieurs bourgeois et habitants d°ycelle qui leur y donnèrent entrée d°où ils s'en allèrent peu de temps après, s'embarquèrent en mer pour surpren- dre Brest en Bretaigne par le conseil du bastard d'Angle- terre qui congnoissoit le païs et les adveneues, et avoit aultrelbis commandé audit ehasteau de Brest, ainsi que tout ce que dessus se remarque en l'histoire de Bretaigne, en cette année, faicte par Argentré, dont les mesmoyres sont tirés de Valsingan, historien anglois 3. 'l405. -- MG Ronaafr na VAIB, licentié ès loix. ' En laquelle année les maire, eschevins et pairs voyant que le grand vicaire de Pévesque de Xainctes et aultres ecclésiastiques de cette ville, ne tenoient compte de lever 1. Lisez cc Darmouth ››. Voir sur cette expédition Chronique de Saint-Denis, l. XXIV, chapitre VII. '2. Il s'agit sans doute dc.lean lI, duc d'Alençon, comte du Perche, vicomte de Beaumont, cousin du dauphin ; rc futluilqui reçut Charles \ill chevalier le jour même de son sacre ; c*est lui que la pucelle appelait le <1 beau duc. » 3. Tllotnas Walsinghain, moine laúnúdiclin de Fabliaye de Saint~AllJans. Page 266 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --26¿1- les jugements et sentences d'excommunication donnés contre les habitans de cette ville et banlieue d'ycelle à raison du procès et différens qui avoient esté par longues années pour les dismes, entre les laïcs et gens d'église, quoyque lesdites excommunications eussent esté levées par les bulles des pa- pes, comme le tout est représenté ès années précédentes, ?rent yceulx dits maire, escl1evins et pairs, sommer ledit vicaire ot aultres gens d'église, soubs le nom du procureur du roy, de lever les susdites exconimunicationsÿ comme il paroist par Pacte en estant au thrésor en la caisse M, cotte par xxxv. 1406. -- Messire GUILLAUME DE GUY 1, chevallier. Les of?ciers du roy de cette ville, sçavoir les lieutenans, prévost et procureur de sa majesté, ayant apporté plusieurs empes- chements aux droicts des maires et de leurs jurisdiction 9, sur.la plainte qui en fut faicte de leur part à Pierre, seigneur de Villaine 3, lors gouverneur pour le roy et capi- taine de cette ville, les parties plainement ouyes, il donna jugement et sentence le xix? d'octobre, par lesquelles, en con- firmant les usages, coustumes et longues observances, fran- chises et libertés desdits maire, eschevins et pairs, octroyées par les roys, qu”il veult et entend estre maintenues et gardées, il ordonna, que lesdits lieutenant et prévost feroient leur ren- voy des causes des bourgeois de cette ville et de leur fami- liers en la _jurisdiction desdits maire, eschevins et pairs, sur la déclaration que les assignés feroient de leur qualité de bour- geois, et en quelque estat que fust la cause, jusqu'à. sentence dé?nitive, que lesdits eschevins et pairs feroient leurs in- *** ***** ** * '*|_|-ul *1' f *- * __ ' " *ll I" _ _ 1. 18 avril 1406. M0 Guillaume Dehan, chevalier. (DELAYANT). 2. DELAYANT. Hist. des Rock., t. 1, p. 114. 3. Pierre Le Bègue, seigneur de Vilaine, était un compagnon dïarmes de Duguesclin; il avait fait prisonnier Pierre le Cruel à la bataille de Montiel, et fut un des marmoztsets, nom donné par le duc de Bourgogne aux anciens con- seillers de Gl1arles_V, que Charles VI avait appelés auprés de lui. Page 267 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ _. ses - ventaires de leurs bourgeois, sauf quand ils se feroient par vertu des lettres du prince, pour bénéfice d”inventaire; qu'ils auroient la congnoissance des chevaulx et charrettes courant sur le pavé pour condempner les maistres et seigneurs en l”amende, la pollice du nettoyement des rues, et enlignement des bastiments, toute jurisdiction criminelle, sauf des cas privillégiés, que la con?scalion n'auroit point lieu en cette ville et gouvernement, et ne se pouroit' juger par ledit lieu- tenant et prévost, sauf pour crime de lèze majesté; que les bourgeois ne pourront eslrc contraints .par lesdits lieute- tenants et prévosts d'adsister aux exécutions de mort qui se font par vertu de leurs jugements; plus, que lesdits lieute- nant et gens du roy ne pourroient rien ordonner ny ,statuer qui regarde le publiq soit pour la ville ou païs d”environ, que par le consentement desdits maire, eschevins et pairs, et ?nallement. que l'on ne pourroit chasser par les vignes et terres de ce gouvernement depuis le mois de febvrier jusques après vendanges; comme il se voit par ladite sentence au thrésor en la caisse Q, cottée xj. 1407 _ -- MH REGNAULD Glnsnn, licentié es loix, dont le nom et la seigneurie qui estoit Bazoges, et la famille, sont aujourd`hui en celle des Poussard, qui est la maison de Fors, en Poictou. 1408. ---__Syre ANDRÉ DQÀNGLE1. Les débats et contan- tions sur lesquels sont intervenus les reiglements donnes en l'année passée par le gouverneur et lieutenant du roy de cette ville, au pro?t des maire, eschevins et pairs, pour les entreprinses faictes sur leurs droicts de jurisdiction et aul- tres, par le lieutenant du gouverneur à la justice, le prévost et' les gens du roy anismèrent fort lesdits maire, eschevins et pairs et les gens du roy les ungs contre les aultres, telle- ment que ceulx de la justice ordinaire, le X0 de décembre * ff - - * * * * *1 1. 22 avril '14-08. S. André Dclangle (l).). Page 268 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -í`*66--- de cette annee, obtinrent lettres de commission adressantes à maistre Aymery Guyard, lieutenant du gouverneur a la justice, et Jehan Piault, sommelier du corps du roy, pour faire informer de la plainte faicte au roy des exces, extor- sions, abus de justice, faulx contracts et usuraires et aultres griefs faicts par lesdits maire, eschevins et pairs, aux offi- ciers royaulx et aultres; en laquelle commission lesdits commissaires voulant travailler, lesdits maire, eschevins et pairs leur auroient faict apparoir que, par les privilèges de cette ville, aulcun ne pouvoit, par commission ou aultre- ment, proceder a reformation de ce qui estoit en habitude et possession en ladite ville; sur lesquels privilèges les- dits commissaires cessèrent Fexecution de leur dite commis- sion; ainsi qu°il paroist au proces verbal attache auxdites lettres estant au th1~és01~ en la caisse Q, cotte le tout par xvj. Au mesme temps aussi, et le xxiij? dudit mois, lesdits maire, eschevins et pairs, pour se relever des blasmes qu'on leur donnoit, ne se contentant point d`avoir faict leur plainte au gouverneur et lieutenant du roy de cette ville, des entreprinses que leur faisoit ledit lieutenant du gouver- neur à la justice, les prevost et gens du roy présenteront leurs plaintes et doléances des entreprinses faictes sur eulx par lesdits lieutenant et prevost et gens du roy, contenant Lxx articles, qui concernent leurs principaulx droicts et pri- vilèges, sellon que le tout est contenu par les pièces estant au thresor en la caisse Q, cottees par xij et xiiij. ' 1409. - M0 JEHAN DOBIOLLE. De la famille duquel est provenu le chancelier de France Doriolle. Soubs laquelle mairie et annee, les maire, eschevins et pairs, ayant fait representer au roy combien il leur falloit veiller et quel soing et peine ils avoient ordinairement pour la garde, conduite et administration de la ville et pollice d”ycelle, ils furent exemptes et descharges de toutes com- missions, tant royales que aultres, par patantes donnees it Page 269 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -Î267- Paris, le xvl de janvier de cette année, estant au thrésor en la caisse G, cottées vl. ` Et comme ainsi soit que durant les guerres advenues du règne du roy et aultres années précédentes entre les Fran- çois et Anglois, ceulx de cette ville eussent faict diverses actions qui sembleroient estre subjectes à recercher, lesdits maire,- eschevins et pairs recerchérent encore d'avoir lettres du roy par lesquelles ils ne peussent estre inquiétés ny molestés de tout ce qui auroit esté par eulx fait; expédiées lesdites lettres it Paris le xxvi de mars, dont il paroist au thrésor en la caisse Q, cottées ij. 1410. -- Syre HUGUES BELLOT. Le roi aiant donné et par appanage ù Louys, son ?ls aisné, daulphin du Viennois, le duché de Guienne, toutes ses appartenances et deppen- dances, donna mandement aux gouverneurs des villes, chasteaux quelconques et forteresses, d'obéir audit seigneur duc de Guienne, et luv faire le serment de fidélité, sur quoy ledit seigneur commet et députe messire Bernard, évesque de Xainctes, messire Renauld, seigneur de Pons, et messire David, seigneur de Ptambures 1, avec maistre Jacques Gelu, conseiller en la court de parlement de Paris, pour recepvoir en son nom le serment de fidélité, tant des gens d”église, nobles que aultres de toutes les villes, chasteaux et forte- resses estant _en et au-dedans de ladite duché, expédier les lettres de commission in Paris le xlvv jour d'apvril de cette année; estant au thrésor avec les lettres d”octroy dudit appanage en la caisse T, cottées par x. Le vidimus desquelles lettres lesdits prieurs commissaires envoyérent peu de tenqps aprés en cette ville, pour préparer lesdits maire, cschevins et pairs et habitans au susdit ser- l'“" . ' ' "_ _ '__ *_ î., "7_ . "'__ ::__ ___ *_ *f * _ _ * '1. Bernard de Cltevenon, évêque de Saintes, reçut cette même année, le 9 juillet *1-MO, au nom du dauphin, le serment de fidélité du consul de Mon- tauhan (Gall. christ., II, col. '18T8-79), Regnault Vl de Pons. David de Bam- liures, grand utaîlrc des arlialétriers, fut tué it Aziucourt. Page 270 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --2G8-- ment; mais comme les susdits sieurs commissaires fussent venus en cette ville pour cet effect, les maire, eschevins et pairs, pour empescher la prinse de possession et prestation du serment qu”on vouloit prendre dc la ville et des habitans soubs le nom dudit seigneur duc de Guienne, ?rent remons- trer par le procureur de ville à maistre Pierre Limouzin, assesseur et lieutenant particulier pour lc roy en la justice de cette ville et gouvernement, vers lequel ils se seroient transportés, qu”entre «les beaux et grands privilèges de la ville, elle estoit d'ancienneté chambre royale du propre domaine du roy, unie à la couronne de France, sans que jamais elle en peut estre séparée, dont les privilèges auroient esté con?rmés de roys en roys et véri?és ès courts de parle- ment et chambre des comptes, au moyen de quoy quiconque estoit maire, à son advénement estoit tenu de jurer par serment au gouverneur en la justice de ladite ville et gou- vernement, ou son lieutenant, de garder ladite ville au roy, ou son hoir masle, auxquels privilèges contrevenantl'exécu- tion et prinse de possession que s'efforçoient faire les com- missaires dudit seigneur duc de Guienne, lesdits maire, eschevins et pairs auroient sommé ledit Limousin, assesseur, de leur faire droict sur leurs remonstrances pour empescher la possession que vouloient prendre lesdits commissaires, dont les susdits maire, eschevins et pairs, auroient prins acte, au thrésor en la caisse Q, cotté xxrv, datté du xlv? jour de may de cette année. Et pour ce que telles remontrances et protestations ne consernoient point lesdits maire, eschevins, pairs et habitans de cette ville, si la possession d'ycelle eust esté prinse par les susdits commissaires, ils empeschèrent de faire ladite prinse de possession, et pendant les susdits empeschements envoyé- rent par devers le roy, auquel ayant faict entendre leurs privilèges, et que d'ailleurs La Rochelle et gouvernement d'ycelle ne sont point comprins en la Guienne, ils obtiennent de luy une desclaration en forme de patante, du xxvrj? jour Page 271 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -269-~ d'aoust de cette année, par laquelle le roy desclaire que son intention n'avoit jamais esté de comprendre audit transport de Guienne, ladite ville de La Rochelle 1, comme il paroist desdites lettres au thrésor en la caisse F, cottées xviij. Les seigneurs de Marans et leurs fermiers troublant aussi en cette année les habitans de cette ville qui sont exempts de payer aulcune imposition audit lieu, sur ce qu'on les contraignoit de payer le trett 9, estably pour la réparation et entretien de la chaussée qui est entre ledit lieu de Marans et Sérigny, appelé le Bot, se pourveurent par devers ledit seigneur roy Charles VI, duquel ils obtinrent lettres données ù Paris, le xxx? dudit mois d”aoust de cette année, par les- quelles lesdits habitans sont desclairés exemps de payer ledit treu, avec injonction au gouverneur en la justice de La Rochelle et gouvernement, ou son lieutenant, de contraindre ceulx qui auroient faict la recepte dudit treat, à rendre compte de ce qu'ils en auroient receu, et de faire employer ès répa- tions de ladite chaussée lesdits aultres deniers; ainsi qu'il se voit par ladite patante estant au thésor en la caisse P, cottée Lxxxiv. Cette année, en la mairie dudit Hugues Bellot, furent paraohevées les sept tours appellées de Moureilles, qui sub- sistent encore pour la plus part, et qui sont en la courtine et muraille de ville, qui est depuis la grosse tour de Mou- reilles jusques à la porte Cougnes, ensemble la tour de Moureilles dont le tout avoit esté commencé en l”an 1399. '14/lfl. -- MG GUILLAUME DE VAIR, licentié ès loix. En laquelle année, messire Pierre, seigneur de Villayne, s”estant ¿__ _ __ __ __" __ ;;î*** '"__ _ _ 1. Aucune. Hzîst. de La Rochette, t. 1, p. 267. 2. Voir sur Fétymologie de ce mot Arcére, Heist. de La Roch., t. I, p. 267, note. - Ijexplication de l). Pelletier est d'aulant plus admissible qu'on appelle encore en Saintonge treu ou treue le tube en bois à l'aide duquel on soutire le vin du tonneau, trett pourrait donc désigner un passage étroit en forme de canal. Trtt est aussi un ancien mot français synonyme d`impôt forcé, contri- bution abusive, d'où le mot truand. Page 272 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' -270-- desmis et résigné son estat et office de gouvernement de cette ville et gouvernement, pour le faict des armes, à mes- sire Jacques Pierre de Hély 1, chevallier, mareschal de Guienne, qui estoit l'ung des favoris de Jehan, duc de Bourgongne; ledit sieur chevallier et mareschal en print possession et fut installé audit of?ce le xxvij de febvrier de cette année. Fut aussi en ycelle faict tout à neuf le premier portail de la porte de Cougnes, estant dedans la ville, et dont la voultc première faisant la porte et les tours dudit portail parois- sent encore de présent. 1412. - Me PIERRE LIMOUSIN , licencié ès-loix, lieute- nant et assesseur particulier du séneschal et gouverneur it la justice de cette ville et gouvernement; ' Cette année les maire, eschevins et pairs obtinrent du roy certaines lettres et patentes, scellées du grand sceau, du xxv? de février, par lesquelles, pour abolir les aides et subsi- des qui avoient cours et estoient establis en la ville de plu- sieurs années par le moyen des guerres, ils sont desclairés exemps, et les bourgeois et habitans d”ycelle, de toutes impo- sitions, gabelles, dixiesmes, treiziesmes et de tous aultres subsides, promettant par ycelles sa majesté, de n°asseoir ny imposer sur eulx aulcuns desdits subsides n”y aultres, si ce n'est de leur consentement et vollonté, estant lesdites lettres au thrésor, en la caisse E, cottées par xxij, dont il y a un vidimus en la mesmecaisse, cotte P, lesquelles lettres auroient été vérifiées en la chambre des comptes au mois de mars suyvant; estant ladite véri?cation en la mesme caisse cottée par xj. 1413- Messire RENAULD GIRARD, chevallier, seigneur de la tour d'Anguytard, conseiller et chambellan du roy et 1. Jacques de Helly, chevalier bourguignon, fut fait prisonnier àla bataille d`Azincourt; il combattit comme allié des Anglais, et fut battu le 20 novembre 1430, à Germiny, par Xaintrailles. Page 273 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --27l-- de monsieur le duc de Guienne, Louys, daulphin de Viennois; le nom et famille duquel Girard est aujourd`huy en celuy du Poussard, et en la maison du sieur de Fors en Poictou, et cust pour coesleus ledit maire Jehan Doriolle et... Les années précédentes s”estant passées en de grandes guerres par les contantions d”entre J ehan,duc de_Bourgongne, et de Louys, duc d'0rléans, qui avoient esté héritiers de la haine de leur père Phelippe,duc de Bourgongne, et de Louys, duc d'0rléans, et laquelle ils avoient beaucoup augmentée, sur ce que ledit Jehan, duc de Bourgongne, auroit faict assassiner à Paris ledit Louys, duc d'Orléans, le xxijv jour de novembre 1407 1 et sur ce que, à raison du susdit homicide, à la poursuithe de Valentine, vefve dudit Louys, duc d'0r- léans, et de Charles, son ?ls et successeur audit duché, et aultres ses frères, arrcst auroit esté donné en la mesme année portant quelque marque d'oprobre contre leditJehan, duc de Bourgongne, lesdites contantions ne peuvent si bien estre assoupies et les guerres qu”elles engendroient estaintes par les appoinctements et réconsiliations que y apporta le roy, par la paix faicte entre eulx et tous les princes du ro- yaulme, suyvans Fung et l”aultre party, solemnellementjurés en l'église et devantNostre-Dame de Chartres en l'année 140 8, et it ce subjet dite la paix de Chartres, que lesdites guerres et troubles ne fussent promptement reprins à cause que Jean, duc de Bourgongne, estant remis en grace par le roy sur l'oubliance_ qu°il faisoit de Phomicide de Louys d'0r- léans, son propre lrère, vouloit gouverner tout le royaulme pendant la foiblesse d'esprit du roy, et pendant son authorité et gouvernement, il contrevenoit entièrement aux choses qu°il avoit promises, traictoit si mal ceulx qui avoit suyvy le party du duc d`Orléans, qu°i?t mourir injustement, soubs 1. Le duc d'0rléans fut assassiné non le “22 mais le 23 novembre 1407, en la rue Vieille-du-Temple, près de Phôtel Barbelte, habité par Ysabeau de Bavière. Page 274 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -272- les formalités de justice, Jehan de Montaigu, grand maistre de l”hostel de Francel, tellement que ledit duc d'0rléans, ses frères et aultres princes, par délibération prise à Gyen- sur-Loire,reprinrent les armes en l°année ”l4*'l0, pour venir assiéger Paris, résister au Bourguignon qui tenoit le roy, la royne et leurs enfans comme en sa subjection et captivité, en appellèrént à leur secours Henry IV, roy d”Angleterre, qui les adsista par Thomas, duc de Clarance, son ?ls. Laquelle guerre demeurant encore assoupie par la paix arrestéeen l'année '141 9, à Auxerre, le xvj de juillet, appel- lée la paix de Bourges, pour ce qu'elle se ?t sur le siège de la ville, la reprinse fut aussitost faicle desdits troubles et en cette présente année, par les émotions que le duc de Bour- gongne ?t faire à Paris par les bouschiers et escorcheurs de la ville, pendant la convocation des estats qu”il y fit faire, par permission du roy, soubs l'apas du bien publiq proposé par le Bourguignon, qui constituèrent prisonnier la plus part des of?ciers du roy, de la royne,du daulphin et des princes, desquels ils firent mourir plusieurs de ceux qui estoient portés d'afïection vers le daulphin et ledit duc d”0rléans, et ses associez, retenant au cours de leur furie le roy, la royne et aultres princes en craintes et appréhensions de sembla- bles évènements, pour auxquels obvier ils furent contrains de prendre le chapperon blanc, signal et marque des sédi- tieux. Du malheur desquelles émotions les Anglois venus en France au secours du duc d'0rléans prenant advantage sur les mescontentements qu'ils avoient de la paix faicte et de ce qu'ils n'estoient payés, se mirent à faire plusieurs captures 1. Jean de Montaigu, grand maistre de la maison du roi, ?ls d*un notaire de Paris, annobli par le roi Jean en 1363, avait une forte grosse fortune ; son fils venaitd'épouser la fille du connélable d'Albret, laquelle, par son père et sa mére, était cousine du roi. BARANTE, Histoire des ducs de Bourrgogne. t. III, p. 253. Page 275 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- Ib -2/3-› et prinses de personnes en Guienne pour la rançonner, entre lesquelles ledit Girard fut faict leur prisonnier et mené Î1 a Bordeaulxl, pendant laquelle retention ledit Jehan Doriolle, coesleu, exercea la mairie de cette ville, comme il se voit au livre des statuts, Iol. 100, p. 2, et fol. 102, p. 2, art. dernier. :Le septiesme jour d'octobre de cette année, fust leu et enregistré en la court de cette ville et gouvernement la patante d'exemption de toutes impositions, gabelles, dixies- mes et treiziesmes, pour les habitans de cette ville, obtenue du roy et véri?ée en Pannée dernière; ainsi qu'il paroist de Pacte de publication au thrèsor, en la caisee P, cotte xiiij. Cette année aussy, messire Françoys, seigneur de Grey- naulx, ayant esté pourvu de l°ol`ñce de gouverneur it la jus- tice et séneschal de cette ville .et gouvernement, fut mis et installé en possession le dernier de febvrier, et reçu à la fasson accoustumée, ayant au préalable laict sermant entre les mains dudit Girard, maire, de* conserver les privilèges de ladite ville. 1414. -- Sire PoNs DU FoUR 2. _ 1415. -- M9 JEHAN DORIOLLE, licencié ès loix. Le décès de Henry, IVG du nom, roy d'Ang1eterre, estant advenu en l°année 1412 3, Henry VB, son ?ls aisne et suc- cesseur audit royaulme, imitant les exemples de délunct son pere qui estoit de voulloir pro?tter au malheur de nos guer- res, se portoit a fomenter les contantions de cet estat et se jettoit toujours dans le party le plus faible qui le mandoit, c'est pourquoy estant dans les remuements du duc de Bour- gongne exercés l'année dernière, cuydant ledit Henry V0 incommoder le roy, le faict sommer de luy faire raison de la -ln.|îg_ ? î Î ' _ _ 1:; "_lí_*$í_ |:L :_ [_ *ti " 717 T _ nl_ '_ S 'ï ' 1. Delayant, Hist. des Rock., t. 1, p. 103, est le seul des historiens rochelais qui mentionne Penlèvement du maire Girard. 2. 15avril 1514. Noble homme sire Pons Dufour (l).). 3. Henri IV d'Angleterre mourut lc 20 mars 1413 (n. s.). 18 Page 276 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --274 -- restitution de Normandie, Anjou, Poictou, Guienne et le Maine; à quoy leroy ne voulant entendre, ledit Henry en ?t guerre ouverte au roy, vint assiéger [lar?eur en Normandie, ce qui depuis attira de part et d'aultre lesdits roys fort avant aux prinses, ayant chascun une grande et puissante armée, desquels ils ?rent l'un sur l':1ultre plusieurs assiègements et se donnèrent une furieuse bataille au lieu d'Azincourt, en Picardie, on laquelle les François ayant pressé l'Anglois qui y estoit engagé, contre les propositions qu”il faisoit d'une paix, plusieurs princes et seigneurs lrunçois y furent défaicts le xxvr? d'octobre de cette année, et sellon aulcuns le xxvl? de dexembre 1, et entre autres Anthoi ne, duc de Brabant; Phe- lippe, comte de Nevers, frères du duc de Bourgongne; messire Louys de Bourbon, duc d`Alençon; Charles, seigneur d'Alle~ bret, comte de Dreux, connestable de France, qui fut une des plus rudes et signallées défaictes advenues de long- temps en ce royaulme, ce dont le roy fut extresmement irrité. ' Et pour ce que à son aide et secours estoit venu Arthur, comte de Richemont, second ?ls de Jehan VG, duc de Bre- taigne, et que le sieur de Parthenay, surnommél”Archevesque s'estoit joint au parti du duc Henry, le roy con?squa tous et chascuns ses biens, qu”il donna en cette année audit comte de Richemont, rnoyennantqufil s`en peut mettre en possession par armes ou aultrement, entre lesquels biens estoient en Poictou, Parthenay, Secondigny, Voulvent, Mervent, et en ce ffouvernement Ghastellaillon qui despuis à tous jours esté 9 hors la dite maison des Archevesques, aultrement de Par- thenay 9. En cette année et mairie fut faicte pour forti?cation de la ville pendant ladite guerre contre l'Anglois la grande doue 1. La véritable date de la bataille d'Azincourt est le 25 octobre 1415. 2. .loan de Parthenay Larchcvûque était aussi seigneur de Soubize et de Taillebourg. à Page 277 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -275- de la porte des deux moullins, et encore bastie et élevée jusques a la hautteur des murs de la ville, la tour qui est au coing de la Verdière, appelée par ordonnance du conseil la tour de Sainct-Jehan. 1416. - MH Ronnrrr DE VAIR1, licencié és loix, et feu- rent coesleus sire Aymard du Gué-Gharroux et maistre Regné Sautron, licencié ès loix. Le vr* jour de décembre de laquelle année, ledit Robert de Vair, décéda maire et capitaine de cette ville, lequel pour Phonneur qui estoit deu à sa charge et à sa personne fut sollemnellement enterré en Péglise de Sainct-Barthélémy, selon la façon accoustumée; après le décès duquel les deux coesleus estantprésentés au lieutenant du gouverneur it la justice fut par lui accepté ledit Aymard de Gué-Charroux qui paracheva ladite mairie. Soubs le temps duquel fut donné arrest au parlement de Paris, le vm? de mars de cette année, par lequel les maire eschevins et pairs, sur l'appel interjetté de leur jugement par les marchans du royaulme de Castille, tra?quans en cette ville, qui prétendoient en conséquence de leurs privi- lèges généraulx en ce royaulme, estre exemps de tous droicts et imposil.ions, ayant composé avec eulx, ledit accord fut authorisé et approuvé par ledit arrest, et en ce faisant dit que lesdits marchans castillans tra?quans en cette ville payerontles droicts qui sont deus àladite ville pour l'abot- tage des cuirs, les huit sols pour chascun thonneau de vin, et aultres dont on estoit en jouissance, ledit arrest avec la procuration par vertu desquelles les accords de la cause d'ap- pel s'estoient faicts cy-devant 2, employés au vieil inventaire soubs la lettre F, cottée ij. _ 7 1. '26 avril1416. Noble homme et sage Robert de Vair, et après son décès Mt* Regnault Saultron (D.). 9. Dans un traité de commerce entre le duc de Bretagne et le roi de Cas- tille, de l*année1«i30,ilest dit que La Rochelle étant un des ports les plus fré- Page 278 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -276--. 1417. - Syre HUGUES GUYEEET. 1418. -- Syre PIERRE LE CAMUS. Les habitans de cette ville ont plusieurs privilèges en Flandres représentés ès années précédentes entre lesquels toutes leurs marchandises estant en Flandres sont sous la saulve garde des seigneurs, sans qu'on y puisse mettre aulcune imposition ny nouvelle coustume, au port de l*Escluse et en la ville de Dam, et mesmement sur leurs vins, lesquels il leur est permis d'ouiller et mesler avec tout aultre sorte qu°ils adviseront sans pour ce encourir aulcune amande, pourveu que lesdits vins ne soient corrompus; plus que les courratiers ne peuvent achepter aux costes de Flandres aulcuns vins des habitans de cette ville pour revandre, ny estre compagnons d`aulcuns des marchands ou achepteurs desdits vins, sur peine de soixante livres parisis; que d'ailleurs il n”est permis ni loi- sible au bailly de ladite ville de Dam, ne aultres of?ciers dudit lieu entrer au cellier desdits bourgeois et habitans, pour 5* percer leurs vins; au préjudice desquels privilèges comme ainsi soit qu'on ?t plusieurs exactions et nouvelles impositions, tant au port de l”Escluse, que dans ladite ville de Dam, lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville s°en seroient plaints cette année à. Phelippe, fils de Jean, duc de Bourgongne, comte de Flandres, duquel ils auroient obtenu lettres données à Paris le vingtiesme de janvier de cette dite année, par lesquelles il donne pouvoir et mandement, tant audit bailly et escoutette de la ville de Bruges pour infor- mer des susdites exactions pour le faict estre décerné aux dits maire, eschevins et pairs, telles provisions que de droict sur leurs plainctes, comme il paroistdesdites lel.tres et com- missions en la caisse au thrésor cottée L, ladite pièce mar- quée xiiij. quentés par les Espagnols et les Bretons il 3* sera institué un tribunal pour juger leurs contestations. (Dom Lobineau. Histoire de Bretagne). Page 279 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' -277- 1419. - M0 J EHAN MÉRICI-ION1. L'histoire généralle des pré- cédentes années aprent que les divisions estoient grandes en France, et que la maison de Bourgongne avec laquelle estoit uny Henri V, roi d'Angletcrre, enllasmoit toute la terre de France par les haines qu'ils portoient à la maison d'0rléans, supportées quelquefois par le roy et Charles, daulphin de France, voire que le Bourguignon lut maistre de Paris par la prinsc qu'en lit pour luy Jehan de Villier, seigneur de l'lsle Adam, avec sept ou huict cents chevaulx seulement, l`année dernière. Dans lequel parti du Bourguignon, comme ainsi soit que se soit mis Jehan, duc de Bretaigne, ceulx de la maison et comté de Penthiévre, entre lesquels estoit Mar- gueritte de Clisson, ?lle d`0livier de Clisson, connestablc, et vefve de Jehan de Bretaigne, douairière dudit duché de Penthièvre, Olivier et Charles de Bloys, ses enlans aisné et puisné, considérant que ledit duc ne seroit grandement adsisté du roy son beau pere, ny de son beau frère le daul- phin, luy dressèrent une telle partye et embusche que ledit Olivier de Clisson, Payant par trahison et soubs un faulx convive attiré à visiter ladite Marguerite de Clisson à Chan- lctluûeall, en Anjou, il y fut retenu et auleuns des siens par un longtemps prisonnier en péril tous de la vie, au mois de febvrier, sur ce que ceulx de Penthièvre prétendoient qu'il les avoit spoliés du duché de Bretaigne, dont plusieurs ont ) *****'-*_ .O-L _ "ff " "I;*' _:-ï T :ï-ï 1. 23 avril 1419. Honorable homme et sage maître Jehan lllérichon (D.). Amos Barbot, ainsi que les autres chroniqueurs rochelais, ne mentionne pasle combat naval livré dans les 'eauirde La Rochelle, par la ílotte castillane sous le commandant du bâtard d'Alençon et de Robert de Braquemont, ancien amiral de France, à la flotte anglaise qui y perdit 70 à 80 vaisseaux; Fexpédition de Braquemont 'avait pour but de ramener d'Ecossse le secours promis à Charles VII par le duc d'Albani. Voir Cf¿*ron. de Saint-Denis, livre xl., chapitre xxu, an 1419; Jean Jouvenel des Ursins, p. /?á, éd. de Th. Godefroy, Paris 1614; lle Beaucourt, Hist. de Charles VII, t. I, p. 46 et 812, et surtout, Bulletin de la société des Archives, t. 11, p. 353, un important mémoire de lll. de Circourt. Page 280 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --`278-- estimé le daulphin estre oonsentant, pour laquelle rétention et prison, comme ainsi soit que tous les barons et seigneurs de Brelaigne se fussent mis en armes pour recouvrer leur duc et assièger les terres de ceulx de Penthièvre, et mesme ladite maison de Chanptoceaux, fut ledit duc de Bretaigne, amené au caresme de cette année au chasteau de Nuaillè, de ce gouvernement, eslzanl; pour lors à messire Jehan d°lIarpedanne, seigneur de Montagu et de Belleville en Poictou, proche parent desdits de Bloys, où le duc fut guardé quelques temps par les gens desdits seigneurs de Penthièvre. Voyez l”hi-stoire d”Argentrè et Belleforest. 1420. -- Syre MATHIEU BOUTIN. Jehan, duc de Bour- gongne, qui de longtemps en avoit contre le daulphin et la maison d`0rlèans, estant ù Monterau-Fault-Yonne pour con- férer avec le daulphin des moyens pour mettre hors l°An- glois de France, ayant usé de quelques propos trop insolents envers le daulphin, fut tué audit lieu de Monterau par Tanneguy du Chastel, et avec luy plusieurs seigneurs,entre lesquels fut le nommé Jehan Harpedanne, des plus favoris du Bourguignon, seigneur de Nuaillé, en ce gouvernement, le X de septembre, ou sellon aulcuns du mois de novembre en l'année dernière 14191. Duquel assassin le 'daulphin Charles, fils aisnè de France9,ayant esté soubçonnè, Phelippe, comte de Flandres,î?ls dudit Jehan, duc de Bourgongne, en Sçeut si bien prendre advantage que, se saisissant du roy, de la royne et de Catherine, ?lle de France, il luy faict faire 1. J eau-sans-Peur fut tué sur le pont de Montereau le'dimanche 10 septem- bre 1419. 2. Quoique qualifié d'aînè, Charles n'étail que le 5° fils de Charles VI et d'Ysal)eau de Bavière; né le 22 février 1403, il était devenu PIIÖPÎIÎBP du trône par suite du décès de ses quatre frères: I- Charles, nè en 1386, mort la mème année. Il. Charles, né le 6 février 1393 et mort le 13 décembre 1101. III. Louis que nous avons vu créé duc de Guienne, né le 22janvier 1397 et mort le 18 décembre 1115, et enlin IV°, Jean, duc de Touraine, né le 31 août 1398 et mort le 5 avril 1417. Page 281 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -279-- plusieurs édicts par lesquels le daulphin estant deshérité il est desclaré inhabile pour jamais de succéder au royaulme, et Phelippe de Bourgongne desclaré régent de France, par assemblée tenue à Arras, où pour exécuter les susdits édits, fut arresté qu'on marieroit la susdite Catherine, ?lle de France, avec Henry V, roy d'Angleterre', ce qui l`ust exécuté au mois d'apvril de cette année, et par les convenanv- ces du mariage accordé, qu'aprés le décès de Charles VI, Henry V, roy d'Angleterre, seroit roy de France, du chef de sa femme, et pendant la malladie du roy tenu pour régent, de quoy le daulphin duement adverty, pour maintenir son droict et authorité ès quartiers de Poictou, Anjou et Tou- raine, où estoient quasi sa seule et plus asseurée retraicte, érigea son parlement à Poictiers, et pour avoir ès dictes pro- vinces quelques places ou domaines dont il peut pleinement disposer et les fortifier, achepta en cette année de Jehan Larchevesque, seigneur de Parthenay, plusieurs terres qui avoient auparavant esté con?squées sur luy, à la réquisition dudit sieur daulphin, en l”année 1415, qui lui auroient été restituées après la paix faicte avec l'Anglois, le party duquel ledit Larchevesque avoit suivy, et entre lesdites terres ven- dues audit daulphin futla baronnie, de Chastellaillon en ce gouvernement, laquelle avec les aultres terres fut unie et incorporée par ledit seigneur daulphin, soy portant régent. nonobstant la régence de l'Anglois, au domaine et comté de Poictou, comme il se voit dans Belleforest sur cette année, t. II, p. 1061 verso. 1421. - Me JEHAN DORIOLLE 9. 1. Catherine de France, née le 27 octobre 1401, était la sixième ?lle de' Charles VI et d`Ysaheau de Bavière. Ce fut dans le traité de Troyes promul- gué le 21 mai 1420, que fut stipulé son mariage avec Henry V d'Anglelerre; il fut célébré le 2 juin suivant dans Péglise Saint-Jean de Troyes. 2. 30mars 142l.Honorablc homme et sage maître Jean Doriolle(D.). Barbot n'a pas mentionné le débarquement en cette année M21, (vraisemblablement Page 282 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --280-- 1422. -- Syre ANTHOINE SAULX 1 du vivant de Charles VI et au commencement du règne de Charles VII. Le xxixe jour d'aoust de cette année, Henry V, roy d”An- gleterre, qui se disoit régent en France, estant décédé 9, les guerres qui estoient poursuyvies contre le daulphin ne furent pas pour cela ?nies, car au mesme temps les Anglois, qui avoient la supresme authorité et puissance en France, ?rent tant envers le roy Charles VI 'et son conseil, que Phelippe, duc de Bourgongne, ne voullant accepter la régence de France, comme aulcuns disent qu'elle luy fut déférée, elle fut délais- sée à Jehan, duc de Bedfort, et au duc de Lancastre, frères de Henry V, roy d'Angleterre, auquel le tilre de roy de France fut aussy conféré, soubs la régence duquel duc de Bedfort, la guerre se continuant contre le daulphin et Jehan, duc de Bretaigne, portant et favorisant le party des Anglois contre le daulphin, quoique son beau-frère, sur l'advis qui fut don- né au daulphin Charles, ?ls aisné de France, que ledit duc de Bretaigne se jettoit en Poictou, cuidant surprendre cette ville, leditdaulphin y seroit survenu et entré en cette ville au commencement d'octobre de cette année. En laquelle arrivé et logé avec plusieurs de son conseil l'unziesme dudit mois, estant en la tenue dudit conseil en certaine maison de cette ville qui estoit bastie de charpen- terie et que l'on dit estre la maison où pend pour enseigne Le Cocq, faisant le coing qui entre de la rue dite Chef-de- ville dedans la venelle de la Verdière, toute la charpente fondit, dont plusieurs furent blessés et aultres tués, qui aprés le combat naval livré en septembre), des cinq mille Ecossais comman- dés par le comte de Buchan, Jean Stuart de Darley, son cousin, et Archibald Douglas, comte de Wigton. C'est par erreur qu'Arcére rapporte'l'envoi de ce secours à la date de 1424, puisque le comte Buchan fut créé connétalile en récompense de la victoire qu'il avait remporté sur les Anglais il Baugé le 332 mars 1421. Delayant et Dupont ont suivi la même version. 1. 19 avril 1422. Honorable homme sire Anthoine Saur (l).). 2. Henry V mourut à Vincennes le 31 et non le 29 août 1422. Page 283 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- f-281-_ estoient présents et adsistans audit conseil, entre lesquels morts fut Jacques de Bourbon, seigneur de Préaulx, prince d'cspérance et fort regretté, et peu s°en fallut que, de ladite cheute ledit Charles, daulphin de Viennois, ne courut pareil accident, dont il fust seulement garanti sur ce que la ehaize qui luy estoit presparée pour place, lors de la tenue du susdit conseil, estoit renfoncée dedans la muraille faisant le tonds de ladite maison et séparation de la chambre dudit conseil, qui estoit tort espaisse comme estant Pancienne mu- raille de ville, regardant sur la douve de la Verdière, au moullin de la Gourbeille; n'estoit lors de cet accident, ledit Charles que daulphin de France, selon la vérité des mémoi- res de ce temps et de cette ville, et non pas roy de France, comme auleuns l'ont estimé 1. Pendant le séjour que Charles, daulphin de France, fai- soit en cette ville, comme il estoit régent du royaulme recongneu et approuvé pour tel par ceulx qui n'estoienl; de la faction de l'Anglois, y ayant diverses contantions entre les of?ciers du roy, les bourgeois et habitans de cette ville et les maire, eschevins el; pairs d”ycelle, lesdits olliciers, bourgeois et habitans, ?rent leur plainte audit seigneur daulphin, sur lesquelles lesdits maire, eschevins et pairs furent ouïs ; mais comme le tout consistoit en iaiets la plus part callomnicux par les preuves qu°entendoient faire lesdits maire, eschevins et pairs, la chose ne se pouvant terminer soudainement, ains par une grande congnoissance de cause, ledit seigneur duc et daulphin, commit pour l'audition des 1. Le P. Arcère (Heist. de Lafloch., t. I, p. 269) prétend quela charpente de la maison où se trouvait le dauphin ci s*éeroula tout in coup etl'assemhlée se trouva ensevelie sous ses débris. ›› Suivant Îlelayant (t. I, p. 104), et Dupont (p. 42), le plancher de la salle se serait eílbndré; d'après Barbot ce seraient les murs eux-mêmes de la maison « faits en charpenterie ›› qui au- raient céde. ll existe encore a La Rochelle un grand nombre de maisons de bois du XVH siècle, et la version de Barbot semble la plus probable. Voir aussiJourdan, Ephémérides, t. II, p. 431. Page 284 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --282- parties contendantes, Pévesque de Béziers, maistre Jehan de Vaulx, premier président au parlement, Jehan Girauld, maistre des requestes de l'hostel, et Geoffroy Vassal, conseiller audit parlement, pour le tout raporté par devers luy estre faict droict comme il appartiendroit; pendant lequel temps saisie et main mise auroient esté faicte de la mairie, corps et collège desdits maire, eschevins et pairs, de la justice qu°ils avoient sur les bourgeois, de la garde et gouvernement de ladite ville, des clefs, portes et tours d'ycelle; ainsi qu'il paroist de l'arrest intervenu, cy-après rapporté et qui est au thrésor en la caisse E, cottè viij. En cette année qui estoit la quarante-sixiesme du règne de Charles VI, yceluy estant décédé le xx ou xxn? d'octobre 1, Charles, lors daulphin de France, quelque déshèritation qui fut faicte de luy par son père à la sollicitation de sa mère et du duc de Bourgongne, fut recongneu et desclairé pour le vray et lègitisme roy de cet estat par les bons et naturels François, lors en petit nombre, et au rang desquels se por- toient les provinces de decu et cette ville mesmement; lequel Charles VII fut fort traversé à son advènement pour ce que peu de temps après le décès de Charles VI, Henry, VI, roy d'Angleterre, ?ls d'Henry V et de Catherine de Franco, fut recongneu et desclairé pour roy par la plus parl'des Fran- çoys et par les plus grandes et puissantes villes du royaulme, selon les accords et convenances qui avoient esté faicts en faveur du mariage de ses père et mère, au désadvantage du daul pl1in et?ls aisné de France, à la sollicitation de Phelippe, duc de Bourgongne, après le décès de Jehan, son père, et de Louise de Bavière, propre mère de Charles, mais moins que mère envers luy, ainsi et comme il est représenté en l'année 1420, tellement que ledit Charles VII estant recongneu par 1. Charles Vl mourut de la ?èvre quarle, à Page de 54 ans, à Paris, en |'l1û- lel Saint-Paul, le 21 octobre 1422. Page 285 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -eee-_ peu des objets estoit par dérision appelé le roy de Bourges pour est.re le lieu de sa plus ancienne retraicte. Paris et tous les parlements de France tenant pour ledit Henry VI, roy d'Angleterre, mesme que les chancelle- ries de France scelloient de son scel auquel estoit engravé un roy assis en son throsne, à deux sceptres, au bas duquel estoit l'escu de France, a droicte et il senextre l°escu d'An- gleterre, escartelé des armes de France et d°Angleterre, et luijf bailloit-on en toutes lettres desdites chancelleries arrests des courts de parlement, ct en la monnoye qui se faisoit soubs son authorité la qualité: Henry, par la gràce de Dieu, roy de France et d”Angleterre. _ Mais quelque atfliction en laquelle il lut, cette ville qui ne s'cst jamais divertie dc Pobéissancc et fidélité de ses roys, pour la transférer ou rendre aux Anglois le joug ou subjection desquels ellea voulu perpétuellement secouer, se continua toujours en l'obéissance qu'elle debvoit audit Charles, qu°ellc a recongncu pour seul.et légitime succes- seur en cet estat après la mort dudit Charles sixiesmc, son père. i Les maire, eschevins et pairs de cette ville estant altérés en leur droits et privilèges par l°arrest donné par Charles, de présent Vlle du nom, roy, et lors dudit arrcst, daulphin et régent du royaulmc, comme il est dit cy-desssus, et duquel arrest il est fait mantion cy devant; .en cette année sur la contantion représentée d”entre les officiers du roy, bourgeois et habitans de cette ville et les maire, eschevins et pairs, d'ycelle, yceulx dits maire, eschevins et pairs apportèrent toute la diligence qu°il leur futpossible pour faire terminer le procés principal desdites contantions; sur lequel ayant esté produit respectivement par les parties entre les mains des susdits commissaires que ledit Charles estant daul- phin et régent, leur avoit donnés à Bourges le me de janvier de cette année, prononçant sur tous les articles contentieulx. I. Par lequel les parties au principal sont reiglées con- Page 286 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- traires à articuler leurs faicts pour informer, et que par ma- nière d'estat et de provisions lesdits maire, eschevins, pairs et conseillers, jouiront de la mairie et du collège, des esche- vins, conseillers et pairs en tel nombre comme il faisoit au- paravant ledit procès. II. Item, que l”on procédera à l”élection du maire d'an en an ainsi qu'il est accoustumé,jurant pour cette foys se ulement lesdits maire, eschevins et pairs, de garder les droict s du roy, luy faire obéissance pleinière comme il appartient à faire à leur seigneur naturel et souverain. III. Item, que l°élection du maire sera faicte dorénavant sans affection ou fabveur désordonnée avec défense qu°aulcun ne fasse promesse ou don pour estre eslu ou choisi à maire sur peine d”estre privé d'yceluy office de maire et du col- lège, de restituer le double que payé en auroit et d”estre puny d'amande arbitraire, comme au cas appartiendroit. IV. Qu”aucun of?cier royal en fait de justice et des dépen- dances, c'est åt sçavoir le gouverneur ou son lieutenant, le prévost ou son lieutenant, nos advocats, procureurs et recep- veurs,les gardes des tours et les sergents royaulx en ycelle ville ne Sera dudit collège Otl esclievinage, et si aulcun en y a pour le présent, en leur lieu seront aultres mis et subrogés, et si aulcun faict le contraire, il sera privé de tous offices royaulx, et puni d'amande arbitraire, lesdits officiers royaulx demeurant en ladite ville pouvant estre et demeurer bour- geois d°ycelle. V. Item, que lesdits maire, eschevins, conseillers et pairs jouiront et useront de telles jurisdietions, justiees, courts et congnoissance au regard des bourgeois et jurés d'yce1le ville, de leurs serviteurs et familiers, pendant ledit procès, comme ils faisoient auparavant, excepté en cas d'actions réelles et pétitoires dont le prévost congnoistra pendant ledit procès, plus excepté des procés criminels touchant lesdits bourgeois, serviteurs et familiers, portant punition corporelle ou pu- blique, desquels aussi le prévost royal congnoistra pour Page 287 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --285-- l`instruction estant admise a la faction desdits procès, de deux conseillers du corps de ville, pour estre le procès, après Pinstruction d'yceluy, jugé par lesdits maire, eschevins et pairs, et le prévost Pexécution comme il a accoustumé de laire des estrangiers, demeurant lesdits bourgeois jurés de commune et leurs familiers pendant Pinstruction desdits procès, prisonniers en l'escl1evinage et maison commune de ladite ville, Pamande des susdits procès demeurant au roy. VI. Item, que nul estrangier natif dehors le royaulme, ne sera réputé bourgeois s`il n'a demeuré en la ville par an et jour, pouvant néantmoins les maire, eschevins et pairs, dis- penser lesdits estrangiers venus demeurer enladite ville pour vendre denrées en détail. VII. Item, que tous les bourgeois et jurés de cette ville feroient serment au roy en la manière que font les maire, eschevins et pairs pour une fois seulement.. VIII. Item, que doresnavant, avant qu'aulcun nouvel bour- geois fut receu à faire serment audit maire, il le feroit premièrement au roy, en la personne du gouverneur ou son lieutenant qui l'y recepvront. IX. Que si aulcune amande échoie 51 cause du désar- mage, elle appartiendra au roy, les dénonciateurs et com- mis sur le faict dudit désarmage prenant le 'pro?t qu'ils avoit accoustumé auparavant le susdit procès. X. Deffensse estant faicte aux prévost, eschevins, con- seillers et pairs, qu'ils ne fassent aulcune punition crimi- nelle secrètement, ains que les criminels bourgeois et aultres soient punis publiquement aux us et coustumes de France. i Xl. Plus que les maire,eschevins, conseillers et pairs, ny aulcun d'eulx n'aura aulcune court et congnoissance en cas de ressort, ains que les appellations du maire seront au gouverneur ou son lieutenant, sauf les jugements donnés par le soubs maire dont on pourra afficher pardevant ledit II'lÊlll`B. Xll. Item, est deffendu auxdits maire, eschevins, conseil- Page 288 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 286 - lers et' pairs, qu'ils ne prennent court ne congnoissance des estrangiers non bourgeois de ladite ville, ains d'en renvoyer la cause dedans ung jour naturel audit prévost qu”il n'en soit pas requis. XIII. Plus que si aulcun bourgeois, leurs serviteurs ou familiers estoient prins et emprisonnés par les of?ciors du roy, ils seroient tenus de rendre lesdits bourgeois, familiers et serviteurs auxdits maire, eschevins, conseillers et pairs aussy dedans un jour naturel, ores qu”ils n'en fussent requis, ès cas toutes fois dont la congnoissance appartient auxdits maire, eschevins et pairs sur lesdits bourgeois. XIV. Auxquels dits maire, eschevins et conseillers, def- fenses sont faictes de ne mettre et prendre à prix aulcune des fernnes de ladite ville, ny estre compagnons ou parçonniers pour ycelles. XV. Que lesdites fermes seront criées et baillées dores- navant chascun an après l”élection des maire pour ycelle année et non plus tost en gardant les solempnités accous- tumées. _ XVI. Que la ferme du huictiesme du vin vendu au debtail en cette ville de l'année présente seroit récriée pour en recepvoir les suranchères dedans huictaine; moyennant qu'elles soyent de deux souls pour livre, remboursant le fermier précédent de ses advances et de ses frais-et sallaires. XVII. Qu°il seroit semblablement crié et faict sçavoir que si dedans Pasques prochainement venant aulcun vouloit mettre enchère sur ladite ferme pour l'année suyvante, il y seroit reçu remboursant à ceulx qui auroient prins ladite ferme la somme de mille escus. XVIII. Plus deffenses sont faictes aux maire, eschevins, conseillers et pairs, de doresnavant mettre sur aulcunes aides, tailles et imposts en ladite ville, sinon qu°a chalcune fois ils ayent lettres et mandements du roy pour ce faire, et qu'il paroist par information sommaire que ce soit pour la nécessité et utilité de ladite ville. Page 289 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- È --281-- XIX. Item, qu'à mettre sus et imposer tailles et aydes en ladite ville pour la nécessité d'ycele, les maire, eschevins, conseillers et pairs seroient tenus d'appeler dix personnes au moins dc chascune paroisse, des bourgeois et du commung dc ladite ville, du consentement desquels ou de la plus saine partie, ils mettroient sus lesdites impositions qui seroient advisées. XX. Item, que les lettres rovaulx que les maire, eschevins, conseillers et pairs auroient obtenues pour mettre sur tailles et impositions en ladite ville seront mises à néant, et ne s”en pourroient aider doresnavant et quand le cas écherroit, qu'il conviendroit mettre sus pour la nécessité de la ville, il se'roit pourveu au cas particulier comme il appartiendroit. XXI. Plus, que les tours qui avoient esté mises et estoient ès mains du roy demeureroient par provision-en la garde d”aulcunes bonnes personnes que le roy commettoit dès lors et jusqu”à ce que aultrement en lut ordonné. XXII. Plus, que les maire, eschevins, conseillers et pairs auroient la garde des clefs des portes de ladite ville, pourveu que le gouverneur ou son lieutenant ou aultres personnes eussent contre-clefs desdites portes sans lesquel- les on ne _pourroit clorre ou ouvrir ycelles portes. XXIII. Item, que lesdits maire, eschevins, conseillers et pairs auroient au surplus la garde de la ville de jour et de nuit, et la pollice et gouvernement d'ycelle, la congnoissance des alimens, et jouiroient des possessions, usages et saisines dont ils jouissoient et usoient auparavant ledit procès, sauf et excepté des cas et articles cy-dessus exceptés par manière de provision, sans préjudice des droicts du roy et des parti- culicrs. XXIV. Et est de plus arresté qu'au regard des bourgeois particuliers de cette ville non ouys et aultres, que l'on vou- droit charger et accuser d”aulcuns faicts, ils seroient appe- lez et ouys pour estre faict droict, estant mande aux com- missaires qui auroient instruict et. apporté ledit procès de Page 290 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -283- prooèder à Pexécution dudit arrest, et au gouverneur de La Rochelle et son lieutenant; ainsi que de tout co que dessus il paroist par ledit arrest provisoire estant au thre- sor en la caisse E, cotte par le nombre vm; duquel arrest lesdits maire, eschevins et pairs n”estant pleinement resta- blis en ce qui estoit de leurs anciens droicts et privilèges, ils ont depuis tellement pressé le jugement def?nitif qu'ils ont esté entièrement rèintègrés en leurs droicts, ainsi qu'il se voit cy-après en l'annèe 1424. 1493. - Noble homme JEHAN LE BOUBCIER, escuyer. En laquelle année les maire, eschevins et pairs de cette ville obtinrent dudit roy Charles VII, la con?rmation de leurs privilèges, coustumes et longues observances et entre aultres se ?rent desclairer exemps de la traicte des dix souls pour thonneau de vin, et cinq souls pour pipe, et des quatre deniers pour livre de toutes marchandises qu'ils chargent en cette ville, et de compter par lesdits maire, eschevins et pairs, de leurs deniers que par devant eulx et ceulx qui pour ce sont par eulx commis, ladite con?rmalion et desclaration donnée le xvj de mai de cette année; comme il se voit au viel inventaire soubs la lettre B, en la cotte xxij, et dont le privilège est au thrèsor en la caisse B, cottè par xij. Et pour ce que les plus beaux privilèges de cette ville sont de Charles V, et mesme celui donné à Paris le viii de janvier 1372, que lesdits maire, eschevins et pairs auroient Iaict particulièrement con?rrner par Charles VI, en Fannée 1380, au mois de febvrier, lesdits maire, eschevins 'et pairs, le ?rent encore particulièrement par Louis XI, petit-?ls duditCharles VI, sa majesté cstant à Salles, en Berry, le xvi de mars de' cette année 1423, par laquelle confirmation leroy veult, sellon les privilèges de son ayeul et bisayeul, que cette ville soit inalliénable de la couronne, par rançon, mariage ou aultrement, que les murs d'ycelle et sa forteresse ne puissent estre démolis, que ses privilèges, coutumes et Page 291 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -289--- longues observances de la ville ayent lieu, que les habitants d'ycelle soyent en la protection du roy, que leurs biens ne puissent estre prins pour réparation des forteresses du royaulme, qu”en cas de siège le roy secourra la ville, que les habitans sont exemps de toutes impositions sur leurs mar- chandises et fruicts, que l”isle d'Oleron et Benon demeurent du ressort de cette ville, que le prévost ne peut condempner ou amender les bourgeois qu'en présence ile deux d'yceulx, que les officiers du roy et monnoyeurs sont contraignables il la garde et aux impositions de la ville, -que les habitants de cette ville sont exemps des dix souls pour thonneau de vin, de la traicte et des quatre deniers pour livre de la traicte foraine, qu'ils sont aussi francs de toutes impositions sur les vins de leur creu et aultres, raportés par la véri?cation de cette dite année, dont les lettres sont au thrésor en la caisse G, cottées par le nombre iij. 1424. -- Sire AYMART DU Guvcmunoux 1. Au comman- cement de laquelle année et au mois de may, les maire, eschevins, conseillers et pairs oblinrent arrest donné en la court de parlement contre monsieur le procureur du roy, ledit parlement estant pour lors åt -Poictiers, pour l'occupa- tion que faisoit l”Anglois de la ville de Paris, et des aultres principalles de ce royaulme, par lequel, en confirmant les anciens privilèges de cette ville, il fut dit que les habitans d'ycelle sont exemps de toutes exactions, tailles et péages, tant par mer que par terre, et de payer subvention pour raison des mariages des ?lles, soeurs et niepces de France, et pour ce que le substitut qui lors estoit du procureur du roy, avoit faict faire quelques tailles en ladite ville quelques années auparavant àl'occasion d”aulcu ns des susdits mariages, et par deffault de payement faict procéder par saisie et arrest, main-levée fut faicte au pro?t des habitans de cette . ,` u fl. IGP mai 1424. Honorable homme sire Aymart Dugué Charroux (IL). '19 Page 292 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -3290- ville, desdites choses saisies par le susdit arrest; duquel est faict mantion au vieil invantaire soubs la lettre G cotte et nombre xvi. En la mesme année aussi et au mois de novembre les maire, eschevins et pairs qui s'estoient pourveus contre la suspension et interdiction de leur j urisdiction, haulte, moyenne et basse, et de leurs principaulx privilèges obtenus en l”an- née 'l4›°.22 àla poursuite et recerche du procttreur du roy, soubs recellement et faulx donné à entendre, dont ils n”avoientesté restablis que par provision et avec de grandes limitations, ayant faictjuger déûnitivement leur procès, obtin- rent arrest du roy et de son conseil, en formes de patantes, données au chasteau de Poictiers, par lequel après que les- dits maire, eschevins et pairs eurent faict Voir que par leurs privilèges ils avoient droict de jurisdiction, haulte, moyenne et basse, droict de fortiñer la ville, et y construire tours, de pouvoir mettre tailles et imposition sur lesdits habitans aux ?ns desdites forti?cations, la garde de la ville de jour et de nuict, ensemble desdites tours qu”ils auroient, et leurs pré- dessesseurs, faict bastir et construire il leurs propres coust et despens pour le bien de la ville et sureté d'ycelle, et qu'ils avoicnt tout droict de police, il a esté ordonné par le roy, qu'ils auroient main-levée et de toutes suspention et empes- chements aportés à leurs dits droicts en ladite année 1499, et quelesdits maire,cschevins et pairs jouiront de leurs pri- vilèges, franchises et libertés tant de juridiction, faculté d`imposer denier, pour les fortifications que de la garde de ladite ville et “des tours, que de la polliee et aultres qui leur peuvent compéter, ainsi qu”il parroist du susdit arrest et lettres au vicl et nouveau inventaire, soubs la lettre F, nombre xvij et xv, et qu”il appert par le vidimus d°ycelles pieces estant au thrésor, en la caisse Q, cotté parle nombre xxij et xxix; l'exécution desquelles lettres et main levée du reslablissement des droicts desdits maire, eschevins et pairs, lut faictc en cette mesme année selon qu”il conste 7 Page 293 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 291 - par le procez verbal estant en la caisse E et cotté par ledit nombre xvij. 1425. - Syre J E1-IAN DU TREUIL 1. En laquelle année Arthu r, comte de Richemont, frère du duc de Bretaigne, estant rédimé de prison où il estoit soubs sa Foy en Angleterre, sur ce qu'il estimoit estre quitte de sa promesse par la mort de I-Ienry V, POV d'Angleterre, et venu Servir le roy sur sa loyaulté dont il avoit usé estant prisonnier, et la vollonté qu”il avoit de servir le roy, ledit Charles VII luy ayant donné l'estat et of?ce de oonnestable qui vacquoit par le décès du comte de Boucam 9, escossois, mort it la battaille de Verneuil, ledit sieur roy, pour de plus en plus le gratif?er et attirer par le moyen de son service ledit duc de Bretaigne, luy donna encore les seigneuries de Parthenay, Secondigny, Voulvent, Mervant, Chastellaillon scituées en ce gouverne- ment et toutes les aultres places qui avoyent par luy esté acquises de Jehan Larchevesque, comme il est représenté ès années précédentes, par le moyen de quoy ladite terre a cessé d"estre domaine royal et dudit comté de Poietou, soubs lesquelles elle avoit esté unie lors de la susdite acqui- sition qui fut l'an 1421. - Cecy est prins de ]:|]ÎSL0ll`B de N. Gilles en ceste année. 1426. -- Honorable homme et sage Me JE1-IAN Mém- C1-1oN. 1427. - Honorable et sage Me ESTIENNE GILL11311 3. 1428. -- Noble homme JEHAN LEBOURCIER. 1429. -- Honorable homme et sage HUGUES GUIBERT. ___ J ______._ _ _ _. __ _ ___. _ 1. 15 avril 1425. Honorable homme sire Jean Du Trello. (ll). 2. Jean Stuart, comte de Buchan, connétable de France, tué le 18 août 1424, à la bataille de Verneuil. 3. 27 avril 1427. Honorable et sage M° Etienne Gillier, licencié en lois. (l).). Etienne Gillier était fils de Denys Gillier, maire de Poitiers en 1392, 1394 et 1399. Son fils, dénommé Etienne comme lui, fut procureur du roi en Sain- tonge, pays d'Aunis, ville et gouvernement de La Rochelle, marié à Andrée Andrault (1448), d'où Jean Gillicr, seigneur de La Villedieu-d'Aunay. _ Page 294 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --292- Les évènements de ce que les hommes se proposent arrivent souvent contre leurs dessains et en print ainsi au roy Charles; car, comme il se promettoit qu'en grati?ant le comte de Richemont de l'estat de connestable de France et des aultres libéralités mantionnées en Pannée 1425 il se consilierait 1'amitié et adsistance du duc de Bretaigne, frère du comte et beau-frère du roy 1 pour forti?er son parti contre le dessain anglois en l'usurpation de cet estat, la promotion dudit comte de Richemont è la charge de connestable fut une occasion d`afl`oiblissement aux affaires, pour ce que ledit comte ne voulut accepter ce_tte charge que par le conseil de son frère le duc de Bretaigne, et du duc de Bourgongne qui lui donnèrent advis de stipuler, en 1”acceptant, que tous ceulx qui estoient près la personne du roy, qui avoient adsisté ou favorisé le meurtre de Jehan, duc de Bourgogne, et la capture et emprisonnement du duc de Bretaigne, commis par ceulx de la maison de Bloys, aultrement de Penthièvre, seront défavorisés et chassés d'auprès de luv; entre lesquels estoit Tanneguy du Ghastel, le président de Provence 9* et aultres très affectionnés au ser- vice du roy, ce que le roy fut contraint de consentir, dont il advint tant d”accidents et de malheurs à deux ou trois années suyvantes que les principaulx seigneurs de France jouant à se défavoriser les ungs des autres, le roy entra en soubçon du connestable et tous les seigneurs les ungs des aultres, jusques là que de faire attanter à leurs vies. Des- quelles divisions l'Anglois print tel advantage sur les affaires du roy qu'en 1'année dernière 1428, le duc de Bedfort qui 1. Jeanne de France, ?lle de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, avait épousé, le 19 septembre 1396, Jean VI, duc de Bretagne; elle mourut à Vannes le 26 septembre 1433. 2. Jean Louvet, l'un des chefs les plus énergiques du parti Armagnac; il aida Tannoguy Duchàlel il enlever lc dauphin aux Bourguiguons; il était beau-père du bâtard d'0rlèans. Page 295 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 293 -- se disoit régent en France pour Henry VI, roi d'Angleterrè, qu'il quali?oit roy de France, ?t venir d'Angleterre le comte de Salbery 1, auquel à Pinstance et sollicitation des parisiens rebelles au roy, ils tirent assiéger la ville d'0rléans, tenue pour Charles VII contre les promesses néanmoins données par les Anglois au duc d'0rléans, estant pour lors leur pri- sonnier 9, et ayant prins lesdits Anglois toutes les places et villes circonvoisines dudit Orléans, s°opiniastrèrent telle- ment audit siège, et le roy aussi, qu'il continua bien avant jusqu”en ceste année, ayant esté le plus grand siège que nul aultre qui se fut veu auparavant en France, et le plus im- portant, pour ce que d'yceluy en apparence despendoit toute la conservation ou reigne de cet estat pour le roy Charles ou pour l°Anglois. ' Mais comme Dieu veille à la conservation des throsnes ct monstre en son temps les effects de sa justice, s'estant servy comme il faict communément d°instruments qui de leur naturel sont foibles pour faire grandes choses, il suscita en cette année une jeune ?lle d“auprès de Vaucoulleurs és marches de Barrois, nommée Jehanne La Pucelle, qui vint trouver* le ro* a Chinon en Touraine où il csloit our- l 3 J › voyant au mieulx de son pouvoir audit siège, laquelle ayant représenté au roy que par inspiration et révélation divines elle estoit establie de Dieu pour faire lever le siège de ladite ville et le faire sacrer dcdans Ptheims, détenu par les Anglois, et les deschasser hors du royaume, la chose conseillée entre les théologiens et ses offres acceptées du roy, ?t de si mer- veilleux exploits de guerre, ayant avec elle le bastard d”0r- a U-ï_""1_?nJ*"Î" 'Î i 77,1-1 1. Lisez ¢< Salisbury ››. Thomas de Montaigu, comte de Salisbury. 2. Charles, duc d`0rléans, [ils de Louis, duc d`0rléans, assassiné en 1407, ct de Valentine Visconti, naquit au mois de mai 1391 it Paris, fait prisonnier il la bataille d'Azincourt, il ne rccouvra la liberté qu'en 1440 au prix d'une rançon dc 120 mille écus d'or. ll mourut it Amboise le Ji janvier 1465. C`est l'auteur de poésies bien connues. Page 296 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -294- léans, comte de Dunois, qu'elle forti?a d'hommes et de vivres ladite ville dedans peu de jours, et ?t que Tallebot, Fung des plus vaillants et expérimentés capitaines anglois, abandonnale fort de l'une des quatre bastilles faictes contre la ville, et celluy auquel il commandoit, estant vers un bout, dont les assiégés receurent de la liberté et grand soul- lagement. Joinct qu”au mesme temps le comte de Salleberry, conducteur de Parmée, fut tué dans la tonnelle du ponte- reau, et ce d`ung coup de foconneau, voulant recongnoistre la place, ce qui ayant esté sceu et congneu par les habitans de cette ville qui par cet eschantillon se promettoient quelque bon succés des alïaires du roy et du royaume, de la joye extresme qu`ils en eurent firent incontinent processions et oraisons publiques en chantant le Te Dmm Zamlfmzus, et aultres louanges accoustumées en 1'église romaine, qui furent continuées par quelques sepmaines, et à deux foys, par chacune d'ycelles. Et pour ce que le commencement de bénédiction fut continué de la dellivrance entière du susdit siège d”0rléans, par les assaults que ?t donner la pucelle Jehanne contre les aultres forts et bastilles faicts par les Anglois pour ledit assiègemenl., qui furent toutes prinses le X0 jour de mai de cette année, et que par ce moyen les affaires du roy alloient de mieulx en mieulx, ce qui l'obligeoit de rendre graccs it Dieu, en ayant donné advis en cette ville, les susdites prières et processions encommancées dès le commancement des bons succès dudit siège, furent recontinués en cette ville. Le roy ayant esté conduict en ladite ville d'0rléans par ladite pucelle après la pleine dellivrance d°ycelle, et par la résolution prinse par le roy avec elle et son conseil, le siège ayant esté mis devant Jargeau et aultres places circonvoisi- nes tenues par les Anglois, qui toutes avoient été prinses ou rendues et mises en la subjection du roy par ladite pucelle, le comte de Dunois, bastard d'Orléans, et aultres seigneurs, mesme le duc de Suiliort, prins dans ladite ville, Page 297 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -295- de Jargeau 1, qui commandoitaux armées angloises depuis que le duc de Salbery qui avoit commencé ledit siege d'0r- léans fut tué à la tonnelle de Pontereau 9, le roy en donna encore advis ft ceulx de cette ville par lettres qu°il leur escript et par ycelles mande tout ce qui avoit esté faict par les exploicts et conseils de ladite Jehanne la pucelle, selon qu'il se peult trouver par les histoires, qui a esté employé tout au long en l'ancien papier du maire de cette ville, à la réception desquelles lettres les maire, eschevins et pairs, et la plus grande part des bourgeois d'ycelle s'estant assem- blés en l'église de Sainct-Barthélemy, il fut ordonné de faire sonner promptement les cloches par toutes les églises de la ville avec injonction à chacun de s'assembler en Féglise de sa paroisse pour rendre graces à Dieu du succès adveneu au roy, raporté par lesdites lettres, en chantant le Te Damn lauclam/us et aultres prières et oraisons, et le mesme jour au soir, en signe d'esjouissance de telles victoires, furent faicts íeux nouveaux par les quarrefours de la ville, et le lende- -main fut faict la procession générale en Féglise de Nostre- Dame de Gougnes, et fut donné aux petits enfans à chascun d'eulx une fouace, af?n qn”ils criassent au devant ladite procession par esjouissance : Noël! Noël! 3 Les principales actions de cette guerre angloise se faisant en France, Normandie et Picardie, mesmement après que 1. Le comte de Suffolk et Jean De la Pole, son frére, furent tous les deux faits prisonniers à Gergeau le 12 juin M29. 2. Le comte de Salisbury fut blessé d'un éclat de pierre à l'attaque du pont d'0rléans, le 3 novembre 1428, et mourut huit jours aprés à Meung-sur- Loire. MONSTRELET, c. 52, p. 194. 3. DELAYANT, Hist. de La Roch., t. 1°*', p. 106. Duroivr, Hist. de.La Roch., p. 43. ll est étrange quele P. Arcére ne fasse aucune mention de ces réjouis- sances publiques qui prouvent Penthousiasme excité dans toute la France par les exploits de Jeanne d'Arc. Au surplus, voici le jugement qu°il porte sur elle: au Fille d'un caractère peu assorti à son sexe, née pour d`autres vic- toires que celles qui l'ont illustrée, hardie, courageuse, et se chargeant d'un rôle singulier... ›› Page 298 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --296- le siège fut levé d'0rléans, la Guienne, soit de deçà ou au delà de la Garonne, estoit comme a couvert de tous ces ora- ges; mais cette province lut fort en troubles et 'af?igée par querelles et contantions particulières, car comme ainsi soit que le connestable fut disgracié, et_ en sa disgrace se fut. retiré à Parthenay, lorsque le roy se faisoit sacrer à Rheims, il s'engendra une inimitié fort grande entre luy et Georges, seigneur de La Trémouille, qui pour lors avoit toute l'aul;ho- rité de France, par la faveur et bienveillance que luy por- toit le roy, pendant laquelle haine le seigneur de La Tré- mouille qui avoit des prétentions sur la vicomlé de Thouars, saisie sur Louis d”Amboise, qu'il avoit faict disgracier du roy et emprisonner, s'estant emparé de la ville d'ycel1e, expulsé et mis hors la dame qui en jouissoit, qui esloit Péronnelle, vicomtesse de Thouars, femme en dernières nopces, _dudit Louis d'Amboise, proches parents d”Arthur, comte de Riche- mont, connestable de France, sur ce que ladite dame se seroyt retirée vers ledit sieur connestable, ledit sieur à l"ap- puy et deffense de ladite vicomtesse, arresta par mariage Françoise d”Amboise, ?lle de ladite dame, et dudit Louis, avec Pierre de Bretaigne, nepveu du connestable, second ?ls de Jehan duc de Bretaigne, qui despuis a esté duc de ladite duché, par le moyen duquel mariage et que par ycelluy on assignoit audit Pierre de Bretaigne, quatre mille livres de rente pour son dot à estre prinses sur la chastellenie de Montrichard, la comté de Benon, et l'isle de Ré, _dont néant- moins jouissoit ledit seigneur de La Trémouille. Ledit Pierre de Bretaigne et le connestable, son oncle, s'efforçant de faire réparer les usurpations faictes sur Thouars par ledit sieur de La Trémouille, et jouir de Fassignation du dot pro- mis audit Pierre, prinrent en cette année sur ledit sieur de La Trémouille, Marans, l'isle de Ré et Benon, estant en ce gouvernement, lequel comté de Benon avoit depuis peu d'années auparavant, et soubs Charles VI, esté délaissé à. Tris- tan, vicomte de Thouars, à. cause de ladite Péronnelle, sa Page 299 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --›297-- _ femme, au lieu du comté de Dreux qui luy appartenoit en propriété, desquels emparements desdites terres s'esmeut telles eontantions en ce païs, que le seigneur d'Alebret, lieutenant du roy en Guienne, vint par commandement de sa majesté et en la faveur dudit sieur de La Trémouille, en Poictou avec troupes et. grand nombre de Gascons, qui reprint Marans, l'isle de Ré, et Benon sur le connestable, et mesme Chastellaillon, estant pour lors du domaine du con- nestable de Richemont, par le don que luy en ?t le roy Charles VII en l'année 1495, dont le connestable receut un extresme mécontentement, se voyant, pour le recouvrement de ladite terre de Chastellaillon, en estat d'avoir guerre contre son souverain et bienfaicteur, ce que les princes, pour en empesclier les funestes accidents, trouvèrent moyen d'empescher, et composer que Chastellaillon seroit randu audit connestable, et au seigneur Pierre de Bretaigne, mis en sequestre entre les mains de Pregent de Coëtivy, nepveu de Tanneguy Duchastel, et qu°au surplus chacune des par- ties contandantes jouiroit de ce dont il estoit en posses- sion, à la conservation et seureté de laquelle possession pour ledit seigneur de La Trémouille, et pour empescher de semblables prinses et reprinses, qui avoient esté faictes au- paravant, fut deslaissée garnison par ledit seigneur d”Ale~ bret, ès dicts lieux de Marans et de Bé, ce qui ne peut que revenir au grand bien des habitans de cette ville et gouver- nement, qui pendant ladite contantion estoient du tout in- commodés etiruynés. Voyez Argentré en l”histoire de Bretai- gne, et Belleforest en ses annales. 1430. -- Honorable et sage homme Me JEHAN Don1oLLE, de la famille duquel est proveneu le chancelier de France nommé Doriolle. Cette année fust sacré à Reims ledit roy Charles par l'introduction de Jehanne la Pucelle. 1431. - Honorable et sage homme ll RAOUL ESLINCEAU, licencier ès lois. En laquelle année, sur la remontrance faicte par les. Page 300 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- t ---?98- maire; eschevins et pairs de la grande dépense par eulx faicte ès années précédentes à l'occasion de laquelle ils avoient peu de denier pour subvenir à leurs affaires publi- ques, leur octroye le roy Charles VII qu'ils jouissent pour un an de la tierce partie de la traicte qui luy appar- tenoit de dix souls pour thonneau de vins qui se chargent on Xaintonge, ville et gouvernement de La Rochelle, et en furent expédiées lettres en formesle VI de décembre,données à Amboise, dont les vidimus et Pattache du receveur géné- ral des ?nances se trouvent au thrésor de cette ville en la caisse E, nombre xxj, et en la caisse J, nombre xxxvnj. 1439. - Syre JEHAN DU TREULOU. 1433. -- JEHAN GIRARD, escuyer, seigneur de Gyvrans 1, dont le nom et les biens sont aujourd”huy en les mains de Poussard, qui est la maison de Fors. Les actions du seigneur de la Trémouille pendant qu'il possédoit le roy Charles, furent trouvées si insolentes et injustes que ceulx qu'il avoit mis mal près du roy, comme le comte de Richemont, connestable, Louys, seigneur d'Am- boise, vicomte de Thouars, qu'il ?t longtemps retenir pri- sonnier pour jouir de son bien, comme des isles dc Marans, Bé, du comté de Benon, en ce gouvernement, ainsi qu'il est touché en l'année 1499, luy donnant la faulte de ce que les affaires de France estoient mal gouvernées, s'aidant de la fabveur de Charles d'Anjou, comte du Maine, frère de la royne, le ?rent prendre prisonnier au chasteau de Chinon, en cette année, ou mesme estoit le roy; laquelle prison ils ?rent authoriser par sa majesté, en la tenue des estats de Tours, par le moyen de laquelle rentra en graces le con- nestable, et fut mis hors de prison ledit Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, et estant desclaré absouls et innocent * ~ 7 _ * ~ * _ _____ **** *** * **** ***** * __ 1-1 1.19 avril 1433. Noble homme Jean Girart, écuyer, sieur de Givrans, probablement Givran ou Gibran, seigneurie en la paroisse de Saint-*Saturnin de Seschaux, arrondissement de Saintes. Page 301 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --299-- du cas qui luy avoit esté mis sus par ledit seigneur de La Trémouille, fut reintégré en la plus part de sa terre et en la jouissance d'ycelles, et principalement ès dites terres de Maraus, de Ré, de Benon, en ce gouvernement., desquelles le roy avoit faict, jouir auparavant ledit seigneur de La Tré- mouille, les garnisons qui y avoient esté establies pour luy, en l'année 1429, ayant esté levées et ostées, Cette année aussi les Anglois, ceulx de Bourdeaulx et aultres de Guienne portant le parti de Henry VI, roy d'Au- gleterre, qu°ils recongnoissoient et approuvoient pour roy de France, s'emparèrent de la ville de Mornac en Xainctonge, la nuict du xiv au xve jour de mars, qui approche de la lin de ladite année. Ce qu°ayant esté sceu par les maire, cschevins et pairs de cette ville, ledit jour xv? fut aussitost sonné le conseil, par lequel Fimportance de la place estanl considérée, qui est assise sur riviere et proche de cette ville d”où l`on vient par mer, et que de telle prinse, cette ville recepvroit de grandes incommodités, et qu'on en seroit en allarme 51 toute heure, fut arresté d'équiper cine grands hasteaux pour envoyer au devant de ladite ville -et garder la rivière, ce qui fut si soudainement taict que lesdits basteaux ayant leurs munitions de guerre, et en yceulx huict vingt hommes armés, on les fit sortir de cette ville le xvij dudit mois, commandant sur yceulx Mathurin Réal, Jouachim Dubois, Pierre Viault et Archambault Gasteboys. Le lendemain encore, xviij? dudit mois de mars, furent amenés et esquipés, el; le tout comme les précédents bas- teaux, aux despens de la ville, quatre grandes herches qui estoient en cette ville, èsquelles fut mis trois cents soldats commandés par messire Regnault Girard, chevallier, sieur de Bazauges, messire Laurent Poussard, aussi chevallier, sieur de Faye, qui estoient du corps de cette ville, qui par- tiront le xix de mars de cette dite ville pour aller au secours et recouvrement de ladite ville de Mornac,prinse par lesdits Anglois comme dit est. Page 302 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --*300-- Lesquels seigneurs de Bazauges et de Faye s'estant ren- dus et (ayant) apris que de Bourdeaulx se préparoit une armée par mer et par terre pour faire lever le siège que l'on mettoit contre ladite ville pour la rescousse d'ycelle, ils escripvirent avec le seigneur de Pons qui tenoit investie ladite ville, aux maire, eschevins et pairs de cette ville, par lettres du dernier dudit mois de mars qui estoit encore du temps de la mairie dudit Jehan Girard, seigneur de Gyvrans, à. ce que ceste ville eust a la secourir de gens de guerre et de navires en plus grand nombre que ceulx cy-dessus qui y avoient esté envoyés, ce qui occasionna lesdits maire, esche- vins et pairs, d`envoyer quérir 'les maistres de plusieurs grands navires Flamands et Espagnols qui estoient åt Chef de Bois, radde de cette ville, avec lesquels s'estant accomo- dés pour leurs vaisseaulx et esquipages, furent envoyés aul- tres gens de guerre armés, habillés et avvitaillés aux dépens de cette ville, ce qui cousta beaucoup et fut d'une merveil- leuse despense. Ce qui ne fut pas infructueux; car quoy qu”ily eust trois cent soixante Anglois dans ladite ville de Mornac, qu'elle fut deffendue par le maire de Bourdeaulx qui cstoit dedans ycelle pendant le siège susdit, par les divers assaults qui y furent donnés et principalement du costé de la mer où commandoient lesdits sieurs de Bazaugcs et de Faye, mes- sire Jehan Le Boursier, Guillaume Vincent, escuyer, Jehan Caillerot, sire Jehan de Trelon, André Chaudrier, Jehan Baillie, tous de cette ville de La Rochelle, ladite place faillit d'estre prinse comme elle l'eust esté par la bresche qu'ils avoient faicte, mais ils furent empeschés par la nuict qui les surprint et qui empescha que ceulx de cette ville ne continuassent leurs assaults, par lequel la vigueur et cou- rage des assiégeants au quartier ou ceulx de cette ville estoient placés, les assiégés se retrouvèrent tellement prins, qu°en ladite nuict ils firent entendre à ceulx de cette ville qu'en leur renouvelant l`assault au lendemain matin ils se- roicnt contrains de se rendre, aimant beaucoup mieux tom- Page 303 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --3Ol-- ber ès mains de ceulx de cette ville, que de ceulx qui tenoient le quartier de la terre, qui estoient les seigneurs de Pons, de La Roche et aultres. Ce qui estant venu à. la congnoissance du susdit sei- gneur de Pons, pour empescher que ceulx de cette ville ne remportassent l'honneur du susdit siège de Mornac, et d'a- voir enlevé la place par leurs assaults et combats, pour ce que du costé de la terre où ils estoient il ne s'en estoit donné ung seul, si tost que le matin fut venu auquel ceulx de cette ville s”attendoient d'emporter la place, il fit compo- sition avec les Anglois pour la reddition d”ycelle, par laquelle ils sortoient le baston àla main, où ils pouvoient tomber en la discrétion de ceulx de cette ville; de laquelle composi- tion lesdits sieurs de Bazauges et de Faye, et aultres de cette ville, n'eurent jamais de congnoissances, de laquelle ils furent extresmement faschés pour ce que leur ennemy estoit comme en leur puissance, et d”aultant plus que cette ville ayant faict les plus grandes despenses et les plus grands efforts du siège par leurs assaults, où furent blessés lesdits messire Jehan de Bourcier, Jehan Baillie, André Chaudrier, Archam- bauld, Gasteboys et Jehan Gaillerot, ils eslimoient qu'on leur avoit faict tort et préjudice il Phonneur de cette ville qui, pour sa despcnse et valleur dès siens, voulloit tesmoigner un signallé service à son prince. Mais comme en effet l`honneur de cette réduction estoit deu à la vaillance de ceulx de cette ville et à leur dextérité pour avoir ingénieusement trouvé le moyen, pendant leur siège, d'avvitailler Jehan Gast, cappitaine de la tour de Mornac, qui demeura tous jours avec sa femme, enfans et dix ou douze soldats en ycelle pendant que les Anglois occupoient la ville, et qui estoient grandement incommodés par ledit Gast. Si tost que lesdits Angloys en furent hor's, lesdits sieurs de Bazauges, Poussard et aultres de ce lieu retirés en cette ville, il fut ordonné de faire une procession généralle de tous les ecclésiastiques et personnes laïques en Page 304 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ see .- l'église de Nostre-Dame de Cougnes; et fust aux despends des deniers communs mis devant Fimaige cle Nostre-«Dame de ladite église une torche du poids de vingt-cinc livres, en remerciement et action de grâces du succès qu'on avoit eu dudit siège; et comme entre lesblessés cy-dessus lesdits Gas- teboys et Caillerot seroient décédés audit lieu de Mornac, peu de temps après leurs blessures, leurs corps ayant esté amenés en cette ville furent honnorablement enterrés et selon qu”ils avoient mérilés. . 1434. -- Syre PIERRE CAILLEROT. 1435. - Syre GUILLAUME MASSICOT. Les guerres et divi- sions auxquelles ce royaume a esté par les années précéden- tes, mesme despuis lexhérédation que ?t par testament Charles VI, du royaulme à Charles VII, son ?ls, et légitime successeur, réduisirent le roy en une extresme nécessité, sur les sièges, prinse et reprinse de Sainct-Denys et aultres villes proches Paris, qui furent en l'année derniére, et pour ce que les troubles se préparoient plus grands qu”auparavant entre l'Anglois et nostre roy Charles VII, sur ce que lesdits princes et le duc de Bourgongne estant assemblés à. Arras, en ceste année et au mois de jeuillet, par Pentremise du pape Eugène et de Passemblée au concile de Basle, ne purent entrer en la paix qui estoit recerchée entre eulx, qui fut seul- lement résolue entre le roy et le duc de Bourgongne, et non point avec l”Anglois par ses demandes exhorbitantes, qui se vouloit faire recongnoistre roy de ce royaume par ses an- ciens droicts vidés à son désadvantage dès le règne de Phi- lippe de Valois, et encore par le testament injuste et invalide du feu roy Charles, VI, dont est mantion cy-dessus et aux précédentes années, et de laisser seulement une portion d°yceluy à Charles VII, légitime seigneur du tout, et encore it cette charge qu'il la tiendroit et relèveroit de la couronne. Le roy résolu de conserver ses droicts et son estat par la force des armes, fut contraint pour se subvenir et adsister de quelques deniers, de restablir et mettre sus, par Padvis et Page 305 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---303-- consentement des plus grands du royaulme et des trois estats, les aides anciennes qui avoient esté supprimées, comme les douze deniers pour livre sur toutes les marchandises, la levée du quart sur le vin et aultres, moyennant que le quart du vin vendu en détail seroit réduict au huictiesme qui se lève encore aujourd°huy, ainsi qu'il paroist par pa- tantes dudit restablissement données à Poictiers, le xxviije de janvier de cette année, dont le vidimus est au thrésor de cette ville en la caisse G, cotté xviij. Et pour ce que, en conséquence des susdites patantes et dudit édict qui estoit général, il estoit nécessaire qu'on esta- blit en cette ville, non seulement ladite aide du huictiesme du vin, mais toutes aultres restablies par lesdite patantes, entre lesquelles estoit l'imposition des douze deniers sur toutes les marchandises, lesdits maire, eschevins et pairs, tant pour eulx que pour les bourgeois et habitans de la ville, recerchérent d'obtenir exemptions desdites impositions, et obtinrent le xviij? jour de mars de cette mesme année lettres patantes données audit Poictiers, par lesquelles ils sont desclairés exemps de ladite imposition de douze de- niers pour livre, lesdites lettres estant au thrésor en la caisse G, cottées xxiiij. ' 1436. - Syre LoUIs DE LA Rocnnl en cette année, quel- ques mois aprés que Paris, ville capitale du royaulme, se fut mise en l'obéissance du roy par l'entrée que ?t le connesta- ble de Richemont qui fut au mois d'aoust, la place de la petite rive de cette ville fut donnée par sa majesté aux maire, eschevins et pairs, par lettres expédiées au mois d'octobre, Îl la charge de payer au roy et à sa recepte deux mares d'ar- gent de debvoir annuel, comme il paroist par les lettres estant au thrésor en la caisse P, cottées par le nombre Liiij aux pieds desquelles est le registrata et vérification de la court du parlement. - *~* f ' fféi* 1. 15 avril M36. S. Loys Delamotte. (D.) Page 306 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -304- 1437. -- Syre HUGUES Guvnnnfr. 1438. - Syre JEHAN CHANDENIEB. En laquelle année, les maire, eschevins et pairs de cette ville obtinrent attache du recepveur général du roy portant consentement et approba- tion en _son regard de l'octroy qui auroit esté íaict cy-devant par le roy aux maire, eschevins et pairs, du tiers de la traicte que levoit le roy. Ledit don faict des l'année 1431, en date ladite lettre d'attache et d'approbation du ve jour de juing de cette année, comme il paroist au pied du vidi- mus du sudit don estant en la caisse S, nombre xxxviij. 1439. --Syre Laonaivs Desrvonr, dont les autheurs estoient originellement Anglois et desquels sont proveneus les Jar- ris en la famille desquelles est le Boullet, Voultron et aul- tres lieux et seigneuries de ce gouvernen1ent. Les bourgeois de cette ville ayant plusieurs grands et beaux privilèges pour leurs vins et marchandises en Flan- dres, concédés par les anciens ducs et con?rmés du vivant de Phelippe, ?ls du roi Jehan, duc de Bourgongne, et encore par Jehan, duc de Bourgongne, son ?ls, furent longtemps sans cstre confirmés de la part de Phelippe, ?ls dudit Jehan, par le moyen des guerres cy-dessus exprimées aux précédentes années, qui estoient entre luy et le roy Charles VII, en la ?délité et parti duquel cette ville a tous jours de- meuré, mais comme la paix fut arrestée par le traicté d°Ar- ras entre ledit roy Charles VII et ledit Phelippe, duc de Bourgongne, les maire, eschevins et pairs de cette ville furent curieux de luy faire -confirmer leurs privilèges qu°ils ont audit lieu de Flandres, ce qu”ils ?rent en cette année et en obtinrent lettres de confirmation et patantes données par ledit Phelippe, duc de Bourgongne et comte de Flandres et Saint-Omer, au mois de juing,par lesquelles les bourgeois de cette ville et de Sainct-Jehan d'Angély, leurs facteurs et serviteurs, avec leurs denrées et marchandises 'estant audit païs de Flandres, sont mis en la protection et sauvegarde dudit sieur, et leur est octroyé que nul debvoir ny imposition Page 307 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --305- nouvelle sera mise ny establie sur le vin qui sera transporté ès dits païs par lesdits bourgeois; ainsi qu°il paroist desdi- tes lettres du thrésor de cette ville, en la caisse L, cottécs par le nombre x, contirmatives lesdites lettres des précé- dentes contenues en ladite caisse soubs le nombre viij. *l-440. -- Syre LAURENT DESNOBP " fut continué jusqu`au premier d”octobre de cette année par commandement et ordonnance exprès du roy, ainsi qu'il paroist de la piece estant au thrésor en la caisse V, cottée par le nombre iiij, et par aultres dont sera parlé cy-dessous en cette annee, estant en la caisse E, cottées xiij. Auquel premier jour d°octobre de cette année, lesdits maire, eschevins et pairs procédant a l”eslection d°ung maire le temps du dillayment apporté par le roy estant expiré, fut par eulx esleu en Péglise de Sainct- Barthelémy de cette ville le reste de l”année, M0 NICOLAS PIGNONNEAU, ainsi qu'il paroist de la pièce estant au thrésor en la caisse V, cottée par le nombre x. Et pour ce que ce dillayment et intermission de ladite eslection sembloit. estre une altération des principaux privi- lèges de cette ville concernant la constitution et establisse- ment du corps de ville, si tost que lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville eurent congnoissance de l'ordonnance du roy sur le dillayment de ladite eslection, a?n que par Pobéissance qu°ils avoient rendeue à ses commandements il ne fut dit qu°ils avoient enfraint en quelque chose leurs privilèges, lesdits maire, eschevins et pairs ?rent supplier sa majesté de leur donner lettres par lesquelles tels dillayment et obeissance ne peult nuire ne prèjudicier à leurs privilè- ges concernant leur élection, et à ce que telle .chose ne q:i*î** ** ** '* _ ___ _____ ;: ** ** * _ _ _ p '1. zi. avril 1440. Du 4 avril au 10" octobre Desnorp, par ordre du roi, du 'l?f octobre ille Nicolas Pignonneau. On ne trouve ni dans Arcère ni dans Delayant les motifs de cette intervention du roi dans les affaires particulières du corps de ville. Jourdan la mentionne aussi (t. IGP, p. 36), mais sans en indiquer les raisons. 20 Page 308 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --306- puisse à l”advenir estre tirée à conséquence, lesquelles let- tres le roy octroya conformément à ladite demande le deu- xiesme jour d”octobre de cette année 1440, qui sont celles cy-dessus mantionnées E, cottées par xiij, et furent données à Orléans, où le roy estoit venu pour Passemblée et tenue générale des estats du royaume 1. Cette année furent encore obtenues par lesdits maire,esche- vins et pairs, lettres du roy à la conservation de leur juris- diction, et à ce que les bourgeois justiciables desdits maire, eschevins et pairs ne puissent estre tirés en jugement par les gens du roy pardevant le gouverneur en la justice de cette ville et gouvernement, ny son lieutenant, comme il a paru du vidimus desdites lettres au vieil inventaire en la lettre Q, nombre xxxlx; et en est faict rnantion par le nou- veau sous la mesme lettre et nombre. 4441. - GUILLAUME VINGENT, escuyer. Comme Pannée précédente les ducs d”Alançon, de Bourbon, de Vendos- me et aultres princes du sang, et avec eulx les comtes de Dunois, Dampmartin, Georges, seigneur de La Tré- mouille, sur la ?n des estats tenus it Orléans, dont les séances furent continuées jusqu°en l'année dernière, bien que commancées dés la précédente, se fussent unis et faict parti contre le roy par leurs mescontentements par- ticuliers, et pour fortifier leurs dessains eussent laict es- lover Louys, daulphin de France, contre le roy Charles VII, son père, duquel Louys ils se seroient emparés dans la ville de Nyort, où il estoit nourri, pendant la confusion des guerres précédentes, et le bas age dudit seigneur daulphin, qui n”estoit que de quinze ans ou environ, ?rent *en ladite année dernière diverses surprinses et assiège- ments de ville au pro?t du parti du daulphin contre les subjects qui se tenoient en Fobéissance du roy; cela oc- i î l ' I gi' "`l ' '77 I ___, _____ Y il _ 1. Les états généraux de 1440 ne se réunirent pas à Orléans, mais à Bourges. Page 309 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -307+ casionna les maire, eschevins et pairs de cette ville afin de pourvoir à. leur seureté et pour s°empescher de sur- prinse, à resparer cette ville a?n de la conserver, comme elle avoit tous jours esté, en Pobèissance royale. Mais comme les londs et les deniers leur manquoient p0Lll` faire leurs forti?cations nécessaires, ils obtinrent du roy estant à Sainct-Denys, le x d”aoust, de ,certaines let- tres par lesquelles pour lesdites lorti?cations et rempare- ments de la ville, il leur donna l'imposi?on de douze de- niers pour livre du vin vendu en gros, et sur toutes aultres marchandises vendues et revendues ou cschan- gées, et la moitié entièrement de toutes aides qui se levoient en cette ville, et ce pour certain temps comme il paroist par les patantes mantionnées en linventaire en la caisse C, cottées par xLiiij, rapportées au vieil inven- taire soubs la mesme lettre et cotte. Quoyque les vins de cette ville et banlieue soient exemps de debvoirs en Bretaigne, comme il est touché ès années cy-dessus, n1esme en l'année néantmoins on ne laissa point cy devant de faire saisie desdits vins audit païs de Bretaigne, dont procès estant meu en la court ordinaire du gouvernement de cette ville, sentence est intervenue le XVIII du susdit mois d`aoust de cette an- née, par laquelle les vins du païs d'Aulnis sont desclarés exemps desdits debvoirs, ainsi qu'il paroist au thresor en la caisse L, nombre Ix. Cette année, lesdits maire, eschevins et pairs tirent ferme au nommé Delacroix, Fung desdits pairs, de Pimposition des douze deniers pour thonneau, de Fentrée du vin et van- dange qui leur avoit esté concédé, et ce pour quatre mille francs par chascun an, par contract estant en la caisse P, cotte par le nombre Lxxxvij. 1442. - Me GUILLAUME MASSIUOT. L”esmotion taicte en France par les ducs d”Alençon, de Bourbon et aultres man- tionnés en l'année précédente, spubs Faucthorité de Louys, Page 310 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --308-- daulphin, fut quasi aussitost estouffée que née, par la paix qui fut faicte d'eulx envers le roi, dès Fannée dernière, mais comme ainsi soit qu°en Poictou et Xainctonge,restoit toujours nombre de soldats qui [aisoient de grandes pilleries et con~ cussions particulières, le roy descendit rt leur subject, en cette année, j usques à Sainct-Jehan et à Xaínctes, où estant se res- souvenant de ce que Jacques, seigneur de Pons, avoit par un longtemps favorisé contre luy les Anglois, et Georges, seigneur de LaTrémouille, le parti de Louys, daulphin de France, et que les trouppes susdites estoient en leurs places et maisons, se saisit des susdites places comme des isles d”0léron et de Marennes, estant audit seigneur de Pons, de Mareuil et de Sainct-Hermine en Poictou, de Royan, de Brouhe et de Tail- lebourg en Xaintonge, appartenant au seigneur de La Tré- mouille 1, mit tous les soldats qui y estoient dehors desdits lieux, et pour faire donner par les ungs exemple aux aultres en haine du seigneur de la Trémouille, envoya en cette ville aussitost après la prinse desdites places le capitaine et les 1. Notre chroniqueur commet ici une erreur: ce ne fut pas sur Georges de La 'Trémoille que fut pris le château de Taillebourg, mais sur les trois frères de Plusquellec, neveux de Henry de Plusquellec, parent de Tanneguy Duchàtel à qui ce château (réuni au domaine royal depuis 1409) avait été engagé par le roi pour sûreté de vingt mille écus d'or qu'il lui avait prêtés. Henry de Plusquellcc mourut en 1439, léguant son château de Taillebourg à Tannieguy Duchãtel; mais ses neveux, Maurice, Charles, Guillaume et Henry de Plusquellec, prirent parti pour le dauphin dans la guerre de la Praguerie, avec Jacques de Pons et Georges de La Trémoille, et firent la guerre à la maniére du temps, c'est-à.-dire en parcourant le pays a main armée; maî- tres, au moyen de leurs barques, du cours de la Charente, ils firent au commerce rochelais un tort considérable. Ces faits nous sont révélés par Finterrogatoire des frères Plusquellec conservé aux archives de Thouars et publié par Delayant dans le tome II des Archives historiques du Poitou. lls sont présentés d'une manière fort ine:-:acte parAlain Chartier et les histo- riens du temps. Maurice de Plusquellec, qu”on dépeint comme un aventurier vendu a la politique de l'Angleterre, avait été page du roi Charles V I; il por- taitle titre de seigneur de Boulac en Bretagne; et dans presque toutes les expéditions il agissait de concert avec le sire de Pons. C Page 311 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -309-- soldats qui estoient dans la forteresse de Taillebourg, pour leur faire leur procès, lesquels estant constitués prisonniers, aulcuns desdits soldatz furent pendus et estranglés. - Voyez Alain Chartier et Belleforest. Cette descente du roy et prinse desdites places, porta les maire, eschevins et pairs à faire plusieurs despenses, telle- ment qu'ils furent contrains en cette année et ès années précédentes, à Poccasion des guerres civilles qui estoient en France et en ces quartiers, de faire plusieurs impositions de deniers sur les habitons de ladite ville dont on les voulut blasmer et recercher en l'année 1444, ainsi qu'il paroist de Fappoinctement de Marle estant au thrésor en la caisse Q, cotté xv, qui se trouve encore en la mesme caisse cottée par xxj. 1443. -- Me JEAN MÉRICHON 1 le jeune, licencié ès lois et conseiller du roy nostre sire. _ - Le xn? jour d'aoust de cette année, le roy estant à Par- thenay, donna aux maire, eschevins et pairs de cette ville, l'aide ou subside appelé pavage ou barrage, qui est de quatre deniers de chascune charrette chargée ou vide, pour chasque cheval à bas, ung denier, et pour chascun asne, une maille, pour Fentretien du pavé, comme il se voit par les lettres d”octroy estant au thrésor en la lettre G, cottées v, et en est taict mantion par aultre con?rmation dudit 1. 28 avril1M.3. Honorable homme et sage maître Jehan Mérichon (l).). Jean lllérichon, appelé cinq fois à la mairie, ?t, pendant la dernière année de sa charge, en 1468, dresser la liste des maires de La Rochelle, en y joignant une notice sur les principaux évènements qui s'étaient passés sous leur administration. ljoriginal de ce manuscrit, dont Jourdan a retrouvé le pre- mier feuillet, a disparu; mais il en existe de nombreuses copies. Voir sur illé- richon les notes données par Jourdan dans ses Epltémérides, t. IGP, p. 128- 129-130. L`hûtel d"lluré construit par Mérichon était situé dans la rue Bazo- ges ; le duc de Guyenne et Louis XI son frère, François I°1', Charles IX, la reine de Navarre et son fils Fhabitèrent successivement. JOURDAN, Ephémé- rides, t. II, p. 317. - Page 312 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --3l0-- octroy, faite en l'année 1451, estant en la mesme caisse, 'cottée xiiij. ' ' s 1444. --- Syre ANDRÉ CUVRETEBBE, et pour ce que ès années précédentes les esleus ou recepveurs des tailles de l'électi_on de Saintonge 'et de cette ville et gouvernement, commettoient plusieurs abus et malversations en leur charge sur les habitans de cette ville et gouvernement, les maire, eschevins et pairs en “?rent plainte au roy, de quoi lesdits esleus et recepveurs advertis et indignes, ?rent aussi plainte de leur part au roy contre lesdits maire, eschevins et pairs, les accusant de faire plusieu_rs levées de deniers sur la ville sans avoir sur ce aulcun pouvoir ny commission, de sorte que, sur les plaintes respectives, le xxij? jour de juing *de cette année, par ordonnance du grand conseil, commission fut, par le roi, donnée à Arnaud de Marle, maistre des requestes de l'hostel, et à Helyes Daluitz, sieur de Tresve, conseiller du roy, pour informer et juger des susdites plaintes, comme il paroist desdites lettres par vidimus de Fappoinctement sur lesdits différends, estant au trésor en la caisse Q, cottée par xvi, qui est encore sous le nombre xxxj. En cette mesme année, les maire, eschevins et pairs de cette ville composèrent et appoinctèrent par accord du différend qu”ils avoient pour la manutantion et exécution de leurs privilèges, en la ville Dam, païs de Flandre, avec les bourguemestre de ladite ville, comme il paroist par acte ex- pédié à. Bruges, le me d'aoust de cette annnée, estant au thrésor de cette ville en la caisse L, soubs le nombre xj. Les dits de Marle et d”Alluis, commissaires mantionnés cy-dessus, estant venus en cette ville pour informer et pren- dre congnoissance des plaintes respectivement faictes au roy par les maire, eschevins et pairs de cette ville, les esleus ou recepveurs Pour le roy en Sainctonge et cette ville et gouvernement, donnèrent jugement en sentence le III9 jour de septembre de cette année au pro?t desdits maire, eschevins et pairs, par laquelle ils furent relaxés et envoyés Page 313 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - -1-311- de la poursuitte et plainte contre eulx faicte d'avoir faict imposition et levée de deniers sans permission, attendu que ce qu”ils' avoient faict imposer sur lesdits habitans n”estoit qu'en conséquence des_ privilèges qu'ils ont représentés ès précédentes années; consentirent néantmoins- lesdits maire, eschevins et pairs, de donner au roy la somme de -deux mille cinq cents livres sur les deniers qui leurrevenoient de ce que le roi leur avoit donné à prendre sur les aides, dont Guillaume Vincent estoit recepveur de sa majesté, en pouvant par eulx contraindre ledit, recepveur de leur payer le surplus qui leur revenoit desdits aides, et pour ce qu`il estoit incertain si ce qu”ils avoient à prendre sur ledit recepveur pouvoit revenir il cette somme, lesdits maire, eschevins et pairs passèrent obligation au roy, le VB de septembre de cette année, pour la payer, ou leditVincent n'auroit provision suftlsante, estant mandé par ledit appoinctement, de la' part du roy a ses conseillers, le gouverneur de La Rochelle, son lieutenant et le bailly du grand fief d'Aulnis, de_ tenir la main åt l'ei;é- cution dudit appoinctement de Marle, comme le tout se voit par yceluy estant au thrésor en la caisse S, cotté par le nombre xv et encore soubs le nombre xxxj. ` 1445. -- MB PIERRE BRAGIEI1 1, licencié ès loix, seigneur de Magézie, Montroy et Brisambourg; en laquelle année et mairie, fut commancé d'estre bastie la tour du Garrot, de cette ville, qui ne fut parachevée que vingt-trois ans aprés, comme il se verra en l'année 1468. 1446. -- Syre PIERRE BOUTIN. Le septiesme jour de juing de laquelle année, le roy estant à Chinon, les maire, eschevins 1.4 avril 1415. Honorable homme et sage maître Pierre Brager,licencié en lois (D.). Pierre Bragier était, en 1445, seigneur de Brisambourg, de Magésie, dans la banlieue de Saintes, de Montroy près de La Ilochelle, et de Bourg- sur-Charente. Les Poussard, possédèrent aprés lui la terre de Brisambourg et la tirent passer par alliance en 1559 dans la famille de Gontaild-Biron. Page 314 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -312-› et pairs de cette ville obtinrent de sa majesté, pour l'autho- risation et accroissement de leur jurisdiction en la pollice qu'ils auroient pouvoir de croistre ou diminuer le pain, mettre le prix modéré sur yceluy ou aultres vivres, faire statuts et ordonnances polliticques et punir les contreve- nants, civilement et criminellement, et faire mettre à exécu- tion les sentences sur ce données, nonobstant opposition ou appellation quelconques et sans préjudice d'ycelles,jusque à ce que aultrement eust esté ordonné par ceulx à qui la congnoissance de l`appel appartiendroit, et est permis par lesdites lettres aux maire, eschcvins et pairs de cette ville de contraindre les habitants de tenir les rues nettes de toutes sortes d”immondices, chascun en droict soy, des- quelles patantes, lectures et enregistrement ayant esté faict par devant le gouverneur en la justice de cette ville et gouvernenement, le xvv jour d'aoust de cette mesme année, il est mande à tous sergents royaulx sur ce requis, de met- tre à exécution les statuts et ordonnances faictes par lesdits maire, eschevins et pairs pour le bien de la chose publique, nonobstant oppositions et appellations quelconques et sans préjudice d°ycelles, selon que desdites lettres et registre- ment il est faict mantion par le viel et nouveau inventaire, soubs la lettre B, nombre I, et en appert par aultres patan- tes à mesme lin et ampliation de ladite pollice du roy Char- les IX, estant au trèsor en la caisse Y, cottée par vt. {l447.i-«- JE1-JAN GIRARD. C`est de tous jours que cette ville reçoit une grande incommodité pour avoir des eaux doulces à tous temps et heures pour la scituation et place de cette ville, la plus grande part d'ycelle estant bastie dedans le marois ou aultrefois a esté la mer, et les eaux salines, c”est pourquoy les maire, eschevins et pairs ayant prins résolution en cette année de faire une fontaine au plus hault et ferme roc de cette ville et en l'approche des doulcins venans de Lafond, et au lieu que de présent on appelle la Vieille Fontaine; se voyant destitués des de- Page 315 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -31s- *- niers qui leur estoient nécessaires, pour ladite construc- tion, se pourveurent par devers le roy estant lors à Bourges, duquel ils obtinrent lettres du xxij d'aoùt de cette année, par lesquelles il leur est permis d”imposer dix deniers sur chasque thonneau de vin sortant hors la banlieue de cette ville, par les ports et havres du Plom, d'Esnandes et de Coudevache 1, pour estre convertis et employés à la construc- tion de ladite fontaine, comme il se voit dans la caisse F, en la pièce cottée xxij. Cette année aussi, lesdits maire, eschevins et pairs, pour faire que eulx etledit sieurmaire fussent d'aultant mieux servis, obtinrent du roy, estant pour lors à Bourges, que les douze sergents de la mairie de cette ville, les canoniers portiers et trompettes d”ycelle, fussent déclairés exemps de toutes tailles, subsides et imposition, les quelles lettres furent registrées et vérifiées par les esleus de Xainctonge, de cette ville et gouvernement, le douziesme de décembre de cette année l-447, selon qu'il paroist du tout, aux pièces du thré- sor estant en la caisse 0, cottée vj. Et pour ce que sur les haines qui estoient entre lesdits es- leus et aultres officiers du roy et lesdits maire, eschevins et pairs, sur les subjects des procés qu'ils ont eus et des plain- tes faictes des ungs contre les aultres, dont est mantion ès précédentes années, lesdits' maire, eschevins et pairs de cette ville auroient craint qu`on les voullut recercher pour lared- dition des *comptes des deniers qu”ils avoient droict de lever pour la construction de ladite fontaine, par eulx entreprise, le deuxiesme jour de febvrier de cette mesme année, ils 1. Le port de Queue de Vache (ou Coup de Vague d'après La Popeliniére) était un port creusé l'an 1435, en vertu de lettres patentes de Charles VII cc en une prée nommée Queue de Vache, appartenant si Fabbaye de Fondou- ce ››. Queue de Vache fut érigé en ?cf relevant du roi le 24 mai 1464 (AB- CÈRE, H*¿st.de La Roch., t.1°1', p. 1111). Pour Esnandes et le Port du Plomb, voir Arcère, t. IGP, p. 138, et Jourdan, Ephém., t. Il, p. 524. Page 316 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --314-- obtinrent du roy aultres lettres par lesquelles ils ne peuvent être contrains ny tenus de rendre compte des .deniers par eulx levés pour la construction de ladite fontaine, à aultres qu'à eulx-m êmes, prohibant et deffendant le roy par ycelles, qu'ils en soient recerchés ou inquiétés par les officiers de la chambre des comptes, ainsi qu”il se voit par lesdites lettres au thrésor, en la caisse F, cottées xxiiij. 1448. - M9 JEHAN BUREAU 1, conseiller du roy, thrésorier de France, et pour ce que ledit sieur Bureau, par l'exer- cice de sa charge ordinaire de thrésorier, estoit contraint d”estre le plus soubvent hors de cette ville, estant des favo- ris du roy, employé aux guerres, voyre qu”il avoit la conduite de Fartillerie aux armées royales, selon que remarque Nico- las Gilles, en l'année 1450, et aultres cv-dessous, la charge de maire fut presque toujours exercée par sire Jehan Dur- con, Fung de ses coesleus. En cette année les maire, eschevins et pairs admor- tirent plusieurs rantes qu°ils debvoient au seigneur de Mon- treuil-Bonnin, dont les contracts se trouvent au thrésor en la caisse P, cotté par xxxj et xxxij. 1449. -»- M9 NIGHOLAS PIGNONNEAU, licencié ès lois, con- seiller du roy. Les tresves qui avoient été faictes et renou- velées par diverses fois ès années précédentes, mesme en l'année 1445, entre le roy et celuy d'Angleterre, son nepveu, pour parvenir à la paix qui estoit moyennée entre eulx, furent plusieurs fois enfraintes par les Anglois, par la prinse de Fougères en Bretaigneé et aultres places par eulx prinses l°année dernière, ce qui occasionna aussi le roy de * ff» «f «**** « * ~ W «f * 7 «ff __ îlî _ 7 __. Y 7 7 _. 7 _ 7 W " _ _ .___.__. _ '__-.I 1. 31 mars 1448. Honorable homme maître Jehan Bureau, conseiller du roi, trésorier de France, et, en son absence, honorable homme M9 Jehan Dar- tons. (D.) 2. Fougères fut surpris par Jean Éde Surienne dit l'Aragonnais, le lundi 24 mars 1449. DOM lllAUnIcE, Pfrewves de l'l¿ist0'¿re de Bretagne. t. II, p. 1475. 4 Page 317 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 1 -315- prendre aultres places sur lesdits Anglois sans que pour ce il y eust dénonciation de guerre. Mais comme, en cette année, lesdits Anglois faisoient diverses courses sur les habitans de cette ville et sur ceulx de Dieppe par lesquelles ils estoient continuellement' piratés, les habitants de cette ville et de Dieppe en ?rent grandes instances au roy, et sur leurs plaintes principalement et desportements_précédents desdits Anglois, qui contreve- noient aux dites tresvcs, print leroy occasion de rompre tout ouvertements lesdites tresves avec l'Anglois, et furent prinses sur eux les villes de Congnac en Angoulmois et de Saint-Mai- grin en Xainctonge 1, et aultres placs en aultres provinces dont, la guerre fut renouvellée, prenant résollutiou le roy de mourir plutost que de laisser plus d'A_nglois en son royaulme. Ainsi qu”il lui est bien succédé peu de temps après; les Anglois advertis de cette résollution, yapportent de grandes résistances dont les efforts se passèrent en Normandie et au siège de Rouen, où le roy fut en personne, ayant pour lieu- tenant général le comte de Dunois 2, qui tenoit; assiégé dans ladite ville de Rouen, le duc de Somn'1crset3, lieutenant général du roy d”Angleterre, et Tallebot, Fung des plus vaillants et hardis capitaines. Cependant pour la crainte qu'il y avoit que pour faire lever ce siège qui regardoit la libération entière de la France de ses anciens ennemis, il ne se ?t aulcuns remeuements par les Anglois au pays de deça, Jehan, comte d'Angou- T" 7' "' ' "' "*'* "*' ' I-1-nur' ' 1-L ' ' ' _,__ "Îî ____lL"?r"' l 'nil-I."' 1. Cognac fut pris au mois de mai 1449 (MATTHIEU DE COUCY, c. 31, p. 145). Ce fait n`est pas indiqué dans l'H¿st. de Saintonge, de Massiou. Saint-Maigrin est une commune du canton d'Archiac (Charente-lnférieure). 2. Jean, batard d'Orléans, comte de Dunois et de Longueville, grand cllatnhcllan de France et capitaine général en fait de guerre. Les troupes françaises entrèrent à llouen, le 19 octobre 1M-9, en vertu de la capitulation conclue le 17. 3. Jean de Beaufort, duc de Sommerset, était débarqué à Cherbourg dans les premicrsjours de l'année 1443. Page 318 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .--3lG- ` lesme, qui estoit lieutenant général du roy en Guienne, de deçà la Dordonne, ne bouge point d'Angoulmois et de Xainctonge, et comme il survint quelque disette de bled par la stérilité qui avoit esté en la cueillette de cette année, à ce que cette ville et le païs ne fussent desnués de vivres et de bled, il ?t faire défense par le roy, de ne faire aulcune traicte, mener ou lever aulcuns grains hors le païs, sans congé ou permission expresse du roy, qui furent publiées en cette ville, comme il paroist desdites lettres données il Sainct-Jehan, le xx? jour de septembre de cette dite année, et de ladite publication au thrésor en la caisse G, cottée xj. 1450. -- Messire JEHAN LE BOURSIER, chevallier, conseil- ler du roy et général de France. En laquelle année, le vingt-septiesme de novembre, le roy estant pour lors à Montbazon, les maire, eschevins et pairs de cette ville obtinrent la jouissance pour quatre années de la moitié des aides ordonnées enladite ville et banlieue, et de la quarte partie de la traicte de dix souls par thonneau, et cinc souls pour pipe de vin chargé en cette ville et coustume d'ycelle, qu'ils pourroient prendre par les mains du recep- veur du roy ou des fermiers desdits droicts par leur simple quittance de leurs recepveurs ou thrésoriers, selon qu'ils auroient accoustumé de faire de leurs propres deniers et revenus, le susdit octroy laict pour en convertir les deniers et revenus en réparation et réparements nécessaires et aultres des affaires de cette ville, comme il paroist par les lettres estant au thrésor en la caisse G cottées Ix. 1451. -- M9 PIERRE DoP.1oLLE, licencié loix, és conseil- ler du roy et général de France. Comme en l'année précédente la Normandie, de laquelle les roys d'Angleterre se prétendoient seigneurs particuliers, oultre les prétentions qu°avoit Henry III, roy d'Angleterre, d'estre roy de France sur Charles VII, son oncle, eust été entièrement réduicte en Pobéirssance du roy Charles VII, et par ses conquestes remise à sa couronne, de laquelle elle Page 319 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' -317--_ avoit esté séparée par plus de trente ans précédents, la Guienne sur laquelle ledit Henry, roy d'Angleterre, avoit les mesmes prétentions de royaulté et de propriété, estant de- meurée la dernière pièce à reconquérir, l'Anglois la tenant sa dernière retraicte, ranima toutes ses forces à la conserva- tion d°ycelle, et le roy toute sa puissance à la reconquérir, y ayant envoyé pour lieutenant général de sa majestéen ses armées, le bastard d'()rléans, comte de Dunois, seigneur de Longueville, et donné la charge et maistrise de l'artillerie audit Jehan Bureau, thrésorier de France, et à Gaspard Bu- reau, son frère, qui estoil du corps de cette ville, et' ledit Jehan, maire en l'année 1448. Voyez Belleforest en cette année. Au moys de juing de laquelle année, le roy estant à Bourges, il octroya par privilège aux maire, eschevins et pairs de cette ville, d'estre exempts de toutes commissions tant royales que aultres, comme il paroist par les lettres estant au thrésor en la caisse G, cottées par le nombre xvij. Le xije d”aoust de la mesme année, le roy estant à Par- thenay, futcon?rmé par luy au profit desdits maire, esche- vains et pairs, l'octroy qu'il leur avoit faict dès l'an 1443, de l'aide des pavages et barrages, comme il appert de ladite con?rmation par lettres au thrésor en la caisse G, s_ous le nombre xiij. Le xxij 'novembre suyvant les maire, eschevins et pairs, ?rent baillette de la mothe et place où est de présent con- struictle moullin de la Verdière, pour y bastir ung moulin à vent, pour vingt livres de rante dont le contract est au thré- sor en la caisse Q, cotté vij. Et fut encore obtenu par lesdits maire, eschevins et pairs, le roy estant pour lors a Poictiers, lettres pour jouir par enlx en personne, à leur nomination de l'of?ce de balliseur du chenal qui part de cette ville à Chef de Boys, expédiées lesdites lettres du IX de décembre, en conséquence desquelles aultres provisions particulières furent en mesme temps expé- Page 320 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --3l8-- _ diées au profit de celuy qui auroit esté nommé pour exercèr ladite charge par lesdits maire, eschevins et pairs, ainsi qu°il se voitpar lesdites provisions première et seconde, estant au thrésor des tiltres de la ville en la caisse G, cottées par les nombres iij et encore iij. 1452. -- Syre HUBERT Pxsfrounnau. Lors de laquelle mairie, le roi en con?rmant l'octroy qu°il avoit faict aux maire, eschevins et pairs du pavage ou barrage de cette ville concédé auparavant a certain temps, leur ?t une proroga- tion de temps pour ladite jouissance par lettres expédiées le me jour d'aoust, qui sont au thrésor en la caisse G, cottées par le nombre x. Et d'aultant que par plusieurs années précédantes, il s'es- toit remarqué que le caillou qui est hors du havre de cette ville estoit souvent porté dans l'0uverture du havre et entre les deux tours d'yceluy, en quoy les marchands de la ville, les forains et estrangiers recepvoient une notable perte pour la dif?culté qu”il y avoit de faire entrer les vaisseaulx, et la crainte qu°on avoit de la perte d'yceulx, sur les offres de Guillaume Maynard, Fung des pairs de cette ville, d°y appor- ter empeschement, fut faict contract avec luv en cette an- née par lesdits maire, eschevins et pairs, par lequel on don- noit audit Maynard la somme de cine cents livres et sem- blablement la jouissance de la garde et capitainerie de ladite tour de la Ghaisne, a laquelle sont deus plusieurs droicts par les navires entrant et so_rtant, en exécution du- quel accord fut faict par ledit Maynard une paule 1' picquée dedans la grave, pour retenir ledit cailloux, qui ne s”est pas trouvée grandement utile, et néantmoings de grande des- pense pour son entretien; et est ledit contract au thréso_r en la caisse P, cotté par LXIX. 1. Pauláe, palée, de pal, pieu,piquet. Ce Guillaume Mesnard avait été antérieurement autorisé parle roi à creuser un port it Marsilly. JOURDAN, t. Il, p. 524. Page 321 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --319-- Cette année les affaires du roy ayant heureusement suc- cédé en la Guienne contre les Anglois, pour les signalés services que luy rendoient ses subjects soubs la conduicte du comte de Dunois, seigneur de Longueville, et entre iceulx maislre Jehan Bureau, thrésorier de France, maistre de Partillerie du roy, du corps de cette ville, et cy-devant maire d'ycelle1. Comme la ville de Chastillon-sur-Dordonne, au comté de Périgord, eust esté mise en Fobéissance du roy par le comte de Ponthieu, ledit Jehan Bureau y fut establi gouverneur, et quelques mois après la ville de Bourdeaulx, capitale de Guienne, s'estant rendue en mesme obéissance, le premier d'aoust, et rendue au comte de Dunois, qui la tenoit assiégée, le roy ayant con?rmé les privilèges de ladite ville, octroyé de nouveau le parlement qui y est de présent, voulant s'asseurer de la place et y mettre et au païs bour- delois personnes qui luy fussent con?dentes, establit pour gouverneur de ladite ville et de Guienne, le comte de Cler- mont, ?ls de Charles, duc de Bourbon, Jouachim Rouault, chevallier (du nom duquel s'appelle la seigneurie du Rouault au lieu d'Aystré pour avoir esté en ses biens) 9, pour _*; _ _ * , ffrr 7 1. Jehan Bureau de La Rivière, nom'mé par lettres patentes de l'an 1440, grand maître de l'artillerie de France, seconda puissammenl., avec son frère Gaspard, le roi`Charles VII dans sa lulte contre les Anglais; il soumit le premier le tir de Partillerie à des régles précises ; il contribua à la prise du marché de Meaux le 13 septembre 1439, à celle de Pontoise le 15 septembre 1441, et à celle d'Har?eur en décembre 1449. Jean Bureau se montra aussi habile négociateur que bon ingénieur et, comme l'indique Barbot, il hâta la capitulation de Bordeaux, signée le 12 juin 1451. Nommé maire de cette ville, deux ans plus tard nous le retrouvons dans I'armée royale ; son artil- lerie contribua au gain de la bataille de Castillon, le 17 juillet 1453. Jean Bureau fut armé chevalier par le roi Louis Xl, le jour même de son sacre ; il était né à Paris. et sa famille était originaire de la Champagne. Son titre de membre du corps de ville de La Rochelle était donc purement honori?que. Bureau mourut à Paris et fut enterré dans l'église de Saint-Jacques-La-Bow cherie. Aacane, Heist. de La Roch., t. 1*=1',p. 275, note. 2. Les Rouault appartiennent à la Saintonge, sinon par leur origine, au moins par leurs alliances. IJ'aprés Barbot, un fief dans la paroisse d'Aytré, Page 322 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --3?20-- - connétable et pour maire de-ladite ville ledit Jehan Bureau, cy devant maire de cette ville et lors du corps d'ycelle, à cause des grandes dilligences par luy taictes tant à la ré- duction et composition de ladite ville de Bourdcaulx où il fut employé, qu°à Passiegement de ladite ville, ainsi que tousche l”histoire de France de Belleforest, de Gilles et aul- tres, qui revient grandement a l'honneur de cette ville en ce que d'ycelle et du corps de ville, il y a toujours eu person- nages capables de servir leur prince, et qui en ont rendu de bons tesmoingnages et effects. _ ' 1453. -- JOUACHIM GIRARD, escuyer, de la maison de Ba- zauges. De la réduction de Bourdeaulx et prinse de Fronsac, de Bayonne 1 et aultres places de Guienne, en l'année précé- dente, le roy avoit remis en son obéissance tout son royau- me de longtemps disippé et entre les mains des Anglois, sauf la seule ville de Calais qui leur demeuroit_encore et sembloit en apparence, vu les serments de ?délité et d'obéissance qui avoient esté rendus par les seigneurs de Guienne, par les habitans de Bourdeaulx, ville capitale de la province, où les Anglois avoient faict leur dernière aurait porté leur nom. Nous voyons, en 1379, André Rouhaud ou Rouault chargé avec d'autres seigneurs de vider le différend qui divisait les deux branches de la maison de Surgères. André Rouault, ?ls de ce dernier, épousa Jeanne Poussard, qui lui transmit la terre de Crazannes (Voir Un chátenn de Saintonge, C*rnznnnes,dans Bulletin, t. 11, p. 305. Pons, Noël Texier, 1885). Joachim Rouault et son frère Abel étaient certainement de la même famille. Ce dernier s'empara de Valognes en 1449. Son frère servit sous Richemond pendant son expédition en basse Normandie, et fut nommé gou- verneur de Saint-Lô qu”il avait aidé à prendre. Aussitôt son avènement, Louis XI, par lettres données å Avesnes le 3 août 1461, le fit maréchal de France. (Voir sur la seigneurie des Rouaulx ou des Réaux, Bnlieiin de Zn so- ciete des Archives historiques de la Saintonge et de l'Annis, t. v, p. 269 et 55, article de M. Georges Musset). 1. Fronsac capitula le Eîjuin 1451. Bayonne se rendit à Dunois aprés un siégede quelques jours, le 20 août 1450. Page 323 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -321-* demeure, que les troubles qui avoient este despuis cent ans en cet estat, debvoient estre entièrement assoupis et la paix bien raffermie. Mais comme depuis en la longueur du temps que les An- glois avoient occupé la Guienne, qui estoit de près de deux cents ans, ils s'est.oient tellement acquis ,la bienveillance des villes et des principaulx seigneurs du pays, qu'elle ne peust cstre oubliée *par le peu de temps que le roy fut a la recon- queste dïycelle, le captal de Buth, Gaston de Foix, le comte de Candale, son ?ls, chevalier de la jarretière, qui est l'ordre du roy d°Angletcrre, ne s”esLant voulu assubjectir au roi que pour leurs terres et non pour leurs personnes, par 1'accord qu'ils ?rent avec le comte de Dunois, lieutenant général ès armées du roy en Guienne, pratiquèrent tellement pour le roy d'Angleterre qu”ils s'estoient réservés de servir de leurs personnes, par le susdit accord, les principaulx de Bour- deaulx, des aultres villes et païs de Guienne, que Tallebot, capitaine anglois, ayantfaict, au mois de septembre de cette année, un amas de sept à huit mille hommes en Angleterre, qu°il amena en Guienne avec vivres et munitions de guerre, au mois d'octobre de cette année, se saisit et s'empara de ladite ville de Bourdeaulx 1, quelques huict mois après la réduction (Pycellc, par Finfidélité et faulx serment des prin- cipaulx habitans, a Pexemple de laquelle plusieurs aultres villes et places se remirent aussi soudainement en l'obéis- sance de l'Anglois. De quoy le roy estant adverti, qui estoit pour lors à Tours il fut extresmement esmeu pour Pin?dèlité de ceulx qui luy avoient presté depuis «peu le serment de ?délité et d”obéis- sance, et pour ne laisser pas trop prendre pied audit Talle- bot, Anglois, vint a Lusignan, ou en dilligence il manda 1 Î*$ï__ în: *ig _) 1. Le corps commandé par Talbot n'était que de 5,000 Anglais; ils entré- rent à Bordeaux le 22 octobre 1452. t 21 Page 324 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 322°- d'assembler toute sa noblesse 'retirée chascun chez soy, fit convoquer le ban et arrière ban et pourveust si prompte- ment à Vinvasion et desgats desdits Anglois, que ledit Talle- bot, chef et conducteur d'yceulx, ayant esté tué, et son ?ls, voulant faire lever le siège de Castillon 1, Bourdeaulx, assiégé deux moys ou plus, fut de rechef rendu, le surplus des aultres places de la Guiennc, des les premiers mois de Pannèe suyvante, toute la France fut encore soubs la sub- jection du roy, hormis la seule ville de Calais. En la_quelle oppresse où estoit le roy pour la repousse desdits Anglois et reconqueste de la Guienne, cette ville ?t plusieurs grandes adsistances, tant en armements de navires de guerre que aultrement, comme il paroist de la pièce estant au thrésor en la caisse G, cottée par iij, et par aultre estant en la caisse F cottée par xix, et néantmoins, tout aussitost que la convocquation du banq et arrière banq fut faict a ce que les habitans de cette ville tenant ?efs sub- jects aux contributions dudit banq, et les nobles de la ville et gouvernement ne peussent estre contraints au service contre leurs privilèges, obtinrent lesdits maire, cschevins ct pairs, lettres patantes du roy par lesquelles ils sont dcsclai- rés excmps dudit banq et arrière banq, lesdites lettres don- nées à Lusignan le deuxiesme jour de may de cette année, qui sont au thresor en la caisse G cottées par xx. 1454. - Syre JACQUES AUDOUEP.. Les grandes impenses qu”il auroit convenu faire au roy pendant les guerres qui ont eu cours en son règne, luy avoient faict imposer les douze deniers sur toutes marchandises vendues et reven- dues, et restabli en tout la France, les aides en Fannée 1435, ce qui revenoit à telle incommodité en cette ville, 1. Le siège fut mis devant Castillon le 13 juillet 1453, trois jours après fut livrée la bataille de Castillon, où pérircnt Talbot ct son fils Jean, lord et vicomte Lisle, qu'il avait eu de sa seconde femme Marguerite de Beauchamps, lille du comte de Worvick. Page 325 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --323- où le transport des choses nécessaires ne se faisoit et ne se feroit encore que par la liberté, que sur la remonstrance des maire, eschevins et pairs, exemption fut donnée de payer ladite imposition sur les bleds et vins qui viendraient en cette ville, et ce pour le temps de ..... et pour la pre- mière vente qui se feroit dedans cette ville a la charge que la revente pour charger et transporter lesdits bleds et vins, le debvoir se payeroit, ainsi qu”il paroist des lettres du roy données au Breuil Doré le xxiiijv jour d'aoust de cette an- née, estant au thrésor en la caisse G, cottées par I, dont la vérilftication des généraulx est au pied du IV de mars de cette année. _ Cette année la contagion fut extresmement grande en cette ville et telle que des deniers publiqs on lut contraint de faire plusieurs grands frais pour faire soulager les pauvres qui en estoient af?igés. _ EL comme en cette année noble et puissant André, sei- gneur de Villequier, de Sainct-Saulveur le Vicomte, et vicomte de la Guierche, qui estoit gouverneur à la justice et séneschal de cette ville, chastellenie et ressort d'ycelle fust décédé 1 et que par son décès la susdite charge eust esté conféréea noble homme messire Jehan Jambes, cheval- lier, seigneur de Montsaureau 2, le deuxiesme jour de décem- bre de cette année, ledit sieur de Montsoreau, accompagné de plusieurs gentilshommes, vint en cette ville pour entrer 1. Antoine de Villcquier était le mari d`AnI.oinettc de Maignelais, cousine d'Agnès Sorel et qui lui avait succédé dans la faveur de Gllarles VII. Après la guerre de la Praguerie, le roi lui avait donné tous les biens con?squés sur Jacques de Pons. ` 2. Jean de Jambes ou Cllambes, seigneur de Fauguernon, chàtelain d':\i- gues-lllortes, La llochemorte, Tallemont, premier maître d'l1ötel du roi Char- , . les \ll, epoux de Jeanne Chabot, acquit de son l›eau~írèrc Louis Cltahot la 1 .9 terre de Monsoreau dent il porta le nom. (Voir sur cette famille note de Ill. Audiat dans le Bulíeáin des Archives histosriqms de la Saintonge et de Z`A'tm¿s, t. III, p. 332-233). Page 326 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --324 -- en possession de son of?ce et charge de gouverneur à la justice et de sénéchal. De quoy les maire, esohevins et pairs ayant eu advis, et de son approche de cette ville furent au devant de luy jusques sur le pont des Sallines, pour Paccompagnerjusques dans la ville, ce que faisant et estant tous rendus a la porte de Cougnes, ledit sieur de Jambes, gouverneur, ?t serment entre les mains dudit sieur maire, sur les sainots évangiles, de garder auxdits maire, esohevins et pairs et habitaus de la ville les privilèges qui leur appartenoient, droicts, usages, franchises, coustumes et libertés dont ils jouissoient, qu°il promit et jura d'entretenir. Après lequel serment, ledit gouverneur, accompagné comme dessus, entra dans la ville et fut avec ledit maire en l'église Sainct-Barthélemy, où ils ouïrent la messe, laquelle estant dite furent lesdits sieurs gouverneur et maire avec toute leur compagnie en Fauditoire royal et lieu où on exer- çoit la justice, auquel ledit seigneur de Jambes estant, ?t iceluy gouverneur faire faire lecture de ses lettres de provi- sion de son of?ce et ce faict, luy monté au siège judicial et chaire qui faisoit la plus éminente place où il représentoit le roy, comme ayant le gouvernement et jurisdiction pour luy de la ville, banlieue et chastellenie et ressort d”ycelles, ?t faire serment audit Audouer, maire, pour et au nom d'ycelles et de tout le commung et en' son propre nom, et ce, sur les sainots évangiles, qu'il seroit au roi et à son hoir masle et successeur en la couronne de France, bon, loyal et obéissant subject et vassal, sa vie, son corps et membres garderoyt. et aussi son pro?ct, biens, choses et ses droicts, mesmement ladite ville de La Rochelle, en son obéissance et de ses hoirs masles, successeurs en la couronne de France, 51 son loyal pouvoir, comme a son souverain seigneur, sans jamais avoir ni recongnoistre aultre souverain, et aussi à mondit sieur le gouverneur et ès aultres gouverneurs et ministres qui pour les temps advenir seroient en ces parties, Page 327 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . -325-- pour et nom de luy feroient les obéissances et services accoustumés tels qu'ils appartiennent, et que bon et loyal conseil ils bailleroient quand par luy et ses aultres ministres ils en seroient requis, et ses conseils et secrets tiendroient sans les révéler a nulli, ainsy que Dieu et les saincts luy veuillent aider, garder et observer. Aprés lequel serment de féaulté ainsy faict par ledit sieur maire au roy entre les mains dudit gouverneur en la justice, iceluy ?t aussy et réitéra sur les saints évangiles entre les mains dudit maire au nom du comrnung de ladite ville, le serment audit auditoire de les garder et e0*ns@t~vei* en leurs privilèges, droicts, usages, coustumes, franchises et libertés, sans les enfraindre en quelque manière que ce soit, ce que ledit sieur De Jambes* promit et jura. Ce faict, continuant la mesme action, honorable homme et sage maistre Pierre Foulquier, procureur de la ville, à la conservation des dignités et quallités de maire de cette ville, représente que le maire estoit capitaine de cette ville, et que d'ycelle capitainerie luy et ses successeurs avoient joui et usé par tel et 'si longtemps qu'il n'estoit plus en mémoyre du contraire, et af?n quele nom et tiltres que se dit avoiret porter ledit seigneur gouverneur, de capitaine de ladite ville, ne peut préjudicier au procès qui p0Lll` ce pendoit depuis longtemps en la court de parlement entre lesdits maire, eschevins et pairs et les prédécesseurs dudit sieur gouver- neur, auroit ledit procureur de ville desclairé qu'il protestoit et proteste, et s'opposoit à toutes ?ns,'à dire en temps et lieu à ce que les qualités que s”attribuoit ledit gouverneur ne puissent nuire ne préjudicier auxdits maire, eschevins et pairs. Par les années 1387 et 1898 et aultres suyvantes cy-dessus mantionnes, il se voit comme cette ville a plusieurs privilè- ges pour ses habitans et leurs marchandises en Flandres, concédés par Phelippe, duc de Bourgongne, ?ls du roy Jehan, et par Jehan, duc de Bourgongne, ?ls dudit lÎ`hc- Page 328 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -seo- lippe, et encore par Phelippe, fils de Jehan, aussi duc de Bourgongne, nonobstant lesquels, saisie ayant esté faite de quelques vins de ce païs sur lesquels on vouloit faire payer les impositions ordinaires du païs, sentence a esté donnée au prolit des maire, eschevins et pairs et habitans de cette ville, par les bourguemestres de la ville de Dam, le __III0 de feb- vrier de cette année, par laquelle les bourgeois et habitans de cette ville sont déclairés exemps de tout debvoir en Flandres, estant lesdites sentences au thrésor en la caisse L, cottées xij. La despence [aicte parlesdits maire, eschevins et pairs, lors de la contagion qui auroit esté en cette annéeen cette ville, et 'encore pour les armements de la guerre recom- mancée en Guyenne, de laquelle est parlé aux précédens articles,?t que lesdits maire, eschevins et pairs se IJOLIPVCLI- rent par devant le roy, pour en avoir quelque rembourse- ment pour l”employ de leurs nécessités, duquel roy fut obtenue la somme de mille livres pour lever sur le païs de Xainctonge, dont lettres furent expédiées auxdits maire, eschevins et pairs, par le roy estant 51 Meung-sur-Loire, le x de febvrier de cette année, qui furent véri?écs, et consen- ties par les généraux des aides, le x de mars suyvant, comme il se voit du tout au thrésor, en la caisse G et est la piece cottée par iij. ` 1455. - Syre LAURANS Dssnonr 1 d'où sont venus les nommés Jarrie, Seigneur du Houllet, en ce gouvernement, et eust pour coesleus syre Guillaume de Combes et syre Yvon Le Ferron. Lequel sieur maire et capitaineayant esté envoyé en court et vers le roy, qui estoit a Bourges, avec deux aullres des corps de cette ville, pour affaires publiques qui regar- 1. 13 avril 1455. Honorable homme S. Laurent Desnorp et, aprés sa mort, en octobre, S. Guillaume de Combes. Page 329 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - --327-- _ A doient le bien d'ycelle, fit si bien qu'au moys de juing de cette année et le dix-septiesme d'yceluy, il obtint du roy par patan- tes données à Bourges, que l'octroy et prorogation qui avoit esté auparavant faict auxdits maire, Gschevins et pairs, du pavage et barrage fut conñrmèe et recon?rmée ainsi qu”il se voit èsdites lettres estant au thrèsor, en la caisse G, cottées par le nombre xvj, et acheminé encore plusieurs aultres choses utiles à cette ville; mais est advenue que pendant sa légation et mairie il seroil; décède au mois de septembre de cette annee, au_quel pour raison de sa qualité de maire et capitaine de cette ville, fut faict un enterrement et des ob- sèques très honorables, où comme son corps fut porté en Féglise des cordeliers de ladite ville de Bourges, il fut accompagné par tous messieurs du grand conseil qui y estoient, et encore par le seigneur de Montsoreau, gouver- neur et sèneschal à la justice de cette ville, qui estoit près du roy, et en tous les luminaires qui se portoient auxdits obsè- ques fut mis et porté le pannonceau des armes de cette ville. Et comme premier que décèder, il ordonna par son testament, son coeur estre porté en cette ville et enterre en l”église de Sainct- Saulveur, de laquelle il estoit parroissien, ledit coeur ayant estè apporté dans ung coffret de plomb par aulcuns des religieux de la ville de Bourges, il lut premièrement délaissé en l'église de Sainct-Jehan-Dehors, où tous ceux du corps de ville et princi- paulx d'ycelle le furent prendre avec tout le clergé, en proces- sion, avec leurs riches ornemens, et comme le service eust esté encommance en parachevant yceluy par la procession, fut ledit coeur porte par quatre des principaulx dela ville, sça- voir, l'ung des soubs maire, procureur, thrèsorier et garde de la petite tour, qui estoit sous un poisle porté par quatre eschevins de ladite ville, et pendant ladite action et service, sonna tous jours la grosse cloche de la maison de ville, par ordonnance de eeulx du corps, tant par honneur qu°en témoignage que le chef de la ville estoit trespassé, et fut sta- Page 330 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -328- tué qu',à l'advenir en cas pareil, telles cérémonies seroient faictes et exécutées. _ Pendant Pabsence dudit Dcsnorp, maire, et mort d'yceluy, jusques à une nouvelle acceptation de Fung des deux coes- leus pour maire, fut la charge de la mairie de cette ville exercée par ledit Guillaume de Combes, et comme le sei- gneur de Montsorreau, gouverneur a la justice et séneschal de cette ville, sur la mort dudit Desnorp premièrement ac- cepté, pour son absence estant en court près du roy, eust donné charge à maistre Jehan Mérichon, esleu en Xainctonge, cette ville et gouvernement, de faire election de Fung des coesleus et soubs maire, pour estre maire de cette ville, aux six mois qui restoient de cette année, ledit Mérichon accepta pour maire ledit Guillaume de Combes, lequel à l°instant de Vacceptation fut mis en possession de ladite mairie, dedans le corps de ville, parla prestation de serment qu'il ?t et fit aussy faire aux officiers de la ville qui avoient esté nommés dès le commancement de la mairie, y estant gardées partie des cérémonies 'qui s°observent en la première installation de l'année. Cette mesme année aussy et le xxiiij? jour de décembre, le roy @stant à Montlusson, les maire, eschevins et pairs de cette ville faisant continuer les poursuittes et sollicitations des grati?cations qu°ils demandoient au roy et dont l`advan- cement s”estoit faict par ledit Desnorp, maire, qui y seroit mort ai la sollicitation, patantes auroient esté obtenues de sa majesté, par lesquelles en la considération de la fidélité de ceulx de cette ville et la couronne, et encore E1 la personne du roy, lors de ses' aftlictions et oppresses, et de.la grande despence faicte par le corps de ville ft la dernière recon- queste de la Guienne en l'année précédente, il donne aux maire, eschevins et pairs, les aides, tailles et huictiesme du vin qui se levoit en ladite ville et banlieue, moyennant la somme de quatre mille cinq cents livres qu'ils seroient tenus de fournir au roy, pour Pentretènement des gens de guerre, Page 331 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ i --~329- le tout du susdit octroy Ô lesdites- charges pour le temps et espace de trois années, et pour lever et fournir par lesditsmaire, eschevins et pairs, la somme annuelle de quatre mille cinq cents livres, leur est donné pouvoir d'imposer, pendant ledit temps, sur chuscun thonneau de vin qui sera vendu en gros en ladite ville et banlieue, quinze deniers tournoys ou aultre telle somme au-dessoubs, qu'ils adviseront, ou sur telle autre marchandise qu”ils jugeront nécessaire, moins préjudiciable à la ville, pour employer le tout ès répa- rations nécessaires 51 ladite ville, sans que des susdils deniers et employ, lesdits maire, eschevins et pairs soient tenus de rendre compte qu”en la forme et manière qu°ils ont accoustumée de leurs aultres deniers, portant lesdites lettres que les debvoirs concédés auxdits maire, eschevins et pairs, seront payés comme deniers royaulx, nonobstant oppositions ou empeschements quelconques, et que le maire ou son juge commis auroit toute congnoissance et juridiction des diffe- rends qui surviendroient à. cause desdits deniers, lesquelles lettres furent véri?ées et consenties par les thrésoriers géné- raulx de France, le dernier jour de cette année 1454, comme il se voit du tout en la caisse C, aux pièces cottées xix et xx. _ ` _ 1456. - M0 Ptenuu Domotta, de la famille du chan- celierDoriolle, conseiller du roy et général de France, qui cust pour coesleus maistre Jacques Paon. Dès l'instantde laquelle mairie, ledit Pierre Doriolle, maire, s'estant absente et esté en la court, près du Iroy, où il passa toute l'année sans exercisse aulcun de sa charge, fut ladite charge exercée par ledit maistre Jacques Paon. Et pour ce que quelque octroy qui tut faict par le roy aux maire, eschevins et pairs en Pannèe dernière, des tailles, huictiesme du vin et aides qui se levoient pour la gendar- merie en cette ville et banlieue, ledit don faict et véri?é par les généraulx en l°année dernière, les maire, eschevins et pairs estoient empeschés en leur jouissance pour les droits Page 332 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --330-- eschus despuis la vérification dudit don jusqtfau xvme de febvrier dernier, le xrxe d'apvril,commancement de cette année, lesdits eschevins et pairs obtiennent lettres du roy, par lesquelles il desclara consentir qu”ils prissent et levassent lesdits aides pour le susdit temps, et que ceulx qui les avoient perçus fussent tenus de leur payer, signées lesdites lettres du comte de Dampmartin, de maistre Jehan Bureau, du corps de cette ville, thrésorier de France, et dudit Do- riole, aussi thrésorier et maire et capitaine de cette ville, comme il se voit par lesdites lettres estant au thrésor, en la caisse G, cottées par viij. Et au mesme mois de ladite année, obtinrent les maire, eschevins et pairs de cette ville, lettres patantes du roy du dernier d'apvril, par lesquelles il leur auroit permis de lever pour années, cine deniers tournois sur chasque thon- neau de vin qui seroit tiré de Xainctonge, de cette ville et gouvernement, pour employer le provenu dudit droict, au procès que poursuivoient lesdits maire, eschevins et pairs en Flandres, contre aulcuns marchands dudit lieu et Picardie, quiauroient imposé plusieurs subsides sur les vins et marchandises des marchands de cette ville, contre les privilèges qu”ils ont en Flandres, accordés par Pl1elíppe, duc de Bourgongne, ?ls de Jehan, roy de France, et par Jehan et Phelippe, ses fils et petit-?ls, aussi ducs de Bourgongne, et encore pour les employer à Pentretènement de la cha- pelle qu°avoient ceux de cette ville tra?quants en Flandres en la ville de Dam, lesquelles lettres furentšleues et regis? trées en la court ordinaire cette ville, et mandement donné pour les exécuter et lever ladite imposition par le seigneur comte de Montsaureau, gouverneur, séneschal en la justice, en l'année 1461 seulement, comme il se voit ès dites lettres, estant au thrésor en la caissse Q, cottée par LI. Le don faict aux maire, eschevins et pairs, par ledit Char- les VII, de l'aide du pavage et du barrage dès l”année 1443, continué et confirmé en l`année 1451, fut vérif?é et mande- Page 333 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -331-~ ~ ment fut donné d'en souffrir et laisser la jouissance, par syre de Jambes, seigneur comte de Montsaureau, gouverneur, séneschal à la justice de cette ville, par lettres expédiées en cette année, le xxvij de may, estant au thrésor en la caisse G, cotl.ées par xiiij. L'octroy faict par le roy des aides, tailles et huietiesmes, en l'année précédente et dont est faiet mantion en celle-cy ne cause point aux maire, eschevinset pairs, la seule con- tantion rapportée par les précédens articles de cette année, mais fut tel don grandement altéré et diminué, car, après 1”octroy cy-dessus, comme ainsy tut que lesdits maire, esche- vins et pairs voulurent jouir, comme on faisoit auparavant soubs le nom des aides, de dix souls pour thonneau de vin, qui se chargeoit de province en aultre, comme de celluy qui estoit chargé pour les royaulmes estrangiers, le roy estant au Chastellier, en Bourbonnois, desclaira par patantes du xxx de jeuillet de cette année, à la poursuitte et recerche de ses officiers et recepveurs, que les dix souls de traiete pour thonneau de vin qui se livre en Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, pour mener hors le royaul- me, estre son vray et ancien domaine, et se debvoit distri- buer par les descharges des changeurs du thrésor et par Pordonnance du thrésorier; et au regard de la traicte des vins que l'on mène au-dedans du royaulme, soit en Flandres, Picardie, Bretaigne, Normandie ou ailleurs, en quelque part que ce soit, au-dedans du royaulme, estre en la condition et nature des aides, et se debvoit distribuer par les ordonnan- ces des généraulx et descharges du recepveur général, qui fut un extresme préjudice a la ville, laquelle ne jouit par vertu de son octroy que de ce qui estoit de la nature des aides et non de ce qui estoit réputé domaine, estant les sus- dites lettres patantes au thrésor, en la caisse J, cottées par le nombre iiij et xxiij. Le x0 jour d'aoust de cette année, le roy Charles VII, con- ?rmant les privilèges que ses prédécesseurs avoient octroyés Page 334 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -332- aux maire, eschevins et pairs et habitans de cette ville, par lettres patantes données à Sainct-Denis, leur octroya qu'ils seroient exemps du banq et arrière banq, comme il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse J, cottées par le nombre xxij. 1457. - Me JEHAN MÉRIGHON, seigneur du Breuil-Bertin et des Halles de Poictiers. En laquelle année fust faicte la calle publique de Maubec, le pan du mur des moulins qui y sont et diverses detfenses entre les deux doues, depuis l'arceau de la Verdière jusques à la porte Rambault. Le premier jour de septembre de ladite année, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour composer et ?nir plu- sieurs différens qu”ils avoient avec les maistres bouchiers de la petite boucherie de la ville, tant pour _les bancqs et places de ladite boucherie, que pour les maistres bouchiers qui debvoient estre en yeelle, et les formes et façons d'y estre receu et admis, passèrent contracts avec les bouchiers de ladite boucherie, pour quatre-vingts livres de ranthe et rei- glèrent tellement les bouchiers, qu”à l”advenir nul ne scroit reçu si ce n'est en la présence de deux ou trois des anciens, et qu”il soit jugé suf?sant et capable, comme il paroist par les 'pièces estant au thrésor, en la caisse P, cottées par le nombre iij. Gomme ainsi soit que l'Anglois eust par ung longtemps al?igé le royaulme par guerres et divisions, et mesmement soubs Henry V et VI, qui, prenant prétexte des troubles et de la haine de Charles VIB contre le roy Charles VII, son ?ls, avoient dessain de- s”approprier de ce royaulme, Dieu rétribuant à cette nation et aux usurpateurs de cet estat ce qu'ils pratiquoient contre l'aultruy, suscita dès l'année 1454 une telle division dans l°Angleterre, entre Richard, duc d'York, estant d'une branche royale du sang royal, et Henry VI, lors régnant et roy d'AngIeterre, que la guerre et dissenè tion s”y échauffa de telle sorte, soubs le nom de partis, sça- Page 335 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -333-- voir, de celui de Lancastre, d'où estoit isseu le roy Henry, et celuy de Clarance, d”où estoit le duc d'Yorl<, que ce royaulme fut grandement aifligé jusqu°en Pannée présente. A raison de quoy Charles V11 ayant quelque ressentiment des injures qu'il avoit reçeues, prenant aussi son temps de leurs aiflictions, quelques affaires qu”il eust en son royaulme à cause de son ?ls, daulphin de Viennois, s°efforça d”entre- prendre sur l°Angleterre, par l'advis et sollicitation du connes- table de Richemont, nouvellement duc de Bretaigne, et y envoya une armée par Pierre de Brezay, séneschal de Nor- mandie, qui fut cause d'une desnonciation ouverte de guerre, entre nostre roy et 1'Anglois, en cette année-1457. Au mo- yen de laquelle bien que les François rfeussent pas faict grand dégast ny séjour dans llisle, les Anglois mirent aussi- tost sur mer quelques vaisseaulx et gens de guerre, pour courir sur les costes de France, desquels aulcuns vinrent radder en ces costes et poser l'ancre lejour de sainct Simon et sainct Jude, Xxviij? d'octobre de cette année, où ils atta- quèrent et combattirent ung grand vaisseau de cette ville, appelé la Grosse nef de Pierre Gentilz, que l'on avoit faict sortir bien armé sur l'advis qu”on avoit de Papproche desdits navires anglois qui ?t telle résistance par les soldats et munitions de guerre qui y estoient, qu'il eust entièrement dissipé lesdits navires anglois, qui avoient pour adrniral l'ung des vaisseaulx du duc de Lancastre, si ce n°eust esté Forage et tempeste merveilleuse qui survint et qui dura plus de vingt- quatre heures, qui ?t perdre les bateaux, ancres et amarra- ges de ladite grosse nef, laquelle de nuict, se vint perdre à la coste de Laleu, vers Pampin, où moururent en ycelle, plus de quatre-vingts hommes de combat. - Quant estdesdits navires anglois, estant demeurés sans nau- frage, ains seullement leurs mats couppés, les gens de guerre s”e?`orcèrent de mettre pied à terre, ce qui fut empesché par la pourvoyance du seigneur comte de Montsaureau, gouver- neur à la justice de cette ville et gouvernement, et duditMéri- Page 336 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- j --334- chon, maire, sur ce que, en toute dilligence, ils firent armer le plat païs, qui se trouvèrent aux costes, résistant aux des- sains desdits Anglois, leur faisant lever voile, tellement qu”ils prinrent seullement pied à terre en l'isle de Bé où ils descendirent le jour de Toussains, pillèrent le bourg de la Flotte, _duquel les habitans mesme pour sc rodimer de plus grandes vexations, furent contraints de composer avec les- dits Anglois de certaines sommes, pour le paiement de laquelle ils donnèrent quelques otages qui furent menés on Angleterre. _ Et pour ce qu'on craignoit que telles courses et descentes desdits Anglois continuassent et qu'ils ?sscntquelquesravagcs et surprinses de places estant en terre ferme de ce gouverne- ment ou païs circonvoisins, il fut alors laict par lesdits maire, eschcvins et pairs, divers reiglements pour la garde de la ville, et faictes plusieurs réparations aux murailles de ladite ville, et pourveu it la munir de vivres, d'artillerie et aultres choses nécessaires, comme aussi ledit seigneur gouverneur, gséneschal à la justice, messire Jehan de Jambes, comte de Montsaureau, avec les gens du roy arrestèrent do leur part plusieurs ordonnances pour les gens du plat pais et banlieue, à la conservation et garde des costes. 1458. -- Sjfre Yvns DE FERBON. En laquelle année, sur les mescontentements que le roy avoit des procédures de Jehan, duc d'Alençon, pair de France, prince du sang, et mesmement de ce qu”il avoit esté moteur de la retraicte et armement de Louys, daulphin de France, contre l'authorité du roy, procès ayant esté faict extraordinairement contre ledit duc à Vendosme, par arrest donné au privé conseil du roy, par les princes du sang, pairs de France, et aulcuns pré- sidens er conseillers des parlements, ledit seigneur duc ayant esté desclaré duement attaint et convaincu du crime de lèze majesté, il fut condempné à la mort, dont Pexécution seroit différée jusque à ce qu°il tut ordonné par sa majesté, tous ses biens con?squés et yceluy desclairé descheu de l'honneur et Page 337 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -335- dignité de France, lequel arrest luy estant prononcé le xe jour d'octobre de cette année, fut ladite prononciation faicte par messire Hélies Torrette, président en parlement, maistre Jehan Boullangier, conseiller en la court dudit parlement, et Jehan Bureau, thrésorier de France, Fung du corps de cette ville et cy-devant maire, qui auroit adsisté audit jugement qui revient à l'honneur et dignité de cette ville, qui a eu des per- sonnages de son corps qui estoient relevés en dignité près du roy et de son conseil privé; voyez Belleforest en l'histoire de cette année. ' Cet arrest donné et_ exécuté pour la plus- grande part des biens du susditseigneur d'Alençon, tombés en confiscation, leroy en deslaisse une partie aux héritiers et enfans dudit duc, à la supplicationet requeste d°Arthur, comte de Ptichemond, duc de Bretaigne, connestahle de France, oncle du duc d°'Alençon, lequel connestahle en faveur de cette gratification se desmit au roy, de Parthenay, Secondigny,Vouvant, Chatel- laillon en ce gouvernement, et aultres qui_avoient apparte- neu à Jehan Larchevesque, qui, des années précédentes avoienl; esté donnés par le roy au susdit connestahle, par la confiscation obtenue au roi, de la félonnie et _forfaicture dudit Larchevesque, suyvant le parti des Anglois, comme il est tous- ché en l'année .... ` Aprés laquelle remise ès mains du roy, des susdites terres par ledit seigneur connestahle, en cette année, sa majesté dès Pinstant redonna les susdites terres, entre lesquelles estoient Chatellaillon, estant en ce gouvernement, à Jehan, comte de Dunois,bastard d'0rléans,en la famille et successeurs duquel, qui ont esté ceulx de Longueville, elle a toujours esté despuis ct jusques aprés de cent cinquante ans. Voyez Belleforest en l”histoire de cette année 1. ___ _ ÿ __ ÿ _ÿ_¿ ÿ 7 _____ __ __ 'lul?f J"|"'í _ * 1. Chatcllaillon resta dans la maison de Longueville jusqu'en 1596 que Marie de Bourbon, duchesse de Longueville et d'Estouteville, veuve d`Eléo- nor, duc de Longueville, le vendit à Anthoine Courault, procureur du roi, au présidial de La Rochelle. ARCÈB, Heist. de La Rochelle, t. I, p. 110. Page 338 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --336- _ Cette année furent faictes en cette ville, quatre grosses coul- levrines qui y ont esté par un longtemps et ne se remarquent point pour le jourd'huy 1. 1459. --MB JEHAN DESNORP, licenciées loix. En laquelle année, vers le dernier mois d'ycelle qui fut le xij de janvier, le roy estant à Chinon, les maire, eschevins et pairs de cette ville, veillant au moyen de la garde et seureté d'ycello, obtin- rent de sa majesté, privilège par lequel tous hosteliers exer- çant le faict d°hostelerie en cette dite ville sont tenus par chascun an, en chascune création de maire, de faire serment au nouveau maire de luy rapporter les noms et surnoms, par chasque jour, de ceux qui surviennent loger en leurs maisons, avec pouvoir auxdits maire,eschevins et pairs, de condempner a1'amande'eeux qui y contreviendront, qui ont esté enregis- trées en cette ville et attache donnée pour les faire observer par le gouverneur à la justice, le penultiesme de may de l'an- née 1460, comme il se voit du tout au thrésor, en la caisse C, aux pièces cottées vij. 1460. - M9 JEHAN MÉRIGHON, conseiller du roy, sei- gneur d”Huré, de Lagord et du Breuil-Bretin, eslu en Xainctonge, cette ville et gouvernement; et comme la diver- sité des juridictions et des personnes qui les exercent, qui tendent chascune à. la conservation, voyre å l'estendue dc leurs droicts, engendrent communément plusieurs et divers procés, en ayant par chasque- jour entre lesdits maire, eschevins et pairs et les officiers royaulx de cette ville, tant pour le lieutenant du séneschal et gouverneur à la justice, que du juge, prévost et chastelain qui entreprenoient sur la juridiction desdit.s maire, eschevins et pairs, sur les dilligences et poursuittes par eux faictes, vers le roy, aux ?ns d'un IIII_l|* 7 ¿ W Î ÿ *Á 1-un-nï r* ff jq.-_ * Ing;-| JI-Il 1. Jourdan, qui parle de Pancienne fonderie de canons de La Rochelle (t. II, p. 383), ne mentionne pas ce fait, qui prouve que dès 1458 _ elle était établie à La Rochelle. Voir Delayant, t. I, p. 129. Page 339 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --337- reiglement des droicts des parties conlandantes, vinrent en cette ville au commancement de cette annee et mairie, par commission de sa majesté, et pour l'effect dudit reiglement, messire Jehan de Jambes, sieur comte de- Montsaureau, premier maistre d°hostel du roy, gouverneur et capitaine de cette ville, maistre Jehan-Henry de Marle, conseiller du roy et maistre des requestes, et Joachim Luard, notaire et secrétaire du roy,lcsquels ayant ouy les prétentions et con- tantions desdits maire, eschevins et pairs, et des ol?ciers du roy, lant au faict de la justice, que recepveurs royaux, don- nèrent leur appoinctement et reiglement, appelé communé- ment Fappoinctement de Marle, le xvij? jour de jeuillet de cette année, contenant entre ses principaulx articles: que les bourgeois de la ville seront exemps des deux deniers obole sur chascun thonneau de vin entrant ou sortant de cette ville qui leur estoient demandés par les procureurs et recepveurs du roy, comme droit despendant de son domaine, que les- dits maire, eschevins et pairs contredisoient pour lesdits bour- geois, que suyvant l'octroy faict aux maire et eschevins de la place de la Petite Rive, elle leur demeurera en payant annuellement deux marcs d'argent, qu°ils demeurcront en la possession des courtages des navires' pour en lever le fret d'ung thonneau, estant chargés ou encombrés de vingt-ung thonneaux, qu'au regard de la jurisdiclion elle leur demeu- reroil, haulte, moyenne ou basse, sur leurs bourgois et fami- J liers estant tués en la ville et faulxbourgs d`ycel|e, lesdits maire, esclievins et pairs enlèveroient les corps, et le pré- vost ceux des étrangiers tués en ladite ville, que sur lesdits étraugiers. lesdits maire, eschevins et pairs ne pourroient faire aulcune prinse, qu'en flagrant délit, ou de celluy qui seroit soubçonne de ['uitte sans pour ce prendre congnois- sance du crime, que lesdits maire, eschevins_et pairs en leur eschevinage, auroient congnoissance des crimes qui se com- metteroient par leurs bourgeois, et pouvoir de les déposer de leur bourgeoisie; que sur le décès desdits bourgeois et 22 ` Page 340 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -338- familiers, ils pourroient faire sceller et faire leurs invautaires et conjointement avec les gens du roy, si le décédé avoit manié les deniers du royaulme; que lesdits maire, esche- vins et pairs congnoistroient des causes civiles de leurs dits bourgeois et familiers, soit de bourgeois et bourgeois, ou de bourgeois contre l'estrangier, le bourgeois estant principal partie deflbnderesse; que si le lieutenant général ou prévost de la ville estoient saisis de telles causes, que le renvoy en sera faict par eulx en tel estat qu'elle soit, en desclairant par le bourgeois en quelle mairie il auroit esté reçu que des estrangiers criminels prins par des sergents royaulx, desquels le prévost auroit faict le procès, les maire, esche- vins et pairs en donneroient le jugement. d”absolution ou condempnation en l'auclitoire royal, présentle prévost ou le procureur du roy, au jour que ledit prévost aura assigné; que des crimes privilégiés, la congnoissance en appartien- dra au gouverneur de la justice ou son lieutenant, qu”il con- gnoistra semblablement et non ledit prévost des causes où le procureur de ville et les maire, eschevins et pairs sont les seules parties, que le prévost sera obligé de luy en faire le rcnvoy, sauf de celles qui sont premièrement de sa con- gnoissance, et auxquelles lesdits maire, :eschevins et pairs sont seulement intervenans; que lesdits maire, eschevins et pairs congnoistront des maîtrises jurécs de tous artisans, et le gouverneur en la justice, ou son lieutenant, de celles de don du roy. Et aflin que cet appoinctement fut plus valable et stable il la conservation du droict d"ung chascun des contandants, lesdits maire, eschevins et pairs, en cette année, le xlxe jour de décembre, le tirent con?rmer par le roy, estant alors 51 Bourges, selon que dudit appoinctement et confirmation il paroist au thrésor en la caisse H, ès pièces cottées vij, et encore en la caisse Q, ès pièces cottées II etl. Ledit Jehan Mérichon, maire et capitaine de cette ville, fut, en cette année, et pendant sa charge, par un longtemps, Page 341 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --as9- - * en légation et députation par devers le roy audit lieu de Bourges, et fut obtenue et sa poursuitte et dilligence, la sus- dite con?rmationde Pappoinctement de Marle, et encore le Iv? jour du mesme mois de décembre, cy-devant rapporté, la remise auxclits maire, eschevins et pairs, d`une amande de soixante livres parisis, en laquelle ils avoicnt esté con- dempnés par arrest de la court de parlement, les lettres de ladite remise données audit Bourges, comme il se voit au thrésor en la caisse C, sous le nombre ij, avec lesquelles sont- Pattache des généraux. En mesme voyage et année, ledit Mérichon, maire, obtint aussi du roy, patantes par lesquelles il octroya aux maire, eschevins ct pairs, pouvoir de contraindre, à perpétuité, les habitans du bailliage du grand ?ef d”Aulnis, et des aultrcs paroisses de banlieue au guet et garde de ladite ville, et encore l"octroy cle la faculté et pouvoir d”amortir et abolir le tiers du balisage qui se lève sur les vaisseaulx nouvel- lement faits estant de la Bretaigne. » Pendant laquelle mairie fut aussi bastie et édi?ée, par les bouchiers de cette ville, la grande boucherie d'ycelle, qui leur avoit esté arrantée par l”accord faict entre eulx et lesdits**maire, eschevins et pairs, le premier jour de septem- bre de Fannée 1457. Sur la ?n de cette année et au mois de febvrier, les tbré- soriers de France, vinrent quoy que ce soit aulcuns d'eulx, en cette ville, pour la confection nouvelle d'ung papier censif du bailliage et grand fief d`Aulnis, sur ce que les recepveurs du roy portoient par leurs comptes plus de deux cent cinquante livres de non valloirs au roy, et ayant com- mancé, lesdits thrésoriers, de- faire perquisition des causes des susdits non valloirs, et en dessain de faire ung arpen- tage de tous les ténements dudit grand ?ef, le vue dudit mois, ils commirent pour cet effet Jehan G-odeau, aupa- ravant procureur du roy en la baronnic d”Amboise, Guil- laume Maynard, lieutenant du baillil dudit grand ?cf Page 342 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - - _- 340 - d°Aulnis, et Gobert Cadiot, p0Lll` substitut procureur du roy, _qui dés lors commancérent à faire Parpentement et ung papier terrier dudit grand ?ef, appelé le Papier de Godefm, ainsy que de ce que dessus il paroist par ledit papier dont ung corps est en la chambre des comptes à Paris et l'autrc pardevers les recepveurs de sa majesté en Xainclonge, cette ville et gouvernement, M6/1. -~ MG JEl'IAhl BERARD, licencié ès loix, conseiller du roy en sa court de parlement a Paris, eust pour coesleus sire Jacques Audoer et... Dés le commancement de laquelle mairie, ledit Bérard, fut grandement mallade et par son indispcsition et absence pour changement d'air, ledit Audoer exerça sa charge et fonction. Le roy Charles VII régnant ayant esté longuement mallade de def?ance et mélancholie, et plus de deux ou trois ans, par le desplaisir qu°il avoit, de la retraicte faicte par Louys, daulphin de Viennois, son ?ls aisné, qui s”estoit retiré hors du royaulme et en Genep, païs de Brabant, terres de Phelippe, duc de Bourgongne, du mariage que ledit daul- phin, avoit contracté avec Charlotte, ?lle de Louys, duc de Savoie, sans son authorité et exprès consentement, par les appréhensions et soubçons qu”il prenoit, tant de son dit ?ls que du duc d°Alençon, qui mesme luy alloient en accroisse- ment despuis l'arrest de mort qu°il ?t donner contre luy, en l”année 1458, entre ?nallement en de si grande deffiance de toutes *choses que sur le rapport que lui tit ung de ses capi- taines dcs gardes auquel. il se conlioit, qu'on le voulloit em- poison ner,qu'il ne voullust boire ne manger, quelques remons- trances que luy ?ssent les médecins des accidans qui en arriveroient, suyvant quoy ses forces se deffaillirent tellement que le xxn? de jeuillet, et jour de la Magdeleine de cette année, il mourut a Mung-sur-Yévre en Berry, par le décès duquel courriers estant acheminés au lieu de Genep, pour en donner avis a Louys, daulphin, fils aisné de France, il vint aussitost recueillir la couronne de cet estat qui luy appar- Page 343 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' - 34-1 -- tonoionl héréditairement, estant recongneu par tous les princes et officiers de la couronne, qui le ?rent sacrer il lïleimsl, par Jehan Juvénal des Ursins, archevesque du lieu, le xvl? d”aoust de cette année. Dés l`instant duquel sacre, le roy venant à Paris, les maire, eschevins et pairs de cette ville, députérent tant ledit Bérard, revenu à convalescence, que plusieurs aultres de leurs corps, qui furent pardevers ledit Louys, unziesme du nom, pour lui prester et faire le serment d”obéissance et de fidélité. Quelque temps après, et au commancement du mois d'oc- tobre de cette année le roy estant descendu en Touraine, se ressouvenant que partie des mescontements qu'il avoit heus, eslant daulphin, contre le deffunct roy Charles VII, son père, procédoient du peu d°entretien qu'il luy donnoit, appanagea Charles de France, son frére, qu"il ?t venir il Montrichard, du païs et duché de Berry, et donnant à la royne blanche et douairiére, sa mère, Marie d'Anjou, soixante mille livres de rante annuelle qu*il lui assigna sur les villes et chasteau de Chinon, audit païs de Touraine, sur Pézénas, en Languedoc, et sur le comté de Xainctonge et de 'cette ville et gouvernement de La Rochelle, ce qui estoit contre les privilèges de ladite ville inalliénable de la couronne. Cette concession faicte par le roy il la royne sa mère, et sa descente audit lieu de Touraine, ?t que lesdits maire, esche- vins et pairs, travaillant à la confirmation et ampli?cation de leurs privilèges, envoyérent de leur corps une seconde dépit- tation par devers sa majesté, pour le saluer, el comme il estoit au chasteau de Maillé, près de Tours, obtinrent de luy, le xlv? dudit mois dïoctobre de cette année, en- ladite ville, lettres patantes approbatives, de Foctroy fait auxdits 1. Louis XI fit son entrée in lleims le M- août et fut sacré le 18 et non le '16 comme le dit Barbot. . Page 344 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --342-~ maire, eschevins et pairs, des aides et tailles èsquelles estoient comprins le huictiesme du vin, vendu en détail de ladite ville et banlieu 1, qui leur avoient esté octroyées et con- eédées par certains temps pour 4,500 livres, par le deffunct roy Charles VII, son père, ès années 1455 et 56, soubs les conditions contenues cy-dessus, en ladite année 1455, selon qu'il paroist desdites lettres de con?rmation, au thrésor, en la caisse G et pièces cottées par xix. Et comme le roy fut Î1 Tours, lesdits maire, eschevins et pairs, tant pour eulx que pour les bourgeois et habitans de cette ville, obtinrent aussi de luv par la sollicitation de leurs députés du mois de novembre de cette année, la confirmation de leurs privilèges selon qu”ils sont exprimés par les conces- sions particulières de Charles Vf-=,VI@etVII@, des aultres roys de France et d'Angleterre, et d“A1phonse, comte de Poictou et de Toulouse, avec les droicts de noblesse des maires, esehe- vins, et leur postérité née et à naistre, et toutes franchises, exemptions,libertés, donations, procurations, préhéminences , coustumes, statuts, ordonnances et longues observances, laquelle confirmation estant plus ample que aulcune autre précédente pour contenir soubs son contre scel la plupart des concessions desupriviléges particuliers, est communément appellée le grand privilège du roy Louis Xl, qui se trouve au thrésor avec ses véri?cations, ès court de parlement, chambre des comptes et court des aides, en la caisse J, pièce cottée par le nombre 1. Et pour ce que nonobstant pareilles et semblables con?r- mations, lesquelles toutes fois avec le premier octroy des privilèges debvoient exempter cette ville et banlieue de tou- tes sortes de tailles, aides et subventions, l'on n'avoi|; pas laissé d`y cottiser et imposer pour les années passées ladite ville et banlieue, depuis le restablissement qu°auroit faict en France desdites aides, tailles, subventions et huictiesme de vin, le roy Charles VII, en l°année 1435, au lieu de l'équi- vallent et composition qui en auroit esté faict auxdits habi- Page 345 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- tans de La Rochelle, en Pannée 1455, lesdits maire, esche- vins et pairs de cette ville, obtinrent du roy Louis XI, par lettres eicpédiées audit lieu de Tours, le dernier jour dudit mois de novembre de cette année, que les habitans de cette ville et banlieue demeureroient exemps de toutes tailles, aides et équivallents, qu°elles n”auroient plus de cours, mo- yennant le payement que feroient à la recepte du roy, annuel- lement lesdits maire, eschevins et pairs, de la somme de trois mille livres, payable par quartiers, pour laquelle levée le roy faict don et octroy auxdits maire, eschevins et pairs du huictiesme du vin vendu au debtail en ladite ville et banlieue, des deux souls six deniers pour thonneau de vin pour les non bourgeois et de quinze deniers pour les bour- geois, sur le vin qui sera vendu en gros; pour les dillérens et procès desquels droits, lesdits maire, eschevins et pairs, auront toute jurisdiction qui ressortira mesmement en la court des aides, ainsi qu'il paroist des susdits droicts et privi- léges, estant dans la caisse J, cottés iij, èsquels sont atta- chées les approbations du gouverneur à la justice et lieute- nant du roy de cette ville, qui estoit Jehan, seigneur de Montauban, conseiller du roy, chambellan, admiral et grand maistre des eaux et forests de France, capitaine de cette- ville, chastellenie et ressort d'ycelle, des généraux, des aides et des esleus de Xainctonge, plus en la mesme caisse, en la pièce cottée xLiij et dont est faict mantion par les pièces de la caisse N, cottées lesdites pièces par le nom; bre iij, par celles cottées xxv en la caisse V et par celles cottées xxj en la caisse X. ' Sitost que le roy fut venu à la couronne, contre les con- seils qui luy avoient esté donnés par Phelippe, duc de Bourgongne, quand il le conduisit en France, pour son couronnement, pour se vanger des anciens serviteurs du roy Charles VII, son père, qui se portant avec ?délité envers luy, n”avoient pas obéi a Louys lors de ses disgraces, com- me il désiroit,il desmit la plus part d”yceulx, de leurs digni- Page 346 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -3431-* tés et charges et entre autres le seigneur de Buell, comte de Sancerre, de l'ofñce d'admiral de France, duquel il pour- veut rnessire Jehan de Rohan, breton, seigneur de Montau- ban 1, l”ung de ses favoris, auquel en outre il donna cette mesme année l'ol`ñce de gouverneur a la justice de cette ville et gouvernement, qui en ?t prendre peu de temps après possession par procuration expresse et spéciale, estant occupé aux guerres avec le roy. Les constitutions que le roy avoient .faictes à Marie d'An- jou, sa mére, douairière de France, de son dot a le prendre sur la Xainctonge, cette ville et gouvernement et aultres places raportées au commancement de cette année, attire* rent en cette dite ville, sur la ?n de cette dite année, ladite royne douairière, qui 3* passa quelques jours, pour laquelle voir et visiter, le roy arriva en cette dite ville au comman- cement de febvrier de cette année, y estant entré sans solemnité, et séjourné trois jours seulement, pour s'en aller cà Bourdeaulx, où il séjourna jusques environ Pasques 9. Pendant lequel séjour que fit sa majesté en cette ville, les maire, eschevins et pairs d”ycelle qui estoient redevables il sa recepte de deux marcs d'argent, par chascun an,:Ît cause dela baillette qui leur avoit esté faicte par le roy Charles VII, de la Petite Rive, comme il 'est tousché en l'année 1436, en poursuyvirent l'octroy et don qui leur fut concédé sans en pouvoir avoir les expéditions et lettres patantes qui leur furent données à Sainct-Jehan d°Angély 3, 1. Jean de Rohan, seigneur de Montauban (chef-lieu de canton du dépar- tement d'llc-et-Vilaine, arrondissement de lllontfort-sur-Meu), était accusé d”avoir en 11150 étoullé Gilles de Bretagne, dont on lui avait confié la garde. ll passe pour être l”un des auteurs du roman de chevalerie intitulé Le Jou- cenceZ (Voir Siméon Luce, Chronique du Mont Saint-Mícheí, 'pi 77, note). 2. Anciïns, Hist. de La Roch., t. I, p. 278. DELAYANF, t. 1,p.125.MAssIoU, Hist. de Saintonge, t. III, p. 326, dit que le roi, rc accompagné de la reine mères, vint à La Rochelle au commencement de 1464. 3. Les lettres patentes rapportées par Barbot, portent la date du 15 février, Page 347 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -_ 345 _- le roy y passant, pour son voyage de Bourdeaulx, datées lesdites lettres du xv du mois de febvrier, comme il paroist au thrésoren la caisse G, cottées par xix, vériffiées selon qu'il sera diet en l°année1467 et dont il y a vidimus en la caisse B, cotte par le nombre x. ` 1462. - Syre Goennfr Gamer. Et pour ce que cette charge de mairie est relevée et plaine d'honneurs, il advint qu'en ladite année ung nommé Guillaume de Taillac ou de Gaillac, domestique du roy 1, soit par ignorance des droicts et privi- leges de ceulx des corps de ville qui ont la nomination de leur maire, ou pour troubler les maire, eschevins et pairs de cette ville en leurs dits droicts et possession, se ?t pour- voir de ladite charge par le roy, qui luv en donna la nomi- nation et provision, ce qui estant venu en la congnoissance desdits maire, eschevins et pairs, et que le roy avoit esté surprins, veu la confirmation récente de leurs privilèges, députèrent incontinent par devers luy aulcuns de leur corps, lesquels avant représenté à sa majesté, par requestes, leurs dits privileges et con?rmation, le droict et la possession en laquelle ils estoient de proceder il la nomination de leur :naire en chascun jour de la quasimodo, obtinrent lettres le 5 du même mois Louis Xl signait it Saint-Jean d'AngéIy une ordonnance relative aux appellations de la chambre des comptes. Le séjour du roi dans cette ville' aurait donc été d'au moins dix jours. (Ordmmances des *rois de France, tv. xv, p. 319). En partant de Saint-Jean d°Angely, le roi se rendit par Saintes, il Blaye et il Bordeaux, où il arriva le 20 mars 14622, c'est pen- dant son séjour dans cette ville, qu'à la date du 17 mai 1462, il óchangea avec Jean du Pont, deux maisons situées à Bordeaux à. l`entrée de la porte du Caillou, contre le domaine de La Sauzaie cn_Aunis qui faisait partie du domaine de la reine mere (Arch. hãst. de Saint. et düittn., t. lv, p. 112). Gest à tort que dans une note M. de llichemond indique cette transaction comme ayant eu lieu lors du .voyage de Louis XI, a_ Bayonne pour vider le dilferend entre les rois de Castille et dülragon. Ce dernier voyage n'eut lieu que Panne suivante M63. 1. Le nom de ce domestique du roi est diversement rapporté. Auguste Galland dans son Discours au roi Vappelle Guillaume de Canal; Delayant, t. 1°1', p. 126, Uanac, et Jourdan, 1, p. 379, Taillac. Page 348 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -346- 'du roy données à ...... le vue jour d”aoust de cette année, par lesquelles il desclaire ne voulloir que la susdite provision duditûaillac eust lieu, ains au contraire que lesdits maire, eschevins et pairs,suyvant leurs anciennes usances, procèdent a l'élection du maire, auxquelles est l'attache du .gouver- neur a la justice, qui lors estoit Jehan, seigneur de Montau- ban, admiral de France, qui en avoit consenti Pentérine- ment, comme le tout paroist en la caisse du thrésor, coltée par 0, aux pièces cottées par X. Le xxv du mesme mois et an, sur les trois heures du soir, survint å La Pallice une armée navalle angloise, com- posée de soixante-dix voiles, dont aulcuns vaisseaulx estoient grands et puissants, en laquelle commandoient le syre de Foucamberge, tous lesquels vaisseaulx ayant posé l'ancre audit lieu de La Pallice, la plupart des hommes et soldats dcscendirent à l'instant en 1'isle de Ré, mirent le feu it une partie de Fabbaye et rançonnèrent ladite isle par .l'espace de quatre jours 1, ce qui esmeut le maire et habitans de cette ville qui apportérent une telle dillígence a la conserva- tion des costes de cette ville et terre ferme du païs, que lc canon fut aussitost mené vers Sainct-Marc, de Ia_ terre de Laleu, où les gardes se firent continuellement et tout le long des costes, où le maire alloit par chasque jour, avec plusieurs de ceulx du corps de ville, par le moyen de quoy fut la coste de deça et le païs conservé sans descente et`m`al desdits Anglois, qui furent contrains de se retirer. En cette mesme année et le xxlx? de novembre, fut vérifiée en la court de parlement à Paris, la con?rmation faicte 1. lie chef de la flotte anglaise, cc Falcomhridge I bâtard ii, était un écu- mcur de mer qui, prolitant des troubles de la guerre des deux roses, pillait un peu partout. En 1471, il s`empara de douze vaisseaux marchands portugais richement chargés, ce qui faillit amener une rupture entre le Por- tugal el Pânglelerre. lfabbaye saccagée par les pirates anglais était Sainto- Maric des Ghateliers. AHCÈHE, Hm. de La Roch., t. ref, p. 276, llE1.Av:uv'r, Hist. des Rochelais, t. l?f, p. 121. _ Page 349 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ to-. 347 -_ _ des privilèges des maire, eschevins et pairs et habitans de cette ville, par ledit roy Louys XI,en l'année précédente, avec diverses modifications préjudiciables à ladite ville, comme de n`estendre le privilège que les habitans de cette ville ne seront distraicts de leur ressort, à ceux qui ont leurs causes commises aux requestes et qui ont privilège de scola- rité de Puniversité de Paris, plus que la permission qu'on a d`imposer sur les marchandises deux mille livres par chas- cun an pour les forti?cations de ladite ville, ne sera que pour dix années, et plusieurs aultres qui se peuvent voir en ladite vérification, estant aux- caisses du thrésor où est ladite con?rmation, cottéc Lxv en l'année précédente. Par le» trespas du feu roy Charles VII, advenu en l'annóe 1461, la royne sa vefve, douairière, ayant heu pour douaire la jouissance sa vie durant, entre plusieurs terres et seigneu- ries de ce royaulme, le-comté de Sainctonge selon son ancien ressort, soubs lequel estoit cette ville et le bailliage du grand fief d'Aulnis, duquel douaire il est fait mantion en l'année précédente, ladite dame et royne passa une grande partie de cette année en cette dite ville, sur la ?n de laquelle, et au mois de febvrier, désirant faire con- tinuer Parpentage qui avoit esté commancé en l”annéc 1460, du grand ?ef d'Aulnis, elle en continua la com- mission åt Jehan Godeau, procureur du roy à Amboise, par commission donnée en cette ville, le VG jour du susdit mois, de laquelle il y cust ung papier dudit arpentagc appelé le papier de Godeau, estant entre les mains des recepveurs du roy. 1463. - Julian MÉMGHON, sieur d'Huré, du Breuil-Bei» tin, Lagord et des halles de Poictou, baillil d'Aulnis, régnant en France Louis XI. ' Quelque composition que les maire, eschevins et pairs eussent faict avec le roy des son advènement à la couronne, l'année 1461, pour se libérer et toutes les paroisses de la banlieue, des tailles, aides et équivalens, pour le paiement Page 350 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _-ste-_ ? qui luy est faict annuellement de trois mille livres, et néant- moins, sept des paroisses de ladite banlieue qui sont Forges, Aigrefeuille, Sainct-Médard, Sainct-Christophe, Montroy, Vérines et Angliers, auroient esté imposées et cottisécs aux tailles de l'année précédente, ce qui pouvoit revenir à leur détriment et desdits maire, eschevins et pairs, lesquelsa cette occasion auroient obtenu lettres de sa majesté, du xvtu? d'ap- vril de cette année, par lesquelles elle veut et entend que les- dites paroisses demeurent quittes et exemptes desdites tailles, estant lesdites lettres au thrésor en la caisse H, et cottées par le nombre xij. Le xxl de may de cette année, rnessire Jehan de Rohan, seigneur de Montauban, admiral et grand maistre des eaux et forests de France, qui, en l'année 1461, fut pourvu de l'ot`?ce de .gouverneur et capitaine, et de l'ot"?ce de séneschal de cette ville et gouvernement, arriva en cette ville pour prendre pos- session de sa charge en personne, laquelle il avoii auparavant prinse par procureur, et comme ledit Mérichon, maire et capitaine de cette ville, et aultres du corps en eurent advis, et furent au-devant de luy, qu'ils rencontrérent accompagnés de plusieurs seigneurs entre Aystré et La Jarrie, où ledit seigneur fut salué par ledit sieur Mérichon, maire, et sa compagnie qui Famenèrent jusqu'a la porte de Saint-Nicolas, à laquelle ledit sieur maire ?t faire le serment audit gouverneur sur la stzinczc pazertze 1, et en cette forme: << Monseigneur, vous L __ _ 1. La 39-ftterne était le livre des évangiles, sur lequel on plaçait un erucillx. (JOURDAN, Eph., t. 1°I'., p. 171, note). Barhot, dans son ct épître dédieatoire au corps de ville de La Rochelle ›› ci-dessus, p. 17, veut que ce livre soit ainsi appelé, ct 51 cause qu*il contient Penregistrernent et matricules depuis la fondation de vostre corps de tous ceulx qui ont esté maires de ladite ville, qui ne peuvent véritablement estre appelé les pères. ›› lllais nous savons que si la liste des maires de La Rochelle avait été ajoutée au livre de la paáeme, ce ne put étre que dans les premières années du Jive siècle, après que lllérichon l'eut fait dresser; ce n°esl donc point ft cette liste des pères de la cité que le livre de la cc sainte Zîctiertte ›>, emprunlait son nom, nous croi- rions plutôt qn'il a été ainsi dénommé par assimilation avec la paténe, vase sacré, sur lequel est reproduite Vimage du crucilix. Page 351 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -_ 349 - _ promettez sur les saincts qui cy sont et en foi de chevallier, a moy comme maire et pour au nom du commung de la ville de La Rochelle, de garder et entretenir tous les pri- vileges, droicts _et usages, franchises et libertés et longues observances de cette ville, dont il vous aperra duement en temps et lieu, sans aulcunement les enfraindre, et tout selon la [orme et maniére qu'ont accoustunné de jurer et faire mes- seigneurs vos prédécesseurs, comme vray conservateur d'yceulx à ce commis et ordonné par le roy, nostre souverain S0lg1ÎlGLll`. ›> Ce qui ayant esté promis et juré par ledit seigneur gouver-e neur, il entra en ladite ville et conduict ledit sieur maire jusqu”en son hostol, où il le laisse, demeurant toujours accompagné de ceux qui Pavoient suyvi et de ceulx dudit corps. La grande prée de la porte neuve qui estoit vis a vis de l”ancien chasteau, estoit de longtemps du domaine du roy, mais elle fut ceddée et transportée par le roy au nommé maistre André de -Cambray, pour deux cents livres une fois payées, et cinq sols de cens, et le xxvij? jour du mois de may de cette année, comme il s°apprend des lettres estant au thrésor en la caisse Y, cottées par le nombre Iv, qui est la premiére alliénation de la main du roy; depuis, laquelle ladite prée est tombée au domaine desdits maire, eschevins et pairs. J chan d°Aragon, oncle de Louis Xl 1, s'estant trouvé en peine Vannéc dernière, [)OUl` la rébellion de ceulx de Barce- lone et aultres ses subjects, qui réclamoientet advouoient, le roy d_e Casiielle, eust recours au roy son nepveu, qui l'adsista d”armée conduite par Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, et de promesse de la somme de trois`cent mille escus, soubs ¢ 1. Jean dlaragon n'élait pas oncle de Louis Xl, mais cousin issu ile ger- mains de Charles VII, comme ayant épousé Blanche, petite-fille de Charles le Mauvais, roi de l\lavarre, gendre du roi Jean. Page 352 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -asc-_ Fengagement que ?t l'oncle au nepveu, du comté de Bous- sillon et Cerdagne, afin que desdites adsistances le roy d”Ara- gon peut, par armes, ramener à leur debvoir ses subjects, de quoy Henry, roy de Castille, se plaignant comme rupture des alliances qui estoient entre la France et l°Espaigne; Farmée des François ayant reprins la cité de Girone, les villes de Per- pignan 1, et aultres places de l'Aragon0is, ne voulut jamais porter ses armes directement contre les Castillans, mais se rendre moyenneur envers le roy Louys XI pour accorder le différent entre l'Aragonois et le Castillan, des_quels le roy- ayant esté faict arbitre, se transporta pour cet etl`ect a Bayonne et de là a Andaye 2, terres de son obéissance, ou ayant con- féré avec le roy d'Aragon et de Castille, il donna son jugement au mois d'apvril de cette année, entre les conditions duquel estant porté que le roy d'Arragon donneroit quelque somme de deniers au roy de Castille, Louis XI luy en estant débiteur pour raison de Pengagement susdit, il s'en obligea envers le .roy de Castille à la descharge de son oncle, de la somme de cinquante mille doubles ducats à la bande, pour la moitié de laquelle somme les maire, eschevins et pairs de Bourdeaulx devoient être establis pour caution, et les maire, eschevins et pairs de cette ville pour liautre moitié, dont ils receurent lettres patantes du roy du xlv? jour de cette année, ainsi qu'il en paroist au thrésor, en la caisse H., cottées par le nom- bre xviij. Quoique le roi Louys XI ayt esté remarqué et cogneu par actions privées, amateurs de subsides et impositions, ayant 1. Il faut lire << Terragone ››, qui fut en e?et assiégé par le roi Jean d'Ara- gon. Nous avons aussi rétabli Gérone au lieu de la ville indiquée par Barbot et dont il est impossible de déchiffrer le nom. 2. La sentence arbitrale entre les rois d'Aragon et de Castille fut prononcée par Louis XI åt Bayonne le 23 avril 1463; cette sentence fut publiée le 21; mai, aprés l'entrevue de Louis XI et d'Henri IV de Castille., non à l*le'ndaye, mais sur les bords de la Bidassoa; la sentence précéda par conséquent l'entrevue. Page 353 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --35l- plus surchargé son peuple en son temps que nul de ses pré- décesseurs, et yceluy assubjecti à nouvelles charges, par l'ef- troy qu'il donna aussitôt aprés son sacre en la ville de Reims 1, où il ?t exécuter à mort quatre-vingts ou cent per- sonnes des plus notables et apparens de ceulx qui auroient tué les enchérisseurs de la gabelle et bruslé leurs contracts, si est-ce toutefois, qu'il s”est toujours trouvé bénin envers cette ville et porté à la liberté et franchise d'ycelle, comme en l'an- née de son advènement pour la levée des tailles, et en cette année encore et plusieurs aultres suivantes en laquelle présente année, le dernier jour d”octobre, par patantes, il abolit et leva le subside de deux souls pour livres de marchandises menées du royaulme de France en Espaigne, ensemble de celles qui seroientamenées dudit royaulme en France et le subside des deux souls pour livre de tout le sel qui sortoit par merde tous le païs de Poictou ou Xainctonge, establi en la nécessité des affaires du roy Charles VII, son père, ainsy qu'il paroist desdites patantes au thrésor en la caisse H, cottées par x. . - Qui plus est, en cette mesme année, lesdits maire, esche- vins et pairs de cette ville, obtinrent du roy par la considéra- tion de leurs services, faicts tant à luy qu°à ses prédécesseurs, qu'ils puissent prendre la quarte partie de la trai cte des bleds et vins qui se transportent des pais de Xainctonge, ville etgou~ vornement de La Rochelle, par les mains des recepveurs de ladite traicte et du fermier d'ycelle pour en convertir les deniers en réparations et aultres affaires de la ville, sans en estre tenus rendre compte en la chambre des comptes, ains pardevant eulx comme de leurs aultres deniers dont les lettres furent expédiées 21 Tournay, le XIIe de febvrier de i *****1-Îi ""Jl'J 1 **-i I ' ' " ' _ _ _ ,J YT", in-uí__' __ ,î fl. Ce fut le 10" octobre 1461, jour de la Saint-Remy, qu'éclatérent les troubles do Reims, ã1l'occasion de la mise en ferme des aides ct gabelles. Joachim Rouault et Jean Bureau exercèrent à cette occasion de sanglantes représailles. ¢ Page 354 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---352-- cette année, qui sont au thrésor en la caisse I-I, cottées 1x,et dont il y a vidimus. en la caisse J, cotté x, et aultre cotté xxxiij, et en est faict mention au tiltre qui est en la caisse N, cotté par iiij. La royne douairière estant décédée 1, et l°usufruit qu°elle avoit du comté de Xaiuctonge, celteivillo et le grand ?el d°Aulnis, consolidé it la propriété de cette couronne, le roy voulant faire continuer Farpantage encommcncé dudit grand ?ef d”Aulnis, de l'an 1460, et reprins en *l46°.Z, en donne commission aux thrésoriers dc' France @Stunt à Tours, par patantes expédiées en cette année, lesquelles au xxj du sus- dit mois de febvrier de cette dite année,'en prorogèrent la commission et substitution faicte de Jehan Godeau qui y avoit travaillé dès ladite année soixante, comme il se voit parle papier dudit arpantage appellé le papier Godeau, cstant és mains des recepveurs de Xainctonge et de cette ville. 1464. -- Syre RICHARD BERNAGJE. Dés le commancement du règne de Louis XI, les surcharges qu”il donna it son peuple, la disgrace en laquelle il print les princes et of?- ciers de la couronne, les privant presque tous de la fonction de leurs charges, par la haine qu”il portoit à ceulx qui avoient esté aimés de son père, et au contraire Fadvance- ment qu'il faisoit des petits, luy causèrent la haine de tous ces princes et of?ciers et de la plus part de ses subjets, tous lesquels se lièrent et mirent contre luy, estant entré au mesme parti contre le roy, lc duc de Berry, son lrérc, le duc de Bourgongne et le comte de Charolois, son ?ls, Jehan, duc de Bourbon, Françoys, duc de Bretaigne, Jehan, comte de Dunois, bastard du duc d”0rléans, le duc de Nemours, le comte d'Armaignac et le seigneur d'Allebret, lesquels au 1. La reine Marie d'Anjou mourutà Poitiers, le23 octobre 14641, au retour d'un pèlerinage qu'elle avait fait à Saint-Jeau-de-Compostclle. Page 355 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -353- commancement de cette année ?rent-esclorre leurs dessains, par les armées qu'ils mirent contre le roy soubs le tiltre et prétexte du bien publieqi, par Fassiégement de quelques places, par la prinse de deniers du roy, et captures de ses principaux of?ciers, entre lesquels fut Pierre Doriolle, conseiller du roy et général des ?nances de France 9, du corps de cette ville et_mairc d”ycelle, en Pannée 1456, du- quel le ducde Bourbon se saisit, et de ses deniers, en Bourbonnois, rapporte Argentré sur cette année et Bellefo- rest en la suivante; en la faction desquels cette ville n'es- tant point et les maire, eschevins et pairs veillant ft la conser- vation d°ycelle en Fobéissanee du roy, lui tirent demander de l'artillerie et pouldres qui estoient- en cette ville amassés et recueillis soubs le règne de Charles VII, son père, des- quels le roy ?t don auxdits maire, eschevins et pairs, par lettres données it Saulmur, le xlvv d'apvril de cette année, estant au thrésor en la caisse M, cottées xvj. Le courretage des vaisseaulx qui est 'le prix du fret d'ung thonneau, estant le navire chargé en pesanteur ou encombre- P 1. Le manifeste du duc de Bourbon, sous forme de lettre au roi, fut publié le 13 mars 146/L (V. S.). ' 2. Voir sur Doriolle, Hainguet, Biographie seivztongeaise. Bien que cet arti- cle ait été rédigé sur les notes de Delayant, il n`cst pas cependant exempt d'erreurs. On y lit notammcntà propos de la ligue du bien publie : ct Tous les anciens serviteurs de Charles VII et Dammartin, le protecteur de Doriolle, étaient entrés dans cette ligue... Doriolle avait donc pu se laisser facilement entraîner sous la bannière des mécontents. ›› Doriolle futarreté à Moulins, par le due de Bourbon, chef de la ligue du bien public, et partagea la captivité du duc de Crussol, écuyer du roi,et de l`ancien chancelier des Ursins, il n”était donc pas du parti des mécontents. - A Fexposition de 1882, au palais de l`industrie, lll. Claudin, libraire à Paris, avait, dit la Bibliothèque de l"e'c0Îe des Chartes, t. x?v, p. 102, envoyé un manuscrit de Juvénal qui. avait été offert au chancelier P. Doriolle. Ce personnage est représenté dans une mi- niature en tête du volume; on y trouve, en outre, une piece de vers latins composée de telle sorte que la première lettre de chaque vers forme ces mots : << Pierre Doriolle, chancelier de France. ›› Belt. de le soc. des Arch. historiques de Saiiitonge et dhètunis, t. v, p. 171. _ _ 23 Page 356 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -354-- ment de vingt-ung thonneaux et au-dessus, a, de longues années, esté donné aux maire, eschevins et pairs, pour ce qui se chargeoit en la ville et banlieue à Paccroissement duquel debvoir, au mois de mai de cette année, le roy donna auxdits maire, eschevins et pairs, pouvoir de prendre ledit courretage sur les vaisseaulx sortant de Xainctonge, ports et havre de ladite province et des isles de Bé, Ars et Loix, selon les lettres qui sont au thrésor en la caisse Q, cottées par xL1v. 'a Comme aussi en la mesme année, it Paccroissement encore desdits droicts, lesdits maire, eschevins et pairs obtinrent de Charles, comte de Mayenne, de Guise et Gien, vicompte de Chastellerauld, qui esl.oit seigneur du havre de Cou de Vache, le mesme droictdde courrotage sur les vaisseaulx qui s°y chargent, et encore d'y prendre deux souls six deniers par thonneau de vin, sur les non bourgeois, et quinze deniers sur les bourgeois et nobles, ainsi qu'il se voit ès lettres qui en sontïaussi au thrésor en la caisse S, soubs le nombre xtj. En cette mesme année et au mois de mars qui estoit la ?n d'ycelle, fut parachevé le papier et arpantage du grand ?ef d”Aulnis, par Jehan Godeau, procureur du roy a Arn- boise et commissaire en cette partie, qui vacqua àla confec- tion d'yceluy depuis l°année 1460 et les suyvantes jusques à présent, et est arresté ledit terrier avoir esté trouvé par anciens tiltres et desclarations des anciens qu'il est deu au roy, pour chascun quartier des héritages estant dudit grand ?el d'Aulnis,-douze souls et demy pour cens et pour les vignes dix-huit deniers qui font onze souls et huict deniers de debvoir au roy, pour chascun quartier des ténemens dudit baillage qui est une correction du debvoir arresté par Alphonse, lors dela commutation du sixt des fruicts en deniers, estant seigneur du grand ?ef en l'année 1247, dont le tiltre est inséré au susdit papier terrier qui porte que ledit quartier dudit grand ?et, doibt contenir sept-vingt-› carreaux et chascun quatre-vingt-deux mesures ou chaisne I Page 357 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - --355-- de vingt-deux pieds en tous sens, qui font quatre-vingt-huict pieds en sens quarré, selon qu”il paroist du tout au procès- verbal dudit papier estant ès mains du recepveur du roi, appelé le papier Godeau. 1465. -- M0 PIERRE, seigneur de Magezy et du Puy-Jai» reau. Uinstitution du collège des maire, eschevins et pairs est telle que les cent du corps de ville ont liberté et faculté de faire eslection en chascun jour de quasimodo, de trois personnes de leur corps, pour estre Fung d'yceulx accepté åt maire et capitaine de la ville, par le roy, le gouverneur à la justice ou son lieutenant, comme ils ont le mesme droit d`eslection pour leurs eschevins et pairs et of?ciers establis pour la garde et pollice de ladite ville, et comme il n'y a rien qui se doibve faire en plus grande liberté que ce qui est de la faculté et eslection, néantmoins lesdits maire, eschevins et pairs n'ont pas laissé d'estre parfois violentés en cette liberté, soit par le commandement exprès des roys, ou d'aultres puissantes personnes, qui par leurs mouve- ments et selon que leur désir les portoient, ont pressé lesdits maire, eschevins et pairs, d'eslever à maire et con- férer leurs aultres charges à tels qu°ils n'eussent pas souhaité, dont aussi les commandements leur pouvoient estre faicts par les pratiques et inductions de ceux qui se voulant eslever à de telles charges, voulloient esloigner les aultres, en Fung et l'aultre desquels cas y ayant du péril, pour y obvier sur la poursuitte faicte par lesdits maire, eschevins et pairs, le roy estant it Meung-sur-Loire, ils obtiennent de luy lettres du xxv de may de cette année, par lesquelles veult sa majesté que lesdits maire, eschevins et pairs procèdent a faire lesdites eslections de maire, esche- vins et pairs et aultres officiers de la garde et pollice de la ville, selon leur vollonté et eslection, sans avoir esgard à aulcune rescriptions, prières ou requestes que le roy ou aultres leur pourroient sur ce faire, ety procéder comme ils ont accoustumé de faire de toute ancienneté, et qu`il est Page 358 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- '356 - contenu en leurs dits privilèges, estant lesdites lettres en la caisse R et cottées par lenombre viij. _ Le_lestage et le délestage des navires a, par un longtemps, esté de la congnoissance des officiers du roy auquel en estoit deu quelques droits, receus par le recepveur de son domayne, voyre que quand on voulloit prendre en quel- que navire ou délaisser d'yceluy du lest, cela se faisoit par le congé de sergents royaulx de la prévosté, en quoy il se commettoit plusieurs abus et concussion, et pour ce que c”estoit_des principales et plus importantes pollices qu'on sauroit faire, qui regarde l`entretien et conservation duiliavrc et encrages d'yce“luy, lesdits maire, eschevins et pairs, ayant eu par cy-devant en général la congnoissance de toute la pollice de la ville, obtinrent en cette année du roy estant lors à Paris, et le xxve d'octobre, la congnoissance et les droicts dudit lestage et délestage, et au lieu que le congé se deman- doit pour lester et délester aux sergents du prévost, lesdits maire, eschevins et pairs y pourvoirront et donneront les permissions ou delfences, avec deffence aux sergents du pré- vost de s'en immiscer, à la charge d'employer par lesdits maire, eschevins et pairs, le droiot provenant dudit lestage et délestage, aux réparations de ladite ville et non ailleurs; ainsi qu'il paroist desdites lettres et de Fattache et consente- ment pour lïexécution §d'ycelle, par Jehan, seigneur de Mon- tauban, admiral de France, gouverneur à la justice de cette ville et gouvernement, en la caisse N, cottée par le nombre xvij. _ Pour la confirmation des privilèges et aultres octroys qui auroientesté faicts à cette ville par le roy, dés son advéne- ment a la couronne jusqucs à présent, sa majesté désirant avoir quelque satisfaction et recongnoissance, voullut tirer de ses subjects la somme de quatre mille escus, de laquelle luy ayant esté faict promesse par Jean Mérichon, seigneur de Lagord, d'Huré et des halles de Poictiers, Jehan Jouet et aultres qui estoient du corps de ville, à la poursuitte des Page 359 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -357- ol?ciers commungs, ils luy en auroient donné cédule en leur propre' et privé nom le dernier jour de novembre de cette dite année, laquelle auroit depuis esté acquittée par lesdits maire, eschevius et pairs, selon la quittance qui y est endossé; ainsi qu”il paroist de ladite cédule ou acquit, au thrèsor en la caisse H, cottées lesdites pièces par le nombre xvij. ' ' 1466. - Syre JEHAN DARco_Ns. Dès le commancement de laquelleannée estant advenu le décès de Jehan de Rohan, seigneur de Montauban, admiral de" France, qui estoit gou- verneur à lajustice de cette ville et gouvernement dès l'année 1461, fut pourvu à ladite charge Louys de Beaumont, cheva- lier, seigneur du Plessis-Massay et de la Forest, conseiller et chambellan du roy 1. _ - Et comme a l'occasion des grands troubles qui avoient esté en l'année dernière et précédente, entre Charles, lors duc de Berry, frère du roy, les princes et principaulx sei- gneurs et of?ciers de cet estat, soubs prétexte de bien pu- blicq contre le roy, plusieurs s'efforçoient et par inductions, contraintes et' menaces de faire porter a maire et capitaine de cette ville, par ceulx du -corps, tels qu”ils jugeoient åt pro- pos åt leurparty et affection, bien que par cv-devant les maire, eschevius et pairs eussent obteneu lettres du roy, et en Fannée 1465 et dernière seulement, par lesquelles il leur estoit permis de faire leurs eslections en toute liberté, sans s'arrester à aulcune jussion ny commandement, non pas mesme du roy; néantnnoins, lesdits maire, eschevius et pairs, pour estre de plus en plus con?rmés dans cette liberté, obtinrent, en cette année aultres et secondes lettres, le xxvij 1. Louis de Beaumont, de la maison de Beaumont sur Bressuire, seigneur dela Forèt sur Sèvre, était sénéchal de Poitou; en 1453, il se distingue à la bataille de Castillon et au siège de Bordeaux; son frère Louis de Beaumont fut appelé au siège épiscopal de Paris en 1473, et son autre frère Thibaut, au gouvernement de l'Anjou. l Page 360 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --358- de may, le-roy estant à Meung-sur-Loire, par lesquelles il est ordonné que les eslections, tant des maire, eschevins et pairs, que aultres of?ciers de la ville, se fassent sans avoir es- gard à quelquemandement, prière ou requeste que le roy ou aultre pourroit faire, par importunité' ou aultrement, et que si par cy devant ils y avoientobéi et obtempéré, qu°à, l'advenir Pexemple de telles obéissances ne peussent nuire ni préjudi- cier à leur privilèges pour estre tiré à conséquence, aux- quelles lettres et le xvlv jour de juing de cette mesme année, fut donné attache par ledit Louys, sieur de Beaumont, che- valier, gouverneur nouvellement à la justice de cette ville et gouvernement, pour les susdites lettres estre_ observées et exécutées selon leur teneur; ainsi qu°il paroist par les *pièces estant au thrésor, en la caisse 0, cotées par le nombre Xi- _ ._ 1 Le mesme jour encore, xxvij de may de cette année, le roy estant audit lieu de Meung-sur-Loire, désirant subvenir aux nécessités de cette ville qui luy estoient représentées par lesdits maire, eschevins et pairs, leur permit par patantes d'imposer cinq deniers sur thonneau de vin qui seroit chargé et mené hors la ville et gouvernement pour le temps et es- pace de i ans, pour Pexécution desquelles et jouis- sance du susdit droit fut aussi obtenu lettres d`attache dudit seigneur de Beaumont, gouverneur à la justice de cette ville, du xvl? de juing de cette année; comme il paroist desdites pièces au thrésor, en la caisse 0, cottées par le nombre xiiij. Auquel mois de juing, et le X1110 d'yceluy de cette année, Jehan Mérichon, conseiller du roy, seigneur d'Huré, du Breuil-Bertin et Lagord, pour et au nom du seigneur de Beaumont et comme son procureur spécial, quant à ce, dont la procuration fut lue et registrée en jugement, print posses- sion en cette ville de la charge et of?ce de gouverneur_et lieu- tenant de roy et de séneschal de cette dite ville et gouverne- ment dont avoit esté pourveu ledit seigneur de Beaumont, et laquelle possession prenant ledit Jehan Mérichon, pour et au Page 361 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 3591- nom que dessus, fit le serment accoustumé par lesdits gou- verneurs entre les mains .dudit sieur maire, et en cette forme : << Je,.lehan Mérichon, en nom etcomme procureur de noble et puissant seigneur messire Louys de Beaumont, chevallier, seigneur du Plessis-Massei et de la Forest, gouverneur de la ville de La Rochelle, promets et jure sur les saincts évangiles, qui cy sont, et à vous, monsieur le maire, tant pour vous que pour et au nom flu commung de la ville de La Rochelle, de garder et entretenir tous les privilèges, droicts, usages, fran- cl1ises, libertés et longues observances de cette ville, dont 'il m°apperra en temps et en lieu, sans aulcunement les en- lraindre, le tout selon la forme et manière èsquelles ont accoustumé de jurer et faire messieurs les prédécesseurs de mondit sieur le gouverneur, comme vray conservateur d'y- ceulx it ce commis par le roy uostre souverain sei- gneur. ›› Lequel serment faict, ledit maire, tant en son nom que pour le commung de la ville, ?t aussi de sa part le serment accoulumé par lesdits maire, entre les mains dudit Mérichon, pour et au nom dudit seigneur gouverneur, comme ayant le gouvernementet jurisdiction de la ville et gouvernement pour le roy, qu°il seroit au roy et à son hoir masle et successeur a la couronne de France, bon, loyal et obéissant subject et vassal, sa vie, son corps et membres garderoit et aussi son profit, biens et choses et ses droicts, mesmement ladite ville de La Rochelle, à luy, à son obéissance et de ses hoirs mas- les et successeurs à la couronne de France, à son loyal pou- voir, comme it son souverain seigneur, sans jamais avoir ny recongnoistre aultre seigneur souverain, et aussi a mondit sieur le gouverneur et aultres ministres qui pour les temps advenir seroient en ces parties pour et en nom de luy feroit les obéissances et services accoustumés, tels qu'ils appartien- nent, et que bon et loyal conseil il donneroit quand par luy et ses aultres' ministres il en seroit requis, et ses conseils et Page 362 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- Ê 350 ..._ secrets tiendroit sans les réveller à nulli, ainsi que Dieu et les saincts le veuillent garder et observer; Sur la prestation desquels serments et yceulx faicts, mais- tre Jehan de la Croix, licencier ès loix et procureur de la- dite ville, remonstra que ledit sieur maire estoit capitaine de ladite ville, et que de telle qualité luy et ses prédécesseurs avoient toujours joui, et heu l”e?`et d”ycelle et si longtemps qu”il n°estoit mesmoyre du contraire, et pour ce que par les _lettres de provision dudit seigneur de Beaumont, chevallier, seigneur du Plessis, gouverneur de ladite ville et gouverne- ment, il s'attribuoit ladite qualité de capitaine, auroit ledit de La Croix, protesté que la qualité de capitaine de la ville attribuée audit sieur gouverneur par sesdites lettres et pro- visions de son of?ce de gouverneur, ne fit préjudice àla qual~ lité et aux droictsdudit sieur maire, l'intention duquel n”es- toit. point d”approuver ledit gouverneur pour capitaine' de la ville, ains de jouir du droict de capitaine ainsi que luy et ses prédécesseurs maires de ladite ville ont a Vaccoustumé de faire, dont acte fut donné auditde La Croix, procureur sus- dit, enregistré en la court du gouvernement. Les grandes affaires qu'avait heues le roy en l'année dor- nière pour résister aux forces du comte de Charolois, ?ls du duc de Bourgongne, qui assiégeoit Paris et aultres principa~ les villes du_ royaulme, à l”armée duquel mesme taschoient de se joindre les ducs de Berry, de Bretaigne, le comte de Dunois et aultres princes, seigneurs et ofñciers du royaulme eslevés contre le roy, soubs le prétexte de bien publiq por- tèrent le roy a ramasser toutes sortes de forces pour y résis- ter et fut pour cet effect contraint d'assembler son banc et arriére-banc en ladite année 1465, par lesquelles forces il contraignit tous ses partisans, après en avoir deffaict une partie en la bataille de Monthléry 1 d”entrer en l'accord et .-4.-« _ _ _ _ :__ '_ «Y «î« ___ «V _ ___* Î* _* <:** _ _ _ 7 ~~ 7 *Y « f» «ff «* * 1. A la bataille de lllonthléry, livrée le 16 juillet 1465, les Bourguignons avaient été battus ii l`aile droite, vainqueurs :Î1 l`aile gauche et le centre des Page 363 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -361- eu la paix appelée de Conflans, le XXVIIIG d”octobre 'l-465, et pour ce que de telles convocations du banc et arrière banc, les maire, cschevins et pairs et liabitans de la ville et ban- lieue sont exemps par privilège, soit nobles et roturiers,à ce que bresehe ne fut faicts aux susdits privilèges, lesdits maire, cschevins et pairs de cette ville poursuyvireut des ladite con- vocation envers le roy, la jouissance du béné?ce de ladite exemption d'où ils obtinrent lettres patantes con?rmatives du susdit privilège, données it Montargis, le vtr jour d”aoust de cette année, qui sont au thrésor en la caisse 0, et cottées par le nombre 1. Le lundy xij? jour de janvier de cette année, ledit Louys, seigneur de Beaumont, chevallier et chambellan du roy, gou- verneur et lieutenant pour le roy en cette ville et gouverne- ment et séneschal en la justice, voulant entrer en ycelle pour prendre possession en personne de son ol`?cc et charge, les maire, cschevins et pairs en ayant heu advis, accompagnés de plusieurs personnes notables entre lesquelles estoit l”évesque et seigneur de Maillezay, 1 furent au devant et Payant ren- contré au dehors de la porte de Cougnes et entre les deux portes, au-devant du cruci?x qui y estoit, ledit seigneur gou- verneur ?t de nouveau en personne, entre les mains dudit sieur maire et sur Za paterne, le serment accoustumé de gar- der tous les privilèges de la ville, franchises, libertés, droicts deux armées s°était débandé au premier choc; mais Louis XI abandonna le champ de bataille à sesadversaires, ce quileur lit s`attribuer la victoire; loin de contraindre ses ennemis à accepter la paix, comme le dit Barbot, ce fut le roi qui se souinit aux conditions les plus humiliantes. Le traité de Con?ans porte la date ¢lu'5 octobre 1465; il fut _suivi d'un accord à Saint-1\laur-les- liossés, du 29 octobre, et la paix fut acceptée par le parlement le 30 du même mois. _ 1. lfévéque de îllaillezais était alors Louis Rouliault de la même famille poitevine que le maréchal de ce nom, il devait être parent du gouverneur de La Rochelle, car il ?gure en 1461, au contratde mariage de ce dernier avec Eustache de Bellay, et le 9 novembre 1472, à celui de Thibaud, son frére, seigneur de la Forest-sur-Sévre (Gallia Christiane, t. 11, col. 1374). Page 364 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -362- et longues observances d'ycelle, et ce en la mesme forme et soubs les mesmes termes que celuy qu'il avoit presté par procureur, prenant possession pour luy au commencement de cette année. Lequel sermentfaict, ledit seigneur entra avec ledit sieur maire en cette ville et fut conduict par ledit sieur mairejus- qu'en l'hosIel dudit sieur d”Huré auquel le gouverneur lut descendre et loger. _ Et advenant le lendemain, mardy, XIIIB dudit mois de jan- vier, ledit seigneur gouverneur fut .en l'auditoire royal de cette ville, où estant., et au siège de justice, ,il ?t aussi faire audit Darcons, maire, le serment de ?délité pour la garde de ladite ville, semblable et soubs les mesmes mots que celuy que ledit sieur maire avoit presté pour luy et pour le com- mung de cette ville, entre les mains dudit Mérichon, seigneur d'Huré, prenant possession pour ledit seigneur gouverneur, après lequel serment de féaulté rendu par ledit maire, il re- print encore publiquement et en jugement le serment dudit gouverneur pour garder et observer les privilèges, droicts, usages, franchises et libertés de la ville_desquelles il luy aper- rera, ce qu'il promit et jura faire. Et ce faict, ledit De la Croix, procureur de ville, ?t la mesme intervention et descla- ration qu'il avoit faicte pour la quallité de capitaine de ladite ville, lors de la prinse de possession par procureur de 1'ot- ?ce dudit seigneur gouverneur, soubs les mesmes termes que le tout est escript cy dessus, auxquelsil adjoute que les- dits maire, eschevins et pairs, oultre la possession en laquelle ils estoient de ladite quallité, n”entendoient desroger au pro- cès de longtemps pendant pour mesmes causes en la court du parlement, dont de tout luy fut donné acte. 1467. -- Me PIERRE DE Roussv, licentié ès loix, conseil- ler du roy, seigneur du Gué et du F resgne. L'octroy et grati?cation faicts par le roy, aux maire, es- chevins et pairs, des l'année 1463, de la quarte partie du droict de la traicte ancienne sur les bleds et vins de Xainc- Page 365 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --363- tonge, ville et gouvernement de La Rochelle, leur estoit comme inutile, quoyque, par lesdites lettres d”octroy, ils eus- scnt droict de prendre ce don des mains du recepveur ou fermier desdites traictes, sur ce que lesdits recepveur et fer-» miers differoient tous jours d'en faire dellivrance si on ne leur fournissoit descharge ou mandement du thre- sorier général des ?nances, qui estoit une grande charge et despence auxdits maire, eschevins et pairs; à quoy pour obéir et jouir plus amplement de la béné?cence du roy, le XVI9 jour d`apvril, commancement de cette année, sa majesté estant åt Marmoutiers-lès-Tours, leur octroya par patantes, qu'yceulx dits maire, eschevins et pairs pourroient prendre la quarte partie de ladite traicte des fermiers ou recepveurs d'ycelle, par leur simple quittance, ou de leur recepveur ou procureur, sans qu'il soit besoin de mandement ou descharge du thrésorier général des ?nances du roy, auxquelles est Pat- tache des genéraulx des ?nances du 9 de juing de Pannée 1463; comme il se voit desdites lettres estant au thresor en la caisse J, cottées par le nombre xxvj, etvidimus-d'ycelle en mesme caisse cottées X, et. aultre en la mesme caisse cottee par xxxiij; et en est faict mantion au privilège de Charles, duc de Guienne, seigneur de La Rochelle, estant en la caisse N, cotté par iij. . Le roy pour appaiser les troubles qui estoient meus cn France, soubs le nom de Charles, duc de Berry, son frère, et«ce par le comte de Charolois, les ducs de Bretaigne, de Bourbon et aultres princes, ayant esté contrains par la paix de Conflans, faicte au mois d'octobre de Fannée 1465, de laisser le duché de Normandie pour appanage audit Charles, son frère, se réscrvoit tous jours en soy mesme, selon qu'il estoit prince dissimulé, le droict de rescousse sur ycelle, se- lon les occasions qu°il trouveroit à propos, lesquelles estant nées par la contantion qui survint entre Charles et le duc de Bretaigne, voulant accompagner ledit Charles en la pos- session de ladite duché de Normandie, de sorte que la mesme o › Page 366 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---364-- année 1465, le roy remit'a soy Rouen, principalle et capitale ville de la Normandie, et toute la province et duché duquel il deschassa Charles, son frère, qui fut réduit comme à men- dicité et contraint de se retirer encore entre les mains du duc de Bretaigne, lequel prenant sa deffense le ?t encore adsister du comte de Charolois, quoyque grandement occupé pour soy avec les Liégois, et jetta à son parti et deffence Jehan, duc d'Alençon, quoyqu'il tint sa vie, ses biens et honneurs du roy, en ce que, dès son advénement, à la couronne, il l°a- voit libéré de prison, empesché l'exécution de l°arrest de mort contre luy donné du vivant du roy Charles VII; tous lesquels ayant mis sus de puissantes armées, la guerre sc renouvella en cette année aussi grande qu'ès précédentes, pendant laquelle il y cust commandement du roy aux maire, eschevins et pairs de cette ville de fermer et murer toutes les portes des quais et maisons qui ont leur aspect sur le havre de cette ville, sur les bruicts et soubçons qu'on avoit donnés au roy, que leduc de Bretaigne cust quelque entreprinse sur cette ville, qu°il voulut faire exécuter par la chaisne et du costé dudit hasvre; ce qui futlaictet exécuté par ung longtemps. De quoy les habitans de cette ville ressen tant une extresmc incommodité comme la fermeture de leur bouche et de leur commerce, les maire, eschevins et pairs furent con- trains d°envoyer exprès pardevers le roy, pour demander la permission des ouvertures, qu°ils obtinrent soubs les soubmissions et asseurances de veiller soigneusement it la garde de ladite ville, comme il fut faict pendant les trou- bles de cette dite année plus exactement.qu°il ne s°estoit point faict auparavant. Le renouvellement de la guerre ?t aussi qu°en cette an- née on travailla grandement aux fortifications de la ville où ledit maire employa une grande dilligence, et fut grandement travaillé a la tour du*Garrot plus que de longtemps ne s'es- toit faict et tut presque parachevée, et celle de Sainct-Jehan, près la Verdière, dite a présent la tour de Malleboise. Page 367 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -365-- De la reprinse des susdits troubles oultre les incommodi- tés et despences, les habitants de cette ville en receurent plusieurs aultres, car ayant recueilli plus grand nombre de vins en l'année précédente qu'ils n'avoient faict de plusieurs années auparavant, ils ne peurent s°en deffaire, le commerce estant entièrement rompeu, qui fust une extresme perte à tous les habitants du païs. ` .Qui plus est., le comte de Charolois, alors duc de Bour- gogne, ayant aulcunement 1 réduit à debvoir et obéissance les Liégeois, venant au secours du duc de Berry et de Bre- taigne, se jetta avec son armée sur la Picardie, dont le roy ayant heu advis, pour résister à ses dessains, arresta par des- claration en forme d'esdict que pour fortiffier les villes d'A- miens, Beauvais, Compiègne, Noyon et aultres estant des frontières de ladite Picardie, il seroit levé sur chascune ville de son royaulme, la somme de trois mille escus, données les- dites lettres à Amboise le 240 de may de cette année; les- quelles patantes ayant esté envoyées en cette ville, avec aul- tres lettres particulières de sa majesté, par lesquelles il exhorte les habitants de cette ville de satisfaire à sa descla- ration, et qu'en ce faisantil aura tous jours leurs affaires re- commandées en obtempérant aux susdites lettres, payement fut faict en cette année par lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville, de la somme de 4250 livres tournois, soubs la quittance de Jehan Briçonnet, commis a la recepte, ainsi que des lettres patantes et des particulières et de ladite quil- tance il paroist au thrésor en la caisse 0, cotté le tout par xvij. Telles parolles et promesses du roy furent accomplies et eurent leur effect en quelque chose, car quelque temps après, et le vie d'aoust de cette année, la con?rmation générale du privilège de cette ville, faicte par leditLouis XI, dès le comi- mancement de son règne en l'année 1461, vérifiée en la court _ gs ,gti g e H Q u. 1. Lisez ci entièrement a. Le comte de Charolais était alors duc de Bour- gogne par suite du décès de son père, arrivé le 15 juin 1467. _ - Page 368 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -366- de parlement à Paris en l'année'l469, fut véri?ée en la cham- bre des comptes, qui ne l'avoit peu estre, quelques frais, dil- ligences et poursuites qui y eussent esté aportés par lesdits maire, eschevins et pairs, depuis l'octroy de ladite confirma- tion; ainsi qu°il appert de ladite vérif?cation attachée à la susdite confirmation estant au thrésor en la caisse J, cotté par L. _ Et comme le roy dès la mesme année 1461, grati?ant les maire, eschevins et pairs, leur cust faict don de deux marcs d'argent qu”ils luy debvoient annuellement pour l'alliénation à eulx faicte de la petite rive, lequel don aussi a esté vérif?é par ladite chambre des comptes, la vérification en fut sem- blablement faicte en cette année en ladite chambre ledit V10 d'aoust; comme il paroist par l”arrest de ladite chambre es- tant attaché audit don et dans la caisse du thrésor cotté H, nombre xix. * Selon laquelle con?rmation, et depuis ycelle, le recepveur du domaine du roy, comptant en la chambre des comptes et portant en reprinse de son compte lesdits deux marcs d'argenl, en conséquence du susdit don, ladite reprinse au- roit esté allouée, qui est une seconde vérification dont l'ar- rest est au thrésor en ladite caisse H, cotté par le nombre xx. La guerre cy dessus mantionnée se réchauffantsur ce que au mois d'octobre de cette année, le duc de Bretaigne se jette avec soii armée dedans la Normandie pour y restablir et maintenir Charles, frère du roy, auquel elle avoit esté par luy donnée pour appanage, puis ostée, et y ayant esté ledit duc de Bretaigne,surprint plusieurs villes et places parle passage que lui avoit donné sur ses terres, Jehan, duc d'Alençon, en la faveur de Charles, duc de Berry, contre Pobligation qu'il avoit au roy, pour l°avoir libéré de prison, à son advénement à la couronne, pour avoir mis à néant l'arrest de mort et de confiscation de laditeduché et aultres ses terres qui avoient esté données du vivant de Charles VII; le roy qui pour ré- sister à cette puissance et à.l'effort du comte de Charolois, Page 369 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 367 - duc de Bourgongne, estoit contraint d'avoir une armée de plus de cinquante mille hommes, fut nécessité pour sub- venirà sa despense d'emprunter de tous ses bons subjects ce qu'il pouvoit et jusques à de petites sommes, et s'obliger envers eulx de la restitution, tellement que prenant asseu- rance de Paffection que luy portoit cette ville, le xvl? de feb- vrier de cette dite année, il escript lettres aux maire, eschevins et pairs, et leur mande qu'ils eussent à lui prester la somme de quinze cents escus, et qu'en rapportant ladite lettre avec la cédule qui leur en seroit donnée des thrésoriers des guer- res, ils en seroient remboursés des deniers de ses ?nances, l°année prochaine an suyvant; lequel prest fut faict par les- dits maire, eschevins et pairs, et d'yceluy tiré cédule du nommé Anthoyne Ptoguier, thrésorier des guerres; ainsi que desdites lettres il paroist au thésor en la caisse 0, cottées par le nombre xvj. ' Les soufïrances et charges qu'avoient journellement les peuples par les nouvelles guerres le faisoient fort crier et murmeurer contre le roy que l'on blasmoit en estre l°autheur, en ce quiil auroit spolié Charles, son frére, de ladite duché de Normandie qu”il luy avoit donnée par appanage par la paix de Conflans, faicte en l'année 1465, ce qui le porta à con- sentir quelques tresves, entre luy, son frère, les ducs de Bourgongne et de Bretaigne, pendant lesquelles pour rejet- ter le blasme des guerres et dissentions sur ledit Charles, son frère, il ?t une assemblée générale des estats de ce royaulme, pour y faire dire aussi que ladite duché de Nor- mandie, pour la conséquence d'ycelle, ne pouvoit estre don- née en appanage ny alliénée du domaine de la couronne, la tenue desquels estats estant assignée en la ville de Tours, au vie d”apvril_ de l'année prochaine, 1468 1, et continuée :___ W* __ ~ 7 ,Li _ 1. Les états généraux de 1468 s'ouvrirent le 6 avril 1467 (v. s.) dans la grand'salle de l'arcl1evêché de Tours. C'élait en réalité une assemblée de notables, envoyés par 64 villes 51 raison de trois députés par chaque ville. « Dc Page 370 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 368 - jusques au xiv?, furent députés, cette année, de cette ville -pour y adsister, maistre Jehan Mérichon, seigneur d'Huré et des halles de Poictiers, sire Guillaume de Combes et mais- tre Jehan Jouehet qui yfurent, comme cette ville et gouver- nement d'ycelle ayant droict d'estre convoqué aux estats, depuis que par les privilèges de Charles V elle faict gouver- nement et province séparée. _ _ ' . Ledit Pvoussi, maire, selon ce que dessus, n”ayant rien ob- mis de ce qui estoit pour la seureté et garde de la *ville,pour les forti?cations d°ycelle etmanutention de ses droicts et pré- rogatives, se porta aussi avec tout soing et dilligence, le 'cours de son année, à la conservation des droicts de j ustices, haulte, moyenne et basse qui compétent au corps de ville, tellement que comme ung nommé Vincent Dorin se fut tué en se pré- cipitnnt, il fit faire par son juge le procès au cadavre qu”il condempna à estre pendu à gibet, aprés lequel jugement, de condempnation il le livra au juge prévost et chastclain royal de cette ville pour en faire l”exécution selon les reiglements* donnés par Fappoinctement de Marle, dont est parlé en Pan- née 1460 et aultres actes, reiglements des jurisdictions roya- les et celles desdits maire, eschevins et pairs. 1468. - Me JEHAN MÉHIGHON, conseiller du roy, sei- gneur de la Gord, d'Huré, du Breuil Bertin, baillif d'Au1nis, qui fut sa cinquiesme mairie. . Au commancement de laquelle mairie, ledit Mérichon ?t reprendre le bastiment de la tour du Garrot de cette ville, dont Pouvrage avoit esté discontinué par quelque -temps, et y ?t telle dilligence en son année que partie de la pointe et aiguille d”ycelle, selon qu'elle est de présent construicte, et entièrement la lanterne, estant sur l”escallier, pour servir de C_ *' " "Y1 'îíí __ ___ * *** ***** 7 " ' ' "f "" ' 1 ' ' *T ' _ "_ _ 1 chasque ville, dit le procès-verbal de Jean Prévost, secrétaire du roi, il y avoit un homme d'église et deux laïcques. ›› Il ne paraît pas cependant que La Rochelle ail envoyé d'ccclésiastique. Cette assemblée dura du 6 au '14 avril. * Page 371 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -ae9- _ fare et lumière aux vaisseaulx par le feu qui sv debvoit mettre la nuict en maulvais temps, furent faites selon qu'il paroist par Finscription apposée à ses &l`I'I18S,€Sl,EtllÎ. au hault de ladite tour, qui tut en ladite année entierement parache- vée et vingt-trois ans après- S011 eommancement qui fut en Pannée 1445; la garde de laquelle fut dès Finstant par or- donnance des maire, eschevins et pairs, commise au désar- meur, à la charge de prendre les droicts qui sont dus. La convocation des estats généraux tenusà Tours en l”an- née présente, et en laquelle on ?t députation de cette ville au mois de mars dernier, fut tellement disposée par le roy que ne s°y estant trouvés que ceulx qu”il jugeoit favorables à l'approbation de son dessain, envers Charles, son frere, et ses partisans, il fut arresté et conclu par lesdits estats que la duché de Normandie pour laquelle les guerres estoient meues l'année dernière ne lui pouvoit demeurer pour appa- nage pour estre l'une des plus importantes provinces du royaulme par le voisinage de l”Anglois, ancien ennemi de cet estat, et que Charles, duc de Berry, se contenteroit de douze mille livres pour tout appanage en assiette d'aultres terres ou provinces qui portassent le tiltre de duché ou compté, af?n que ledit Charles eust quelque quallité relevée et que d”ailleurs il luy fut donné soixante mille livres de pension, de quoy il seroit requis de se contenter; que le duc de Bretaigne qui le supportoit et estoit mesme comme la cause de ses mescontentements seroit sommé de se départir de l'adsister' et de rendre les villes qu°il avoit prinses l'an- née dernière pour ledit Charles et ladite province de Nor- mandie; et que admonition seroit aussi faiote au duo de Bourgongne, de ne favoriser les ligues dudit Charles, frère du roy, et qu'au relïus de satisfaire à ce que dessus par les ungs ou par les aultres, le roy lui contraindroit par tous moyens ou par force, les trois ordres desdits estats se soub- mettant à y contribuer à leurs vie et moyens pour cet effect. et Page 372 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 370 - Ce que dénoncé et faictconcevoiraudit Charles etaux ducs de Bourgongne et de Bretaigne qui n'yauroientvoulu acquies- cer, la guerre de laquelle y avoit eu quelques tresves pen- dant la décision des susdits estats, commença à se rallumer plus qu'auparavant, tellement que le roy renvoya de nou- velles forces en Normandie pour se la conserver et recon- quérir ce qui avoit esté prins par le duc de Bretaigne, le- quel s”opposant it ce dessain arma sèmblablement ce qu”il put et pour la crainte que le roy nc donna sur _la Bretaigne, envoya des ambassadeurs en Angleterre pour esmouvoir les Anglois, anciens ennemis de ce royaulme, à se jeter sus,ct y faire quelque prinse et ravages et pour ce que le roy crai- gnoit quele secours que donnoitl”Anglois parlesdites semon- ces ne se jeta et fondist en ces quartiers,etde la Guienne, sur ce que la Normandie et Bretaigne estoient défendeues d'une puissante armée qu'il yavoit, et qu'il faisoit eslat de s'ache- miner en personne vers la Picardie pour résister aux Bour- guignons, ayant prins résolution pour la deflense de ses costes, de faire dresser une armée navalle en Guienne, Xainctonge, cette ville et gouvernement et le Poitou, il en adressa la commission en cette annee et environ le mois de may auditMéricl1on, maire et capitaine de cette ville, pour ce qui estoit du Poitou, Xainctonge et La Rochelle, qui y apporta telle dilligence, que, par sa principale conduicte et soing, il ?t une armée de douze grands vaisseaulx aussi bien armés, équipés et advitaillés que s”en pouvoit voir, que comrnança faire voile le premier d'aoust de cette année, le- dit sieur maire estant allé en personne jusqu'au Chef de Boys, où il ?t faire monstre aux gens de guerre, et puis par vertu des pouvoiret commissions qu”il avoit du roy, commist pour chef de ladite armée, sire Guillaume de Combes, es- chevin de cette ville, seigneur de Lhoumée, en laquelle charge ledit de Combes se porta si vertueusement, et toute l'armée si courageusement, par l°espace de deux mois, que par les incommodités qu'elle donnoit aux Bretons et Anglois, Page 373 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- * -371- ledit duc de Brclaigne, par cette considération, autant que par aulcune aultre incommodité qu'il ressentoit, lut con* traint au commancement de septembre de s'accorder avec le roy. Cette année aussi, ledit Mérichon, pendant sa charge et mairie lit faire le gayouer 1 et abreuvouer à chevaulx estant près l”arceau de la Verdière, dans lequel s°escou1enttousles doulcins venant devers la Fond; il fut faict un lavouer publiq qui s°estendoit jusques au pont de la Verdière, qui fut trouvé une trés grande commodité il toute la ville et ce qui est remarquable, pour tous les édi?ces et resparations cy-dessus faictes en ladite années, qui furent de très grande despcnse, c”est que ledit Mérichon, maire, porté au bien de ladite ville, en ?t les avances de ses propres deniers sur ce qu”il ny avoit point d'argent entre les mains du thrésorier, par les despenses précédentes et adsistance Taictes au roy desdits deniers. Le vn? jour de febvrier de cette année, lesdits maire, cs- chevins et pairs, sur les troubles et poursuittes qui estoient faicts contre eulx pour prendre congnoissancc de la despense de leurs deniers, obtinrent lettres du roy par lesquelles en confirmant le privilège qui leur a esté diverses foys octroyé, le roy ordonne qu'ils ne seront contrains de compter leurs deniers patrimoniaux ou d'octroy,que pardevant eulx, et par ycelle ordonne en oultre, sa majesté, suyvant aultres anciens privilèges, que le gouverneur en la justice de cette ville et gouvernement de La Rochelle, sera conservateur des privilé- ges de ladite ville, comme il paroist par lesditeslettres es- tant au lhrésor en la caisse N, coltées par xiiij. L”accord susmentionné du roy avec le duc de Bretaigne, ayant esté suivy d'une paix faicte at Péronne, le roy y estant _ _ _ __ __ _ _ _ _ ~ )_ * _ 1. De ce vieux mot << gayouer ›› vient sans doute le verbe saintongcois égayer qui signifie diviser Peau en gouttelettes par un choc violent comme peuvent le faire des chevaux qui entrent il Pahreuvoir. Page 374 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- *- ave - reteneu en captivité et dangier de sa personne, en ladite paix faictet tant pour ledit duc que pour Charles, frère du roy, auquel fut donné en appanage, au lieu de la duché de Normandie, les terres de Brie etde Champagne, toutes cho- ses semblant estre portées à la tranquilité en France, le roy s'en vint à Tours, où se rendirent plusieurs ambassadeurs, des princes estrangiers, avec le légat du pape, auquel temps lesdits maire, eschevins et pairs députérent par- devers luy ledit sieur Mérichon, maire, et aultres du corps de ville, pour s'esjouir de la paix par luy donnée en France et de la libération de sa captivité et prison. ' Et pour ce que, en ce temps dom Pierre, prince de Por- tugal, que les Cathalans et ceulx de Barselonne avoient faict roy d'Aragon, à l'exclusion de Jehan, leur roy légitime, estoit décédé et que, par son décès, lesdits Cat.halans esleu- rent pour roy, Ptené d'Anjou, prince du sang de France et oncle maternel du roy, lequel acceptant sa charge pour s'y faire establir employa les forces et l'authorité du roy Louis XI, sa majesté désirant sur ce subject envoyer des ambassadeurs vers le roy de Castille et d'Espaigne, donna charge dudit ambassade au cardinal d”Alby, et audit Mérichon, maire de cette ville, qui ?t 'ladite ambassade aussitost sa mairie ?nie et parachevée 1. 1469. -- Sire GUILLAUME DE Coilieus, sieur de Lhou- mier. Le roy estant en liberté et hors des mains de Charles, duc Bourgongne, par la paix de Péronne, faicte en l'année der- niére, considérant que Fapanage qui luy avoit esté requis pour Charles, son frère, du pays de Brie et de Champaigne _ i -" I__' Î 'Î - _ ___|¢|-- _ "' ' f' YY” ' " _ 'l. C'est en 1466, que les Catalans avaient appelé au trône René d'Anjou, qui chargea son ?ls le duc de Calabre, de revendiquer ses droits par les ar- mes. Uambassade du cardinal d'Alby n°avait point trait à la succession de Paragon, Louis Xl, l'avait chargé de négocier le mariage de son frére Char- les avec l`infante dc Castille, depuis Isabelle' la Catholique. Page 375 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -373-- ' au lieu de la Normandie, dontil estoit dépossédé par appro- bation des estats généraulx de France, estoit pour forti?er et le duc de Bourgongne et Charles, frère du roy, par le voisi- nage de l'ung Pautre, projeta dés le commancement de cette année, d'0ster à sondit frère le susdit appanage et au lieu d'yceluy, luy donner la duché de Guienne esloingnée des ducs de Bourgongne et de Bretaigne, à quoy il parvintenvers son- dit frère par Pintercession d`0det d'Aydie, seigneur de Lescun, qui avoit tout pouvoir sur ledit Charles, par la grande aíïec- tion qu'il luy portoit, bien qu'il íut dissuadé de cet eschange par lesdits ducs de Bourgongne et de Bretaigne et suyvant cet accord, furent expédiées lettres au mois d'apvril de cette année, par lesquelles le roy donna audit Charles, son frére, la duché de Guienne pour apanage 1, en tant qu'elle s'estend rnesme oultre les rivières de Charante, comme le païs et séneschaussée d'*Agenois,celuy de Périgord,la séneschaussée de Quercy, le comté de Xainctonge, cette ville et gouverne- ment de La Rochelle et le païs etbailliage d'Aulnis avec tou- tes les cités, chasteaux, villes, forteresses, fleuves, rivières, ports, havres, naufrages, droiets et hommages, ?efs, arrière- ?eís, hommes, vassaulx et subjects, sans aulcune chose en réserve, sauf seulemant la foy et hommage, le ressort par appel, avec pouvoir audit Charles, frére du roy, de pourvoir en ladite Guienne et pays susdits, tels of?ciers qu'il vouldra, généraulx des aides, chambre des comptes, deschargeant le roy, les habitans desdits lieux du serment de fidélité qu'ils luy auroient presté, pour jouir ledit Charles desdites terres et de tous droiets, impositions et revenus que y souloit prendre le roy, comme il se voit és dites lettres dont le vidimus est au thrésorde cette ville en la caisse S, cotté par xvj. De laquelle duché et païs susdits alliéné pour Fappanage dudit Charles, depuis etcy aprés appelé duc de Guienne, pour _. ** **** * ***** *** ,__ 1. Les lettres patentes qui créent duc de Guyenne, Charles, frère du roi. sont datées d'Amboise, 9 avril 1469. Page 376 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- i -374- l'en mettre en actuelle et corporelle possession, le dernier jour dudit mois d”apvril, le roy donna commission estant a Amboise, a messire Louys, seigneur de Crussol, pannetier de France, grand chambellan du roy, seneschal de Poictou, pour establir en possession, et investir yceluy duc de ladite duché de Guiennc, et mesmementde cette ville et gouvernement, et du païs et bailliage du grand fief d'Aulnis, comme aussi it mesme fin, ledit duc de G-uienne estant à Nantes, donna dès le xv du mois de may su yvant, commission, charge et pouvoir audit Odet d'Aydie, seigneur de Lescun 1, de prendre pos- session pour luy de ladite duché et pays susdit et principale- ment de cette dite ville et gouvernement, par lettres estant au thrésor en la caisse M,.cottées par le nombre xj. En ce temps le cardinal Balue 9-, qui avoit par diverses années gouverné tout le royaulme, estant accusé d'avoir trahi l'estat et les affaires du roy, traictant avec le duc de Bour- gogne, ayant esté constitué prisonnier, fut condempné par commissaires que le roy luy donna, entre lesquels fut mes- sire Pierre Doriolle, thrésorier général des ?nances, esche- vin de cette ville, et comme ledit Balue fut dégradé de tous honneurs, ses biens con?squés, le roy donna sa bibliothèque audit Doriolle qui estoit l'ung de ses favoris. Voyez Bellefo- rest en cette année. 3* _ _ ___ '1. Odel d'Aydic était un ancien capitaine de Charles VII, clisgracié et des- titué par Louis Xl. Envoyé par le duc de Bretagne auprés du roi a Poitiers, en 1465, il pro?ta d'une absence de Louis Xl, alors en pèlerinage aN.-D. du Puy en Anjou, pour décider son frére 51 se réfugier à la cour du duc de Bretagne. 2. Le cardinal La Ballue était né en 1421, au bourg d'Angles, en Poitou, lils d'un tailleur d'habils:; il fut successivement attaché a Févéque de Poi- tiers et a celui d'Angers, en 1463, il fut fait conseiller au parlement, l'an- néc Suivante évêque ¢'l`Évreux; et en HGT, cardinal. Convaincu de s'élre laissé gagner par Charles le Téméraile, son titre de prince de l'église. le [it échap- per ala mort; il _ resta dix ans enfermé à la Bastille dans une cage de -fer. La commission qui le jugea, et dont Doriolle faisait partie, était présidée par Tristan Lllerinite. _ _ , Page 377 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . - 375 --' Ualiénation et transport de cette ville audit Charles, duc de Guienne, estant contre les privilèges d'ycelle, donnés par Charles V, en l°année 1379, qui porte que la ville ne peust cstre alliénée de la couronne de France par rançon du roy, eschange, mariage, ny apanage, ?t que les commissaires du roy et dudit sieur duc s'estant présentés pour exécuter leur commission, le propre jour de l'Ascension de cette année, qui estoit audit mois de may, que les maire, eschevins et pairs en ?rent refus comme chose contrevenante à leurs dits privi- lèges, et au serment qu'ils font annuellement de garder la ville pour le roy, son hoir mâle, et ne recognoistre que luy 1)OLll` leur souverain seigneur, et afñn qu'ils ne fussent sur- prins par lesdits commissaires, rcdoublérent leurs gardes aux portes, y commirent d'extraordinaire deux du corps par chasque jour avec charge de ne rien laisser entrer. Ce que venu à la congnoissance du roy il mande aussitost ledit sieur maire, pour venir par devers luy avec aulcuns des eschevins et pairs, pour recepvoir ses commandemans et in- tentions sur ladite aliénation, sur lequel commandemant le- ditmaire s'achemina vers le roi estant en Anjou et Tour- raine, et furent députés avec luy Pierre Bragier, sieur de Montroy et de Brisembourg, sire Hélie Pastureau, Gobert Cadiot, Seguin Foreau, maitre Jacques Gillier, dont sont la maison de Puygarreau et la Villedieu, en Poictou; Jehan Jouet, Jehan Maynard, Pierre Pierre, licenciés es loix,esche- vins et pairs, qui furent chargés de mesmoyres du corps pour s”oppo'ser à ladite installation et prinse de possession, parla considération des susdits privilèges et du serment de fidélité qu`ils en avoient rendus, pendant laquelle absence dudit sieur maire, sur ce que le premier eschevin qui estoit ledit Jehan Mérichon, maire précédent estoit aussi absent et en Hespagne, en ambassade pour le roy, il commit pour Pexercice de sa charge maistre Pierre de Roussy, licencié es loix, eschevin de la ville. Pendant le voyage desdits maire et aultres députés de la- Page 378 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- y -37o- dite ville, ledit sieur de Crussol, seneschal de Poitou, ?t re- quérir ceulx du corps de ville de luy donner entrée comme particulier, soubs les promesses et serment qu'i1oll1'oit de faire en foy de chevallier, estant en ycelle, de ne faire aul- cun employ de sa commission par quelque mandemant ou lettres qu'il en eust du roy, se soubmettant, où il feroit du contraire, d”estre mis hors de la ville et qu'on tit telle des- claration que lesdits maire, eschevins et pairs verroient pour se conserver tout ainsi et comme sy ledit sieur de Crussol n'y estoit point entré, veu lesquelles promesses et serment dont il fut prins acte pardevant deux notaires, le XVI0 jour dudit mois de may, ledit sieur de Crussol entra en cette ville. Ce qui ne fut pas une trop grande prudence ny sans ap- préhension de mal et de Févénemènnt contraire à l”empes= chement apporté par lesdits maire, eschevins et pairs, aux remonstrances qu'ils faisoient faire par leurs députés, pour ce que le ?ls dudit seigneur de Crussol, et peu après son entrée, le seigneur de Lescun, lieutenant et procureur dudit duc de Guyenne, accompagné des seigneurs et gens de con- seil jusqu'à sept ou huict vingt chevaux, vouleurent entrer dansladite ville eten eurent prins possession, sinon qu'àpoint nommé la porte leur fut fermée, dont ils furent contrains de se retirer et d'aller coucher à Marans. Le roy ayant ouy les remonstrances du maire et des dé- putés de cette ville eslant :Tt Bourges, n'eust pas désagréable les procédeures teneues sur le refussusmantionné et recon- gnoissoit que les oppositions des maire, eschevins et pairs estoient justes, fondées en tilt.res et privilége qu'il ne pouvoit combattre que par la nécessité de ses affaires et pour ce qu”il avoit faict l'alliénation de la duché de Guienne, de cette dite ville et gouvernement, pour le bien de paix, pour lc repos et tranquillité de son estat, il ?t entendre auxdits sieurs maire et députés que son intention et volonÉé abso- lue estoit que Palliénation par luy faicte eust lieu, et leur Page 379 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --377-- l commanda tant en leurs noms que pour tous les habitants de cette ville, de souffrir que la possession en fut prinse pour le duc de Guienne et l'exécution de la commission donnée par sa majesté audit sieur de Crussol et audit sieur de Lescun pour ledit seigneur duc. _ Et comme cette réponse fut faicte par sa majesté au rrfesme temps et-le xvnt? dudit mois de may de cette année, leroy estant à Baugé, pour mesme subject, escripvit aux maire, eschevins et pairs pour seconde jussion; qu'attendu ce transport qu°il avoit faict au duc de Guienne de cette ville, veu les causes d”yceluy, ils eussent asou?irir que ledit seigneur duc ou ses députés pour luy eussent il prendre possession de ladite ville, veu que le roy se réservoit le re- clam et souveraineté de ladite ville, que Talliénation qu°il en avoit faicte estoit sans préjudice à leurs privilèges, comme il paroist desdites lettres estant au thrésor en la caisse N, cottées par vij. _ Et. afin que lesdits maire, esehevins et pairs, et habitans de cete ville en peussent entrer en soubçon de la conserva- tion de leurs dits privilèges en aultres choses que ce qui es- toit de Palliénation présente, sa majesté eseripvant audit sei- gneur de Grussol, séneschal de Poitou, de mettre ledit duc par luy et les siens en ladite possession, luv mande par les lettres des xvm? dudit mois de may, estant au thrésor en ladite caisse N, attachées aux précédentes, eottées par vij, de faire Pinstallation de ladite possession, y contraindre les- dits habitants de cette ville sur peine d”estre réputés rebelles et désobeissans, et en cas qu”ils fassent le contraire les y as- subjeetir par emprisonnement de leurs personnes, con?sca- tion de leurs biens, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, moyennant que ledit seigneur duc, ou ses dé- putés jurent et promettent entre les mains dudit maire, comme les roys de France ont accoustumé faire, entretenir lesdits _lšl'I&Îl`B, eschevins et pairs, bourgeois et habitans de ladite ville' en toutes et chascunes leurs libertés, franchise, Page 380 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --378-- privilèges, droiets, préhéminenees, honneurs, ordonnances, constitutions, establissements, longues observances de ce qui leur reste conceddé par les prédécesseurs roy et dont ils ont joui sans aulcune chose y innover ny faire au contraire. Le xx du mesme mois de may, le roy estant encore audit Baugé, faict expédier aultres lettres patantes' pour lesdits maire, eschevins et pairs, par lesquelles pour de plus en plus les asseurer de la con?rmation de leurs privilèges, oultre ce qui estoit conteneu és lettres dudit sieur de Crus- sol, il desclaira que quelque alliénation qu'il ajft faicte au duc de Guienne de cette ville, son intention est que lesdits maire, eschevins et pairs jouissent de tous et ehascun leurs privilé- ges et que, quelque appanage ou partage qu'ilayt faict à son- dit frére, de ladite ville de La Rochelle, ce auroit esté sans aulcunement y desroger ny préjudicier, voulant sa majesté que ses subjects de La Rochelle en jouissent en la manière qu'ils avoient accoustumé de faire comme il paroist ès let- tres estant audit thrésor en ladite caisse N, cottée par le nombre Et pour oster auxdits maire, esehevins et pairs tout subject de s°opposer à la prinse de possession de ladite alliénation à cause du serment qu”ils renouvellent par chascun an, sa majesté faict encore expédier d”aultres lettres audit jour ne de may, par lesquelles il quitte et décharge lesdits maire, eschevins et pairs, du serment et promesse qu”ils auroient faict de garder ladite ville au roy et à. son hoir masle seul- lement et ne recognoistre aultre seigneur et souverain que luy, sans qu”à l”advenir reproche leur soitfaict, recepvantpou r seigneur ledit duc de Guyenne, ny que Pobéissance qu”ils luy feront, leur puisse estre tournée à. conséquence une aul- tre lois, ny en aultre chose contre leurs dits privileges, les- dites lettres estant au thrésor en ladite caisse N, cottées par le nombre 1. * - L'advis estant venu de toutes ces lettres et jussions cy dessus tant audit seigneur de Crussol, commissaire du roy, Page 381 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 379 - qu”audit sieur de Lescun, auparavant,l'arrivée des députés de cette ville, lesdits seigneurs se présenlèrent aux portes de cette ville, pour y entrer et en prendre possession selon leurs commissions, de quoy ils furent refusés pour la seconde fois sur ce que les maire, eschevins et pairs n”avoient rien sçeu de certain des commandements et réponses laictes à leurs députés qui n”estoient encore de retour, et craignoient les- dits maire, eschevins et pairs, qu'en laissant prendrela pos- session et donnantïentrée demandée ils ?ssent préjudiceà leurs privileges et bresches 51 ce qu”ils poursuivoient. Mais lesdits sieurs maire et députés arrivés de la court en cette ville, le xxuj? dudit mois de may, fut à l”instant assemblé le corps desdits maire, eschevins et pairs auquel ledit maire et les députés ayant faict entendre la volonté et commandemant absolu du roy sur l'alliénation par appanage de cette ville, représentèrent les lettres de jussion pour soul- lrir que la possession en lut prinse pour ledit seigneur duc de Guyenne, et les lettres de serment pour ce regard et les aultres par lesquelles le tout se feroit sans préjudice des pri- vilèges de cette ville, pour ladite alliénation à Fadvenir et sans préjudice encore de tous leurs aultres droicts et libertés, fut ?nallement arrestè par le conseil desdits maire, eselie- vins et pairs, qu”ayant esgard que Falliénation de ladite ville s”estoit faicte pour le bien de la paix et a?n qu°il ny eust rupture d°ycelle, quoy que ladite alliénation leur vint à un extresme dcsplaisir, qu'en obéissant au FOY on souffriroit prendre possession de cette ville pour ledit seigneur duc de Guienne. ' Suyvant laquelle desclaration, le lendemain xxlv? dudit mois de may, et alin qu”il parust d'une lroisiesme jussion, ledit seigneur de Crussol, par vertu de sa seconde commis- sion et pouvoir sus mantionné du XXIII9 dudit mois de mai, lit pour la tierce fois commandemant auxdits maire, eschevins et pairs, d'obéir audit seigneur de Guienne, ses commis, et le recongnoistre seigneur de cette ville, Page 382 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --380-- - souffrir qu'il print possession d'ycelle par ledit seigneur de Lescun qui en avoit charge, le tout sur peine de confiscation de corps et de biens, à. quoy son intention estoit de procéder en cas de refus d*'obéissance, selon la commission. Selon laquelle sommation lesdits maire, es- chevins et pairs estant contrains d'obéir, le mesme jour, sur les dix heures du matin, voyant l'approche desdits sei- gneurs de Crnssol et Lescun, pour leur entrée en cette ville, se transportèrent à la porte de. Cougnes, pour les recepvoir, ledit maire accompagné de ses sergens et guagiers et aul- tres of?ciers, et de grand nombre de peuple, oultre ceulx du corps de ville, et estant sortis jusqu°à la loge desladresï y ar- rivèrent lesdits seigneurs de Crussol et de Lescun, accompa- gnés sernblablement de plusieurs qui réitèrent encore les mesmes sommations et jussions, auxquelles lesdits maire, es~ chevins et pairs desclairèrent qu”ils obéissoient en leur don- nant par lesdits sieurs commissaires, coppie des lettres d'ap- panage, de leurs commissions, pouvoirs et mandemants, en faisant par ledit seigneur de Lescun, pour et au nom dudit seigneur duc, le serment qu”ont accoustumé de faire les roys pour la garde des privilèges de ladite ville, ce qu`il promit et jura faire, et furent délivrées les copies desdites commis- sions et pouvoirs. Et à l'instant lesdits sieurs commissaires s'approchèrent avec ledit sieur maire jusques au rateau de la première porte entrant dans ladite ville, où estant, et ledit rasteau fer- mé, ?t ledit seigneur de Lescun, entre les mains«dudit sieur maire, le serment accoustumé et promis en la forme cy contenue: << Je, Odet d'Aydie, escuyer, seigneur de Lescun, conseil- ler et chambellan, de très hault et très puissant seigneur, 1. La maladrerie du faubourg Saint-Éloi, dont il restait encore quelques vestiges au temps où écrivait Arcère. /Histoire de La Rochelle, t. IGP, p. 171). * . Page 383 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -381- monseigneur Charles, ?ls et Frère des' roys de France, duc de Guienne, compte de Xainctonge, et seigneur de la ville et gouvernement de La Rochelle, promets et jure pour mon- dit seigneur et comme son lieutenant et commissaire en cette partie, à vous, sire Guillaume de Combes, maire et capitaine de la ville de La Rochelle, tant pour vous que pour le commung d'ycelle, de maintenir et garder, vous, les eschevins, conseillers et pairs, bourgeois, manans et habi- tans de ladite ville, en vos priviléges, franchises et libertés, dons, octroys, usances, statuts etlongues observauces, et vous laisserai jouir paisiblement et entièrement de vos colléges, gardes de ville, jurisdictions, deniers, revenus, noblesse, préhéminences, prérogatives et aultres droicts quelconques dont vous et vos prédécesseurs avez accoustumé de jouir, et dont vous jouissiez au temps des lettres d°appa- nage et partage faict parle roy à. mondit seigneur de ladite ville, terre et seigneurie de La Rochelle, sans aul- cune chose innover au préjudice desdits privilèges et aul- tres droicts susdits en quelque manière que ce soit, et en oultre vous jure et promets, de vous faire donner et bailler par mondit seigneur lettres con?rmatives de tous et chas- cuns vos privilèges et droicts quelconques, auparavant que mondit seigneur fasse son entrée en ladite ville en forme due et authentique, expédiées et véri?ées, ainsiqu”il appar- tient. ›› Ce faict, au mesme lieu et lesdites portes fermées, ledit maire fit aussi serment audit seigneur de Lescun, en la forme qui suyt : « Je, Guillaume de Combes, maire et capitaine de la ville et commune de La Rochelle, tant pour moy que pour ceux du collège et commune d'ycelle, promets et jure à vous, no- ble et puissant Odet d'Aydie, escuyer, seigneur de Lescun, conseiller et chambellan de très hault, très puissant et très excellent prince, et ,nostre très doubté et très puissant sei- gneur, monseigneurle duc de Guienne, seigneura présent de la ville de La Rochelle, et son lieutenant et commis en cette Page 384 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --382-~ partie, de garder cette ville de La Rochelle à mondit sieur, comme nostre naturel seigneur, envers tous et contre tous, sauf le roy, nostre souverain seigneur, luy garder ses droicls, ainsi que bons, vrays et loyaulx subjects sont tenus faire à leur naturel seigneur, et promets et jure, ès noms susdits que toutesfois qu”il plaira à mondit seigneur venir en cette ville, de luy faire et renouveller ledit serment, de luy faire obéis- sance d'ycelle ville, ainsi que le roy l'a mandé par sesdites lettres, en nous rati?ant ettcon?rmant nosdits privilèges et franchises en la forme et manière susdite, et nous entrete- nant et gardant en yceulx et en nous faisant le serment 'de nous entretenir de point en point, toutes nos libertés, sta- tuts et longues observances prérogatives et jouissances,dons et octroys, selon leur forme et teneur. ›› Tels serments respectivement prins et jurés, ledit sieur maire print par la main ledit seigneur de Lescun, et faisant lever la barrière de la porte qui avoit esté fermée pendant lesdits serments, luv donna entrée dedans les premières portes, et comme suivant les anciennes formes de prinse de possession de cette ville, les maire, eschevins et pairs avoient fait tendre près ledit rasteau un lacqs de soye pour servir, en quelque fasson d'empeschement a1*enn~ee de ladite ville, jusqu°åt ce que le serment soit faicl pour Pobservation de leurs privilèges, le serment susdit estant presté_par ledit seigneur de Lescun, ledit sieur maire, leva semblablement ledit lacq et ?l de soye qu”il ?t couper pour monstrer que tous empeschements estoient ostés pour ladite entrée. Laquelle estant continuée comme ledit seigneur de Lescun et ledit sieur maire, furent plus avant entre lesdites portes et jusques aux lieux où estoit eslevé le crucifix, le serment cy dessus fut réitéré pour la seconde fois parl”ung et par Faul- tre, et comme toutes portes passées ils furent dedans la ville, ledit sieur maire, print ledit seigneur de Lescun par la main, qu°il ?t entrer en l'église de Nostre-Dame, qui estoit proche et contiguë de ladite porte de Cougnes, au devant du Page 385 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -383- grand autel de laquelle église, Fung ct. l'aultrc mettant la main sur la sacrière, tirent pour la troisiesme fois les serments cy dessus, puis montèrent Î1 cheval, avec tous ceulx qui les ac- compagnoient, allant ensemble par la ville jusqu'al'endroict de l”audit.oire et palais royal de cette ville. Au-devant duquel comme ils furent, ledit seigneur de Crussol, commissaire de par le roy, pour ladite mise depos- session y entra et ?taussi entrer ledit sieur de Lescun ayant charge pour le duc de Guienne de prendre possession de Cette ville, auquel lieu et auditoire susdit lesdits seigneurs estant, lecture prinse de leur commission de l'alliénation de cette ville, ledit seigneur de Crussol audit nom mit ledit seigneur de Lescun pour ledit duc de Guyenne en la pos- session dudit palais et maison royalle et de toute la ville, duquel palais estant sortis, fut ledit sieur de Lescun, accom- pagné par ledit maire et tous ceulx qui estoient présents à ladite prinsc de possession, jusques à la maison dudit sieur maire où il logeoit. 1469. -- Le duc de Guienne, frère du roy, par qui luya esté cy dessus délaissé Pappanage, ayant pouvoir de conférer toutes charges et offices de cette ville et gouvernement, et aul- tres lieux a luy délaissés, selon qu`il est représenté cy dessus par la teneur de ses lettres, pourveut aussitost le délaisse- ment qui luy fut faict de cette ville et gouvernement à l'ol?ce de gouverneur et séneschal de ladite ville et gouvernement de la personne de noble et puissant Thierry, seigneur de Lenoncourt, qui estoit son conseiller et chambellan, qui vint en cette ville le xxvJ du mois de may pour en prendre pos- session, de quoy advertis lesdits maire, eschevins et pairs accompagnés de plusieurs aultres personnes, furent au-devant de luy jusqu”à Lafond, où ils le rencontrèrent et Famenèrent vers ladite ville; comme ils furent au rasteau de la porte de Cougnes, ledit sieur maire ?t faire le serment accoustumé audit seigneur gouverneur en la forme suyvante : << Monsei- gneur, vous jurez et promettez sur la saincte passion de Dieu, 4 Page 386 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- __. 384 ._ qui cy est ?gurée, à moy comme maire et capitaine, pour et au nom du commung de la ville de La Rochelle, de gar- der et entretenir tous et chascuns des priviléges, droicts, usages, libertés, franchises, prérogatives et longues obser- vances d'ycelle ville, dont il vous apperra duëment en temps et lieu, sans aulcunemcnt les enfraindre ny aulcuns d'yceulx, et selon la forme et maniére qu'ont accoustumé de jurer et tenir messieurs vos prédécesseurs, comme vrais conserva- teurs d'yceu1x. ›› _, Ce que ledit seigneur ayant juré et promis, entra en la- dite barrière et première porte de la ville, et estant entre la premiére et la seconde, àl'endroit du crucifix qui yestoit esle- vé, réitéra ledit seigneur, gouverneur a la justice, le susdit serment après lequel il entra jusques dedans la ville, et es- tant conduict dudit sieur maire et de ceulx de sa compagnie, vinrent au devant de l'auditoire et palais dudit seigneur duc de Guyenne, seigneur de La Rochelle, où s'exerçoit la jus- tice pour luy et soubs son authorité, où estant entrés et le- dit seigneur gouverneur monté audit siége judicial, ledit maire presta sur les saincts évangiles, à monseigneur de Guienne, en la personne dudit gouverneur, comme ayant le gouvernement et jurisdiction pour luy de ladilte ville, ban- lieue, chastelainie et ressort d'ycelle, le serment en la forme suyvante : ' « Je, Guillaume de Combes, maire et capitaine de la ville de La Rochelle, en mon propre et privé nom, et comme maire, pour moy et mon commung, promets et jure à très hault et très puissant prince, Monsieur, duc de Guyenne, comte de Xainctonge et seigneur de La Rochelle, et a vous, monseigneur le gouverneur, qui avez le gouvernement et ju- risdiction pour luy de cette ville et gouvernement de La Rochelle et de la banlieue, chastelainie et ressort d”ycelle, que je suis et seray à luy ses hoirs masles et successeurs, bon, loyal, obéissant subject et vassal, sa vie, _son corps et ses membres, luy garderay et saulveray, son pro?t, ses biens Page 387 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -*ass- _ et ses droicts, et mesmement la ville de La Rochelle, à luy et à son obéissance et à ses hoirs masles et successeurs garderay et deffendray à mon loyal pouvoir, comme a mon naturel seigneur, soubs la souveraineté. du roy, nostre sou- verain_ seigneur, et aussi il vous, mondit sieur le gouverneur et aux aultres gouverneurs et ministres qui par le temps ad- venir seront en ces parties: pour et au nom* de luv feray et promets faire les obéissance et services accoustumés, et tels qu'ils appartiennent; et a mondit seigneur, bon conseil et loyal donncray au mieux que ma conscience saura adviser, quand par luv et vous et ses aultres ministres en serai requis et son conseil secret tiendray sans reveller à nulli, et ainsi me garde Dieu et la saincte passion de nostre sei- gneur ». Auquel et mesme lieu dudit auditoire et pallais, après que ledit-sieur maire eust faict ledit serment, ledit sieur gouverneur luy réitera aussi sur les saincts évangiles celuy qu'il avoit faict par deux fois auparavant en mesme jour, de garder et observer les privilèges, droicts, usages, franchises et liberté de la ville desquels il aporra sans yceulx enfraindre. Tout ce que dessus ainsi faictet lesdites possessions prin- ses au contentement dudit seigneur duc de Guyenne, les maire, eschevins et pairs poursuvvirent d”avoir dudit sei- gneur duc, la con?rmation de leurs privilèges et des bour- geois et habitans de ladite ville, qu”il leur octroya inconti- nent, et en furent les lettres par luy données au lieu de Nan- tes, le ne jour dejuing de cette année, qui est la plus ample, la plus grande et spéci?que con?rmation qui eust esté faicte, pour ce que par ycelle est con?rmée particulièrement le pri- vilège du roy Charles VB, de l'an 1372, portant que la ville ne peust estre alliénée de la couronne, par vandition, par eschange, pour rançon du roy, mariage ou appanage, ny aultre cause quelconque; que les maire, eschevins, pairs, bourgeois, manans et habitans peuvent retirer et avoir à eulx leurs meubles et immeubles, qui leur sont prins par les * 25 Page 388 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ --- 386 - guerres, en quelques lieux qu”ils soient; qu°ils jouiront de leurs longues observances; que leurs biens ne peuvent estre prins pour forti?cations des chasteaux et places du roy; que le roy s'ob1ige à secourir cette ville en cas d°assiégcment, et en faire lever le siége; que les habitans sont exemps de tous subsides, gabelles, dixiesmes, treiziesmes, et de toutes impo- sitions que par leur consentement; que 1'isle d'Oleron, chas- teau -et chastelainie de Ben_on sont au ressort de cette ville; que le juge prévost, chastelain et foncier de ladite ville, ne peut taxer amandes qu”avec deux lrourgeois; que les of?ciers du roy, monnoyeurs et tous aultres sont contrains aux contributions et gardes de la ville; que les bourgeois et habitans sont quittes de la traicte de dix sols pour thonneau de vin et quatre deniers pour livre; que nul subside ne peut estre mis sur les vins des habitans par tout le royaulme; que les maire, eschevins et pairs ne sont tenus de compter de tous leurs deniers que pardevant eulx mesmes. Plus celuy de Louis IX, de Pan 1927, portant que les bourgeois de La Rochelle sont exemps de payer péages et exaction par tout le royaulme, tra?quant par mer ou par terre. Plus la confirmation généralle de tous priviléges faicts par ledit Louis IX, portant confirmation de celle faicte par Phelippe Ille dit le Bel, Phelippe IVG et Phelippe' VB, con- ?rmant les priviléges de Richard, comte de Poiotou, ?ls puisnè de Henry II, roy d'Angleterre, par lequel les habi- tans de cette ville ont pouvoir de testamenter; que leurs hé- ritiers' présomptifs leur peuvent succéder mourant intestat et non confessés. Plus les pr_iviléges de Jehan, roy d'Angleterre, ?ls de Henry II, seigneur d'Ir-lande, duc de Normandie et de Guien- ne, comte d'Anjou, par lequel est octroyé aux habitans de cette ville, droict de communauté et de corps et collége et aultres dudit roy par lesquels les habitans de cette ville Q Page 389 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . --387- ayant joui par an et *jour de ce qu”ils ont acquis de bonne foy, en peuvent conserver la possession, et encore aultre duditroy par lequel ils sont exemps de péages en tou- tes ses terres. ' Plus l”arrest donné soubs Charles le Bel au parlement de Paris, au mois de may de l'année 1324, par lequel ceulx de cette ville, suyvant leurs privilèges, sont exemps de payer fi- nances pour mariages des filles de France. _ . Plus le privilège de Phelippe VI, de l'an 1329, par le- quel les habitans de cette ville peuvent amortir les rantes deues sur leurs maisons au denier dix. Plus le privilége d'Edouard IIIG, roy d”Angleterre, de l'an 1360, portant que les maire, eschevins et pairs ont jurisdic- tion haulte, moyenne et basse, et peuvent posséder domaines, cens et rantes; que les maire, eschevins et pairs ont pouvoir d'eslire trois de leur corps au jour de la Quasimodo, pour estre l'ung accepté à maire par le gouverneur en_la justice; que la jurisdiction desdits maire, eschevins et pairs s'estencl sur leurs bourgeois et famil1iers;qu°en ycelle ils peuvent con- gnoistre de tous crimes, saufde lèze majesté; que les maire eschevins etpairs ont la pollice de la ville, des mesures et l”en- lignernent des rues, chafaulx et maisons; qu”ils congnoissent des crimes commis par les étrangers, sauf de lèze majesté, qu°ils ont la garde de jour et de nuict de _1a ville, des portes et l`orteresses; que le séneschal de Xainctonge entrant dans cette ville leur doibt serment d°en garder, les priviléges; que les marchands traíiquans en cette ville ne sont subjects åt lettres de marque; que les habitans de la vi1le_ne peuvent estre distraicts du ressort en cour crimi- nelle ne civille; qu'en ladite ville il n”y a droict de nau- frage dedans l”an et jour; qu”en ladite ville il y a exemption et franchise des vantes et honneurs et des doubles des cens; que les maire, eschevins et pairs peuvent faire désarmer ceulx qui entrent en cette ville, par mer ou par terre ; que le courretage des navires leur appartient, qu'ils peuvent em- Page 390 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -388- pescher les soldats du chasteau de porter armes par la ville. . Plus celuy de Jehan, roy de France, donné au mois de may de l`année susdite 1360, portant Pexemption des habi- tans de cette ville de tous péages et subsides en ce royaulme, bien que ladite ville eust esté aliénée au roy d'Angleterre. Plus celuy de Charles VH, de l'année 1374, par lequel Be- non, Rochefort, et l'isle de Marepnes sont du ressort de cette ville. Plus celuy de mesme roy, del”an née 137 9, par lequel droict de noblesse est conceddé aux maire et eschevins de la ville et à leur postérité née et à naistre, que les bourgeois et habi- tans peuvent acquerir ?efs sans payer finance, ayant lesdits habitans (biens) vallant cinq cents livres. Plus le privilége du roy sainct Louis, de l”an*1°269, pour Pexemption aux habitans de cette ville, du double de leur cens à rayson de son voyage de la terre saincte. e Plus encore aultres privilèges de Charles V, de Pannée 1373, portant que les maire, eschevins et pairs ont la pollice du mesurage du bled et de la farine, et de le faire au poix. Plus le privilège de Louis XI du dernier de novembre 1461, par lequel les tailles et aides de la ville et banlieue sont abonnées à trois mille livres payables par les maire, eschevins et pairs, moyennant le huictiesme qu'ils prennent en ladite ville et banlieue, avec tous droicls de jurisdiction pour les différens qui en proviennent, et le debvoir qu'ils lèvent de deux souls six deniers pour thonneau de vin vendu en gros en ladite ville et banlieue par les non bourgeois, et de quinze deniers par les bourgeois, etc... ut suprà. Plus le privilège donné par le mcsme roy au mois de febvrier de Fannée 1463, par lequel le droict de la quarte partie de dix souls pour thonneau de bled et vin qui se trans- porte de Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, appartient auxdits maire, eschevins et pairs, pour en faire la recepte par leurs mains et du recepveur ou fermier. Plus aultre dudit roy du xxj d'octobre 1465, par lequel lc Page 391 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --389-- droiet et la pollice du délestage et lestage des vaisseaulx appartient auxdits maire, eschevins et pairs. Et finallement celui du mesme roy, donné le xxv? d'apvril 1467, par lequel lesdits maire, eschevins et pairs peuvent lever la quarte partie de la traicte du recepveur du roy ou lermiers, sans qu°il soit nécessité d”avoir mandement ou des- charge du recepveur général. Outre la con?rmation desquels dits privilèges, est porté par lesdites lettres de Charles, duc de Guienne, seigneur de cette ville, que le droiet de baptisage demeurera aboly ; que lesdits maire, eschevins et pairs peuvent contraindre ceulx de la banlieue à la garde de la ville; que le droiet de barrage leur appartient; qu°yceulx sont exemps de commissions royales; que les habitans ne peuvent estre distraicts de ce ressort par lettres *de scolarité;›que les maire, eschevins et pairs ont le droiet de balisage et pouvoir de conférer les offices; qu°ils peuvent imposer sur les marchandises estant en ladite* ville deux mille livres pour chascun an, pour les forti?cations et aultres leurs affaires, dont ils ont congnois- sance des procès qui en surviennent, qui sont privilèges auparavant accordés; que ledit jour auroit con?rmé, et géné- ralement toutes les franchises que lesdits maire, eschevins et pairs, bourgeois et habitans de la ville avoient jouï, qu'el- les fussent escriptes ou non, comme il paroist par lesdites lettres estant au thrésor en la caisse cotte par nj. Les maire, eschevins et pairs ayant ressenti par la con?r- mation des susdits privilèges la bienveillance dont avoit usé à leur endroict leur seigneur le duc de Guienne, ayant aprins qu'il debvoit venir en personne en cette ville pour en pren- dre possession: s'efforcèrent aussi de le bienvenir et le re- cepvoir avec tous les tesmoingnages d'l1onneur et d'amitié qui leur fut possible, et ?rent de magni?ques appareils pour sa reception, et comme il s°approcha pour y laire son entrée avec plusieurs seigneurs, le vie de jeuillet de cette année, lesdits maire, eschevins et pairs et grand nombre des appa- Page 392 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --3Z)0- rans de la ville qui Paccornpagnoient, furent tous à cheval, par la porte Sainct-Nicolas où il debvoit entrer, jusqu'à la Moulinette, où ledit sieur maire ayant tous les archiers et oí?ciers, bien en poinct et revestus des livrées de la ville, salua ledit seigneur duc de Guienne avec les officiers, de subjection, d'obéissance et de service qu”il et le commung de la ville lui debvoient, et à l'instant lui présenta toutes les clefs des portes de la ville et forteresse d'ycelle, que l”on avoit faict porter sur ung chevalmené par deux sergens dudit sieur maire, lesquelles clefs ledit seigneur duc de Guienne receust et néantmoins les remit aussitost ès mains dudit maire. s Quoy faict ledit maire et sa trouppe accompagnèrent mon- seigneur le duc s”approchant de cette ville, et comme ils furent près de Tasdon, le clergé de cette ville vint au-devant de luy, en procession, avec tous les ordres, les croix et les bannières, richement vestu de chappes et aultres orne- mens convenables a leur profession et à l`action, et entre lesdites gens d'église estoient les abbés de Sainct-Michel en Laèr, seigneur d'Ars et Loix en l'isle de Bé, celui de La Grace-Dieu, celuy de Sainct-Léonard et celui de Charron, 1 de tous lesquels les béné?ces sont en ce gouvernement; les- quels ecclésiastiques ayant semblablement rendu le salut et soubmission qu'ils debvoient audit duc, marchérent au- devant jusqu°à ladite porte Sainct-Nicolas, en chantant di- verses hymnes et le Te Damn Zaudftmus, les enfants de choeur des cinq églises collégialles de cette ville et monastères Ô . 1. Voici les indications qui nous sont fournies par le Gallia christiana sur ces dignitaires ecclésiastiques: l'abbé de Saint-Michel en l'Herm, de 1452 à 1475, se nommait Guillaume III; celui de La Grace-Dieu était un Ro- chelais, Nicolaus cognominatus lllérichon (t. ll, c.1399); l'abbé de Saint- Léonard des Ghaumes était André Vivier (t. Il, c. 1400), et celui de Charron Jean ll, Arride ou Af?le, d*après M. Louis de Richemond, (Arch. kist. de la Saint. et de Z'Azm¿s, t. xl, p._*l9)._ o Page 393 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 391 -- ayant chascun en leurs mains des panonceaux aux armes dudit seigneur duc. Lequel estant arrivé en cet appareil, contre le rastcau de ladite porte de Sainct-Nicolas, yceluy estant fermé et y ayant encore tendu au-devant dudit rasteau 'un lacqs et ?l de soye, ledit seigneur ?t serment audit sieur maire, selon qu'il est accoustumé a chasque nouvelle entrée de roy et de seigneur en cette ville, en cette forme: << Nous, Charles, ?ls et frére de roys de France, duc de Guienne, comte de Xainctonge, seigneur de la ville de La Rochelle, promets et jure a vous, Guillaume de Combes, maire de ladite ville, tant pour vous que pour le commung d'ycelle, de garder et maintenir, vous, les eschevins, conseil- lers et pairs, bourgeois, manans et liabitans de ladite ville, en vos privilèges, franchises, libertés, dons, octroys, usances, statuts et longues observances, et vous leray, souffri- ray et laisseray jouïr entièrement, paisiblement, de vos col- lèges, garde de ville, juridiction, deniers, revenus, noblesse, préhéminences, prérogatives et aultres droits quelconques dont vous et vos prédécesseurs avez coustume de jouir et user, et dont vous jouissiez au temps des lettres d'apanage et partage vous faict par mondit sieur leroy de ladite du- ché, ville, terre et seigneurie de La Rochelle, sans aulcune chose innover ny permettre estre innovée au préjudice des- dits privilèges et aultres droicts susdits, en quelque manière que ce soit. ›> Le maire, aussi pour luy et ceulx du commung et tous les habitans de ladite ville, ?t audit lieu serment audit duc de Guienne de la ?délité qui luy estoit deue et garde de ladite ville en son obéissance, selon la forme qu'i1 Pavoit presté audit seigneur de Lescun, prenant possession pour mondit seigneur de Guienne, et entre les mains de son gouverneur à la justice prenant possession de son office. Lesquels serments prestés, fut le rasteau de ladite porte ouvert et ledit lacqs de soye qui y estoit tendu levé et coupé Page 394 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -392-~ ' par ledit maire, et lors fut donné ung poisle audit duc, fort enrichi, que la ville avoit faict faire, porté par six eschevins avec six lances, sçavoir est: maistre Pierre Bragier, sire Hubert Pastoureau, Gaubert Cadiot, Jehan Darcons et mais- tre Jehan Langloys, et Jehan Gandouer, soubs lequel ledit duc entre en ladite ville, et fut tousjours soubs yceluy jusques au logis qui luy avoit esté préparé, qui estoit lamaison de mais- tre Jehan Mérichon, seigneur d'Huré, Lagord et Breuil-Bertin. Et comme ledit seigneur, ayant receu ledit poisle audit rasteau et première porte, en continuant son entrée, fut à la seconde porte, se présenta à luy une jeune ?lle vierge, des- cendant de la tour qui estoit audit portail, richement parée et ornée, laquelle luy présenta la figure et forme d'ung coeur, représentant par là que La Rochelle qui estoit vierge, c°est- à-dire à nul aultre qu`à luy, et qui estoit chasto et entière en sa fidélité et affection, luy donnoit en ceste journée son coeur et le tout de ses habitans. . Ledit seigneur allant en son logis fut mené par le pont Sainct-Saulveur à l'entrée duquel et joint les anciens murs de Pancienne enceinte de ville, il y avoit trois chaflaulx fort eslevés et magni?qucment parés, sur lesquels on avoit mis cent à six vingts enfans, tous vestus de blanc, lesquels lors- qu'il passoit tirent force cris d'esjouissance par le chant de Noël et aultres hymnes et chansons. Et y avoit au canton du Change, dit de la Caille, une fon- taine artificiellement faicte, gardée par quatre sauvages, à Pentour de laquelle il y avoit plusieurs filles des meilleures maisons de la ville, aussi toutes vestues en blanc 1, au-devant 1. Arcère (Hist. de La Rochelle, t. IGP, p. 282), et aprés lui Massiou (Hist. de Saint., t. III. p. 332), déguisent en <1 nymphes ›› les jeunes filles vêtues de blanc qui attendaient le duc de Guienne à son passage au canton de La Caille. Le savant oralorien se rappelait peut-être celles qui, en 1461, il l'entrée de Louis XI à Paris, représentaient, au naturel, it demi cachées P ar Peau d`un bassin, les sirènes antiques. Les détails que donne Barbotsont tirés du livre de la Pctterne (Voir Jourdan, Éphémérides, t. IGP, p. 235). Page 395 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --=-393- desquelles comme ledit duc passoit, elles chantoient diverses poèsies à sa louange, et se faisoient diverses actions de joie par toutes les rues, jusques à ce que ledit seigneur fut entré dedans le temple de Sainct-Barthélemy, où il fut faire des prières, rendre graces a Dieu de son arrivée et prinse de possession; de laquelle église estant sorti, il fut conduict en sa maison par lesdits maire, eschcvins et pairs. Le lendemain vnff dudit mois de jeuillet, les maire, esche- vins et pairs de cette ville furent a l'après diner saluer mon dit seigneur le duc de Guienne, et par maistre Jehan De La Croix, licentier ès loix, l”ung desdits pairs, luy ?rent faire un discours et harangue docte et bien polli, par lequel exal- tant la grandeur et Fexcellence dudit seigneur, l”honneur qu'ils avoient de luv appartenir et estre faict ses subjects, et la conséquence de cette ville 51 l”estat, et pour son service, ils l"auroient instamment supplie que son bon plaisir fut les avoir en sa soubvenance, les prendre en sa protection et les entretenir en leurs privilèges, et, pour tesmoingner de leur joye de son entrée et possession, luy donnèrent cent cinquante mares de vaisselle d”argent. Geulx de cette ville, jugeant d'aultruy par eulx mesmes, eslimèrent que les aultres con'nnunaultés,villes et provinces, estant de l'appanage dudit duc, tascheroient de luy faire con?rmer, voyre amplifier leurs privilèges, et pour ce qu'il estoit à craindre qu'en ce faisant l`on diminuast ceulx qu'a ceste ville et leur dite province et sur eulx et leurs biens ve- nant en ceste ville, les maire, eschevins et pairs, pour se conserver entièrement en leurs droicts, obtinrent lettres et patantes particulières dudit seigneur, luy estant encore en ceste ville, et le xxvr? jour dudit mois de jeuillet, par lesquel- les il veult que, quelques privilèges, franchises et libertès qu'il peut avoir octroyé aux villes et communaultès de son appanage, que le tout ne puisse nuire ny prèjudicier aux privilèges octroyés a cette ville par les roys de France et aultres auxquels il n°enLend en aulcune Sorte estrc desrogé, Page 396 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --39~i-- ny que les habitants de cette ville, en première instance plaident hors le ressort d°ycelle; ainsi qu°il se voit ès dites lettres estant au thrésor en la caisse M cottées par iiij. Ce mesmejour encore fut obtenu dudit Charles, pour les- dits habitans de cette ville et tous les marchands y tra?- quant, ce privilège que pour les marchandises chargées au port et havre de cette ville, jusqu”à'la concurrence de trente livres seulement, les marchands seroient creus en leur ser- ment, comme c'est pour mener ès lieux où Fimposition foraine qui luy appartenoit n”avoit lieu, sans pour ce estre tenus bailler caution de certificat du lieu de la descente desdites marchandises, ce qui relève les marchands d'une grande incommodité et fatigue; pour la jouissance duquel privilège fut donné attache par Thierry, seigneur de Lenon- court, chambellan dudit duc, en may 1472; comme du tout il paroist par les lettres qui sont au thrésor en la caisse N, cottées par le nombre vj. Nonobstant tout ce que dessus de la con?rmation du pri- vilège de cette ville, les recopveurs du duc apporteront quel- que empeschement aux maire, eschevins et pairs, pour la jouissance de la quarte part de la traicte de Xainctonge de cette ville et gouvernement; mais comme ils eurent recours pardevers luy, ledit seigneur, estant à. Sainct-Jehan, leur donna lettres du xxtn? d'octobre de cette année par les- quelles il veult qu°ils prennent par chascun an la quarte partie de ladite traicte par les mains du fermier ou recep- veur d”ycelle; comme il se voit par les lettres Gslant au thré- sor en la caisse S, cottées xix, et au vidimus d°ycelles estant en la mesme caisse, cottées par le nombre x 1. 1470. - Me JEHAN LANGLOIS, licentier ès loix, seigneur * *** * *W * * *1 ** * -1 * 1* ? *r * u _ _ ) __ __ '___ _ _ 7 1. En cette annéeM69, eut lieu l'entrevue du Braud, dans les environs de La Rochelle, entre Louis Xl et son frere le duc de Guíenne. Barbot n'en fait pas mention. Voir Massiou (Hart. de la Saintonge et de Z'A'zmi.s~, t. III, p. 333), Arcère (Híst. de La Rochelle, t. ter, p. 284), Dupont (Hart. de La R0- Page 397 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -395- d'Angliers et de Coulonges, conseiller et procureur général de monseigneur le duc de Guyenne. En laquelle année estant décédé Jehan, bastard d*0r- léans, comte de Dunois et de Longueville, des plus valeureux princes de ceulx qui avoient servi le roi Charles VII, pour Fexpulsion des Anglois, et délaissé son principal héritier, Françoys d'0rléans, duc de Longueville, comte de Dunois, qui par le décès de son pére estoit aussi seigneur de la terre de La Leu, L'Houmeau et le Plorn en ce gouvernement, que le défunct avoit receus du roy Charles par don avec les ter- res de Parthenay et aultres qui avoient esté ostées aux Ar- chevesques, le roy Louis XI s”en ?t seigneur par eschange avec ledit Françoys d'0rléans, pour les hommages de Cour- ville et d'Auneau, assis au pays chartrain, que le roy unit et incorpora au comté de Dunois, par contract passé au mois de décembre de cette année, comme rapporte Belleforest en cet endroit. 1471. -- Noble homme GUILLAUME FBETIS, escuyer d'é- curie ordinaire demonsieur le duc de Guyenne. En laquelle année y ayant heu guerre en Angleterre entre Edouard IV, soy disant roy d'Angleterre, et Henry VI, dépossédé de son royaulme par ledit Edouard, sur ce que Louis Xl presta adsistance auditI*Ienry, le duc de Bourgongne s°en offensant, qui portoit le parti dudit Edouard, la guerre s°esmeust encore entre luy et le roy, qu”auscuns taschoient d'esteindre par le mariage de la fille dudit duc de Bour- gongne avec Monsieur, duc de Guienne, duquel le roy ne désirant pas Faccomplissement, par les dilayements qu°il chelle, p. 54), Delayanl (Hist. des Bochelais, t. IOP, p. 138). Cette même année 1469, Louis Xl rali?a Fércction faite par son frére au pro?t de Louis de I.uxe|nbourg, comte de Saint-Paul, des terres et seigncuries de Marans, l*île de Ré, Queue de Vache, Le Plomh, lfillleu, l`0urmau, Fourras, Esnan- des au comté de Maraus. (Bibliothèque de Fé?ole des chartes, t. XLV, p. 152). Page 398 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -396-~ . luy apportoit, ledit duc de Guienne, pour ce et aultres considérations, commança de prendre subject de mescon- tentement et se retira d*avec le roy, qu'il avoit accompagné dans ladite guerre contre le Bourguignon en la prinse de plusieurs villes de la Picardie, et estant en la duché de Guienne, se rallia avec le seigneur de Foix, appelle à soy sur le mois de septembre de cette année, le comte d'Armaignac retiré en Italie pour la disgrace du roy, pour avoir favorisé le parti du bien public, que ledit duc remist en la plus part de ses terres contre la vollonté du roy, qui l'en avoit aupa- ravant dépossédé, ce qui irrita fort le roy contre son frère le duc de Guienne, et en telle sorte que pour s'en vanger il ?t armer nombre de gens d'armes et infanterie soubs la conduite du bastard de Bourbon, seigneur de Roussillon 1, admiral de France, qui descendit en Guienne pour sur- prendre les places qu'il pourroit sur le duc son frère, selon qu'il ?t, et descendirent aulcunes desdites troupes presque en ce gouvernement, où ils prinrent le bourg et isle de Marans 9, et y eussent fait aultres desgast et en ladite Guienne, n'estant que le bruit fut que monsieur le duc de Guienne estoit mort du poison que lui donna environ la Toussaint, au Mont-de-Marsan, Jourdain Fèvre, abbé de Saint- Jean d'Angély 3, son grand aumosnier, parlaquelle mort, tenue 1. Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon, était amiral de France depuis 1466. 2. Cette prise de Marans n'est pas indiquée dans lllassiou, Hist. de Saint., t. III, p. 343, qui parle seulement de la marche de l”armée royale en :tunis et en Saintonge. 3. Jordan ou Jourdain Favre, Faure, Fabre ou Févre, qui succéda au cardinal La Ballue comme abbé commandataire de Saint-Jean d'Angély, est généralement accusé d'avoir empoisonné, à Pinstigation de Louis XI, Collette de Chambes, dame de Monlsoreau, maîtresse du duc de Guienne, et le duc lui-méme, en leur partageant une pèche empoisonnée; mais il est à remar- quer que le poison donné, vers la toussaint, nous dit Barbol, au mois de septembre précédent, suivant d'autres historiens, 11*eut point d`ell`et immédiat. La dame de Montsoreau mourut non pas subitement, comme l`avance Massiou, Page 399 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .V -- 397 -- pour certaine, on espéroit que .toute la Guienne viendroit en propriété au roy sans coup frapper, ny sans pousser plus advant les armes, toutes toys ledit seigneur ne mourut pas, ains seulement la veuve de feu Louis d'Amboise, lille du feu sieur comte de Montsaureau, messire Jehan Jambes, qui avoit esté gouverneur à la justice de cette ville, à laquelle fut donné le'fruict empoisonné pour luy faire manger, comme sa plus favorie, qui mourust de ce qu'elle en mangea ne scachant l'appast du poison. Cette année, fut faiot gouverneur à la justice et séneschal de cette ville et gouvernement pour ledit seigneur duc de Guienne, Jehan Mérichon, seigneur d°Huré et de Lugord et du Breuil Bertin, chambellan du roy, du corps et commu- naulté de cette ville; et comme il se remarque que la mortalité fut grande en France cette année par dissenteries, cette ville en fut aultant et plus affligée qu'aulcune autre pour ce qu'il y mourust plus de quatre mille personnes 1. 1472. - Sire BOBEHT CADIOT, qui eust pour coesleus Ptoullin et maistre Pierre Pierre, licentier ès loix. Au commancement de laquelle mairie les maire, eschevins mais le 14 décembre, à Saint-Sever (Landes); le duc de Guienne ne se lit pas non plus transporter, toujours comme ledit le même historien, à Saint-Jean d'.«\ngóly; il mourut à Bordeaux, au château du Hã, le 22 ou le 24 mai 1472, et à ce moment on le crut emporté par un accès de la fièvre quartc qui minait depuis longtemps son tempérament usé par la débauche. ll est vrai que le due ct sa maîtresse moururent du mal qu`on appela plus tard mal de Naples et autres noms. Pendant sa longue maladie il nÿeut aucun soupçon contre son frére, puisqu'en mourant il Pinstitua son héritier, en lui deman- dant pardon des déplaisirs qu'il lui avait causés ; en?n I'abhé de Saint-Jean d'Angély, nommé par Collette de Chatnbes son cxécuteur testamentaire, demeura tant qu'il vécut dans la faveur du duc de Guienne, et ne fut arrété que lorsque les alliés du duc de Bourgogne eurent intéret à exciter contre le roi la réprobation publique en lui imputant un crime exécrahle. C'cst ce que prouve le Bulletin de la société des archives hist. de Saint. et d'Awni.s', t. lv, p. 166 et suiv. 1. Le chilïre annoncé par Barbot semble exagéré , les historiens Bochelais disent trois mille. Page 400 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --398- ct pairs, voÿant qu”ils estoient troubles par _les of?ciers de leur seigneur le duc de Guienne en la perception de leur droict de la quarte partie de la traicte, et en leur jurisdic- tion de la pollice mesme pour les vivres et bastiments des maisons, et pour les exécutions de leurs jugements, obtinrent de luy trois patantes expédiées à Bourdeaulx, la premiére du vie du mois de may de cette année, par laquelle en con?r- mation de l'octroy que leur avoit faict le roi Louis XI, de la quarte partie de ladite traicte pour en jouir par eulx et leurs recepveurs, et la prendre des recepveurs ou fermiers dudit seigneur, il mande aux gens de ses comptes de passer au compte du recepveur, le quart qu'il en auroil; payé p0lll" deux mois aux maire, eschevins et pairs, qui leur estoit mis en souffrance; selon qu”il se voit par lesdites lettres estant au thrésor en la caisse J, cottées par xxj. Les secondes sont du XIe dudit mois de may par lesquelles en suyvant leurs anciens .et précédens privilèges, qu'ils auroient toute jurisdiction et congnoissance de la pollice, pouvoir dly faire statuts, tant pour le netoyement et agence- ment de ladite ville, que pour Penlignement des maisons, et. encore la congnoissance des vivres et alimens pour y mettre le prix, et sur le pain, le poix et prix qu”ils jugeroient raison- nables, et punir d`amande les délinquans avec pouvoir de faire exécuter leurs jugements et condempnations par provisions, nonobstant opposition et appellation quelconques; comme il se voit par ledit privilège estant au thrésor en la caisse H, cotté par le nombre viij. ' La troisième porte permission auxdits maire, eschevins et pairs de mettre leurs sentences criminelles en exécution de mort, quand le cas y eschoit, ou aultres peines corporelles par Fexécuteur de la haute justice dudit seigneur, et aux fourches patibulaires de La Rochelle", sans que le prévost, le procureur dudit seigneur, ny aultres ses of?ciers n'y puissent mettre auloun empeschement; estant aussi lesdites lettres au thrésor en la caisse N, cottées par v. Page 401 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -399- La mort ne s'estant pas encore ensuyvie du duc de Guienne, par le poison dont est mantion en 1°année précé- dente, ains estant retenu griesvement malade à Bourdeaulx, le roy prenant advantage de cette malladie et infirmité, ranforça les troupes qu°il avoit faict descendre en Guienne contre son frére l`année derniére, auxquelles il fait chef d'armée le cardinal d'Alby 1, qui, en peu de temps, met en la main du roy le païs de Quercy et d”Agénois, -et descend sa majesté en personne avec armes, au présent mois de may de cette année, en Xainctonge pour y prendre, et és païs circonvoisins donnés en apanage au duc de Guienne_ son frére, ce qu”il pourroit des villes et places dudit apanage; à la descente duquel roy il print aussitost la ville de Saint-Jean d°Angély, Xainctes, Mauzé et Surgères 9 en ce gouvernement, son intention estant de remettre en son obéissance et en droict de pleine propriété ladite Guienne et principalement cette ville et gouvernement. (Test pourquoy le roy estant audit Surgères, manda aux maire, eschevins et pairs da cette ville, qu”ils eussent à envoyer devant luy deux ou trois des plus notables de leur corps, pour leur faire entendre comme il désiroit entrer en cette ville, et leur faire particulièrement comprendre sur ce 'subject son intention, auquel commandement lesdits maire, eschevins et pairs obéissent, quantà Penvoy, envoyèrent par devers le roy audit Surgères, lesdits Roullin et Pierre Pierre, coesleus du maire en cette année, et encore sire Guillaume Faytis, qui par mesmoires furent chargés de représenter au roy avec quel regret et desplaisir ils avoient esté alliénés et donnés contre leurs privilèges en appanage audit duc de r ) _ . **¿7 * * * ' 1. Jean Golfredy, ancien évêque d'Arras, cardinal d'Alby, surnommé le diable d'Arms depuis les p_ersécutions qu'il avait exercées dans cette ville contre les Vaudois. _ . 2. Le 2 mai 1472, Yvon du Fou annonce à Louis XI la capitulation de Cognac où commandait le sire d'Archiac (Bibl. de Pdcola des chartes, t. xtv, p. *lî2). Page 402 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -400- Guienne, que depuis quelques mois seulement par plusieurs et diverses jussions du rov, et sur peine d'encourir son indignation et le crime de rebelles, ils avoient estés conlrains par sa majesté de recongnoistre ledit duc de Guienne pour seigneur, luv prester le serment de ?délilé avec toutes dispenses de celuy qu”ils debvoient au roy, et pour ces causes supplier sa majesté de ne les presser point de le recongnoistre pour seigneur utile et propriétaire de ladite ville, qu'au préalable ils n'eussent sceu si le duc de Guienne, leur seigneur, estoit mort, ou s'il seroit vivant., qu'elle estoit sa volonté sur la prinse de possession, pour la propriété de ladite ville que le roy entendoit faire, que lesdits maires, eschevins et pairs et bourgeois et habitants de ladite ville recongnoissoient pour leur roy et souverain seigneur. Telles remonstrances faictes au roy par les députés de ladite ville qui luy estoient envoyés audit lieu de Surgères, ne furent par luy receues pour satisfaction entière, et qui donnast contentement à sa demande et aux commandemans qu°il avoit fait entendre auxdits maire, eschevins et pairs, les appellant pardevers luy, c'est pourquoy il déclaira auxdits députés qu”il entendoit entrer en cette ville et eni prendre possession, soit que son frère fut vif ou mort, que l'al|iéna3 tion qu°il luv en avoit faicte pour partie de son appanage estoit à condition qu”il luv debvoit rendre en luy donnant au lieu, la comté de Comminges, comme il paroissoit de promesses escriptes de luy et scellées de son scel; ce que le duc de Guienne refusant d'exécuter, il voulloit absolument se faire droict à soy mesme et venir en ladite ville dés le mesme jour. Mais sur l'instance desdits députés, qu°il pleust à sa majesté surseoir son acheminement, jusqu”à ce qu'ils eussent faict entendre ses jussions et commandemans auxdits maire, eschevins et pairs, bourgeois et habitans, il cessa de s'y acheminer au mesme temps de sa response, et escript lettres en cette ville pleines de rigueur, contenant Page 403 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _- aol _- qu”il voulloit et commandoit que lesdits maire, eschevins et pairs, et tous les habitans de cette ville luy rendissent obéissance, le recongnussent pour seul seigneur, et luy remissent cette ville entre les mains, sur peine d'estre tenus et repulés rebelles, criminels de lèze majesté, et qu`a faulte d'obéir à ses commandemans, il feroit acheminer son armée devant. cette ville pour la destruire et la mettre a sac, et que le lendemain aulcuns desdits maire, eschevins et pairs eussent à se rendre à. Bourgneuf pour luv rendre les tesmoin- gnages et debvoirs d'obéissance. Les députés susnommés estant de retour de Surgèrcs, après avoir donné au sieur maire de cette ville la lettre du roy, les maire, eschevins et pairs tinrent conseil publiq pour ouïr le rapport de ladite députation, délibérer sur yceluy et sur la teneur desdites lettres aussitost ladite arrivée, qui fut le xxij dudit mois de may; et fut prinse résolution de ranvoyer vers sa majesté dès le lendemain audit lieu de Bourgneuf, assigné par les lettres du roy, a?n de le supplier d'abondant de surseoir son entrée en cette ville, et en faire surseoir Pexécution de ses commandemans, jusqu'à ce qu°i1s en eussent donné advis au duc de Guienne, que le roy avoit faict leur seigneur, et les avoit contrains de recongnoistre pour tel et lui en faire le serment de fidélité, et pour ce que lors des serments faits au duc de G-uienne en sa personne et de ses procureurs et ofñciers, en prenant possession de cette ville, les maire, eschevins et pairs et habitans de cette ville ne luy avoient juré fidélité et faict promesse de le servir qu'avec Pexception du service et obéissance premiére qu°ils debvoient au roy, leur souverain seigneur, que pendant le délay qui estoit requis à sa maje_sté, on luy porteroit le susdit serment où il seroit par luy demandé. Lesdits députés de cette ville estant allés le xxiij dudit mois de may audit lieu de Bourgneuf, où le roy s°estoil déja randu accompagné du duc de Bourbon, du comte de Guise, du comte de Perche, du comte Dunois, des vicomtes de se Page 404 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _- 402 -_- Narbonne et de Rohan, après l°avoir salué, luy représentèrent les très humbles supplications de leurs charges, mais tant s°en fault que le roy les receust de bonne part, que prenant tels dillayments pour refus de ses commandemans il en fut fort irrité, et extresmement contre les particuliers qui avoient causé telles délibérations tendantes à conserver l'intérest du duc de Guienne, plustost qu°a Pobéissance absolue et simple que voulloit le roy, lequel de telles dellibérations sembloit avoir ung mescontentement particulier contre Jehan Langlois, seigneur d”Angliers, d'où_ sont isseus les d'Angliers et seigneurs de la Saulzaye et de Mortaigne en ce gouvernement, qui estoit procureur général en Xainctonge, cette ville et gouvernement, pourleditscigneur ducde Guienne, et continuant le roy en ses premiers dessains tit absolument entendre auxdits députés que son intention estoit de reprendre cette ville et y faire son entrée le lendemain. _ Cette p:1rolle et commandement estant si absolus, et après d'aultres j assions, nécessité fut imposée it ceulx de cette ville d`obéir it la volonté du roy, et néantmoins aux ?ns qu'on nc peut blasmer les habitans de s°estre légièrement et sans cause départis de l”obéissance qu'ils avoient jurée au duc de Guienne, comme leur seigneur, par Fappanage qu°il luy avoit donné, pour faire que le tiltrc en lut révoqué, le xxiiijv dudit mois de may, le roy estant encore à Bourgneut, ?t une déclaration en forme de patantes qu”il envoya aux maires eschevins et pairs, par laquelle pour les causes y portées, fondées principallement sur les promesses qu°il avoit de rétrocession de cette ville par le duc son frère, sur les privi- lèges donnés à cette ville par le roy Charles V, d°estre inalliénable de la couronne de France, pour quelque cause que ce lut, il réunist it la couronne de France ladite ville et le gouvernement de La Rochelle par luy transportés à sondit frère le duc de Guienne, et en ce faisant, con?rme de nouveau les privilèges de cette ville, et par Eesdites patantes promet et jure de bonne toy et par parolle de roy, tant pour luy que pour Page 405 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -403- ses successeurs d'entretenir à ladite ville, aux maire, eschevins, pairs et bourgeois, manans et habitans d°ycelle et leurs successeurs, les privilèges, franchises, libertés, dons et octroys, us-ances, statuts et longues observances qu'ils avoient, soit pour leur collège, garde de ville, jurisdictions, droicts, revenus, noblesse, préhéminences, prérogatives que tous aultres droicts quelconques, et les en laisser jouir sans rien innover au contraire, et en oultre de ne jamais alliéner, ou mettre hors de ses mains ladite ville et gouvernement d”ycelle, soit pareschange, appanage, mariage de ses enfans ni aultres, parprison de sapersonne,des ses dits enians ou leurs succes- seurs, pour la délivrance d”yceuIx, ne aultrement pour quelque cause ou occasion que ce soit, et qu°en cas que luy ou ses successeurs ieroienl; le contraire, sa majesté entendoit que le tout fut de nul effect ou valleur, voulant de plus que lesdits de La Rochelle ne leurs successeurs ne soyent tenus d”y obéir ou obtempérer, ains qu'eulx et leurs dits successeurs, auxdits cas, y puissent résister, prendre et advouer tel autre seigneur que bon leur sembleroit, sans que pour ce ils puissent estre aulcunement notés ou accusés de crime de lèze-majesté ny d'aultre aulcune ofiense envers le roy ou ses successeurs audit royaulme; et portent encore lesdites lettres que si, au temps advenir, ladite ville estoit assiégée ou invadée d'aulcuns ennemis, que pour la faire toujours conserver en la couronne, le roy jure et promet de la faire secourir et aider, et tout le païs de son ressort, de tout son pouvoir et puissance, y venir en personne et s”employer pour sa conservation jusqu'a la mort inclusivement; ainsi qu'il se voit par le contenu d'ycelles lettres estantau thrésoren la caisse N,cottées par Ix. Le mesme jour de Pexpédition et envoy desdites lettres, le roy, se voulant acheminer avec tous les princes et seigneurs dudit lieu de Bourgneuf pour venir en cette ville et y faire son entrée, octroye encore auxdits maire, eschevins et pairs, aultres patantes expédiées audit Bourgneuf, par lesquelles, pour grati?er les habitants de cette ville, il leur fait main-levée Page 406 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -40í1- des biens qui avoient esté saisis sur aulcuns d'eux, voyre con?squés et acquis au roy sur le refus faict par la ville d'obéir aux commandemans du roy, pour Fobéissance qu'ils voulloient qu'on fit au duc de Guienne d'estre seigneur de cette ville, lorsqu'il luy donna pour apanage ainsi qu”il est représenté en l'année 1469; desquelles lettres de main-levée il paroist audit thrésor cottées par xijv. Toutes ces déclarations et grati?cations, quoyque reçues par lesdits maire, eschevins, pairs et bourgeois et habitans de cette ville, ne les peuvent esmouvoir à. désirer et recercher que leroy ?t son entrée en cette ville, ains seullement à en souffrir Fexécution, et pour faire voir et congnoistre à Padvenir au duc de Guienne que ce n°estoit par recerche de leur part, mais par nécessité d'obéissance qu”ils laissoient l'entrée au roy, ne fut point envoyé par le corps* de ville au devant du roy, ny faict aulcuns préparatifs d'esjouissance, comme il estoit de coustume ès telles actions, ains se trouvèrent seullement lesdits maire, eschevins et pairs, avec leurs of?ciers et plusieurs personnes notables de la ville à la porte de Cougnes, par laquelle le roy debvoit entrer, au travers de laquelle ils ?rent mettre un cordon et lacq de soie violette comme pour fermeture et empeschement de l'entrée au roy,jusque à ce qu”il eust faict le serment de les conserver tous et ladite ville en leurs privilèges, ainsi qu'il est accoustumé de faire aux entrées des roys. Et comme le roy fut arrivé à ladite porte de Cougnes pour y entrer. le susdit jour, xxiij? de may de cette année 1472, ledit Gobert Cadiot, maire et capitaine de cette ville, apres l'avoir salué de la part des habitants ses subjects, le supplia très humblement de faire le serment accoustumé de son entrée, ce qu”il promit, et pour l'exécuter descendit le roy de cheval, se mit åt genoux, et ayant la main sur la saincte paterne que tenoist ledit sieur maire, le roy ayant la teste descouvertc, luy ?t le serment en cette forme: << Nous, Louys, par la grâce de Dieu, roy de France, promettons et jurons à Page 407 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --405- vous, Gobert Gadiot, maire et capitaine de la ville de La Rochelle, lant pour vous que pour le commung d°ycelle, de garder et maintenir vous, les eschevins, conseillers et pairs, bourgeois, manans et habitans en ladite ville, en vos privilèges, franchises, libertés, dons, octroys, usances, statuts et longues observances, et vous ferons, souffrirons jouir et user entièrement et paisiblement de vos collèges, garde dc ville, jurisdictions, deniers, revenus, noblesse, préhémincnccs, prérogatives et autres droicts quelconques dont vous et vos prédécesseurs avez usé et accoustumé de jouir et user, tant pour nous que pour nos successeurs au rojfaulme de France, sans aulcune chose souffrir estre faicte et innovée au préju- dice de vos privilèges et aultres droicts dessus dits, en quelque fasson et maniére que ce soit, aussi promettons et jurons pour nous et nos successeurs à la couronne de France, de ne jamais alliéner ni mettre hors de nos mains ladite ville de La Rochelle, gouvernement et ressort d°ycelle, soit par eschange, appanage, mariage, ny aultrement pour prinse et détention de notre propre corps et de nos succes- seurs, ou pour la dellivrance d'yceulx, ny aultrement pour quelque cause et maniére que ce soit, et en cas que nous ou nos successeurs ferions le contraire, desjà. et dès mainte- nant le desclarons estre nul et de nul elicct et valleur, et que vous et vos successeurs en ladite ville de La Rochelle ne soyez tenus obéir et obtempérer aulcunement. Ains voullons et consentons dcsjii et des maintenant que là où nous et nos successeurs, roys de France, ferions et consenti- rions ladite alliénation, que vous et vos successeurs puissiez résister, prendre et advouer tel aultre seigneur que bon vous semblera, sans que vous ou vos dits successeurs ne puissiez estre nottés, chargés ou accusés de crime de lèze majesté ny aulcune autre olfense envers nous ny nos succes- seurs à la couronne de France; et si au temps advenir ladite ville ou vous estiez aflliffés ou invadés d”aulcuns É) ennemis qui Îl ycelle ou à vous voulussent porter dommage Page 408 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -"'~i06""" ou nuisance, nous promettons ct jurons en bonne Foy et parolle de roy, vous secourir et aider de toute notre puissance et de nostre propre personne jusqu”à la mort inclusivement. ›) Ce serment ainsi faict par le roy, le sieur maire presta aussi à sa majesté le serment de ?délité qu'ont accoustumé de jurer les maires aux roys et tel qu°il sfensuyt : cc Je, Robert Gadiot, maire et capitaine de la ville et gouvernement de La Rochelle, tant pour moy que' pour ceux du collège de cette ville, promets et jure, à vous, nostre souverain seigneur, de garder cette ville de La Rochelle à. vous, comme nostre souverain et naturel seigneur, envers tous et contre tous, et de garder vos droicts ainsi que bons et loyaux subjects sont tenus de faire à leur souverain et naturel seigneur, en nous gardant et conser- vant en nos droicts, privilèges et franchises, libertés, longues observances, prérogatives, noblesse et longues jouissances, dons et octroys de point en point, selon la forme et teneur de nos privilèges, que vos prédécesseurs et vous nous avez donnés et octroyés. ›› Ce que dessus ainsi juré et promis, le sieur maire ?t lever et coupper le lacqs et ?lé de soye qui estoient au travers de la premiére porte et entrée de Cougnes; quoy faict le roy monta à cheval et entra en cette ville avec ledit sieur maire, et comme il fut au-devant de la grand°porte et prin- cipalle entrée de l'église de Cougnes qui estoit proche de la porte de Cougnes, il descend de cheval et ledit maire, qui entrèrent dans ladite église où le roy fut pour rendre graces à Dieu de son advènement et entrée dans ladite ville. Auquel lieu, après les prières faictes parle roy, ledit sieur maire luy ?t d”abondant faire serment pour la conservation des privilèges de cette ville, comme le maire le réitera aussi au roy pour Pobéissance et ?délité qui lui est due, en la mesme forme que dessus, dont il fut prins acte par les maire, Page 409 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 9 _ -- 407 «-*_` - eschevins et pairs; lequel acte est au thrésor en la caisse N, cotté par xxiij. Le roy Louis XI avoit tous jours esté recongneu estre porté d”un grand respect et d`une extresme dévotion envers la vierge Marie, voyre qu°en tous les lieux où il rancontroit temples et églises qui luy fussent dédiés, il y faisoit ses prières et oraisons, Pappelant communément sa bonne dame et maistresse ; c”est pourquoy Jehan Langloys, seigneur d°Angliers, qui estoit procureur général du duc de Guienne, sçachant que le roy estoit courroucé 'contre luy des empes- chements qu”il avoit laiet apporter a sa prinse de possession, craignant que le roy ne luy en ?t faire quelque desplaisir, par une grande prudence, pour prévenir sa cholère, prenant occasion du temps et du lieu, comme il vit le roy ayant achevé ses Prières et oraisons, et estre encore en Péglise de Nostre-Dame et au devant son image, se jetta aux pieds du_ roy, le supplia de lui pardonner l”offe'nse qu'il pouvoit avoir commise envers sa majesté, appaiser son courroux en son endroict et cause et en la fabveur de la bonne et sainte vierge, sa bonne dame et maistresse. De quoy le roy surprins et esmeu, qui ne congnoissoit point ledit Langloys, sieur d”Angliers, s”enquit de luy qui il estoit, son nom et sa qualité de procureur général du seigneur duc de Guienne et Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle. Lors le roy se ressouvenant des subjects de mescon- t.entemenls qu”il avoit de ses comportements passés, entra en quelque irritation et courroux, voyre jusques à luy vouloir faire faire du mal, mais considérant le respect qu'il portoit it la vierge Marie au devant de laquelle image il estoit, il en fut retenu et déclaira audit Langlois que Payant supplie de par sa bonne dame et maistresse, il luy remettoit l"offense et la peine de ce qu°il avoit faiet envers luy. Ces choses s'estant ainsi passées dans ladite église, le roy remonta àcheval, et le maire et ceulx qui estoient avec luy, qui accompagnoient sa majesté, le firent passer le long de la Page 410 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --408- grand”rue et Paccompagnèrent jusqu°au logis qui luy avoit esté préparé, qui fut en la maison de Jehan Mérichon, seigneur d`Huré, de Lagord et du Breuil Bertin: Les maire, eschevins, pairs et habitans de cette ville, dès qu”ils virent le roy résolu d'y entrer et s'en rendre seigneur, furent tous jours en une crainte et appréhension qu°ils seroient en la disgrace et inimitié du duc de G-uienne, veu la prinse de possession faicte par le roy de cette ville sans le consentement dudit duc, mais ils en furent pleinement descharges en mesme temps que le roy ?t son entrée, pour ce que ledit seigneur duc de Guienne mourust à Bourdaulx en la mesme heure, n'ayant pu se relever du poison que lujf donna Pabbé de Saint-Jehan d°Angèly susmantionné, et arrivaven cette ville la nouvelle certaine de cette mort au roy le lendemain du décès, qui fut le xxv dudit mois de may. Pendant le séjour du roy en cette ville, qui ne fut que de trois jours à cause de la mort du susdit duc de Guienne, sa majesté pourveut aux offices tenus de luy tant pour la justice que pour les receptes, et donna l`estat de gouverneur à la justice et séneschal de cette ville et gouvernement audit Jehan Mérichon, chambellan du roy, sieur d`I-Iuré et de Lagord,qui en avoit esté pourveu par le duc de Guienne, de la continuation de laquelle charge en sa personne, les habitans de cette ville lurent fort aises, pour ce que il en estoit originaire, et du corps de ville, et qu”estant en cette quallité conservateur du privilège d'ycelle, il les maintiendroit et feroit observer. A Au mesme temps et le xxvij dudit mois de may de cette année, comme le roy estoit en ce lieu, les maire, eschcvins et pairs obtinrent de luy le privilège pour améliorer par commerce ladite ville et la condition des habitans d”ycelle, qu'en considération de la ?délité qu”ils ont gardée à la cou-= ronne de France, le roy permettoit à tous marchands de quelque nation qu'ils fussent, soit Anglois ou aultres, ennemis de la couronne, leurs facteurs ou serviteurs, qu'ils puissent Page 411 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 5109 - venir en commerce sans fraulde en cette ville et banlieue toutes et quantes fois que bon leur sembleroyt, quelques guerres qu`il y eust, prenant néantmoins du roy ou son admiral un saulf-conduict, et se tenir par lesdits marchands en tels navires, de tel port et équipage qu°il leur plaira, et y charger et descharger telles marchandises et denrées et les vendre, et achepter de tels et à qui ils adviseront, à conditions néantmoins que lesdits marchands ou estrangiers ne pourroient entrer dans la ville au dessus de quinze ou vingt personnes sans le congé exprès des maires et capitaines de ladite ville, et pareillement est permis et octroyé que lesdits maire, esche- vins et pairs, bourgeois, manans et habitans de cette ville, pourront ès dits païs d'Angleterre et aultres ennemis de la couronne de France, tra?quer librement, eulx et leurs servi- teurs et facteurs; comme il paroist desdites lettres au thrésor en la caisse N, cottées x, dont le vidimus est en la caisse Q, cotté par xxxvij. Comme fut le roy en cette ville pendant les trois jours sus- mantionnés, entre les promenades qu'il ?t pûtll' voir les forte- resses et forti?calions d'ycelle, il entra en la tour de la Chais- ne, où ayant passé quelque temps et considéré la situation, beaulté et forteresse d”ycelle, estant appuyé contre les fenes- tres (de la gallerie qui joint les deux tours de la Chaisne) et qui ont leur aspect sur le havre, il escripvit de la poincte d'un diamant contre les verrières desdites fenestres, ces qua- tre mots : O Za, grrmde foíief ce qui estant leu par plu- sieurs, et aulcuns luy ayant demandé Fintelligence de son escript, il fit ceste response que ce estoit de s'estre dépos- sédé de ladite ville, de l`avoir donnée pour appanage et qu'il ne luy adviendroit plus et ne le conseilleroit à aulcun aul- tft). Oultre les privilèges cy dessus obtenus du roy par les mai- re, eschevins et pairs, lorsqu°il estoit encore dans cette ville, lesdits maire, eschevins et pairs recongnoissant la bienveil- lance que leur portoit le roy par le conten tement qu'il avoit Page 412 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -~i'l0-- _ receu en la prinse de possession de ladite ville, en poursuy- vent encore d°aultres dont ils ne peurent avoir Fexpédition en ce lieu, pour ce peu de temps, mais comme le roy fut a Sainct-Jehan d”Angèly, au despart de ceste ville, _le Ile du mois de juing de ceste année, ils en obtinrent deux aultres regardant la justice. Le premier concerneles instances premières pour les~ quelles le roy par patantes, mande au gouverneur de cette ville que s'il luy appert que par privilège des roys, ses prédé-› ccsseurs ou par luy donnés aux maire, eschevins, pairs, bourgeois et habitans de cette ville, ils ne puissent estre traicts hors ladite ville, en quelques matières que ce soit et en quelque instance, par privilège de scolarité ny aultrement, il les fasse jouir dudit privilège, et si aulcuns s”efforcent de venir au contraire, de les faire réparer, sçavoir aux gens d'église par leur temporel et prinse d”yceluy en la main du roy, et -les gens laïcqs par arrest et détemption de leurs personnes jusqu°à ce qu°ils ayent obéi en prenant les adjour- nemens et tous aultres exploicts qui auroient esté ou seroient faicts au préjudice desdits privilèges, nonobstantoppositions ouappellations quelconques. Conformément auxquelles let- tres, après inquisition faicte et congnoissance prinse desdits privilèges, y a eu jugement donné le XIB d'aoust cy après; et paroist de la commission et patantes cy dessus au thrésor en la caisse H en la pièce cottée par xmj. . Le second privilège donné audit Sainct-Jehan, fut que toutes les causes d'appel des juges ordinaires de cette ville et gouvernement seroient désormais jugées et terminées en la court du parlement de Paris et non ailleurs, dont les let- tres furent vèri?ées au parlement le xj? d'aoust sujfvant; commeil se voitau thrésoren la caisse 0, aux pièces cottèes xij. Le xtjv du mesme mois de juing, le roy estant encore audit Sainct-Jehan, donna auxdits maire, eschevins et pairs, aultres patantes par lesquelles il veult, que suyvant les an- ciens privilèges de la ville, les habitans d'ycelle soyent francs, Page 413 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -41“l-- quittes et exemps de tous debvoirs à. cause du sel qui se faict en leurs marois assis au païs d'Aulnis ou ailleurs, mes- mement de l'imposition du quart et-de toutes aultres gabelles sur yceluy, par lesdites lettres deffenses estant faictes aux généraulx des aides, et tous aultres of?ciers du roy, de n'in- quiéter ny molester lesdits maire, eschevins et pairs en la jouissance de leur dite exemption, nonobstant les procès et instance qui estoient intentés pour les faire contribuer au payement dudit droict, lesquels procès et difïerens le roy dé- claire, par lesdites lettres, esteindre et assouppir, nonobstant toutes lettres contraires impétrées ou à impétrer ; ainsi qu°il se voit par la teneur des présentes patantes estant au thrésor en la caisse N cottées xiij. Au mesme jour encore, le roy estant audit Sainct-Jehan, donna lettres patantes aux maire, eschevins et pairs de cette ville, par lesquelles en con?rmant le privilège qu'ils en avoient auparavant, il veult et entend qu”ils puissent contraindre les nobles du gouvernement et aultres gens de guerre de se reti- rer en ladite ville, pour la tuition et defiense d'ycelle en temps de guerre; estant lesdites lettres au thresor en la caisse 0 et cottées par le nombre ij. Jehan Mérichon, seigneur d'Huré, de Lagord et du Breuil Bertin, ayant esté continué par le roy en la charge de sénes- chal et gouverneur àla justice de cette ville et gouverne- ment qu”il avoit eu soubs le duc de Guienne, sur les provi- sions qui luy furent données de ladite charge par le roy, en print de nouveau possession en ce mois de juing de oeste année, et à son entrée renouvella audit sieur maire et capitaine de cette ville, le serment accoustumé par les gou- verneurs et séneschaux de garder les privilèges de ladite ville et de tous les habitans d”ycelle, comme aussi le maire luy ?t le serment accoustumé en sa charge. Les maire, eschevins et pairs de cette ville ayant faict diverses despenses en voyages pour faire valloir leurs excuses sur Popposition qu'ils faisoient sur Paliénation de cette ville Page 414 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 412 -- és mains du duc de Guienne, et son entrée, leur ayant esté en charge et mise, considérant que les deniers de la traicte, pour le temps que la jouissance d'ycelle en estoit demeurée au duc de Guienne, n'avoient esté par luy receus ains estoient encore deus par les fermiers d'ycelle, en demandé- rent le don au roy qu”il leur octroya pour convertir aux réparations de la ville et aultres urgentes affaires d'ycelle; selon les lettres qui lug furent expédiées le xxmj de ce mois de juing an présent, données au Pont de Cé, près Angiers, qui sont au thrésor en la caisse 0 et cottées par le nombre vij, et dont il y a un vidimus en la mesme caisse cotté par le nombre viij. Le mesme jour aussi, les maire, eschevins et pairs, pour n'estre empeschés en la jouissance de la quarte partie de ladite traicte qui leur appartient, en conséquence de la réu- nion faicte par le roy de cette ville à son domaine, selon la desclaration dont est parlé cy dessus en cette année, obtien- nent du roy estant audit Pont de Cé, prés Angiers, lettres patantes par lesquelles con?rmant l'octroy faict par ses pré- décesseurs roys et par son déíunct frére le duc de Guionne de la quarte partie de ladite traicte auxdits maire, escheviiis et pairs de cette ville, il veult et octroyé de nouveau qu'ils prennent par chascun an ladite quarte partie de tout ce que pourra valloir ladite traicte des vins du païs de Xainctonge, de cette ville et gouvernement, à quelque somme et valle ur qu°elle puisse monter, par les mains des recepveurs des traictes, soubs la quittance desdits maire, eschevins et pairs, leurs procureurs ou recepveurs, sans estre tenus en lever aulcune descharge du recepveur général des [inances du roy pour en employer les deniers aux forti?cations et affaires communes de la ville, sans qu”ils soyent tenus en compter en la chambre des comptes ou ailleurs, ains seulement comme de leurs aultres deniers; selon qu'il se voit par la patante et véri?cation d”ycelle par les généraux, qui est au thrésor en la cuisse J, cottée parxvij. Page 415 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- K . -415- Jehan'Doriolle, eschevin de cette ville, ?ls de maistre Pierre Doriolle, général des ?nances du roy, maire de cette ville ès années 1451 et 56, estant des favoris du roy et par luy employé avec messire Georges de La Trémoille, seigneur de A Craon, pour la tresve qui estoit en cette année entre le roy et le duc de Bourgongne, fut, pour rescompense de ses services en ladite action et aultres, honoré du roy de l'estat et of?ce de chancelier de France 1, qui estoit vacquant par la mort de messire Juvénal des Ursins, duquel ledit Do- riolle fut pourveu le xxvje de ce mois de juing aux gages de 4,000 livres parisis, qui auparavant n°estoient jamais montés à cette somme, et ?t le serment ledit sieur Doriolle de son dit of?ce entre les mains du roy, le lendemain xxvij? jour dudit mois de juing, ainsi que rapporte Bellelorest, en cette année, qui a esté ung grand bien et honneur à cette ville et particulièrement au corps d”ycelle, pour ce que ledit sieur Doriolle avec sa charge de chancelier a tous jours retenu celle d”eschevin qu'il avoit en cette ville. Ce qui estoit deu au roy des termes de la traicte de Xainc- tonge dont il auroit faict don aux maire, eschevins et pairs decette ville, par les prècédans articles cy dessus, n'estoit pas pour subvenir grandement aux affaires de cette ville, c”est pourquoy à leur supplication, le roy leur octroya en- core pouvoir d'imposer et mettre sur chascun thonneau de vin charg en cette ville et païs d'environ, pour mener hors ladite ville et ledit païs, cinq sols par thonneau et six deniers pour livre de toutes denrées et marchandises qui seroient descendues, vendues et eschangées en ladite ville et païs d'environ par les marchands de Bretaigne ou aultres de quelque nation qu'ils fussent, pour le temps et espace de années; ainsi qu°il se voit par lettres estant au thrésor u v _Î,4_ I-Î I _ «fÿi~?_,q L 1111 nur D 1. C'cst le 28 juin 1412 que Doriolle fut nommé chancelier. (Preuves de Godefroy, t. xv, p. 363). g Page 416 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -414-- en la caisse N et cottées xv, données à Amboise le ..... jour de ..... de cette année 1472. Le roy estant au Plessis-Beaudouin, le IV9 `d'octobre de cette année, con?rma particulièrement le privilège des mai- res et habitans de cette ville, par lequel ayant vaillant cinq cents livres, ils sont exemps du ban et arriére ban pour leurs ?efs, arrière ?efs et tènemens nobles ; dont les lettres duement expédiées se trouvent au thrésor en la caisse 0, cot- tées par iij. Cette année, le roy, estant à Fontenay-le-Comte, receut de Pierre de Furgon et Olivier Mérichon, du corps de cette ville, la somme de trois mille livres, que le roy voulut avoir des maire, eschevins et pairs, pour laquelle lesdits de Furgon et Mérichon avoient faict leurs promesses particulières; du payement de laquelle le roy leur donna quittance audit lieu de Fontenay, le xxiiije de novembre, qui est au thrésor en la caisse 0 et ladite quittance cottée par xvi. La mort du duc de Guienne, advenue selon que dessus, effraya extresmement le duc de Bretaigne et le duc de Bour- gongne, qui se servoient de son authorité à s”opposer aux dessains du roy contre eulx, tellement que tous les remue- mens, que s'efforça de faire aprés ladite mort le duc de Bourgongne par la prinse qu”il ?t de Nesle et siège de Beau- voisï, furentincontinent assouppis, trouvant de la résistance à Beauvois par le secours que y donnèrent les Parisiens et ceulx d'Orléans; et se jetta ledit duc de Bourgongne en la tresve que le roy avoit faict avec le duc de Bretaigne 2,soubs prétexte qu”elle estoit pour luy, ses amis et alliés, et ainsi *** 'l 1 If 7 _ __I_ __! 1 1. Beauvais fut attaqué par le duc de Bourgogne le 27 juin 1472. Ce ne fut ni d'Orléans, ni de Paris, mais de Noyon que vinrentles premiers secours; le siège fut levé dans la nuit du 22 juillet. 2. Les négociateurs de cette tréve, qui devait se prolonger jusqu'au 30 no- vembre 1472, étaient pour le duc de Bretagne, Philippe des Essarts et Guil- laumc de Souplainville, tous les deux vendus au roi Louis Xl. (PH. DE Coati- Nss, liv. III, c. II, p. 210 et 213). Page 417 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -415- veu ladite tresve arrestée au mois de septembre de cette année, il sembloit que le royaulme et cet estat dussent estre en plaine tranquillité, le roy n”ayant ny Bourguignons ny Angloisqui avoient esté ses plus puissans ennemis qui le querelloient; mais sur la fin de cette année, Jehan, comte d”Armaignac, chassé de reehef de ses terres par le bastard de Bourbon, admiral de France, et ce par le commande- ment et les armées du roy, lorsque le duc de Guienne l”eust rappelle, comme il est dit en l'année précédente, dressa quelques troupes sur les limites d'Arragon et trouva le moyen d'investir la ville et chasteau de Lectoure, des plus fortes places de toute l`Acquitaine, prenant en ycelle prison- nier, Pierre de Bourbon, seigneur de Beaujeu 1, lieutenant pour le FOY en G-uienne. De laquelle le roy le voulant chasser en dilligenee crai- gnant qu”il ne fut secouru par Jehan, roy d'Arragon, allié du comte, etque de la aussi 'les princes ne prinssent occasion de brouiller de nouveau sur les alliances qui estoient entre ledit comte et le duc d'Alençon, le roy envoya avec force artillerie, Jehan Geoffroy, évesque d'Arras, cardinal du siège de Rome, auquel il donna pour lieutenant le seigneur du Fan, qui tinrent longtemps ladite ville assiègée et ?nalle- meutla prinrent au mois de mars de cette année, le comte d°Armaignac qui se portoit contre le roy et l”'avoit prins sur luy y ayant esté tué 2. Et pour ce que ledit Cadiot, maire et capitaine de cette ville, avoit charge ordinaire en l”artillerie du roy, de laquelle 1. Le sire de Beaujeu, mis par Louis XI at la tête des troupes royales dans la Guienne, s'était emparé de Lectoure sur le comte d°Armagnac le 'lö juin 1472; mais au mois d'octobre suivant, trahi par ceux qui Fentouraient, il fut fait prisonnier et le comte d'Armagnae rappelé. 2. Le 4 mars 1472 (v. s.) la capitulation de Lectoure fut jurée, mais au mépris de cette capitulation le cardinal d'Alby fit poignarder le comte d'Ar- magaac et empoisonner sa veuve. Lectoure fut incendie et ses habitants en partie massacrés. Page 418 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 416 - il estoit ung des maistres, il fut contraint, pendant cette guerre, de laisser sa charge de maire pour vacquer à celle de maistre de l`artil1erie; pendant laquelle absence yceluy Cadiot mourust dans fannée de sa mairie; par le décès du- quel, comme l”advis on fut donné en cette ville, les eschevins et pairs ayant présenté audit seigneur d”Huré, Jehan Méri- chon, lors gouverneur à. la justice de cette ville et gouverne- ment, les deux coesleus, ledit sieur d'Huré accepta pour maire et capitaine de cette ville, pour le parachèvement do cette année et mairie sire Foulques Boullin. Cette année furent faictes plusieurs forti?cations en cette ville, et fut commancé le boullevert et première forteresse qui subsiste encore à la porte des deux moulins dont les fonde- mens furent prins sur grilles de boys; et y furent em- ployées, en cette année, plus de quatre mille escus et fut ledit fort appellé pour lors, Beaufort. 1473. - Sire HUBLES PAs'roUuEAU. Nonobstant le don que le roy avoit faict aux maire, eschevins et pairs Pannée der- nière, des arresrages qui pouvoient estre deus à la recette de la traicte de Xainctonge et gouvernement de cette ville, pen- dant que le duc de Guicnne en avoit joui soubs les droicts de son appanage, le receveur du roy en ladite traicte en fai- soit refus, c'est pourquoy en cette année, le vie de jeuillet, lesdits maire, eschevins et pairs obtinrent lettres du roy en forme de jussion par lesquelles il fut enjoinct audit rece- veur de leur dellivrer lesdits deniers qui revenoient à treize cents vingt-trois livres douze sols six deniers, ainsi qu”il pa- roist par les lettres qui sont au thrésor en la caisse 0, cot- tées Ix. _ Les maire, eschevins et pairs ayant esté coutrains de payer pour la ville au roy, dès Pannée 1467, la somme de trois mille escus, à laquelle cette ville et aultres du royaulme avoient esté imposées pour les urgentes affaires du roy, pour en rembourser lesdits maire, eschevins et pairs, en cette année et le dernier jour de septembre, le roy estant à Nos- Page 419 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --417-- tre Dame de Cléry, il' leur octroya pouvoir'd'imposer et' lever pour le temps et espace de deux années, et commancer du premier jour dudit mois de septembre, six deniers pour livre de toutes les denrées et marchandises venant et descendant du païs, ports et havres circonvoisins de cette ville et lieux circonvoisins, pour la jouissance duquel octroy Jehan Méri- chon, seigneur d'Huré et de Lagord, gouverneur à la justice de cette ville, donna ses lettres d'attache; ainsi que du tout il paroist au thrésor en la caisse H, cottécs par xvj. Duquel droict lesdits maire, eschevins et pairs ?rent faire une ferme qui revenoit par chescun an à la somme dc estant en la caisse H, et cottée par xvj. Et pour ce que le roy estoit tous jours travaillé de ses ennemis, que sortant d'une affaire il entroit aussitost en Paul- tre, comme il luy estoit nouvellement advenu, en ce que ayant mis en son pouvoir Lectoure, faict cesser les armes du compte d°Armaignac, Perpignan,ville du comté de Bous- sillon luy auroit esté ostée l par surprinse et trahison, re- mise en les mains du roy d”Aragon, son ancien seigneur, le roy pour la garde de ses places, et pour avoir des hommes à toute heure prests pour son service, institua certain nom- bre de francs-archiers ou arbalestriers, qui seroient entre- tenus par les villes de son .royaulme dont en fut mis en celle cy jusqu'au nombre de xxv, qui néanmoins estoienl. contre les libertés et privilèges de cette ville, qui furent aussi sup- primés en Pannée suyvante. _ 1474. -- Me JEHAN JOUET 9, licentié ès loix, seigneur de Belledoye, qui avoit esté auparavant lieutenantdu gouverneur en la justice de cette ville et gouvernement. En laquelle année le roy ayant nommé des commissaires Î 41: 7 H _ _ î ,i 'DG Î I ' :__l-îîfîf í n li l icq 1. Perpignan avait ouvert ses portes au roy Jean II d”Aragon au mois dc février 1473. 2. 17 avril 147/|.. Honorahle homme et sage maître Jehan Foucher (Jouhct ?) sieur de Belledoie, conseiller du roi (lJ.). 27 s Page 420 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -418- pour la recerche du droict des francs-fiefs et nouveaux ac- queStS sur la comparution et remonstrance des maire, esche- vins et pairs, pour eulx, les bourgeois et habitans de cette ville, de leurs privilèges d'exemption, jugement fut donné par lesdits commissaires, par lequel les maire, eschevins et pairs et habitans de cette ville sont desclairés exemps, ren- voyés sans jour et sans ?nances, de Passignation a eulx don- née à la requeste du procureur du roy, en vertu de ladite commission, et yceulx desclairés exemps de toutes ?nanccs à raison des choses nobles par eulx acquises ayantles susdits cinq cents livres vaillant. Fut donnée ladite sentence en cette ville, le X110 de jeuillet de cette année, comme il se voit au thrésor en la caisse J, en la pièce cottée par xij. Jehan II0, duc d'Alançon, prince du sang, aqui le roy avoit donné la vie, les biens et la liberté, ayant mis à néant l'arrest de mort contre luy donné à Vendôme, soubs Char- les VII, en l'année mil quatre cent 1 (cinquante huict), yce- luy libéré de prison et íaict délivrance de ses biens con?s- qués dès la première année eta l'instant de son advènement a la couronne, commis acte de félonnie et rébellion contre le roy, son souverain et bienfaicteur, en ce qu'il voulut acco- moder le duc de Bourgongne de sa duché et du païs du Per- che, pour luy donner pied et entrée en la duché de Nor- mandie, et encore se joindre aux factions et remuements reprins contre le roy par le- Bourguignon, ledit duc estant porté à ce que dessus, sur ce que le roy s°estoit armé en l°année 1472, contre le comte d'Armaignac; pour raison des- quelles faultes, le duc d'Alançon ayant esté constitué prison- nier l°année dernière, et détenu quelques temps en la tour de Loches, le roy luy ?t faire son procès en cette année par le chancellier, messire Pierre Doriolle, eschevin de cette ville, et par la court de parlementùParis, par lesquellesy ayantheu arrest du XVIII9 jour du mois de jeuillet de cette année, par ' * ** 'lili 1. Le mss. de La Rochelle porte mil quatre cent cinquante-huit. Page 421 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 419 - lequel ledit seigneur duc fut desclairé criminel de léze ma- jesté et condempné a la mort, ses biens con?squés, sauf sur ce le°bon plaisir du roy; ce qui fut prononcé par ledit chan- celier. _ Le roy en cette année avoit plusieurs et grandes afïaires; car, comme Charles, duc de Bourgongne, sur la contantion qui estoit pour Parcheiiesclié de Coulongne entre les princes d”Allemagne, eust assiégé la ville de Nuz 1 sur le Rhin, pour la deffense de laquelle Pempereur se seroit armé avec les princes d'Allemagne, sur ce que ledit empereur appella à son adsistance Louys, qui se porta a ses semonces, le duc de Bourgongne voyant qu'il faisoit mal ses aíïaires en Alle- magne, retourna ses armes contre le roy, faict rebelle con- tre luy le duc de Bretaigne et attire encore contre le roy, Edouard, roy d'Angleterre, qui entre facilement à entrepren- dre contre le roy, picqué de ce qúe Louys avoit cy devant porté Henry et le Comte de Varvic contre luy et [)0Lll` for- muler le subject de ses armes, somme le roy par héranlt de luy randre les duchés de Guienne et Normandie, lesquels aultrement il estoit résolu de conquérir àl"espée; ce qui meust le roy qui se voyoit encore empesché, à se saisir du comte de Sainct-Paul, connestable de France, qui s*allioit avec l`An- glois qui tenoit comme pour soy Sainct-Quentin et aultres places, à convoquer et assembler son ban et arrière-ban au me de juillet de cette année, dont les lettres furent publiées à Paris, et aux séneschaussées et provinces du royaume. Mais comme les habitans de cette ville et nobles du gou- vernement en sont exemps par plusieurs priviléges cy devant desclairés, à ce que, par vertu desdites publications et con~ voquation,ceulx de ce gouvernement ne furent poursuivis lu _ ' ) 1" _** ** _* _ * **_ * *L_ **_ ** * 'W ' * _ ' rïi-IÎ *gif '_ " ' 'î 7 1. Neuss ou Nuitz, dans Pélectorat de Cologne, était défendu par Hermann de Hesse, Parcllevéque rival de Robert de Bavière; le siège commença le 30 juil- let 14'î!t,ct fut levé le 27 juin de Pannée suivante. Le duc de Bourgogne y perdit 1,600 hommes. Page 422 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -420- pour adsister ou contribuer audit ban, les maire, eschevins et pairs de cette ville obtiennent lettres du roy pour jouir des béné?ces de ladite exemption, qui furent expédiées à Chartres, le xvm? d”aoust de cette année, qui sont au thré- sor en la caisse 0, et cottées par le nombre xij. Le mesme jour encore lesdits maire, eschevins et pairs obtinrent lettres patantes du roy données audit lieu de Char- tres, par lesquelles les habitans de cette ville sont exemps de fournir aux francs-archiers ou arbalestriers establis par le roy, et dont cette ville en debvoit entretenir xxv, qui y furent establis en l”année dernière, comme il se voit en ycelle,'les- quelles lettres d'exemption sont aussi au thrésor en la caisse 0, et cottées par XVIII, dont il y a vidimus _en la mesme caisse cotté par xix. . Cette exemption cy dessus du ban et arrière-ban n'estoit pas pour demeurer par les habitans de cette ville les bras croisés, en la nécessité des affaires du roy, mais pour conser- ver seulement leurs privilèges; car comme il fut bruict que Farmée d`l£douard, roy d'Angleterre, estoil. preste a se jet- ter en France, sur Pincerlitude du lieu, bien que l'on dit qu'elle debvoit fondre en Normandie, les habitans de cette ville et des villages, par l'ordonnance des maire, eschevins etpairs, se pourveurent de toutes armes et habillements de guerre, et furent contrains ceulx qui n”en avoient point de S°en pourvoir. * Quelque don qui eust esté faict par le roy aux maire, es- clicvins et pairs de la pollice du délestage et droicts d'yce- luy, avec_ deffense aux sergens de la prévosté d”en prendre congnoissance, et en donner aulcune licence comme ils fai- soienl auparavant, ainsi qu°il appert par_ les lettres cottées en l'année 1465, lesdits sergens voulant tousjours jouir de l'au- thorilé de donner et faire laisser les lests en estoient en procés avec les maire, eschevins et pairs, duquel il fut tran- sigé en cette année, et arresté par ledit accord que la con- gnoissance dudit lestage et délestage appartiendroit seulle- Page 423 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -.-42l-- ment auxdits maire, eschevins et pairs, et qu'à l”advenir les sergens de la prévostè ne s'en immisceroient plus confor- mément aux lettres de don de_ladite année 1465; ladite transaction homologuée par arrest de la court de parlement de Bourdeaulx, en l'année suyvante, en laquelle court pen- doit le procès. Les moindres actions des hommes ne doibvent comman- cer que par Finvocation de la faveur et l”adsistance de Dieu, ct comme Faction de l'eslection du maire de cette ville est 1`une_ des plus importantes de toutes les publiques qui se fassent en ce lieu, il fut arresté en cette année et mairie, que dores en avant les clergeons de Péglise de Sainct- Barthélemy, où se faisoit anciennement ladite eslection à l”issue de la grand'messe de Quasimodo, que se faict l'eslec-- tion, chanteroient, ainsi qu”on procéderoit à Faction et pre- mier que commancer, le répons Veni, sfmcte Spirizus, et par après le verset Emïltte spiritum, et ?nallement l'oraison du Sainct Esprit, moyennant que pour ce service lesdits cler- geonsauroientfranchise et liberté àl'advenir du droict de huict sols pour thonneau entrant en cette ville, du creu de hors la banlieue, jusqu'à cinq thonneaux ou dix pipes, de ce qui leur estoit deu en l°isle de Bhé, Ars et Loix, et a eulx donne par leditseigneur d”Huré, Jehan Mérichon, gouverneur. Ledit Jehan Mérichon, ayant fondé les cordeliers qui sont àLafond, près cette ville, depuis peu de temps, en cette an- née se ?t et tint le chapitre général de la province d”Ac- quitaine. Le roy ayant envoyé, cette année, ambassades en Portu- gal pour le bien de ses affaires et royaulme, lesdits ambassa- deurs y allant par mer prinrent leur chemin par cette ville, it raison de quoy le roy cscripvit aux maire, eschevins et pairs pour leur préparervaisseaulx, ce qui fut aussitost faict, et le navire muni d°hommes, vituailles et aultres choses né- cessaires, le tout au despend de la ville, ` En cette année furent faictes plusieurs resparations etbas- Page 424 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --422-- timents pour les fortifications de_ la ville, comme aux tours du boullevert de la porte des deux moulins qui furent esle- vées jusqu'aux voultes que l'on ?l, et fut faictà neuf et entié- rement la seconde doue qui est depuis la porte Neuve et pont d”ycelle jusques à l'arceau de la Verdière, qui cousta grande somme de deniers, et du creusement de laquelle fut faicte la grande terrasse qui couvre toute la eourtine et mu- raille de la ville estant en l'estendue et espace cy dessus. 1475. -- Sire FOULQUES ROULLIN 1, eust pour coesleus maistre Pierre Pierre, conseiller du roy, son advocat en Xainctonge, cette ville et gouvernement. En laquelle année, et néantmoins pendant la mairie pré- cédente, par arrest de la court du- parlement de Bourdeaulx du deuxiesme d'apvril, fut émologuée la transaction faicte au profit des maire, eschevins et pairs, entre eulx et les ser- gens de la prévosté touchant le délestage dont est faict mantion en l'année précédante, comme il appert dudit arrest au thrésor en la caisse M, cotté par xviij. Cette charge de maire fut peu exercée par ledit Boullin, pour ce que quelques temps après son installation, il tomba malade et fut la mairie exercé par ledit Pierre Pierre, l”`ung de ses coesleus, et mourust ?nallement ledit Boullin. í_ íí ii il Î :_J _; _ , 1. 2 avril 1475. Honorable homme J. Foulques Boulin, et, ii sa mort MG Pierre Pierre (D.). -- De ce Foulques Boulin descendent vraisemblable- ment les Boulin, seigneurs de Sainte-llléme (dans le canton de Saint-Hilaire). Marie Choutard, Chotard ou Colard, ?lle d'Antoine Cotard, transmit cette terre à François Boulin dont elle était veuve à la date du 17 octobre 1197. Jehan Boulin, seigneur de Sainte-Même figure au han 'de 1553. Alexandre Boulin, écuyer, seigneur de Saintle-Même, épousa le 13 no- vembre 158-1, Renée de [.a Faye; il habitait au lieu des Fontaines, en Saint- Séverin. Frédéric Boulin, son fils, mariéà Francoise Laurens, laissa Alexan- dre de Boulin, écuyer, seigneur de Sainte-Même; de son mariage avec lllarie Pinoleau, il ne laissa pas de postérité; sa succession fut recueillie par son frère Jean de Boulin, seigneur de La Templerie, et Jeanne, sa soeur, qui ap- porta la seigneurie de Sainte-Même dans la famille Begeon de Villeman- seuil. Page 425 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --423- Dès laquelle mort et trespas dudit Roull-in, ledit Pierre qui exerçoit la charge dudit Roullin assembla ceulx du corps de ville pour dellibérer sur la forme de son enterrement et service de ses obsèques, et fut dellibéré et arresté tant pour le présent que pour l'advenir, que proclamations seroient faictes, par tousles quantons publiqs, que tous les habitans eussent à fermer leurs boutiques le jour des obsèques jiusques a Fenterrement du corps; que les maire, es- chevins et pairs, ledit jour; s”assembleroient il Pesclievinage pour d'illec se transporter a l'hostel dudit maire décédé, prendre son corps, dont les eschevins seroient vestus de noir sur peine de décheoir de leurs dignités de ville; que ches- cun desdits eschevins teroit dire à. ses despens une messe basse; que les sergens, guagiers, archiers, portiers, arba- lestriers, eanonniers et tous aultres qui seroient de livrée, et qui auroient gages de la ville adsisteroient audit enterre- ment avee leurs robes et habillement de livrée que chescun des douze sergens à verge auroit un bonnet noir en leurs mains et porteroit aux despens de la ville une torche de qua- torze livres de cire; que tout le clergé de la ville, tant man- dians que aultres, adsisteroient audit enterrement avec leurs chappes et ornemens les plus précieux; que la cloche de la maison de ville et commune d”ycelle sonneroit le jour des obsèques depuis le matin jusques à Penterrement parfaict, en signe que le maire et chef de ladite ville estoit trespassé; et que pendant le son de ladite cloche les portes de ville de- meureroient fermées; ce qui fut entièrement exécuté et ae- compli à Fenterrement dudit Roullin, maire, décédé, et fut son corps porté par le soubs maire, le procureur, le gref?er appelé le clerc, le thrésorier et les capitaines des deux tours de la chaisne 1, et la brunette et le drap mortuaire portés par les quatre bouts par quatre des plus notables eschevins du- __ _ 7 _ _ _ -._ _ _ _ __ J__ _ _ _ __ _ _ __ __ _ _ Î _ T _ __ _ « _ __ __ _ ___ __ __ _ __ _ _ _ _I_ _ __Il'_I-Q _V _ _Jg 0 1. Ce cérémonial est relaté par Jourdan à la date du 23 août 1'572 (Eplz?, t. Ier, p. 301) à Foccasion de la mort du maire Pierre Bobineau. Page 426 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -424- dit corps de ville, et fut faict au service de ses obsèques une oraison funèbre à la louange du défunt. Get enterrement faict, les coesleus ayant esté présentés au seigneur d'Huré, Jehan Mérichon, conseiller et chambellan du roy, gouverneur à la justice et gouvernement, il accepta pour maire et capitaine de cette ville, au restant de cette année, ledit maistre Pierre Pierre, Fung des coesleus, qui fut établi en possession de ladite charge en Feschevinage, par maistre Jehan Jouet, précédent maire, et tenu pour pre- mier eschevin, y estant gardées et observées les mesmes solemnités qu'à Pestablissement qui se faict au commance- ment et premiére acceptation de l'année. Le duc de Bourgongne ayant íaict esmouvoir Edouard, roy d'Angleterre, contre Louis XI, comme il est touché en l'année derniére, le roy d`Angleterre leva une puissante armée, pour se jetter en France, par Fintelligence mesme qu'avoit avec luy le comte de Sainct-Pol, Louys de Luxembourg, connes- table de France, estant en maulvais mesnage avec le roy, et pour ce que le roy pour résist.er aux dessains de l'Anglois et du duc de Bourgongne, avoit sur pied une puissante ar- mée de plus de Cent mille hommes de combat, dont il fai- soit une partie de ce qu”il voulloit en la Picardie, contre les Bourguignons; le connestable qui se tenoit en mesme con- trée, pour en laire escarter le roy contre ce qui estoit de sa science, luy usa d'une infidélité extresme pour lacilliter l”en- trée des Anglois, car il manda que leur descente seroit en Normandie, où il ?t acheminer le roy avec toute son armée, et cependant l'Anglois entra en France par Calais et la Pi- cardie sans incommodité ny résistance, dont il eust un tel advantage, que par hérault envoyé exprès de la part d*E- douard, il somme le roy de luy rendre le royaulme de France qu'il disoit luy appartenir, aultrement qu'il s'en feroit droict avec Pespée. . Laquelle contention et desbat, si tant est qu'elle se fut terminée par armes, ne pouvant qu'apporter une ruyne en- Page 427 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -›42o-- tière à cet estat, quelque injuste que fut la semonce d'Edouard, le roy, soit pour l tranquillité de son peuple et pour rom- pre le dessain de ceulx qui pensoient s°establir et asseurer leurs affaires en ce remeuement, comme le duc de Bourgon- gne, celuy de Bretaigne, et le comte de Sainct-Pol, oonnes- table de France, s'efforça de composer par prix d'argent et par traicté de paix cette prétention, pour ranger après plus facilement ses subjects à debvoir, et pour projetter les fon- demens de cette paix se servit d'ung nommé Mérindol 1, natif de cette ville, qui estoit serviteur de noble et puissant Jehan Mérichon, chambellan du roy, seigneur d'Huré et de Lagord en ce gouvernement, et des halles de Poitiers, gouver- neur en la justice de cette ville et gouvernement, Fung des eschevins de ladite ville, lequel Mérindol mesnagea si bien le subject de sa négociation, que portant qualité de herault, et revestu des livrées et marques de ceulx qui l'estoient en France, il donna lien à Fentrevue des deux rois il Picquigny en Picardie, dont la paix s'ensuyvit et fut conclue en cette année pour sept ans, comme il se voit en Phelippe de Com- mines et invantaire de Serres, ce qui revient à la louange de cette ville qui a produit des personnages de Pindusrtrie des- quels les roys se sont servis pour mettre leurs royaulmes en paix et tranquillité. Cette paix fut fort désagréable au duc de Bourgongne et au comte de Sainct-Pol, qui, pour la rompre, promettoient à Edouard de lui mettre facilement en main des meilleures villes du royaulme, et s”il estoit porté par argent, luy fournir cinquante mille escus, craignant fort qu'en cette tranquillité le roy ne se saisit de sa personne, mais, comme le roy d”An- 1. Ce Mérindot ou Mérindol, né à La llochelle suivant Barbot, en l'îlo de lié, d`après Areère et llelayant, n'était point, ainsi que le supposent avec eux la plupart des historiens, *tm valet de l'ancien maire de La Rochelle; c'était un gentilhomme de la suite de Mérichon., comme l°indique la quali?cation dc varlet que lui donne Ph. de Comynes. Michelet est le premier qui ait signalé cette erreur. Voir Louis XI et Charles-Ze-Támëraflfre, p. 83. Page 428 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -426- gleterre Se voulut tenir à celqui avoit esté arresté entre luy et Louys, les dues de Bretaigne et de Bourgongne tirent leur accord et paix avec le roy, et mit le duc de Bourgongne en la puissance et pouvoir de Louys, le comte de Saincl-Pol qui, peu de temps auparavant, s”estoit jetté ès mains dudit duc de Bourgongne, auquel comte de Sainct-Pol le procès fut. faict par commandement du roy, tant sur la trahison et du service d'avoir faict entrer l'Anglois en France, diverti par ses faulx advis Fempeschement que le roy y voulloit appor- ter, que pour plusieurs aultres actes de désobéissance, par les- quels il fut condempné comme criminel de lèze majesté à avoir la teste tranchée en Gresve, ses biens con?squés après avoir esté au préalable dégradé de l'ordre et des marques de sa dignité de connestable, et luy fut son procès faict et l°arrest prononcé par ledit messire Pierre Doriolle, chance- lier de France, natif de cette ville et Fung des esehevins- d'ycelle, et par aulcuns présidents de la cour du parlement de Paris; ledit arrest du xlx? de décembre de cette année qui fut au mesme jour exécuté en la personne dudit conncs- table. 1476. -- Sire Planus FURGON, seigneur de Paray, re- cepveur pour le roy des aydes de Xainctonge, ville et gou- vernement de La Rochelle, et maistre d'hostel ordinaire d'yceluy. Alphonse V, roy de Portugal, pardevers lequel le roy en- voya ambassades en Pannée 1464 f' qui passèrent en cette ville, arriva en France au mois d'aoust de cette année pour demanderquelques secours au roy qu°il fut trouver pour cet effect au lieu de Tours, où il estoit, et pour ce qu°il fut long- temps en France, le roy ayant commandé a toutes ses villes de le raccueillir avec tout l'honneur qui se pourroit lorsqu”il y passeroit, ledit Alphonse, envoyant souvent en son royaui- me personnages de qualité selon le subject de ses affaires, _ __ __ _. __ ___ --- ~* ** _ 1 _ ___ 2. Lisez cz 147.4 ». _ l Page 429 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 4.27 - qui prenoient passage par cette ville, allant et retournant par mer, cette ville en cette occasion, et sur la recommanda- lion du roy, [it plusieurs grandes despenses, írayant de ses deniers à la despense et soudoyement des navires et équipa- ges par lesquels les gens dudit Alphonse passoient et repas- soient. En cette année, et pendant ladite mairie, iut parachevée la grosse tour du Garrot, aultrement appelée de la Lanterne, à laquelle il s”estoit peu travaillé depuis la mairie de Jehan Mérichon en l'année 1468; fut aussi faicte en ladite année en bon estat et bien et duement la grosse cloche de la con- vocation du conseil et corps de ville, à la fonte de laquelle les fondeurs avoient tous jours failli par sept ou huict an- nées précédentes qu'on avoit essayé de la fondre et de la rendre de bon Son. _ Et comme les affaires du roy à. la reconqueste du païs d'Artois et guerres qu°il avoit avec le Bourguignon, le met- toient souvent à la nécessité, il fut contraint pour y subve- nir de restablir et mettre sus en cette année le subside d”ung escu par muid de vin qui se transporte hors du royaume, qu'il avoit luy mesme supprimé en l'année mil quatre cents _ .... pour le lèvement duquel droict commissaires furent esta- blis par tous les ports, passages et extrémités du royaulme, et mesmeen cette ville, quelque franchise et exemption que nous en ayons par privilèges. Voyez Belleforest. 1477. -- Sire GEOFFROY MARTIN, seigneur de Chevillon et de la Fosse. Au mois de septembre de ceste année, et le vingt-uniesme d”yceluy, le roy estant à Arras, les maire, eschevins et pairs obtinrent de luy lettres en formes de patan- tes par lesquelles pour pouvoir entretenir cette ville nette, il leur est permis d°imp0ser sur chescune maison de ladite ville, trois deniers tournois payables par chescune sepmaine pourpayer les charriots requis pour enlever les immondices des rues, avec pouvoir d'y contraindre toutes personnes, gens d”église, et aultres privilégiés et non privilégiés, nonobstant I ¢ Page 430 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ' -428- oppositions et appellations quelconques et sans préjudice d'ycelle; comme il se voit par les invantaires des tiltres de la ville en la lettre B aunombre Ix. Charles, duc de Bourgongne, se voyant en tresve avec le roy, pour employer son armée et prendre subject de con- tenter son esprit remuant et ambitieux, se mit a attaquer le duc de Lorraine et a voulloir reprendre sur luy Nancy; it quoy s”opposant le Lorrain qui avoit une puissante armée, bataille fut donnée entre les deux ducs, appelée la bataille de Nancy, en laquelle les Bourguignons furent defïaicts, et le duc tué, passant ung ruisseau en sa fuite et desroute, le ve de janvier dernier de l”année 1476, au grand contente- ment de plusieurs, et mesme du roy; lequel après ledit décès se mit en toute dilligence en cette année 1477 à remettre it la couronne la duché de Bourgongne, nonobstant que Char- les, dernier décédé, eust laissé Marie, sa ?lle ; le roy voulant faire valloir la loy salique pour ledit duché comme membre de la couronne; plus à reconquérirla Picardie, le païs cl”Artois etle comté de Boulongne relevant homagèrement dudit comté d'Artois que ledit duc avoit occupé de son vivant; tellement que pour les conquestes que ?t le roy, et pour Feschange qu”il contracta avec messire Bertrand de La Tour, comte d”Auver- gne, seigneur dudit Boulongne, auquel il donna pour ladite comté de Boulongne la comté de Lauragais, a?n de la possé- der en propriété et par aultre tiltre que par les armes, il fallut faire au roy de grandes despenses et payements de deniers pour la plus vallue dudit eschange et pour le delfrayement de ses armées; lesquels deniers pour recouvrer le roy estant con- traint de les emprunter des bonnes villes de son royaulme, les maire, eschevins et pairs de cette ville en furent cottisés it la somme de deux mille livres, pour le remboursementde laquelle le roy leur assigna de prendre par Fespace de deux ans sur chascune pipe de merleus et sur chcscung cent de goberges et sur aultres pescheries venant au port et havre de cette ville et gouvernement, quinze deniers tournois, et c_inc Page 431 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -429- deniers oboles sur chescune pipe de vin chargé au havre de cette ville; comme il se voit par les patantes données à Arras, le xxij de septembre de cette année, estant au thrésor avec l'attache de noble et puissant Jehan Mérichon, gouverneur à la justice, en la caisse B, cottées par vj. Pour le mesme faict cy dessus et reconqueste de la Picar- die, païs d”Artois et circonvoisins en Pobèissance du roy, et pour les rendre entièrement et pleinement en sa puissance, le roy, par patantes publiées en son royaulme, voullut que ses subjects luj* fournissent ung certain nombre de francs- archiers appelés les archiers de retenue, dont les lettres fu- rent expédiées au Plessy-le-Parc, le me de mars de cette année, et quoyque ceste ville par ses privilèges eust heu exemption et franchise de ceste contribution et adsistance desdits archiers en l”année 1474, lorsque aultrefoys le roy s”en estoit voullu servir, il ne laissa pas néantmoins d'en envoyer sa commission et patantes générales susdattées en cette année, avec missives et lettres particulières de sa part auxdits maire, eschevins et pairs, pour y satisfaire, l”une et l”aultre desquelles sont au thrésor en la caisse 0, cottées par le nombre v. 1478. - Mv PIERRE PIERRE, seigneur de- Savarie, conseil- ler et advocat du roy en Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle. Le roy Louys estoit porté de cette humeur d'achepter aul- tant à prix d'argent ce qu”il pouvoit acquérir par Peffort de ses armes, et se montroit libéral pour attirer à soy ceulx qu”il jugeoit les plus favoris et les plus employés par les princes ses subjects ou estrangiers pour parvenir à ses des- sains, ce qu”il praticqua fort en cette année, tant envers Edouard, roy d'Angleterre, que ses principaulx officiers, pour empescher qu'il ne se portast contre luy au secours qui luy estoit demandé par Marie, ?lle et héritière du feu duc de Bourgongne qui voyoit que le roy se` rendoit seigneur de ladite duché, et pour ces grandes despenses le roy estoit Page 432 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -430- perpétuellement altéré d°argent et en prenoit souvent sur les villes, ayant mandé aux maire, eschevins et pairs de celle cy qu'ils luy envoyassent soubdainement la somme de trois mille livres, ce qui fut faict soubs la quittance que le roy envoya au mesme temps de Pierre Parent, recepveur de ses ?nances, ainsi qu'il paroist des lettres de mandements et de ladite quittance au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xj. Le xvn? de jeuilletde la mesme année, le roy, estant audit lieu d'Arras, fut aussi par luy données aultres patantes aux- dits maire, eschevins et pairs, pour empescher que les impo- sitions auxquelles ils avoient esté assubjettis pour- le bien de son service et aultres choses qui leur avoient esté faictes contre leurs privilèges, ne leur préjudiciassent a l'advenir, mesme en ce qui regarde la liberté de leurs eslections, vou- lant et entendant sa majesté que toutes choses faictes ès années précédentes par ses officiers pendant les guerres au préjudice de leurs privilèges, soit pour les eslections accous- tumées de se faire en leur maison commune de l'eschevi- nage, ou à la distribution de leurs deniers, et aultrement que le tout ne leur puisse nuire ne préjudicier,'ains au con- traire qu'ils jouissent pleinement et paisiblement du contenu en tous et chescuns leurs privilèges, et que ou cv-après le roy ou aulcuns prince du sang, par lettres, prières ou sup- plications voulloient pervertir leur coustume ancienne ou usance observée en leurs élections soit de maire, eschevins et pairs, ils n*y avent aulcun esgard, mais qu”ils suyvent l°ordre entre eulx accoustumé, lesdites lettres véri?ées en la chambre des comptes dont il paroist au thrésor en la caisse R, cotté par 1. Encette année, le roy donna au seigneur de Bueil,comte de Sancerre, le droict de la traicte des vins et bleds de Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, pour en jouir l'espace de. .... ._ ans, et afin que la quarte partie des maire, eschevins et pairs, ne parust estre comprinse audit Page 433 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ ---43l-- ' octroy, ny les droicts *qu'ils ont pour la forme et manière d'en jouir, ils obtinrent déclaration de sa majesté par la- quelle il veult qu'ils puissent lever et recepvoir leur quarte partie de ladite traicte par leurs mains, y commettant tels recepveurs ou fermiers qu'ils adviseront, ainsi qu°il paroisl; desdites lettres par Pinvantaire ancien des tiltres de la ville en la lettre R sonbs la cotte vij. Le_pan de mur de la ville estant au-devant de l'hospital de Sainct-Barthélemy, fut faict en cette année avec les deux tours qui y sont encore aujourdhuy, à l'une desquelles fut laissée une porte pour entrer dudit hospital en la doue et fossé de ville pour y laver le linge des pauvres. Fit aussi ledit maire en l'année de sa mairie, pour la con- servation des tiltres et privilèges de la ville, deux invantaires de tous lesdits tiltres, ce qui n'avoit point encore esté faict, lesquels il présenta au corps de ville comme pièces de son labeur, et fut ordonné que Yung d”yceulx seroit porté en la maison du maire en son installation, avec les autres qu”il a, et que le second demeureroit avec les tiltres au thrésor de la tour de' Moureilles. Ledit Pierre Pierre se porta si honorablement en sa mai- rie que plusieurs seigneurs venant en cette ville pour la voir, et des commissaires de la part du roy pour imposer des charges sur la ville, il les festoya souvent à ses despens et les mesnagea si dextrement par sa prudence que lesdites 1mpos1t1ons ne furent point establies au contentement et soulagement de tous les habitans. Cette année encore fut faicte en cette ville, la chapuse et lanterne du gros horologe d”ycelle, selon qu'elle a subsisté jusques en l'année 15941, qui estoit l'une des plus belles et fffffff ""' 1 'WI' ' ___ ___ I. DELAYANT, Hist. des Roch., t. II, p. 151. Jourdan, qui parle des modi- ?cations subies par la grosse horloge en 1672 et 1746, ne mentionne pas les travaux exécutés par le maire Pierre. Pierre. Page 434 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --432-L arti?cielles poinct.es qui se put voir, couverte de plomb et bien enrichie. 1479. -L- Sire LOUIS MAYNARD 1, sire Guillaume de Dou- ves et sire Guillaume Fretis ou Fetis, et fut ledit Fetis accepté pour maire. - Mais comme il fut installé et mis en possession, qu°il eust exercé ladite charge et faict les frais de Finstallation et de Pascention selon qu°il estoit d'ordinaire, sire Pierre de Furgon, qui avoit esté maire deus années auparavant, s'op- posa à son élection et acceptation, soustenant qu°il y avoist eu faulte à la scrutine et report des brevets, et que c”estoit luy qui estoit tombé en eslection par la pluralité, _et non ledit Fetis et s'estant pourveu par devers le roy pour faire casser l”eslection, commissaires luy furent octroyés qui vin- rent dans cette ville environ la teste de Sainct-Jehan-Bap~ tiste, qui ?rent enqueste comme l'eslection s'estoit passée, et pendant cette contantion sequestrèrent la charge de maire en donnant Pexercice d”ycelle audit Guillaume de Douves, qui exercea la mairie de cette ville par commission jusques au mois de septembre de cette année. Auquel temps le roy ayant prins congnoissance de ladite opposition, de l°enqueste faicte sur ladite eslection, et qu'en son lieu seroit ledit Pierre de Furgon, ce qui luy fut faict pour la tin de cette année. _ s 1480. -- M9 Raoul. P1cHoN, seigneur de La Rochette, conseiller du roy en sa court de parlement et requeste du palais à Paris. En l'année 1477 le roy restablit les francs-archiers de retenue et falut que cette ville en entretint sa part suyvant les patantes et lettres particulières qui en furent envoyées 1. 18 avril 1479. S. Guillaume F aitis et par suite de débats Guillaume de Douves et Pierre Furgon (D.). - Delayant est le seul des historiens de La Rochelle qui fasse mention de cette première annulation d'une élection irré- gulière. (Histoire des Rocltelais, t. ler, p. 140). Page 435 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -433- parle roy, et pour ce qu'il y en avoit plainte de tout le peuple par la foule et incommoditè qu'ils apportoient en cette année, le roy ?t une aultre forme de gens de guerre imposant pour ycelle la somme de quinze cent 'mille livres sur son royaulme, pour laquelle il voulut avoir armée de dix mille hommes de pied, dont six estoient de Suisses qui fut le commancement que la France les print à sa solde ordinaire, deux mille cinq cents pionniers, et quinze cents hommes d'armes seulement, qu”il voulut estre tous jours sur pied et à la campagne, à Fexemple des légions romaines, et qu'ils s'exercent sans cesse à tout exercice militaire, qui furent nommés les gens du camp pour ce qu'ils estoient tous jours ès la campagne portant leurs tentes, avec nombre de charriots dont ils se fermoient ct circuysoient; lequel camp le roy dressa premièrement en Normandie, près du Pont-de-l”Arche, soubs la charge du seigneur Phelippe de Crèvecœur, son lieutenant-général en la province, par lequel establissement, quoyque de peu de durée, tous les francs- archiers furent supprimés, et cette ville deschargée de ceulx qu'elle debvoit entretenir 1. 1481. - M9 JEHAN DEsNonP 9, seigneur du Ptoullet, Me J EHAN GUYBERT, et sire DE VIENS, dont aulcun ne fut accepté, car le roy estant descendu de la Touraine en Poictou, et au lieu de Thouars 3, pour prendre l`air d'une grande malladie qu'il avoit heue sur la fin de Pannèe dernière, en laquelle il fut tenu pour mort, et s'en relevant, demeura longtemps troublé d'esprit et privé de plusieurs fonctions de son corps; et auparavant Facceptation de l'ung des trois esleus, il luy 1. Louis XI passa en revue, le 15juin 1¿.81, cette arméequi se montait à 20,000 et fut peu après licenciée. 2. 29 avril 1481. S. Jean Bibolteau, après une première électlon annulée par le roi. (D.). . * 3. C`est aux Forges, dans la forêt de Chinon, que Louis XI futfrappè d'une première attaque d'apoplexie au mois de mars 11:81. _ 28 Page 436 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --434,..- fut faict quelque maulvais et sinistre rapport de leurs per- sonnes, le roy commanda aux maire, eschevins et pairs de cette ville, de procéder a une aultre et nouvelle eslection. A quoy obéissant par lesdits maire, eschevins et pairs, bien qu'en cela la liberté de leurs eslections ne leur demeura pas entière selon les privilèges qu'ils en avoient de plusieurs roys, desclarations réitérées dudit Louis XI, dont la dernière n'estoit que de l'année 1478, furent de nouveau esleus a maire sire JE1-IAN RIBOTEAU, sire Estienne CLIASTEIGNER et sire PIERRE MENOT; entre lesquels sire BIBOTEAU fut accepté pour estre maire et capitaine de cette ville en cette année *l48*l. 1482. - Pmnnn DE FURGON, escuyer, seigneur de Peray, maistre d"hostel ordinaire du roy et son recepveur des aides en Xainctonge, cette ville et gouvernement. En laquelle année ledit de Furgon ?t faire plusieurs ré- parations ct fortifications a la ville, et telles qu”il ne s”en estoit point tant faict auparavant en une seule année, estant revenues a plus de douze mille livres. La malladie de laquelle le roy avoit esté al?igé en l'an- nee dernière luv reprenant souvent, luy affoiblissoit de plus en plus le corps et l'esprit, de sorte que devenant cha- grin et del?ant, il esloingnoit de luy tous ceulx qui Favoient le plus ?dellemenrservy, entre lesquels tomba en disgrace messire Pierre Doriolle, chancelier de France, eschevin de cette ville, qui tut desmis de sa charge par le roy, et au lien d”yceluy fut pourveu de l`ol`?ce Guillaume de Rochefort, seigneur de Plouest; changement qui se ?t non' par les ma- lé?ces ou faultes ,dudit Doriolle, mais pour les soubçons causés au roy par la malladie, après la mort duquel qui fut en l'année prochaine, fut ledit Doriolle restabli en ses estats et dignités. Voyez Belleforest en cette année. 1483. - Sire ROBERT GUY, seigneur des Houlmaux. En laquelle année la malladie- du roy se rengregeant, et ayant advis de Cottes, son médecin, et de Olivier Le Dain, Page 437 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -435- son chirurgien, desquels il prenoit toute con?ance, comme ceulx desquels il faisoit plus d'estat que d'aulcuns du royaulme, ayant relevé leur fabveur par dessus celle des princes, que l'issue n'en pouvoit cstre que sa mort, seroit ?nallement adveneu que dernier jour du mois d'aoust d°ycelle, le roy décéda lau Plessis-du-Parc les Tours; par le décès duquel, Charles, son ?ls qui lors estoit daulphin, aagé de XIII ans, fut desclairé roy, appelé Charles Vlll?, le roy Louys, son pére, Payant voulu faire recongnoistre pour tel de son vivant en Penvoy qu”il ?t pardevers luy il Amboise où il avoit tous jours esté dés sa naissance, du chancelier, des ol?ciers de la couronne et maison du_ roy, des sceaux et aultres marques de royaulté. Par lequel advénement de Charles VIII0 à la couronne, les maire, eschevins et pairs de cette ville, peu de temps après iccluy, envoyèrent par devers le roy pour luy faire le serment de fidélité de cette ville et obtenir la continuation de leurs privileges, laquelle ils obtinrent le xvte jour de ....... . de ceste année, et surtout ceulx concédés et octroyés par Charles V; selon qu”il est faict mantion de ladite confirma- tion au vieil invantaire, et avoir esté aultrefois au thrésor en la caisse E, cottée par le nombre iij. Le roy estant à Cléry en Beauce, à la sépulture du dé- funct Louys son père, qui l'avoit esleue en ce lieu, par les dévotions qu°il portoit à la vierge Marie, lesdits maire, es- chevins et pairs de ceste ville obtinrent aussi de luy une par- ticulière con?rmation d'aulcuns de leurs privilèges, dont les patantes furent expédiées au mois de décembre et desquel- les il y a vidimus au thrésor, tiré de la chambre des comptes, où ladite confirmation a esté véril?ée; ainsi qu”il se voit par ledit vidimus estant audit thrésor en la caisse E, cotté par xviij, et en est faict mantion aux tiltres qui sont en la caisse Pt, coltées par xuj et en la caisse X, cottée par 1. - Au mesme temps encore et au mesme lieu, le roy con?r- maau profict desdits maire, eschevins et pairs et de tous Page 438 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -436- les habitans de la ville, le privilège que son père auroit re- donné de nouveau après le décès du duc de Guienne dont est faict mantion en l”année cy-dessus, par lequel cette ville ne peut estre mise hors la couronne de France pour quelque alliénation que ce soit, ny extraicte du ressort du parlement de Paris; et encore celuy par lequel lesdits maire, eschevins et pairs peuvent jouir par les mains de leurs fer- miers ou recepveurs de la quarte partie des bleds et vins de Xainctonge, cette ville et gouvernement; ladite confirmation duement vérifiée tant au parlement de Paris que chambre des comptes, ainsi que le tout se voit au thrésor en la caisse T, aux pièces cottées par xvj. Le roy Charles VIII estant venu, comme il est dit, àla cou- ronne en l`aage de treize ans et deux mois seulement, ne pouvoit estre réputé majeur parles loix du royaulme, telle- ment qu'il debvoit, et l'eslat, estre mis en la régence de quelqu'ung, ce qui fit qu'il y eust de la contantion contre Louys, duc d”0rléans, premier prince du sang, et le duc de Bourbon dont on esloingnoit la décision de peur de mes- contentements, le roy demeura, selon l'ordonnance de Louys son père, soubs la régence de Mme Anne de France, sa sœur, femme de Pierre de Bourbon, seigneur de Beaujeu, ce qui ne pouvant beaucoup subsister que le duc d'0rléans n'en tesmoignast du desplaisir, (on projetta) de tenir les estats pour en décider, et cependant on ?t sacrer le roy à Reims. Sur ce les princes furent pour briguer ce qu'ils pourroient pour leur régence envers les officiers et seigneurs du royaulme; après lequel sacre qui fut le 30 mai de cette année, le roy s'achemina a Paris pour y faire son entrée comme roy; laquelle ayant faicte, et plusieurs députés des villes de ce royaulme y estant trouvés, il con?rma leurs pri- vilèges, et entre aultres, pour ceulx de cette ville, celuy par lequel tous marchands de quelques nations et païs qu'ils soyent, venant à trafiquer en ycelle, avec leurs navires et mar- chandises, auroient accoustumé d'estre en saulf conduict et Page 439 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .__43'ï-- garde du roy, en telle manière qu'ils ne peuvent estre arrestés, eulx ou leurs biens, par lettres de marque ou aultrement, si non qu'ils*eussent délinqué de leur chef, et quoy qu'ils fus- sent du party ennemy et contraire au roy, ils y pouvoient néantmoins estre en seureté et y demeurer par vingt jours, leurs corps, biens et marchandises. Et pour ce que contre et au préjudice des précédents privilèges de mesme teneur, il s"estoit trouvé que par vertu de quelques jugements et permissions donnés par le lieute- nant du gouverneur en la justice de ceste ville, ung nommé Pierre Picrrin, sergent royal dudit gouverneur, auroit exploicté quelques lettres de marque et saisy quelque navire et marchandises appartenant a des Espagnols, à quoy le procureur de ville se seroit opposé, est mande par lesdites lettres au baillif du grand ?ef d'Aulnis, à ce commis, de faire jouir lesdits maire, eschevins et pairs, du susdit privi- lège, et à cette ?n mettre en plaine délivrance les navires et marchandises arrestés, nonobstant tous empeschements; en date lesdites lettres du xxvj de febvrier 1483, qui sont au thrésor en la caisse V, cottées par xxx. Le mesme jour furent expédiées aultres lettres patantes de Charles VIII à la poursuitte des maire, eschevins et pairs de cette ville, par lesquelles il veult que les nobles et aul- tres de la ville et banlieue qui sont subjects au ban et arrière-ban, en considération de l'exemption du service d'j'- celuy, puissent, en cas de nécessité, estre contrains de se retirer en ladite ville pour la garde et defïense d'ycelle; com- me il se voit par les lettres qui sont au thrésor en la caisse F, cottées par le nombre xxvij. _ 1484. - Messire JEHAN DESNORP, chevallier, seigneur du Roullet en ce gouvernement, thrésorier de France. En laquelle année, les eslats généraulx de la France ayant esté assignés à Tours, au mois de febvrier d”ycelle, cette ville et gouvernement qui faict province par le privilège de Charles V y fut convocquée, et par la députation de la ville Page 440 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -438- et du gouvernement furent envoyés par la noblesse du païs, le seigneur de La Trémouille, comte de Benon, qui en fut requis, et pour la ville Jehan Mérichon, seigneur d”Huré, gouverneur et séneschal de ladite ville et gouvernement, et l'ung du corps et communauté d°ycelle, René Ragot et Marsault Bernage 1, et pour le clergé frère Pierre de Noi- sillac; en la tenue et séance desquels estats qui furent au mois de febvrier de cette année, fut arresté pour oster les différens qui estoient pour la régence, qu°il n°y en auroit aulcune en France, mais que la dame de Beaujeu, sœur du roy, femme espouse dudit Pierre de Bourbon, ensuyvant la volonté du roy, auroit le gouvernement de la personne du roy, et quant aux affaires du royaulme qu°elles seroient traic- tées_ et arrestées par ung conseil de douze, dont ledit duc d'0rléans seroit le chef. Voyez Belleforest en cette année. 1485. - Me PIERRE JOURDAIN, seigneur de Puypampin. En laquelle année on estimoit qu'il y auroit paix en France par l'ordre et reiglement général qui avoit esté prins pour la conservation de l”estat par l'assemblée et convocation géné- ralle des estats, tenue sur la ?n de l'année dernière à Tours. Mais comme il demeuroit tous jours au duc d'Orléans, premier prince du sang, quelques desplaisirs et ressentiment de ce qu'il n'avoit .esté ordonné pour régent de France, il se meut guerre cette année par son moyen, sur ce qu”il fut contre luy descrété et procédé extraordinairement pour avoir donné ung desmenty à Anne, ?lle de France, femme de Pierre de Bourbon, seigneur de Beaujeu, sœur du roy et gouvernante de sa personne, ledit desmenty donné pour le jugement qu”elle ?t d”ung coup de paulme, comme ledit duc d'Orléans jouoit 9, à raison de laquelle poursuitte extraordi- 9 1. La date de la convocation des états généraux était fixée au 5 janvier, mais ils ne se réunirent que du '15 février au 14 mars 1485. Le P. Arcére, t. IGP, p. 292, ajoute aux noms cités par Barbot celui de Jehan le Flamand. 2. Anne de Bretagne avait un motif plus sérieux pour faire arrêter le duc Page 441 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _...¿39.._ naire, et pour s'en guarantir, il forma parti en France, où il attira quelques princes et seigneurs et mesme le comte de Dunois, seigneur de Parthenay, contre lesquels le roy fit armer, ayant en son parti toute la maison de Vendosme, aussi princes du sang; pour lesquelles contantions et fournir aux frais d'une guerre le roy leva en son royaume une nou- velle imposition et subvention à la foulle de son peuple; de laquelle les maire, eschevins et pairs de cette ville taschè-` rent en conséquence de leurs privilèges de se faire exempter, et ?rent tant qu”ils en obtinrent lettres de descharge au mois d”aoust de ceste année; comme il en est faict mantion en Finvantaire des tiltres de la ville soubs la lettre F, en l'art. cotte par xxvj. 1486. -- Sire JACQUES LECOMTE, conseillerdu roy, nos- tre sire. ` Cette année, les animosités des partis formés Pannée pré- cédente s”eslevèrent bien fort, tellement que quelque petite réconciliation 'et appaisement qui furent faicts des prépara- tifs de guerre, ledit duc d”0rléans, le comte Dunois et aul- tres ne se voullant asseurer se jetta le duc d'Orléans entre les mains du duc de Bretaigne, ce qui ralluma de nouveau la guerre qu'on avoit voullu esteindre en sa naissance, et ?t en ce renouvellementle roy, ou soubs son aucthorité, le con- seil des douze qui .gouvernoient le royaulme, assiéger sur le comte de Dunois, la ville de Parthenay et plusieurs villes de la Bretaigne où le duc d”0rléans s'estoit retiré, pour rai- son de quoy et des armées du roy, le ban et arrière~ban fut convocqués, et pour la Xainctonge et ce païs commission don- née à Amaury Hulien 1, lieutenant pour le roy de la sénes- :f __~ __ ff *î *:î _ *if _ *f _ ~*:* ~ ff ~:::_¿;::* ~*:* *Î ~~:î :f f___ *ff ff * **~ _..- d`0rléans qui ne cessait d`ourdir des intrigues it la cour de Bretagne; il jouait en effet à la paume aux halles en compagnie de Guy Pot, Jean de Louans et du comte de Dunois, lorsqu`on Pavertit üu dessein de la régente ; lui et ses amis se sauvèrent, mais Anne était alors à lllelun et ne rentra à Paris que quelques jours après. 1. On peut aussi hien_ lire Sulien. Amaury Sulien etait en 1483 avocat à Page 442 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- * - _ 4.40 _. chaussée de Xainctonge; duquel les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour les nobles et entretenant ?efs demeu- rant en cette ville et banlieue, obtinrent jugement et sen- tence par laquelle les privilèges veus de ceulx de cette ville et banlieue, sont desclarés exemps du ban et arrière-ban; ladite sentence en datte du xxvije jour de juing de cette an- née '1486 estant en la caisse O, cottée xvj. Cette année et mairie, furent faictes en ceste ville plu- sieurs réparations pour les fortifications, et ?t ledit maire encommancer le bastiment général de Peschevinage et de la maison de ville, tant du corps de logis que de Fenceinte, ainsi et selon que ladite maison avoit esté parachevée, puis- que le corps de logis où se tenoit le conseil paroissoit basti auparavant le bastiment de présent _qui est faict de nou- veau. 1487. - Me GUILLAUME JOUBERT, sieur de Biossay et de Sainct-Vivien en Aulnis, conseiller du roy, gouverneur et administrateur de l'hostel Dieu de Sainct-Jacques du Perrot. La guerre eschauffée Pannée dernière en Bretaigne se ralluma tellement en celle-ci qu'en ycelle furent les princi- paux efforts et plus véhémentes ?ammes, le roy ayant mis le siège devant la ville de Nantes au mois de juing, dans laquelle estoient le duc de Bretaigne, ses deux ?lles Anne et Ysabeau, le duc d*0rléans, le prince d'0range et plusieurs seigneurs de ce parti, et pour ce qu'en ce temps sembloit que deut se terminer Feffect de ladite guerre par la victoire ou cheuste de l'ung des partis sur l'aultre, les ducs d°0r- léans, de Bretaigne et aultres de leur parti, jouant de leurs restes, recerchèrent parmi les Anglois et aultres royaulmes circonvoisins toute Padsistance qui leur fut possible, et en- vers le peuple du plat païs de la Bretaigne dont le comte de Saint-Jean d'Angély. GU1LLoNNer-Menv1LLs,, Recherches topographiques et historiques sur la vilíe de Saint-Jean d'Ang¿Zy., p. 231. Page 443 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -¢l41-- j Dunois ?t amas de plus de cinquante 'mille bretons qu'il mena audit Nantes 1; ce qui occasionna aussi le roy, pour s°opposer à cette force et ramas, de grossir son armée et ses forces tant par terre que par mer; de quoy cette ville fut fort incommodee, la plus part des creues des armées navales s'estant faictes en ceste ville, et presque tout en la majeure partie aux despens de ladite ville, tant pour les arme- mens et esquipemens des vaisseaulx qu'au défrayement que l'on faisoit des seigneurs envoyés ici pour ledit arme- ment. Cette année, lesdits maire, eschevins et pairs qui avoient esté troublés en la jouissance du droict de lestage, nonob- stant les octroys qu°ils en avoient du roy Louis XI, les transactions faictes avec les sergens de la prévosté de cette ville, et arrests contirmatifs d'ycelles, donnés à Bourdeaulx, comme il est dit ès années cy-dessus, obtinrent pour la jouissance dudit droict aultre arrest donné au grand conseil du roy le xvj dudit mois de juing de cette année; comme il se voit au thrésor en la caisse V, soubs la pièce cottée par XXIX. Ledit Guillaume Joubert, maire, en ses occupations pu- bliques cy-dessus qui regardaient le bien du roy et de son estat et Faccroissement des droits de la ville, s°employa aussi fort aux bastiments et descoration d”ycelle, de sorte que de la maison de ville et hostel de Peschevinage com- mancé de bastir en Fannée dernière, il ?t achever le pan de muraille dudit hostel qui est regardant en la venelle et rue appellée la Grille, qui faisoit l'ung des logis et pan de muraille de Fancienne salle où se tenoit le conseil du corps de ville, auparavant le bastiment de celle de présent. 1488. - Syre JEHAN DE VIENS, sieur des Gardes. 1. Le siège fut mis devant Nantes le 1-9 juin et levé sans résultat six semaines après, le 6 août. - Page 444 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---442- En laquelle année certain bourgeois de cette ville ayant obtenu lettres de marque du roy contre des Irois quiil auroit fait exécuter et exploicter en cette ville et pour la délivrance des marchandises saisies, fait assigner lesdits Irois par de- vant Me Pierre Langlois, seigneur d”Anglie1's, lieutenant général de cette ville, les maire, eschevins et pairs y seroient interveneus, et remonstrant que l'exécution desdites lettres de marque estoit contre les privilèges de la ville, donnés par les roys en l”an 19240, 1346 et 1366, et plusieurs con?rma- tions suyvantes, sentence fut donnée par ledit Langlois, lieutenant susdit, le IXe de décembre de cette année, par laquelle ledit bourgeois auroit esté débouté de sa saisie et exécution de ses lettres; comme il paroist de ladite sentence au thrésor en la caisse A, cottée xviij. _ 1489. -- Syre EMEBIT BOHU1, seigneur du Treuil-Charroy. 1490. - M0 JEHAN GUIBERT, licencié és loix, conseiller du roy, juge de la traicte des bleds et vins en Xainctonge, cette ville et gouvernement., aulmosnier de Sainct-Julien, et syre Jehan Pirault et Hugues Moulinier; desquels ledit Guy- bert fut accepté. En laquelle année et mairie, fut parachevé la tour appellée Barnage, près de l'eschelle nommée Chaulvin, qui est au-dessus le quay de la grand°boucherie; ladite tour à présent razée jusques à l'al`?eurement de la haulteur des murailles de ville. Et comme à Padvènement du roy à la couronne, com- missions eussent été envoyées par les provinces pour la recerche des droits de franc-?ef et nouveaux acquests, et ladite commission pour ce gouvernement estant adressée :Et Guillaume Joubert, escuyer, seigneur de Biossay, conseiller du roy et lieutenant général du gouverneur a la justice de 1. 26 avril 1489. Noble homme_S. Emard Beuf, sieur de 'l`reuil-Charroy. (D.). « Page 445 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ --443-- cett.e ville et gouvernement, les maire, eschevins et pairs pour eulx, les bourgeois, manans et habitans d'ycelle, obtin- rent jugement et sentence dudit Joubert, lieutenant, par laquelle, sur la production de leurs privilèges et de sembla- bles jugements précédens, dont est faict mantion ès années cy-dessus, est dit que lesdits maire, eschevins et pairs, et tous les bourgeois et habitans de cette ville ayant chascung vaillant une fois paye la somme de cinq cents livres, et les quatre aulmosniers dela ville, sçavoir: de Sainct-Jehan, Sainct-Julien, Sainct-Jacques-du-Perrot et Sainct-Barthéle- my, et encore Les Ladres, hors la ville, sont exemps de finances a raison des choses nobles par eulx acquises et pos- sédées; ainsi qu”il se voit par ladite sentence des xxvij de novembre de cette année, @Stahl au thrésor en la caisse J, cottée par xij, et en la caisse M, cottée par le nom- bre xxij. 1491. -- Syre ESTIENNE LE CLERC, seigneur de Mathon et de Cheusses. Le comte d'Angoulesme 1, prince du sang, voulant venir cette année en, cette ville, les maire, eschevins et pairs en ayant advis, s“'efforcèrent de le recueillir avec tout Phonneur possible; et comme il fut. au lieu d'Aytré, il envoya le comte de Taillebourg, son beau-frère, qui advertit lesdits maire, eschevins et pairs, que ledit seigneur d”Angoulesme, veu sa qualité, entendoit que venant en cette ville on lui présentast ou donnast les clefs d”ycelle, et qu'aultrement il n'y entreroit point; laquelle proposition fut mise en délibération et réso- lue par les maire, eschevins et pairs, que puisqu'ils ont par privilège la garde de la ville pour la conserver au roy et à son hoir masle, ils feroient supplier ledit seigneur comte ** * ~~ f» ~ _ 7 _ _ _ _ _ _ __ __ _ _ÿ ÿ _ ,_ _ «ff «ñ? 7 __ 71 _ _ __ 7 _ ÿ _ ii ÿ Îü 1- Charles de Valois-Orléans, comte d'Angouleme, père de François Ier. Le comte de Taillebourg, son beau-frère, était Charles de Coëtivy, marié à Jeanne de Valois-Orléans, morte en 1520, lille de Charles VII et d°Agnès Sorel. Page 446 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 4-iii - d'Angoulesme; de leur laisser lesdites clefs desquelles des- pend la principalle garde et ne point trouver maulvais s*ils ne s'en pouvoient desposséder et .luy présenter; ce qu'ils firent entendre audit seigneur comte de Taillebourg, et que lesdites clefs ne pouvoient estre portées ny présentées à. d'aultres que au roy; de quoy ayant fait récit et rapport au comte d”Angoulesme avec_ ceulx du corps de ville qui accom- pagnérent le seigneur de Taillebourg, ledit seigneur comte d'Angoulesme se désista de sa demande et se résoult de venir en cette ville. i Pour la réception et bon accueil duquel furent lesdits maire, eschevins et pairs et grand nombre des plus appa- rens de la ville jusques au lieu de La Courbe, ledit maire ayant avec soy tous ses sergents et gagiers, vestus des livrées de la ville, et comme ledit seigneur comte d”Angoulesme, fut arrivé à la porte Sainct-Nicolas par laquelle il ?t son entrée, lesdits maire, eschevins et pairs luy donnèrent un poisle soubs lequel il entra en cette ville, et fut ainsi accom- pagné jusqu'au logis qui lui avoit esté préparé, y ayant ung nombre de petits enfants qui marchoient dedans la ville au-devant de luy, lesquels en tesmoignage d'esjouissance crioient :Noël I Noël l et vive le comte d”Angoulesmel peu de temps après laquelle entrée dudit seigneur, lesdits maire, eschevins et pairs lui ?rent présent pour sa *bienvenue de la somme de deux mille livres, que ledit seigneur eust agréable et se contenta extresmement de l'accueil qui luy avoient esté faict. En cette année aussi fut jouée en cette ville la repré- sentation de la passion de nostre seigneur Jésus-Christ, le saulveur du monde, dont furent entrepreneurs du dessain et conducteurs de toutes choses requises à Faction, messire Pierre Barbin, chevallier, docteur ès loix et en décret, sire Seguin Gentilz, honorable homme Hylaire Guy, Balthazar Dupérat, Jehan Plichier, Jacques Barrat et Françoys Simon, eschevins et pairs de cette ville, qui ?rent faire à leurs des- Page 447 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ---i¿15-~ pens les bancs et chaffaux de la place où elle se joua, qui coustérent plus de trois mille livres; et se trouva en cette ville, pour voir jouer et faire ladite action, plusieurs sei- gneurs et dames de divers lieux et diverses personnes de toutes qualités jusques au nombre de quinze à vingt mille, et en faisant ladite action, toutes choses furent si bien traictées et conduictes, qu'il fut bruict à la louange de cette ville de ladite action. - Il est commung et comme naturel à toutes personnes de se descharger des impositions et de fraulder les droicts qui en sont deus, ce que plusieurs se sont tousjours efforcés de faire pour les huictiesmes appartenant aux maire, eschevins et pairs en cette ville et banlieue, quelques reiglements qui avent esté apportés par le passé; a quoy pour obvier lesdits maire, eschevins et pairs ?rent dire cette année par arrest de la court des aides, donné le vue de septembre, que ceulx qui vendent vin en debta_il en ladite ville et banlieue ne le pouvoient faire, que premièrement ils ne prissent brevet du fermier desdits droicts sur peines d'amandes; comme il se voit en l'arrest estant au thrésor en la caisse Y, cotté par xxiij. g En cette année, fut faicte punition très exemplaire par jugement donné par ledit maire, d'une femme qui avoit tué son enfant d'ung coup de pied et yceluy jetté dans la douë de la porte neufve où il fut trouvé par quelques femmes qui lavoient la lessive; car par ledit jugement, ladite femme fut décapitée en la place des petits bancs et sa teste mise sur une lance sur le portail de la fontaine qui est au ›quanton dudit lieu des petits bancs, et la jambe dont elle avoit tué ledit enfant sur une aultre lance plantée dedans la grand' place de la porte neufve tenant à ladite doué où l'enfant avoit esté trouvé. Les .trois années dernières, le roy eust tous jours les ar- mes prinses contre la Bretaigne a cause de la retraicte faicte vers le duc François II, du duc d'0rléans et aultres sei- Page 448 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ~ _ --446 - gneurs de France, mutinés contre le roy, auxquels armes le roy se portoit tout entièrement, sur ce que ledit duc de Bre- taigne* avoit accordé sa ?lle aisnée, Anne, en mariage avec Maximilien, roy des Romains, fils de Frédéric, empereur, dés l'année 1488, sans le congé et advis du roy, souverain seigneur dudit duc de Bretaigne, et pour ce que, en cette année, le roy auroit prins plusieurs villes en ladite Bretaigne, mesmes celle de Nantes 1, l'une des clefs et principalles de ladite duché, le duc Françoys II, estant décédé 9 et délaissé Anne pour duchesse, se voyant opposer a telles conqucstes, elle eust recours pour Padsister audit Maximilien, son fiancé qu'aulcuns tiennent avoir esté son espoux par procureur seulementé; Maximilien, lequel se voyant esloingné pour le secours qu'il désiroit donner à la duchesse, et pour les em- peschements que lui donnoit le roy en Picardie et en Flan- dres, recercha l'adsistance de Henry VII, roy d'Angleterre, qui ne fut si prompte que la nécessité le requerroit; en laquelle la_ duchesse de Bretaigne se voyant portée pour s'en rédimer par le conseil de ses estats, elle se laissa emporter aux- recer- ches qu'en faisoit le roy, pour Pesponser, veu que son ma- riage ne s'estoit point accompli charnellement ny personnel- lement avec Maximilien. Duquel mariage avec le roy Char- les VIII, estant passé contract au mois de novembre de cette année, qui a du depuis réduict ladite duché au domaine de cette couronne ; et pour Paccomplissement duquel le roy ren- voya Marguerite d'Autriche qu'il avoit ?ancée par devers le- dit Maximilien son pére, celuy ci irrité de ladite répudiation ' 1. La ville et le château de Nantes furent livrés à Charles VIII .par Alain d'Albret qui y commandail, moyennant 11,000 écus et 95,000 livresde rente par traité signé à Moulins, le 2 janvier 1491. Les troupes royales entrérent à Nantes le 19 février suivant. 2. Le duc de Bretagne mourut le 9 septembre 1488, des suites d'une chute de cheval. ` 3. Wolgang de Polhain avait été chargé par Maximilien d'épouser par pro- curation Anne de Bretagne. ` Page 449 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- . -447- et de ce que le roy avoit prins pour luy, Anne, duchesse de Bretaigne, sa fiancée, recourut de nouveau aux adsistances de Henry VII, roy d°Angleterre, lequel en moins de rien, ?t une puissante armée qu'il ?t descendre en cette année à Calais, et se jeta en la Picardie, par le moyen de quoy il y eust guerre entre les Anglois et les François. Et pour ce que, par lc mariage du roy et de ladite duchesse la guerre fut ?nie en Bretaigne, et que les armées d'ung et dfaultre parti en debvoient estre mises hors, les Anglois dont la duchesse s'estoit servie, s'estant embarqués en grand nom- bre pour se retirer en leur païs, la guerre estant desclaréc des Anglois contre les François, par descente susmantionnée en Picardie, Fembarquement desdits Anglois faict en la Bretai- gne, mit cette ville en extresme appréhension et allarme, estant bruict que lesdits Anglois yvenoient faire leur des- cente. p Ce qui occasionna les habitans de cette ville à se préparer et munir de toutes munitions, at pourvoir à leurs fortifications, et firent percer les tours dela ville du costé de la mer et toutes les murailles qui n'avoient point encore esté, et furent curés et ncttoyés les fossés depuis la porte Sainct-Nicolas jus- ques au moullin de Sainct-Saulveur, et ceulx despuisla tour du Garrot jusques à la porte neufve, toutl'entour encore du boul- levert neuf des deux Moullins, fut aussi nettoyé le fossé du houllevert Sainct-Nicolas et parachevée la tour de Chande- nier, et cannoniéres faites audit houllevert pour battre le long de la muraille qui va à la grosse tour de la Ghaisne. Si les habitans de cette ville avoient peur de cette des- cente, le roy ne la craignoit pas moins, c'est pourquoy il en- voya en cette ville le seigneur de Candalle, pour obvier à ladite descente et pourvoir en ce lieu a toutes choses néces- saires pour s'y opposer, luy ayant donné la charge de gou- verneura la justice, bien que le seigneur d'Huré, Jehan Mé- richon, en futpourveu de longtemps et en possession, et vou- lut ledit seigneur de Candalle, estant en cette ville, prenant Page 450 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -448- authorité pour les armes en ycelle, faire faire monstre dedans la villeà. sa compagnie de quarante lances des ordon- nances du roy, ce que les maire, eschevins etpairs ne voullu- rentny consentir, ny souffrir, tellement que ledit seigneur de Candalle fut contraint de faire faire les monst.res de sa- dite compaignie hors cette ville et dans le cymetière de Cou- gnes, le maire estant capitaine de ladite ville, et qui a droict de commander aux armes. L°of?ce de gouverneur à la justice de cette ville et gou- vernement donné au seigneur de Candalle, luy furent rendus contantieux par ledit seigneur d°Huré, qui en estoit en pos- session 1, et pour ce que la décision n'en pouvoit estre sitost et que la ?n de cette année et mairie expiroit, pour obvier qu°il n”y eust desbat entre eulx pour Pacceptation du maire qui se debvoit faire pour l'année prochaine, le roy escripvit aux maire, eschevins et pairs, sur la fin de cette année, à ce qu'ils eussent à supercéder Feslection de la mairie pro- chaine jusques au xxvn de septembre proschainement ve- nant; à quoyfut obéi, et continua ledit Le Clerc, maire de cette année, l”exercice de sa charge, jusques audit temps, selon le susdit commandement, et demeura, par ce moyen, maire plus de dix huict mois. 1492. - Cette année, sur la contantion qui estoit entre les pourveus de l'of?ce de gouverneur en la justice, qui es- toient les seigneurs de Candalle et d'Huré, Jehan Mérichon, 1. ci Je crois que Barbot se trompe; Candale étoit gouverneur militaire et non sénéchal ou gouverneur à la justice : car si le roi l'avoit institué séné- chal, Mérichou auroit cessé de l”être. L'équivoque de gouverneur Pa trompé. ›› (Mss. de La Rochelle. note du P. ÀRCÈBE). Le titre de sénèchal, ou, comme on disait plus spécialement pour La Rochelle et son gouvernement, celui de gowveme*zw*'å Za justice, emportait la haute direction des affaires judiciai- res, administratives et militaires : Gaston ll de Candale fut donc bien investi des mêmes fonctions que Mérichon, et la preuve en est que ce dernier lui intenta un procès pour se faire maintenir en possession de sa charge. (Voir Arcère, t. IGP, p. 293- - Delayant, t. IGP, p.1»í0). Page 451 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 419 - ne fut procédé Î1i,0SlGCÎ.Î0ll du maire de cette ville qu'au xxvn de septembre, selon les commandemans susdits du roy Charles VIII, sur la ?n de Fannée dernière. Et pour ce que le roy mande il Pierre Langlois, lieute- nant général en ladite ville, seigneur d'Angliers, d'accepter la charge de maire pourla ?n de Pannée, fut ledit LANGLOIS, seigneur d'Angliers, porté en eslection avec deux aultres, et tut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette villepar ledit seigneur de Gandalle, auquel le roy commit de faire l'acceptation pendant la contantion sur Polïice de gouverneur en lajustice entre lui et leclitscigneur d°l¿luré. En laquelle mairie dudit sieur d'Angliers, furent Iaictes les deux tours du portail de la porte des deux moullins, et londues trois pièces d'arlillerie de fonte, dont deux estoient de pesanteur de huit cents livres chascune, et l°aultre de cinq cents livres seulement. Le x0 d'octobre de cette année, la royne ayant eu ung ?ls, daulphin de France, au Moustiers-lès-Tours, le roy en receut une extresme joye, et inanda en toutes les villes de son royaul- n1e, d'en rendre grâces publiques it Dieu, dont l`advis et les lettres du roy estant venues en cette ville le xvn? dudit mois, processions publiques en lurent taicles, par tous les habitans d”ycelle Nostre-Dame de Cougne, des le mesmejour, et sur le soir, par le commandement des maire, eschevins et pairs, feux de joie, les tables mises, tant en l`hostel de ville que par les quantons et carrel`ours publiqs, où l'on donnoit il boire et manger ii tous allans et venans, en signe et tesmoi- gnage d”esjouissance. P 1493. -- Sire SEGUIN GENTILZ, seigneur de Plilnfernault, et eust pour coesleus sire Jehan de Viens et sire Pierre Baudu. _ En laquelle année Henry VII, roy d'Angleterre, qui reco- gnoissoit n°avoir pu prol?ter en ses remeuments des deux années passées ny ès costes de deca, ny en Picardie qu`il avoit attaque it force ouverte, (it recercher le roy de paix, 29 Page 452 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- * -*1ãO-- qui fut conclue et arresté, le xxiij? jour de may 1, qui attira «ft soy l”accord et la paix entre le roy Charles VIIIB, le roy des Romains, l'archiduc son fils, et madame Marguerite d'Autri- che, aultrefois accordée auåroy, envoyée en France pour cet effect et par luy renvoyée lorsqu°il espousa Anne, duchesse de Bretaigne, comme il est touché en l'année 1491 cy dessus. De laquelle paix le roy fut joyeux et envoya en cette ville un chevaulcheur de son écurie, pour en porter une lettre d'advis que le roy escripvoit avec une coppie en forme du traicté pour le faire publier, à ce que chescun eust à. l'ob- server, dés Pinstant de l”arrivée dudit courrier quoyque fort tard, les maire, eschevins et pairs de cette ville ?rent faire ladite publication aux flambeaux, sur les neuf àj dix heures du soir, et le lendemain, furent faictes au matin, processions généralles en ladite ville, qui furent à l'église Nostre-Dame, pour en rendre graces à Dieu, et le soir venu, par le com- mandemant dudit sieur maire, eschevins et pairs, furentfaicts les feux de joye par les quantons de la ville, les tables dressées pour y boyre et manger par resjouissance de ladite paix avec danses et aultres esbattements. La jurisdiction criminelle des maire, eschevins et pairs est telle que le prévostet juge foncier de la ville doibt faire l'exé- cution de leurs jugemens, emportant peine corporelle, comme il se voit des privilèges touchés ès années précéden- tes et mesme en l'année mil quatre cens... ce qui a esté con?rmépar arrest de la court du parlement de Paris, le xvj de juillet de l'an présent, remarquable pour les droicts de jurisdiction desdits maire, eschevins et pairs sur le pré- vost; car comme aussi soit que au mois dejuing, le nommé Colas Breliart eust esté préveneu de larrecin, que le prévost r _____ ***+î*_ 74, __* __V_” _ _ _ 1. La paix d°Etaples fut signée par Henri VII, |e_3 novembre, et ratifiée par Charles VIII, le 6 du même mois, à Tours. Barbot la confond avec le traité de Senlis, conclu 0111113 Charles Vlll et Maximilien, le '23 mai 1493. Page 453 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -45l-- luy eustíaict et parfaict son procès, ledit juge Payant baillé auxdits maire, eschevins et pairs, il lut par eulx condempné a estre battu neud de verges par les quarrefours de la ville et devant les lieux où il avoit commis les larrecins, plus a avoir l°une des oreilles couppée 1, et banni a tousjours de la ville et gouvernement de La Rochelle, de quoy s°estant porté pour appelant pardevant le gouverneur de La Ro- chelle, le jugement fut con?rrno, duquel aussi ayant eu ap- pel en la court de parlement, par arrest du jour que des- sus, qu°il avoit esté bien jugé par ledit gouverneurde La Rochelle, et renvoya, la court, ledit appellant pardevant le- dit juge prévost pourfairegmettre la sentence desdits maire, eschevins et pairs, à exécution, Selon sa forme et teneur; dont l'arrest a esté autrefois au thrésor desdits maire e*chevins et pairs. Maistre Raymond Payrault 2, estant d'une basse condition et fort pauvre, avoit cy devant este receu par les maire, es- chevins et pairs, comme par charité, a luy donner moyen de vivre, pour maistre d°escolle en cette ville, lequel par ce peu d`ayde et son bon esprit, scout tellement s'advancer que le xxviij? du mois d'octobre de cette année, a la réquisition de Pempereur Maximilien et du roy Charles VIII, il fut faict cardinal, le jour que dessus; de quoy ledit Raymond Pay- rault estant adverti, il en donna aussitost advis auxdits maire, eschevins et pairs, comme les recongnoissant les pre- miers autheurs de son advancement, et pour témoingner les , b 1. Nous trouvons la même pénalité portée contre les voleurs dans le cou- tumier d'Oleron, rédigé au XIIIe siècle : <1 Si la malfaite est tau que li mau- faiteres ne puehet amander, il deit por reson solement de l'amande perdre le poing ou le pié, ou Pareille, ou estre seignez en la iote (Ch. XLII, the Black book of me odmiraltg/,* la commune d'Oleron. Londres, 1873). 2. Voir sur Raymond Péraud, Biogmph-ie Saintongeaisc de I). Rainguet ; Arcère, Histoire de La Rochelle, t. 1°r, p. 296 ; l)elayant,_ Histoire des Rochelais; Jourdan, Epha'mé*ride, et le Bfwftetin de to soc-fêté des Afrchives Msloríqztos de Zo Sainlongc et de Z'A*zmis, t. v, p. 92 et 93. Page 454 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -_ 452 - obligations qu°il en avoit, les recongnoistre de leurs bien- liaicts, procura de leur advancement tout ce qu”il peut, de S011 moulvement sans en estre requis; il obtint bulles du pape par lesquelles il est deffendu a tous ecclésiastiques de citer ceulx de La Rochelle hors de ladite ville, avec pouvoir aux abbés de Charron, de Sainct-Léonard et del°isle del`{hé, ou aulcuns desdits habitans seroient excommuniés, de le* ver lesdites excommunications et absouldre ceulx contre qui elles auroient esté jettées, qui est un beau privilège contre les ecclésiastiques, donné par le pape Alexandre VI, que le- dit Payrault envoya auxdits maire, eschevins et pairs, pour les habitans de cette ville, avec remerciement du bien qu'il en avoit receu, et offres de plus amples services pour le général et particulier de cette dite ville. En cette année et mairie, furent faictes plusieurs répara- tions et l`ut parachevée la tour appellée de Chandenier qui est... Le royestant en l'aage de Xxn ans seulement, ayant le courage grand etl'esprit tout bouillant, voyant que son estat estoit en paix avec l'empereur, l'archiduc, l'Anglois et l'Es- pagnol ses plus proches voisins, voulut à la sollicita- tion de plusieurs seigneurs françois, porter les armes sur les rovaulmes de Naples et de Sicile qu'on luv disoit luy appar- tenir héréditairement, comme successeur médiatement de Charles, comte de Provence et d'Anjou, frère du roy sainct Louis, it qui lesdits royaulmes avoient esté donnés en ?efs par le pape Urbain VI, qui en avoit dépossédé Mainlroy, bastard de Frédéric II; et comme il eust esté résolu par Vassemblée qu'il ?t au Plessis-les-Tours, en cette année, de plusieurs personnages du conseil de son royaulme du droict légitime qui lui appartenoit et non pas a Ferdinand 1, qui en estoit détempteur et possesseur, *l. Ferdinand d'Aragon, fils naturel di-\lphonse le Magnanime et qui, en 1458, lui avait succédé sur le trône de Naples. Page 455 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -_ 2'153 -- ayant conclu ladite guerre, que le roy Louis Xl, son père, n°avoit jamais voullu entreprendre, il lui convint lever des impositions en deniers sur ses subjects, dont cette ville paya une somme fort notable en cette mesmc année, com- me ?rent les aultres de ce rovaulme, de peur d”encourir la clisgrace des princes, ainsi que ?t la ville de Paris, pen- sant s'exempter par ses remonstrances desdites imposi- Lions. 1494. -- Sire G'UILLA_UME MERCIER, sieur du Treuil-aux~ Filles, qui eust pour coesleus Balthasar du Pcirat, sieur de Limagine et Guillaume Barbier, sieur de la Tourtelière. En laquelle année, le roy estant en Italie à la conqueste des royaulmes de Sicile et de Naples, qui luv appartenoient lieréditairement, selon l”advis qui luy en fut donné par les principaulx conseillers et présidans des cours souveraines de ce royaulme, les maire, eschevins et pairs de cette ville obtinrent de lui par patantes données à Florence pouvoir de lever a part et séparément la quarte partie de la traicte des bleds et vins de Xainctonge, cette ville et gouvernement d°ycelle, faire ferme ou les lever par leurs commis ou recepveurs, sans que les aultres fermiers ou recepveurs des aultres trois quarts aycnt rien que voir et prendre congnoissance en *ladite quarte partie; comme il paroist des patantes ou rap- port qui en est faict par l”inventaire des tiltres soubs la lettre G, au nombre xxv, et dont il y a vidimus au thrésor en la caisse S, au nombre xxxiij. Cette année ledit Mercier, maire, bailla a la ville une pièce bastarde qui a en la culasse une teste de poisson appelée encore Za» lldercière, sur laquelle sont les armes dudit Mercier, qui sont lrois lumatz, qui despuis a tellement servy ill ladite ville lors du siège qu'en Pannée *1573 mon- sieur le duc d'Aumale, de la maison de G-uise, en fut tué, dont la pièce s”appelle aujourdhui communément la d'Au- male. 1495. - GEORGES G*E01*"FIl0Y, sieur du Péray, qui cust Page 456 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - -454- pour coesleus nobles hommes maistre Pierre Langloys, sieur d'Anglier, et Richard Gaultier. Au mois de septembre de laquelle année ledit Geoffroy, maire, seroit décédé; et fut par son décès accepté à maire et capitaine de cette ville, ledit Pierre Langloys, sieur d'Angliers, pour le restant de cette année. Le roy, en l'année précédente, fut tellement victorieux, que toute l'Italie lui fut assubjectie, et se rendit seigneur du royaulme de Naples, voyre mesme de Rome contre l”espé- rance des siens et de ses ennemis, et furent ses victoires et ses armes en effroy à toute la chrestienté, ce qui eust peu de durée, selon qu°il plaist à Dieu de disposer des royaulmes et estats, car les Françoys victorieux s”estant porté merveil- leusement insolens sur les vaincus, et comme le roy élevoit par trop ses subjects naturels à Pexclusion de ceux qui, en païs conquis, luy avoient rendu de signalés services, Ferdinand, roy dépossédé de Naples, représentant aux répu- bliques et principaultés ses voysines, le péril qu'ils encou- roient par Faccroissement de la monarchie françoise, ?t tant que les Vénitiens, le roy de Castille, Pempereur et le duc de Millau, avec le Pape, ?rent une nouvelle ligue et asso- ciation en cette année tendant à trois principaulx poincts, pour la défense de la chrétienté contre le Turc, pour la commune deffense de l°Italie, pour la préservation de leurs estats chescun en particulier; en conséquence de quoy ils se résolurent d”aider Ferdinand d'Aragon au recouvrement de son royaulme de Naples, par Padsistance de quoy ils ?rent une telle armée que les François descheurent en cette année de la plus part de ce qu”i1s avoient conquis, partie par 1”eft`ort des armes et partie par intelligence, pratiques et révoltes, ainsi que Naples, capitalle ville du royaulme, se révolta le vue juillet, par la remise de laquelle en l”obéissance de son roy Ferdinand, plusieurs aultres suyvirent, les François de leur première conqueste ne reportant rien en France pour la plus part que la vérolle auparavant incongneue en Page 457 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _- tes - ce royaulme, et en sa naissance appellée la Naple, pour y avoir esté prinse par lesdits François. 1 Et comme à l*occasion de 'ce que les François dchéoient de leurs premières conquestes, le roy se retira à Lyon pour se raffraischir de ses travaux, pour faire fortifier ses armées tant par terre que par mer, laissant audit lieu de Naples pour son lieutenant Gilbert de Bourbon, seigneur de Montpensier, le roy ?t une descente et escopade 1 de Lyon à Paris et de la à Tours, pour induire les villes de son royaulme à quelques nouvelles subventions, tellement que pour ce subject, messire Louys de la Trémoille, vicomte de Thouars qui a heu cet honneur d'estre-appelé le chevallier sans reproche, arrivé en cette ville sur la ?n de cette année avec commission du roy de faire faire deux grands navires en dilligence et les faire équiper en guerre, le tout aux despens de la ville, ainsi qu'il estoit enjoinctoaux aultres villes de subvenir au roy pour ladite guerre, faisant entendre ledit seigneur de la Trémouille que Pintention du roy estoit que l'arn1ée navale qu'il faisoit dresser ?t son séjour en la rivière de Brouage et ès environ de cette ville jusques à ce qu”il fut prest de s'en servir. _ Cette nouvelle et commandemant fut extresmement des~ plaisante aux habitans de cette ville, tant pour la despense qu'ils en appréhendoient, que par ruyne entière qu'ils jugeoient du commerce d”ycelle par le séjour d'une armée navale au lieu de Brouage ou environs de cette ville, c'est pourquoy les maire, eschevins et pairs supplièrent instam- ment ledit seigneur de la Trémoille de les faire descharger envers le roy de Fung et de Paultre subject de sa commis- sion, et qu'ils offroient pour la contribution de ladite armée donner au roy la somme de six mille escus une fois payée, f ___* **_ *_* _____ 7 ff _ 7 _ «7 _Î Y «Y 7 «7 7 )___ __ 1. Erreur répandue dès le temps de Barbot et depuis. 2. C"est au moment où ses conseillers le suppliaient de secourir les F ran- çais enfermés à Atella que lo roi jugea opportun de sfabsenter de Lyon où il résidait alors depuis plusieurs mois. Page 458 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- masc- pour la ville, qui estoit s'eslargir de plus que la ville ne pouvoit porter, attendu mesme les adsistances qu'elle avoit faictes l”année précédente que le roy commança la guerre d'Italie. Le seigneur de la Trémoille, qui estoit porté d”affection et de bienveillance vers cette ville, estant le principal seigneur du païs, à cause de son comté de Benon et des isles de Hé et de Marans qui luy appartiennent, désirant gratil?er les habitants de ce lieu, accepta les offres desdits maire, cschevins et pairs, soubs le bon plaisir du roy et jusques ce qu”on fut informé de sa volonté, sursit il l'exé- cution de sa commission, et fut envoyé par devers lc roy par lesdits maires, cschevins et pairs, pour luv représenter leurs supplications et offres, sire Seguin Gcntilz, sieur de l'Enfernault, eschevin de la ville, qui se comporta si dcxtre- ment en sa lesgalion que par le moyen dudit seigneur dc la Trémoille, le roy révoqua la commission qulil luv avoit donnée, deschargea lesdits maires, eschevins et pairs et habitens dc cette ville, dela construction desdits vaisseaulx, changea le dessain qu°il avoit de faire séjourner son armée audit lieu de Brouage et environs de cette ville, sans mesme payer les six mille escus offerts, qu”il remit à cette ville, veu les adsistances précédentes, qui fut une grande grati?cation et témoignage d'amitié du roy envers cette ville, dont l*obli- gation estoit toute due audit seigneur de La Trémoille. 1496. - llål? JliJl*lAN GUYBERT, seigneur de Cherme- neuil, aulmosnier de Sainct-Thomas et Sainct-Julien-de- la-Fontaine, qui cust pour coesleus Yves Noeau et Jehan Lévesque. * Le roy estant venu de Lyon à Paris en l'année derniére, comme il est touché en ycelle aux ?ns d”esmouvoir les habi- tans de ses villes à l'adsisler pour se conserver ce qu'il avoit acquis en Italie et résister il l'eFfort de la ligue contre luv faicte, receust d'extresmes mescontentement des Pari- siens, aussi bien qu”en l”année 1,49-4, pour lesquels il voulut Page 459 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- .__ fm _- desmembrer le parlement, tellement qu”au mois d”apvril et au commancement de cette année, ceulx de Poictiers furent par devers luv qui obtinrent de sa majesté festablissement dudit parlement en ladite ville, et que soubs le ressort Cfyceluy seroient comprinses les provinces de Poictou, Touraine, Anjou, le Maine, la Marche, Angoulmoys, l°Aulnis et cette ville et gouvernement; ce que voyant, les maire, eschevins et pairs, et que si cette ville et gouvernement estoit souhs ce parlement, ce seroit contre leur privilège de Charles V, oon?rmés plusieurs fois, par lesquels ils ne peuvent ressortir qu”en la court des pairs, qui est le parle- ment de Paris, ils envoyérent en cette année députés par devers le roy pour le supplier de les laisser soulns le parle- ment de Paris, les conserver en leurs droicts et privilèges, de quoy on ne fut poinct cn peine d°obtenir desclaration par- ticulière, d°aultant que le chancelier Briçonnet qui estoit celuy qui possédoit plus le roy qu°homme de son rovaulme, remit les Parisiens en la bonne grace et fut sursise l”exé- culion de Fétalulissement du parlement accordé il ceulx de Poictiers. ' 1497. _- Sire Iiitaiun Guv, sieur des Houlmeaux et des Groies, conseiller du roy, qui eust pour eoesleus sire Jehan de Viens, et maistre Pierre d”Aumusson, licencié és loix, sieur de Mazerolles. En laquelle mairie fut faicte une grande pièce de fonte verte de dix sept a dix huicts pieds, pesant huict milliers ou environ, appelée lors le Gerfault, a présent la Vache, et encore une aultre de la pesanteur de cinq milliers, qui tut appelée Anne, et ce en faveur de la royne, qui portoit ce nom, et fut beaucoup advance le bastiment du pan de murailles de la maison de ville regardant en la rae de la Pelleterie, aultrement la Grille. ' 1498. - Despuis la perte que le roy Charles VIII avoit Faicte en 'Vannée derniére et précédente de ses conquestes d'[talie, le redoublement de ses af?ictions par la mort de Page 460 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -458- trois de ses enfansl, entre lesquels fut le daulphin de France, le roy fut recongneu extresmement changé en toutes ses actions, tellement que, perdant courage et volonté de rien advancer en son estat par armes et par entreprinses, il se retira sur la ?n de Pannée dernière à Amboise, où il voulut passer son temps en bastiment du chasteau et embellisse- ment d”yceluy, qu'il s°attendoit de rendre une des plus rares et exquises pièces de France par les curiosités, recerches qu°il faisoit de toutes choses excellentes et de prix pour y mettre, et par les plus expérimentés ouvriers de Naples et d°Italie qu'il avoit fait venir pour la construction d'yceluy. Mais le vue jour d”apvril de cette année qui faisoit comme le commencement et l°'entrée d°ycelle, ainsi que le roy accompagné de la royne, voyoit jouer à la paulme des galleries dudit chasteau, à l'après-dîner dudit jour, une foiblesse et esvanouissement le surprint comme d'une apo- plexie 2, dont il perdit I parole aussitost, et trespassa le mesme jour, sans qu'on eust le loisir de le coucher que sur une meschante paillasse et en ung recoing très ord et salle, sa mort néantmoins estant regrettée de tous ses subjects, pour avoir esté ung prince magnanime,vertuoux,libéral; par le décès duquel, mort sans enfants, fut à l°instant recongneu pour roy Louys,duc d'0rléans, son cousin, et plus proche suc- cesseur en ligne collatéralle, comme petit-?ls de Louys, duc d'0rléans, qui estoit le second enfant de Charles VB, sur ce que les enfans descendus de Charles VI, fils aisné de Char- les V, estoient ?nis en la personne de Charles VIII, roy dernier décédé sous le règne duquel Louvs, appelé XII. Et 1. Charles VIII eut d'Anne de Bretagne trois enfants; Paîné, Charles-Orland dont Comynes fait un grand éloge, mourut à trois ans en 1495; la reine eut un second ?lsle 8 septembre 1496, mort le 2 octobre suivant, et un troisième né en 1497 et mort aussi au bout de quelques jours. 2. La congestion dont mourut subitement Charles VIII, fut provoquée par un choc violent Îl la tète qu'il reçut en courant dans une galerie basse du château d'Amboise, le 7 avril 1498, veille de pâques ?eurics. Page 461 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -459-~ aussitost son advènement à la couronne, furent nommés en cette ville pour maire M0 ESTIENNE LANGLOIS, sieur du Fourneau et de Rouifiac, conseiller du roy et son procureur en Xainctonge, cette ville et gouvernement; il eust pour coesleus sire Hugues Tamba et Yves Decombes. Le roy estant sacré le xxvij du mois de may à Reims, il fut couronné le premier jour de jeuillet suyvant à Sainct Denys; et furent peu de temps aprés envoyés députés de cette ville vers luy pour porter le serment de ?délité que doibvent tous les subjects a Padvénement des roys et pour obtenir la contirmation des privilèges- de cette ville, ayant esté nommés pour cette effect, Guillaulrne Joubert, lieute- nant général du gouverneur à. la justice de cette ville et gouvernement, Pierre Langlois, seigneur d”Angliers, frère dudit maire, Seguin Gentilz, seigneur de l'Enlernault, et Hilaire Guy, seigneur des Houlmeaux, tous eschevins et cy- devant maires és années précédentes, lesquels obtinrent du roy en cette année la confirmation desdits privilèges, ayant au préalable estés receus au serment de fidélité. Le 1*oyn'usa pas de gratit?cations seulement au général de cette ville, par la con?rmation desdits privilèges, mais cncore en la personne d'aulcuns desdits députés pour l°ob- tention d°yceulx, car il honora les deux premiers d'yceulx, sçavoir ledit gouverneur Joubert et ledit Pierre Langlois, seigneur d”Angliers, de la quallité de chcvalliers, dont du despuis ils sont appelés messires. La royne blanche Anne 1, duchesse de Bretaigne, vefve du délunct roy Charles VIII, eust cette année, après le décès de son défunct mary, dix mille quatre cents livres de douaire assis sur la ville et grenier à sel de Chinon, le comté de ¢ 1. On sait que les veuves des rois de France portaient le deuil en blanc, d'où le nom de ct reines blanches ›› que leur donnait le peuple. Page 462 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 3160- Xainctonge, le gra.nd fief d”Aulnis, cette ville et gouverne- ment, le comté de Pézénas, le petit scel de Montpellier, le grenier à sel desdites deux dernières villes et de Narbonne, et encore sur la traicte des bleds et vins en Xainclonge, cette ville et gouvernement, ce qui ?t que les maire, escl1e~ vins et pairs furent incommodés en la jouissance de la quarte partie de _ladite traicte qui leur avoit esté laissée par Louis XI pour en jouir ou par leurs mains et de leurs fer- miers et recepveurs, séparément ou par les recepveurs et fermiers du roy, ainsi qu°il se voit par plusieurs sortes des années précédentes, les of?ciers de ladite dame douairiére ayant empesché la liberté de cette jouissance, par la saisie qu'elle en ?t faire par le seigneur de Carmonne, maistre ordinaire des requestes du roy, commissaire estably pour mettre en possession ladite royne de son dit douaire, dont procès lut meu entre elle et lesdits maire, eschevins et pairs, qui furent contrains en cette année, pour se faire restablir en leurs droicts et lever lesdits empeschements, de faire faire une enqueste et examen sur la forme de leur jouis- sance. Le roy ayant esté surprins a son advénement à la cou- ronne sur les droicts qui pouvoient appartenir auxdits maire, eschevins et pairs, au balisage des vaisseaulx, on donna les provisions et esmoluments à certain personnage nommé ...... qui 'en voulant jouir et s'_v faire establir en cette année, les- dits maire, eschevins et pairs s°y opposèrent et [ut obteneu jugement ãt leur pro?t. En cette année et pendant la charge dudit Langloys fut entièrement parachevé le pan de muraille de la maison de ville qui regarde en la rue de la Pelleterie, qui est celle in présent appellée la Grille, et refaict comme à neuf la tour Trompette à présent appellée... 1499. - Sire RENÉ RAGOT, seigneur de La Barangére, garde de la monnoye de cette ville, eust pour coesleus, sire Jehan Casse et syre Jehan Gormei. Page 463 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - -'ilil - En cette annee et mairie, furent faictes en cette ville plu- sieurs réparations comme le curement de la fontaine de Lalond, en laquelle distillent quatorze conduicts pour dis- tribuer les eaux en cette ville, et afin qu'on sceut les veines desdits conduicts furent toutes marquées dansle relai et capa- cite du dedans de ladite fontaine,et ce par marques qui furent engravees dedans les pierres du dedans de ladite fontaine, desquelles sont faictes les entrees desdits conduicts. En cette année aussi lut la bonde ou le larron qu”on appelle, estant près la tour du Garrot, qui est encore aujour- dhuy, tant pour laisser escouller en la mer, les doulcins de Lafond et eaulx pluvialles estanl en trop grande abondance, que pour recepvoir dedans les fossés de la ville la mer lors- qu°il en est besoing, ou pour la forteresse de la ville ou pourle nettoyement desdits fossés, qui est une piece fort néces- saire, l'effect et usage de laquelle ne peult estre empesché mesme en cas de siege de ladite ville. Plus, en ladite annee, lut aussi faict le premier portail hors la ville de la porte Sainct~Nicolas, selon qu°elle estoit auparavant, la construction de la tenaille nouvelle de ladite porte, et lequel portail est aujourd°huy celuy qui faict le milieu et le plus prosche du moullin de ladite porte. La saisie et empeschement qui fut donné aux maire, es- chevins et pairs, de la quarte partie de la traicte des bleds et vins qui s'enlèvent de Xainctonge, cette ville et gouver- nement, par Passignation du douaire de Anne, duchesse de Bretaigne, vefve du feu Charles VIII, dont est parlé en l'annèc dernière, ne dura pas longuement, car, comme ainsi soit que dès le mois de janvier de la susdite annee dernière, le roy Louis XII, épousa ladite douairrière Anne, duchesse de Bretaigne 1, pour réunir encore a la couronne, *l. Lc mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne fut célébré ft Nantes, le 7 janvier 1499, neuf mois, jour pour jour, après la mort de Charles VIII. Page 464 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -462-* ladite ducl1é, qui aullrement en demeureroit séparée; par l'effect duquel mariage, il fut dispensé pour laisser la ?llc du roy Louis XI qu'il avoit esté contraint d'espouser, sans néantmoins l”avoir congneu charnellement, par le temps de douze ans qu'elle fut avec luy ; le susdit mariage du roy et de la duchesse de Brelaigne estant consommé et ac- compli, lesdits maire, :eschevins et pairs députérent vers le roy estant à. Lyon, sire Yves de Combes, seigneur de l'Hournée, et maistre Michel Maynard, licencié ès loix, de leur corps, lesquels ?rent tant envers sa majesté que deue- ment informée des droicts desdits maire, eschevins et pairs, en la quarte partie de ladite traicte des bleds et vins de Xainctonge, cette ville et gouvernement. et mesme après en avoir eu advis de ses of?ciers en la chambre des comptes, il ordonna par patantes en forme d°arrest, main levée estre faicte auxdits maire, eschevins et pairs, des deniers saisis de ladite quarte partie de_la susdite traicte, en ladite année dernière, par les commissaires ordonnés pour mettre la royne douairrière en possession de sondit douaire Par lesquelles lettres patantes est permis auxdits maire, eschevins et pairs, de jouir de leur dite quarte partie de la traicte desdits bleds et vins, ainsi et comme ils faisoient auparavant la main mise et empeschenuent susdits, en date lesdites lettres du Ive de septembre de cette année 4499; selon qu”il paroist en ycelle, estant authrésor en la caisse S, oottées par xj. ' 1500. --- Sire Yves DECOMBES, maistre Jehan Mesnard, licencié ès loix, seigneur de Loiré, et Pierre Fradin ; ledit Decombes ayant esté accepté pour maire et capitaine de ladite ville, le jour de Quasimodo a la manière accoustumée. En laquelle année intervint arrest sur la contantion qui avoit esté meue par les esleus de Xainctonge, ville et gou- vernement de La Rochelle, pour la jurisdiction du huicties- me du vin,qui se vend en debtail dedans la banlieue, apparte- Page 465 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -463- nant lesdits huictiesmes auxdits maire, eschevins et pairs; la jurisdiction duquel leur fut confirmée par arrest, et comme pour Fexécution d'ycelui arrest, lesdits esleus furent assi- gnés pardevant Guillaume Joubert, lieutenant général en ladite ville, le xxij d'octobre de -ladite année, sentence fut par luy donnée, par laquelle lesdits ,esleus ont consenti la juridiction desdits huictiesmes demeurés aux maire, es- chevins et pairs; comme il se voit par la sentence estant au thrésor' dans la troisiesme (caisse), cottée par xxiiij, qui est narrative du susdit arrest. Lesdits maire, eschevins et pairs avoientaultrefois cous- tume pour obliger les habitans à servir le public, de conférer aux pairs les premiers lieux d”eschevins vaquans et aux bourgeois ceulx des pairs, et avant la vacquance leur en faire prester le serment, voyre de promettre l”ung et l”aultre conjoinctement quelquefois (sauf et excepté les lieux vacquans par le décès des pairs qui avoient des enfans d'aag'e compétent, dont on a toujours grati?é les- dits enfans), comme il paroist de l'usance de telles pro- messes par arrestcy-après touché en Pénonciation d”yceluy, et se peult remarquer par plusieurs conseils, mesmement en celui du xxiiij febvrier de Fannée 1497, en la mairie de Hilaire Guy, par lequel Charles Bourie, thrésorier de France ayant esté receu bourgeois et pair au mesme jour, presta le serment pour le premier lieu d'eschevin vacquant qui luy fut fut dès lors conféré. Ils avoient encore cette usance que les lieux des pairs vacquans et non promis, estoient conférés aux enfans de ceulx du corps de ville qui les poursuyvoient contre ceulx dont les pairs n”estoient du corps, bien que ce ne fut le lieu de leur -père, et qu'ils ne fussent aagés qu'au dessus de douze ans l'un et l'aultre, desquelles usances ont esté infirmées par l'arrest cy après cotté. Car, comme ainsi soit que dès longtemps les maire, eschevins et pairs eussent promis ung lieu de pair à Michel Page 466 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -un - Pilloyre pour récompense de la somme de cinq cents livres dont ils les avoit accomodès prr prest, pour subvenir il Pemprunct qu”auroit faict d°eulx le roy Charles, n'ayant peu estre pourveu actuellement d'aulcune place de pair, de trois qui auroient vaoqué, desquels lieux aulcuns des principanlx de la maison de ville auroient faict pourvoir leurs enl`ans en conséquence de la dernière usance cy dessus, lesdits enlans seulement aagés de douze ï1l'lS pour le plus, ledit Pilloyre s'estant porté pour appellant de leur réception, et sur son appel [aict intimer en la court, messieurs Pierre Langloys, chevallier, sieur de Montroy, et Jehan Langloys son ?ls, Estienne Leclerc et Pierre Leclerc son iils, Jehan et Helye de Vienne, René Ragot et aultres, les partyes ouies et ayant produict par arrest du vue d'apvril de cette année, Pappellation est mise au néant sans amande, et néantmoins ordonné que ledit Pylloire sera pourveu par lesdits maire, eschevins et pairs, du premier lieu de pair vacquant, avec deffense à eulx et a cenlx qui sont advenir de par après et dores en avant permettre ai aulcuns de le pourvoir it pair, pour quelque cause que ce soit, jusques ce que les lieux soient vaequans, et à eulx enjoinct, vacquation advenant, dy pourvoir gens idoines et suf?sans, selon les statuts et ordon- nances de ladite ville, sur peine de quatre cents livres parisis d'amande, applicables au roy, et de privation du droict de Faction qui sont les propres mots de Parrest dont j'ai coppie. 4501. -- Noble homme et puissant Joaolmi GIRARD, sieur de Bazauges, Moric et la Guygnardière ; coesleus sire Gilles de la Vallade, eschevin, et sire Pierre Varaize. Gomme ainsi soit que années auparavant les maires, eschevins et pairs de ladite ville fussent exemps tant de dix souls de traiete pour thonneau devin chargé pour trans- porter hors le royaulme, et de vingt souls pour ceux qui se transportent pour l'Angleterre des ports et l1avres de Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, et encore de plusieurs aultres droicts que on vouloit lever sur leurs Page 467 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -465-- marchandises, dontles franchises et exemptions paroissent par privilèges cy devant cottés, le xij? jour de juing de cette année fut faicte enqueste par forme d'attestation, par devant Jehan d'Angycourt et aultres commis auxdites receptes, par laquelle il paroist que pour les marchandises chargées par les bourgeois à leurs risques et périls ou fortune, il ne s”est veu ny entendu qu'ils payent aulcunes choses pour ycelles, soit pour l'allée ou retour en ladite ville ou sur les vazes, ny mesme les quatre deniers pour livre, les deux deniers obolles pour thonneau de vin, les troys deniers pour pipe de bled, ny vingt deniers pour milliers de seiches; laquelle attestation d'une longue usance de liberté et franchise se trouve au thrésor en la caisse H, nombre iij. En cette année aussi 1501, les maire, eschevins et pairs de ladite ville, pour la construction de la fontaine appelée la vieille fontaine, acheptèrent un cours d'eau venant du jardin de La Fond, par deux contracts qui sont au thrésor en la caisse V, cottés par le nombre xiiij. Phelippe, archiduc d'Autriche, comte de Flandres, prince d”Espagne, a cause de sa femme, ?lle aisnée de dom Ferdinand, roy d”Arragon, et de donne Isabelle, royne de Castille, vint en cette année en France, .qui fut receu par le commandemant du roy à Paris et a Bloys, où estoit pour lors sa majesté, avec toutes sortes d'honneurs et d'esjouis- sances, tant pour raison de la tresve qu”il ?t avec l'empereur Maximilien, son père, et nostre roy, que pour ce qu”il venoit pour traicter du mariage de Charles, son ?ls, depuis empe- reur et roy d'Espagne, avec madame Claude de France lors ?lle unique du roy, Yung et l'aultrc n'estant encore aagés de trois ans accomplis, lequel prenant advantage des oífres qu'il portoit et du bon accueil qui luy avoist esté faict, présenta requeste au roy à ce que les marchands fran- çois estant*en Flandres, ?ssent leur demeure dedans la ville de Bruges et que l'estappe des marchandises envoyées de France par mer ou rivières, fut ès villes de l`Escluzc et ao 3 Page 468 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -»4ee- ' ' de Dam, ainsi qu'il estoit avant les guerres, fondant telles requestes sur ce que lesdites villes estoient dudit comté de Flandre, qui estoit un ?ef et pairie de France. . Ce qu'ayant esté prévu par le roy estre de conséquence, il ne voulut y faire response que premier il n'eut consulté ses subjects y ayant intérest, et pour cette occasion par lettres escriptes à Blois, le XIIIe de décembre de cette année, mande auxdites villes de l'Esclusect de Bruges en Flandres et aultres de son royaulme qui y tra?quoient, d'envoyer à Paris leurs députés, au VIIIB de febvrier suyvant, pour estre ouïes sur ce subject; suyvant quoy cette ville, celle de Sainct- Jehan d`Angély et le païs de Xainctonge pour lesdites convo- cations, députérent messire Seguin Gentilz, chevallier, seigneur de l”Enfernault, Fung du corps deville, qui avoit esté ancien maire de la ville en l'année 1493. Tous lesquels députés assemblés audit lieu de Paris, ayant recongneu la conséquence de la susdite requeste, firent représenter au roy par ledit Gentilz, chevallier, la perte et dommage qu“ils souffroient en l'octroy d°yce1le, qui estoit tel qu°il luy vauldroit mieux donner une partie de son royaulme, selon quoy le roy ?t faire response par son chan- celier, nommé Rochefort, aux députés de Flandres, et et envoya à Pinstant ledit G-entilz au lieu de Flandres pour contenter le païs sur le subject de la requeste qui luy avoit esté faicte, et encore pour quelques différends particuliers qui estoient entre les Flamands et ceux de La Rochelle et Sainct- Jehan d'Angély, pour les exemptions et franchises qu'ils ont audit païs de Flandres; comme il s'apprend de Phistoire de Nicolas Gilles et de Belleforest en cette année. 4502. - Noble homme JEHAN DUPUY DE NEUVILLE, escuyer, sieur dudit lieu et du Treuil, eschevin de cette ville, aulmosnier de l'hospital des ladres, et furent ses coesleus Michel de Cherbeie et sire Bertrand J ohanneau. De laquelle élection et acceptation y eust appel interjetté et relevé en la court du parlement de Paris, par noble homme Page 469 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 'Ill' -4t›x-- _ Estienne .... qui avoit recerehé la mairie contre luy sans entrer en eslection, pendant la congnoissance et décision duquel appel, ledit de Cherbeielexerça la charge comme estantl'ung des coesleus; et comme ladite élection et accep- tation furent confirmées dudit Dupuy de Neufville, il para- cheva la mairie le restant de l'année, et pendant son admi- nistration se commança la vieille fontaine qui aultrefois estoit en cette ville." 1503. -+- Sire BALT1-IASAR DU PAIRAT, seigneur de Limagine; ses coesleus furent Jacques Bassot et Guillaume Raclet. En cette année, Anne, la duchesse de Bretaigne, royne de France, comme cy devant espouse et despuis vefve de Louis XII, estant douairièrei du païs de Xainctonge, et en conséquence devant jouir des droicts de traicte sur les vins sortant de ladite Xainctonge, ville et gouvernement de cette ville, ?t saisir soubs le nom du substitut du procureur géné- ral, du roy et du sien, par ordonnance de messire Adam Fumée, maistre des requestes, et de messirc Plielippe Menou, chevallier, tous les deniers oommungs de la ville, sur ce que lesdits maire, eschevins et pairs, conl`ormément à leurs privilèges, droiets et usances, ne voulloient compter des deniers que la quarte partie de ladite traiete que par devant eulx mêmes, et non par devant les susdits commis- saires de ladite royne; de laquelle saisie lesdits maire, eschevins et pairs s”estant portés pour appellants en la court du parlement de Paris, le ne d”aousL de cette année, main- levée fut faicte par provision et ordonné par Forrest de ladite main-levée, qu”au principal, lesdits maire, eschevins et pairs informeroient de leurs privilèges; comme il paroist par ledit arresté estant au thrésor en la caisse Ill, cotté par xvij. Les guerres qui avoient heu cours les années précédentes entre le roy, l”empereurMaximilien, Ferdinand, roy d”Espaigne, à cause d'Isabelle, son épouse, pour la duché de Milan, Page 470 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --468- royaulme de Naples et terres d'Italie, sembloient estre esteintes par la paix faicte au mois d'apvril de cette année à Lyon, par l'entremise de Phelippe, archiduc d”Autriche, dont est mantion cy devant, mesme que soubs le bénéfice d'ycelle, le roy Louys se retint dienvoyer du secours à Louys d'Armaignac, son lieutenant .et vice-roy audit royaulme de Naples, pour secourir la ville qui estoit assiégée par Gonzalve Ferrandès pour l'Espagnol, mais comme cette paix estoit une fainte pendant laquelle le Castillan ?t fortifier son armée, ?t empescher le 'transport des bleds que les François avoient acheptés Î1 Rome, pour le ravitaillement de Naples, par la dcsloyauté du pape Alexandre VI, Espagnol de nation, le roy, considérant cette trahison, et que pendant les pourpar- lers et conclusions de cette paix, son armée françoise, conduite par d”Aubigny, avoist esté deffaicte à la bataille de Seminar ", et despuis le duc. de Nemours son lieutenant et vice-roy tué, et la ville de Naples rendue audit Gonzalve; pour se venger de telle inûdélité, ledit roy Louis XII print résolution de dresser en mesme temps quatre armées pour assaillir Ferdinand et Isabelle, roy et royne d'Arragon et de Castille, de toutes parts; pour l'eftect de quoy il tit convoquer et assembler le ban et arrière ban de la noblesse et gens de guerre, dont la commission fut adressée par le gouverne- ment au gouverneur en la justice ou son lieutenant. Mais comme par privilèges anciens les bourgeois, manans et habitans de cette ville en sont exemps, voyre mesme la noblesse de la banlieue, cette exemption estant alléguée par devant le lieutenant général qui estoit ledit Guillaume Joubert, dont est parlé aux précédentes années, donna juge- ment le xxiij d”aoust de cette année, par lequel .lesdits bourgeois, manans et habitans de cette ville sont _desclarés 1. Eberard Stuart, sire d”Aubigny, perdit le 21 avril 1503, la bataille de Séminara et le duc de Nemours celle de Cérignoles, le 28 avril. Gonzalves de Cordoue entra à Naples le M mai. Page 471 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --469- exemps du service desdits ban et arrière ban, et de toute contribution d'yceluy; comme il se voit par la sentence qui est au thrésor, cotté xxj, en la caisse 0. Le premier vendredy de quaresme de cette année décéda ledit Du Peirat, maire, les obsèques duquel furent laictes dès le mesme jour et solemnellement. Toutes fois le décès duquel adveneu, messire Guillaume Joubert, chevallier, lieutenant par authorité royale de cette ville et gouverne- ment, sfempara des hallebardes et des sceaulx et aultres marques de la mairie, et ?t toutes fonctions comme premier conseiller, jusques à Pacceptation du premier de Fung des deux coesleus, pour ce que ledit Dupuis de la Neufville, premier eschevin, comme le dernier sorti de mairie, estoit mort peu de jours auparavant ledit Du Peirat, après les obsèques duquel fut accepté à maire ledit Bassot, Fung des coesleus, pour parachever l'année. 1504. - PIERRE CHASTEGNER, sieur du Treuil-Bonnet, cust pour coesleus noble homme et sage maistre George Joubert, licencié ès loix, sieur de Biossay, et sire Jehan d'Arcons, sieur du... En laquelle année fut acheptée par les maire, eschevins et pairs, la maison scise en cette ville, ou despuis ils ?rent leurs grandes escoles et qui, de présent, sert pour magasin des munitions de guerre. En ycelle aussi fut envoyé en court de la part de la ville ledit messire Seguin Gentilz, chevallier, pour obtenir la main levée entière et absolue des deniers commungs saisis à la requcste du procureur général du roy et de la royne douairière, pour les comtés représentés en Pannée précé- dente, et encore pour faire dire que nous jouirions par nos mains de la quarte partie dela traicte de dix sols et vingt sols par thonneau de vin, en laquelle la ville avoit esté nouvellement empeschée. r 1505. - FRANÇOIS JOUBERT, escuyer, licentié ès loix, sieur de Bourlande et du Pauzay, assesseur de cette ville, Page 472 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -470- , eust pour coesleus sire Henry Texier, sieur' de Ciré, et sire Jehan Johanneau. En laquelle année ledit 'messire Seguin Gentilz, envoyé à Paris dès l”an précédent, usa de telle dilligence qu'il obtint deux arrests au pro?t de la ville sur les subjects de son envoy, le premier du xve jour de juing sur la saisie des deniers commungs, par lequel suyvant leur privilège main levée leur est faicte de leurs dits deniers saisis par ordon- nance desdits sieurs de Fumée et Menou, de l'an 1503, et ordonné par yceluy qu”ils en jouiront et en compteront seu- lement par devant eulx, comme ils ont faict auparavant; ainsi qu'il paroist par yceluy estant au thrésor en la caisse I, cotté xvlj, et en la caisse V, cotté xx. Le ne est du xxl jeuillet de la mesme année, portant que lacourt fait déli- vrance aux maire, eschevins et pairs, de la quarte partie de la- traicte des vins de Xainctonge, ville* et gouverne- ment de La Rochelle, en quelque valeur qu'elle puisse monter, pour en jouir comme ils faisoient d'ancienneté, auparavant les empeschemens Isur ce faict,_ avec deffense *aux procureur et recepveur du roy de les y empescher; ainsi qu°il paroist dudit arrest estant au thrésor en la caisse J, nombres IX et xvu; pour lesquels exécuter ledit Gentilz, sieur de Lenfernault, emmena en cette ville le sieur de la Place, conseiller du roy en sa court et parlement, et se porta ledit Gentilz de telle affection envers le public de cette ville, qu°il futdepuis Pannée précédente jusques à la ?n de jeuillet de celle-cy à ses despens à Paris, et ?t tous les frais de Pobtention desdits arrests. Le corps de ville estant en nécessité d'argent, donna par une commune délibération des maire, eschevins et pairs, la charge de clerc ou de gref?er de leurs conseils qui estoit annuelle et eslective en chascune installation de maire, à M9 Estienne Chaulvin en ung tiltre d'of?ce, et pour la vie, le xxje de febvrier de ladite année, pour certains .prix et Somme de deniers, qui fut con?rmée par arrest du xxlir Page 473 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- * -4Îl-- jeuillet mil cinq cent sept, et xlv mars mil cinq cent quinze, et par Fappoinctement d'Avranches ; comme il se voit en la contestation d'yceluy estant au thrésor en la caisse ..... 1506. - Louis BIAYNARD, seigneur du Portal et de Loire, eust pour coesleus sire Jehan Castagner et maistre Françoys Favereau, licentié ès loix, enquesteur pour le roy. En laquelle année, lesdits maire, eschevins et pairs, oultre les arrests par eulx obtenus pour la jouissance de la quarte partie dela traicte des vins, tant contre le procureur général du roy que celuy de ladite royne Anne, douairière de Xainc- tonge, désirant de plus en plus se confirmer le droict qu'i1s ont de ladite jouissance et par leurs mains, obtinrent de ladite royne (lettres) du xxvm? jour de juing, par lesquelles elle leur permet la quarte partie de ladite traicte et d'ycelle jouir comme ils avoient accoustumé, nonobstant les empes- chements auparavant apportés par ses of?ciers, lesdites let- tres données au Plessiz-lès-Tours, auxquelles a esté apposé l'attache de Raoul Hérault, thrésorier et recepveur général des ?nances de ladite royne, portant son consentement; comme il se voit au thrésor en la caisse J, pièce cottée par XV. 1507. - Sire JACQUES DU LYON 1, dont les coesleus fu- rent maistre Jehan Guybert et Jehan Tourneur. En Pannée 1505, les maire, eschevins et pairs ayant pourveu par argent dont ils avoient à faire pour le bien de la ville, Estienne Chaulvin, Fung des pairs de Pofñce de clerc ou gref?er des conseils à sa vie, quoyque ladite charge tut auparavant annuelle, sur Pempeschcment et opposition qu'aulcuns y voulloient apporter, il fut dit par arrest du xxm jeuillet de cette année, que ladite provision et alliéna- tion tiendroit, comme il a encore du depuis esté jugé _en Fànnée 1515, Fung et l'aultre authorisé par Pappoinctement d'Avranches de l'an 1530; estant en la caisse..... 1. 11 avril 1507. lll° Jehan Guibert. (l).). Page 474 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -4'72- 1508. - Sire GUILLAUME GUY, sieur de La Bataille, eust pour coesleus maistre Jehan Langloys, sieur de Milescu, juge du scel royal de cette ville et gouvernement, et sire Jehan Du Feu, sieur* de Gastebourse. _ 1509. -- JEHAN Dancous, sieur du Peyron, eschevin, qui eust pour coesleus maistre Jehan Foulquier, licentié ès loix, sieur du Fraisgne, et sire Pierre Barnage, sieur du Margat, pairs. En laquelle mairie fut faict et achevé en cetI.e ville ung fort grand navire appelle le Snincz-SauZ*uez¿r de La Pto- chelle, que la ville ?t faire a ses despens, pour adsister le roy en la guerre qu°il avoit contre les Véniticns, recerchanl; sa majesté de ses subjects telles volontaires contributions, plutost que de mettre aulcun impost sur son peuple qu”il ne voullut jamais imposer, quelque dépense excessive qu'il tit pour ladite guerre; comme remarque l'histoire de Bellefo- rest et aultres. Cette année et le jour de sainct Bris qui est le jour de [13 novembre] par les vents et tourmentes, il y cust tel débot de la mer et inondation d'eaux, qu”en plusieurs lieux des costes de cette ville, il y eust une extresme perte et dommage. 1510. -- MB JE1-IAN MAYNARU 1, licentié ès loix, advocat du roy en Xainctonge, ville 'et gouvernement de La Ro- chelle, eust pour coesleus sire Louis Hérault, sieur du Jard, et Jehan Johanneau.le jeune, lequel Maynard ne ?t sa charge de maire que neuf mois et demy ou environ, åt cause de son décès adveneu en son année; pendant Fadministration duquel Maynard, fut faicte la boëte d'argent des maire, es- chevins et pairs, appellée scrutins, pour mettre les brevets des eslections qui se font des maire, eschevins ou pairs, de laquelle on se sert à présent. 1. 7 avril.1510. M° Jehan Maynard; licencié en lois, et après sa mort- S. Louis Hérault, sieur du Jars. (D.). Page 475 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --473- , Et comme ainsi soit que ledit Maynard estant décédé, les obsèques faictesselon la solemnité accoustumée, ledit Louys Hérault, Fung des coesleus, fut *accepté a maire pour le reste de ladite année, qui se montra pendant sa charge plein d'orgueil et de vanité, car estant appellé auparavant sieur de Píque-fesse, comme si cette quallité luy fut revenue à injure, estant maire, il obtint une excommunication selon l,Bl`l`BUl` et simplicité du temps, contre tous ceulx qui l'ap- pelleroient seigneur de Pique-fesse, d`ailleurs portant à chas- que jour de sa charge les habits qu`il ne portoit auparavant que les dimanches et bonnes festes, qui estoit ung save tout de camelol; il manda à ses parens qu°il estoit ainsy revestu; mais la gloire et l'honneur auquel il pensoit estre luv fut fort rabattu pendant sa charge, de laquelle abusant, il achepla à la foule du public et contre la liberté du corps, l'ol`?ce de conterole des deniers commungs du corps de cette ville, contre les privilèges des maire, eschevins et pairs qui ordonnèrent qu'il seroit déjetté hors des con- seils, et qu'il luy seroit donné par dérision une vessie de pourceau à son bonnet pour estre recongneu et moc- qué de tous. 'l5'l*1. - M0 MICHEL Mnvtvano, escuyer, licentié ès droicts, seigneur de Sainct-Supplice, advocat pour le roy en Xainc- tonge, ville et gouvernement de La Rochelle, eschevin d”ycelle; furent ses coesleus Pierre Jourdain, seigneur de Bonnemie, et André Pontard, pair. flölî. -- Me Gnoncn Jouemrr, chevallier, advocat du roi en Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, seigneur de Biossay et la Roche-Barangère; eust pour coes- leus Jehan Guybert, sieur du Sableau, et Méry Rondeau, sieur du Bouhaulx. * En laquelle année, le pape Jules Ile, Pempereur et le roy d'Espagne voyant que les affaires des François avoient heu- reusement succédé ès années précédentes en Italie, tant pour les terres qu'ils possèdent que contre les Vénitiens, Page 476 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --47-'i-- V firent en sorte que Henry VIII, roy d'Angleterre, dénonça guerre à Louis XII par ung hérault qui luy porta parolle qu'il n'entendoit plus le tenir pour amy, et que toutes les contantions, ligues et confédérations faites entre eulx avoient pris ?n; et comme cette ville est frontière de l'Anglois, les maire, eschevins et pairs, pour avoir plus de moyens de luy résister et se conserver à l”estat, envoyant_ par droict le roy le supplier qu'il leur envoyast quelque seigneur expert au faict de la guerre et des forti?cations, pour y juger les fortifica- tions qui y seroient nécessaires à faire, tant dedans que de- hors ladite ville; suyvant quoy le roy y envoya M. du Chil- lou qui apporta ung pouvoir et commission expresse pour con- traindre tous ceulx du gouvernement à venir fortifier ladite ville, ce qui fut faict et par l'ordre et conduicte dudit sieur du Chillou, qui demeura longtemps en cette ville, pour cet effect; furent faictes plusieurs réparations à la porte neuve, ung boullevert et portail à la porte de Cougnes,ung boullevert et une doué à la porte Sainct-Nicolas. La dénonciation de cette guerre ayant eu effect, le roy d'Angleterre arma contre la France, tant par mer que par terre, envoyant une armée de mer en Bretaigne composée de plusieurs vaisseaulx dont Fad- miral s'appeloit La Bégente, qui occasionna le roy et la royne de faire semblablement une armée navalle de leur part, dont l'admiral estoit ung navire de la royne appelé la Cordeiière, en laquelle armée fut employé par leurs majestés, le Sainct- Sauíaeur, de cette ville, sus-mantionné, qui avoit esté faict et donné au roy. Et pour ce que le navire angloys appellé la Régeme fust assailly par la Cordelière de la royne au devant de Brest, et que s”estant cramponnés l'ung l'aultre, ils furent tous deux hruslés et consumés tant le corps des vaissaulx que Féquipage, gens de guerre, artillerie et toutes munitions, par le moyen que des hunes de la Cordelière, on jetta le feu dedans la Régente, qui se print aux pouldres, le jour de la Sainct-Laurent de ladite année, par laquelle perle l”ar- Page 477 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --475-- mée du roy se trouvoit affoiblie de canons 1, le roy manda en cette ville qu'on eust a luy envoyer bon nombre de l'art.ille- rie qui y estoit pour la mettre dedans ledit navire de Samet Smtíveztr. Mais les maire et eschevins de cette ville,craignant d'une part la porte de leurs canons, veu ce qui estoit adveneu pour celuy de la Cordelière, estant à la royne, et que d'ailleurs ils en eussent affaire pour la deffense de la ville, en l`occurence de cette guerre, envoyèrent_ ledit Seguin Gentilz, chevallier, sieur de l'Enfernault, par devers le roy à Blois, pour le supplier de ne tirer aulcune chose de la- dite ville, ce que le roy leur octroya et receust de bonne part, et escripvit auxdits maire, eschevins et pairs, qu”ils veillassent soigneusement à-la garde de la ville et que si l'Anglois s'en approchoit il les secourroit en dilligence. Qui plus est, le roy se trouvant peu de temps après n'a- voir plus à faire dudit navire Saizzct-Saulveur, qui luy avoit esté donné parla ville ny des munitions qui estoient dans yce1uy,en ?t remise à ceulx de cet.te ville par lettres es- criptes il Blois, le X1118 d”octobre de cette année, selon les- quelles Begnauld de Moussy, vice admiral en Guyenne, don- na son attache, par laquelle il promet rendre ledit navire audit maire, eschevins et pairs de cette ville, lorsquiil sera de retour du service du roy; comme il paroist par les pièces du thrésor en la caisse V, cottées xxi. 1 1513. -- Noble homme et saige maistre FoULoUEs Favn- REAU, licencié es loix, enquesteur pour le roy en cette ville et gouvernement et furent ses coesleus, sire George May- nard ct... Et bien que la jurisdiction des huictiesmes du vin qui se vend en debtail en ladite ville et banlieue, leur appartint de 1. Ce combat naval eut lieu le 10 août 1513. Thomas Howard, l'amiral anglais y.périt. Un autre engagement dans lequel avait succombé son frère Edouard Howard, avait eu lieu le 25 avril précédent. (Voir Mémoires de Du Bellay). Page 478 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --4'76-- longue main, et ne peut leur estre rendue contantieuse, veu l'arrest donne avec congnoissance de cause entre eulx et les osleus en l'anee 1500, cy dessus représenté, neantmoins pour la plus grande con?rmation de ce droict, lesdits maire, es- chevins et pairs, envoyèrent en court messire George Joubert, chevallier, son advocat en Xainctonge, ville et gouverne- ment de cette ville, maire d'ycelle en l'annee pnzcédente, qui obtint lettres patantes dudit roy Louis XII pour la confir- mation dela jurisdiction desdits huictiesmes en datte du xlv de janvier de cette année, auxquels est l”attache des generaulx de la court des aydes, comme il se voit au thre- sor en la caisse V, pièces cottées xxiij. 1514. --Sire JACQUES DULYON, sieur de Jousseran, et fu- rent ses coesleus Jehan ..... sieur de La Courbe, et Pierre Chamault, sieur des Granges de Virson. En laquelle année arrivèrent en cette ville pour la réfor- mation de nostre coustume, selon qu”ellc avoit este arreslée sous Charles VIII, maistre Thibault Baillet, conseiller du roy, president en sa court de parlement, à Paris, et Roger Barme, aussi conseiller et advocat général dudit seigneur en ladite court, pour la reformation de la plupart des coustu- mes de France, qui arrestèrent la coustume de cette ville et gouvernement, selon qu'elle est de present, et la ?rent pu- blier et registrer, pour estre gardée pour loy le dernier jour de septembre de cette année; comme il se voit par le pro- ces-verbal d”ycelle; de la reformation de laquelle coustume pour le pourveu et restriction apportée aux XIIIe et XLIXB arti- cles d'ycelle, lesdits maire, eschevins et pairs se. seroient portes pour appellants pour faire valloir selon Panciennc coustume, les donnations d'entre maris et femmes bien qu'ils eussent des enfans, selon que touche du Moulin sur les apos- tilles de cette dite coustume Îrélormée. Cette mesme année déceda au grand regret de tous les François, Louys XII0 appelle père du peuple, le pre- mier jour de janvier, it Paris, ung an entier, jour par jour, Page 479 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- |""l"" -411- après le décès de Anne, son espouse, duchesse de Bretai- gne; lequel décès arriva au mesme temps que le roy ?t couronner et fait faire l'entrée dedans Paris, à Marie d`Angleter1*e, sœur de Henry VIII, roy d'Angleterre, que Louÿs avoit espousée deux mois et demi auparavant et en octobre précédent; par le moyen duquel décès, Françoys, comte d°Angoulesmc, cousin de Louys, et d'ailleurs son gen- dre pour avoir espousé madame Claude de France, sa pre- mière ?lle, et de ladite Anne, duchesse de Bretaigne, par- vint à la couronne, selon la loy coustumière de ce royaulme qui donne à default d'ent`ant masle, comme le roy Louys n'en avoit poinct laissé, la couronne au plus prosche du sang, tel que estoit ledit Françoys, isseu de Jehan, comte d°Angoulesme, second ?ls de Louvs, duc d'0r- léans, aussi second ?ls du roy Charles V, lequel roy, François, dit premier de ce nom, fut sacré le xxvl dudit mois de janvier, en cette année. Dès l'instant duquel sacre, lesditsmaire, eschevins et pairs de cette ville envoyèrent vers ledit roy François IGP, Joubert, sieur de Laurière, lieutenant général de cette ville et gouvernement, et messire Seguin Gentilz, sieur de Lenfer- nault, eschevins, pour luy rendre le serment de ?délité, ce qu”ils ?rent aux Tournelles, àParis, leditJoubert portant la parollc, le xviij? de febvrier de cete année, dont le roy fut très-satisfaict, et en présence des princes qui Padsistoient, con?rma _verballement leurs privilèges, et pour gratif?er lesdits Joubert et Gentilz, en mesme temps les ?t cheval- liers, et demeura ledit Gentilz, à Paris, pour Fobtention des lettres et patantes de la con?rmation desdits privilèges qu°il obtint aussitost dattées du mois de mars de cette année. 1515. - Sire JEHAN CHASTAGNER cust pour coesleus, maistre Jehan Laforest, licentie ès droicts, et maistre Fran- çoys Mercier, procureur du roy en Xainctonge, ville 'et gou- vernement de La Rochelle, soubs le règne de Françoys pre- mier. ' Page 480 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -478- En laquelle année Odet de- Foix, seigneur de Lautrec 1, gouverneur et lieutenant de roy en Guyenne, par le décès de Françoys, duc de Longueville et encore de cette ville et gou- vernement, vint en ycelle pour y faire son entrée environ l'ascension, le roy ayant escript peu de jours auparavant aux maire, eschevins et pairs, qu'on euist a le recepvoir avec tout l'honneur qui se pourroit; pour l'entrée et réception du- quel lesdits maire, eschevins et pairs, avecle clergé et plu- sieurs desdits bourgeois de la ville, furent au devant de luy jusques au pont des Sallines, et comme il fut soubs le rasteau de la porte de Cougnes, luy fut faict une harangue de bien- venue, au nom du corps, par maistre Jehan Langloys, sieur de Millescus, advocat en ladite ville, auquel luy fut donné le dais ou poisle porté par six eschevins de la ville soubs lequel estant il fut conduict par les maire, eschevins et pairs ayant avec eulx tous les of?ciers de la ville vestus de leur li- vrée,despuis ladite portejusques au logis que le corps de villeluy avoit faict préparer, et furent les rues par lesquelles il passa tandues de tapisserie. Les gentilshommes veneus avec luy et aultres qu'il avoit pour conseil, le voullurent porter à contraindre les maire, eschevins et pairs de luv bailler les clefs de la ville, et bien qu'ils en fissentquelque instance ne voullurent toutes fois ceulx du corps y entendre à ne luy présenter ny bailler. Le roy Louis XII, ayant imposé le debvoir d'ung escu par thonneau de vin et demy escu pour pipe, dont les of?ciers dudit droict faisoient levée sur les habitans de cette ville, contre leurs privilèges d°exemption, les maire, eschevins et pairs d'ycelle, envoyèrent par devers le roy, en cette année, Yves de Combes, eschevin, Méry Rondeau, Jehan Mervault et Es- *l. Odet de Foix, plus connu sous le nom de Lautrec, fut l'un des plus braves capitaines du XVIe siècle, il était fils de fJean de Foix-Lautrec et de Jeanne d'Aÿdie, ?lle elle-même de cet Odet d'Aydie que nous avons vu l'un des familiers du duc de Guyenne, frère de Louis Xl. - Page 481 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- 4-479- tien ne Blan din, pairs, pour faire lever laditeimposition,et en ob- tenir liabolition pour cette ville, de quoy ils obtinrentlettres et déclarations du roy des xxviij? de may de cette année, par lesquelles les maire, eschevins et pairs, et habitans de cette ville 'sont desclarés exemps dudit debvoir, avec deffense au re- cepveur de la traicte, de la lever sur lesdits habitans auxquels mesme est mande de rendre et restituer ce qui en auroit esté par eulx levé, suyvant lesquelles lettres qui sont au thrésor en la caisse V, soubs le nombre xxij, lesdits recepveurs auroient faict restitution de ce qui par eulx auroit esté receu dont ils n”auroient compté. En cette année et au mois de juing, la contagion fut si grande que tous les principaulx sortirent de cette ville, s'en allèrent aux champs, voyre tous les of?ciers de la ville, com- me le procureur de ville, le gref?er et aultres, le maire es- tant comme demeuré seul, de manière que, ayant receu let- tres du roy, faysant sonner les cloches pour y dellibèrer, ne se trouvèrent que six au conseil, ce qui occasionna ledit maire à faire publier à son de trompe par les bourgs et vil- lages, où ceulx du corps s'estoient retirés, qu'ils eussent à rentrer dans la ville, ce qu”aulcuns ?rent qui ordonnèrent par après en conseil que sur les refus que feroient les offi- ciers de venir, ledit sieur en pourroit commettre, et princi- pallement pour l”exercice de la jurisdiction. Le ve jour de jeuillet de ladite année, la con?rmation des privilèges de cette ville donnés par ledit roy Françoys fut véril?ée en la court de parlement åt Paris pour en jouir par les impétrans, comme ils en ont cy devant joui rite et juste 1 et sans aulcune modi?cation comme il se voit par la pièce estant au thrésor en la caisse Q, cotté xLvj. Cette année aussi les bleds de la moisson instante ayant í-Hîïñ?ï 1ï`î 1. Ces expressions sont sans doute empruntées au texte de la charte ré- digée en latin, _ Page 482 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- *--zeo- esté gastés, la stérilité en fut si grande que ledit bled en- cherrit excessivement et vint à' dix ou onze souls le boisseau de Marans, qui estoit un grand prix pour lors; à quoy pour- veust le sieur maire de cette ville, ayant heu advis qu'au lieu de Chet de Boye et La Pallice y avoit huict navires chargés de bleds qui voulloient aller en Espagne, les fit prendre et amener en cette ville par plusieurs habitans qu'il ?t sertir pour cet effect 1, et le ?t vendre et distribuer non seulement pour la provision de ceulx de ladite ville, mais des bourgs et villages circonvoisins, selon la taxe qu'il y imposa qui es- toit de cinq souls et enfin vendu quatorze ou quinze mille boisseaux en moins de huict jours. Comme il fut amené en cette ville, cette mesme année, au- dit mois de jeuillet, une gabarre de pipes de Charente, les- quelles veues par les maistres charpentiers se trouvèrent courtes; par le jugement dudit maire, en fut bruslé sept pour Pexécution de la haulte justice; le reste rerriis au marchand par la commisération, soubs la soubmission de les taire transporter en Charante et les réduire à la mesure ordi- naire. 2 La ville ayant besoin d'argent en l'année 1505, elle al- liéna le grefïe des conseils à la vie d”Estienne Chaulvin, qui auparavant se conféroit annalement; a quoy y ayant eu oppo- sition, la provision fut entreteneue par arrest du xlv mars de cette anné conformément à aultre du xxnj de juillet 1507, Lbííî Î' _ ___í_ "" I"" il' É* 4* 7 ff 1. Arcère, t. It", p. 308, dit que le maire força le capitaine à lui vendre sa cargaison. Delayant, Histoire des Rochelais, t. l?f, p. 147. 2. Nous avons vu qu'en l”année 1338, Philippe de Valois avait confirmé le privilège, antérieurement accordé par Philippe le Bel, par lequel la vente de toute marchandise en détail était interdite à La llochelle à toute personne qui- n'élait pas juré de la commune; nous serions tentés de voir, dans l'exécu-- tion faite par le maire de La Rochelle, le désir de protéger Pindustric locale contre la concurrence étrangère, plutôt que Pintention, comme le dit Delayant, d'empêcher le commerce rochelais de se discréditer. Page 483 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --48l- et l'a esté en l'année 1530 par Pappoinctement d'Avranches estantau thrésor en la caisse... _ 4516. -- Noble et sage MG JEHAN de CONAN, licentié ès loix, seigneur des Deffens, natif de l`isle de Ré, et accepté par maistre François Joubert, lieutenant, eust pour coesleus sire Pierre Mervault et Jehan des Pvusseau, ses gendres. Lequel de Conan, pour rétribution de l'honneur qu'il avoit eu du corps de cette ville pour son eslection et de Paccep- tation faicte d'yceluy en sa charge par le lieutenant de roy, fit fonder une chapelle aux Jacobins de cette ville, laquelle il dotta, à laicharge qu'ès'messes et* services qu'il y ordon- noit, on prieroit Dieu pour la prospérité du roy Françoys pre- mier et de ses successeurs, et encore pour la protection et garde de cette ville quo; semper sue princiyazl :remis ac velís est obsçqztíosa et vágiíans, et non sans cause quizz, /eoszibus prima, pam, dont il pleust it Dieu la préserver même en son année. Messire François de Rochechouart, sieur de Champde- niers ayant este íaict gouverneur et lieutenant de roy, en cette ville et gouvernement, au lieu du seigneur de Lautrec, ?t son entrée en cette ville, en la présente année, de la- quelle ayant heu advis, les maire, eschevins et pairs, le maire accompagné du corps de tous ses olliciers, tant guagiers, sergens, archiers que cannoniers, avec des plus notables bourgeois, furent au devant de luy jusques à Tasdon, et estant entre les deux ponts de Sainct-Nicolas, par lequel il entroit, ?t le serment sur la paterne entre les mains dudit maire, tel qu'il est escript au livre des ordonnances, feuillet xkxn. Et ledit serment lait, comme ledit gouverneur et lieute- nant du roy entroit, plusieurs hautbois qui estoient sur la porte, commancèrent à sonner par réjouíssance, et le minis- tre de l'artillerie à faire tirer plusieurs pièces qui estoient it la porte, estant conduict, ledit sieur gouverneur, par ledit maire, jusques au logis qui luy esloit préparé. Le lendemain de laquelle entrée, ledit seigneur ayant ouï a-1 Page 484 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 482 - la messe, où il Fut conduict par ledit maire, lut teneue la court ordinaire de cette ville et gouvernement, adsisté du lieutenant général, messire Francovs Joubert, chevallier. Ledit seigneur gouverneur ne demeure. en cette ville lors de son arrivée première et prinse de possession; que du mercredy jusques au samedy, pendant lequel séjour il fut festoyé d`ung diner par la ville, à la petite tour qui est celle de la Chaisne, et luv fut donné parla ville mille livres paya- bles en deux années à, ehascune feste de Toussainet.s, et comme pendant son séjour il vacquoit ung lieu de pair, il fut confère au maistre d`l'1ostel dudit seigneur, nommé An- dre Barranger, et assisla au conseil de ladite eslection ledit seigneur, lequel pendant la tenue d'veeluy ne voullust ja- mais s'asseoir en la chaire et siege ordinaire du maire, ains au bas et it costè d`ycelle, qui occasionaledit maire de pren- dre l'aultre costé, et le conseil ?nv, ledit seigneur gouver- neur et lieutenant du roy, se sentant Fort satislaict desdits maire, eseltevins et pairs, les remercia de leur accueil et sien alla le mesme jour, eslant reconduict par ledit maire, ses ot?ciers, ceulx du corps de ville, le lieutenant général et aultres juges dc la villejusques près de Ronipsaty. Le roy Françoys ptemier eslant cliatxge d°at`faires et vou- lant renouveler la guerre pour le duché de Milan, Fut con- trainct par forme de subvention de tirerargent sur les meil- leures villes du royaulme, en cette année fl 516, lesquelles im- positions voulant esgaler aux revenus des communautés, il manda en cette ville qu'on eust à luv envoyer l`estat de ce- luv de la ville, ce qu'on ?t avec les charges d'ycelle, et les alliénations faictes pour les emprunts qu'auroit fait la ville, pour les subventions faictes aux roys et forti?cations. Sur lequel eslat le roycottisa cette ville pourla subvention qu'il demandoit en ladite annee a la somme de trois mille livres qu°il manda voulloir luy estre payée sur les deniers eommungs et particuliers, sur peine de suspension des pri- vileges, saisie des deniers de ladite ville et de prison des Page 485 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 483 - particuliers habitans jusques au plain et entier payement, nonobstant la rigueur duquel commandement et pour l'exé- cution d'yceluy, commissaires furent envoyés en ce lieu, les maire, eschevins et pairs, eongnoissant la nécessité, ne ?rent assise que de mille livres, par les raisons qu'ils donnèrent par escript auxdits commissaires pour leur descharge. Monsieur le maire de Sainct-Jehan d'Angély qui estoit aussy lieutenant de ladite ville, estant veneu en celle cy cette année, luv fut faict présent de la part de la ville et pour l”honneur de sa charge et dignité de maire, luy fut en- voyé du vin au nom du corps par chasque jour, fut aussi- tost visitté par ledit de Conan, maire de cette ville, qui luy laissa deux sergens et quatre guagiers des ordinaires de la ville pour Faccompagner quand il alloit par la ville "_ Cette année ledit de Conan lit accomoder la maison cy- devant acheptée pour y faire les escholes publiques, Faisant mettre ses armoiries sur la pet.ite porte de l`entrée de ladite maison qui y sont encore. 1517. -- Louis 9, ....... escuyer, sieur de' ....... et de la Gry- rnenaudière, .eust pour coesleus, sire Jehan Darçons, sieur .... et Pierre d`Angliers, escuyer, Seigneur de la Saulsaye. Et commenoble homme, maistre Jehan Foulques, pair et hospitalier de Fhospital de Sainct Barthélemy, fut décédé en cette année, ledit Darcons, coesleu, désirant estre pourvcu de cette charge, sur les empeschements qui y furent appor- tés par aulcuns du corps, ayantprésenté requeste en la court pour estre mis en la jouissance et possession de ladite charge, par arrest donné pendant la mairie dudit Bu?neau, le' pénultiesme de mars qui laisoit le commancement de 1. Le maire de Saint-Jean d'.*\i1gély,'qui prenait le litre, non de lieutenant comme lc dit Barhot, mais de capitaine de la ville, était alors (*l5”l6) Arnaury Bouchard, lieutenant général en la sénéchaussée. 2. Noble homme et sage MG Louys de llulineau, écuyer, sieur de Bourne- zeau et de La Gréinenautliére. (IL). ' Page 486 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- * -484-- l”année 1518, fut enjoinct aux maire, eschevins et pairs de ladite ville, de pourvoir à ladit.e aulmosnerie, eslire ung aulmosnier dans six seplnaines et en certií?er ladite court, comme il paroist par l”arrest estant au thrésor en la caisse V, cottée xxv, qui est une aprobation que lesdits maire, es- chevins et pairs, ont Padministration dudit hospital et droict de pourvoir les aulmoniers et administrateurs d'yceluy. 1518. --- Sire JEIIAN NICOLAS ', seigneur de Coureilles, eust pour coesleus, sire Estienne Barret et sire Pierre Girard. cette année [ut laicte tout à. neuf la charpente et couver- ture du clocher et poincte du gros orologe de cette ville qui estoit une belle pièce 9. Au moys d'aoust de ladite année, le jour de Sainct Lau- rent, la mer se desborda aux costes de cette ville, qui causa une perte incroyable, gastant toutes les vignes et champs. Le XIIU jour de febvrier de ladite année, lesdits maire, es- chevins et pairs transigèrent avec Louis Ayrault et aultres pour la suppression de l`of?ce de controsleur des deniers commungs de cette ville, dont il s`estoit faict pourvoir pen- dant sa mairie qui fut en l'année 1510, comme il est tou- ché cy dessus, et qu”il appert au thrésor, ladite transaction estant en la caisse V, cottée xxvj. En la mesme mairie dudit Nicolas, Jacques Thibault, li- centié ès loix, juge de Sainct-Jehan d”Angély 3, ayant esté or- donné commissaire par le roy pour la recerche des droicts de franc?efs et nouveaux acquets, donna sentence avec le procureur du roy, contradictoirement et pièces veues, par lesquelles les maire, eschevins et pairs, tant pour eulx que pour les quatre hospitaux dont ils ont Padrninistration, qui sont Sainct-Barthélemy, Sainct-Julien, Sainct-Jacques du ___, 1 ) _ _¿` _.__. ._ _ ' " ' **Î F * - f* ~ 1. 11 avril 1518. Honorable homme Vincent Nicollas, sieur de Coureuille {D.). 2. JOURDAN, Ephémérides, t. 1°". p. 498, note. _ 3. Jacques Thibault fut maire de Saint-Jean d”Angély en 1ã2l. Page 487 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --48o-- Perrot et Sainct-Ladre, et encore pour tous les bourgeois et habitans avant vaillant cine cents livres sont relaxés dudit droict, ladite sentence donnée au commancement de l`année 1519, qui est au thrésor en la caisse J, et cottée par xxiiij. 1519. -- Sire Jehan GUIBERT, seigneur du Sableau, eust pour coesleus sire Pierre Joachim et maistre Michel Perrin. L'empereur Maximilien I, dont est parlé cy devant, estant décédé au commancement de cetteannée, aulcuns des princes allemands et eslecteurs désirant que Françoys premier, roy de France, fut esleu empereur contre Charles, roy de Castille, neveu de Maximilien, lequel il désiroit pour son successeur, pendant la négociation que nostre roy Faisoit faire pour ledit empire par l`admiral Bonnivet, qui estoit Fung de ceulx qui les gouvernoit le plus, il se résoult de tenir les grands jours ù Poictiers, y faire son entrée et par les villes de Guienne et de Bretaigne, suyvant quoy la vigile de la Chandeleur qui est le premier jour de febvrier de cette année, sur les trois heu- res après midy, il ?t son entrée en cette ville avec la royne et madame la duchesse d`Angoulesme, accompagné de plu- sieurs princes et princesses du sang' et aultres. L'entrée en fust telle que Févesque de Xaintes 1, soubs le diocéze duquel est cette ville, fut au devant du roy avec tout le clergé, åt la suite duquel estoient tous les marchans et artisans de ladite ville, habillés de livrées et séparés pour chascun desdits arts et mestiers, selon leurs coulleurs, qui tous marchoient avec l'enseigne_ desployée de mesme coulleur qu'estoit habillé ung chescung des- dits arts, lesquels estoient suyvis de monsieur le maire et ceulx duicorps qui estoient à cheval, accompagné ledit maire de ses archiers, sergens et guagiers et cannoniers, aussi tous habillés d`une livrée, et estoient proche dudit maire, Jehan Du Peyrat, lors capitaine de la tour de la __ ___ _ _ L, )J-l I 1. lfévêque de Saintes était alors Julien Suderini, neveu de François Sode- rini, cardinal de Voltur. Page 488 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 486 Ã- Chesne, ayant sur ung coussin de satin cramois_y, les clefs de la porte de Cougnes, par laquelle le roy debvoit entrer. _ Lequel sieur maire estant au bas du pont des Sallines, se prosterna de genoux et lit la harangue au roy pour sa bienvenue en cette ville, et luv présenta les clefs de la ville, que le roy' ?t prendre par le seigneur d”Aubigny, capi- taine de la garde escossoise, qui les portaaccompatgnant le roy el; les garda jusques au soir. «› Ce faict, le roy estant arrivé à ladite porte, fut sallué par toute l'artillerie de la ville, et comme il fust entre les deux poteaux, Louis ....... , escuyer, Claude de Furgon, aussi escuyer, sire Pierre Johanneau, Jean Laffat, Jean Du Peyrat, Françoys Pajault, Jehan Glerbault, l'aisne, et Estienne Blandin, lui présentèrent ung poësle qu'ils portoient, soubs lequel le roy se' mit, lequel poësle estoit de drap d'or et d'argent enrichi de broderies et parsemé de fleurs de lys, et comme le roy fut soubs ledit poësle :Î1 cheval, messire Seguin Gentilz, chevallier, messire Estienne Leclerc, aussy chevallier, son lrère, et noble homme Estienne Chaulvin, clerc ou secretaire des conseils de la maison de ville, prinrent le cheval du roy par la bride; ledit Seguin Gentilz íaisant enlendre au roy par une harangue qu`il luy ?t, quels estoient les privileges de cette ville, comme les roys à leur entree s'obligeoient par serment de les garder, touslesquels le roy promit et jura de garder; et spécialement de ne bailler jamais et n'alliéner cette dite ville entre aultres mains que de la couronne de France. Ce faict, le roy et tous ceulx qui estoient pour Paccompa- gner marchèrent en mesme ordre que dessus jusques au logis qui luy estoit préparé, qui est la maison du sieur d'Huré, les rues par lesquelles il ptssoit estant toutes tapissées et le peuple criant par ycelles : Vive le roy I mesme les petits enlans, dont plusieurs estoient montes sur des eschaffaux aux contours des rues, qui estoient habillés de Page 489 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --48'?-- luffetas des coullcurs du roy, rouge ct blanc, ayant des enseignes en leurs mains où estoient les armes du roy, qu-i disoient comme ilsipassoient des vers et oraisons à sa louange et bénédiction. f Le roy ainsi rendeu, les seigneurs qui Faccompagnoient furent au devant de la rogne et ladite duchesse, lesquelles entrèrent peu de temps après, estant toutes deux en_'une litière, et comme elles estoient à la porte, leur fut aussi donné ung dais ou poésie qui estoit de velours cramoisy 51 fond d'argent, lequel feut porté par nohles hommes Pierre Chasteigner, Jacques du Lyon, Léon Hcnault, Estienne Merlier, Mery Rondeau et Pierre Regnault, qui conduisirent lesdites dames jusques au logis du roy. ' Le soirivenu et l'heure d'estab1ir le guet et la garde de la ville, ledit maire, accompagné de plusieurs du corps de ville, allant par devers le roy pour recepvoir ses.,comman- dements sur le faict de ladite garde et s'il désiroit que les portes de ladite ville fussent fermées, leur fit sa majesté response qu”il ne désiroit en prendre cognoissance, qu'ils eussent à faire faire ladite garde et fermer les portes comme ils avoient accoustumé, et commanda audit sieur d'Aubign§,f1 qui avoit lesdites clefs sur les bras, de les restituer, comme il ?t. Les privilèges anciens de cette ville, confirmés par ledit roy François premier aussitost son advènement a la cou- ronne en Pannée flöfllt, et vérifiés' quelques mois après au parlement, ne furent vérifiés en la chambre des comptes que le ÈXVIII du présent mois de febvrier 1519, et encore soubs plusieurs rudes modifications; comme il paroist par l°arrest estant au thrésor en la caisse Y, cotté par x, et surtout par le xviij? article concernant l`exemption de tous subsides et :_ _ _* *_ * _ ;_ ;__ __ ; * *** * * * * * *J- Î ** * * '1. Eherard ou Everard Stuart descendait de Jean Stuart, capitaine de la garde écossaise, a qui Charles \ill avait donné la seigneurie d`;\ul)igny en Berry. Page 490 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --~i88- impositions sur les vins et marchandises des maire, esche- vins et pairs, bourgeois et habitans de cette ville; lesquelles exemptions sont restrainctes aux maire, eschevins, pairs et bourgeois seulement, sans les concéder aux aultres habi- tanS, et encore seulement pour les fruicts qui croissent au gouvernement, et pour les marchandises qu'ils y chargent, contre laquelle véri?cation lesdits maire, eschevins et pairs s'estant pourveus par appel dont le relief, la consultation et les mesmovres de leurs griefs sont au thrésor en la caisse B, cottés xxxviij. Ils ont faict faire des procés verbaux de leurs titres et exemptions par devant Guillaume de Vieille-Seigle, lieutenant de Niort, et André Harrot, lieutenant général de cette ville, qui sont au thrésor au nombre de quatre en la caisse X, cottés par le nombre vr. Cet appel causa une gran- dissime perterãl la ville pour ce qu”clle eust pour partie la chambre des comptes, qui se soutenoit soubveraine, et que le parlement de Paris où l'appel estoit relevé, ne pouvoit juger de ses sentences;`tellement que pour juger des griets desdits maire, eschevins, pairs, bourgeois et habitans de cette vi-ile, le roy establit et députa une chambre appelée la chambre de révision, composée de présidents et conseillers, tant du parlement que de la chambre dcs comptes, par devant lesquels lesdites appellations ont esté compétemment traitées et pendantes; comme il se voit en Fappoinctement d”Avranches estant au thrésor en la caisse ..... ; et cette vérif- fication ne donna pas seulement de Paffaire aux maire, eschevins et pairs seulement pour les modifications et pièces cy dessus exprimées, mais il se remarqua qu°e1le a causée une grandissime contention entre eulx, les bourgeois et habi- tans, qui a subsisté plusieurs années et ne s'est finie qu'en l”année 1530, comme il sera tousché en ycelle, bien que les procès ayent commancé en l”année 1521, ainsi qu'il se voit en ladite année, et continuèrent ès années 1522, 1523 et 1528. Cette année aussi et au mois de mars d'ycelle, le roy estant Page 491 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- - 489 -- it Conguac, par privilège, permit et octroya aux bourgeois et habitans de cette ville d`amortir toutes rantes dues a gens d'église, ou de main-morte sur leurs maisons estant en cette ville, il raison du denier vingt; comme il se voit par lesdites lettres au thrésor en la caisse A, cottées par xij; et a leur instigation les habitans intéressés en ladite vérif?cation. 1590. - MG Pisnne Rousseau, licencié ès loix, eust pour coesleus sire Jehan Mervault et Estienne Basset. De laquelle acceptation v ayant eu appel interjetté par ledit Basset et relevé en la court du parlement de Paris, par arrest de ladite court, ledit Rousseau a esté desmis et ledit Basset desclaré maire pour exercer cette charge avec les honneurs, authorités et gaiges y appart.enant; en exécu- tion duquel arrest il fut mis en possession de ladite mairie par messire François Joubert, chevallier, sieur de Lameré, lieutenant général de cette ville; despuis laquelle installa- tion et prinsc de possession ledit Basset a exercé ladite mairie et parachevé l°année commancée par ledit' Rousseau. 1521. .-»- M0 ANDRÉ LAIDET eust pour coesleus messire Georges Joubert, seigneur de La Roche-Barangère, et sire Guillaume Guy, seigneur de La Bataille. ` _ Cette mesme année, le xtv? de janvier, les recepveurs des tailles de Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, ayant troublé les maire, eschevins et pairs de cette ville en la jouissance de la quarte partie de la traicte des vins, il y eust arrest de la court des aides, donné au pro?t desdits maire, eschevins et- pairs, par lequel il leur est permis de jouir du .proveneu et droict de ladite quarte partie par leurs mains, des recepveurs ou fermiers d'ycel1e traicte, au choix et option desdits maire, eschevins et pairs; dont l'arrest est au thrésor en la caisse E, pièce cottéc x, et en la caisse D, piéce cottée par le nombre xx, xxvij et xxxiiij. Au commencement de laquelle mairie, les bourgeois de cette ville se voulurent prétendre exemps de plusieurs droicts qu'ils payent aux maire, eschevins et pairs, et mesme Page 492 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --490- du huictiesme des vins vendus en debtail en ycelle, en con- séquence du xxvni? article de la sentence des comptes pour la véri?cation de la confirmation faicte par le roy des pri- vilèges dont est mantion en l'année 1510, portant ledit article exemption-aux bourgeois des quatriesme, huictiesme et treziesme, que lesdits bourgeois estoient au huictiesme des vins, et non pas aux impositions des quatre deniers, huict deniers et treize deniers pour livres qui, par les an- ciennes ordonnances, se prenoient sur toutes marchandises, et ledit huictiesme denier des marchandises dés llan née 1347, estably par Philippe VI, dit de Valois; dont se formèrent divers procès, et furent nombre desdits bourgeois constitués prisonniers par ledit maire pour le deffault de payement du huictiesme du vin par eulx vendu en debtail; en quoy les formalités et procédures légitimes n'ayant esté deuement observées, il y eust appel; et fut dit par arrest qu'il avoit esté mal et abusivement procédé, lesdits maire, eschevins et pairs, condempnés aux dépens, dhommages et inthérests; ce qui auroit cousté plus de cinq à; six mille livres au corps de ville et engendré des haines contre eulx qui ont heu suyte plusieurs années; et comme il est tousché ou narré de l”ap- poinctement d'Avranches de l'an 1530, estant en la caisse. La guerre s'estant esmeue en cette année entre l”empereur Charles Ve et nostre roy, sur ung léger fondement et dans la eontantion qui estoit entre les seigneurs d'Emery et le prince de Simay pour les villes de Hierges et Ardennes 1, fust tellement embrazée, que Fempereur ayant attiré à. soy le pape et le roy d'Angleterre, il fallut que le roy pourveut a. 1. Hierges, en Ardennes, petite ville de Farrondissementde Bocroÿ, était, depuis longtemps, l”objet de contestations entre les seigneurs d,EI11BI`y et la famille des Croy-Chimay, créés par Maximilien princes du Saint-Empire en 1486. llierges était alors possédée par le beau-frére du dernier seigneur, prince de Chimay; il sollicita Pinlervention de Fempereur auquel il avait avancé des sommes considérables. Aussitôt [lobert de La Mark mit ses neveux mineurs d'Emery sous la protection de la France. Page 493 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --å9l-- diverses armées envoyant l'admiral Bonnivet en la Navarre, lequel en passant assiégea Fontarabie au mois d'octobre, pour Feilect de quoy il fit une grande levée de deniers sur le clergé, sur la court du parlement et sur les marchans de Bnurdeaux, et fallut aussi que cette ville eontribuast 'aux vivres de ladite armee, ayant esté, prins sur plusieurs habi- tans par emprunt dont on leur promettoit payement, le nombre de deux cents pipes de vin et plus. **l5*2<2. -- Sire Menv RONDEAU, seigneur de Bouhault, eust pour coesleus Claude de Furgon, escuyer, seigneur de Sainct-Christophe, et sire Pierre Jourdain. En laquelle année et au mois de juing, vint en cette ville commissaire de la part du roy pour payer aux particuliers le vin qu°ils avoient fourni en Pannee precedente pour le siège de Fontarabie, dont les deniers furent receus par les maire, eschevins et pairs; selon qu`il paroist par acte du xiv dudit mois, rapporte dans le narre de Pappoinctement d*Avranches, estant en la caisse ..... 3 ce qui accroist le mes- contentement qu”ils commançoient a prendre contre eulx a cause des emprisonnements faicts par leurs ordonnances, en l`annee précédente, d'aulcuns desdits bourgeois. 1523. -- M0 PIERRE CIIAULVIN, licencié ès droicts, seigneur de Bergues, eust pour coesleus sire Jehan Jouanneau et maistre Pierre de la Vallade, licencie ès droicts. En cette année, le roy ayant este surprins au préjudice du privilege du corps de ville, donna au seigneur d'Archiac la mairie de ladite ville en tiltre d`of?ce pour lui estre per- petuellel, a quoy lesdits maire, eschevins et pairs s'oppo- sèrenl., et quoy que Yérection de cette charge en tiltre perpétuel l`ut la ruyne de la ville et :de la liberté des habi- Lans, neantmoins, les haines qui avoient este conceues par aulcuns d'eux pour le subject tousché deux années précé- _____¢-__ « « ~«--« ~ « 7 «ff _” WV _ ___ __ _-7 _ _ * ___ .__ _ _ __ _ __ __ _. ._ _ __ *l. llelayaut, Hiszî. des Roch., l. i?f, p. 156. -- Le seigneur d'Archiac était alors François de Montheron. Page 494 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -492- dentes contre lesdits maires, eschevins et pairs, porteront grand nombre des habitans à voulloir fabvoriserlïntroduc- tion et acceptation dudit sieur d'A_rchiac en ladite charge de maire perpétuel, préférant la vengeance de leur passion à leur propre sallut; comme il s°apprent de Pappoincstemenvt d”Avranches de 1”an 1531 estant au thrésor en la caisse.... Au mois de may de cette année fut faict statuts par les maire, eschevins et pairs, pour le faict des résignations de leurs of?ces et charges, et arresté que ceulx '_qui résignent à leurs parents pour malladie, revenant à convalescence rentrent en leurs mesmes places, et qu°il n'écl1erroitaulcuns statuts à la ville pour lesdites résignations ; ledit enregistré aux conseils de l`an 1558 le huicliesme d'octobre. 1524. - CLAUDE DE FURGON, seigneur de Sainct-Chris- tophe, eust pour coesleus sire Pierre Blandin et Marc Pichon. ' Charles de Bourbon, connestable de France, par les mécontentements qu'il recevoit du roy, s'estant retiré de la France et mis au service de Pempereur, voire joinct avec son vice-roy de Naples dès Pannée derniére, le roy ayant prins résolution sur cette occasion de passer en Italie et pour la reprinse de Milan, desclaira par lettres pa- tantes qu”il expédia auparavant son départ, le Xn aoust et véri?ées au parlement le vn de septembre en ladite année dernière, Louise, duchesse d'Anjou et d”Angoulesme, sa mère, pour régente de France en son absence; pendant laquelle régence, en la présente année, bien que les habi- tans de cette ville soient exemps de toutes tailles, actes et équivalens, tant par leurs anciens privilèges que par l'abon'y qu°ils en auroient faict sous le règne de Louis Xl, en Fan 1461, pour la somme de trois mille livres, par chascung an, comme il est tousché cy-devant; néant- moins les esleus de l`eslection de Xaintonge, ville et gou- vernement de La Rochelle, se seroient efforcés d'asseoir et cottiser aux tailles les habitans de cette ville, pour raison Page 495 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --493-- de quoy lesdits maire, eschevins et pairs, pour l`empes- cher et se conserver en leur liberté, obtinrent, cette mesme année, et le xxlx de novembre, lettres patantes de ladite dame, duchesse règente, pour assigner par devant elle et son conseil les esleus, aux ?ns de leur dire leurs causes et raisons dudit trouble en la jouissance des privilèges, fran- chises et libertés des habitans de cette dite ville; comme il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse 0, cottées xxiij. 1525. - Sire JEHAN DU Pmnafr, seigneur de Limagine, cust pour coesleus sire Guillaume du Perrat et Jean Cler- bault le jeune. _ En laquelle année ladite dame, duchesse d”l-lngoulême, d'Anjou, de Nemours, comtesse du Maine et de Gyen, Louise, mère du roy, continuant sa régence pour l”absence dudit. roy François premier, estant à Lyon, arrest intervint soubs son nom et authorité, le xin? jour de may de cette année, pour raison des novations faites par les esleus, par lequel les privilèges de cette ville veus au grand conseil, les bour- geois et habitans de cette ville demeurent quittes et exemps de toute taille et équivalent, en payant par chascun an les trois mille livres d'abonny,* avec deffense aux esleus de La Rochelle et aultres dasseoir et cottiser lesdits habitans à la taille,_estant, ledit arrest, au thrósor, caisse V, pièces cottées xxv, xxvij, et encore en la caisse X, soubs la pièce cottée xxj. 1696. -- Pinnne DANGLIERS, écuyer, seigneur dudit lieu et de La Saulsaye, cust pour coesleus Guy Prévost, escuyer, seigneur de La Mortagière, et Olivier Lequeux, écuyer, sei- gneur de La T ousche. _ Le roy François premier, prisonnier en Espaigne par la capture qui en fut faicte à la bataille de Pavie, donnée le jour de sainct Mathieu, 'xxlv [ebvrier de Fannée dernière (1525), fut redimé de la prison en cette présente année, par l”accord faict par Mme la régente, mère du roy, avec l'empe- reur, appelé le traicté de Madrid, du XIV de febvrier an prè- Page 496 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -494- sent, selon lequel le roy François,estant de retour en France, et, par son retour, la régence de ladite dame duchesse ?nit. Les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour de plus en plus vallider l'arrest qu”ils avoient obtenu soubs la ré- gence de ladite dame en Pannée précédente, obtiennent, aprés le retour du roy, lettres patantes par lesquelles, sui- vant ledit arrest, tous les habitans de cette ville sont descla- rés exemps de toutes tailles et équivalens, enjoignant ledit seigneur à ses officiers de les oster et rayer desdites tailles, lesdites lettres données à Angoulesme, que lesdits maire, eschevins et pairs ont fait véri?er en la court des aydes; selon que, desdites lettres et de la vérification, il paroist au thrésor ès pièces qui sont en la caisse V, cottées xxxvj, etX, xxx. 1527. -~ Noble homme HUGUES Ponrann, procureur du roy en la ville et gouvernement de La Rochelle, eust pour coesleus noble homme maistre Chaulvin, sieur de Bergues, et sire Thibaud Amelin, sieur de Beauregard. Entre les convenances qui furent, 'par l'accord de Madrid, pour la libération du roy, il fut convenu que, oultre que sa majesté se despartiroit du duché de Bourgongne et aultres provinces, villes et seigneuries, au prof?t de l'empereur, spéci?ées audit traicté, il seroit donné par le roy audit em- pereur, deux millions d'or, pour Fasseurance de quoy le roy, premier que d'estre en liberté, fut contraint de donner pour ostages, ou de Pexéoution ou de retourner prisonnier, messieurs Françoys, daulphin de Viennois, son ?ls aisné, et Henry, duc d'0rléans, son second ?ls. Et pour ce que le roy ne désiroit pas exécuter lesdits ar- ticles arrestés et promis soubs alternative, que ce ne fut par ung consentement et_authorisation des officiers de la cou- ronne, de ses villes et communautés et principaulx subjects, il assembla à Parisl les princes, of?ciers de la couronne, 1. Uassemblée des notables tenue à Paris avait été précédée de celle de Cognac, dont Barbot ne fait pas mention. Le lit dcjustice, comme on appela Page 497 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ --495-~ pairs de France, tant laïcs que ecclésiastiques, tous les pré- sidens des parlemens, et généralement les principaulx de ses subjets, lesquels ayant délibéré par deux séances sur les principaulx articles du traicté et sur les propositions faictes, de la part du roy, touchant sa rédemption et celle de messieurs ses enlans, prisonniers pour luy, arrestèrent, le vingt de décembre de cette année, que le roy seroit adsisté de son peuple de deux millions d”or à prendre sur le elergé, sans pour ce rechercher le consentement du pape, veu l`ur- gente nécessité, sur les nobles, les villes franches, les cheval- liers de Sainct-Jehan de Jérusalem, et générallemcnt sur tous les subjects du royaulme, dont le despartement des villes closes se [eroyt par dix princes et seigneurs, six preslats et autant de présidens ou conseillers des cours souveraines tels qu°il plairoit au roy de choisir, qui envoyeroient les dé- partements et impositions dans les provinces pour colliger et amasser de chasque particulier, plus par volonté sur la nécessité du prince que par contrainte; comme remarque Phistoire de Bellelorest et aultres. Suyvant lequel arresté et impositions susdits,'cetle ville ayantesté cottisée et imposée, premièrement a la somme de douze mille livres, la commission de la collecte en lut adressée peu de temps aprés et en cette mesme année à mes- sire Franéoys Chevalier, maistre des requestes de l'hostel et lieutenant général de cette ville, qui ?t amasser lesdits de- niers sur les bourgeois et habitans de ladite ville;comme il paroist par son procès-verbal estant au thrésor, en la caisse X, cotté ix, dat.té de cette année 1527. L'arresI; de la court mantionné en l'année 1500, qui enjoi- gnait aux maire, eschevins et pairs de n°admettre aulcuns au corps de ville pour estre pair ou eschevin qu”ils ne fussent idoynes et sulïisans (soubs lesquels mots estoit corrigée la 7 cette réunion, présidée par le roi dans la grande salle du parlement, s'ouvrit le '16 décembre et fut close le 30 décembre 1537. Page 498 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --496@- . coustume qu'on avoit de conférer par eslection les lieux de pair et eschevin aux enlans de ceulx du corps de ville qui n'a- voient que douze ans), ce faict que despuis ledit arrest nul n°a esté pourveu auxdites charges qu'il n'eust vingt-cinq ans, que les bourgeois, estant en maulvais ménage avec les eschevins et pairs, íaisoient-_observer exactement chescung de leurs costés despuis quelques années, dont les maire, eschevins et pairs recevant un grand préjudice pour ne pouvoir installer que rarement leurs enfans dedans le corps de ville de leur vivant., ny le plus souvent par leurs décès, pour lesdits enfans n'avoir atteint Page de vingt-cinq ans. En cette année 1527, et le douze febvrier, présentèrent re- queste au roy a ce que leurs dits enfans pussent estre admis aux charges de pairs et eschevins, bien qu'ils ne fussent aagés que de dix-huict ans, sur laquelle, premier que d'estre faict droict au principal d”ycelle, commission fut décernée au lieu- tenant de Niort, nommé Guillaulme Vieilleseigle, pour inforè mer sur la commodité ou incommodité de réception des en- fans des eschevins et pairs en leur corps en l”aage par eulx demandéydonnée ladite commission à Sainct-Germain en Laye, cette mesme année; de laquelle il paroist au thrésor, en la caisse B, aux pièces cottées par le nombre xxxij. Le mesme Vieilleseigle, lieutenant de Niort, vint encore en cette ville cette mesme' année, pour exécuter l”arrest de vérification des privilèges donné en la chambre des comptes à Paris, le pénultiesme de febvrier 1519, dont est faict man- tion en ladite année; ladite exécution poursuyvie par les maire, eschevins et pairs contre le procureur du roy et Jehan de Vousy, recepveur du domaine, lesquels, sur ce que lesdits maire, eschevins et pairs s'estoient pourveus contre ledit ar- rest de vériñcation pour les modifications apportées à leurs privilèges, comme il est tousché en l°année 1519, s'oppo- soient à ce que les bourgeois et habitans de cette ville ne jouissent de leurs privilèges selon mesme lesdites modi?ca- tions et principallement de Particle xvm. Sur lesquelles op- Page 499 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --1197- positions jugement auroit _esté donné par ledit dc Vieille- seigle, par lequel est ordonné que les maire, eschevins et pairs, conseillers, bourgeois, manans et habitans de cette ville jouiront des exemptions, franchises et libertés de leurs privilèges et dudit XVIIIe article, selon les modifications de l'arrest de ladite chambre des comptes, et qu'ils seront francs de tous treux, gabelles, impositions, coustumes, traverses et impositions quelconques és païs de Xainctonge, ville et gou- vernement de La Rochelle, des marchandises à eulx apparte- nant et des bleds et vins, estant de leur creu audit gouverne- ment, ?ns et limites d'yceluy, que l'on af?rmera par serment au recepveur el controlleur de la traicte et des aydes; ladite exemption ayant lieu, quoy que les debvoirs soient en do- .mayne du roy, comme les quatre deniers pour livre des marchandises, les deux deniers oboles de chacung thonneau de vin, les trois deniers pour pipe de froment ou aultre bled, vingt deniers de saiche et tous aultres qui estoient deus, entrant ou sortant en ladite ville, ports et havre du comté de Xainctonge et de ce gouvernement; le tout de ladite exé- cution, faict sans préjudice auxdits maire, eschevins et pairs, de leurs appellations pour la restriction _de leurs dits privi- lèges; comme il se voit au procès-verbal dudit de Vieille- seigle, estant au thrésor, en la caisse B, cotté xxxv. Uempereur Charles V, ayant faict la guerre a Paul III, pape, en telle fasson que Charles de Bourbon, conncstable de France, disgracié de son roy et au service dudit empereur, Passiégea dans Rome, dont elle fut prinse et saccagée, le pape, constitué prisonnier, au désl1onneur et mescontente- ment de tous les princes chrestiens, qui recognoissoient son authorité; cela occasionna nostre roy et Henry, roy d'Angle- _terre, de s'unir ensemble à la libération du pape, de sorte que la paix jurée, par l'accord de Madrid, entre ledit empe- reur et nostre roy, fut violée par le commandement que donna Charles V, qui ?t emprisonner des roys alliés qui luy ?rent porter libel de del? et desnonciation de guerre; on la- 32 Page 500 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -498* quelle le roy, craignant qu'il y eust descente en les costes, il y envoya Charles Chabot, seigneur de Jarnac,pour la defïense et seureté de la place, où ayant passé quelque» temps, il ?t plusieurs entreprinses à la diminution des privilèges de la- dite ville, en quoy il fut adsisté de plusieurs habitans, pour les contantions qui estoient entre eulx et les maire, esche- vins et pairs, pour lesquelles entreprinses faire resparer, il convint auxdits maire, eschevins et pairs, envoyer par deux fois au roy, duquel ils obtinrent desclaration que sa majesté n'entendoit faire préjudice aux privilèges de cette ville par l”envoy dudit seigneur en ycelle, ny pour quelque innovation qu'il y apportast, comme il se voit au discours de l'appoinc- tement d`Avranches estant au thrésor en la caisse..... 1598. -- MH JEHAN LEVESQUE, seigneur de La Grymenau- dière et baillil d”Aulnis. ' . Si les loix s'esclaircissent en plaidant, il advieut aussi que les esprits s'aigrissent et croissent avec les procédures, dont telle année peult fournir Pexemple remarquable; car, comme ainsi soit qu”un procès encommancé pour 1'exemp- tion prétendue du VIIIe des vins vendus en debtail par quel- ques bourgeois de cette ville en Pannée 1521, ils fussent en peu de nombre, ils se sont en?n trouvés jusques à quelques quarante de mal contents, lesquels ayant pratiqué une grande partie du peuple en leurs prétentions et demandes par le moyen de la liberté' et affranchissement qu'ils leur propo- soient tous par après, se confiant en leur multitude et en leur force, s'efforcèrent de faire, contre lesdits maire, esche- vins et pairs et leur authorité, diverses injustices et vio- lences. _ j Car, après avoir obtenu lettres du roy pour faire assigner par devant le séneschal de Poictou ou son lieutenant, com- missaire en cette partie, pour les demandes des bourgeois et habitans, nonobstant l'assignation qu°ils avoient faict donner pour procéder sur lesdites lettres et venir dire quiaux ?ns de la poursuitte d'ycelle, les bourgeois et habitans se pourroient Page 501 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -499- assembler pour constituer procureurs et syndics, lesdits bour- geois ou habitans, auparavant ladite permission et l'assigna- tion eseheue desdites lettres, s'assemblent en grande multi- tude de leur propre mouvement et authorité sans congié d'aulcun magistrat ou personne publique, jusques au nombre desept ou huict cents, dont la plus grande partie estoient simples artisans et gens mécaniques, et ceulxqui estoient de quelque qualité relevée, portés de passion contre ceulx du corps, pour ce qu”auleuns d”eulx, advoeats et procureurs, avoient esté refusés d'estre admis audit corps, et les aultres marchans condampnés en diverses amandes pour avoir con- trevenu aux ordonnances politiques; et en cette assemblée, par la proposition des plus animés, ayant esté remonstré que les bourgeois et habitans estoient exemps du VIII9 sus- dit et de plusieurs impositions que lesdits maire, eschevins et pairs leur faisoient payer, furent nommés entre eulx deux procureurs, auxquels ils baillèrent qualité de syndics, quoy que ils ne fassent corps ny collège approuvé d'autorité royale, ils ne pussent avoir de disposition de droit, auleuns syndics, qui furent les nommés Georges Gorru et Yves Testard, aux- quels fut donné tout pouvoir d'agir, demander et delfendre pour lesdits bourgeois et habitans contre lesdits maire, es- chevins et pairs, soit sur lesdites lettres ou aultrement. La licence que lesdits bourgeois et habitans se donnèrent ne fut point bornée à cela seulement, mais ayant une fois passé les bornes de tout debvoir et d'obéissance, ils en vin- rent jusques-là qu'a l°issue de leur assemblée et convocation ils s'aeheminèrent par bandes par la plus part des rues de cette ville, et avec insolance et fierté, pour attirer tous les aultres habitans et bourgeois avec eulx et esmouvoir toute la ville contre lesdits maire, esehevins et pairs d'ycelle, crièrent : liberté et exemption! De quoy ledit Levesque, maire et capitaine, adverti, tut aussitost par les rues pour remonstrer gracieusement la faulte commise par ceulx qui s'eslevoient que le prétexte de ) Page 502 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --500- leur-mescontement estoit calomnieux, mais comme la raison ne peult beaucoup parmy les émotions d'ung peuple, ce fut à luy de se retirer, donner voye pour ung temps à la colère, sans faire aulcunes démonstrations d'informer ou d'agir con- tre les séditieux par les voyes de justice. N éantmoins, cette première fureur passée, ledit sieur maire, par l'advis de ceux du corps, considérant la conséquence de telles assemblées, les fruicts qui s°en estoient suyvis, tit quelque temps après faire deffense ason de trompe qu'on 11'eust plus à faire assemblée sans congé de justice sur certaines peines, et ceulx du corps de ville par leurs procureurs, se por- tèrent pour appellans de la création des syndics faicts par les bourgeois et habitans, comme chose contraire à Pétablisse- ments de leurs loix et encore de l'adresse et obtention des lettres que les bourgeois et habitans avoient obtenues; pen- dant lesquelles appellations interjettées et relevées en la court du parlement de Paris, lesdits maire, eschevins et pairs se maintinrent en leurs droicts pour toute ladite année et empes- chèrent aulcune susdite convocation desdits bourgeois ethabi- lans, quoyque elle fust par eux depuis demandée au lieutenant général et aultres juges de cette ville, et que de Pordonnanco faicte des susdites deffenses pour lesdits maire, eschevins et pairs, lesdits bourgeois en fussent aussi appellans de leur part en ladite court du parlement, ainsi que de tout il appertpar le discours de Pappoinctementd°Avranches, estant au thrésor en la caisse cotté au nombre ..... En laquelle année Henry d'Albret, roy de Navarre, beau- frère du roy Françoys premier, pour estre marié avec madame Marguerite sa soeur, fust faict admiral de Guienne, vacquant par le décès du marquisde Saluces, qui par ses lettres ?t expressément employer qu'il jouissoit desdits of?ces ès mers et païs de Xainctonge, Agenois, Poictou et La Rochelle; comme avoient faict ses prédécesseurs, les seigneurs de La Trémoille et de Lautrec. Et peu de: temps en la mesme année fut fait, ledit Henry Page 503 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --501- d'Albret, roy. de Navarre, gouverneur et lieutenant du roy en Guienne et de cette ville et gouvernement de La. Rochelle, dont il a joui jusques à sa mort avec Padmiraulté, dit Belle- forest. 7 r Qui plus est, en ycelle année, pour subvenir àla rançon du roy accordée par les princes et principaulx seigneurs du royaulme -selon la forme et pour la somme mantionnée en l'année précédente, fut donnée commission du roy pour lever sur cette ville la somme de dix mille livres à prendre sur ceulx du corps de ville et sur les bourgeois et habitans les plus aisés, a deux termes, une moittié au seize d'aoust, et l”aultre au seize de novembre; ladite commission adressée aux maire, eschevins et pairs, expédiée le IVG de may, an présent; dont il appert par le narré de Pappoinctement d'Avranches, estant au thrésor en la caisse .... ; l'exécution de laquelle fut différée en toutes lesdites années à cause des divisions qui estoient entre lesdits maire, eschevins et pairs, et;bourgeois et habitans que l'on craignoit d”aigrir dadvantage, ainsi qu'il s'est ensuyvi de grandes esmotions en cette ville, qui ont d”abundant failly à perdre tous les habitans d°ycell`e et faire une merveilleuse révolte des ungs contre les aultres en l°année suyvante. 1599. - Me ANDRÉ FAvP.E, licencié ès droicts, juge du scel royal de cette ville et gouvernement. Les appellations respectivement interjettées par lesdits maire, eschevins et pairs et bourgeois de cette ville, se sont tellement poursuivies qu'au commancement de cette mairie, et le vn? de may de cette année, sur le plaid faict à la court, elles furent appoinctées au conseil et ordonné que les infor- mations et pièces des parties seroient communiquées aux gens du roy, et que lesdits Courru et Testard arresteroient leurs demandes et conclusions générales obtenues en régle- ment qu”ils entendoient prendre en conséquence des tiltres royaux, et fut dit par arrest sur les desbats de la qualité desdits Gorru et Testard, que -pendant procès ils seroient seulement intitulés comme soy~disant scindics, et non pas Page 504 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --5o2- simplement scindics des bourgeois, comme il se voit par Fappoinctement d'Avranches. ' _ _ En cette année les maire, eschevins et pairs ayant eu diver- ses pressions du roy de Navarre, lieutenant pour le roy en Guienne, celte ville et gouvernement, de faire promptement esgaler les dix mille livres à quoy cette ville estoit imposée par sa majesté pour le payement de sa rançon au roy d'Es- pagne, Charles V empereur, et retrayement de messieurs ses enfans qui estoient retenus pour otages et gages de ladite rançon, ainsi qu”il est touché en l'année 1527, et suyvant lesdites pactions, lesdits maire, eschevins et pairs s°estant mis en dilligence d”avoir ladite somme par vertu de l”autori- sation qui leur en auroit esté dressée en l'année dernière, nommé en toutes les paroisses commissaires et personnes qui en ?rent la collecte, pour ycelle mettre ès mains de Jacques Boullanger, thrésorier de la ville, a?n que par luy elle 'fut apportée et délivrée au nommé Depestigny commis à ladite recepte. i Les bourgeois et aultres habitans qui estoient en contan- tion et procès avec lesditsmaire, eschevins et pairs, et sur plusieurs poincts des subjects qu”ils avoient voulu faire nais- tre ès années 1519, 2'l et 22, 23 et 28 succinctement tous- chés en ycelles, voulurent de telles jussions et injonctions prendre des advantages, s”opposer par toutes passions, a la dilligence desdits maire, eschevins et pairs, a?n que la cons- titution en demeurant, lesdits bourgeois et habitans les pus- sent rendre odieux envers le roy, messieurs ses enfans, et tous les seigneurs du conseil, et que par ce moyen pour la dis- grace qu'ils pensoient faire encourir auxdits maire, esche- vins et pairs, lesdits bourgeois et habitans pussent rendre plus favorables et recommandables les poursuittes et instances qu°ils poursuyvoient par effect, et constamment, pour leurs prétentions contre lesdits maire, eschevins et pairs, au par- lement de Paris, grand conseil du roy et ailleurs. A quoy pour parvenir, George Corru, Fung des princi- Page 505 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --503-- paulx instrumens de toutes les contantions, tit reffus d"ac- cepter la commission' de la collecte sur l”imposition~ et assiette qui en fut faicte par le corps de ville au mois de décembre de cette année, et persuada tellement ceulx qui estoient nommés avec luy pour la paroisse de Sainot-Saul- veur, qui estoient Anthoine du Fa?, Julien Girault et Bon- nault, et ceulx des aultres quatre paroisses de la ville qui estoient Jehan Gomelle, Louis Deshoulmeaux, Guillaume Chapron, Louis Seguyneau, Pierre Dennebault, qu'ils ne voulurent rien amasser de Pimposition et taxe faites par les commissaires' du corps desdits maire, eschevins et pairs, pour diverses causes, et principallement parce qu'ils disoient que les bourgeois et habitans avoient esté surchargés a la diminution de ceulx du corps de ville. Les esprits des habitans et bourgeois estoient si surprins d”aigreur contre ceulx du corps de ville, par Vaccroissement de leurs contantions en Pannée dernière, que si les maire, eschevins et pairs se fussent tenus exactement à leurs droicts et au pouvoir qui leur estoit donné par ladite commission sur Parrest qu”ils avoient faict faire par commissaires et assesseurs prins de leur corps de ladite somme, il estoit à craindre qu”il ne se fut rien faict en Pexécution d'ycelle, au grand retardement des affaires du roy, bien que ceulx qui avoient faict la taxe y eussent procédé avec congnoissance de cause, appellé les fabricqueurs des paroisses et aullres per- sonnes pour s'int`or-mer de ceulx qui pouvoient porter taxe et de quelle somme, c'est pourquoy estimant oster aux habi- tans toute matière d'empeschement, ils consentirent volon- tiers que l'imposition et taxe par eulx íaictes fut reveue avec lesdits habitans et bourgeois sur les inégalités par eulx pré- tendeues, quoyque la commission envoyée leur en fut seule- ment adressée, dont lesdits bourgeois et habitans abusèrent tellement qu'en se diminuant .de leurs oottités et rejettant sur ceulx du corps de ville leur retranchement, ils faisoient porter aux cent pairs la moitié ou plus de ladite somme. de Page 506 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -o04-- dix mille livres, que lesdits maire, eschevins et pairs se soub- mettoient de payer, quoyque surchargés, pour obvier à toutes disputes et pour les afiaires du roy, et d'aultant que les col- lecteurs desdites impositions estoient tous du nombre desdits bourgeois et habitans, sans 3* en avoir aulcun du corps de ville, la somme amassée, pour cercher une seconde cause du désir qu'ils avoient de rendre odieux et en haine les maire, eschevins et pairs aux ?ns préallèguées, lesdits habitans de cette ville ?rent reffus de mettre ladite somme ès mains dudit Boulanger, thrésorier de la ville, Faccusant d'insolva- bilité, et pour ce qu'elle n'estoit point faicte des deniers du corps et de chose qui fut de la communaulté, mais des bour- ses particulières des habitants, ledit Corru se ?t nommer, ,et avec luy Yves Testard, par lesdits habitans et bourgeois, procureurs pour porter lesdits deniers au roy; et pour lesdites nominations s'assemblérent lesdits habitans et bourgeois enferme de corps, coristituèrent encore lesdits Corru et Testard pour leurs scindics, af?n d'agir et deffendre pour eulx ès instances et procès commencés et à eommancer con- tre lesdits maire, eschevins et pairs, dont la charge leur fut donnée au mois defebvrier de cette année. Croyant que lesdits maire, eschevins et pairs s'estant une fois relaschés à leurs murmures de ce qui avoit esté arresté, s'escoulleroient encoreà cette occasion, et que la première esmotion et pareille assemblée pareulx faicte en l'année dernière ou précédente on s'estoit contenté d'en faire de sim- ples informations sans aulcune poursuitte. Cette seconde action inusitée en cette ville, qui ne se peult dire qu'une injustice et violence pour ce que les habitans et bourgeois ne faisantpoint un corps approuvé par le roy, ne peuvent, selon le droict, se convocquer sans permission des supérieurs ny moins constituer scindics et personnes publi- ques, ne-fut point entreprinse par le seul peuple qui de soy ne se futjamais donné cette authorité. _ - Mais comme ainsi soit qu'entre aulcuns du corps de ville Page 507 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ --.5o5.+ il 3* avoitnde grandes haines et inimitiés et que'le général dudit corps, en diverses actions, n'avoit voulu embrasser les passions des ungs contre les aultres, mesme celles de Jehan Foucault, advocat., Fung des pairs, sieur de Coudun, contre Estienne Ghaulvin, pour le desmettre de l'of?ce de greffier' des conseils, dont il avoit esté pourveu à sa vie pour cause onéreuse, ledit Foucault et aultres ses adhérens se jetta tel- lement aux intérests et émotions desdits bourgeois et habi- tans, qu°ils leur ?rent faire cette réitérée révolte, s°eíl`orçant de supprimer Pauthorité du corps de ville, et le perdre, pour parvenir à la perte dudit Chaulvin et aultres qu°ils tenoient pour leurs ennemis, exemple très pernicieux et d'une maulvaise conséquence. Lfimportance de tels coups, Pinsolence et l”audace desdits habitans et bourgeois estant préveue par les maire, esche- vins et pairs, et en par suitte tirer après soy la charte de toute puissance légitime, de Paucthorirté publicque qu”ils ont pour la guarde, conduicte, pollice et conservation de cette ville, ils se roidissent à rapporter les remèdes convenables par les voyes ~de justice et exécution d'ycel1e plus vivement qu”ils n'avoient faict en Pannée précédente, Premièrement ils se portèrent pour appellans de toutes les assemblées et convocations faictes comme injustes et illé- gitimes dont ils prirent les actes publics et interjettèrent aussi appel de toutes les délibérations faictes ès dictes convocations desdits scindicats et constitutions du procureur. Et estimant que leurs appellations_ fussent desvolutives et suspensives, sur le défault de pouvoir et quallités de ceulx qui s'estoient assemblés et avoient ordonné, estant de leur part fondée en authorité légitime donnée par le prince, avec tous pouvoirs et jurisdiction, ?rent comme cy devant deffen- ses, sur les peines que de droict, à toutes personnes de faire aulcunes assemblées sanspermission à qui la congnoissance en peult appartenir. Et secondement, pour ce qui est des deniers amassés sur Page 508 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -506- la ville, estant ès mains 'dudit Corru et 'aultres collecteurs, par eulx nommés de toutes les paroisses, lesdits maire, esche- vins et pairs, veu que la commission leur estoit adressée d'esgaler ladite somme en la faisant mettre ès mains du recepveur cy dessus nommé, ordonnèrent au mois de mars de cette année que lesdits collecteurs seroient contrains par corps et biens de la mettre ès mains dudit Boulanger, leur thrésorier, nonobstant opposition ou appellation quel- conques et sans préjudice d'ycelle. Telles ordonnances n'avoient en soy rien de grief, néant- moins ceulx qui estoient animés contre les procédures justes desdits maire, eschevins et pairs, se voulant mettre en effré- née liberté, ne laissèrent pas d'en murmurer à esmouvoir le peuple pour en empescher l'exécution par voye de laict, et se porta ledit Corru, par vertu de son scindicat et procuration, si insolamment que de faire faire des proclamations de l'op- position qu°il formoit aux exécutions desdites ordonnances, dont il faisoit faire lecture aux églises paroissiales de cette ville durant les grand'messes, de quoy les collecteurs furent en quelque demeure d'apporter leurs deniers. Mais le maire leur ayant faict donner assignation à la requeste du procureur de ville pour Pexécution de ses juge- mens, yceulx semons par remonstrances a leurs debvoirs, tous lesdits collecteurs y satis?rent sauf ledit Gorru et ceulx de.la paroisse de Saínct-Saulveur, qui estoient lesdits Bon- neau, Du Fau et Girault, qui de ladite somme totale avoient quatre mille trois cent vingt livres sept sols six deniers. A l'exécution de quoy ledit maire les ?t constituer pri- sonniers en Peschevinage de cette ville, dont ils appellèrent et des précédentes ordonnances, et de quoy les mutinés et leurs adhérents assemblés cn grand nombre' s”esmeurent fort, et y eust une esmotion populaire en cette ville à la pro- motion et au cry que ?t l'ung d'iceulx, appelé Anthoyne Poyrier, lequel allant par les quantons et quarrefours de la ville, encourage le même peuple d'aller rompre les portes de Page 509 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --501-- Fesclievinage, mettre hors lesdits prisonniers, saccager et piller ceux du corps de ville; desquels plusieurs se trouvèrent consentaus, comme il n'y a ni mal ni violence à laquelle le peuple ne se porte lorsquåil a passé les bornes du respect, et toutes fois`Dieu préserva cette ville du malheur qui sem- bloit la menacer en cette confusion; et les maire, eschevins et pairs se tinrent fermes à Fexécutiion de leurs ordonnances, tellement que ledit Corru et aultres collecteurs de ladite paroisse de Sainct-Saulveur délivrèrent leurs deniers au thré- sorier de ladite ville, et fut informé et décrété prinse de corps contre les autheurs de la sèdition. Le payement íaict de ladite somme, lesdits emprisonnés furent eslargis, sauf ledit Corru qui fut arrestè ès dictes pri- sons pour le décret de la sédition et esmotion susdite, qui se porta pour appellant d'yceluy. . - Le commandemant de justice à Pègard dudit Corru ral- leuma pour quelque temps les esprits mutinés, et néantmoins garantit cette ville des fureurs populaires, carla plus part de ceulx qui Pavoient constitué pour leur scindic et procu- reur vinrent pardevers le maire faire déclaration qu'ils dé- sadvouoient ses procédures et le révocquèrent, qui fut cause que pour recepvoir ce désadveu par escript à la requeste dudit procureur de ville, ils furent assignés en l'auditoire royal d'ycelle pardevant ledit sieur maire. Auquel jour estant au siège, avec le gref?er et sergent de sa court, comme aulcuns commançoient à laire escripre leur desadveu, ceulx qui estoient portes à Pesmotion faisant le dernier effort de la crise de leur violence, donnèrent une seconde allarme en cette ville, et pour se faire adsister crioient: exemption et liberté! *aux bourgeois et habitans, menaçant le maire et tous les officiers de les offenser, qui furent contrains par la multitude du peuple qui se trouva en ce parti tumultueux de quitter place et se retirer en la maison dudit maire, pour ce que s'il y eust voulu s”opposer par force, la ville estoit en danger de saccagement, et d”es- Page 510 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -508-- tre mise au pillage et ravage, luy et plusieurs aultres esten- deus sur la place 'par les mutins qui dèslors de leur tumulte estoient armés de bastons et armes qui ne pouvoient estre qu”offensives. Cette esmotion fut toutes fois aussitost escoulée, car la plus grande part des bourgeois n”approuvant point les violances, et ce que ledit Corru faisoit par vertu de sa qualité, sur les voyes de faict agitées par ledit Foucault et ses complices il se trouva aussitost au logis du maire plus de cinq cens bourgeois pour luy donner main forte, et qui tirent désad- veu de la quallité dudit Corru contre lequel et complices, il fut de nouveau informé des séditions faictes contre la per- sonne des magistrats, et sur lesquelles informations estant décrété, il y eust appel au grand conseil, de toutes lesquel- les actions il se remarqua combien cette mairie-a esté péril- leuse et en quel dangier s”est veue la ville pour-les contan- tions particulières de ceulx du corps, et quand le peuple commançe à se retirer de Fobéissance .qu'il doibt à ses su- périeurs. 1530. - OLIVIER LE QUEUX, sieur de La Tousche. En cette année vint en cette ville ledit Guillaume de Vieilleseigle, lieutenant à Niort, à la requeste desdits maire, eschevins et pairs, pour exécuter la commission par eulx ob- tenue à luy adressant pour faire Pinquisition de la commo- dité ou incommodité à admettre les enfans desdits maire, eschevins et pairs, avant que d'avoir atteint Paage de vingt- cinq ans, dont est faict mantion en l'année 1527, que lesdits maire, eschevins et pairs ?rent renouveler et obtinrent de nouveau le vingt-uniesme de mars de l'année précédente, lequel dit de Vieilleseigle fit la susdite enqueste le xxie de may de cette année; comme il paroist de la pièce estant au thrésor en la caisse B, cottée par xxxn. Il se remarque des années cy-dessus que les contan- tions et desbats qui s'estoient formés ès années 1519, 21, 22, 23 et 27 entre les maire, eschevins et pairs, les bour- Page 511 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ` --509- ' geois et habitans de cette ville, ont esté ,fort ranimés et eschaulfés èsdeux années précédentes 1598 et 1599, et que par les actions. obliques et voyes de faict qui ont esté faictes, cette ville qui, de longues années, est conduicte par un ordre et pollice réglés, est portée à la confusion, à la ruyne de soy-mesme, par Pelïusion qui estoit à crain- dre du sang des habitans d'ycelle, des ungs contre les aultres, et du moins pour la consommer en procès sur diver- ses instances et incidans. _ Cîest pourquoy pour remédier à ces -malheurs et accidens le roy ayant esté adverty du piteux et desplorable estat 'de ladite ville, qu'il désiroit conserver comme limitrophe de son royaulme, et y faire vivre ses subjects en paix, sa majesté estant en la ville d'Angoulesme, donne commission le xxu apvril de cette année, à Jehan de Langhac, conseiller et mais- tre des requestes ordinaires de son hostel, évesque d'Avran- ches 1, pour informer d”où procèdent les différends qui sont entre lesdits maire, eschevins et pairs, et lesdits bourgeois et habitans, ouïr sur yceulx les -parties sommairement sans ?gure de procès, voir les privilèges des ungs et des aultres, les octroys de deniers que lèvent lesdits maire, eschevins et pairs, et comme ils auront esté par eulx employés selon leurs comptes des six dernières années, les- réparations et forti?- cations faictes à ladite ville, pour sur le tout et tous aultres difïérens qui pourroient estre entre lesdites parties,donner règlement etjugement entre elles; lequel dit sieur évesque d'Avranches, commissaire, arriva pour Fexécution de sa com- mission le XXIII d'apvril, commancement de la mairie dudit Le Queux. , _ 1. Jean de Langeac, fils de_Tristan, seigneur de Langeac et d'Anne d'Alègre, d'une ancienne famille d'Auvergne, fut promu de l'évêché d'Avranches à celui de Limoges, dont il prit possession au mois de juin 1533. ll mourut it Paris le 25 juillet 1541. On voit dans Péglise Saint-Etienne à Limoges, son tombeau, admirable monument de Parchitecture de la renaissance. ¿ _ Page 512 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- ,- 510 -- Le lendemain xxlx dudit mois, ledit sieur commissaire exécutant sa commission, fut au matin, avec les gens du roy, en la maison de ville, ou ayant donné congnoissance de sa charge aux maire, eschevins et pairs, tant par l'exhibi- tion de sa commission que par les tiltres de cachet du roy qui leur estoient adressés et qu'il leur dellivra, il leur enjoi- gnit de nommer six d'entre eulx par lesquels il put savoir leur demande et defïense; laquelle nomination_ se ?t au mes- me conseil et fut donné charge de ce que dessus audit 01i~ vier Le Queux, sieur de La Tousche, maire et capitaine de cette ville, Seguyn Gentilz, sire Pierre Ghastagner, Guillaume Guy, Jehan du Peyrat, Claude de Furgon, maistre Estienne Chaulvin, André Sarrot, Hylaire Bigot et MG Jehan Rochelle, conseiller et advocat de la ville. Et ?t aussi ledit sieur évesque au mesme jour à la relevée convocquer les bourgeois et habitans de cette ville n'estant du corps, au réfectoire des Cordeliers, auxquels ayant _faict mesme exhibition de sa commission, et dellivré lettres de cachet de sa majesté, il ?t les mesmes injonctions de nom- mer aulcuns d”eulx jusques au nombre de six, pour les ouîr en leurs demandes, deffenses et réplicques; ce qu'ils firent à l”instant des personnes de Guillaume Ghapron, Mathurin Blandin, Anthoyne Poyrier, Jehan Moreau, Louis Barbot, Jehan Gallouer, auxquels ils passèrent procuration pour ce que dessus et constituèrent oultre pour leur scindic ledit George Gorru, et nommèrent pour leurs conseillers Jehan Grenot et Mathurin Tarquais. _ Les demandes arrestées pardevant ledit sieur commissaire de la part desdits bourgeois et habitans, tirées des diverses conclusions prinses ès instances principalles et d'appel, dont est mantion ès années précédentes, estoient surtout fondées sur la véri?cation faicte en la chambre des comptes en l'an- née 1519, en la confirmation des privilèges du roy régnant. Et demandoient: qu°estant dit par la sentence de véri?ca-f tion au-premier article d'ycele que l”on sauroit du roy s'il Page 513 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- r --51l-- entend que ses of?ciers soyent du corps de ville, qu'ils en fus- sent tous retranchés, et aultres mis en leur place, en estantles- dits officiers exclus par les termes de la sentence jusques à ce que le roy eust faict sa desclaration. Que lesdits maire, esche- vins et pairs soient_contrains de recepvoir à bourgeois les habitans estant de la qualité portée par le deuxiesme arti- cle dela vérification, sans que cela despende de leur liberté et eslection, pour ce que par les diiïérens et procès qu°on a commencés contre eulx ils feroient refus de conférer telles qualités à ceulx qui leur Sûnt parties, leurs enfans et amys. Que conformément au me article de ladite vérification les- dits maire, eschevins et pairs ne pussent empescher les sim- ples habitans non bourgeois de tenir hostellerie, bouticque ouverte, et vendre leur vin et aultres denrées en destail en ladite ville. - Que deffenses soient faictes auxdits maire, eschevins et pairs, selon le ve article de ladite véri?cation, de se rendre fermiers du revenu de la ville. Et pour ce que ladite sentence de vérification au XVIII*-3, porte que les bourgeois et habitans sont exemps de tous debvoirs de Iv?, VIIIe, XIIIB, gabelles, impositions, travers, pas- sages du domayne du roy, ou aultres, requerroient lesdits bourgeois et habitans d'estre exemps du huictiesme du vin qui se vend en debtail appartenant auxdits maire, eschevins et pairs. ~ Plus des dix sols pour thonneau de vin, de quatre deniers pour livre, trois deniers pour pipe, vingt deniers pour mil- liers de merlus, vingt deniers pour milliers de seiches, qua- tre deniers pour pacquets de draps, cinq deniers pour thon=- neau de vin, et festre exemps de courtages, contages de pois- son, qui est de quatre deniers pour livres, et de Pallottissage des cuirs dont est due dix sols pour lot, du barrage qui est de dix deniers pour charge, et de diverses aultres légères im- posltions qui se payent au roy seul, à la ville seule, ou con- joinctement à Fung et à l”aultre. Page 514 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ - 512 --› Plus que suyvant les LI et LII articles de ladite vérification .lesdits maire, eschevins et pairs, qu'ils disoient avoir abusé de l'employ de leurs deniers commungs et d”octroy, fussent tenus de rendre les comptes en présence des of?ciers du roy qui ne soyent point dudit corps. _ Et pour montrer qu”il y avoit eu quelque abus en la dis- pensation desdits deniers au maniement mesme du bien et revenu de la ville, mettent en avant lesdits bourgeois et habitans contre lesdits maire, eschevins et pairs, qu'ils ont _alliéné à plusieurs d'eulx du fonds patrimonial de la ville, les charges et of?ces de ville, tant pour la garde que pour la .pollice d'ycelle comme les capitaineries des tours, les greffes -des conseils dont Feslection est annuelle, demandant que le tout desdites alliénations soit in?rmé et defïence de le faire pour l'advenir. Auquel réquisitoire dudit article, ledit Foucault quoyque du corps de ville, en ?t grande instance par la haine qu'il portoit audit Estienne Chaulvin, pourveu du greffe du conseil à sa vie, que ledit Foucault lui voulloit faire perdre, et pour raison de quoy il a suscité une grande partie des différens .et esmotions touchées és deux années derniéres, tant il s'est montré fascheux, indigne de toute société et compagnie. Sur tout ce que dessus les parties [pleinement ouïes par ledit commissaire, sur les appellations respectivement inter- jetées, et deffenses desdits maire, eschevins et pairs qui au- roient soutenu que les alliénations par eulx faictes du do- maine et des offices de la ville avoient esté par urgente né- _cessité,que les habitans etbourgeois ne se pouvoient exempter du huictiesme du vin vendu au debtail pour ce que Particle xvme ès la sentence de véri?cation ne s”estendoit t qu'à Texernption des quatre deniers, huict deniers et treize deniers pour livre, qui aultrefois avoient esté imposée au pro?ct du roy sur les marchandises d'aultre nature que du vin qui a toujours eu son imposition séparée, lequel huictiesme denier des marchandises fut commancé d'estre imposé en l'année Page 515 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ ` -s1s-- _ 1347, et aultres raisons desduictes en leurs plaidoyers. Finallement, le IVBÈÖB may de cette année, toutes choses furent terminées et vuidées par appoinctement dudit sieur évesque d'Avranches, par lequel, ayant au préalable eu con- gnoissance des privilèges des ungs et des aultres, il ordonne: Que les alliénations des rantes et domaines de la ville faictes depuis douze ans demeureroient nulles, le domaine et lesdites rantes réunies au pro?t de la ville, avec injonc- tion auxdits maire, eschevins et pairs, de le retirer sur peine de s'en prendre à eulx en leur nom et de rendre aux achep- teurs le sort principal de leurs acquisitions, et leur fut faict deffense de faire à l'advenir telles alliénations, sauf pour né- cessité urgente ou évidente utilité, auquel cas ils ne pour- ront alliéner qu'à faculté perpétuelle (de rachapt), et par au- thorité et décret du gouverneur de La Rochelle ou son lieu- tenant, n'estant du corps de ville, à l'achapt desquels biens par la maniére susdite, toutes personnes, habitans, bour- geois et pairs seroient reçeues sauf le maire et les eschevins. Furent aussi déclarés nuls les engagements et alliénations des estats et offices de la .ville qui sont conférables par ches- cung, et sauf l'of?ce du conseil donné à la vie dudit Chaul- vin, en conséquence de deux arrêts par lesquels les conve- nances qu”il en auroit faictes avec les maire, eschevins et pairs, furent authorisés le xxm jeuillet 1507 et XIVe de mars *15*15,' estant enjoinct aux maire, eschevins et pairs de la présente année et mairie expirée, de procéder à 1'eslection desdits offices à aultres personnes qu”à ceulx qui les pos- sèdent, suyvant les statuts et anciennes ordonnances de la ville, mesme les of?ces de procureur de ville, de thré- sorier et les charges et capitaineries des tours, à peyne de nullité des provisions perpétuelles ou a plus longtemps, avec injonctions aux capitaines desdites tours, d'y faire leur demeure pendant leur charge, mesme la nuict, à peine de privation de leurs charges et de leurs guages, et amandes envers le roy. - 33 Page 516 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --514- ' t Que le gref?er qui estoit en charge, ou aultre a Fadvenir, seroit tenu faire ung registre des délibérations et conseils du corps de ville, qu'il fera signer audit maire ou plus ancien eschevin adsistant èsdites délibérations, et la signeroit aussi premier que sortir du conseil, pour, à la fin de l'année, mettre ledit registre en lieu de seureté. Que pour les comptes des deniers commungs deladite ville, la reddition s°en fera par lesdits maire, eschevins et pairs, comme ils ont accoustumé (qui est pardevant cornmissaire_ délégué de leur part), sauf que, de cinq ans en cinq ans, ils seront tenus pour l'advenir, les porter au gouverneur de La Rochelle ou son lieutenant, non ëstant dudit collège, et pl`0- cureur du roy pour les corriger, si fayre se doibt., dans six mois après qu°ils auront esté présentés, lequel temps passé demeureront rendus et vérifiés, jusques à laquelle représen- tation lesdits eschevins et pairs pourroient estre poursuyvis pour la reddition desdits comptes, pour la révision* desquels le lieutenant n'auroit de taxe que deux escus, les procureur et advocat du roy chascun ung escu. Que lesdits maire, eschevins et pairs feroient juger les réparations nécessaires et fortifications de la ville, avec injonction au procureur du roy de les contraindre et y em- ployer tous leursdeniers et revenus de la ville, déduction des trois mille livres par eulxideues au roy pour l'abony des tailles et acquisitions du huictiesme, les gaiges des ot?ciers et estat ordinaire de ladite ville. _ t Que les termes et revenus commungs de ladite ville se- roient, dores en avant, proclamés par trois divers jourset lieux publics ct par affiches aux cantons,premier q-u'en fairela livraison, qui se bailleroit par le maire à._ la chandelle, en baillant par le premier caution, soubs les mêmes con- traintes que pour deniers du roy; a l'enchère duquel seroient receues toutes personnes, pairs, bourgeois ouaultres, sauf le maire et eschevins qui n°y seront receus ou en partie, Page 517 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --515-- directement ou indirectement, sur peine de nullité ou de mille livres d'amande au roy. _ Item, que suyvant les ordonnances du corps de ville nul du collège, sur _ peine d'estre privé d'iceluy, ne pourra prendre droites, cessions d'actions contre la ville. Et quant aux exemptions, franchises et libertés préten- dues par les bourgeois, aultres celles dont ils jouissent ac- tuellement, qu”a Fadvenir, eulx, les maire, eschevins et pairs et leurs successeurs, ayant leurs qualités, seront francs et exemps de courretage pour les navires qui leur appartien- dront entièrement, du comptage du poisson, du_dr,oict de lotissage des cuirs, de Paulnage, des dix deniers pour charge de marchandises issant hors la ville qui leur appartiendront sans fraude; des droicts de fermage, balisage, deslestage, trottage des chevaulx, troussage et mesurage de tous grains pour ce qui regarde la ville seulement, ce qui leur fut accordé par ledit commissaire pour le bien de la paix, et afin d'appaiser tous litiges et discors, qui estoient meus et se pourroient mouvoir pour Padvenir, etce tout sans pré- judice de la juridiction et cohertion de ceulx qui contre- viendroient, qui demoureroient auxdits maire, eschevins et pairs, pour en jouir sur les bourgeois comme aux précédens et de tous aultres droicts. Que nuls aultres que lesdits bourgeois ne pourroient tenir une boutique en ladite ville, et ne seroyt vendu aultre vin en dcbtail en ycelle que du creu des bourgeois, ny par aultre que par les susdits bourgeois, et que pour toutes les choses dont il y a exemption ou permission aux eschevins, pairs et bourgeois, ils feroient serment pardevant le maire de n'y commettre fraulde et que le tout leur appartient. Et au regard du huictiesme du vin vendu en dcbtail par les bourgeois qui seroyt de leur creu, qu°ils en payeroient le droict comme ils avoient faict cy-devant les quinze deniers et cinq deniers pour thonneau de vin par eulx vendeu. Est enjoinct aux maire, eschevins et pairs, d'administrer Ê Page 518 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --516-~ bonne justice aux bourgeois et aultres habitans en ladite ville, les conserver en leur susdites libertés, franchises, et auxdits bourgeois, manans et habitans, obtempérer auxdits maire, eschevins et pairs, comme à leurs supérieurs, sans aulcunernentlaire assemblées ou monopoles, et furent' les scindicats et procurations par cy-devant passées par lesdits bourgeois pour les poursuittes et en haine d”ycelles révoc- quées et annulées. . Plus fut ordonné que lesdits maire, eschevins et pairs créeroient et feroient les habitans de ladite ville pour estre bourgeois par la manière accoustumée. Et en tant que touchoit la demande desdits bourgeois et habitans que les gens du roy, sçavoir le lieutenant, l'advo- cat et le procureur fussent mis hors du collège de ville et aussi les conterolleurs des deniers commungs,fut remis d'en parler au roy, pour après y adviser et donner appoinctemens ainsi que son bon plaisir seroit. Lequel appoinctement estant dit et prononcé aux parties par ledit commissaire, lut, par chascune d'ycelles, desclairé qu”elles y acquiesçoient, en tesmoingnage de quoy ceulx qui avoient esté nommés de part et d'aultre pour la poursuitte de leurs droicts, soubsignèrent ledit acquiescement et pour eulx et pour ceulx pour lesquels ils avoient agi et comparu, comme lit ledit sieur commissaire; ainsi que du t.out il pa- roist par la teneur dudit appoinctement estant au thrésor, en la caisse cottée ......... , et au nombre ......... , depuis lequel toutes contantions et tous procés cessèrent entre lesdits maire, eschevins et pairs et lesdits bourgeois et habitans, lesquels furent mys sur toutes les appellations hors de court et de procès sans despens: 1531. - PIERRE GENTILZ, escuyer, seigneur de l'A~ubre- say en cette année 1531. La licence des guerres aux années précédentes ayant rendu la justice sans authorité, la noblesse vnidant ses que- relles et contantions par les armes, s'emparant induement Page 519 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- _ -öl7-- des bénéfices, et chescung du peuple se portant aux vices et à Pinjustice, le roy ordonna, en cette année et au mois de jeuillet, la tenue des grands jours à Poictiers, dont l'ordon- nance fut publiée au parlement au mois d'aoust, à comman- cer du premier septembre jusques au premier de novembre, et ce, non seulement pour les causes civiles et criminelles du Maine, Anjou, Poitou, Angoulmois et la Marche, mais aussi pour celles d'Aulnis, ville et gouvernement de La Bo- chelle, auxquels grands jours les habitans de cette ville furent contrains de plaider, bien que par leurs privilèges de Charles V, ils ne recognoissent de chambre souveraine que la grand'chambre et la court des pairs, pour la tenue des- quels et main forte à Pexécution de justice fut commis le grand prévost des mareschaulx, accompagné de trois ou quatre cents hommes. Cette annee 1531, le roy estant à Abbeville, au mois de décembre, après avoir veu Pinformation que lesdits maire, eschevins et pairs auroient faict faire par ledit de Vieille- seigle, dont est mantion' en Pannée précédente, l'advis tant dudit* de Vieilleseigle que de maistre Georges Pontard et François Joubert, procureur dudit seigneur et lieutenant gé- néral d'yce1uy en cette ville et gouvernement, et encore- des gens tenant son grand conseil, octroya par privilèges auxdits maire, eschevins et pairs, que leurs enfans puissent estre pourveus aux estats de pairs et eschevins aprés qu'ils auront atteint Faage de vingt un ans, qui est une correction de l"ar- rest rriantionné en l”année mil cinq cents, moyennant que du cent du corps de ville i-l n'y en pourroit avoir que vingt qui excédent ledit aage de ving ung ans. A la véri?cation de laquelle patante faicte en la court le XII de febvrier de cette année, ladite court a donné cette mo- di?cation que les pourveus à pair ou eschevin audit aage de xxi ans, ne feront qu”adsister aux conseils, sans pour ce avoir voix délibérative ny aulcune charge jusques à ce qu'ils ayent atteint l'aage de xxi ans, comme il se voit Page 520 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- -- 518 - par les pièces du thrèsor en la caisse B, cottées par xxxii. 1532. - M9 ESTIENNE NOEAU, licentié ès droicts, asses- seuret lieutenant particulier pour le roy en cette ville et gouvernement. 1533. -- JEHAN Manois. Les recepveur du domayne et procureur du roy, s°estant porté pour appelans du jugement donné au pro?t des maire, eschevins et pairs, par le lieute- nant de Niort, sur Fexécution de l'arrest de la chambre des comptes, donné à la véri?cation du xvme article de leurs privilèges, à Pexécution duquel lesdits recepveur et procu- reur du roy estoient opposans, comme il est dit en Pannée 1597, que se fit ladite exécution, le xxm? d'aoust et pre- mier de septembre de cette année furent donnés aultres arrests en ladite chambre des comptes, portant que les es- chevins et pairs jouiroient des exemptions conteneues au xvm? article de leurs dits privilèges, selon l'arrest de vèri?- cation, par provision et pendant ladécision dudit appel, en baillant par eulx caution de restituer les droicts prétendus par ledit recepveur, la réception de laquelle caution, suy- vant ledit arrest, fut commise au gouverneur de La Pto- chelle ou son lieutenant, par patanles données à Bar-le- Duc le III0 de janvier de cette année, estant, ladite commission, narrative desdits arrests, au thrésor, en la caisse B, cottée par xxxv. Suyvant laquelle André Perrot, lieutenant général en cette ville, le xxle de novembre de cette année, exécuta lesdits arrests, receust les cautions et, ce faisant, ordonna, comme aultrefois, lesdits recepveur et procureur du roy, ouïs, que les maire, eschevins, pairs et bourgeois, manans et habitans de cette ville jouiroient des exemptions portées au xvme article de la confirmation de leurs privilèges soubs la restriction de Farrest de ladite chambre, rapportée en Pexécurtion faicte d”yceluy en ladite. année 1527. Le procès- verbal et jugement duquel Perrot, lieutenant, est au thre- sor en ladite caisse cottée xxx. Page 521 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- --519-- Le premier mars de cette année, Françoys Bellicier1, premier président de Bourdeaulx, et Jacques de La Roche, commissaires pour procedder au bail à ferme de l'imposi- tion foraine des quatre deniers pour livre de la recepte de la prévosté, suyvant ledit arrest de la chambre des comptes, exécuté en ladite année par ledit Parrot, et en -l'année 97 par ledit lieutenant de Niort, ?rent ladite ferme à la charge de Pexemption des maire, eschevins, pairs et bour- geois de cette ville, comme il se voit par ladite ferme estant au thrésor en la caisse J, cottée vij. Cette mesme année, lesdits Bellicier et de La Roche, ayant pouvoir par leur commission de bailler la ferme de dix sols pour thonneau de vin de Pimposition foraine, et de vingt sols pour pipe de celluy qui sort hors le comté de Xainctonge, ville et gouvernement de La Rochelle, en ?t le bail et livraison a la charge de payer les trois pre- miers quartiers du prix de Pannée entre les mains du re- cepveur du roy, et le dernier quartier aux maire, eschevins et pairs, leur thrésorier ou recepveur, qui est une con?r- mation du droict qu°ils ont en ladite quarte partie, en datte, ladite ferme, du dernier de febvrier, estant au thrésor en la caisse J et `cottée par le nombre viij. l_. François de Belcicr, premier président au parlement de Bordeaux. FIN DU PREMIER VOLUME Page 522 ^^---------------------------------------------------------------------------------------------- IMPRIMÉ Sur les presses de NOEL TEXIER Q/Övph-" `“'*- À: ( ¿="r` *% * ÿ C5 ,1 _ .\Q~:* “J " .%a.f*'*i! 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